Parution du numéro 486 du Bulletin célinien
Sommaire :
Céline à Londres. Asile et évasion
Céline et Malaparte. Deux écrivains maudits dans la tourmente de la guerre
Actualité célinienne
L’abricot de Céline
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Parution du numéro 486 du Bulletin célinien
Sommaire :
Céline à Londres. Asile et évasion
Céline et Malaparte. Deux écrivains maudits dans la tourmente de la guerre
Actualité célinienne
L’abricot de Céline
À la fin de sa vie, Angelo Rinaldi (1939-2025) confiait à l’un de ses proches : « Céline, je l’ai adoré mais je ne le relis pas. Proust, c’est une autre affaire. »¹ Il est vrai que son écriture (il était aussi romancier) le rapproche du second et non du premier. Fidèle à ses origines, cet académicien proche de la gauche radicale, défendait l’écrivain Céline tout en réprouvant avec force le pamphlétaire. Au point d’écrire certaines contrevérités ou approximations le concernant. Ainsi lorsqu’il affirme que Céline fit publier une photo de Desnos afin de le dénoncer à la police allemande² Mais c’est le même qui énonçait cette profession de foi auquel tout amoureux des lettres peut souscrire : « La classification entre littérature de droite ou littérature de gauche, le célinien que je suis la récuse ».
En 1992, avec Philippe Sollers et Julien Gracq, il pria le Ministre de la Culture de classer la maison de Céline comme “lieu de mémoire”³. Il se rendit également à Meudon pour y converser avec Lucette et, à la même époque, prit la défense de son mari sur un plateau de télévision en affirmant qu’il ne fallait tout de même pas le confondre avec René Bousquet. Évolua-t-il par la suite, influencé par la lecture de certains anticéliniens rabiques ? Toujours est-il que ses articles le concernant ne manquèrent pas d’irriter un célinien sourcilleux – j’ai nommé Jean-Paul Louis – qui réagit dans un article caustique4. Lequel montre, soit dit en passant, qu’il n’est pas du genre à se laisser amollir par des propos enveloppants ; lors de la première édition des Lettres à Marie Canavaggia, Rinaldi n’écrivit-il pas le plus bel éloge que ce célinien de haut vol ne récoltera jamais : « M. Jean-Paul Louis sait tout de son sujet, et presque autant de l’histoire du siècle, en général. Son admiration pour le romancier qui a changé les règles du genre n’a d’égale que sa probité. Loin de jeter sur Céline le manteau qui cachait les divagations de Noé à des fils trop respectueux, il dénude, fouille, éclaire, explique, annote avec une implacable érudition.5 »
Le compliment se poursuit sur une dizaine de lignes qui saluent l’artisan-imprimeur d’excellence. Peu de temps avant la mort du critique (qui passa de L’Express au Figaro en passant par Le Point et Le Nouvel Observateur), un jeune éditeur a eu la bonne idée de republier un recueil de ses articles. Ils sont regroupés en cinq catégories : un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout. On ne s’étonnera pas de voir figurer Céline dans l’avant-dernière avec Saint-Simon, Borges, Gombrowicz et Vialatte, pour ne citer qu’eux. Écoutons le à propos de la trilogie allemande : « Un trésor de sensations et de “choses vues” qui va entrer, accommodé à la sauce Dante pimentée de gouaille parigote, dans la composition d’une chronique dont D’un château l’autre, Nord et Rigodon sont les chapitres. Elle lui assurera la seule réhabilitation qu’il puisse espérer ; celle de l’écrivain. »6 L’essentiel est dit.
• Angelo RINALDI, Les roses et les épines (Chroniques littéraires), Éditions des Instants, 2025, 270 p. (21 €)
19:36 Publié dans Littérature, Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : louis-ferdinand céline, lettres, lettres françaises, littérature, littérature française, revue, angelo rinaldi | |
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