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jeudi, 24 novembre 2022

La théorie du "nomos" chez Carl Schmitt : la géopolitique comme rempart contre le nihilisme ?

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La théorie du "nomos" chez Carl Schmitt : la géopolitique comme rempart contre le nihilisme ?

par Ugo Gaudino

La production complexe de Carl Schmitt, aussi fascinante que labyrinthique, a apporté une contribution fondamentale à la compréhension du nihilisme et des processus de sécularisation et de neutralisation qui l'ont provoqué. Poussé par une volonté inexorable d'exorciser la crise et la négativité dans lesquelles plongeait l'Europe décadente du début du 20ème siècle, le juriste allemand affronte sans crainte la "puissance du Néant" - une expérience cruciale pour comprendre cette époque et pour rester dans la philosophie, comme Jünger et Heidegger l'avaient prévenu dans Au-delà de la ligne, en tentant d'opposer à l'horror vacui des solutions de plus en plus solides, concrètes et élémentaires, au cours d'un itinéraire intellectuel long, tortueux et à certains égards contradictoire.

1.

Intellectuel éclectique à la plume subtile et aux intérêts multiples, figure de proue des témoins mélancoliques de la crise d'une époque (celle de l'Europe des États souverains et de sa meilleure création, le fameux ius publicum europaeum), l'ambiguïté d'un personnage qu'on ne définit pas à tort comme "le sphinx de la science juridique allemande moderne" n'entame pas la grandeur de sa performance, fruit d'une vision du monde désenchantée qui tente d'apprivoiser le chaos sans prétendre le neutraliser complètement.

La force motrice de la production de Schmitt réside dans le fait qu'elle se situe dans le contexte de la crise de l'Europe du début du 20ème siècle, qui était autant historico-politique que logico-théorique. Nous tenterons ici d'éclairer le second aspect, en analysant les tentatives de l'auteur de traiter la crise du rationalisme moderne et la médiation entre Idée et Réalité. Face aux avancées menaçantes ouvertes par le nihilisme, Schmitt ne réagit pas en s'appuyant sur des procédures antithétiques et en construisant des édifices métaphysiques désormais obsolètes à l'ère de la technologie, ni en se vautrant dans le spleen comme de nombreux intellectuels séduits par le "Néant" : au contraire, le juriste de Plettenberg tente de forcer la crise, de la radicaliser en remontant à ses origines, en la déconstruisant et en essayant de saisir le moment génétique d'un nouvel ordre possible pour l'Occident décadent.

D'où la première phase de son parcours, celle du "décisionnisme", première tentative d'opposition au nihilisme. Partant de la conscience de l'origine contradictoire de la politique, fondée sur le co-partenariat originel de la violence et de la forme, Schmitt affirme l'indéniabilité de ses aspects entropiques et destructeurs. Une fois renversée toute prétention de médiation définitive entre l'idéal et le contingent de la part de la raison, la politique reste à la merci de cette fracture généalogique, dans une dialectique où la transcendance de l'Idée n'est jamais ontologiquement pleine mais imprégnée d'une absence originelle, immergée dans les sables mouvants de ce qu'on appelle "l'état d'exception" qui, par rapport à l'ordre, se présente comme une ombre et une éventualité pouvant le renverser à tout moment.

L'issue pour s'imposer à l'exception est identifiée dans la "décision", qui découle de Rien et tente de construire un édifice politico-juridique malgré ses fondations extrêmement fragiles: l'exception, aussi dangereuse soit-elle, est considérée de manière réaliste comme nécessaire pour donner naissance à l'ordre et le maintenir. Il s'agit d'une perspective aux antipodes des utopies des normativistes, qui négligent la possibilité que l'ordre puisse s'autodétruire et s'accrochent aveuglément à la règle, ignorant qu'elle ne vit "que dans l'exception", comme l'affirme la théologie politique. Celui qui décide de l'"état d'exception" est pour Schmitt le "souverain", entendu comme celui qui est capable de faire le saut de l'Idée à la Réalité et qui a le dernier mot sur ces situations liminaires dans lesquelles l'ordre est menacé par des crises graves qui peuvent bouleverser ses fondements.

