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mardi, 02 juin 2015

T&P-magazine 63: choc des civilisations

Communiqué de "Terre & Peuple"-Wallonie:

Le numéro 63 de TERRE & PEUPLE Magazine 

'Le choc des civilisations'

terre_et_peuple_magazine_63.jpgPierre Vial, dans son éditorial, souligne la gigantesque manipulation de la masse des Français, suite aux massacres de Charlie Hebdo et du Super Kascher.  Ces drames ont été instrumentalisés comme de providentiels dérivatifs de leur attention, détournée ainsi des hontes et turpitudes, des vicissitudes et inaptitudes des imposteurs au gouvernement.  Mais ce soufflé est vite retombé : chômage, insécurité, ce sont à présent des élus socialistes qui osent avouer ne plus croire au 'vivre ensemble'.  Dont Roland Dumas, ministre des Affaires étrangères de Mitterand, dans son livre 'Politiquement incorrect'.

Attilio Vanini brûle un cierge au Maréchal Rodolfo Graziani, à la mémoire de qui sa ville natale d'Affile vient d'édifier un monument.  C'est assez pour que le New York Times s'en indigne et que le Daily Telegraph lance une p^étition pour la destruction de cette incorrection !

Pierre Gillieth tresse une couronne d'immortelles à l'acteur incomparable qu'a été Robert Le Vigan (Goupi Tonkin, dans 'Goupi Mains-Rouges' de Jacques Becker), sacrifié expiatoire à la correctitude.

En introduction au dossier central, Jean-Patrick Arteault s'est laissé interviewer sur la barnumesque manipulation de masses de 'Je suis Charlie' à laquelle ont donné lieu les attentats de Paris.  S'agit-il d'une puissante réaction collective d'occidentaux à l'action violente de la civilisation islamique contre des marqueurs symboliques de leurs, valeurs, conflagration qu'a prophétisée Samuel Huntington, une phase de son fameux 'Choc des civilisations' ?   Le détonateur de la crise française est le salafisme, frange minoritaire mais non marginale de l'islam qui représente entre 15 et 25% des musulmans mondiaux.  Mais la confrontation ne pose de problème que parce qu'il y a l'immigration et parce que le laïcisme joue les musulmans comme un antidote aux catholiques, eux-mêmes empressés de battre leur coulpe.  Alors que les Bobos, qui avaient décidé que l'islam est occidentalo-compatible, sont embarrassés d'avoir à se déjuger à l'endroit des islamistes radicaux, découvrent que les bons musulmans méprisent les valeurs occidentales, homosexualité, pornographie, féminisme, démocratie messianique, révérence pour le sionisme, etc.  Par ailleurs, l'Oumma (communauté des croyants) comprend des civilisation diverses arabo-, irano-, turco-, négro-, indo-musulmane.  Par ailleurs, on peut définir notre occident comme une structure, ce que suppose sa durée.  Une structure de domination de l'ensemble de la planète, une structure en réseau polysynodique, où chaque élément est à la fois autonome et complémentaire.  Une domination qui s'exerce notamment sur quatre champs : celui des idées et du conditionnement des masses, celui de la pyramide sociale avec à son sommet une oligarchie richissime et prédatrice que l'argent unit et divise à la fois, celui de la mondialisation de la finance qui poursuit la privatisation des profits et la socialisation des pertes et, enfin, celui de l'énergie.  Sans oublier la puissance militaire des Etats-Unis et leur cynique détermination, autant collatérale que chirurgicale.

