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dimanche, 18 novembre 2007

Hommage à Alexandre Marc

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Adieu à Alexandre Marc, prophète du fédéralisme global

Alexandre Marc, penseur du fédéralisme européen, vient de mourir à l'âge de 96 ans

par Achille Lega

Alexandre Marc vient de disparaître à l'âge de 96 ans. Il était le philosophe du fédéralisme, idée qu'il concevait comme une vaste vision organique de la société et non pas simplement comme une idéologie politique à manier dans l'arène politicienne. Cette vision pose la personne et non l'Etat au centre des valeurs et de la finalité que doivent véhiculer les instances publiques. Les racines du "fédéralisme intégral", rebaptisé récemment "fédéralisme global", nous les trouvons chez Alexandr Markovitch Lipiansky, né à Odessa le 19 juin 1904, émigré à Paris avec sa famille au début de l'année 1919. Devenu Alexandre Marc en France, il explore en profondeur, et dans tous les rouages de leurs systèmes et arcanes, les courants philosophiques français des années 30. Il voit dans le ³personnalisme² une réponse possible et cohérente aux totalitarismes de gauche ou de droite. Le Catholique Emmanuel Mounier est passé à l'histoire comme le père du personnalisme inspiré par la métaphysique chrétienne et comme le fondateur de la revue Esprit en 1932. Sa démarche a toutefois été précédée par celle d'Alexandre Marc, jeune philosophe juif de Russie, converti au catholicisme. Marc avait déjà commencé à travailler intellectuellement dans cette direction dans le cadre du ³Club du Moulin à Vent² à Montparnasse, puis dans celui du mouvement ³Ordre Nouveau² (qui n'a rien à voir avec l'Ordre Nouveau proposé par l'Axe pendant la seconde guerre mondiale, ni avec les mouvements français et italiens des années 60-70). L'Ordre Nouveau d'Alexandre Marc est né en 1931 et, nous dit l'historien français du fédéralisme Bernard Voyenne, n'était ³qu'un modeste cercle d'études, d'abord religieuses, puis philosophiques et sociales². Les protagonistes d'Ordre Nouveau, parmi lesquels Arnaud Dandieu et Robert Aron, les deux auteurs de La révolution nécessaire, se définissaient comme ³un groupe de spiritualistes non conformistes et révolutionnaires². Mais il s'agissait d'une révolution morale visant à re-stabiliser des hiérarchies de valeurs fondées sur le primat de la personne humaine ³créatrice², contre l'individualisme abstrait des libéraux et contre l'étatisme des conceptions totalisantes, résultats du jacobinisme de la révolution française.

En relisant les écrits du groupe Ordre Nouveau, nous ne sommes pas loin de l'³humanisme intégral² de Jacques Maritain, qui se développera toutefois dans sa propre direction et ne s'ancrera jamais dans une vision fédéraliste de la société, même s'il ne rejettera pas celle-ci. Marc participe également à la fondation d'Esprit, avant que ne paraisse en mai 1933 la revue Ordre Nouveau et que ne se consomme la rupture avec Emmanuel Mounier, après la publication d'une ³Lettre à Hitler², juste après l'accession au pouvoir du Chancelier allemand. Le Manifeste d'Ordre Nouveau, publié au début de l'année 1931, est essentiellement l'¦uvre de Marc. Parmi les intellectuels qui ont alimenté le filon personnaliste et son prolongement naturel, le filon fédéraliste, figure le Suisse Denis de Rougemont, protestant et disciple de Karl Barth, qui poursuivra le combat avec Marc après 1945. Dans le groupe Ordre Nouveau, les historiens redécouvrent aujourd'hui une agressivité verbale qui nous permet de compter ses adeptes parmi les ³non-conformistes des années 30², une génération de jeunes gens qui, en France comme en Allemagne, se déclaraient ³ni de gauche ni de droite² et tentaient de se soustraire aux camisoles de force idéologiques, aux illusions des messianismes absolutistes. Pour Marc, qui suivait des cours de philosophie dans des universités allemandes et mettaient ses amis en garde contre le ³péril nazi² en plein développement, la conception chrétienne de l'homme dans la communauté constituait une barrière solide contre les prétentions du ³national-étatisme² de facture fasciste ou bolchevique.

Le personnalisme d'Ordre Nouveau, malgré les aspérités de son langage qui avaient choqué Mounier, et malgré quelques emprunts au nietzschéisme, n'a jamais capitulé devant l'individualisme. Le fédéralisme, ultérieurement, est devenu la Somme de toute la pensée personnaliste et du socialisme libertaire et auto-gestionnaire. Charles Péguy et Proudhon en sont les références essentielles, les phares intellectuels du ³fédéralisme intégral². Marc avait étudié Proudhon en profondeur, mais dans les années 40 seulement. La critique radicale de l'Etat-Nation induit bien vite le groupe à s'ouvrir au thème de la ³Fédération Continentale², face à la crise européenne qui ne cesse de faire des ravages. La revue européenne Ordre Nouveau cesse de paraître en septembre 1938, à cause de difficultés financières. Marc s'engage dans l'armée et, après la défaite française de juin 1940, participe à la résistance. Dans le cadre de la résistance, divers groupes de fédéralistes européens se rencontrent.

En 1946, après le carnage, Marc devient le premier secrétaire général de la nouvelle Union Européenne des Fédéralistes, qui tient son congrès à Montreux. Marc, dans ce cadre, poursuit ses intenses activités d'écrivain, et publie des ouvrages de grande pertinence, de véritables manuels d'éducation civique fédéraliste. Dans le livre Civilisation en sursis, il critique l'européisme officiel et, demeurant cohérent avec son passé d'avant-guerre, il voit dans la Fédération, qu'il appelle de ses v¦ux, non seulement une structure institutionnelle mais aussi, et surtout, un modèle de société capable de s'articuler organiquement à tous les niveaux du social et de l'humain. C'est dans cette volonté de créer une Fédération Continentale solidement articulée que réside la différence majeure entre Marc et un autre fédéraliste européen, l'Italien Altiero Spinelli, de formation marxiste et admirateur du fédéralisme institutionnel britannique proposé par la Federal Union. Malgré ses divergences doctrinales et méthodologiques, Marc et Spinelli participent tous deux à la fondation du ³Congrès du Peuple Européen² qui lance, par le biais d'élections ³primaires² dans divers pays européens, une campagne de mobilisation pour l'unité continentale et pour former une ³Constituante européenne². Quand cette expérience prend fin, Marc est parmi les promoteurs de la ³Charte Fédéraliste² lors du second congrès de Montreux en 1964. Y ont notamment participé: Robert Aron, André Philip, Guy Héraud, Raymond Rifflet et Michel Mouskhély.

La branche italienne de cet aréopage fédéraliste européen est entrée en dissidence, si bien que la dimension personnaliste de ce fédéralisme est tombée dans l'oubli en Italie. Le silence n'a été rompu qu'occasionnellement par quelques rares esprits libres qui refusaient de s'aligner sur la dissidence. Avec deux instruments, la revue L'Europe en formation et le CIFE (Centre International de Formation Européenne), basé à Nice, le mouvement fédéraliste-personnaliste de Marc organise des cours et des séminaires dans toute l'Europe. L'ancien émigré russe insiste sur les dimensions culturelle et politique. Le fédéraliste anglais John Pinder distingue d'ailleurs dans le fédéralisme européen deux écoles:

× l'école italienne qui s'inspire d'Alexander Hamilton, l'un des pères de la Constitution américaine, et

× l'école française, influencée par Marc, qui se définit comme proudhonienne.

Pinder souligne à juste titre que cette école française a davantage pris en considération ³l'aspect infra-rationnel du fédéralisme² et, effectivement, l'urgence d'une telle prise en considération est aujourd'hui une exigence politique fondamentale, y compris en Italie.  Certes, les étiquettes de ³hamiltoniens strictement institutionnalistes² (qui utilisent partiellement le matérialisme historique comme méthode, ce qui de nos jours est, faut-il le dire, un peu anachronique), d'une part, et de ³romantiques proudhoniens² sont largement approximatives et arbitraires. Néanmoins, il est hors de doute que l'école de Marc est plus attentive et mieux préparée à affronter les évolutions (ou les involutions) internes aux Etats-Nations. Voilà pourquoi le fédéralisme ³global² est en réalité complémentaire voire primordial par rapport au fédéralisme hamiltonien, voilà pourquoi il conserve toujours aujourd'hui une puissance sur les plans idéal et politique.

(article tiré de La Padania, 11 avril 2000).
 

L'Armée Rouge en Mandchourie

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L'Armée Rouge en Mandchourie

18 novembre 1929: L’Armée rouge envahit la Mandchourie. La Mandchourie avait été déchirée après la révolution chinoise de 1911 par la lutte entre factions diverses sur son territoire. En 1915, les Japonais, soucieux d’accroître leurs intérêts en Mandchourie imposent à la Chine leurs « 21 requêtes », leur permettant d’y exploiter les chemins de fer, d’occuper la base de Kuan-Toung, d’y acquérir des terres et d’y pratiquer le commerce, ainsi que dans l’Est de la Mongolie intérieure, etc. L’armée japonaise de Kuan-Toung, bien présente sur le terrain, garantit le respect des « 21 requêtes ». Petit à petit, cette armée acquiert une autonomie assez complète par rapport au gouvernement de Tokyo, qui la laisse libre de mener la politique mandchoue de son choix.

Après la victoire bolchevique dans la guerre civile russe, le nouveau gouvernement soviétique entend se rapprocher de la Chine, ce qui inquiète les Japonais. Ceux-ci s’allient avec le chef de guerre mandchou Tchang Tso-lin, encore maître du jeu en Chine. Mais Tchang Tso-lin est battu par les troupes du Kuomintang en 1928 et les Japonais l’autorisent à replier son armée défaite en Mandchourie. Le Kuomintang entend toutefois capturer Tchang Tso-lin pour le juger. Pour ne pas donner un prétexte aux troupes du Kuomintang d’envahir la Mandchourie, les Japonais font assassiner Tchang Tso-lin.

Les Soviétiques, qui souhaitent se tailler une meilleure façade sur le Pacifique, profitent de ce désordre pour envahir le nord de la Mandchourie. Ils ne s’y maintiendront pas, reviendront en 1938 puis en 1945, où ils pilleront le pays à fond pour pallier les pertes du front allemand. L’armée japonaise du Kuomintang tiendra le pays jusqu’en 1945. En 1931, elle proclamera une Mandchourie indépendante et placera sur le trône Pu-Yi, dernier descendant de la dernière dynastie mandchoue de Chine. Un film poignant de 1987, « Le dernier empereur », dû au talent de Bernardo Bertolucci et couronné par neuf oscars, retrace l’existence de ce malheureux prince et montre l’importance géopolitique de la Mandchourie (Robert Steuckers).

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samedi, 17 novembre 2007

Sur la circulation des élites

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Sur la circulation des élites

Une élite qui n’est pas prête à rejoindre la bataille pour défendre sa position est en pleine décadence, et tout ce qui lui reste est de faire place à une autre élite ayant les qualités viriles dont elle manque.

Image Hosted by ImageShack.usC’est une pure rêverie d’imaginer que les principes humanitaires qu’elle a pu proclamer lui seront appliqués: ses vainqueurs l’accableront avec le cri implacable Vae Victis [malheur aux vaincus]. Le couteau de la guillotine était aiguisé dans l’ombre quand, à la fin du dix-huitième siècle, les classes dirigeantes en France étaient occupées à développer leur «sensibilité».

Cette société désoeuvrée et frivole, vivant comme un parasite sur le pays, discourait lors de ses élégants dîners de délivrer le monde de la superstition et d’ écraser l’infâme, sans aucunement suspecter que c’était elle-même qui allait être écrasée.”

Wilfredo Pareto

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Ph. Muray: "Après l'histoire"

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« Après l’histoire »
Par Philippe Muray

http://www.polemia.com/contenu.php?cat_id=43&iddoc=1510 

Pour la première fois dans l’histoire du genre humain, c’est à l’assaut des citadelles de la subversion subventionnée, et contre les pitres qui en occupent les créneaux, qu’il convient de se lancer. Sabre au clair, l’auteur part à l’assaut contre la modernité et le « festivisme » de notre société globale dont l’ « homo festivus » est le représentant achevé et dont le dernier mot est : Tout finit par la fête. Ce livre est un impitoyable jeu de massacre.

Au fil des pages, nombre de soufflets et d’horions sont distribués. Les colères, les désespoirs et les prophéties de l’auteur sont salutaires. Dans cette espèce de journal tenu de janvier 1998 à janvier 2000, tout y passe : le développement obligatoire de la fête, les rollers, les rave-parties, les pique-niques de quartier, la Gay Pride, l’indifférenciation sexuelle, le tourisme citoyen, la tendresse en littérature et ailleurs, l’hédonisme, la rebellocratie… de Halloween à la Love Parade en passant par l’art contemporain, rien de ce qui est « moderne» ne trouve grâce aux yeux de l’auteur. A ceux que le souvenir des bouffonneries du passage à l’an 2000 révulse encore, à ceux chez qui le Printemps des Poètes déclenche d’irrépressibles bouffées d’antipoésisme ou qui résistent à la lobotomisation télévisuelle, on adressera ce message d’espoir : vous n’êtes plus seuls.

Auteur prolifique, à l’esprit critique développé, Philippe Muray, décédé en 2006, se voulait le chroniqueur et le contempteur du désastre contemporain. Romancier, pamphlétaire, il se distingua aussi dans de nombreuses chroniques, parues dans journaux et revues, où son style se caractérisait par le rire, la dérision et l’outrance. Créateur de nombreux néologismes, comme « artistocrate » (artiste qui prête allégeance aux politiciens et aux fonctionnaires), « mutin de Panurge » (rebelle factice en accord avec l’air du temps) et « maton de Panurge » (gardien du politiquement correct), il fut un merveilleux peintre de notre société enfermée dans son conformisme consensuel.

Guillaume Leroy

© Polémia

07/09/07

Philippe Muray, « Après l’histoire », Gallimard, 2007, 686 pages, 16 euros.

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vendredi, 16 novembre 2007

L'homme et son territoire enraciné

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Jean-Yves LE GALLOU:

Pour une écologie humaine : l’homme et son territoire enraciné

http://www.polemia.com/contenu.php?cat_id=36&iddoc=1538

Les problèmes d’environnement sont réels. Chacun le ressent bien dans sa vie de tous les jours. Chacun peut ainsi observer la multitude des conflits locaux autour de la destination et de l’usage de l’espace.
Mais les idéologies dominantes abstraites et globalisantes ne permettent pas d’appréhender les problèmes concrets.
Notre environnement sensible, notre environnement palpable est pris en tenaille par l’écologie planétaire, d’un côté, la marchandisation du monde de l’autre.

• L’écologie planétaire

L’écologie planétaire est abstraite et globalisante. Elle s’intéresse à ce qu’elle appelle les « biens publics mondiaux » comme l’atmosphère terrestre. Elle est réductionniste et ramène quasiment tout à des données physico-chimiques : la production de CO2 et de gaz à effet de serre. Elle est totalitaire puisqu’elle nous bombarde constamment de messages de type « maoïste » : certes, il ne s’agit plus de construire le socialisme par « un grand bond en avant » mais de « sauver la planète » par de « petits gestes du quotidien ». La méthode est la même : le conditionnement des esprits et des comportements. C’est une nouvelle forme d’hygiénisme, négatrice des particularités et des paysages. Négatrice aussi des libertés.

• La marchandisation du monde

La marchandisation du monde n’est pas moins redoutable pour notre environnement. Elle vise à transformer en avantage marchand immédiat les biens rares de la nature vierge ou anthropisée, en oubliant que le paysage est d’abord un bien public territorial ; un bien public territorial car, de manière générale, un paysage est accessible à tous sans rivalité (la découverte du site par un individu n’empêche pas sa vision par un autre) et sans exclusion (sauf clôture et péage). Ainsi tout dans l’environnement urbain ou campagnard dans lequel nous vivons, tout dans l’espace littoral ou montagnard de notre pays n’est pas privatisable sans dommage ni appauvrissement collectif. Car cela revient trop souvent à détruire pour un avantage particulier et temporaire des sites qui sont le résultat d’une évolution naturelle millénaire ou d’une action humaine inscrite dans l’histoire. De même la multiplication d’infrastructures de transports qui font gagner du temps dans les déplacements (temps facile à valoriser) doit être mise en balance avec la destruction définitive des paysages et des milieux naturels qu’elle peut impliquer. Il n’y a pas que les collectivistes qui sont contre l’environnement, cela arrive aussi aux marchands !

Ceux qui en douteraient peuvent se plonger dans la lecture du « Fou d’Edenberg » : dans ce roman fleuve, prix Goncourt 1967, Samivel montre comment le développement économique et touristique de la montagne peut conduire à la destruction des équilibres naturels et culturels.
http://www.amazon.fr/fou-dedenberg-Samivel/dp/B0000DSN2H...

• L’écologie humaine

L’abstraction planétaire et l’abstraction marchande ne savent pas rendre compte d’une réalité essentielle de la vie : la relation de l’homme enraciné avec son territoire : territoire urbain, territoire naturel, territoire culturel et civilisationnel.

— L’homme enraciné et son territoire urbain —

Aujourd’hui plus de la moitié de la population mondiale vit en ville. Et c’est le cas de 75% des Français.
Pour des raisons idéologiques (la lutte contre les déplacements en automobile) une puissante tendance se fait jour pour « densifier la ville ». Ainsi le maire de Paris envisage-t-il la construction de tours d’habitation ; quant au Conseil régional d’Ile-de-France, il préconise, dans son schéma directeur, d’augmenter de 50% la mise en chantier de logements neufs… tout en diminuant de 50% la superficie des espaces constructibles.

Cet urbanisme politiquement correct se heurte à une réalité : le besoin de « confort spatial » des habitants : confort spatial individuel mais aussi collectif (espaces de déplacements, d’études, de loisirs, de détente) qui suppose, selon l’analyste Olivier Piron, de ne pas dépasser la densité de 40 habitants à l’hectare.
http://cfdu.arunpp.free.fr/UE.2006/atelier.1/Piron.Olivie...

En sachant que les « villes denses », Paris intra-muros par exemple, excluent de facto la majorité des familles, en tout cas d’origine française. Il faut donc clairement placer les décideurs politiques en face d’une réalité : il n’est pas possible de tolérer, voire d’encourager, la persistance de puissants courants migratoires tout en refusant l’urbanisation de terres agricoles ! De même qu’il n’est pas plausible de négliger l’impact des achats étrangers sur Paris, souvent spéculatifs, qui ont représenté, selon la Chambre des notaires, 8% des transactions en 2006.

— L’homme enraciné et son territoire naturel sauvage —

En France, 98% des espaces naturels sont anthropisés. Cette situation est le fruit d’une occupation méthodique et raisonnée de l’espace. Il ne reste donc plus que 2% d’espace naturel vraiment sauvage. Il s’agit souvent de lieux d’une grande beauté qu’il est donc légitime de conserver intacts.

