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jeudi, 19 mai 2016

Brésil: le premier coup d’état du parlementarisme corrompu

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Brésil: le premier coup d’état du parlementarisme corrompu

Michel Lhomme, politologue

Ex: http://metamag.fr

Fin 2016, les politiciens brésiliens étaient tous impliqués à des degrés divers dans divers cas de corruption dont le plus emblématique était le cas Pétrobras. Tout le monde avait touché, mordu, reçu des dividendes dans ce qui fut sans doute une des plus grosses affaires de pot de vin de l’histoire brésilienne.

Comment ne pas alors voir et comprendre que si la classe politique et en particulier l’opposition s’en prit de suite et aussi vite à Dilma Rousseff, présidente aujourd’hui destituée du Brésil, en l’accusant d’avoir violé une loi de déclaration fiscale de 2014, c’était pour ne pas sombrer et sauver la face ?

Ainsi, Dilma Rousseff est destituée alors qu’elle fut réélue à la majorité absolue présidente du Brésil en 2014. C’est qu’il faut bien à la classe politique s’absoudre de tout délit de corruption et pour cela, il fallait l’énormité de la destitution présidentielle, faire sauter en quelque sorte le plus gros fusible à savoir la Présidente elle-même pour sauver tous les autres plombs de la maison et ainsi permettre aux députés et aux sénateurs, y compris de l’opposition de cacher leurs virements bancaires suspects.

Il y a bien eu au Brésil un coup d’état et Cuba vient d’en accuser officiellement la classe politique  mais il s’agit d’un coup d’état d’un nouveau genre, le coup d’état pernicieux des politiciens professionnels, du parlementarisme corrompu.

Si l’on y regarde d’un peu plus près, on notera que le processus de destitution de la Présidente avança parallèlement aux dévoilements de la justice brésilienne sur l’affaire Pétrobras, mettant en cause la plupart des parlementaires. Plus certains députés ou sénateurs étaient par exemple cernés par les enquêtes et les perquisitions, plus on focalisait sur la Présidente et on ne parlait que de cela dans les médias.

Ce « coup d’état- destitution » est de fait aussi le coup d’éclat des journalistes brésiliens. En chargeant Dilma Rousseff, on évitait ainsi d’avoir à s’étendre sur l’argent corrompu des politiques et surtout on occultait la servilité des journalistes en particulier de la télévision qui se placent aux ordres de la finance pour défendre leurs postes. En effet, en dehors de Rousseff, il y eut dans l’affaire Pétrobras plus de 30 procédures de destitutions parlementaires.

Ce dimanche de Pentecôte, Dilma Rousseff se retrouve seule, suspendue et enfermée dans le palais présidentiel de Brasilia. Or, ce sont pas moins de 50 sénateurs qui votèrent cette semaine en faveur de la suspension de la Présidente pour 180 jours, laps de temps nécessaire pour que le Sénat procède légalement la Présidente à jugement. Durant cet intérim, c’est le vice-président Michel Temer, du Partido del Movimiento Democrático Brasileño (PMDB), qui s’occupera de la Présidence et de gérer les affaires courantes. Il vient de nommer le nouveau gouvernement par une série de couacs mémorables comme la nomination d’un créationniste au Ministère de la Science et la suppression du Ministère de la Culture. Mais Temer c’est aussi surtout une belle trahison politique puisque son parti était l’allié du Parti des Travailleurs de Dilma Rousseff pendant les élections. Or, Temer ne se fit pas prier un instant pour rallier l’opposition durant le procès pour destitution afin de pouvoir se blanchir complètement dans le « Lava-Jato », l’opération mains propres brésilienne.

Ce qui s’est passé à Brasilia donne la nausée à cause de la presse, des politiciens professionnels mais aussi des juges car cette destitution, c’est aussi la victoire des juges et de la nouvelle dictature du Droit. En fait, Rousseff est accusée de manipulation illégale des comptes publics afin de cacher le vrai déficit public du pays avant l’élection de 2014. Elle n’est donc pas accusée de recevoir des millions de dollars sur son compte, ce qu’ont reçu dans l’affaire Pétrobras la plupart des sénateurs brésiliens qui s’apprêtent maintenant à la juger. Il ne s’agit donc pas d’un coup d’état mais bien d’un coup parlementaire et d’un coup judiciaire.

Au Brésil, alors qu’on sait depuis longtemps que les forces parlementaires se travestissent, se prostituent aux caprices de l’or et des billets verts, les politiciens et les juges jouent les vertueux en se débarrassant d’une présidente réduite à n’être que le bouc émissaire et le paravent de leur corruption généralisée. Le culte de l’argent et des affaires a par ailleurs usé des grands sorciers publicistes qui tiennent le haut du pavé c’est-à-dire le tube cathodique, la radio, les télévisions et la presse pour faire monter en épingle la sauce dans son versant populiste. Dilma Rousseff, hier portée aux nues comme ancienne terroriste rouge et ennemi de la dictature se retrouve satanisée et victime du pire des régimes, la démocratie affairiste, l’éthique des démocraties de marché du vingtième-et-unième siècle, le gouvernement des juges.

