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samedi, 14 septembre 2013

Hollande, Tartarin de carton pâte

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Hollande, Tartarin de carton pâte

par Guy MILLIERE

Ex: http://www.les4verites.com

Lorsque j’ai vu François Hollande emboîter le pas de Barack Obama, puis se mettre en pointe dans les débats concernant une intervention en Syrie, je me suis tout de suite dit que cela allait mal tourner.

J’ai compris, certes, que Hollande soit fasciné par Obama et voie en lui un dirigeant crédible : ils ont en commun une profonde incompétence et une adhésion aux dogmes socialistes, et cela crée des affinités électives.

J’ai pu imaginer une seconde, cela dit, que Hollande avait tiré un minimum de leçons de l’immense monstruosité que fut la folle et sanglante équipée de l’attelage Sarkozy-Obama en Libye, avec les effroyables résultats dont, pudiquement, on ne parle pas dans les grands médias français, mais que tous les services de renseignement occidentaux connaissent.

J’ai pu songer que Hollande éviterait de se laisser entraîner vers l’éventualité d’une équipée du même genre, dans un pays où celle-ci serait plus dangereuse et où le choix n’est plus, depuis longtemps, qu’entre la peste et le choléra – et où s’allier contre la peste, en faisant le lit du choléra, ne peut que conduire au chaos accentué.

J’ai gravement surestimé l’intelligence de Hollande qui, décidément, n’est pas seulement un président inepte en politique intérieure, mais aussi un président catastrophique et crétin en politique étrangère.

Même si Hollande s’est placé en retrait pour tenter de trouver une porte de sortie, et invoque maintenant les Nations Unies et le vote du Congrès américain, une équipée se profile néanmoins. Si elle a lieu, Hollande y restera associé de manière indélébile.

Comme pour la Libye, il n’y aura, le cas échéant, pas de troupes au sol et il y aura une volonté nette de déstabiliser le régime en place. Comme en Libye, une aide sera apportée aux « rebelles ». Comme en Libye, on édulcorera la présence intense parmi ceux-ci de factions djihadistes qui ne valent pas mieux en termes de barbarie que les troupes qui leur font face. Comme en Libye, où nul des géniaux stratèges à l’œuvre n’a pris en compte les dimensions ethniques, nul ne semble prendre en compte les dimensions ethniques et religieuses de la Syrie aujourd’hui.

Mouammar Kadhafi appartenait à une tribu minoritaire de Tripolitaine et gouvernait par alliances de tribus, par l’appui des Touaregs du Fezzan et, de fait, contre les tribus de Cyrénaïque. Il avait fait appel aussi à une population noire venue d’Afrique sub-saharienne. Son renversement a donné libre cours aux exactions des islamistes de Cyrénaïque et a débouché sur des massacres en Tripolitaine, sur des tueries de noirs d’Afrique sub-saharienne, et sur le départ des Touaregs vers le Sahel, avec des armes prises dans les arsenaux de l’ancien régime.

Bachar Al Assad appartient à un groupe minoritaire, les Alaoui­tes, et gouverne en cultivant des liens avec la minorité chrétienne, contre la majorité sunnite. Le renversement de Bachar Al Assad déboucherait sans nul doute sur des massacres d’Ala­ouites et de Chrétiens, et sur la victoire d’islamistes sunnites dominés par les Frères musulmans et la mouvance d’Al Qaïda.

Que Barack Obama soit prêt à aider des islamistes n’est pas étonnant : il a toujours eu un penchant pour les islamistes dès lors qu’ils ne s’appelaient pas Oussama Ben Laden.

Il est absolument navrant que Hollande ait suivi (quand bien même il recule aujourd’hui) et, faute d’avoir des moyens militaires à fournir, se soit placé en position de Tartarin de carton pâte prétendant parler au nom des droits de l’homme, mais agissant, en réalité, en supplétif du pire président de l’histoire des États-Unis.

Qu’aucun autre dirigeant européen n’ait, au-delà de « paroles verbales », suivi Hollande sur ce terrain montre que, même si la plupart des dirigeants européens manquent souvent de courage et de lucidité, ils ne relèvent pas tous de l’asile d’aliénés.

Que des commentateurs osent encore parler du « modèle libyen » pour justifier une éventuelle intervention en Syrie montre qu’ils ont la mémoire courte et le regard biaisé.

Il est vrai que, lorsque les conséquences de l’intervention militaire, si intervention il y a, seront visibles, ils pourront toujours détourner les yeux et cacher les images…

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