vendredi, 12 août 2011
Ce qu'il nous faut pour sortir de la crise...
Ce qu’il nous faut pour sortir de la crise, un Jacques Rueff et un De Gaulle !
Par Marc Rousset
Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com/
La crise actuelle et les chutes des bourses mondiales sont dues à la conjonction de l’insuffisance du plan européen de sauvetage grec et à la bombe à retardement de l’Oncle Sam.
L’architecture du deuxième plan de sauvetage grec reste bancale. L’Europe présente un programme excessivement complexe, là où les investisseurs attendaient une feuille de route simple. Sa portée demeure réduite au seul cas grec ; or c’est du traitement réservé à Lisbonne, Madrid et Rome que dépend l’avenir de la zone euro ! Le deuxième plan de sauvetage grec est avant tout un succès diplomatique de Nicolas Sarkozy à la Pyrrhus ; il offre un répit à l’union monétaire, mais n’apporte pas de fond à la crise des endettements souverains.
Par ailleurs la dette actuelle supportée par les Etats-Unis, les ménages et les entreprises américaines atteint le niveau record de 375% du PIB américain, ce qui place les Etats-Unis dans le même état de « banqueroute » virtuelle que l’Espagne ou le Portugal. A titre de comparaison, à la veille de la grande crise de 1929, ce ratio ne s’élevait qu’à 270% ! Là est la principale bombe à retardement du système financier outre-Atlantique, comme le remarque très justement Yves de Kerdrel (1).
De plus, suite à la folie du libre échangisme mondialiste, le salaire médian des ménages américains s’établit désormais outre-Atlantique à 1 530 euros par mois, ce qui représente un salaire inférieur à celui des principaux pays européens, France incluse. Et chaque ménage américain, suite à son appauvrissement salarial, supporte une dette personnelle moyenne de 75600 dollars ! En fait l’Amérique entière est endettée, de l’Etat fédéral aux comtés, en passant par les ménages. Et comme écrivait Jacques Rueff : « Ce qui doit arriver, arrive ! »
Le résultat, c’est que les investisseurs (vous et moi) ont perdu toute confiance, tant dans les banquiers centraux manipulateurs des monnaies de papier que dans les dirigeants politiques intervenant dans les mécanismes économiques. Rien n’est en fait solutionné à ce jour tant en Europe qu’aux Etats-Unis ! Tout indique que les Etats-Unis vont retomber dans une récession, pour autant qu’ils en soient sortis grâce aux miracles et aux mensonges du politiquement correct ! Après l’escroquerie de la titrisation des « subprime », les mauvaises recettes des 600 milliards de dollars du Quantitative Easing par l’Etat américain auprès de la Réserve Fédérale et le laxisme monétaire avec des taux d’intérêt ridiculement bas , les pouvoirs publics , après avoir tout vainement utilisé ,sont maintenant impuissants aux Etats-Unis.
En Europe, in fine, tout va dépendre de l’Allemagne ! Ou bien l’Allemagne prend peur pour ses banques engagées en Italie et en Espagne et pense qu’économiquement , dans son propre intérêt, la zone euro doit survivre, ou bien elle se résigne à l’éclatement de la zone euro fin 2011, ce qui est le plus probable pour des raisons politiques intérieures et constitutionnelles, les Allemands se refusant à payer pour les autres ! Et nous Français ,suite au laxisme irresponsable de nos gouvernants , de nos syndicats qui ont rendu la France pas compétitive par rapport à l’Allemagne (politique sociale trop généreuse en comparaison avec le Hartz IV allemand d’un homme politique allemand intelligent et courageux prénommé Gerhard Schroeder, la folie des 35H, la civilisation des loisirs, trop grand nombre de fonctionnaires qui représentent une charge de 13,2% du PIB en France contre seulement 7% en Allemagne, c'est-à-dire les frais généraux démesurés de l’entreprise France ..) nous risquons aujourd’hui de ne plus pouvoir suivre l’Allemagne. Il convient de noter que, lors de la création de l’euro, la France était compétitive par rapport à l’Allemagne. La fin de l’euro serait regrettable pour le noyau dur politique de la seule vraie Europe européenne ! La zone euro pourrait alors éclater en deux (France et pays latins d’un côté, Allemagne, Hollande, Autriche, certains pays de l’Europe du nord de l’autre) ou plus probablement s’orienter vers le rétablissement des monnaies nationales avec les dérives des dévaluations compétitives et les fuites en avant inflationnistes pour permettre aux Etats européens de se libérer du poids insurmontable des dettes publiques souveraines.
Cette crise financière est donc avant tout en Europe la crise du laxisme et de l’irresponsabilité de l’Etat Providence, symbolisée par les rêveries socialistes françaises de Madame Aubry, mais aggravée par l’escroquerie anglo-saxonne du « subprime ». Les gouvernements européens, tout comme les Etats-Unis, sont maintenant le dos au mur !
Note
(1) Yves de Kerdrel, Le Figaro du 2 août 2011, « La bombe à retardement de l’Oncle Sam ».
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Economie, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, économie, crise, crise financière, finances, europe, affaires européennes, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
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