Aussi suggestive soit-elle, la phase du décisionnisme semble excessivement liée à la catégorie de l'État moderne, dont le juriste semble profondément nostalgique (bien qu'il ne soit pas un "statolâtre" tout court comme certains voudraient le faire croire: l'État n'est qu'un "beau mal" produit par la culture européenne pour éviter la dissolution entr^aînée par les guerres civiles). Par conséquent, étant donné la crise du "Léviathan", dont Schmitt a été le témoin direct dans l'angoissante République de Weimar, les voies à emprunter pour neutraliser le "Rien" sont celles qui mènent à des instances pré-étatiques, qui ont survécu à la crise de la rationalité moderne - dont l'État était un produit - et dans lesquelles il faut chercher l'essence du "politique" après l'effondrement de l'État.

2.

Ainsi s'ouvre la deuxième phase de la pensée schmittienne, centrée sur la théorie des "ordres concrets": celle-ci, ancrée dans l'historicité et la spatialité concrètes, représente un pas en avant par rapport à la fluidité de l'"état d'exception" et un pont vers les réflexions ultérieures sur le nomos. Après avoir vaincu l'illusion étatique, Schmitt dirige sa loupe vers les Ortungen (lieux, ancrages locaux) des peuples, des sujets capables de décider de leur propre existence politique - et donc de la dichotomie "ami/ennemi" - même en allant "au-delà" de l'État.

De même que l'essence du politique est recherchée au-delà de l'État, de même le droit est désormais délié de l'État, qui a définitivement perdu le monopole de la politique que Weber lui reconnaissait : reprenant donc l'institutionnalisme de Maurice Hauriou et de Santi Romano, Schmitt en arrive à affirmer que les normes ne coïncident ni avec des universaux abstraits ni avec des décisions souveraines, mais constituent le produit de certaines situations et contextes socio-historiques dans lesquels s'articule le corps d'une nation. Cette évolution ordinamentaliste est une étape nécessaire dans la construction d'un édifice juridique détaché de l'État et fondé sur la concrétude d'une normalité qui ne dépend plus du prius de la décision - dans la mesure où elle est créée par le souverain - mais qui préexiste à la pratique d'un "moi social" sédimenté au fil du temps autour des coutumes et du ius involontarium. La décision finit par être complètement absorbée par des "ordres concrets" aux traits communautaristes, émotionnels et irrationnels qui semblent se rapprocher de la conception du Volk prônée par le national-socialisme, avec lequel Schmitt a entretenu une relation controversée durant ces années.

Dans les dernières années de Weimar, en effet, le juriste s'était fermement opposé aux mouvements extrémistes qui auraient pu mettre en danger la vie publique du Reich, au point de dénoncer l'inconstitutionnalité du parti nazi en 1930. Dans la vision schmittienne, le "gardien" de la Constitution n'était que le président du Reich, dont le rôle a été vigoureusement défendu jusqu'à l'avènement d'Hitler. Puis, principalement pour des raisons d'opportunisme de carrière plutôt que de prétendues affinités idéologiques, il devient membre du parti, dont il est cependant exclu en 1936, accusé de proximité avec les milieux réactionnaires, conservateurs et non aryens par Alfred Rosenberg.

Malgré l'hétérodoxie flagrante d'un catholique romain qui rejetait à la fois le racisme biologique et l'impérialisme forcené d'Hitler (dont son concept de Grossraum diverge), il est indéniable que Schmitt, dans ces années-là, a tenté, en vain, de rendre ses idées compatibles avec la doctrine nationale-socialiste. D'où l'intention ambitieuse, contenue dans l'essai de 1934 État, mouvement, peuple, d'esquisser un modèle constitutionnel pour le Troisième Reich, vu comme la réalisation possible de "l'ordre concret" dans lequel l'unité est assurée par la combinaison de ces trois éléments - probablement aussi dans le but de freiner les excès du Führer. Toutefois, ces analogies ne font pas de Schmitt un Kronjurist, mais démontrent seulement la volonté de l'auteur de s'affranchir de l'appareil théorique encore lié à la dimension étatique et la nécessité d'élaborer un novus ordo capable de servir de rempart contre le nihilisme.

