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lundi, 21 mars 2016

Le coup d'Etat contre Lula et Rousseff

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Le coup d'Etat contre Lula et Rousseff

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Quelques 267.000 sympathisants de gauche ont manifesté dans 55 villes du pays, selon la police, pour dénoncer le "coup d'Etat" qui se trame selon eux contre Dilma Rousseff.
 
En dehors de Sao Paulo (sud-est), où ont défilé 80.000 partisans, les manifestations les plus importantes ont eu lieu dans le nord et le nord-est, régions parmi les plus pauvres du Brésil qui ont profité du boom socio-économique des années Lula (2003-2011). Cent mille personnes ont ainsi manifesté à Sobral, dans l'Etat du Ceara (nord-est) et 60.000 à Salvador de Bahia (nord-est), selon la police.

"Nous qui sommes sur cette place, nous avons lutté pour faire tomber la dictature militaire, pour conquérir la démocratie, et nous n'allons pas accepter qu'il y ait un coup d'Etat au Brésil ", a lancé Lula à Sao Paulo.

Nous avons dans plusieurs articles précédents relaté les efforts des classes dirigeantes brésiliennes, soutenues par la CIA et le département d'Etat, pour éliminer Dilma Roussef et Lula da Silva. Les vastes richesses naturelles du Brésil sont convoitées par les entreprises américaines. Le rôle actif de Roussef au sein du Brics avait déjà signé sa perte. Rien d'étonnant dans ces conditions qu'au Parlement à Brasilia, la Commission spéciale de 65 députés élue la veille pour étudier la demande de destitution de la présidente, a entamé ses travaux à marche forcée. Le président du Congrès des députés Eduardo Cunha, farouche adversaire de Dilma Rousseff, a dit vouloir boucler ses travaux en un mois environ. On notera avec intérêt que le même Eduardo Cunha est poursuivi dans le scandale de corruption Petrobras. Une façon de se blanchir?

Rien n'est cependant encore joué, même si l'honneur de la présidente sera durement mis en cause par ses opposants. L'opposition accuse la présidente d'avoir sciemment maquillé les comptes publics l'année de sa réélection, en 2014. Le rapport de la Commission sera soumis à l'Assemblée plénière des députés, où un vote des deux tiers (342 sur 513) sera requis pour prononcer la mise en accusation de la présidente devant le Sénat. Dans ce cas, elle serait d'abord écartée de ses fonctions pendant 180 jours au maximum. Il faudrait ensuite les deux tiers des sénateurs (54 sur 81) pour la destituer.

En Amérique latine, le président vénézuélien Nicolas Maduro a exprimé un soutien fort à Dilma Roussef. De son côté le président bolivien Evo Morales a estimé vendredi que la droite brésilienne voulait asséner un "coup parlementaire et un coup judiciaire" à la dirigeante. Nous le pensons volontiers.

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