mercredi, 12 février 2025
Critique de la "nouvelle droite" allemande
Critique de la "nouvelle droite" allemande
Werner Olles
Le 4 février 2025, le site web de « European New Right Revue » (a) a publié une « correction » d'un auteur émanant du groupe "Jungeuropa", Nils Wegner, suite à notre « éloge » - « déguisé en une recension du livre de Benedikt Kaiser “Die Konvergenz der Krisen” (b)- du philosophe de la Nouvelle Droite Guillaume Faye, décédé en 2019, éloge/recension paru dans la revue trimestrielle “Abendland” (c) publiée à Graz, en Autriche. Une réponse de Wegner à l'essai critique a été refusée par « Abendland » pour des raisons que nous ignorons et a ensuite donné lieu à une publication sur le site web de la maison d'édition Jungeuropa.
(a) https://nouvelledroite.substack.com/p/guillaume-faye-hist...
(b) https://www.amazon.de/Die-Konvergenz-Krisen-Bewegung-2017...
(c) https://www.ares-verlag.com/abendland-zeitschrift/
C'est donc avec plaisir que nous profitons du texte de Wegner, actualisé et traduit en anglais pour la page "substack" « European New Right Revue », pour critiquer à nouveau la soi-disant « Nouvelle Droite Intellectuelle » qui agit en amont de l'AfD et dont les politiciens agissent de plus en plus, du moins en partie, comme des démagogues machiavéliques et poursuivent ensuite leur agenda personnel au lieu de servir le peuple, comme il se doit pour une vraie "droite".
La riche tradition politique, culturelle et philosophique de la droite européenne nous permet de récupérer et de cultiver un trésor de principes ontologiques fondamentaux, mais nous rappelle également que ceux-ci ne doivent pas seulement avoir des piliers politiques, sociologiques et phénoménologiques, mais aussi, surtout dans une société idéologiquement dérangée, des piliers ontologiques, afin de ne pas être construits sur du sable. Une attitude défensive seule ne suffit pas et n'est pas non plus très prometteuse à long terme, car « le conservatisme, c'est le libéralisme au ralenti » (Peter Kwasniewski), une opinion que nous partageons avec Guillaume Faye, la véritable cible que vise le texte de Wegner.
Nous rejetons donc volontiers le reproche qui nous est fait d'instrumentaliser dans notre essai les « craintes des citoyens âgés d'être expulsés ethniquement et de perdre leur pays » et nous nous référons à notre propre expérience dans la métropole multiculturelle et multicriminelle de Francfort-sur-le-Main, qui compte environ 60 pour cent d'étrangers. Les mots clés sont suffisants: escroqueries diverses, fraude sociale et mensonge généralisé dès le passage illégal de la frontière, refus de travailler, peur de la concurrence sur le marché du travail et du logement, attaques au couteau, attentats à motivation islamique, viols collectifs, mariages d'enfants et mariages forcés, « crimes d'honneur », polygamie illégale comme modèle commercial à succès ainsi que l'esclavage qui existe encore aujourd'hui dans l'islam.
Ces préoccupations et ces craintes réelles de la population concernant l'évolution de la société et l'islamisation ne sont pas seulement niées par les autorités et criminalisées en tant qu'« islamophobes », mais elles sont également passées sous silence depuis longtemps par une partie de la soi-disant « nouvelle droite » avec un chutzpah et une nonchalance inqualifiables, qui ne se soucient manifestement pas des pauvres et des vieux indigènes qui sont contraints de faire les poubelles pour y récupérer des bouteilles consignées dans tout le pays, alors qu'ils implorent en même temps des alliances avec les islamistes. C'est d'ailleurs l'une des raisons qui ont conduit à la rupture entre Faye, d'une part, et Alain de Benosit et le GRECE, d'autre part. En fait, un seul « réfugié » clandestin coûte à l'État environ un demi-million d'euros sur toute sa durée de vie, plus les frais de regroupement familial ou clanique.
La question de savoir si la soi-disant « nouvelle droite » est une monarchie avec un pouvoir intellectuel infaillible et absolu, qui gouverne et agit, n'est donc pas totalement injustifiée. Ce serait la sous-estimer que de ne parler que de figures intellectuelles ridicules et aporétiques, comme par exemple l'affirmation proprement hallucinante de ce monsieur Wegner selon laquelle il est tout à fait indifférent pour l'Allemagne et l'Europe que les Etats-Unis soient gouvernés par les trumpistes ou les mondialistes, et de se ridiculiser ainsi volontairement au risque de passer pour un pitre, tout en déclarant son incompétence en matières géopolitique et géoculturelle.