La valorisation des coordonnées spatio-temporelles, l'exaltation du peuple et de l'élément terrigène, ainsi que les essais sur le droit international qui ont mûri au cours des années 1920 et 1930 ne sont donc pas à considérer comme des traits apologétiques du régime, mais plutôt comme un prélude à la théorie du nomos et à une nouvelle idée du droit dépourvue de caractéristiques abstraites et liée à la concrétude des événements historiques, dans laquelle elle se situe pour devenir un ordre et s'oriente pour façonner un environnement, ne fuyant pas l'historicité et la temporalité mais représentant plutôt un facteur qui les codétermine.

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Une réflexion aux traits fortement géopolitiques qui semble neutraliser le "pouvoir du Rien" en valorisant l'élément spatial dans lequel placer l'idée politique, désormais loin de l'abîme de "l'état d'exception".

3.

Le terme nomos est employé dans son sens premier et remonte à la première occupation de la terre et à ces activités pratiques et sociales d'appropriation, de division et d'exploitation de celle-ci. Le droit est donc une unité d'ordonnancement et de localisation (Ordnung und Ortung) qui ne trouve pas son origine dans des instruments rationnels, mais pas davantage dans la décision que dans la conquête du territoire: le lien ontologique reliant la justice et le droit est situé dans la terre.

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D'où la nécessité ressentie par le juriste expert du monde classique de retrouver l'étymologie authentique du terme νεμειν, qui s'articule en trois sens: "prendre, conquérir" (d'où les concepts de Landnahme et Seenahme, développés dans Terre et Mer en 1942) ; "diviser, partager", indiquant la subdivision de la terre et la naissance conséquente d'un ordre propriétaire sur celle-ci; "paître", donc utiliser, valoriser, consommer. En s'attardant sur la genèse du mot nomos, Schmitt veut lui rendre sa "force et sa grandeur primitives", en le sauvant de la mauvaise interprétation que lui ont donnée les contemporains, qui l'ont "réduit à désigner, de manière générique et sans substance, tout type de règlement ou de disposition normative", comme il le dit de manière polémique dans Le Nomos de la terre, publié en 1950 et qui constitue la somme de sa pensée juridique et politique. L'utilisation linguistique de "une époque décadente qui ne sait plus se rattacher à ses origines" fonctionnalise le nomos au droit, ne faisant aucune distinction entre la loi fondamentale et les actes de position, et faisant disparaître le lien avec l'acte constitutif de l'ordre spatial.

La cible de Schmitt est le langage positiviste du 19ème siècle, qui en Allemagne avait rendu nomos par Gesetz, c'est-à-dire loi, une erreur d'interprétation remontant à l'abus du concept de légalité typique de l'État législatif centraliste. Le Nomos, en revanche, indique la pleine immédiateté d'une force juridique non médiatisée par les lois, d'un acte constitutif de légitimité qui donne un sens à leur légalité, d'une violence qui n'est ni indiscriminée ni indéterminée mais ontologiquement ordonnatrice. La référence au célèbre fragment 169 de Pindare sur le nomos basileus et au nomos souverain chez Aristote ne fait que renforcer la thèse selon laquelle la doctrine positiviste, malgré les remontrances des représentants de l'école "historique" comme Savigny, est restée enfermée dans le cadre nihiliste de son époque, dont Schmitt tente de s'échapper en renouant avec ces éléments primordiaux qui représentent une ressource symbolique fondamentale, dont l'homme est issu et à laquelle il s'accroche pour organiser sa vie. En assumant la pleine conscience d'être des "animaux terrestres", on tente d'éviter la désintégration de l'ère contemporaine.