Alain Cagnat note que, pour la masse des bobos séduits par le mirage du 'vivre ensemble', Samuel Huntington s'est à l'évidence fourvoyé avec son 'Choc des civilisations'.  L'ouvrage avait, en 1996, fait l'effet d'une bombe dans l'euphorie de la fin de la guerre froide et du triomphe du capitalisme libéral, à qui s'ouvrait la perspective de 'La fin de l'histoire' (Fukushima).  Les rangs des défenseurs de la liberté risquaient de se disloquer.  Par bonheur, l'Axe du mal n'a pas tardé à révéler sa monstrueuse réalité lorsque l'abominable s'en est pris au pauvre petit Koweit et à ses maternités.  L'ONU a alors rétabli l'OTAN dans son rôle d'archange justicier, en Irak d'abord et bientôt en Afghanistan, libéré des soviétiques pour tomber aux mains des fanatiques talibans.  Tout cela semblait donner raison à Huntington, notamment l'attentat du 11 septembre 2001 !  Mais plus profondes que les affrontements locaux entre peuples et états-nations, il y a les collisions entre blocs civilisationnels, ensembles plus vastes et durables.  Huntington en identifie neuf : l'occident chrétien, l'orthodoxie slave, l'islam, l'Inde hindouiste, la Chine, le Japon, l'Amérique latine et l'Afrique.  Aymeric Chauprade en dénombre quinze, dont la civilisation européenne et le Foyer judaïque et quatre civilisations islamiques (arabique, turque, iranienne et indonésienne).  La civilisation, par opposition à la barbarie, serait la marque du 'Monde libre', euphémisme qui recouvre la prétention d'hégémonie américaine.  Arrogante, la civilisation anglo-saxonne est décadente.  Ses moeurs dépravées, sa sous-culture de masse, son consumérisme, sa dévirilisation, sa démographie vieillissante éveillent le mépris.  Du déclin naît le risque d'invasion.  Huntington relève deux puissances renaissantes susceptibles d'en profiter : la civilisation orthodoxe eurasiatique et l'islam.  Américano-centré, il ne considère de civilisation occidentale qu'à partir de la chrétienté des carolingiens !  Et les slaves orthodoxes étant les rivaux des Américains, ne peuvent pas faire partie de la même civilisation !  Il accommode les réalités en fonction du projet américain.  Il n'aperçoit pas l'immigration qui gangrène les peuples européens : ce qui n'est que  normal pour un immigré.

Sous l'intitulé 'Faux drapeau', Robert Dragan traite de l'enquête fouillée menée par l'historien Laurent Guyenot sur les attentats du 11 septembre 2001 et sur l'assassinat de Kennedy en 1963.  Celui-ci invite à envisager que l'affrontement Occident-Islam soit, plus probablement qu'une réalité géopolitique, le fait de manoeuvres d'un parti sans scrupules, maître dans l'art du maquillage et de la manipulation.  Guyenot considère que 1963 marque une rupture et la naissance d'un 'Etat profond' américain, mêlant affairistes, militaires bellicistes, politiciens corrompus et CIA, milieu tout-puissant capable à l'époque de canaliser la commission d'enquête.  Robert Dragan juge ce point de départ discutable et s'étonne que n'ait pas été préféré la fondation de la Réserve fédérale (que Kennedy s'apprêtait à museler).  Mais pour arranger une affaire comme le 11 septembre, il paraît hautement improbable qu'une simple coïncidence d'intérêts ait pu y parvenir.  Les invraisemblances des explications officielles sont criantes.  Ne serait-ce que le fameux 'nez de Pinocchio' (l'image diffusée d'un avion qui pénètre comme dans une motte de beurre dans la structure en acier de la tour et en ressort de l'autre côté!).  Elle suppose des complicités au plus haut niveau audiovisuel, mais induit l'absence d'avions  mais la nécessaire présence d'explosifs.  Guyenot suggère le recours à une arme nucléaire miniaturisée, ce qui aurait résolu le problème gigantesque de la mise en place de tonnes d'explosifs classiques nécessaires.  Ce qui explique la présence dans les décombres, trois semaines après l'écroulement, de masses de métal en fusion et les cancers fulgurants développés par les sauveteurs.  Quand il s'agit d'identifier les commanditaires, l'auteur explore deux pistes, pour en écarter une.  Il rappelle l'histoire américaine des agressions simulées (l'explosion de l'USS Maine pour arraisonner Cuba en 1898, le torpillage du Lusitania pour entrer en guerre en 1917, Pearl Harbour en 1941, etc).  Mais le risque sanitaire majeur au coeur symbolique des Etats-Unis l'incite à douter que l'Etat profond américain en soit l'auteur.  Le crime n'a pas profité aux pétroliers et équipementiers américains aussi pharamineusement qu'on s'est plus à la répéter.  Pour faire porter la suspicion sur une méchante bourgeoisie blanche? Ou sur un complot du Pentagone ? Et écarter ainsi l'idée d'une origine étrangère ?  La thèse de Guyénot est que l'équipe Bush, surprise par une manipulation beaucoup plus ample qu'attendue, a été l'otage d'un chantage qui l'a contrainte à envahir l'Irak (aventure que Bush père avait toujours refusée) .  Ses soupçons se portent sur Israël !  Les indices ne sont pas peu nombreux.

