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samedi, 22 février 2025

La course fatale de l'Europe vers l'insignifiance stratégique

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La course fatale de l'Europe vers l'insignifiance stratégique

Source: https://report24.news/europas-fataler-kurs-in-die-strateg...

L'Union européenne se dirige à toute vitesse vers l'abîme - et personne ou presque ne tire le frein d'urgence. Après trois ans de guerre en Ukraine, une explosion des prix de l'énergie et une désindustrialisation sans précédent, le continent se trouve à un tournant historique : soit l'Europe trouve enfin une véritable autonomie stratégique, soit elle s'enfonce dans une dépendance durable vis-à-vis des Etats-Unis et de la Chine.

Heinz Steiner

Les chiffres parlent d'eux-mêmes: depuis le début de la guerre, l'UE a certes officiellement réduit de 75 % sa dépendance à l'énergie russe - une victoire à la Pyrrhus, comme on le voit. En effet, le gaz russe arrive désormais en Europe sous forme de GNL, plus cher, via des détours, tandis que le pétrole russe atteint notre sous-continent via l'Inde - à des prix nettement plus élevés.

Nous continuerons à soutenir l'Ukraine, quoi qu'en pensent les électeurs allemands - c'est ce qu'annonçait encore en 2022 l'ex-ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock. Ce genre de politique déconnectée de la réalité se venge aujourd'hui amèrement: l'économie allemande est en récession, les géants de l'industrie s'en vont, l'inflation galope. Parallèlement, les Européens ne jouent pratiquement aucun rôle dans les négociations de paix. Washington et Moscou s'en chargent entre eux.

Le nouveau président américain Trump aggrave encore la situation. Depuis le 11 février, des droits de douane punitifs de 25 pour cent sont en vigueur sur l'acier et l'aluminium européens. L'exigence de contribution à l'OTAN a été portée à 5 pour cent du PIB. Parallèlement, l'Europe doit en grande partie assumer seule le « chaos ukrainien » - un tour de force que le continent fortement endetté peut difficilement assumer.

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Les systèmes politiques gémissent déjà: le FPÖ autrichien est en pleine ascension, la France n'est presque plus gouvernable, la Grande-Bretagne vit un carrousel de premiers ministres. Les électeurs se rebellent à juste titre contre une élite qui ignore leurs intérêts. La solution ? L'Europe doit enfin faire passer ses intérêts économiques au premier plan et retrouver son rôle de « puissance civile ». Le Danemark a déjà donné son feu vert à la réparation de ce qui reste du gazoduc Nord Stream - un premier pas vers la normalisation des relations avec la Russie.

Le temps presse. Si elle ne change pas rapidement de cap, l'Europe risque d'être reléguée durablement au rang de puissance économique de second ordre sans influence pertinente sur la politique mondiale, comme le fait également remarquer le professeur William J. Jones dans une analyse. Sur le plan géopolitique, les Européens ne jouent de toute façon plus qu'un rôle secondaire et sont considérés comme un appendice négligeable des États-Unis. La question est de savoir qui va enfin tirer le frein d'urgence ? Qui défend enfin ses propres intérêts nationaux ?

 

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