4.

Partant de la terre, qu'il sauve de l'oubli philosophique, aidé par Heidegger et Jünger, le Schmitt de Terre et Mer et du Nomos de la Terre revient à la dimension chthonique et tellurique de l'individu, retraçant l'histoire du monde et s'armant contre deux menaces qui représentent les faces d'une même pièce : d'un point de vue métaphysique, le nihilisme de la technologie, qui a produit la séparation drastique entre l'ordre et le lieu, éliminant les différences et transformant le nomos en loi, se reflète géopolitiquement dans l'universalisme anglo-américain qui, avec sa Weltanschauung utopique, a provoqué la dissolution du ius publicum europaeum, pierre angulaire de l'ordre politique de l'Europe moderne.

Il convient de souligner que cette théorie ne repose pas sur des fondements radicalement antithétiques par rapport aux élaborations précédentes : l'idée de justice manifestée dans le nomos est un ordre qui est rendu visible par le désordre, la prise de possession, la clôture et en même temps l'exclusion, l'enracinement dans le déracinement. Le Schmitt tardif, en d'autres termes, traduit en termes spatiaux les concepts clés développés dans les années 1920. La souveraineté, auparavant située dans le temps concret de la modernité en tant qu'âge d'exception mais toujours dans un espace abstrait, est désormais intensément ancrée dans la concrétude spatiale et plus précisément dans le vieux continent. Après la première révolution spatiale moderne, avec l'irruption de la mer (espace lisse, vide, anomique) sur la scène historique et avec la découverte et l'occupation de l'Amérique, l'ordre européen des États prend forme : le nouveau nomos est une réorganisation de l'espace, une révolution.

De même que l'État moderne n'expulse pas vraiment le chaos de lui-même, mais est plutôt traversé et continuellement blessé par lui, le nouvel ordre moderne prend forme en confinant ce désordre à l'extérieur de lui-même, dans l'espace extra-européen, mais jamais en tentant de le neutraliser définitivement.

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L'irrationalité de la guerre est ainsi confinée aux lignes d'amitié de la mer tandis que sur le sol continental, comme rationalisation effective du sacrifice, il reste la guerre en forme entre des Etats qui se reconnaissent mutuellement comme souverains et ne visent pas l'anéantissement ou la criminalisation de l'ennemi. En effet, l'une des plus grandes réalisations du droit public européen a été la limitation de la guerre (Hegung des Krieges) et la transformation du bellum iustum des guerres civiles religieuses en conflits "justes" entre égaux, entre hostes aequaliter iusti. Cet acte de retenue n'est pas le résultat d'idéologies rationalistes, mais plutôt de la condition particulière d'équilibre dont l'Europe moderne a bénéficié jusqu'en 1914. Un équilibre fondé non seulement sur la dialectique ancien/nouveau monde - instrumentalisée par Schmitt, selon certains, pour défendre l'impérialisme et le colonialisme européens - mais aussi sur le rapport entre terre et liberté de la mer, qui a fait la fortune de l'Angleterre en premier lieu, qui a choisi de devenir sa "fille" en transformant sa propre essence historico-politique et en venant dominer un espace lisse et uniforme.

Mais c'est dans le même humus culturel anglo-saxon que prolifèrent les logiques de neutralisation passive : le culte du rationalisme, oublieux de l'exception et de la localisation et qui unifie tout avec ses mécanismes stériles, qui impose la suppression des éléments irrationnels tout en ignorant que le Ça, pour citer un célèbre terme de Freud, réexplosera tôt ou tard sous des formes encore plus brutales. En fait, les iusta bella reviennent, visant l'annihilation totale de l'ennemi, représenté cette fois par les sujets qui ne se soumettent pas à un globalisme informe et à une condition "utopique" qui est en réalité une guerre civile mondiale : l'éradication de l'u-topos conduit à la déterritorialisation, qui est la perte du nomos comme orientation et une rechute dans le tourbillon nihiliste que l'optimisme positiviste a cherché à exorciser avec l'utilisation abstraite de la raison.