C’est la raison pour laquelle, même s’il arrive au Mont Blanc d’être (relativement) encombré quelques jours par an, il ne serait pas raisonnable de le mettre aux enchères comme le proposent certains libéraux libertariens.

C’est aussi la raison pour laquelle la loi sur les parcs nationaux (1963), la loi montagne (1985), la loi littorale (1986) doivent être conservées et améliorées. Il ne s’agit pas là d’un interventionnisme étatique français mal placé mais de la simple prise en compte de l’existence des biens publics territoriaux : les pays anglo-saxons réputés les plus libéraux ont d’ailleurs édicté des règles protectrices bien avant nous : le parc de Yellowstone a été créé aux Etats-Unis en 1872 et les landes et montagnes britanniques sont, elles aussi, très protégées : s’ils revenaient parmi nous, les grands poètes romantiques anglais retrouveraient le charme du Lake District quasi inchangé ! Quant à la verte Erin, devenue un dragon économique européen, elle a choisi de limiter l’accès à ses comtés de l’Ouest, le Donegal et le Kerry, en maintenant à voie unique les routes qui conduisent à leurs collines et à leurs côtes pour en conserver la sauvage beauté.

La petite Suisse libérale et nationale protège, elle aussi, la splendeur de ses sites par des parcs et des réserves et la stricte limitation des emprises routières. De plus, elle veille à limiter l’appropriation de son espace par le capital mondial grâce à la Lex Koller qui réglemente l’acquisition des biens immobiliers par les résidents étrangers. Une coalition d’intérêts marchands cherche à obtenir l’abrogation de cette loi. Mais elle se heurtera à l’obstacle d’un référendum d’initiative populaire qui rassemblera les courants environnementalistes et patriotiques.

— L’homme enraciné et son territoire culturel et civilisationnel —

Le premier propriétaire foncier en France, c’est l’Etat, à travers un établissement public industriel et commercial (EPIC), l’Office national des forêts (ONF), qui détient 17.500 km2 et gère (avec les forêts communales qui lui sont concédées) 44.000 km2, soit près de 10% du territoire national.

Un libéral utopique pourrait, là aussi, être tenté de voir dans cette situation un reste de socialisme et se demander pourquoi l’Etat ne vend pas ces biens. Effectivement, une mise aux enchères ou une mise en bourse, voire l’acquisition par un fonds de pensions anglo-saxon, ne manquerait pas de produire des ressources importantes : de quoi payer une partie de la charge de la dette publique française ou financer des dépenses d’aide sociale croissantes ! Avec comme conséquence de liquider un patrimoine naturel et culturel patiemment constitué depuis la création de l’administration des eaux et forêts par Philippe le Bel : par un effort séculaire marqué par la politique volontariste de Louis XIV et de Colbert, et les grandes actions de reboisement du XIXe siècle.

L’ONF, qui gère ce patrimoine, n’a d’ailleurs pas qu’une mission commerciale (de production et de vente de bois), il a aussi une mission de protection des territoires contre les risques naturels, de sauvegarde d’habitats naturels (tourbières, pelouses alpines, dunes), de création de réserves naturelles et biologiques, d’accueil, enfin, de promeneurs, de randonneurs, de chasseurs, de cueilleurs.

La forêt n’est pas seulement un bien privé, c’est un bien public bénéficiant de manière non exclusive aux habitants vivant à sa périphérie ou à sa proximité. Elle est d’ailleurs souvent gérée de manière partenariale entre les forestiers, les élus et tous ceux qui la fréquentent pour la contemplation ou pour l’action. La forêt publique est d’ailleurs d’autant plus nécessaire que bien des propriétaires de bois privés, de prairies et de champs ont une conception abusive du droit de propriété les conduisant à supprimer illégalement les servitudes qui les frappent et à privatiser les chemins publics qui les maillent.

Au-delà de la forêt, c’est tout le paysage naturel humanisé qui doit faire l’objet d’un soin attentif. Car les moyens modernes permettent parfois de détruire en quelques heures l’effort patient des siècles.

Il faut à cet égard se méfier des modes :

  1. le remembrement a détruit des paysages humanisés par le beau labeur de nombreuses générations – le bocage vendéen, par exemple – sans bénéfice durable en termes de production agricole ;
  2. les agro-carburants pourraient aujourd’hui, au nom d’une hypothétique action contre l’effet de serre, contribuer à artificialiser davantage encore qu’il ne l’est le paysage rural, dont la beauté est liée à la diversité ;
  3. quant aux éoliennes, sous prétexte de produire, pourtant en faible quantité et à un prix exorbitant, une énergie réputée renouvelable mais souvent disponible à un moment inutile, elles risquent d’avoir un effet dévastateur sur le paysage.

— L’homme enraciné et son territoire politique —

Volens nolens, le discours écologique remet au premier plan la thématique de Malthus sur la distorsion entre l’évolution du nombre des hommes et celle des ressources. Même si elle ralentit, la croissance démographique mondiale, tout comme la croissance économique des pays émergents, est la cause principale des problèmes écologiques qui sont présentés comme gravissimes pour notre avenir.

Précisément, si l’on partage l’opinion qu’il y a un réchauffement du climat, que ce réchauffement est général, qu’il ne s’inscrit pas dans les cycles habituels de la terre mais qu’il a des causes anthropiques et qu’enfin ses conséquences sont potentiellement catastrophiques, alors il ne faut pas se contenter de promouvoir les éoliennes en France, et le « vélib » à Paris : il faut revendiquer un droit d’ingérence démographique sur l’Afrique et un droit d’ingérence économique sur l’Inde, la Chine et le Brésil.

Si cela ne paraît pas possible ou pas souhaitable, alors il ne faut pas se polariser, comme les médias nous y invitent, sur les seuls problèmes atmosphériques mais s’intéresser aux vraies raretés qui se manifestent dans d’autres domaines :

  1. la rareté de l’espace disponible pour chaque personne au regard de l’augmentation de la population ;
  2. la rareté des ressources en matières premières au regard des besoins de la production et de la consommation en biens et des services.

Il est exact – et les libéraux ont raison de le souligner – qu’il existe en économie de marché un remarquable mécanisme de régulation de la rareté : les prix. Néanmoins, la simple analyse de la réalité conduit à observer que les mécanismes régulateurs du marché sont doublement biaisés dans les économies modernes :

  1. par les politiques d’Etat-providence qui donnent des « droits à », des « droits aux logements » au cœur des villes denses et qui y subventionnent des logements sociaux ;
  2. par les politiques d’Etats souverains, qui s’assurent le contrôle des matières de leurs sols pour les uns, Iran, Venezuela, Russie, ou du sol des autres, s’agissant des Etats-Unis.

De ce point de vue-là, la situation de la France (et de l’Europe) apparaît doublement dégradée : petite péninsule du continent euro-asiatique, elle manque de matières premières et d’espace… et dans le même temps accueille une population sans cesse plus nombreuse venue de pays toujours moins denses qu’elles et souvent plus riches en matières premières. Certes, il n’est pas politiquement correct de le dire, mais l’immigration a un impact majeur sur l’environnement en France : laisser entrer chaque année en France 200.000 étrangers supplémentaires et, dans le même temps, prétendre lutter contre l’étalement urbain est profondément contradictoire.

Soyons clair : on a le droit d’être favorable à l’immigration mais alors il faut accepter l’étalement urbain ; on a le droit d’être hostile à l’étalement urbain mais alors il faut contrôler l’immigration. A moins, bien sûr, de vouloir cyniquement organiser la substitution d’une population par une autre.

• Terre et peuple, nature et culture, paysage et civilisation

Nous pensons pour notre part que nous sommes des héritiers : les héritiers d’une longue histoire et d’une grande culture. Nous pensons qu’il y a un rapport particulier entre nos paysages et notre civilisation, la civilisation européenne d’expression française ; nous pensons que nos sites et nos monuments sont des biens précieux qui font ce que nous sommes, qui sont parties intégrantes de notre identité ; nous pensons aussi que nos forêts et nos landes, nos prairies et nos marais, nos torrents et nos rivières méritent d’être protégés des folies collectivistes, marchandes ou technicistes ; nous pensons qu’il ne faut pas tout sacrifier au temps immédiat mais inscrire nos actions sur la terre de nos pères dans le temps immémorial.
Il est temps de réfléchir à une écologie enracinée, identitaire et localiste.

Jean-Yves Le Gallou
© Polémia
20/10/07

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Kuo Mo-jo, érudit et écrivain chinois

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Kuo Mo-jo, érudit et écrivain chinois

16 novembre 1892: Naissance à Such’an en Chine de Kuo Mo-jo, érudit et écrivain chinois. Sa vie entière résume les tiraillements et les réconciliations de la Chine, soumise, tout au long du 20ième siècle, à des dissensions civiles intenses, à une occupation japonaise et à un régime communiste, où l’harmonie n’a pas régné non plus, comme l’atteste la révolution culturelle des années 60 et l’arrestation de la « bande des quatre » après la disparition de Mao Tsé-Toung.

Kuo Mo-jo représente, en sa personne et en son œuvre, tous ces tiraillements qui ont travaillé la Chine. En 1914, il s’en va étudier la médecine au Japon, où il résidera pendant sept ans ; il devient recteur de l’Université Sun Ya Tsen à Canton puis à Shanghai, s’inscrivant forcément dans un ligne politique républicaine et moderniste, appelant la Chine à se réveiller et à acquérir les techniques prodiguant la puissance, sans renier ses racines pour autant. Kuo Mo-jo retournera régulièrement au Japon, Etat modèle pour ceux qui veulent une Chine authentiquement asiatique, mais capable de tenir tête aux autres puissances pour ne pas sombrer dans un statut subalterne. En 1937, son admiration pour le Japon ne l’empêche pas de se montrer patriote chinois et de se ranger sous la bannière de Tchang Kai-Tchek, leader nationaliste.

Les victoires communistes dans la guerre civile qui éclate après la seconde guerre mondiale le contraignent dans un premier temps à trouver refuge à Hong-Kong. Mais son option nationaliste ne fait nullement de lui une « persona non grata » en 1949, dans la Chine désormais sous la férule communiste. Il y devient le président de l’ « Academia Sinica », au sein de laquelle il se met à développer une quantité d’activités littéraires et philologiques. Il explore l’antiquité chinoise, rédige une poésie, une prose et une dramaturgie où les thèmes antiques, traditionnels, sont liés à des formes nouvelles, notamment importées d’Occident.

Kuo Mo-jo fut aussi le traducteur du « Faust » et du « Werther » de Goethe. La « vita activa » de Kuo Mo-jo s’inscrit dans un domaine soustrait véritablement aux idéologies de notre siècle : il a œuvré pour la Chine, pour la tradition chinoise, pour le maintien de la Chine dans l’histoire active sans passéismes incapacitants. Ce « japonophile » nationaliste, luttera contre l’envahisseur nippon dans les rangs de Tchang Kai-Tchek, et dirigera, pour finir, l’Academia Sinica sous le régime communiste, sans sombrer dans les travers ridicules de l’idéologie, comme le firent trop souvent les admirateurs européens et américains du maoïsme. La Chine donne ainsi une leçon de sagesse que l’Europe actuelle n’a pas été capable de suivre : la force intellectuelle des réprouvés en Europe aurait parfaitement pu participer à un renouveau vigoureux de notre continent.

La Chine d’aujourd’hui montre sa capacité d’évoluer, tandis que l’Europe sombre dans la déchéance, accentuant encore davantage sa mauvaise propension à exclure ceux qui apportent des solutions, en puisant dans les trésors du passé (Robert Steuckers).

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Petite réflexion sur C. von Clausewitz

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Petite réflexion sur Carl von Clausewitz

16 novembre 1831: Mort à Breslau du général et stratège prussien Carl Philipp Gottfried von Clausewitz. Né à Burg, près de Magdebourg dans le Brandebourg prussien, le 1 juillet 1780, dans une famille d’intellectuels et de fonctionnaires, il choisira très tôt la carrière militaire, où il sera affecté dans le Régiment Prince Ferdinand dès 1792. C’est en tant que jeune cadet qu’il vivra la canonnade de Valmy. Il reçoit à quinze ans le grade de Lieutenant. Pendant six années, il vivra dans des garnisons de province et se formera en autodidacte.

En 1801, Scharnhorst l’appelle à l’école de guerre de Berlin, en vue de réformer l’armée prussienne et de lui redonner sa vigueur combattante. Mais les réformes ne débouchent pas immédiatement sur des résultats tangibles : après les batailles d’Iéna et d’Auerstedt en 1806, qui sont un désastre pour la Prusse, Clausewitz est prisonnier de guerre et envoyé en France. A son retour, il travaille, toujours avec Scharnhorst et Gneisenau à la réforme des armées prussiennes, avec la ferme intention de prendre revanche. Il gravit rapidement tous les échelons de la hiérarchie, pour devenir notamment le conseiller militaire du futur roi de Prusse, Frédéric-Guillaume IV, et du Prince des Pays-Bas, Frédéric.

Napoléon, pendant ce temps, profitant de la faiblesse de la Prusse, démantelée, réduite à son noyau brandebourgeois, lui impose un traité d’alliance militaire contre la Russie. Clausewitz demande à être congédié de l’armée, car il refuse de servir aux côtés de Bonaparte. Partisan de l’alliance russo-prussienne, Clausewitz se met alors au service du Tsar et combat Napoléon. Après la guerre de libération de l’Allemagne de 1813, il redevient officier prussien. Après Waterloo, il dirige l’école de guerre de Berlin, mais le roi et les princes, restaurateurs au mauvais sens du terme, le prennent pour un « réformateur libéral » et ne lui accordent aucune confiance. Il se retire entre 1819 et 1830 et se met à écrire toutes ses considérations stratégiques, qui déboucheront sur le fameux livre « De la guerre » qui sert d’ouvrage de référence, aujourd’hui encore, à toutes les armées du monde.

En 1830-31, la révolte de la Pologne contre la Russie, amène la Prusse à envoyer des troupes en Pologne, où sévit une épidémie de choléra. La maladie emporte Gneisenau et Clausewitz en novembre 1831. Son épouse Marie, née comtesse von Brühl, rassemble toutes ses notes et les publie. L’œuvre de Clausewitz révèle une vision « étatique » du politique. C’est l’Etat, quel que soit le régime qui l’anime, monarchiste ou républicain, aristocratique ou oligarchique, qui est au centre de ses préoccupations. Un Etat solide, bien charpenté sur les plans spirituels et matériels, confère automatiquement une dignité à ses citoyens. Pour que cet Etat soit solide, il faut que toutes les catégories de citoyens soient représentées, et leurs intérêts réels et concrets, dûment défendus. C’est la « force nationale », entière et complète, et non plus la seule monarchie ou la seule noblesse, qui doit donner la puissance militaire à l’Etat. Contrairement à Hegel, il ne voyait pas en l’Etat la réalisation d’un idéal éthique, mais au contraire le résultat d’un devoir moral et politique de se maintenir en Etat de bon fonctionnement et de conserver ses forces pour l’éventualité du pire (la guerre).

Le démocratisme quiritaire de Clausewitz, qui demeurait néanmoins un aristocrate et un militaire élitiste, tout en voulant donner à tous les membres volontaires et énergiques des castes modestes la possibilité de se hisser à la même « dignitas », fera de son ouvrage « Vom Kriege » une référence impassable et toujours actuelle chez les militaires, mais aussi chez les révolutionnaires léninistes et maoïstes. Sa conception du peuple en armes, sa notion de dépassement des classes par le mérite politique, l’idée de mobilisation totale des ressources populaires et nationales séduiront les révolutionnaires (Robert Steuckers).

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Le retour de l'Europe dans l'histoire?

Le retour de l’Europe dans l’Histoire ?

Grossouvre

Le retour de l’Europe dans l’Histoire ?
Henri de Grossouvre Pour une Europe européenne - Une Avant-garde pour sortir de l’impasse

Xenia 2007 / 17 € - 111.35 ffr. / 191 pages
ISBN : 978-2-88892-037-3
FORMAT : 15,0cm x 21,5cm

L’auteur du compte rendu : Juriste, essayiste, docteur en sociologie, Frédéric Delorca a dirigé, aux Editions Le Temps des Cerises, Atlas alternatif : le monde à l’heure de la globalisation impériale (2006).
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La «fin de l’Histoire» n’ayant finalement eu qu’un temps, les peuples de notre époque de plus en plus tentent de se réapproprier leur passé pour se construire un avenir. Telle est la tâche à laquelle s’atèle parmi d’autres, en Europe, le «Forum Carolus», un think tank basé à Strasbourg et dirigé par le publiciste Henri de Grossouvre.

Partant du double constat selon lequel l’Europe indéfiniment élargie risque de noyer tout projet politique dans une zone de libre-échange mou et que l’Empire américain, sur le déclin, ne peut plus rien proposer à l’Europe, l’ouvrage collectif que ce groupe publie chez Xenia sous le titre Pour une Europe européenne propose un option originale pour notre continent : une intégration politique dans les frontières de l’ancien empire carolingien (France-Allemagne-Belgique-Luxembourg-Autriche augmenté de la Hongrie, à l’exclusion des Pays-Bas, pour des raisons politiques qui auraient du reste gagné à être mieux explicitées).

L’idée ne sort pas du néant. Voilà quelques années que le projet de «noyau dur», ou d’«Europe à plusieurs vitesse» circule dans les débats. La création de la zone euro et de l’Espace Schengen participe de cette logique. L’intérêt de la proposition du Forum Carolus est de formaliser concrètement cette «avant-garde» institutionnelle possible, dans les domaines de la défense, de l’énergie de la recherche scientifique. Comme le fait remarquer Henri de Grossouvre dans sa propre contribution au livre, d’une certaine façon l’échec du Traité constitutionnel européen, rejeté par référendum par la France et les Pays-Bas en 2006, ouvre une chance à l’option «avant-gardiste», tandis que la dynamique économique de l’axe rhénan plaide fortement pour la viabilité du projet.

La volonté de repenser une Europe politique autour de l’héritage carolingien marque aujourd’hui une rupture avec l’utopie d’une Europe abstraite, dé-territorialisée, aux frontières évanescentes et atemporelle. Elle renoue avec les fondamentaux de la science politique qui articulent l’action publique aux États et aux territoires. En rompant avec les Iles britanniques (exclues de cette «avant-garde» potentielle), le projet fait le choix clair d’une intégration continentale cohérente qui, en fermant la voie à l’hégémonisme états-unien, ouvre sur une collaboration avec la Russie et l’ensemble de l’Eurasie (H. de Grossouvre dirige par ailleurs l’association Paris-Berlin-Moscou).

