mardi, 24 novembre 2015
Une réflexion madrilène sur Alain de Benoist, doxographe erratique et communautariste naïf
Une réflexion madrilène sur Alain de Benoist, doxographe erratique et communautariste naïf
Très récemment, Alain de Benoist est revenu tout fier d’Espagne, où quelques-unes des brochures de ce célèbre « polygraphe et doxographe » (P. A. Taguieff) ont été traduites et vaguement commercialisées. Il s’est produit en spectacle à Madrid mais semble ne pas avoir convaincu tous ceux qui sont venus écouter cette voix que l’on dit encore trop souvent « révolutionnaire » mais donne de plus en plus la triste impression de chercher l’adéquation aux corpus dominants, notamment en évoquant, de manière lassante, une société idéale, selon ses vœux, où des communautés très diverses et très hétéroclites vivraient en une harmonie parfaite, un peu comme sur les couvertures des brochures colportées par les témoins de Jéhovah, où les petits moutons font des câlins à de bons gros lions devenus végétariens. Jésus J. Sebastian (eh oui, il a un « Jésus » non comme rabbi mais comme disciple…), directeur de la revue espagnole « Elementos », qui parait exclusivement en « pdf » sur le net, et qui est l’équivalent de la revue du « canal historique » de la nouvelle droite parisienne, énonce une critique de son « maître-à-penser », lui reprochant 1) une pensée erratique et désordonnée et 2) une insistance suspecte sur ce « communautarisme » digne de la naïveté des témoins de Jéhovah. Critique qui fera plaisir à des hommes comme Guillaume Faye ou Pierre Vial. Critique qui s’avère plus que jamais pertinente, suite aux massacres de Paris, perpétrés à deux pas du bureau de Benoist, dans le 11ème arrondissement. Ces massacres ont pulvérisé l’idéal de « multiculturalité » des idéologues dominants et médiatisés. Ils ont aussi réduit en poussière la pâle adaptation communautariste de cette idéologie dominante que le doxographe de Benoist avait voulu colporter pour se donner bonne conscience, pour se dédouaner, pour se faire pardonner ses péchés de jeunesse par le grand prêtre BHL et surtout pour récupérer un tout petit strapontin dans les médias du système. Sic transit gloria mundi… Sa mayonnaise n’a pas pris même chez ses féaux disciples de la péninsule ibérique. Matière à réflexion pour les petits gamins qui l’adulent et se sont extasiés récemment, avant le massacre de la rue de Charonne, devant le récit de son voyage historique à Madrid, devant les déclamations plastronnantes qu’il a affichées sur son petit blog narcissique.
Pour information, voici la critique du directeur d’ « Elementos », parue sur le site d’« El Manifiesto », publication électronique également liée au canal historique de la ND parisienne (http://www.elmanifiesto.com/articulos.asp?idarticulo=5216&utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter ) : «Personnellement, j’ai toujours considéré Alain de Benoist comme un maître, un maître-à-penser. Et, à coup sûr, je regrette vivement certaines époques où sa pensée était, disons-le, plus stable, même si elle véhiculait des évolutions innovantes et parfois assez surprenantes. Le fait est que la mouvance connue sous le nom de Nouvelle Droite et placée sous sa direction conserve certains gènes héréditaires, parfaitement identifiables, mais en même temps, elle dépend de manière excessive des « revirements idéologiques » brusques de son principal animateur. A chaque découverte, à chaque innovation, à chaque réflexion issues du cerveau inquiet d’Alain de Benoist, la Nouvelle Droite est sommée de se repositionner, de s’adapter, de se reformuler. En effet, on peut constater que chaque étape dans l’évolution de la pensée d’Alain de Benoist a fait émerger une tendance nouvelle au sein de la Nouvelle Droite, que l’on peut inscrire dans un registre, où elle figure au titre d’extrait. C’est ainsi que l’on a vu des intellectuels qui ont choisi leur propre chemin après avoir croisé « la ligne de Benoist ». Ces mutations incessantes et constantes, au sein d’un organisme vivant comme la Nouvelle Droite, ont généré des séquelles. D’un côté, cela nous a appris à ne pas absoluiser notre pensée, à ne pas transformer notre propre idéologie en une essence, un fondamentalisme, à ne pas nécessairement rechercher de la perversité dans les autres courants de pensée, comme le marxisme, et plutôt à aller y découvrir des points de convergence. De la perversité, nous en trouvons de toutes les façons dans le libéralisme. D’un autre côté toutefois, cette même flexibilité idéologique (ndt : issue des variations et soubresauts de la pensée de Benoist), qui varie comme varie l’appréhension de notre identité, ne doit pas nous empêcher de soumettre à débat cet autre brusque changement dans la pensée du « maître », qui consiste à affirmer un communautarisme radical : ce dernier peut être acceptable dans le cadre d’une critique générale du libéralisme mais doit être discuté et critiqué quand il nous invite avec trop d’empressement à reconnaître l’autonomie des communautés minoritaires (et qui ne sont peut-être minoritaires que pour le moment…), minorités qui ont envahi nos sociétés européennes. Parce qu’elles ne sont pas simplement venues pour demeurer chez nous mais pour nous remplacer ».