Pour Llorenc Perrié Albanell, le choc des civilistations est un leurre qu'agite le capitalisme mondialiste libéral pour manipuler les masses.  Après le communisme, l'islamisme, un autre impérialisme, vert comme le billet du même nom.

Robert Dragan croque avec appétit le tube de Zemmour.  'Le suicide français' est une histoire événementielle, non sans charme ni valeur, de nos quarante dernières années que l'auteur décrit en sociologue.  Il date l'origine de nos maux de Mai 68.

C'est une couronne mortuaire que tresse Jean Haudry au livre 'Mais où sont passés les Indo-Européens ?' de Jean-Paul Demoule.  Ce curieux scientifique créature de Pierre Vidal-Naquet, sans pourtant récuser la concordance des langues dites indo-européennes, y dénonce à la vindicte populaire, et surtout aux idéologues de son clan, non seulement les 'mal-pensants', mais les simples déviants.  Il y révèle notamment qu'Antoine Meillet, pourtant « républicain progressiste », définit l'indo-européen reconstruit comme « une langue de chefs et d'organisateurs imposée par le prestige d'une aristocratie ».  Et que chez Emile Benveniste, pourtant juif, on peut relever une « proximité idéologique avec les représentations aryennes de l'Allemagne nazie ».  C'est toutefois cette même grossière persécution qui est parvenue à faire retirer de la vente par les Presses Universitaires de France les deux 'Que Sais-je ?' de Jean Haudry (dont elles ont cependant vendu quarante mille exemplaires!) et à faire supprimer par l'université Lyon III l'Institut d'études indo-européennes.  Jean Haudry souligne que Jean-Paul Demoule reprend ainsi l'ancienne conception de l'Eglise catholique, qui voulait croire à la filiation hébraïque des langues de la chrétienté.  Ce que reconnaît maladroitement Demoule, qui veut voir dans l'hypothèse indo-européenne « un mythe d'origine qui dispenserait les Européens d'emprunter le leur aux Juifs et à la Bible. »

Jean Haudry, encore, expose l'hypothèse paradoxale que les Indo-Européens aient, à la fin de la période commune, connu un 'choc de civilisation' interne qui aura opposé des groupes sédentaires installés et enrichis à des compagnonnages de jeunes guerriers (Männerbünde), migrants et prédateurs.  La guerre entre les Latins et les Troyens et surtout celle de la fondation de Rome entre les Sabins et les premiers Romains conduits par les jumeaux divins Romulus et Remus en sont des figurations.  Il en va de même chez les Scandinaves avec la 'première guerre du monde' entre les Vanes, riches et endogames, et les Ases qui accepteront une réconciliation mais imposeront l'exogamie.  Les Romains enlèveront enlevé les Sabines, lesquelles imposeront la réconciliation entre leurs frères et leurs époux.

François Delacroix a lu pour nous le dernier roman de Michel Houellebecq 'Soumission', qui met en scène la victoire sur Marine Le Pen, au second tour des présidentielles de 2022, de la Fraternelle Musulmane de Ben Abbès.  Et ce n'est pas la guerre civile.  A peine si les rayons kasher disparaissent discrètement dans les supermarchés.  Comme le démontre Arnold Toynbee, les civilisation ne meurent pas assassinées : elles se suicident en douceur.  Une renaissance européenne dans une soumission au Dieu de l'islam qui remplacerait Celui du marché, François Delacroix y croira le jour où Eric Zemmour se convertira à l'islam.

La sainte colère qui gonfle le beau texte d'Alain Cagnat sur « nos frères au col dégrafé » ne peut pas se résumer.  Elle foudroie la mémoire des tueurs de l'épuration qui a décapité le poète André Chénier en 1794 dans le même éclair que celle « des rats sortis des égouts » pour fusiller le poète Robert brasillac le 6 février 1945.

Pierre Vial en fin cite le grand philosophe politique juif Léo Strauss : « La civilisation occidentale est composée de deux éléments en total désaccord : Jérusalem et Athènes. »  Notre histoire se présente comme une suite de tentatives de les harmoniser, toutes promises à l'échec.  Nous sommes les héritiers d'hommes libres, les hoplites de Miltiade qui ont chargé au pas de course, à Marathon, la masse des sujets soumis du Grand Roi. Ils en ont triomphé pour que survive une conception du monde qui allait devenir le patrimoine commun des Européens.

 

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