Ce que Schmitt cherche à affirmer, par conséquent, c'est que ce n'est qu'en assumant consciemment sa propre origine abyssale, sa négativité fondamentale et la possibilité de la fin inscrite en soi qu'un ordre peut espérer échapper au nihilisme : le ius publicum europaeum a perdu son caractère concret en transformant le nomos en un droit mondial abstrait et en embrassant des idéologies internationalistes et pacifistes qui n'ont fait que plonger le continent dans des conflits dramatiques et dévastateurs. En lui faisant perdre sa spécificité, d'ailleurs, et en l'englobant dans cette notion d'Occident aussi indéterminée qu'adaptée à une époque où l'ordre politique semble avoir été mis en cage par les ganglions du Rien.

Bibliographie essentielle :

AMENDOLA A., Carl Schmitt tra decisione e ordinamento concreto, Edizioni Scientifiche Italiane, Naples, 1999

CASTRUCCI E., Nomos et guerre. Glosse al "Nomos della terra" di Carl Schmitt, La scuola di Pitagora, Napoli, 2011

CHIANTERA-STUTTE P., Il pensiero geopolitico. Spazio, potere e imperialismo tra Otto e Novecento, Carocci Editore, Rome, 2014

GALLI C., Généalogie de la politique. Carl Schmitt e la crisi del pensiero politico moderno, Il Mulino, Bologna, 2010

PIETROPAOLI S., Schmitt, Carocci, Rome, 2012

SCHMITT C., Politische Theologie. Vier Kapitel zur Lehre der Souveränität, Duncker & Humblot, Munich-Leipzig 1922, trad it. Théologie politique. Quattro capitoli sulla dottrina della sovranità, in Le categorie del 'politico' (sous la direction de P. SCHIERA et G. MIGLIO), Il Mulino, Bologne, 1972.

ID., Verfassungslehre, Duncker & Humblot, Munich-Leipzig 1928, trad. it. Dottrina della costituzione, Giuffrè, Milan, 1984

ID., Der Begriff des Politischen, dans C. SCHMITT et al., Probleme der Demokratie, Walther Rothschild, Berlin-Grunewald, 1928, pp. 1-34, trad. it. Il concetto di 'politico'. Texte de 1932 avec une prémisse et trois corollaires, in Le categorie del 'politico', Il Mulino, Bologna, 1972

ID., Land und Meer. Eine weltgeschichtliche Betrachtung, Reclam, Leipzig 1942, trad. it. Terre et mer. Una considerazione sulla storia del mondo raccontata a mia figlia Anima, Adelphi, 2011

ID., Der Nomos der Erde im Völkerrecht des Jus Publicum europaeum, Greven, Cologne 1950, trad. it. Il Nomos della terra nel diritto internazionale del "ius publicum europaeum", Adelphi, Milan, 1991

VOLPI F., Il nichilismo, GLF editori Laterza, Rome, 2009

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Commentaires

A retenir de C.Schmitt c'est surtout ça:

« Avec la technique, la neutralité spirituelle a rejoint le néant spirituel. Après avoir fait abstraction de la religion et de la théologie d’abord, puis de la métaphysique et de l’État, on semble à présent faire abstraction de toute culture et avoir atteint la neutralité de la mort culturelle [...] Le processus de neutralisation progressive des divers domaines de la vie culturelle touche à sa fin parce qu’il a atteint la technique. La technique n’est plus un terrain neutre [...] toute politique forte se servira d’elle [...] Il n’y aura de jugement définitif que l’on aura constaté quelle espèce de politique est assez forte pour s’assujettir la technique moderne et quels sont les véritables regroupements en amis et ennemis opérés sur ce terrain nouveau »
Carl Schmitt La notion de politique.

Ce qu'évidement nos ED débiles européennes n'ont pas compris.

Écrit par : le sith rouge | vendredi, 25 novembre 2022

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