vendredi, 25 juillet 2025
Hommages à Udo Voigt (1952-2025)
Hommages à Udo Voigt (1952-2025)
Il était le meilleur. Sur le décès d’Udo Voigt
par Karl Richter
Parfois, lorsqu’un ami s’en va, on a l’impression qu’une époque se termine. Car le défunt était, subjectivement parlant, toujours là. Udo Voigt, le président de longue date de la NPD, en était un exemple. Je ne fais pas partie de ceux qui ont été imprégnés de la NPD dès le berceau, mais je l’ai rejoint seulement en 2004, après l’entrée d"élus du parti au Landtag de Saxe. À cette époque, Udo Voigt dirigeait déjà la formation depuis huit ans. Aujourd’hui, avec le recul, je le sais désormais: il a été le meilleur chef de ce parti. Ses successeurs n’étaient guère plus que des administrateurs de faillite, ce qui, bien sûr, était aussi dû à la montée de l’AfD. On a laissé croire à l’opinion que l’époque de la NPD était révolue. Bien sûr, c’est faux, car un parti d’opposition fondamentalement national serait aujourd’hui plus urgent que jamais. L’AfD est encore loin de jouer ce rôle.
On pouvait dire ce qu’on voulait d’Udo Voigt. Et, bien sûr, beaucoup de choses se disaient au sein du parti. Mais une chose qu’on ne pourra jamais lui retirer, c’est qu’il était un soldat du parti dans le meilleur sens du terme. Pendant de nombreuses années, il a incarné la NPD, en étant son visage, fidèle dans les bons comme dans les mauvais moments. Il était président du parti, mais surtout : il était un excellent camarade. Son passé dans la Bundeswehr, notamment comme capitaine de la Luftwaffe, l’a marqué toute sa vie. On trouvait rapidement un ton commun avec lui, et il appréciait que l’on ait soi-même été au service. Mais, en dehors du militaire, il possédait une humanité que ses successeurs n'ont souvent pas eue.
Et je tiens également Udo Voigt en haute estime comme Jean-Marie Le Pen, l’ancien président du Front National, qui est décédé au début de cette année : il n’a jamais été autre chose qu’un patriote profondément convaincu, ardent. Udo Voigt n’a jamais été de gauche, ni libéral, ni « conservateur ». Son attachement à l’Allemagne et sa lutte pour son redressement l’ont toujours motivé, c’était la dernière force motrice de ses actions. Inoubliable, il y a eu sa protestation en décembre 2018 contre le projet Marrakech, il a été seul contre le Pacte migratoire adopté par l’ONU, ce qui lui a valu une arrestation immédiate.
Il a malheureusement aussi été un combattant solitaire au Parlement européen, dont il a été membre de 2014 à 2019 — là aussi, il a toujours évoqué les problèmes brûlants de l’Allemagne, notamment la question de la souveraineté, encore absente, de la République fédérale, et la rappelait à chaque occasion. Peu de patriotes aussi intransigeants existent aujourd’hui. On dit que ce n’est plus d’actualité ; qu’il faut faire profil bas et se faire ami d’Israël, etc.. Si c’est vrai ou non, le futur le dira, mais j’en doute. Par ailleurs, l’épée de Damoclès du bannissement du parti pèse aujourd’hui tout autant sur l’AfD que, il y a dix ans, sur la NPD.
Udo Voigt ne s’est jamais laissé acheter. Il ne voulait pas suivre la voie de Meloni, Wilders ou Farage. Jusqu’au bout, il a été un combattant pour l’Allemagne, le pays en lequel il croyait. Il est décédé après une courte maladie grave. Je suis fier d’avoir pu partager une partie de son itinéraire politique avec lui.
* * *
Une vie au service de l’Allemagne
Florian Stein
Source: https://www.facebook.com/florian.stein.12
La mort inattendue de mon ami Udo Voigt m’a touché plus profondément que je ne l’avais imaginé. Bien que je connaisse son état de santé, cet adieu est survenu soudainement et avec une force à laquelle on a du mal à échapper, même en tant que personne politiquement aguerrie. Il ne m’a pas été possible de terminer la journée d’hier avec des condoléances. À la place, j’ai lu les nombreux souvenirs sincères des autres et me suis souvenu de ce que nous partagions.
Udo n’était pas simplement le président de cette formation que j’ai rejoint il y a plus de vingt ans. Il était un pionnier. Un mentor. Et, surtout dans les années où nous avons travaillé ensemble en politique à Bruxelles et Strasbourg — souvent du matin jusque tard dans la nuit — il est devenu l’une des figures déterminantes de ma vie. Nous avons essayé, avec des moyens modestes, de sensibiliser le citoyen à la dangereuse direction que prenait l’Europe. Ce que les médias taisaient. Ce qui restait sous le tapis. Ce temps nous a liés, politiquement et humainement.
Je me souviens des soirées après des événements où nous discutions, réfléchissions, et souvent, en sirotant un verre de cognac, passions à la prochaine idée. Quand Udo proposait un toast, il le faisait avec cette honnêteté inégalable: «À la tienne, mon ami». Il ne disait pas cela à la légère. Il le pensait vraiment. Et je savais: oui, nous étions amis.
Udo Voigt n’était pas un orateur. Il ne cherchait pas la lumière des projecteurs. Mais celui qui était avec lui dans la même pièce ressentait bien qu'il se trouvait avec quelqu’un de forte substance. Sa manière polie et collégiale transcendait les oppositions. Il parlait avec l’artisan comme avec l’académicien. Avec des camarades de parti comme avec des adversaires politiques. En tant que président du parti, il a convaincu des personnalités respectées pour notre cause, non par idéologie, mais par confiance. En tant que député européen, il était souvent le seul patriote à la table, mais il était respecté, parfois même apprécié, par des diplomates.
Un journaliste connu a un jour écrit que la politesse d'Udo Voigt était désarmante. Après chaque rencontre, il lui fallait plusieurs jours pour se rappeler que cet homme amical et intelligent était en fait "le méchant" de service. En réalité, c’était l’inverse: Udo rappelait aux gens que la sincérité est possible, même là où on ne l’attend plus.
Je me souviens de moments qui illustrent ce qu’était Udo. Par exemple à Berlin, lors d’une séance du conseil de district de Treptow-Köpenick, quand Gregor Gysi, qui, on s'en doute n'est pas un allié politique, lui a crié: « Bonne allocution, Voigt — très bonne allocution ». Ce n’était pas une simple flatterie. C’était du respect. Et ce respect était mérité.
Avec Udo Voigt, la mouvance patriotique, la droite ou l’opposition nationale ont perdu l’un des derniers représentants de l’ancienne école. Quelqu’un qui, avec intégrité et clarté, a combattu pour ce pays pendant des décennies. Moi-même, je perds un ami. Un mentor. Un homme qui m’a façonné par son exemple. Par sa droiture martiale, sa détermination calme, sa proximité humaine.
Il en demandait beaucoup. Mais jamais trop. Il attendait de la cohérence et la vivait lui-même. Il voulait tirer le meilleur de quelqu’un. Et il a réussi à le faire avec moi.
Udo, tu restes avec nous. Par ta cohérence, ton amitié, ta foi en l’Allemagne.
À la tienne, mon ami.
15:43 Publié dans Actualité, Hommages | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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