On peut cependant s’interroger sur le modus operandi concret de la construction politique qui nous est ici proposée. S’agit-il dans un premier temps d’un simple programme expérimental inter-étatique sur le modèle du Corps européen par exemple, ou d’emblée d’un embryon d’Etat au sein de l’Union ? S’il s’agit d’un futur Etat, sa structure est-elle envisagée sur un mode centralisé ou fédéral (le livre fait beaucoup référence à des réseaux, ce qui semble faire pencher la balance plutôt vers la seconde option) ? Quelles seraient les relations de cette structure avec l’Union européenne et les autres organisations multinationales comme l’OTAN, le Conseil de l’Europe, l’OSCE ? Enfin, on eût aimé aussi que cet ouvrage fournisse une piste sur les moyens de susciter l’adhésion populaire à pareil projet, et notamment de surmonter les obstacles culturels (en particulier linguistiques) persistants qui séparent l’ensemble germanique du bloc francophone.

Le présent ouvrage a au moins le mérite d’ouvrir une piste stimulante pour la réflexion et le débat, à l’heure où l’évolution institutionnelle de l’Europe se trouve à la croisée des chemins.

Frédéric Delorca

jeudi, 15 novembre 2007

Der antibürgerliche Evola

Der antibürgerliche Evola

Junges Forum Nr. 6: Evola von links! Metaphysisches Weltbild - Antibürgerlicher Geist

Mit Beiträgen von Alexander Dugin, Julius Evola, Falk Liepe;

56 S., geheftet. Regin Verlag: Straelen 2006.

Achtung, Vorsicht! Evola von links! Nein, ich kann Sie beruhigen, der Baron ist kein Geisterfahrer. Er ist das, was er immer war, ein antibürgerlicher Rechter, zwischen Tradition und Idealismus, Avantgarde und Reaktion. Auf dem Cover prangt seine Karikatur als feister Bourgeois, aber das ist natürlich ein Irrtum. Denn er hat seine Antibürgerlichkeit in keiner Phase seines Lebens verleugnet. Der im Heft auch abgedruckte Aufsatz "Unsere antibürgerliche Front" steht ja bei weitem nicht alleine, und von allen Vorwürfen die man an Evolianer richten kann, wäre der am unbegründetsten, das man dies nicht erkannt hätte. Im Gegenteil: man hat eine äußere Attitüde daraus gemacht, genauso wie man "heidnischen" Rahm von seinem Werk abzuschöpfen versuchte, ohne sein Fundament, die Tradition, zu verstehen. Falk Liepe, der den längeren Aufsatz "Revolution und Tradition" in diesem Jungen Forum verfaßt hat, können diese Vorwürfe nicht gemacht werden. Er "entdeckt" nicht nur das, was es nicht zu entdecken gibt, sondern höchstens zu begründen – damit nicht die Antibürgerlichkeit selbst zum spießbürgerlichen Assecoir wird (*) - , da es zu offensichtlich ist, sondern erspart uns auch nicht die Kritik Evolas am Nationalismus und am Naturalismus, die der hiesigen "Rechten" vielleicht unangenehm sind, deswegen aber noch lange nicht links (im Gegenteil!) Sein Aufsatz ist jedoch keine Evola-Exegese. Wer vom Titel her, ein Heft über Evola erwartet hat, wird vielleicht enttäuscht sein. Bis auf den sehr kurzen Text aus Alexander Dugins nationalbolschewistischer Epoche, das dem Heft den Titel gegeben hat, und tatsächlich über Evola und auch auf dessen Rezeption von links reflektiert, ist es vielmehr ein Heft im evolianischen Rahmen (und teilweise am Schluß auch darüber hinausgehend oder auch –schießend), das auch z.B. Edgar Julius Jung als Referenz heranzieht, aber auch Karl Marx als Kapitalismuskritiker, aber es ist ein "Marx von rechts", insofern nicht Evola der marxistischen Analyse unterworfen, sondern Marx (bzw. manche seiner Aspekte) in eine sich als evolianisch verstehende Perspektive eingemeindet wird. (**)
Liepe schreibt: "Die Perversität der kapitalistischen Logik müßte auch dem letzten Nationalisten einleuchten", und das wird sie wohl tatsächlich. Nicht unbedingt zu erwarten ist jedoch, unserer Erfahrung nach, daß er weiß, daß diese Logik nicht idealistisch überwunden werden kann, also indem man richtige Prinzipien der falschen Wirklichkeit entgegenhält – und das scheint auf längere Strecken auch die Schwäche des Textes zu sein, bevor sich der Autor dann natürlich noch dessen bewußt wird, dazu später mehr -, und es wird ihm vielleicht nicht einleuchten, daß der Kapitalismus und der Nationalismus historisch nicht nur gleichzeitige Erscheinungen sind, sondern der Nationalismus auch aus der ersten, konstitutiven Phase der Kapitalakkumulierung, in der der bürgerliche Nationalstaat zum Schutz der Kapitalisten erforderlich wird und daher gegen den traditionsgebundenen "wahren" Staat von Thron und Altar durchgesetzt wird, stammt, und seine historische Funktion in den entwickelten Staaten in der nächsten Phase, der Globalisierung, verloren hat. Liepe trägt dem Rechnung, indem er sich mit seiner Studie dem Eurasien-Gedanken anschließt. Er geißelt auch die "Rechte", die immer sein Bezugsrahmen bleibt, auch für die Islamfeindlichkeit, und insgesamt schließt sich dieses Heft schön an die beiden früheren Nummern des "Jungen Forums" an, die "Eurasien über alles!" und "Der Islam und die Rechte" betitelt waren. Den Lesern sei deren ergänzende Lektüre empfohlen.
Und jetzt kommen wir zu der Schwäche des an sich sympathischen Ansatzes des Autors. Eine Schwäche, die auch den nicht in das System integrierten Linken bewußt sein dürfte, sofern diese sich nicht mit dem Dreschen alter Phrasen begnügen. Die Revolution ist schön, ihre Prinzipien klar und das Ziel deutlich – na ja, vielleicht weniger deutlich, aber irgendwie doch – vor Augen. Wer macht´s? Vom Standpunkt der Tradition kommt hier natürlich noch ein entscheidender, vom Autor anscheinend nicht reflektierter, jedenfalls nicht verbalisierter, Einwand hinzu, denn man will und kann ja nicht ex nihilo die Tradition neu erschaffen. (***) Liepe widmet sich der Frage nach dem "revolutionären Subjekt" sozusagen, in seinem Epilog und formuliert: "Es wäre in jedem Fall zu begrüßen, wenn sich die Unterklassen ihrer absurden Situation bewußt werden, revolutionäre Qualitäten entwickelten und die herrschende Elite absetzten." Also ob begrüßenswert oder nicht, so ist es wohl unmöglich, denn die Unterklassen sind nicht natürwüchsig, in der Tradition verwurzelt, aber vielleicht marginalisiert, sondern sie werden vom Kapitalismus hervorgebracht. Ihr Bewußtsein ist das Bewußtsein der Bewußtseinsindustrien, abgestimmt auf die natürliche Triebwelt, die so instrumentalisiert wird, daß sie genügend Befriedigung erhalten, um in der Tretmühle zu bleiben, und soviel Bildung, wie zur Bedienung der Maschinenwelt notwendig ist. Ein Sonderfall sind Migranten, die aus Gebieten mit noch einigermaßen vorhandener Traditionsverwurzelung stammen, in erster Linie aus der islamischen Welt. Aber auch die Frage der Wünschbarkeit stellt sich. Warum sollten die neuen Herrscher besser sein als die alten? Bei Marx ist es der Taschenspielertrick der Hegelschen Dialektik (****), mit dem selben Trick vom selben Meister bedienen die gar nicht so wenigen deutschen nationalistischen Ideologen, um ganz andere Ergebnisse herbeizuzaubern, von dem bürgerlichen Nationalstaat als nicht mehr zu übertreffendes Produkt der Geschichte, über Aufstände des deutschen Geistes, die alle daran kranken, daß sie aus Idealismus Reales erzeugen möchten. Marx hat dies nun angeblich dadurch überwunden, indem er in der Arbeiterklasse den Vertreter des Allgemeinmenschlichen identifiziert, deren Privation durch die Unterwerfung unter die kapitalistische Produktionsweise sie gerade befähigen soll, das System aus der Angel zu heben, und im Sozialismus den im Kapitalismus potentiell vorhandenem Überfluß an alle zu distributieren. Darauf ist er nicht durch die realistischen Schilderungen der Lebensumstände der Arbeiterklasse (wie sie Engels verfaßt hat) gekommen, sondern weil sein Kopf verhegelt war. Die überprüfbare Wirklichkeit ist banaler: der Arbeiter will nicht das befreite Individuum werden, sondern endlich selber Bürger (Besitzender), nur auf die Bildungsbürgerlichkeit verzichtet er gerne. Es kann auch gar nicht anders sein, die Idee daß der Kapitalismus seine eigene Aufhebung hervorbringt, ist eben nur eine Idee, die nicht deswegen real wird, weil sie "vernünftig" ist. Tatsächlich mag der Kapitalismus sein Ende hervorbringen, aber nur als Auslöschung, als Katastrophe der Vernichtung jener technischen Möglichkeiten, die auch – nach Marx – Voraussetzung für den Sozialismus wären. Von rechts her gesehen, gilt es nicht seine Lieblingsklasse zu finden, sondern das System der Klassen durch Kasten zu ersetzen. Dies kann – rein hypothetisch – so funktionieren, daß die bestehenden Klassen in Kasten rückverwandelt werden, dies ist das Ziel des Ständestaates (Spann, Heinrich). Aber genauso möglich wäre es, die Kasten völlig neu zu konstitutieren, eine revolutionäre Lösung. Dies ließe sich von Dugins Behauptung (in "Evola von links betrachtet" in diesem Heft) Evola hätte die Klasse mit der Kaste verwechselt, her entwickeln. Tatsächlich hat Evola die Degeneration der Kasten zu Klassen ja genau beschrieben. Es sind eben alle Klassen heute deformiert, weil die lebendige Verbindung zur Traditionswelt vernichtet wurde, auch und gerade die "Unterklassen" – und im übrigen sind Revolutionen immer nur von aufsteigenden und nicht von absteigenden Klassen durchgeführt worden (dies richtet sich allerdings auch gegen Evolas reaktionären Irrtum, man könnte jetzt die geschichtlichen Revolutionen in umgekehrter Richtung durchlaufen.)
Es gibt nur eine andere Alternative, und die schmeckt den "Nationalisten" genauso wenig wie den meisten heutigen und hiesigen Linken. Nämlich diejenigen Völker zu unterstützen, die noch eine Verbindung zur Tradition haben, und denen der Kapitalismus als Äußeres gegenüber tritt, als Imperialismus. Die antiimperialistische Haltung der "nationalrevolutionären" Rechten in Italien oder Frankreich, die von engstirnigen Nationalisten vor allem in Deutschland als Verrat an der weißen Rasse gesehen wird, ist keine "Drittwelt-Romantik", sondern beruht auf der Vision einer Rückkehr Europas zu den Prinzipien der Tradition, durch Zerstörung desjenigen Imperialismus, der zuerst die europäischen Traditionen weitgehend ausgelöscht und danach die Vernichtung der außereuropäischen Traditionen in Angriff genommen hat. Der Träger des völlig traditionslosen Imperialismus sind die USA und deren in einem traditionsverbundenen System verwurzelte Gegner ist der Islamismus. Jedenfalls in der augenblicklichen historischen Lage gilt: Tertium non datur. Das haben jene antiimperialistischen Linken erkannt, die nach Zögern und mit Zähneknirschen dessen Avantgardefunktion im Befreiungskampf erkannt haben, das haben jene Rechten nicht erkannt, die sich gleich mit den USA und dem Islam anlegen wollen (man kann nie genug Feinde haben) oder als Neutralisten den Kopf in den Sand stecken möchten, in dem sie ansonsten ihre Burgen bauen, Bürger ganz eigener Art.
Voranstehende Ausführungen sollen an die Überlegungen Liepes mehr anschließen als diesen kritisieren, denn sein Text ist in jedem Fall eine anregende Lektüre.

(*) Das beliebteste ist natürlich die Denunziation des bürgerlichen Moralismus, dem natürlich Evola – Leben wie Werk - völlig zuwiederläuft. Nun scheint der Moralismus im allgemeinen doch so etwas wie ein toter Hund zu sein, auf den einzuprügeln nicht sehr tapfer ist. Wichtiger ist es, in Bezug auf Evola, hervorzuhaben, daß Evola der Vertreter einer starken und strengen Ethik war, der aristokratischen, heroischen, unzeitgemäßen, "arischen". Und was die Moral betrifft, so bemüht sich Liepe ein bißchen hilflos um eine Erledigung Kants, dessen infantile Formulierung "Was du nicht willst daß man dir tut, das füg auch keinen anderen zu" eigentlich auf Rabbi Hillel zurückgeht. In diesem Zusammenhang interessanter schiene es die Formulierung als "allgemeines Gesetz", gedacht analog zu den Naturgesetzen und damit in Konsequenz des bürgerlichen Bewußtseins auch der ökonomischen Gesetze, aufzugreifen, und dann zeigt sich daß es tatsächlich kein äußerer Zwang ist, sondern die Frage welche meiner möglichen moralischen Entscheidungen universalierungsfähig wäre, und das Widerstandsrecht daher systemintern aus richtigen Gründen abgelehnt wird (was Liepe moniert). Die Kritik an Kant hat nicht zu lauten, daß er der äußeren Autorität folgt, sondern daß er dies nicht tut. Aber das Problem mit der bürgerlichen Moral ist ein viel grundsätzlicheres. Die bürgerliche Moral heißt in ihrer Reinform nämlich ganz anders: Private Laster, öffentliche Tugenden. Der gesamte kapitalistische Werbeapparat beruht darauf, sich auf sämtliche Todsünden einzulassen, da sie den Konsumationsmechanismus antreiben. Den Widerspruch zu den öffentlich verkündeten moralischen Grundsätzen des Anstands hat das Individuum zu (er)tragen, das ist dann seine "moralische Autonomie". Der erwähnte Grundsatz, nachdem man dem anderen nichts antun soll, was man nicht selber erleiden möchte, ist genau derjenige nachdem man im Kapitalismus nicht handeln darf, wenn man die von den Marktgesetzen vorgegebene Konkurrenz überleben will. Er kann daher von den Marxisten zurecht als Vorschein des sozialistischen Humanismus in Anspruch genommen werdne.

(**) Mit der Marxrezeption beschäftigt sich auch eine kurze Buchvorstellung in diesem Heft, betitelt "Fetischismuskritik statt Produktionskult". Liepe ist beizupflichten, daß eine Kritik der Zirkulationssphäre bei unveränderter Produktionssphäre völlig abgehoben von der Realität ist. Eine Durchführung des Zinsverbots im Rahmen des Kapitalismus schafft diesen natürlich nicht ab, aber beschneidet ihn. Wenn der Zins in vorkapitalistischen Gesellschaften keine große Rolle gespielt hat, so eben auch wegen des Zinsverbots in den traditionellen Religionen (im Judentum ist das Zinsverbot nur auf die Stammesgenossen bezogen, die Ausbeutung von Nichtjuden erlaubt). Man kann sich natürlich darüber streiten inwiefern dies die Heraufkunft des Kapitalismus hat bremsen können – oder hätte können, wenn man sich daran gehalten hätte. In jedem Fall ist der Zins schon eine Vorform des Kapitalismus innerhalb der traditionellen Gesellschaften und daher geächtet, insofern auch hier die Geldvermehrung das ausschließliche Ziel ist, ein Ziel dem dann später die Produktionsweise unterworfen wird. Wenn man Marx gegen den Vorwurf der positiven Sicht des Zins verteidigen will, so müßte man doch umgekehrt auch erwähnen, daß Marx den ganzen Kapitalismus und das Bürgertum verteidigt, insofern es erst die Voraussetzungen für den proletarischen humanistischen Sozialismus schafft – und nicht für "neue Hierarchien", sondern das Entstehen neuer Hierarchien unmöglich macht, denn nur mehr der Geldbesitz bemißt den sozialen Stand, und wenn dieses beseitigt oder zumindest gleich verteilt ist, dann... soweit jedenfalls die Theorie.

(***) Evola sah, wie klar aus dem abgedruckten Text über die "antibürgerliche Front" hervorgeht, demgegenüber die "richtige" faschistische Revolution darin bestehend, daß zunächst eine Revolution gegen die Arbeiterklasse, dann eine Revolution gegen das Bürgertum durchgeführt wird, die geschichtliche Abfolge nach rückwärts durchlaufend. Dies ist ein reaktionärer Ansatz, der völlig unverdaulich für einen "Evola von links" ist, aber auch nicht sein letztes Wort in dieser Frage ist, sondern sein Versuch, die unabhängig von ihm existierende faschistische Bewegung zu lenken. Er nimmt damit offensichtlich die am weitesten rechts stehende Position innerhalb des Spektrums des Faschismus ein.

(****) Die sich als Entwicklung des bürgerlichen Bewußtseins ja ganz hübsch zu lesende Dialektik des Denkens wird von Hegel auf das Reale übertragen, in der Tradition, nach der "Sein und Denken dasselbe" sind. Die Dialektik ist keine überzeitliche Gegebenheit, sondern Ausdruck der Widersprüchlichkeit des kapitalistischen Individuums, worauf wir in Bezug auf die Moral schon hingewiesen haben, es gilt auch für andere Bereiche. Evolas absoluter Idealismus bezieht sich nicht auf Hegel, sondern auf Stirner, Fichte und teilweise Schelling. Der Prüfstein für die "Realität" seiner Theorie ist die Initiation (oder "Magie" wie in "magischer Idealismus"). Ob die traditionelle Initiation als reale Veränderung des metaphysischen Zustandes von Evolas Philosophie korrekt abgebildet wird, ist eine Frage für sich. Guénon hat diese bekanntlich vehement abgelehnt.

Traité d'Ouchy (1912)

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Sur les clauses du Traité d'Ouchy (1912)

15 novembre 1912 : Les Italiens, vainqueurs, imposent aux Turcs les clauses du Traité d’Ouchy. Au cours de l’année 1912, les peuples balkaniques et les Italiens avaient décidé de se débarrasser définitivement de la présence ottomane en Europe continentale et en Méditerranée. Cette volonté découlait en droite ligne de l’esprit de Lépante et de son vainqueur Don Juan d’Autriche. Quatre siècles après Charles-Quint, Balkaniques et Italiens réalisent son vœu. Les armées des nations balkaniques avaient repris la Macédoine, le Sandjak de Novi Pazar, le Nord de la Grèce (Epire, région de Salonique). Les Bulgares avaient atteint en deux points la Mer de Marmara et pris la ville d’Andrinople (Edirne). Les Italiens s’étaient rapidement emparé des villes de Libye, qu’ils ravitaillaient par leur flotte bien aguerrie, mais l’arrière-pays résistait, défendu par des troupes autochtones commandées par des officiers turcs, dont le principal n’était rien moins que Mustafa Kemal, le futur Atatürk. La marine ottomane, inexistante, impuissante face aux Italiens, ne peut gagner la bataille en Méditerranée. Malgré ses façades maritimes nombreuses, l’Empire ottoman était une puissance continentale sur le plan militaire. La pression dans les Balkans et en Afrique était trop forte : les Turcs sont contraints de capituler. Ils ne conservent que la Thrace et Edirne, que les Bulgares n’ont pas entièrement pu conquérir. Ils doivent céder la Libye à l’Italie qui la conservera officiellement jusqu’en 1945.