Mais bien sûr, on peut aussi être convaincu et enthousiasmé par sa propre ignorance, devenant toujours plus embarrassante au fil des mois, ignorance que l'on confond avec de l'originalité, bien que la situation soit en fait bien trop sérieuse pour se livrer sans cesse à de tels jeux puérils. Mais les choses deviennent vraiment sérieuses lorsque l'on a le culot de ne pas saluer avec joie la flexibilité de la soi-disant « nouvelle droite » en matière de politique d'alliance avec les islamistes comme une planche de salut incontournable pour la condition humaine, car, alors, on se découvrirait comme un éternel grincheux, comme quelqu'un qui ne se contente pas de s'opposer à l'esprit des temps nouveaux, mais qui met en danger notre avenir à tous. Aujourd'hui déjà, dans le spectre offert par la nouvelle droite allemande, de plus en plus de « penseurs transversaux » essaient vaille que vaille de démontrer leur ouverture d'esprit et leur attitude antidogmatique par le simple fait qu'ils sont prêts à reconsidérer la fermeture des frontières pour les migrants envahissants afin d'adopter une attitude conservatrice commune à toutes les sphères de la politique politicienne. Et il ne s'agit évidemment pas d'une aberration passagère, puisqu'un Guillaume Faye avait déjà mis en garde contre cela il y a de nombreuses années.
La géopolitique et la géoculture ne sont pas non plus très présentes dans les écrits et griffonnages de ce que l'on appelle la « nouvelle droite ». Spengler est en quelque sorte « out », car qui s'intéresse encore aujourd'hui à la politique tribale mondiale ou au « Choc des civilisations » de Huntington ? Tout cela est de l'histoire ancienne, du passé révolu, n'ayons pas peur, n'aie pas peur Suzette, tout cela relève de prévisions apocalyptiques et des mentalités TagX, tout comme l'idée qu'un phénomène sans précédent pourrait s'abattre sur l'Europe, un Moyen-Âge cette fois vraiment sombre, comme l'a prophétisé Faye, en lui opposant son « archéofuturisme » éclairant et réaliste. La soi-disant « nouvelle droite » ne saisit même pas le début de cette esthétisation de la crise, et encore moins la convergence de catastrophes qui en découle nécessairement et dans laquelle nous nous trouvons déjà depuis au moins deux décennies.
Günter Maschke, qui avait raison de ne pas mener les débats au sein de la droite devant les yeux et les oreilles de l'ennemi, et celui qui évoque son nom oublie toutefois délibérément que ce dernier était l'un des critiques les plus virulents du positivisme et de la perte de contact avec la réalité qui prévalaient dans la « nouvelle droite » face à la décadence et à la déchéance intellectuelle de notre peuple qui, désormais, se veut universel. Le fait qu'une partie de la « nouvelle droite » politicienne, théoriquement dépravée, et ses porte-parole bruyants croient appeler la chance de leur côté en diffament les critiques internes et en les qualifiant de « néo-réactionnaires », de « pro-sionistes » ou de quoi que ce soit d'autre, est un phénomène aussi significatif que déprimant. La réduction de la « notion de politique » à une opposition ami/ennemi par Carl Schmitt a donc une valeur de vérité, mais pas dans l'esprit de son inventeur.
En fin de compte, le libéralisme reste la force déterminante et cela débouche donc naturellement sur une forme de guerre civile, une prophétie de Guillaume Faye qui, comme toujours, avait une longueur d'avance intellectuelle sur ses ennemis de la « nouvelle droite » et sur ceux qui croient tenir le bonheur suprême en se faisant bronzer, et qui a vu et entendu depuis longtemps les bruits de catastrophe sociale et les cris de douleur de nos peuples. Les misérables restes actuels de la « nouvelle droite » intellectuelle et autre ne se connaissent pas eux-mêmes, ils n'ont pas analysé leur propre position historique, car ils ne peuvent même pas prendre connaissance du système au cours des dernières décennies car leurs instruments théoriques sont désormais totalement émoussés. En fait, ils ne sont même pas capables de percevoir leurs propres contradictions.
C'est comme dans une mauvaise pièce de théâtre, un ennui béant s'installe, les spectateurs quittent la salle les uns après les autres. L'ignorance des catastrophes et l'identité bourgeoise font que la « nouvelle droite » en est arrivée à un analphabétisme politico-culturel presque total et ne se soucie plus de la réalité. Les quelques très jeunes égarés dans les clubs des « nouvelles droites » ont manifestement à peu près autant de connaissances en politique que les chats en ont sur les livres qui leur sont consacrés par des vétérinaires, car il existe en effet une relation étroite entre l'ignorance des catastrophes et le politisme.