Texte original :
« Personalmente, siempre he considerado a Alain de Benoist como un maestro, un maestro del pensamiento. Y, ciertamente, añoro aquellas épocas en las que su pensamiento era, por decirlo de alguna manera, más estable, aunque nunca exento de evoluciones innovativas y, a veces, incluso sorprendentes. El caso es que la mouvance conocida como Nueva Derecha, bajo su patrocinio y liderazgo, conserva ciertos genes hereditarios perfectamente identificables pero, al mismo tiempo, depende excesivamente de los bruscos “giros ideológicos” de su principal protagonista. A cada descubrimiento, a cada innovación, a cada reflexión que viene de la mano inquieta de Alain de Benoist, el pensamiento de la Nueva Derecha tiene que replantearse, adaptarse y reformularse. De hecho, cada paso en la evolución del pensamiento de Alain de Benoist ha generado una nueva tendencia en la Nueva Derecha, como un registro, como un estrato. Y por eso, también hubo intelectuales que continuaron su camino después de cruzar la “línea Benoist” Estas constantes e incesantes mutaciones en un organismo vivo como es la Nueva Derecha tienen, desde luego, sus secuelas. Por un lado, hemos aprendido a no absolutizar nuestro pensamiento, a no hacer de nuestra ideología algo esencial, un fundamentalismo, y a no buscar la perversidad de otras corrientes, como la marxista, incluso a buscar determinadas convergencias con las mismas. Perversidad que sí que encontramos siempre, sin embargo y por descontado, en el liberalismo. Pero por otro lado, esa misma flexibilidad ideológica, variable como es la identidad, no nos debe impedir debatir algún que otro cambio brusco del “maestro”, como es la asunción de un radical comunitarismo, aceptable en su crítica del liberalismo, pero discutible en cuanto al reconocimiento de la autonomía de las comunidades minoritarias (de momento) que invaden nuestras sociedades europeas. Porque no sólo han venido para quedarse, han llegado para sustituirnos”.
Les gamins de Paris vont encore dire que nous sommes “méchants” d’avoir publié cet extrait de Jésus J. Sebastian. Que c’est un acte gratuit. Une vengeance d’âne de Pape, vingt ans après… Non : c’est de bonne guerre parce qu’après avoir publié un article de Guillaume Faye sur ce site, nous avons encore eu droit à deux « commentaires » sous pseudonyme du doxographe lui-même ou de l’un de ses factotums. Nous n’avons pas le droit de republier du Faye. Faye, lui, n’a pas le droit d’écrire sans être dénigré suite à une vindicte trentenaire du doxographe. Nous avons simplement voulu arroser l’arroseur, marri parce que la visite de Faye à Washington fut un succès et que la vente de ses livres bat tous les records aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Scandinavie et dans l’espace linguistique néerlandophone (qui oublie petit à petit le français). Le doxographe communautariste est un vilain jaloux, un envieux tenaillé par un ressentiment qui aurait fait rire Nietzsche. Mais on ne le prend plus guère au sérieux. Ses litanies provoquent la lassitude.
13:07 Publié dans Nouvelle Droite | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : nouvelle droite, alain de benoist, jesus j. sebastian, madrid | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
A quand la publication du courrier de Guillaume Faye sur son départ du GRECE ? Et surtout des mémoires qui nous feraient bien rire sur tout ce petit milieu ?
Écrit par : Grand Jojo | mardi, 24 novembre 2015
Vous trouverez certainement votre miel dans ce texte en anglais, figurant sur ce site: http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/02/07/temp-3d385f9e7c51045b4d8a915c1686fbc2-5292411.html
Écrit par : steuckers | mardi, 24 novembre 2015
Les nains s'agitent alors que de Benoist travail. Toujours des critiques et de la bave. Eléments progresse et devient bimestriel,ou sont tes revues Robert? Tu n'as même plus le courage de signer tes article.
Écrit par : Sinclair | mardi, 15 décembre 2015
Ce cher Sinclair,
Toujours là avec les mêmes rengaines depuis plus de quinze ans! Toujours aussi virtuel! Benoist "travail", non, Sinclair, "travaille". Il faudrait dire "s'agite". Critiques et bave viennent surtout d'un côté: qui a été bassiner les oreilles d'un quidam anglophone qui a répété tout cela à GF à Stockholm? Qui a été bassiner les portugaises de Scianca pour qu'un certain entretien ne paraisse pas dans la langue de Dante? Etc. Les cloportes agissent toujours dans l'ombre. Peur du soleil. Eléments? J'ai traversé toute la France pendant 7 jours cet été, je n'ai trouvé qu'un exemplaire défraîchi à Hendaye, à 500 m de la frontière espagnole! Mes revues, elles sont devant vot' tronche, Sinclair, tous les jours au rendez-vous de Tokyo à San Francisco et d'Hammerfest au Cap. Et ce site n'est pas le seul: Sinclair doit le savoir. On n'est plus au 19ème, mon pote! Les anciens numéros sont tous en ligne. Où sont les anciens numéros de ton idole? Epuisés! Comme lui! Et ici, les critiques, c'est pas de nous, c'est de l'ami Jesus, que ton boss n'a pas convaincu, apparemment... Quel article n'ai-je pas signé? Je n'ai pas, dans ma carrière, fait autant usage de pseudonymes, moi, pour écrire des articles douteux ou pour gribouiller des ouvrages niais, émanant soi-disant d'un faux anthropologue ayant acheté son diplôme pour 500 dollars au Chili... Ouvrage que les filles du Crazy Horse ont présenté, les nibards à l'air... Du style, quoi, le mélange des genres: philo et French cancan. Du jamais vu! Ni mis mon nom sur les articles ou sur les couvertures de livres écrits par des tiers... Ni n'ai parasité le germaniste en tôle V., auteur d'un dictionnaire des prénoms, lui tirant le pain de ses enfants de la bouche.
Enfin quand "article" est au pluriel, Sinclair, faut mettre un "s" à la fin. Cela s'appelle une flexion.
Écrit par : steuckers | mardi, 15 décembre 2015
Les commentaires sont fermés.