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A l'occasion de l'anniversaire de la naissance de R. Guénon

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Petit commentaire à l'occasion de l'anniversaire de la naissance de René Guénon

15 novembre 1886 : Naissance à Blois du philosophe français René Guénon. Bachelier en 1903, René Guénon étudie les mathématiques à Paris, mais sans parvenir au terme de ses études, vu sa santé fragile. Il fréquente alors toutes sortes de cénacles occultistes et de groupes ésotériques. Ce voyage initiatique l’amène à opter pour un islam ésotérique, porté par les ordres soufis. En 1915, il obtient une licence en littérature, puis, à partir de 1918, entreprend des études de philosophie. En 1921, il rédige une thèse sur l’hindouisme, qui est refusée. Ce refus ne l’empêche pas de développer d’intenses activités d’écrivain. En 1930, il part pour l’Egypte, où il souhaitait simplement consulter quelques manuscrits soufis. Il y restera jusqu’à sa mort en 1951. Contrairement à Evola, sur lequel il a exercé une influence capitale, Guénon n’accorde de primat qu’au spirituel, qu’à la contemplation, celle qu’exprime par exemple la caste des Brahmanes en Inde. Guénon n’accorde aucune valeur cardinale à l’action des castes guerrières, les « Kshatriya » indiens. Il se tiendra à l’écart du monde, ne prendra jamais de position politique, vu que l’histoire mondiale n’est plus que l’expression d’un déclin inéluctable, porté par des forces négatives, visant à ruiner les principes immuables de la Tradition. René Guénon meurt au Caire le 7 janvier 1951.

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La tactique du bouc émissaire

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La tactique du bouc émissaire

“Lorsque les forces occultes de la subversion mondiale sentent qu’elles risquent d’être en partie démasquées, elles s’arrangent pour que toute l’attention de leurs adversaires porte et se concentre sur certains éléments qui ne peuvent être considérés que comme partiellement ou accessoirement responsables de leurs méfaits.

La réaction toute entière porte alors sur ces éléments, qui deviennent des boucs émissaires, et les forces occultes sont libres de poursuivre leur jeu, car leurs adversaires, croyant avoir désormais déterminé l’ennemi, s’imaginent qu’il n’y a pas à en chercher un autre. Nous avons exhorté à plusieurs reprises certains antisémites extrémistes à faire très attention de ne pas finir par tomber dans un piège de ce genre à force de voir le Juif partout. On pourrait également adresser le même avertissement à ceux qui voient partout la maçonnerie ou le protestantisme, et ainsi de suite, car il s’est produit quelque chose d’analogue dans beaucoup d’autres domaines.

Il convient de se garder d’être unilatéral et de ne jamais oublier le plan d’ensemble des forces occultes que nous devons combattre.”

Julius Evola, « Phénoménologie de la subversion »

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mercredi, 14 novembre 2007

Giuliani, faucon dans le sillage de Bush

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Bernhard TOMASCHITZ :

Giuliani, un faucon qui poursuivra l’oeuvre guerrière de Bush

 

Le « maire de l’Amérique » : tel est le titre dont aime s’affubler Rudolph, dit « Rudy », Giuliani. On se rappelle très bien ces images télévisées où il posait, le 11 septembre 2001, devant les caméras avec quelques pompiers new-yorkais sur les ruines du World Trade Center. Les événements du 11 septembre 2001 ont marqué durablement les idées que cultivait Giuliani en politique étrangère. Aujourd’hui candidat républicain à la présidence, il écrit dans les colonnes de la revue « Foreign Affairs » un article où il affirme d’emblée que « nous sommes tous membres de la génération du 9/11 ». L’ancien maire de New York conclut, après avoir analysé les attaques terroristes les plus importantes qu’ait jamais subi l’Amérique sur son propre sol, que la politique étrangère américaine se montrera encore plus dure, si, d’aventure, il devenait, lui, Président des Etats-Unis.

 

Giuliani, à qui les sondages donnent 30% des intentions de vote, se place nettement devant ses concurrents républicains comme Fred Thompson (22%) et John McCain (18%), est donc le successeur potentiel de Georges Bush junior. Il devra affronter trois défis en politique étrangère : tout d’abord, il devra gagner la « guerre contre le terrorisme ». Ensuite, il devra consolider le système international « que les terroristes veulent détruire ». Enfin, il lui faudra « étendre les avantages du système international dans un arc de plus en plus vaste de sécurité et de stabilité ». Derrière ces positions et ces projets se profile un calcul : marquer des points devant les électeurs en leur rappelant ses succès quand il fut maire de New York. Très vite après son entrée en fonction en 1994, il fit de la « capitale mondiale du crime » l’une des grandes villes américaines les plus sûres.

 

A première vue, on peut être surpris que Giuliani perçoive le terrorisme islamiste de la même façon que le gouvernement néo-conservateur en place autour de Bush. Car lorsqu’il était maire de New York, Giuliani, aujourd’hui âgé de 63 ans, avait des positions de gauche : il avait libéralisé les lois interdisant l’avortement ; il avait accepté les mariages homosexuels et milité pour la limitation du droit à détenir des armes à feu. Ces prises de position avaient fait de lui un adversaire résolu de l’aile conservatrice et néo-conservatrice du parti républicain. Toutefois, la manière manichéenne de regarder le monde, qui est le propre de Giuliani, fait que, pour lui, le monde est partagé entre le « Bien » et le « Mal ». Cette vision binaire des choses n’est pas tombée du ciel, en ce qui le concerne. Finalement, ce républicain est un admirateur de l’ancien Président Ronald Reagan, qui avait clairement inscrit sur sa bannière qu’il combattait l’ « Empire du Mal », soit l’Union Soviétique. En outre, Giuliani est aussi un admirateur de ce germanophobe rabique que fut Winston Churchill. A cette double admiration, il faut ajouter que, dans les années 80, Giuliani fut actif au sein du ministère de la justice, où il participa aux travaux d’un groupe qui enquêtait sur les activités de Yasser Arafat en vue de traduire le leader palestinien en justice. On soupçonnait ce dernier, à l’époque, d’être le « sponsor » principal du terrorisme au Moyen Orient.

 

Sur le plan du langage belliciste, Giuliani n’est pas plus modéré que l’actuel Président Bush. Le terrorisme islamiste, d’après lui, veut, comme jadis le « fascisme hitlérien » ou le « communisme soviétique »,  « détruire le système international existant ». Dans son article de « Foreign Affairs », il écrit, à ce propos : « Les terroristes sont adeptes d’une idéologie violente, le fascisme islamiste radical ». En même temps, le candidat républicain à la présidence, qui devra gagner dès le début de l’année 2008 les préliminaires pour franchir le premier obstacle qui le mènera à la Maison Blanche, appelle les citoyens américains à se préparer à une longue guerre, aussi longue que la Guerre Froide. A propos de cette obsession de Giuliani à vouloir absolument gagner la « guerre contre le terrorisme », Matt Bai écrivait, le 9 septembre dernier, dans les colonnes du « New York Times » : « Tous ceux qui ont étroitement collaboré avec Giuliani, quand il était maire, pourront vous raconter l’histoire d’un homme qui, avant le 11 septembre, ne s’intéressait que vaguement au terrorisme islamiste. Mais après les événements de cette journée, ce vague intérêt s’est mué en une sorte de mission personnelle ».

 

Selon Giuliani, les Etats-Unis ne se trouvent que dans une première phase de la guerre contre le terrorisme ; par conséquent, il n’est pas question de retirer rapidement les troupes américaines d’Irak ou d’Afghanistan. Il le dit d’ailleurs à l’avance, de manière à peine voilée : « Il est quasi sûr que les troupes américaines aient encore à combattre en Irak lorsque le prochain Président entrera en fonction ». Car, ajoute-t-il, il ne faut pas sombrer dans l’illusion que l’Irak et l’Afghanistan « atteindront rapidement le niveau de paix et de sécurité qui convienne au monde développé ». Les guerres d’Afghanistan et d’Irak doivent donc être menées, coûte que coûte, jusqu’au bout : « Les Etats-Unis ne peuvent trouver le repos tant que le réseau d’Al-Qaeda ne soit entièrement détruit et que ses chefs, à commencer par Ousama Ben Laden, ne soient tués ou pris prisonniers. Et les Etats-Unis ne pourront trouver le repos que lorsque le mouvement terroriste international et son idéologie seront vaincus ». Telle est la conclusion de Giuliani.

 

Si Giuliani devient Président, la politique étrangère américaine aura pour devise : « montrer sa puissance à tout prix ». Ainsi, il entend déployer le système anti-missiles qui est objet de controverse et empoisonne les relations avec la Russie. Ensuite, les « Etats voyous », surtout l’Iran, devront renoncer à toutes attaques contre les Etats-Unis et leurs alliés mais aussi à toute augmentation de leurs arsenaux en armes de destruction massive. Ensuite, parce que les troupes américaines sont à la limite de leurs capacités à cause des engagements en Irak et en Afghanistan, les militaires exigent la constitution d’au moins dix nouvelles brigades de combat. En outre, les Européens se verront encore davantage impliqués dans les guerres déclenchées par Washington. Une nouvelle OTAN devra à l’avenir se consacrer à la lutte contre le terrorisme.

 

Giuliani estime que l’Iran joue un rôle clef dans la diffusion du terrorisme islamiste. Car, en fin de compte, écrit-il, « la république islamique a travaillé, depuis qu’elle existe, à saper le système international ». Parce que Téhéran « s’est dissimulé derrière le principe de souveraineté pour éviter les conséquences de ses actes », les Etats-Unis doivent négocier avec l’Iran au départ d’une position de force. Cela ne signifie pas autre chose que de faire pression sur les « Etats voyous » car, pour Giuliani comme pour les néo-conservateurs en place, les guerres d’agressions contraires au droit des gens constituent une option jouable. L’ONU, écrit Giuliani en poursuivant ses raisonnements, « est certes utile pour des missions humanitaires ou pacificatrices, mais nous ne devons pas attendre beaucoup plus de cette institution ». Outre des Etats comme l’Iran ou la Syrie, d’autres pays encore doivent s’attendre à une radicalisation du climat politique, surtout s’ils critiquent la politique américaine. Les Etats-Unis demeureront donc avec Giuliani dans leur tradition spécifique : ils continueront à s’estimer moralement supérieurs au reste du monde ; Giuliani avertit d’ailleurs clairement le reste du monde : « ce sera la fin d’un anti-américanisme gratuit ».

 

Israël, pour sa part, pourra compter sur un soutien inconditionnel en cas de victoire électorale de Giuliani. Finalement, écrit-il, le soutien américain à l’Etat issu de l’idéologie sioniste est « la caractéristique principale de notre politique étrangère ». Cette déclaration n’est pas surprenante. Car la campagne électorale que mène déjà l’ancien maire de New York en le conduisant à énoncer à l’avance les grandes lignes de sa future politique étrangère, se place sous l’influence de Norman Podhoretz, représentant emblématique des cercles néo-conservateurs, très lié au lobby pro-israélien.

 

Podhoretz, qui a déclaré qu’il était au moins une fois par jour en contact téléphonique ou électronique avec l’équipe qui gère la campagne électorale de Giuliani, a dirigé, de 1960 à 1995, la revue « Commentary Magazine », lancée et financée par l’ « American Jewish Committee ». Comme Israël pourra compter sur un appui inconditionnel, tous les espoirs palestiniens s’évanouiront si Rudolf Giuliani devient Président des Etats-Unis. Car, a-t-il écrit, la situation déplorable dans laquelle végète le peuple palestinien ne découle pas de l’occupation et des annexions israéliennes, mais des succès du Hamas, en dépit de la légitimité démocratique de ces succès.

 

Giuliani, en poursuivant sa logique, lance un avertissement aux Palestiniens : « Créer un Etat palestinien propre est un acte qui doit se mériter par une bonne gouvernance, une volonté nette de combattre le terrorisme et, enfin, une volonté de vivre en paix avec Israël ».

 

Bernhard TOMASCHITZ.

(Article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°43-44/2007).

 

 

 

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L'écrivain Jakob Schaeffer

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L'écrivain suisse alémanique Jakob Schaeffer

14 novembre 1875: Naissance à Bâle de l’écrivain suisse alémanique Jakob Schaeffer. Enfant, il perd très tôt son père ; sa mère émigre aux Etats-Unis. Il est élevé par ses grands-parents maternels en Allemagne du Sud. Sa formation est celle d’un artisan chausseur. Compagnon des corporations de son art, il fait un voyage à travers l’Europe (Allemagne, Belgique, Pays-Bas, France). Il trouve ensuite un emploi d’ouvrier dans une usine sidérurgique ; c’est là que naît sa vocation d’écrivain prolétarien et populaire.

Ses romans, nouvelles et essais portent sur la vie réelle de ces petites et honnêtes gens : paysans, artisans, compagnons, ouvriers. D’orientation plutôt communiste au lendemain de la première guerre mondiale, il finit par sympathiser avec le national-socialisme lors d’un séjour prolongé à Weimar et à Berlin. Il voit dans ce mouvement allemand la réalisation de ses vœux socialistes. Ses prises de position, écrites dans un langage naturel dépourvu de toute véhémence, enthousiasment les nationalistes suisses germanophiles, regroupés autour de Robert Tobler et Hans Oehler, chefs du « Nationale Front ».

Il adhère à leur mouvement puis se tourne plutôt vers le « Volksbund » d’Ernst Leonhardt. Schaeffer entame alors une tournée de conférences en Suisse qui connaît tant de succès que les autorités cantonales de Bâle et de Soleure interdisent ses prises de parole. En effet, Schaeffer, ancien communiste, ancien compagnon et ancien ouvrier, ne se prive pas de critiquer la bourgeoisie suisse, porteuse d’un « égoïsme individualiste » délétère, qu’il s’agit de balayer, à ses yeux, par un « acte éthique », c’est-à-dire par une conversion générale à l’idéal de communauté, véritable garant de la constitution de personnalités fortes, capables de fonder des familles heureuses et saines.

Tout en voulant maintenir une spécificité suisse dans le cadre européen, Schaeffer a œuvré pour le rapprochement germano-helvétique, qui devait s’effectuer par une résurrection de l’esprit impérial médiéval. En septembre 1940, le Président fédéral helvétique, Pilet-Golaz, l’invite à des pourparlers, avec deux figures du NBS (Mouvement National suisse), Hoffmann et Keller. Pour avoir pris cette initiative, le Président fédéral encaisse une volée de bois vert et l’affaire en reste là. En automne 1944, Jakob Schaeffer est tué lors d’un bombardement anglo-saxon contre la ville de Strasbourg. Son destin d’ouvrier prolétarien ou populaire, qui passa du communisme au national-socialisme et à l’idée impériale traditionnelle, doit être étudié en parallèle à celui de son homologue wallon Pierre Hubermont, fondateur de la revue « Wallonie » (Roberet Steuckers).

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mardi, 13 novembre 2007

"Generatie Lonsdale"

“Generatie Lonsdale”
 
Het kledingmerk Lonsdale wordt de jongste jaren veel gedragen door jongeren die men, naar gelang eigen smaak of opinie, nogal eens als ‘extreem rechts’ of ‘racistisch’ doodverft. Wat is er écht aan de hand? In hoeverre dekt een modemerk een echte opinie. Dat onderzocht Maaike Homan (geboren in 1980) die veel voor het dagblad Trouw werkte en zich zowat specialiseerde in ‘extreem rechtse jongeren’.
 
Wat beduidt Lonsdale precies? Interpreteerders stellen dat het staat voor Laat Ons Nederlanders Samen De Allochtonen Langzaam Elimineren. Juist of niet? Een bedenksel van een aantal tegenstanders?
 
Voor Homan is het een verzamelnaam van ‘racistische, rechts-extreme of ultrarechtse jongeren’, waarbij ‘extreem rechts’ gedefinieerd wordt als “sterk nationalisme, soms zelfs fascisme, een diepgeworteld conservatisme en vreemdelingenhaat”. Ze moét wel vaststellen dat heel wat jongeren, zowel in de Randstad als in de meer landelijke gemeenten, een grondige afkeer voelen ten overstaan van de dagjespolitiek. Ze zetten zich in tegen de verloedering van het straatbeeld en ervaren de toenemende druk van niet-Europese vreemdelingen als bedreigend. Maar welke alternatieven bieden ze? Hoe zie ze de toekomst van Nederland? Daar blijven ze vaag en ondoordacht over. Veel zekerheden over waar het met de politiek in Nederland naartoe moet, hebben ze niet en het lijkt er op dat ze, na de moorden op Pim Fortuyn en Theo Van Gogh, weinig na te volgen voorbeelden kennen. 
 
Homan blijft een tijd stilstaan bij de “geschiedenis van extreem rechtse partijen” in Nederland. Behalve voor ingewijden is dat een warrige historie van stichting, scheuring, herstichting, een verhaal van zelfverklaarde leiders die weldra àl te licht wogen en spoorloos verdwenen, met enkele goedwillenden en vaak hard ijverenden, die na een eerste tegenslag vlug teleurgesteld geraakten. Of door de – op dat terrein dan toch – uiterst waakzame media, die onverbiddelijk iedereen afkraken die ‘rechts-buiten-de-lijntjes’ loopt. Meer dan 60 jaar na de Tweede Wereldoorlog stelt ‘rechts’ politiek nog maar weinig voor. Hoewel, de meest recente ontwikkelingen rond Geert Wilders of Rita Verdonk laten allicht een ‘ruk-naar-rechts’ vermoeden. Of de ‘Lonsdalers’ daar voorlopig veel aan hebben, weet ik uiteraard niet…
 
Interessant is een reeks gesprekken die Homan voert met vertegenwoordigers van een aantal rechtse partijen en/of groepen. 7 in totaal. Uit die gesprekken blijkt: weinig belangstelling voor politieke vorming, voor cultuur. De onderlinge tegenstellingen worden er bijvoorbeeld wel gretig gecultiveerd, en er zijn geen échte leiders… Zo praat Homan met de volgende partijen: ‘Nieuw Rechts’ van Michiel Smit (één gemeenteraadslid in Ridderkerk), met de ‘Nationale Alliantie’ van Jan Teyn, en verder met de voorzitter van de Nederlandse Volksunie (deze partij bekent zich al jaren tot het nationaal-socialisme…) Constant Kusters. En dan is er nog Voorpost, met Paul Peters als woordvoerder. Hier ontdekt Maaike Homan, tot haar eigen verbazing, een beweging die uitdrukkelijk géén partij is en dat ook niet wil worden; die duidelijk groot-Nederlands gericht is en actief is in zowel stamland Vlaanderen als in Nederland. Voorpost legt de nadruk op zowel actie als vorming en wijst nodeloos geweld af.
Ter verduidelijking: Voorposters dragen géén Lonsdale!
 