Toujours est-il qu'en raison de mon passé d'extrémiste de gauche au sein du SDS de Francfort, ce petit polisson de monsieur Wegner me reconnaît une formation à la critique et à l'autocritique, qu'il prend très au sérieux. Si la « nouvelle droite » ne jouait pas aux vierges effarouchées à chaque critique qu'on lui adresse et faisait au moins une fois une tentative honnête d'autocritique, cela pourrait être le début d'une belle amitié. Dans ce contexte: je n'ai pas seulement été le chauffeur du président fédéral du SDS, KD Wolff, et après la dissolution de l'association, j'ai été « officier de sécurité » dans l'organisation qui lui a succédé, les « Rote Panthers » (les "Panthères rouges"), une antichambre des « cellules révolutionnaires », mais j'ai aussi été le garde du corps de KD, j'ai participé à plusieurs attentats contre des installations américaines et j'ai encaissé environ une demi-douzaine de procédures d'enquête. En tant que sportif d'une vingtaine d'années, je n'avais aucune estime pour les salons d'érudition de la nouvelle gauche, tout comme je considère aujourd'hui les salons d'érudition de la nouvelle droite comme obsolètes. Jusqu'à cinquante ans au moins, un militant politique doit être sur le front, aussi bien dans le doute que dans l'urgence, et regarder l'ennemi dans les yeux. La théorie est vitale, mais un peu de pratique ferait parfois du bien à certains de nos maîtres à penser politico-littéraires.
Ce dont nous avons urgemment besoin, ce sont des intellectuels organiques, d'où nos belles nécrologies sur l'idéologue en chef du SDS, Hans-Jürgen Krahl (photo), qui en était précisément un. Et c'est exactement de là que vient notre admiration pour des hommes comme Dominique Venner, Jean-Marie le Pen et Guillaume Faye. Si Alain de Beonist, après tout ce qu'il a fait subir à Faye, déclare également que Le Pen, militant politique émérite et fondateur du FN récemment décédé, est un « idiot » et que Karlheinz Weißmann considère Faye comme « complètement fou », cela en dit long sur les relations interpersonnelles au sein de la droite, et ce aussi bien dans la « vieille droite » que dans la « nouvelle droite ». Je suis toutefois habitué à ce genre de choses de la part de la « nouvelle gauche » et je constate avec étonnement que la théorie du fer à cheval est tout à fait valable, du moins à cet égard. Les gens ne changent pas, ni à droite ni à gauche.
Alors que l'ancien camarade du KB et auteur de la revue de gauche radicale Konkret, Jürgen Elsässer, admet qu'il ne s'est jamais référé à « une quelconque révolution mondiale » - contrairement à moi qui y croyais fermement - mais à « Auschwitz » - qui, pour moi, lecteur attentif du « Livre noir de l'histoire mondiale » de Hans Dollinger, est en réalité « un détail de l'histoire mondiale » avec tous les assassinats de masse tout à fait imaginables y afférant, les expulsions, les génocides et tous les événements de même horrible nature et autres excès. Si l'on se réfère à l'histoire de l'humanité, qui présentait le conflit du Proche-Orient comme un génocide et d'autres exactions horribles, il y a de quoi être effrayé par tout ce qui se passe et se prépare aujourd'hui, lorsque les Savonarole, en format bonsaï, du sectarisme néo-droitiste allemand, au lieu d'analyser le conflit du Proche-Orient de manière méta-critique, ne se distinguent plus guère des bandes d'extrémistes de gauche et d'islamistes dans leurs "pensées" et leurs actions. Mais ce qui manque au simple relativisme historique, c'est pour ainsi dire le sel de la soupe, à savoir la critique radicale de la critique de la domination raccourcie par la théorie de l'histoire, quelle qu'en soit la forme tordue. Les tentatives infructueuses de comprendre la convergence des catastrophes conduisent alors nécessairement à l'interaction fatale entre le gendarme mondial occidental et les nouveaux acteurs violents post-étatiques comme le Hamas et le HTS.
De gauche à droite, Benedikt Kaiser, le visage illuminé de bonheur d'avoir l'oreille de son gourou parisien, l'inénarrable "Albin de Lanoist", flanqué du dit gourou, et l'éditeur Philipp Stein: une méprisable petite conspiration permanente contre feu Guillaume Faye afin de faire oublier ses travaux, de le condamner à la"damnatio memoriae", voeu intime du gourou.
Néanmoins, nous sommes naturellement très impatients de lire le nouveau livre de Benedikt Kaiser sur l'adaptation à droite du gramscisme, tout en craignant le pire. Car comme toutes les formes de croyance, la conception politique de la nouvelle droite allemande présuppose tout naturellement son objet d'adoration, le traite comme une causa prima et n'a même pas l'idée de poser la question de son contexte conditionnel. Horkheimer, pour ne citer qu'un représentant de l'école de Francfort, toujours tristement ignoré à droite, voyait dans l'« Etat autoritaire » l'émancipation accomplie et irrémédiable de la politique par rapport à l'économie, ce en quoi il avait une fois de plus raison. Dans ce sens : en avant toujours - en arrière jamais !
15:47 Publié dans Nouvelle Droite, Synergies européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nouvelle droite, nouvelle droite allemande, neue rechte | |
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