Al bij al levert Maaike Homan een – zeker naar gekende Nederlandse normen – behoorlijk objectief en gedocumenteerd werkstuk af. Het is eens een andere kijk op het verschijnsel van jongeren die tegen het links liberalisme rebelleren. Hoe weinig principieel en onhandig ze hun rebellie ook verwoorden, de meest bewusten onder hen zoeken een uitweg naar een betere maatschappij.
 
En dat soort objectiviteit lees je in Nederlandse studie over het verschijnsel bepaald niet dikwijls.
 
Generatie Lonsdale
Homan Maaike
Uitgeverij Houtekiet,
2006, Antwerpen/Amsterdam
173 pag.
ISBN 90 – 5240 886 6
(richtprijs 16.50 €)
 
(Karel Van Vaernewijck)

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La Cour Suprême contre la ségrégation raciale

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13 novembre 1956 : La Cour Suprême des Etats-Unis décrète que la ségrégation raciale est contraire à la Constitution. Cet avis donne le coup d’envoi aux revendications des Afro-Américains. Elles atteindront leur point culminant dans la seconde moitié des années 60, où des émeutes ravageront bon nombre de villes américaines et où la Garde Nationale ne cessera d’intervenir. Le mouvement identitaire européen, notamment la revue « Défense de l’Occident » de Maurice Bardèche et les divers organes de presse du mouvement « Jeune Europe » de Jean Thiriart appuieront les revendications des Afro-Américains. Il est de bon ton, actuellement, dans les milieux des professionnels de l’anti-racisme, d’accuser la mouvance identitaire européenne de professer un « racisme d’exclusion ». Ces professionnels de l’anti-racisme n’ont soit pas leur documentation à jour, soit affirment des contrevérités, soit manipulent l’opinion, ou les trois à la fois. Ils oublient (ou feignent d’oublier) que les exposants de cette droite nationale ou européiste ont fustigé le « racisme d’exclusion », issu de l’idéologie puritaine américaine, sans pour autant sombrer dans le fantasme nauséeux de la « panmixie obligatoire » qu’on cherche à nous imposer aujourd’hui. Les positions identitaires d’hier et d’aujourd’hui sont bien plus proches des critères de respect des identités prônés par l’UNESCO que les panmixistes qui visent à tout éradiquer et à transformer l’humanité entière en pousseurs de caddies de supermarché ou en consommateurs de produits standardisés.

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Fin de l'insurrection hongroise

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13 novembre 1956: Fin de l’insurrection hongroise, après l’intervention, quelques jours plus tôt, des forces du Pacte de Varsovie qui avaient déployé 200.000 hommes et 2000 chars, officiellement pour défendre le « socialisme ». 200.000 réfugiés hongrois traverseront la frontière autrichienne pour se réfugier en Europe occidentale, dont la Belgique, qui leur accordera immédiatement le droit d’asile car ils sont des ressortissants de l’ancien empire austro-hongrois, dont les Pays-Bas autrichiens firent partie. Quelques jours plus tard, l’animateur principal du renouveau hongrois, Imre Nagy, est livré aux Soviétiques. Il sera pendu pour trahison à l’endroit du socialisme. Janos Kadar prend les rênes du pouvoir dans la Hongrie normalisée. Le Cardinal Mindszenty se réfugie à l’ambassade des Etats-Unis et y restera jusqu’en 1971.

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lundi, 12 novembre 2007

H. Schmidt contre l'adhésion turque

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L’ancien Chancelier Helmut Schmidt contre l’adhésion turque !

Agé de 89 ans, l’ancien Chancelier de la République Fédérale, Helmut Schmidt, est toujours actif dans les cercles de réflexion qui élaborent la politique allemande, à haut niveau. Dans un entretien accordé au « Spiegel » (n°44/2007), il s’oppose clairement à l’adhésion turque, avec des arguments que l’on trouverait plutôt dans le camp « identitaire » en Belgique. Cet homme d’Etat socialiste est aujourd’hui, en dépit de son grand âge, un modèle de sérénité et de bon sens politique.

Voici les propos qu’Helmut Schmidt a tenu au « Spiegel » :

Question du « Spiegel » : Revenons à un autre thème récurrent dans le dossier « l’Allemagne et l’Europe » : auriez-vous édulcorer votre scepticisme quant à l’adhésion turque à l’UE ?

HS : Je n’ai jamais été en faveur de cette adhésion et je ne le suis toujours pas.

Der Spiegel : Et vous ne voyez se dessiner aucune évolution dans ce dossier ?

HS : Je ne peux que mal juger ce qui se déroule dans les coulisses. Lorsque j’occupais des postes officiels, je me suis efforcé, sur le plan international, d’aider la Turquie financièrement, politique que je poursuivrais encore aujourd’hui. J’impliquerais aussi la Turquie dans le marché commun. Mais j’estime que cela n’a aucun sens de vouloir intégrer dans l’Union Européenne un pays musulman qui compte 70 millions d’habitants, et qui en comptera 100 dans le courant de ce siècle ; et j’estime aussi que cela n’a aucun sens d’importer en Europe le conflit qui oppose les Turcs aux Kurdes ni d’ailleurs aucun autre conflit du Moyen Orient. Et cela n’a aucun sens de créer ainsi un précédent qui autoriserait l’adhésion d’Etats comme l’Algérie, le Maroc ou Israël. Tout cela relève d’une folie des grandeurs chez certains qui imaginent qu’il s’agirait là d’un simple élargissement de l’UE.

De Gaulle en 1947

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12 novembre 1947: Charles de Gaulle, qui a fondé le RPF, soit son propre parti, six mois auparavant, vient d’enregistrer une victoire retentissante lors des élections municipales de fin octobre. En effet, les communes de plus de 9000 habitants ont voté à 40% pour le RPF, contre 19% pour les communistes et 35% pour les partis de la coalition gouvernementale. Le pays réel ne correspond plus au pays légal. C’est un camouflet pour le gouvernement.

Le 12 novembre, de Gaulle, lors d’une conférence de presse, conclut que ces résultats devraient aboutir à un « renouvellement de l’Assemblée nationale », que le suffrage universel vient de prouver qu’il n’y a plus de partis, que le peuple tient ceux-ci en piètre estime. De Gaulle n’avait cessé de fustiger ces partis, notamment devant une foule d’un million de personnes rassemblées à l’hippodrome de Vincennes le 5 octobre : « Ces petits partis qui cuisent leur petite soupe au petit coin de leur feu », avait-il dit, suscitant l’hilarité de la masse.

En juillet, lors d’un tour de France de propagande, il avait véritablement déclaré la guerre aux communistes à l’occasion d’un discours tenu à Rennes en Bretagne. Il avait fait part à la foule d’une analyse politique claire : les querelles des partis du « marais » n’avaient eu qu’un seul résultat : la montée en force du PCF. En mai, le gouvernement « marécageux » de la IVième République aux abois, avait licencié ses ministres communistes sur ordre de Truman, qui avait invité tous les gouvernements européens à se débarrasser des communistes, à ne leur donner aucun strapontin ministériel.

De Gaulle voulait remplacer et le marais républicain et la contestation communiste par un vaste mouvement populaire, pariant sur des outils institutionnels comme le plébiscite ou les élections anticipées. Dans ce domaine, il se montrait parfait disciple de René Capitant et des élèves français de Carl Schmitt. Parmi ceux-ci, un homme sortira de l’ordinaire et nous lèguera une œuvre indépassable : Julien Freund.

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dimanche, 11 novembre 2007

Antilles néerlandaises aux enchères

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Les Antilles néerlandaises aux enchères…

Tandis que les quartiers d’Amsterdam-West ont été très récemment le théâtre de violence, pendant une semaine entière, avec incendie de voitures et bagarres entre la police et « jeunes » déracinés, une nouvelle rixe au couteau a éclaté entre lycéens à Amsterdam-Zuid. Il ne se passe plus une semaine aux Pays-Bas sans que l’on entende parler de problèmes graves, dus à la société multiculturelle. L’ « honneur » échoit cette fois à l’ « Open Scholengemeenschap De Bijlmer », ou « Communauté scolaire ouverte De Bijlmer ». Les participants à cette rixe multiculturelle sanglante étaient un « Ancien Néerlandais » et deux « Nouveaux Néerlandais », plus exactement un Antillais et un Surinamien. Mais le concept de « Nouveau Néerlandais » ne recouvre que maladroitement la réalité car tant les Antilles néerlandaises que le Surinam sont toujours, ou ont été jusqu’à une date récente, parties constitutives de l’empire colonial des Pays-Bas.

Et vu que la notion d’ « empire colonial » est désormais considérée comme « politiquement incorrecte », il faut parler aujourd’hui de « régions d’outre-mer ».

Au plus offrant…

Mais s’il faut écouter Geert Wilders, l’homme qui rue dans les brancards en Néerlande, le passé colonial des Pays-Bas doit désormais appartenir au passé et définitivement. La semaine dernière, vers le 20 octobre, dans un entretien accordé à l’ « Algemeen Dagblad », il a déclaré sans circonlocutions inutiles qu’il est grand temps que les Pays-Bas se débarrassent rapidement de ce bric-à-brac politique et administratif qu’ils conservent dans les Caraïbes : « Il est temps qu’ils mettent de l’ordre dans le fatras qui règne là-bas. Il n’y a là qu’une grande bande de bandits. Le cabinet doit se montrer très exigeant et poser des conditions très dures quand il envoie son paquet d’argent annuel dans cette région. Un seul et unique fait de fraude ou de corruption supplémentaire et les robinets doivent être immédiatement fermés ». Wilders ne mâche pas ses mots et dit haut et fort ce que bon nombre de Néerlandais n’osent pas encore dire : « J’y suis allé moi-même. Le climat est formidable à Curaçao. Mais ailleurs ce ne sont que ruines et misère. Les Antilles ont été maternées pendant des années. Elles agissent par conséquent comme un enfant gâté. Elles ne vous écouteront pas si vous ne leur administrez pas une bonne raclée. C’est une chance unique pour les Antilles. Nous allons encore une seule fois résoudre là-bas tous les problèmes financiers. Mais alors il faut qu’ils nettoient leurs écuries d’Augias. Encore une seule erreur et nous devons mettre, à mon avis, les Antilles aux enchères sur internet. Le plus offrant pourra les avoir ».

Wilders menace donc de mettre les Antilles néerlandaises aux enchères, ce qui a suscité une petite commotion dans les polders de Hollande. Ses fortes paroles ont suscité des remous dans les îles elles-mêmes, car il les a prononcées au moment où les chefs de fraction du Parlement néerlandais (Deuxième Chambre) visitaient officiellement leurs Antilles.

Officieusement, le voyage aux Antilles est la friandise offerte, par tradition, aux fonctionnaires de l’atelier protégé qu’est le Parlement néerlandais. Geert Wilders n’y est pas allé : il a préféré se rendre à Washington pour discuter avec ses amis de la lutte contre le terrorisme international. « Les petits voyages des présidents de fraction aux Antilles sont devenus un rituel quasi obligatoire. C’est sans doute une belle tradition mais je préfère, moi, travailler sur du substantiel. La lutte contre le terrorisme me paraît plus importante que de me livrer à des sauts de puce entre les îles, de Curaçao à Bonaire et de Saint-Martin à Saba », déclarait Wilders. Après cinquante ans d’autodétermination, l’expérience est un fiasco total. Et c’est un simple constat. Au lieu de discuter pendant des années sur les causes de cet échec, Wilders suggère un acte concret.

L’intégration

On n’a plus le temps de réfléchir aux causes de la faillite des Antilles néerlandaises. En revanche, les conséquences de cette faillite, il faut les affronter immédiatement. L’échec complet de la politique néerlandaise de décolonisation se ressent également dans les grandes villes des Pays-Bas. Pour le « Partij voor de Vrijheid » (le « Parti pour la Liberté »), les choses sont claires : « Les jeunes Antillais qui commettent des délits aux Pays-Bas, doivent être immédiatement renvoyés dans les Antilles ». En formulant cette proposition, Wilders se réfère à un plan de l’ancienne ministre de l’intégration et de la politique des étrangers, Rita Verdonk. Tout juste avant les élections, l’an passé, Madame Verdonk avait proposé un projet de loi prévoyant le renvoi des jeunes Antillais criminels. La mesure avait été annulée dès l’entrée en fonction du nouveau cabinet. Wilders veut réinsuffler vie à ce projet.

Que la mesure devienne réalité ou non, le démantèlement des confettis résiduaires de l’ancien empire colonial néerlandais se poursuit : à la fin de l’année 2008, dans tous les cas de figure, les Antilles néerlandaises disparaîtront en tant qu’entité politique et les îles de Curaçao et de Saint-Martin auront leur autonomie, exactement comme Aruba.

Les autres îles comme Bonaire, Saba et Saint-Eustache resteront directement attachées aux Pays-Bas sur le plan du droit international. Elles ne seront plus qu’une commune néerlandaise un peu particulière. Si Wilders était au pouvoir, l’ensemble de ces confettis d’empire serait mis en vente et donné au plus offrant. C’est dommage, mais inévitable, si les îles refusent de se reprendre et ne veulent pas étouffer les foyers de criminalité.

Sinon, il ne reste plus qu’une solution : construire un haut mur, avec barbelés, autour de l’école De Bijlmer, voire intégrer celle-ci dans le grand complexe pénitentiaire du même nom. Ce serait une méthode très efficace et très économique pour créer une prison pour jeunes délinquants.

« BiM ! »/ « ’t Pallieterke », 31 octobre 2007.

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samedi, 10 novembre 2007

White Guards against Red Internationale

 
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General L. Kornilov

THE WHITE GUARDS AGAINST THE RED INTERNATIONALE

By Pavel Toulayev

One of the peculiarities of the White counter-revolution in Russia was the fact that it emerged and developed when the World War was not yet over. As Germany was the enemy of the Russian Empire during the World War, it was the German High Command that planned to send Lenin and his associates to St. Petersburg in a sealed wagon. They were intended to become a factor of destabilization; their sole task was to remove Russia from the European theatre of war operations on the Allied side.

Having established his own dictatorship within the Congress of Soviets (councils) Lenin called upon workers and peasants for a revolutionary uprising. On a cold night of October 25, 1917 after the storming of the Zimny Dvoretz (the Winter Palace – the Tsar’s residence in Saint Petersburg) was completed, Lenin declared the official assertion of Soviet Power (i.e. the power of Soviets).

Land to the peasants”, “Factories for the workers”, “Peace with no annexations and no tribute," “Convocation of a Constituent Assembly” – these were the official slogans he declared. But none of them were actually fulfilled. In fact it was the bloody regime of "War Communism" (Vojenny Kommunizm), headed predominantly by Jews and ethnic non-Russians, that was established.

1. War and Revolution.

During the second stage of the World War--after General Alexei Brusilov's 1916 breakthrough in Rumania, at a time when army headquarters was led by the very talented general Mikhail Alexeyev--the whole situation at the western fronts became favourable to Russia.

But the army was much undermined by the activity of revolutionary provocateurs who encouraged soldiers and junior officers to desert. Later, the first units of the RKKA (Raboche-Krestyanskaya Krasnaya Armiya, “The Red Army of Workers and Peasants”) were formed of those deserters.

A Ukrainian-born Jew, Lev "Trotsky"-Bronstein (1879-1940) occupied the position of Narkom (people's commissar) for Military Affairs and Defence in the newly-born Soviet Government. It was due to his personal initiative that the shameful Treaty of Brest-Litovsk was signed on March 3, 1918. After this Treaty, the western territories of the Empire, the most developed ones in economic terms (approximately one-third of the population and half of industry) were torn away. Taking advantage of Russia’s temporary weakness, the Germans managed to occupy the Baltic States, a part of Byelorussia and the Caucasus. Moreover, they technically reigned in Ukraine, where the hetman Skoropadsky became their protégé. The results of three years of intense battles by the Russian people on their western front were annulled!

A "Military-Revolutionary Committee" (Vojenno-Revolutsionny Komitet or VRK) was established instead of the former state bodies and the Kerensky Provisional Government. Numerous minor committees of the Bolsheviks, as well as punitive mass terror agencies, such as the Cheka, later the GPU and NKVD, were also formed.

Reckoning on the belief of the common people in the "State of Social Justice," the Red commissars called upon the people to accomplish a Global Revolution and to establish the "Global Dictatorship of the Proletariat." For the sake of “class struggle” major estates, factories and houses were expropriated by the Bolsheviks all over the country. Simultaneously, representatives of the aristocracy, clergy, the higher command of the army and the upper class (the wealthy citizens) were virtually exterminated. The economy began tumbling due to mass disturbances and devastations.

Most of the population, which at first believed the power of Bolsheviks to be temporary, cared more about saving their lives and property. But experienced politicians and leaders gradually began leading the nation to the understanding that it was necessary to resist the Revolution and its chaos. The counter-revolution began; white was chosen as its colour, as it traditionally symbolized monarchy and glory on the Russian banner.

2. First attempts at armed resistance.

Centres of armed resistance appeared all over the territories of the former Empire – from the North-West to the Far East. But they were different in terms of scale, duration of armed actions, and their results. Spontaneous (non-organized) uprisings occurred among the peasants quite often, but they were severely suppressed by the Red Army. The remains of organized military forces, faithful to the late Tsar and the Motherland, made attempts to join together into a unified solid front. Together they formed a White Movement (or Belaya Gvardiya, the White Guards) with active centres and military headquarters all over Russia.

The first attempts at armed resistance to the revolutionary powers were taken during the reign of the bourgeois-democratic Provisional Government, headed by Alexander Kerensky, in March of 1917, long before the Bolsheviks carried out their coup d'etat. The rebellion of General Lavr Kornilov that took place in September 1917 showed that the very idea of "parliamentary democracy" was unacceptable in military and patriotic circles.

General Kornilov (1870-1918) was a hereditary Cossack and an outstanding military leader. Having graduated from the Artillery school and later the Joint Staff Academy (with a gold medal for outstanding achievements), he served as a military attaché at the Russian embassy in China. He began his military career as an officer during the Russo-Japanese war (of 1904-1905), and was promoted to the post of commander-in-chief of the Russian Imperial Army during the First World War. He was an experienced commander, was decorated with the St. George's Cross and enjoyed great prestige among the common soldiers of the army. He was the first to raise the banner of the White Struggle and many hoped he would become a dictator, one capable of quashing the coming communist revolution.

On August 27, 1917 General Kornilov addressed the Russian people with a telegram in which he accused the Bolsheviks of pandering to the Germans and called upon his compatriots to join his ranks for the salvation of the Motherland. He swore “to lead the people to the Constituent Assembly, through which they can take their destiny into their own hands, to choose the form of the new State”. But Kornilov did not enjoy much support at this stage of his struggle and had to lay down his arms.

The communist revolution then broke out. The famous women’s death battalion (Batalion Smerti), led by Commander Maria Bochkareva demonstrated the true example of heroism and devotedness to the Motherland. Together with several hundred military cadets they defended the Winter Palace against the Bolsheviks. This unique female unit was created in the middle of the First World War to keep up the morale of the soldiers, who were losing faith in victory. The battalion numbered about 3,000 of these Russian Amazons and had its own banner; it was solemnly sanctified on Red Square. But the armed women were not able to withstand the armed Bolshevik revolutionists and their allies.

Submerging into the depths of revolutionary chaos, Russia had to discontinue its military operations on the fronts of the World War. Due to the Bolshevik coup, the country became an easy prey for its former allies as well as enemies. In this situation only a regular counter-revolutionist army, led by the professionals of the Tsarist military schools, was capable of withstanding the dangerous enemy that had seized the key posts of the state. There was a need of strong-willed true White leaders to unite the whole nation.

The counter-revolution soon began to acquire the form of an organized armed resistance. The first attempt at liberating St. Petersburg from the Bolsheviks took place at the Pulkovsky Heights on November 12, 1917. It was taken by a joint effort of Alexander Kerensky (who had managed to flee from the capital) and General Peter Krasnov (1869-1947). This was in effect the beginning of armed White struggle. But a regiment of 700 mounted Cossacks was not enough to accomplish this difficult mission. The riots and uprisings by workers all over the capital only accelerated the situation. Under these circumstances, on November 15 General Alexeyev and his entourage took the decision to form the Voluntary Army.

3. The Volunteer Army and the “Ice March” of 1918.

General Mikhail Alexeyev (1857-1918) was an outstanding military leader, a true scientist of war and a well-educated man. He was born into a family of a military officer and followed his father's path. Alexeyev finished the Moscow Infantry Military School, and the Russo-Turkish war of 1877 was his “baptism of fire”. After that, he was appointed a professor, Alekseev obtained a chair in Military History at the Joint Staff Academy. There his outstanding talents became evident.

Alexeyev did not occupy himself with staff service only – during the War with Japan he was appointed to the field army after his own appeal. Shortly before World War I Alexeyev was appointed head of Kiev Command for his outstanding military achievements. During the war he was in charge of the south-eastern front and it was due to his talent as its commander that the critical situation on the German front improved.

Tsar Nicolas II having abdicated, the Provisional Government appointed Alexeyev Supreme Commander-in-Chief. But shortly after that the general was dismissed due to his critical attitude towards the policy of the bourgeois government. After power was taken by the Bolsheviks, Alexeyev and his comrades-in-arms had to retreat south to begin a new stage of the war.

In the Don River valley there lived free Cossacks who had proved their fidelity to the Motherland by means of military service for centuries. It was there that the forming of the first White Guards began. The core of the army was grouped around “the White Cross”, a secret society, formed by army officers. Soon, generals Kornilov and Denikin as well as atamans (Cossack commanders) Kaledin (1861-1918) and Dutov (1879-1921) joined the headquarters of the Volunteer Army. The Cossacks of the Don, Orenburg and Baikal regions, outraged by the Jewish-Communist dictatorship and revolutionary terror rose to join the volunteers. “There rose in their noble rage true Christians, sons of the Don, and heeded the call of freedom!” – thus the lines of an old Cossack song.

The so-called “Ice March” of the Volunteer Corps led by Kornilov became the first notable event of the first stage of the war. It began in late February 1918 and proceeded under trying winter conditions, four thousand volunteers with high morale ready to break through the Red front lines after crossing the Don. It was the “baptism of fire” for the White Army and Alexeyev called it “a candle of faith and hope in the darkness that was devouring Russia”. But the campaign failed; the White volunteers were outnumbered by the Reds and had to retreat. General Kornilov fell as a true warrior in battle of Ekatrinodar.

4. Bolshevik Dictatorship and the Red Terror.

The military leaders believed that an organized armed force was needed for the recovery of peace and civil order--while peaceful citizens, confused by constant propaganda, never abandoned hope of restoring peace by legal democratic means.

On January 18, 1918 the All-Russian Constituent Assembly, supported by working class demonstrators, began to function in Saint Petersburg. But despite being peaceful, the Assembly was immediately broken up by armed Bolsheviks with more than ten demonstrators killed. One more liberal illusion perished.

Instead of developing democracy and protecting civil rights and liberties, the Bolsheviks concentrated on strengthening their own power. Nikolai Krylenko (1885-1938), a prominent member of the Bolshevik Party, Supreme Commander-in-Chief and the head of VRK (Vojenno-Revolutzionny Komitet or the Military-Revolutionary Committee) took the decision to form the Red Army of Workers and Peasants (RKKA). The compulsory mobilization of all male citizens aged from 18 to 40 began. In the severe conditions and ideological chaos of the Revolution a part of the tsarist military corps joined the Bolsheviks: of 130 000 officers of the Imperial Army, about 30 000 joined the RKKA, including such prominent higher command officers as Brusilov, Snesarev, Svechin and Tukhachevsky.

Military operations on the fronts of the First World War were suspended due to the revolutionary “Decree on Peace”. Now the Bolsheviks were much more preoccupied with defending “the Socialist Motherland” and “the achievements of the Revolution”. In reality it meant further class struggle and fratricidal civil war. Due to this reason many recruits refused to fight under the Red banners. Cases of desertion and changing sides by recruits often occurred at the fronts of the Civil War.

The Higher Command of the RKKA officially considered such actions to be desertion and, on issuing new laws, the deserters were to be shot on sight. This “method” was first applied by the above-mentioned Leon Trotsky, who wrote:

It is impossible to build a strong army without repression. One cannot lead masses of people to death, without having the death penalty as a means of punishment. We must confront a soldier with his possible death in front of him and his inevitable death behind."

It was not accidental that the five-pointed red star (or pentagram), together with the hammer and sickle emblems, were chosen to be the emblem of RKKA (on medals and banners of the Red Army it was often depicted in an upturned position, which also required explanation). When speaking on the Fifth Annnual Congress of the Soviets in summer 1918, Trotsky explained this choice: when the rebellion of the Jews against Roman rule, led by Bar Kochba, took place in Palestine (132-135 A.D.), the Red star was depicted on the Jewish banner. In other words, for the Bolsheviks the star was a symbol of revolutionary fight against Empire.

In the early spring of 1918 the Bolsheviks, deliberately trying to “turn a world war into a civil war” had to confront the opening of a second external front. In March and April, the troops of the Entente were deployed in Russia: English and French troops landed in Murmansk and Archangel in the north, French troops in Odessa and Sevastopol in the south, English troops, supported by Japanese and Americans in Vladivostok in the Far East.

During the chaos of the Allied intervention, a Czech corps of many thousands of soldiers (whose leaders were connected to the headquarters of the Entente) excited a rebellion in the Volga region. English troops entered Turkistan and Transcaucasia; Rumania occupied Bessarabia. The Russian Empire was dissolving, turning into badly-controlled regions without any unified government. Meanwhile, the German command continued to support Lenin. With the help of Mirbach (the ambassador of Germany to the Soviet Republic) they transferred to the Bolsheviks more then 3 million golden marks every month; in May 1918 – 40 million more marks were transferred. The World War virtually continued on the territory of the dissolving Empire, and rivalling states continued to take part in it, either directly or indirectly.

Lenin understood very well that the united action of the external Entente forces with the internal opposition forces posed a great threat to the Bolshevik government. It was the reason, he openly declared, for the mass terror which he instituted against all those opposed to the “proletarian dictatorship”, including his own revolutionary comrades of yesterday: Mensheviks, the Socialist Revolutionists and Anarchists. With several hundreds of the left Socialist Revolutionists arrested as hostages, the “leader of the World Revolution” called for ruthless mass executions on June 26, 1918:

We must encourage and promote mass terror against the counter-revolutionists, especially in Saint Petersburg, to make a decisive example”.

On July 1918, on Lenin’s personal order (and partially due to the initiative of his party comrade Jacob Sverdlov), the Tsar and his family were executed (with no investigation or trial) in Yekaterinburg. Several days later, six other representatives of the Romanov dynasty were killed.

Having suppressed the independent press (which was more or less influential and continued to comment on current events, influencing in this or that way the opinion of the people), the Bolsheviks began their systematic persecution of the Church. As a key religious institution it still exercised a widespread influence on many common Orthodox people and was an evident ideological opponent to the policy of aggressive atheism promoted by the Bolsheviks.

Concerning the peasants, they were supposed to be an ally of the workers in "class struggle." Nevertheless, a severe politics of “prodrazverstka” (or “bread war”) began toward them, with more then 75 000 Red Army Soldiers taking part. Concretely, the food grown was expropriated on the spot. All over the country not less then 300 peasant rebellions took place.

The workers were also dissatisfied with Soviet power, since instead of social justice, promised by the Bolsheviks, they got nothing but starvations and hardships. Old trade unions were dissolved, freedom of speech was suppressed and strikes were virtually banned. Rebellions of Cossacks, peasants, qualified workers and political adversaries of Bolshevism flared up all over the country.

The Bolsheviks were aware of, and concerned about the danger of armed resistance all over the country, as well as the peril of foreign intervention. The seat of government was soon moved to Moscow, farther from the front lines. In the “new” old capital of Russia, ruby red stars soon rose over the towers of Kremlin as a symbol of Bolshevik power. In Moscow, the Bolsheviks took the decision to fulfill the strategy of world revolution by organising the COMINTERN. It was financed from expropriated valuables of the Tsar’s family and Russian monasteries (predominantly their gold); and partially – due to the export of “excess bread," seized from the peasants.

Peaceful civilians, terrified by revolutions, wars, mass terror and starvation flee from both capitals; Moscow and Saint Petersburg soon became deserted. Within just three years (1918-1920) at least 5,750,000 civilians died. The world of science has acknowledged that it was one of the greatest demographic catastrophes ever.

5. The South as the Bastion of the White Guards

Towns and cities of the north were devoured by the revolution. Civilians and former soldiers of the army tried to flee south, since the southern regions were not controlled by either Bolsheviks or anarchists.

Southern Russia soon turned into a powerful bastion of counter-revolutionary forces. The remains of the tsarist army gathered there from all over the Empire. Soon, new military units of the emerging White Army began to form. It was on the Don River that the Volunteer Army, led by General Denikin, underwent its “rebirth”: in January 1919. Denikin joined forces with the Don River army of General Krasnov. This army has become the basis of the armed counter-revolutionary forces of southern Russia.

General Anton Denikin (1872-1947) was born to a poor family in Warsaw province. Having chosen a military career, he graduated from the Joint Staff Academy. His “baptism of fire” took place during the Russo-Japanese war. He was promoted to the rank of major general in 1914. Apart from military service, Denikin was also known as a writer and a prolific memoirist: those who read his first short stories and sketches on military life, never thought, that he would become one of the most famous memorialists of the Civil War.

As Denikin was a comrade-in-arms of Kornilov going back to the Ice March, after Kornilov's death it was Denikin who raised anew the banner of White Struggle. Under Denikin’s command, the White Army enjoyed many military achievements. It launched an offensive campaign toward Moscow, and soon occupied large territories containing approximately 42 million people: they liberated Kharkov, Kiev, Kursk, Orel, Voronezh and Tsaritsin, as well as the territories of the northern Caucasus. Denikin’s army posed a great threat to the Bolsheviks: the revolutionists were actually surrounded by a ring of counter-revolutionary forces. Strong combatant forces were sent against it. After enduring bloody battles, Denikin’s troops had to retreat from the cities it had occupied before.

Novorossiysk was the last town to be lost by the White Guards. Denikin himself evacuated to a ship and continued his struggle in emigration. Due to his authority and influence, Denikin soon became an influential and prominent social leader of the Russian émigrés abroad. In his famous five-volume book “The Russian Turmoil”, written after the events of 1921-1926, he reflected on the causes, reasons and possible results of the Revolution. It was published in Paris, Berlin and in the USA, to which Denikin later emigrated. He died in America in 1947, a patriot loyal until death to his Russian Motherland.

The Whites did not manage to connect the armies of the South and Far East, and a temporary tactical alliance with the Ukrainian troops of Petlyra (a radical anarchist) as well as with the Ukrainian National Army could not be long-lasting, since the White Guards and the Anarchists pursued different purposes.

The troops of General Nikolai Yudenich (1862-1933) in the northwest were actually separated from the main forces of the counter-revolution. Yudenich failed to occupy St. Petersburg, despite massive help from Western countries, including the help of the so-called “Freikorps”, volunteer corps in which anti-communists of all nations, including Germans, fought shoulder to shoulder. The Red Army, supported by Estonian separatists, stopped the offensive of General Yudenich near the village of Gatchina.

Then a large-scale advance of General Denikin’s troops along a front 1000 kilometers (or 600 miles) wide was stopped. This was a fatal flaw of the White Joint Staff, since the Whites were many times outnumbered by the Reds. In addition, the Bolsheviks were indirectly supported by various armed gangs of anarchists, most of whom were ordinary felons. One example to consider was the famous Anarchist Army of Nestor Makhno – it fought against all other powers, both Red and White.

6. Crimea - the Southern Bastion of the Whites.

Having established and strengthened the “Dictatorship of the Proletariat” in central Russia, the Bolsheviks launched a counter-offensive to the east and south. It took the RKKA huge efforts to force the Whites onto the Crimean peninsula on the Black Sea, isolated from the continent. In the first years of the revolution, a massive political struggle between various ethnic and political forces arose on the Crimea (or the “province of Tavria” or “Taurida”). Apart from Russians, there were Tatar, Ukrainian and Jewish communities there.

Tatar nationalists managed to convoke a Tatar National Assembly (“Kurultai”), aimed at creating a Muslim state after the traditions of Girei Khans, with Bahchisarai as capital city. The Central Rada (council) of the Ukrainian People’s Republic was in favour of separatist tendencies (toward Russia) and supported the independent Tatar government in its initial stages.

The Russian White leaders had various attitudes towards Tatars. All in all, the Council of People’s Representatives that created a headquarters of Crimea Troops in Simferopol regarded the Tatars as possible allies against the Reds. For example, Kerensky was in favour of creating special Muslim units.

The Bolsheviks approached from the Black Sea; they were supported by revolutionary soldiers and sailors in the harbours of Sevastopol and Yevpatoria. Having assembled a 40,000-man army under the command of a Provisional Revolutionary Committee, the Reds defeated the Army of Crimea. In early 1918 "Soviet Power" was declared over the peninsula.

The Tatar government and the Council of People’s Representatives were dissolved and the Socialist republic of Taurida declared in March 1918. Much later, it gained the status of the "Crimean SSR" (Socialist Soviet Republic). Hardly had a month passed before the Bolsheviks had to face another threat: the German troops deployed in Crimea. When the German attack was repulsed, Taurida was liberated from the Bolsheviks by the troops of the White General Wrangel.

Peter Wrangel (1878-1928) was a strong-willed and charismatic leader. He was a descendent of ancient Scandinavian stock, the representatives of which served the Russian tsars for centuries. (All in all, this family gave the world seven field-marshals, seven admirals, and more then 30 generals; to Russia it gave 18 generals and two admirals).

As a worthy comrade-in-arms of the former leaders of the Whites, Wrangel headed the government and the troops of Crimea at the very crucial moment when the White army on the Continent was suffering great defeats. In the summer of 1918, having reorganized the Volunteer Army into a regular one, Wrangel began preparing his counter-offensive against the Red Army. Simultaneously, he improved civilian life on the peninsula, having adopted many progressive laws (such as land reform) and changed military policy for the better.

Not long before his eastern campaign, General Wrangel took the symbolic action of instituting the Order of Saint Nicolas. He addressed the public in an open letter:

“Hear, Russian people, what we are fighting for. We want revenge for our disgraced faith and our desecrated temples! We are fighting for the liberation of the Russian people from the yoke of communists, of vagrants and felons that have brought Holy Russia to ruin. For the end of the internecine war! For the peasants to have a chance of owning the land as property and working in peace. We are fighting for true freedom and justice to rule in Russia. For the Russian people to choose their leaders by themselves. Help me, true sons of the Nation, to save our Motherland!”

This call was heard. Soon, those who were looking for a firm bastion for revenge on the communist dictatorship (anchored in the capital cities) moved south. The Russian army of Peter Wrangel grew to be 80,000 strong, which made it possible to support the Cossack resistance in the Don and Kuban river valleys.

When the Soviet-Polish war of 1920-1921 broke out, Wrangel took the decision to strike at the back of the Red Army and its rearward areas. The Reds, weakened by a war on two fronts, had to retreat. But when the Bolsheviks saw the Whites head east to join forces with the Cossacks on the Continent, they changed their strategy immediately. In October 1920, despite the humiliating conditions of the armistice for the Soviet Union, the war with Poland was officially over. The Red Commissars made the army of the southern front 250,000 strong, concentrating the maximum amount of their forces on storming the White stronghold on the Crimea. On October 28 they launched their offensive.

First, Wrangel’s army was stopped by the Reds, commanded on the Southern front by a prominent member of the Bolshevik party, Michael Frunze. After that, the specially formed Budyony Cavalry was sent. Finally, on a cold November night the Reds took a wade through the icy waters of Sivash Gulf to bypass the Perekop Isthmus, which was very well protected by the Whites. Despite losing hundreds of soldiers killed and wounded under machine gun fire, the Revolutionary Red forces managed to get onto the peninsula and to fortify their positions for further offence.

The White units defending Perekop, the city guarding the isthmus, were shocked and demoralized. The Wrangel army had to fight just to protect its rear. After November 15, 1920 a mass evacuation from the peninsula began–first, peaceful citizens were evacuated, then soldiers and officers of the Wrangel army. Sometimes the evacuation turned into panic flight. All in all, over 120 ships brought more then 150,000 refugees to Istanbul (Constantinople).

The reprisals and massacres against the “enemies of the Revolution” began in Crimea. The Revolutionary Committee of Crimea, led by a Hungarian Jew, Bela Kun, was formed. In three years of Wrangel’s rule in Crimea, about 1,500 were arrested by the Whites, with as many as 300 shot. As for the Red terror, not less then 50,000 people died on the peninsula (according to other statistical data, up to 100,000). Rozalia Zalkind, a Jewish communist from Ukraine, excelled during the repression. She headed a political department of the Red Army and personally took part in executions by shooting. The tragic epic of the White movement in the south was over.

7. Civil War on the Far East

Having achieved a temporary victory, the Bolsheviks managed to establish a severe dictatorship in central Russia in the first three years of the Revolution despite an unprecedented toll in civilian victims and territorial losses. But it never led to peace, prosperity or justice as originally promised by the Bolsheviks. Due to the political and economic crisis, industry declined by 82% compared with 1913.

The number of wealthy Russian refugees (émigrés) grew constantly and amounted to over 1.5 million by the end of the Civil War. The villagers, having nowhere to run, protested and in their own ways fought for the rights the Bolsheviks were suppressing. There were numerous peasant uprisings that later became a popular war.

The Tambov Revolt, led by Alexander Antonov (1888-1922), took place in 1920-1921. A whole army of peasant partisans soon formed, 30 000 strong.

Antonov was a "Right Socialist-Revolutionist," a non-Bolshevik leftist, and a Russian patriot. He fought against the “suppression of the people by capitalist exploitation” during the tsarist period. But when the Bolsheviks actually usurped the power by taking advantage of the revolutionary situation, Antonov declared war on the impostors who dared speak in the name of the workers and peasants. He addressed the people with a leaflet, in which he called upon “the Russian warrior to arise and save the Motherland by liberating Moscow from the hands of the Red butchers.”

To suppress the Tambov Revolt, the Red marshal Tukhachevsky sent in more then 100,000 soldiers of the regular army, including mercenaries from Lithuanian and Chinese units of the Red Army (over 40,000 Chinese served in the RKKA during the Civil War and afterward). The repressive force used armoured troops, aircraft and chemical weapons. They were severe to the local population, sometimes burning down houses with the families inside. Although the guerrillas were not numerous, it took the repressors almost a year to suppress the rebellion. But the armed partisans could be seen in the forest of Tambov long after that.

In March 1921 another rebellion was suppressed by the Bolsheviks – the rebellion of Kronstadt, in the bay before St. Petersburg). It was started by sailors of the Baltic fleet; one of the slogans of the rebellion was: “Government without Jews and communists!” Peasant rebellions took place all over the country: in the Ural, Siberian and Volga regions. Hundreds and thousands were killed as a result of armed clashes with the peasants.

Mass-killings of wealthy peasants (known as the "Kulak annihilation" or raskulachivanie) and landowners during the establishment of Soviet power in the villages led to devastation of the large farms, resulting in mass starvations. The 1921 starvation (golodomor) took place in the Volga region and began spreading all over Russia. In the cities, which were left without supplies of foodstuffs, the poorest citizens were destined to die, as well as some representatives of the intellectual elite, who deliberately refused to accept the food allowances of the Bolsheviks.

In order to quash critics, the Bolsheviks began a systematic persecution of dissenters. On Lenin's personal order, more then 200 representatives of the intelligentsia and cultural workers were expelled from the country on a specially prepared ship: those were the writers, philosophers, and scientists Berdyaev, Iliin, Lossky, Karsavin and many others. Famous and prolific poets such as Gumilev, Esenin or Klyev were either killed or driven to suicide. As for the writers and poets who survived the persecution, a strong censorship by the Glavlit (Central Committee for Literature) was imposed on them.

***

The White counter-revolutionist movement in the eastern Russia had many talented politicians and leaders within its ranks. The name of Admiral Alexander Kolchak deserves special mention.

Alexander Kolchak was an outstanding leader with a remarkable biography. His professional education was at the Naval Military school and he took part in several expeditions in the Pacific Ocean; he also commanding an ice-breaker during an expedition to the North Pole. All in all, he crossed four oceans during his career.

For his outstanding achievements, in the First World War Kolchak was appointed commander of the Black Sea Fleet. At first, he was in favour of the Revolution, but once he understood it was leading to the devastation of the Motherland, he started his own resistance movement.

He began armed resistance to Bolsheviks and their allies in the Far East, in central Siberia and in the Ural regions. In September 1918 Kolchak was appointed minister of defence in the Provisional Government. In January 1919 his new-born army took Perm in the Ural mountain area. The army soon grew to 112,000 and began an offensive on a wide front – from Uralsk and Orenburg to Vyatka. Inspired by the admiral's success, his brothers-in-arms and many other representatives of the White movement considered him the supreme leader of the true Russia.

A strange, ambiguous and even mysterious role on the eastern front of the Civil War was played by the so-called Czechoslovak Legion. It consisted predominantly of Czech and Slovak soldiers within the Austro-Hungarian army, more then 30,000 soldiers, who surrendered or were captured by Russia during the First World War. Originally, they were kept in the Ukraine area.

After the revolution, agents of the Entente managed to place the Legion under French command, which then ordered the Legion to be sent to France. It would have been rational to send the soldiers out by ships from the harbours of the Black Sea.

But due to a logic that now seems strange, on March 26, 1918 the Revolutionary government decided to evacuate the so-called “internationalist warriors” eastward through Siberia to Vladivostok, obliging them to hand over their weapons to the local soviets. Few of the Czech soldiers returned home travelling via Europe. The Bolsheviks were afraid (and their fears were quite understandable) that the Czechs would join forces with the Volunteer Army in the South. The troops of the Czech Legion ended up stretched out over the whole Siberian trunk-railway, over 7000 km long!

On their way east, the prisoner soldiers rebelled and joined forces with the counter-revolutionists: Socialist-Revolutionists, Cadets (Constitutional Democrats) and Social-Democrats. Together with the Whites, they conquered Novosibirsk (Novonikolaevsk), Penza, Syzran, Tomsk, Omsk, Samara and Krasnoyarsk. After that, having launcher a counter-offensive, they liberated Ufa, Simbirsk, Ekaterinburg and Kazan. In the Volga and Ural regions, as well as in Siberia, the Legion assisted local authorities in creating provisional governments for the convocation of a Constituent Assembly. It became one of the turning points of the Civil War.

Having prevented the junction of the White Armies in the East and South, the Reds launched a counter-offensive in Ural and Siberia in early 1920. Apart from frontal attacks they also used revolutionary propaganda and active secret services (counter-reconnaissance) aimed at eroding the enemy from inside. The Whites were outnumbered by the Reds; the forces of the army of Kolchak (together with the Czech Legion) were much weakened by then.

Neither the manly presence nor the bravery of the admiral could deter the aggression of the Reds. After the retreat from Irkutsk, with power there taken by the Left S-R's, Kolchak was forced to hand command of the army over to the ataman George Semenov (1890-1946).

On January 4, 1920, betrayed by his comrades-in-arms, Admiral Kolchak resigned. In this situation General Denikin became the supreme ruler of the true Russia. Under circumstances that remain unclear even today, Kolchak was taken into custody by the Czechs, who on Jan. 14 handed him over to the Socialist Revolutionists. The latter transferred Kolchak to the Bolseviks and he was shot on the personal order of Lenin.

The further history of the White Guards in the East was quite tragic. The troops of General Vladimir Kapell (1883-1920), who died soon after Kolchak, attempted a severe winter crossing over Lake Baikal to Chita. Lieutenant General Mikhail Diterichs (1874-1937), who succeeeded Kolchak as the supreme leader of the true Russia, had to retreat and later to emigrate after two more years resisting the Reds. All in all, hundreds of thousands people emigrated out through Vladivostok (as well as through the Crimea), including more then 56 thousand civilians, attached to the Czech Legion.

In the Pacific maritime region (Primorie) the battles against the Reds went on till the autumn of 1922. Later, the remains of the White units of atamans Dutov and Semyonov left Russia via China and Korea. Minor armed conflicts and clashes occurred in the Far East until 1923, but in those conflicts primarily guerrillas, not organized troops took part.

8. Baron Ungern and his Mongolian Troops

The story of the Asian Division Cavalry, led by Baron Roman von Ungern-Sternberg (1886-1921), a distant relative of the Tsar and a fanatical monarchist, deserves special mention.

The most famous facts of Ungern’s biography are connected with Mongolia, where he wanted to create a new Empire of his own and a launching pad for the White Revenge. During the years of the Revolution, this vast mountainous land had lost its independence (that it had attained in 1911 from China, supported by Russia). The Chinese were planning to take advantage of Mongolia’s temporary weakness and to resubjugate their neighbour to the North by sending troops to the city of Urga (now Ulan-Bator).

Having collected the remains of ataman Semyonov’s divisions (800 mounted Cossacks and 6 cannons), Ungern created an audacious plan to liberate Urga from foreign invaders. First, looking for support from the common people, he addressed the Mongols with a religious proclamation. After that he carried out a sophisticated clandestine operation and managed to liberate Bogdo-Geghen, the Khan of Mongolia from the Chinese-occupied capital city. Finally, he attacked Urga and took the city by storm, despite its defense by a Chinese garrison of more then 10 000 soldiers.

Having obtained a rest and resupply area and supported by the natives, the baron enthusiastically started to flesh out his grand plan. He believed that after the Bolshevik revolution one could no longer hope to restore traditional monarchies in Europe, for the peoples of the west were perverted by the ideas of materialism and socialism:

Russia is devastated in terms of its economy, morals and spirituality; its future is appalling and can hardly be predicted. The revolution will triumph and the higher culture will perish under the onslaughts of a coarse, grasping and ignorant mob, gripped by the madness of revolutionary destruction and led by international Jewry” – Ungern wrote in one of his letters.

The baron stated that to establish peace, spirituality and order in the world, one should not hope for any help from the degraded West. Instead, he proposed to create a “Kingdom of Middle” in the East. It was to unite Mongolia, Sindzyan and Tibet (all now in western China) a "White Empire of the East" aimed at eradicating the world evil that came to the earth to “destroy the Divine within the souls of men.”

For fulfilling this divine mission, the baron adopted Buddhism. He later married a Chinese lady of noble origin and was awarded the title of "Prince of Mongolia" by Khan Bogdo-Gegen. Later, he proudly wore a princely caftan of the finest Chinese silk together with the uniform of a tsarist officer. The baron began sending official letters in which he proposed to the volunteers of the White armies that they join his troops.

The remainder of White units from the Baikal region, Tuva and the Mongolian steppes gathered under the banners of the Baron (named “the God of War”). Together with brigades, led by the atamans Kazagrandi, Kaigorodov, Bakich and others, the army of Ungern soon grew to be 4,000 sabres and dozens of artillery units strong. The army was able to execute minor raids along the coasts of the Selenga River. It also attacked Kyahcta, a small town on the Mongolian border, where the Bolsheviks had Chan Suhe-Bator as their protégé. It was in this period that the White unit were particularly cruel to communists, commissars and Jews, for whom (according to the Baron) “only one punishment was adequate – death!” But the militia of the Baron were outnumbered by the Reds and their efforts were not enough to prevail.

An expeditionary corps was sent from Chita to destroy the troops of Ungern. It had 7,500 of infantry, 2,500 sabres, 20 field guns, 4 aircraft and 4 river steamers. As the Reds were supported by Mongolian revolutionists, they managed to suppress the resistance of the counter-revolutionists. The White leaders of the east, including Ungern himself were imprisoned, interrogated and later executed.

The Red terror in the Far East had its own peculiarities, since not only monasteries and Khans’ estates, but also Russian bureaus and official institutions were looted. Much later, Lenin annulled the state debt of Mongolia of 5 million golden rubles and awarded the pro-Soviet general Sukhe-Bator the decoration of the Red Star during the official visit of the Mongolian leader to Kremlin in 1921.

9. Conclusions.

Confronting the Bolsheviks in the Civil War were not only White monarchists but also Social-Revolutionists, Democrats and Anarchists, as well as a major portion of the free Cossacks and wealthy peasants. The chaos of the whole revolutionary situation brought confusion and hindered the people from realizing the danger of Proletarian Dictatorship, which in reality turned out to be the tyranny of Bolsheviks, headed by Lenin and then Stalin.

It is however a false statement that during the Civil War "Russians fought Russians." In reality it was the Red Internationale that fought the White Guards. It is true however, that certain Russians as well as Cossacks from different regions of the Empire, and Ukrainians, Germans and Czechs, were present at the command posts of the Revolution. But within the Revolutionary leadership, Russians were an absolute minority.

Russian-speaking Jews, Ukrainians, Poles, Lithuanians, Magyars, Tatars, Chinese and minor Caucasian peoples predominated. The non-Russian, international units of the Reds counted more then 200,000 men.

All in all the Red army won rather due to revolutionary fanaticism and numerical superiority, but not due to strategic successes or the talents of the leaders. The Red Army occupied key strategic positions, plus it was approximately ten times as big as the White army. But it suffered many deserters and was close to total collapse in 1919.

Both fighting sides exhibited brutality, but the Whites never made terror a core instrument of their politics as the Red commissars did. They never exterminated whole classes or groups of the population and never created blocking detachments ("zagradotryady") or concentration camps.

All in all, the civil war turned out to be a real racial genocide.

Declaring and promoting opposite ideological slogans and ideas, the Reds and the Whites slaughtered each other in bloody war. Their readiness to spill blood and to march for internecine battle was reflected in the songs of those ruthless times. When marching and before the attacks, the Reds often sang a song with the following lines:

We will march to fight for the Power of Soviets

And die like one fighting for that.

The Whites used the same tune, but the lyrics were different:

We will march to fight for Holy Russia

And spill as one man our blood for Her.

But whatever was the text of the song, the blood of Russian soldiers and officers was always spilt, which almost ruined the gene pool of the Nation.

Most of the peasants believed in the revolutionary "Decree of Land" and never expected the Bolsheviks to turn against one of their main class allies within several years. They never saw the Whites as their potential protectors and mostly waged their own local war, fighting on their own during the rebellions.

The people traditionally believed all of the tsarist generals to be monarchists, but in reality, their ideological views were much broader. In fact, in the beginning of the revolutions, most of the generals and high army officials were in favour of the dethronement of the Tsar. For instance, General Kornilov and Admiral Kolchak arrested the most prominent members of the Tsar’s family in St. Petersburg and on the Crimea.

The tsarist officers overestimated their own forces, as they got bogged down in the fronts of the World War. They hoped for a miracle from God through their Christian faith, and they counted on the bravery of the Cossacks, on military support from the West and on the help of the peasants. But none of their hopes came true.

This firm belief in the power of Truth and in the triumph of Divine Justice and Law was maintained by the White Guards in exile. One of the most prominent leaders of the Russian émigrés wrote in his diary:

Years will pass, the communists will be gone, and the Revolution will be but a thing of the past. But the White cause, renewed in this struggle will not be gone: Its spirit will stay with our future generations and will become a part of our National being and will help to build a New Russia”.

Pavel Tulayev.

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1444: désastre de Varna

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10 novembre 1444: Jour de deuil pour l’Europe : les armées polonaises et hongroises, descendues du nord pour libérer les Balkans du joug ottoman et atteindre la Mer Noire et l’Egée sont écrasées à la bataille de Varna. Le vaillant roi polonais Vladislav III Jagellon, qui était en même temps Ulaszlo I de Hongrie, trouve une mort héroïque au combat.

Vladislav/Ulaszlo avait placé son armée sous le commandement de Hunyadi, un général très compétent. Les Polono-Hongrois obtiennent la victoire dans un premier temps : victorieuses au début des années 40 du 15ième siècle, les armées polonaises et hongroises contraignent le Sultan Mourad à accepter une paix de dix ans en juin 1444, à restaurer l’indépendance de la Serbie et à promettre de ne plus jamais traverser le Danube. Les armées du Sultan Mourad repassent le Bosphore pour mater des révoltes en Anatolie. On croit qu’il renonce aux Balkans. Excité par le légat du Pape Eugène IV, un ecclésiastique du nom de Giuliano Cesarini, Vladislav rompt alors la Trêve, qui lui était pourtant favorable, marche sur Varna où il rencontre une armée turque, revenue victorieuse de sa campagne en Anatolie, et trois fois plus nombreuse que les Polonais, Hongrois et Valaques réunis pour les affronter. L’issue de la bataille ne faisait plus aucun doute. Mourad emporte une victoire facile.

Sept ans après le désastre de Varna, les Ottomans achèveront la conquête des Balkans (toute la Serbie tombe sous le joug ottoman en 1459) et de la Grèce, où les chefs tribaux du Péloponnèse avaient soutenu la Croisade catholique polono-hongroise, et parachèveront ainsi l’encerclement des restes de l’Empire byzantin. En 1453, Constantinople tombe. C’est la fin de la « Deuxième Rome ». Il faudra attendre près de quatre cents ans pour que cette région de Varna, aujourd’hui bulgare, soit une première fois libérée en 1828 par les armées et la flotte russes. La Bulgarie ne deviendra indépendante qu’en 1878, après une intervention russe. Celle-ci inquiètera l’Angleterre qui protègera, contre la cession de Chypre, l’Empire ottoman moribond.

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vendredi, 09 novembre 2007

Polémique sur G. Faye

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Yann-Ber TILLENON:

À PROPOS DE LA POLÉMIQUE SUR GUILLAUME FAYE

Il me semble, finalement, que le réel problème posé par Guillaume Faye, est bien au-delà des états d’âme subjectifs et des interprétations concernant quelques diffamations, trahisons, calomnies, fantaisies, canulars, délires humoristiques etc… Une analyse constructive s’impose.

Le problème est très intéressant pour comprendre ce que nous devons faire. Il est, je pense, très objectif. Face à l’impérialisme islamo arabe en Europe qui le révolte, Guillaume Faye, depuis quelque temps, s’est orienté vers une tentation pour l’impérialisme cosmopolite américain anti arabe.

C’est une grave erreur qui se répète souvent dans l’histoire. Elle surgit quand des combattants très actifs, comme lui, sont déçus par leur propre peuple passif et inconscient qui ne les suit pas. Effectivement, le peuple préfère aujourd’hui rester un grand tube digestif de la société de consommation.

Le peuple se vautre dans la soumission et la collaboration. Les « résistants » conscients rejoignent alors, comme cela arrive souvent, un impérialisme qui pourrait les aider à se débarrasser de leurs envahisseurs.

Cette erreur fut, par exemple, celle d’une fraction du mouvement nationaliste breton et d’autres mouvements de libération pendant la seconde guerre mondiale. Les Bretons cherchèrent à profiter de la victoire passagère du pouvoir impérialiste allemand pour se libérer du pouvoir impérialiste français puisque le peuple breton ne les suivait pas. On connaît la suite…

Seules les petites nations européennes, nommées péjorativement « régions » ou « provinces » par les États nations constituent l’Europe authentique. C’est cette Europe que nous devons projeter dans une future postmodernité. Les « Régions » forment le grand peuple européen, contre les États nations impérialistes qui ont toujours cherché à les soumettre, les neutraliser. Ils les ont même poussées à s’exterminer entre elles dans des guerres qu’ils ont organisées pour cela, comme en 14/18.

La libération européenne se fera grâce à un mouvement dialectique de l’histoire en opposition aux deux grands envahisseurs de l’Europe et de ses États nations collaborateurs. Ces deux impérialismes se complètent. Le premier, « arabo musulman » a besoin du soutien du cosmopolitisme américain, de son idéologie du métissage, pour justifier sa conquête. Le deuxième a besoin de l’invasion des premiers pour faire perdre toute conscience d’enracinement national aux peuples d’Europe et ainsi pouvoir les dominer et les gouverner.

Seules les petites nations, les peuples de culture, constituent la seule vraie Europe réelle à mettre en forme politique. À plus forte raison, l’addition de leurs mouvements de libération constitue le mouvement de libération de l’Europe, c’est-à-dire le « mouvement européiste » de la grande fédération.

Ce mouvement ne peut pas se permettre de demander, sans se discréditer, une aide au camp des oppresseurs. C’est malhonnête et stupide. C’est un dérivatif, un mensonge dialectique. C’est un pis-aller opportuniste de combattants désemparés quand ils sont perdus, en totale contradiction avec eux-mêmes. Déboussolés, ils avouent leur impuissance comme les naufragés sur un radeau font appel au paquebot qui a fait couler leur bateau...

Le fondement même de tout mouvement de libération d’un peuple, aujourd’hui comme hier, c’est une réaction contre l’aliénation, quand ce peuple devient « autre » que lui-même. Chez nous, cela fait suite à l'occupation, à la colonisation des peuples d’Europe par des populations et des systèmes politico-religieux qui leur sont étrangers.

Ceci est la suite logique des systèmes politiques internes de l’Europe physique. C’est le résultat des nationalismes des Etats nations. Ils ont organisé la fragmentation, le génocide des peuples européens depuis le 19e siècle pour les neutraliser. Ils ont ainsi rendu possible l’actuelle invasion par la chute démographique en Europe divisée.

Le mouvement européiste de libération est donc forcément constitué des mouvements de libération des petites nations aliénées. Il doit créer un nouvel ordre international. Ce nouvel ordre ne peut naître que sur les ruines des impérialismes qui détruisent les petits peuples d’Europe et du monde. Ils détruisent même aujourd’hui l’équilibre naturel de la planète, comme l’impérialisme marchand du mondialisme cosmopolite américain.

Les combattants du mouvement européiste de libération sont des artistes historiens, des créateurs. Ils ont pour mission de faire exister ce qui n’existe pas encore. Ils ne peuvent donc que refuser toute espèce de compromission avec quelque impérialisme que ce soit, avec ce qui existe déja. Demander secours à une puissance impérialiste particulière, ou flirter avec elle, contre un autre impérialisme équivaut à renforcer l’impérialisme en général. C’est donc combattre le fondement même du mouvement de libération européiste.

Guillaume Faye a eu, maladroitement, la bonne idée de poser un problème philosophique fondamental. La solution, c’est de structurer, coordonner tous les mouvements de libération en Europe. Ainsi ils pourront créer un vrai mouvement puissant de libération.

Il pourra alors devenir, historiquement, le germe d’un État fédéral européen de Brest à Vladivostok. Une nouvelle civilisation peut naître de cette nouvelle grande communauté humaine. Elle peut prendre une nouvelle forme historique, être un nouvel archétype dans l’histoire pour sauver l’humanité aujourd’hui alarmée par sa possible disparition.

Elle peut devenir exemplaire pour cette humanité menacée, en cette fin de modernité, en appliquant une philosophie pratique quotidienne, un nouveau savoir-vivre. Elle pourra acquérir son indépendance politique économique et culturelle. Ses adeptes n’auront plus besoin de recourir à une puissance étrangère ennemie car ils auront eux-mêmes la puissance d’un nouvel ordre chez eux.

Yann-Ber TILLENON. (07 11 07)

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jeudi, 08 novembre 2007

R. Steuckers: discours à Vienne

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Discours de Robert Steuckers à Vienne à l’occasion du 10ième anniversaire de l’hebdomadaire « zur Zeit »

 

Mesdames, Messieurs, chers amis,

 

D’abord, je vous apporte un salut amical des anciens Pays-Bas autrichiens, dont le sujet le plus célèbre fut sans conteste le Feld-maréchal et Prince de Ligne, mort en vos murs et dont j’ai visité le magnifique château de Beloeil cet été. Ceci pour dire que nous avons tout de même, en dépit d’une séparation de plus de deux siècles, de très belles pages d’histoire commune.

 

Ensuite, je voudrais rappeler, en cette occasion unique, qu’il y a déjà plus de vingt ans que les premiers étudiants viennois du groupe, qui allait plus tard participer au lancement de « zur Zeit », sont venus nous voir en Flandre à l’occasion de séminaires européens, visites qui ont forgé, au fil des années, une amitié indéfectible. Dès la fin des années 80, nous voyions arriver, chaque printemps, un minibus autrichien plein d’étudiants, avec leur guitariste attitré, et, quelques jours plus tard, nous revoyions ce véhicule rouge bordeaux partir, chargé de bières d’abbaye et de Kriek du Payottenland !

 

Ces séminaires furent suivis d’universités d’été en Provence, en Ombrie, en Lombardie, dans le Trentin et en Basse-Saxe (de 1993 à 2000), d’un colloque international à Vienne sur le centenaire du philosophe traditionaliste italien Julius Evola en 1998, d’une visite mémorable en Carinthie en 2002 et d’un débat près du Belvédère assorti d’un voyage privé et familial en 2004.

 

En l’an 2000, le ministre belge des affaires étrangères, Louis Michel, encore l’une de ces figures qui nous déshonorent et qui sont l’indice de la dégénérescence politique du royaume, avait, dans un discours profondément imbécile, fustigé le peuple autrichien parce qu’il n’avait pas voté selon ses désirs, et interdit par la même occasion aux Flamands et aux Wallons d’aller skier en Autriche ; peu après ce discours de malotru, foulant aux pieds les règles les plus élémentaires de la courtoisie diplomatique, j’ai reçu, en avril, un coup de téléphone des amis de Vienne, perplexes et meurtris, et, pour leur mettre un peu de baume au cœur, nous avons décidé d’organiser un petit tour de Flandre pour démontrer que la vox populi était bien différente de celle du minable ministre des affaires étrangères. Une quinzaine d’étudiants ont ainsi débarqué à Bruxelles, où ils ont aussi rencontré des amis de Liège, de Mons et de Charleroi, avant de pérégriner vers Gand, Bruges et Anvers, où ils furent chaleureusement reçus, une chaleur humaine qui infirmait clairement les propos haineux de Louis Michel.

 

Plus tard, des lecteurs plus âgés de « zur Zeit » ont fait le voyage en car vers Bruxelles et les autres villes flamandes dans une optique à la fois culturelle et politique, alternant les visites sur les sites touristiques habituels et les visites politiques aux différents parlements que compte la capitale belge. Au-delà des barrières générationnelles, l’amitié n’a donc cessé de se renforcer.

 

Le thème du mot que j’ai adressé, il y a quelques jours, à la rédaction de « zur Zeit » était avant tout celui du droit à la satire. J’entends prononcer un plaidoyer pour la satire et l’impertinence dans tout langage politique offensif, pour la création de caricatures mordantes  -et, à ce propos, je suis heureux de constater que, dans le numéro actuel de « zur Zeit », un vibrant hommage a été rendu au caricaturiste du journal-  et pour un retour à l’esprit d’un grand titre allemand, le « Simplicissimus », avec son logo représentant un bouledogue rouge.

 

Mais j’avais écrit ces quelques lignes sur la nécessité de donner une dimension satirique à la presse d’opposition, en notre époque de censure et de « political correctness », sans savoir que l’éditeur belge de la feuille satirique bruxelloise « Père Ubu », dernier flambeau de résistance dans les kiosques en Belgique francophone, mourrait dans une clinique de notre capitale. Je veux parler de Rodolphe, alias Rudy, Bogaert. Certes, Bogaert ne partageait pas notre vision du monde : sur l’Amérique, sur le Moyen Orient et, dans une certaine mesure, sur le monde islamique, nous n’étions en rien d’accord, puisque nous sommes, nous, pour le découplage total entre l’Europe et l’Amérique, pour le retrait des troupes américaines d’Irak, contre les menaces de guerre en Iran et pour une réhabilitation des régimes laïcs arabes.

 

Il n’empêche que dans notre période de confusion totale, Bogaert apportait chaque semaine une bouffée d’air frais : tous les politicards véreux du royaume étaient fustigés dans les colonnes de « Père Ubu ». Bogaert était le seul à dénoncer leurs turpitudes, à les moquer, à les stigmatiser. Ses cibles étaient surtout socialistes (Arena, Onkelinks, Flahaut, Moureaux, etc.), mais le « bizarre Monsieur Michel » (« der seltsame Monsieur Michel »), comme vous l’appeliez ici à Vienne, n’était jamais épargné et « Père Ubu » dressait à longueur de semaines la liste de ses manquements, gaffes, maladresses et corruptions. Voilà pourquoi, parce qu’il y a recul de la liberté de protester par un coup malencontreux de la « Grande Faucheuse », je me permets d’essuyer quelques larmes pour ce pauvre Bogaert, en votre présence et parce que nous devons, quelque part, reprendre le flambeau.

 

L’impertinence de ton, le mordant des critiques, surtout si elles sont émises par un caricaturiste, par un humoriste, sont des armes métapolitiques qui font toujours cruellement mouche. Dans un monde où règne l’uniformisation générale, la mise au pas des esprits libres, dans un monde qui commence à correspondre aux pires cauchemars de George Orwell et d’Aldous Huxley, la moquerie, le rire, l’esprit de Villon, de Rabelais, de Voltaire ou d’Oscar Panizza sont plus que jamais nécessaires. Notre monde, effectivement, mêle, dans son idéologie dominante, la police de la pensée, l’immixtion de cette police en tout, le refus obstiné de l’histoire passée que l’on retrouve dans le « 1984 » d’Orwell, et les paradis artificiels du sexe et de la drogue, la permissivité totale manipulatrice et privatrice de libertés concrètes et réelles, qui sont esquissés dans « Brave New World » d’Huxley. Le mixte des deux modes de contrôle, le « hard » et le « soft », à dosages divers selon les cultures politiques, forme la trame profonde de la « political correctness » d’aujourd’hui. En bout de course, il ne nous reste plus que les seules opinions fabriquées par les grandes agences de presse, dont les QG se trouvent la plupart du temps outre-Atlantique.

 

Avec chacun des conflits récents, des faux charniers de Timisoara/Temeschburg aux faux massacres du Kosovo, des armes inexistantes de destruction massive de Bagdad aux événements du Myanmar, nous avons vu à l’oeuvre les machines à formater les têtes, à désigner le croquemitaine à abattre ou à pendre, machines qui ne poursuivent évidemment pas l’objectif d’humaniser la politique, mais, plus concrètement, à réaliser des objectifs géopolitiques depuis longtemps inscrits à l’agenda (au Myanmar : empêcher la construction d’oléoducs vers la Chine pour éviter de passer par le Détroit de Malacca, point d’étranglement permettant de barrer, le cas échéant, la route des pétroliers vers une puissance montante des rives pacifiques de l’Extrême Orient).

 

Toutes ces raisons doivent nous amener à retourner, et bien vite, à l’esprit du bouledogue rouge du « Simplicissimus », qui aboiera, haut et clair, le rictus rigolard, les vérités que veulent cacher les machines propagandistes de l’idéologie dominante.

 

Le spécialiste russe de Rabelais, Mikhail Bakhtine, philologue et romaniste hors pair, disait, quand il entendait réhabiliter la vigueur langagière du 16ième siècle français, qu’il fallait ressusciter la « langue du peuple sur la place du marché », langue crue, langue vraie, langue cruelle pour les pouvoirs arbitraires, pour les menteurs en place. Chez lui, cette volonté de retrouver pareil langage constituait, bien entendu, une critique subtile et camouflée du pouvoir soviétique de son temps ; elle était subtile car elle se plaçait du côté du peuple en se posant ainsi comme marxiste, le marxisme officiel réhabilitant le peuple du 16ième siècle car cette époque était jalonnée de jacqueries paysannes contre les pouvoirs qui devenaient petit à petit absolus. Le marxisme soviétique cherchait à s’identifier aux luttes populaires de la fin du moyen âge et du début de l’ère moderne. Aujourd’hui, les établissements traitent de « populistes » tous ceux qui les critiquent, parce qu’ils se font les avocats et les porte paroles de la population grugée et muselée, qui risque, un jour, de se révolter comme les paysans des 15ième et 16ième siècles.

 

Pour les vingt prochaines années de vie de « zur Zeit », suivons le conseil de Bakhtine et écoutons la véritable voix du peuple, au-delà de toutes les platitudes de la « political correctness », qui ne nous permet plus d’être hommes, car le propre de l’homme, comme vient de nous le rappeler tout à l’heure le Dr. Otto Scrinzi, est d’être une créature ouverte au monde, en état de perpétuelle ouverture et de réceptivité, permettant d’apporter toujours des réponses adaptées aux défis mortels du monde physique et politique. Cette plasticité de l’âme humaine est meurtrie aujourd’hui par les tenants de la « correction politique », qui ne cessent de la grever de ballasts pesants et inutiles, car toute expression de cette plasticité pourrait jeter bas leurs pouvoirs. La satire, la langue du peuple sur la place du marché, l’impertinence et l’effronterie de l’humoriste sont les dissolvants nécessaires qui réduiront à néant ces ballasts. Sans le droit à la satire, la réalité politique se rigidifie, moisit et meurt.

 

Notre objectif est d’enrayer cette œuvre mortifère, en Autriche, en Allemagne, dans les Pays-Bas du Nord comme du Sud. En Hollande, le peuple retrouve ses traditions satiristes, celles des actualistes des années 20, celle des Pissuyt, Wichman et Blokzijl, celle des provos de gauche dans les années 60 et 70 ; il les retrouve avec le trio Pim Fortuyn, assassiné, Van Gogh, assassiné, et Wilders, dont nous ne partageons évidemment pas toutes les valeurs ou obsessions, loin s’en faut, mais qui ont le mérite de créer une effervescence salutaire et de secouer hardiment le cocotier. En Italie, un certain Beppe Grillo mobilise les foules avec son « Vaffanculo Day », au grand dam des politiciens de l’établissement, à la notable exception de Berlusconi qui ricane et dit que cela lui rappelle ses premières années de succès au début de la décennie 90 du siècle qui vient de s’écouler. Grillo provoquera-t-il un raz-de-marée comme le firent jadis le mouvement « Forza Italia » de Berlusconi et les propos forts et tonifiants d’Umberto Bossi et de sa « Lega Nord » ? Quoi qu’il en soit, nous voyons qu’aux Pays-Bas comme en Italie, le style satiriste fonctionne et provoque des failles dans le béton du bunker de la « correction politique ».

 

Nous voulons aussi enrayer cette œuvre mortifère au Parlement Européen, au sein de la fraction ITS ou en dehors d’elle. Mais, dans le reste de la société, à la base, cette tâche est notamment dévolue, me semble-t-il, aux corporations étudiantes, aux Burschenschaften.

 

Je vous remercie.

 

Robert Steuckers,

Vienne, 30 octobre 2007.

 

mercredi, 07 novembre 2007

Pour un langage impertinent !

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Un combat pour un langage impertinent et mordant en politique !

 

Message amical de Robert Steuckers à la rédaction du journal hebdomadaire « Zur Zeit » (Vienne), à l’occasion de son dixième anniversaire

 

« Political Correctness » ? Non merci ! Est-ce là encore une platitude de notre monde moderne, qui voudrait subitement ne plus être « moderne », comme nous ? Peut-être. Ou peut-être pas. Car créer un hebdomadaire conservateur (des valeurs et non des structures) qui soit simultanément libre d’esprit, freisinnig, cela signifie vouloir immuniser le citoyen contre l’emprise des « généralités » rigides, qui tiennent le haut du pavé en Europe aujourd’hui. Un tel combat n’est ni d’hier ni d’avant-hier. La galerie des ancêtres, qui nous ont précédé dans cette lutte, est impressionnante.

 

Notre maître à tous, Armin Mohler, avait posé le combat contre toutes les « généralités » dominantes, terriblement simplificatrices, et pour le maintien de l’infinie diversité du monde comme l’ « agonalité » en soi. Aux sources des « généralités » qui sévissent aujourd’hui, nous trouvons une interprétation boiteuse de la philosophie des Lumières, interprétation boiteuse qui est couplée à une apologie du bavardage que l’on veut nous servir sous la forme de la « raison communicationnelle » de Jürgen Habermas. Cette interprétation pauvre et limitée des Lumières, propre au jacobinisme, fait en sorte que a) toute continuité particulière de nature historique est biffée, car, dans cette optique, tout ce qui a été jadis est d’office considéré comme irrémédiablement révolu ; ensuite, b) cette interprétation boiteuse géométrise ou rend abstraite toute pensée politique (cf. Georges Gusdorf), ce qui entraîne que toute communauté politique/historique se voit vidée de ses forces originales par des zélotes frénétiques, si bien, qu’en bout de course, il n’y a plus qu’un et un seul possible qui soit toléré : la répétition ad infinitum du même discours monotone et dévitalisé, ce qui revient à répéter les « vérités » abstraites posées une fois pour toutes par ces zélotes autoritaires.

 

Les peuples doivent dès lors écouter l’appel : « Prolétaires de tous les pays, devenez des perroquets bavards ! ». Chaque mot qui n’est pas la répétition du déjà répété se verra labelliser « scandaleux », contraire à l’esprit perroquet, voire « fasciste » pour reprendre, ironiquement et pour une fois, les tics langagiers de notre misère contemporaine. Orwell nous salue, de là où il se trouve aujourd’hui ! Nous exigeons dès lors le droit de ne plus avoir à répéter les slogans pétrifiés de la « correction politique », nous réclamons le droit d’innover, le droit de pérégriner à nouveau vers les sources vives, vers les fleuves, qui sont certes toujours les mêmes fleuves mais dont les eaux ne sont jamais identiques, ne coulent jamais de la même façon (Héraclite !). Raison pour laquelle, il s’avère impératif de créer un autre langage politique, un langage qui rend à nouveau les concepts fluides, qui corrode et dissout les rigidités de l’établissement par son insolence et son acidité, qui s’exprime par le rire et la moquerie ! Notre arme principale doit être ou redevenir l’ironie ; notre tâche principale est de ramener à la vie la fraîcheur d’esprit de ce bon vieux Diogène !

 

Les revues sont les laboratoires de l’avenir, qui ont pour tâche de saisir le devenir et l’effervescence du monde, et, de ce fait, il n’y a pas d’avenir possible si l’on n’obtient ou ne conquiert pas le droit d’affirmer de nouvelles valeurs ou de raviver des valeurs anciennes et fondamentales, sans avoir à craindre de censure.

 

Voilà pourquoi je souhaite encore de longues années d’agonalité à « zur Zeit » et à ses animateurs, et surtout, en particulier, à ceux d’entre eux que je connais depuis de si longues années et qui sont venus de Vienne, tout jeunes, pour participer aux séminaires de Munkzwalm en Flandre orientale avec des amis accourus de toute l’Europe, ce qui a forgé des liens d’amitié indéfectibles. Je leur souhaite donc de longues années d’agonalité, ce qui mettra indubitablement du sel dans notre soupe quotidienne. Je nous souhaite à tous une longue route pleine de découvertes et d’enrichissements intellectuels, avec des hauts et des bas, et toujours bien loin des fades opinions de nos contemporains repus, opinions que nous allons, bien évidemment, moquer avec polissonnerie, sans trêve et dans la joie ! Glück Auf !

 

Robert Steuckers.