L’affaire brésilienne commence cependant à inquiéter sérieusement les autres pays latino-américains : Ernesto Samper, secrétaire général de l’Union des nations sud américaines (Unasur) parlant au nom de neuf pays d’Amérique latine a fait part de ses « préoccupations et interrogations (…) sur la consolidation de l’État de droit au Brésil ». Le nouveau chef d’État argentin, le libéral Maurico Macri, s’est dit préoccupé pour la stabilité politique du Brésil. L’historienne Armelle Enders auteure de Nouvelle Histoire du Brésil (aux Editions Chandeigne, 2008) souligne que « pour les observateurs étrangers, la légèreté avec laquelle la destitution du président de la République – une véritable bombe atomique dans un régime présidentialiste – est minimisée ne manque pas d’étonner.  » .

Même le New York Times  estime que la chef d’Etat brésilienne a « payé un prix disproportionné » pour ses erreurs mais le quotidien américain n’évoque pas tous les scandales de corruption qui ont éclaboussé la classe politique depuis deux ans or, c’est bien celle-ci qui se défend comme une sauvage aujourd’hui.

Classe politique ou classe dirigeante : on en connaît en tout cas sa composition : pas un nègre, ni même un métis et pas une seule femme. Le Brésil dans toute sa splendeur et sa cruelle vérité. Malgré le mythe d’une nation « arc en ciel » sponsorisée par les bobos ou les footeux, le Brésil est un pays raciste, machiste, homophobe et ce malgré les travestis et le Carnaval, la samba et les prostitués masculins quasiment nus sous les ponts de Rio. Preuve en tout cas de la gangrène mafieuse du pays : sept ministres du nouveau gouvernement sont déjà impliqués dans des affaires judiciaires de quoi rassurer très sérieusement l’opération « Lava-Jato ».

En fait, le nouveau gouvernement est celui des plus vieux briscards de la politique brésilienne, composés de ministres déjà connus qui ont participé à tous les gouvernements précédents sans exception quelle que soit leur couleur politique, de Fernando Henrique Cardoso à Dilma Rousseff, en passant par ceux de Lula. C’est le gouvernement des chemises sales, ceux qui en aucune façon ne veulent céder leur place qu’ils tiennent depuis des générations, le gouvernement de ceux qui payent les juges et les journalistes.

dimanche, 15 mai 2016

Destitution de Dilma Rousseff : entretien avec Pepe Escobar

 

Destitution de Dilma Rousseff : entretien avec le journaliste Pepe Escobar

La présidente brésilienne Dilma Rousseff vient d'être officiellement écartée du pouvoir présidentiel au Brésil. L'annonce fait suite au vote hier des sénateurs en faveur de l'ouverture du procès en destitution de la dirigeante, qui est automatiquement remplacée pour une période de 180 jours maximum par celui qui était alors vice-président de la République, Michel Temer. Ce que beaucoup dénoncent comme un "coup d'état institutionnel" met fin à 13 ans de pouvoir de la gauche au Brésil. Vendredi dernier, le Cercle des Volontaires recevait le journaliste brésilien alternatif Pepe Escobar afin qu'il nous livre son analyse sur des événements pas forcément faciles à appréhender vus de France.

http://www.cercledesvolontaires.fr

vendredi, 13 mai 2016

USA : fomenter un « golpe » institutionnel au Brésil pour tenter de casser les Brics

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USA : fomenter un « golpe » institutionnel au Brésil pour tenter de casser les Brics

Ex: http://www.leblancetlenoir.com 

Le foutoir continue et s'amplifie même, au Brésil, où la présidente élue, Dilma Rousseff est sous le coup d'une destitution pour un motif mineur : débits budgétaires reportés d'une année sur l'autre, pour pouvoir annoncer un déficit inférieur. Un processus utilisé régulièrement par tous les partis au pouvoir. Les députés ont voté à une large majorité la demande de destitution. Ces parlementaires « golpistes » qui se sont prononcés pour la destitution sont aussi clairs qu'un élu des Haut-de-Seine ! Beaucoup ont gamellé auprès de Petrobras, machine à sous généreuse, d'autres sont poursuivis pour crimes et corruption…Au total, 60 % des 594 membres du Congrès du Brésil font face à des accusations graves comme corruption, fraude électorale, déforestation illégale, enlèvements et homicides. Quant à leur chef de file, le président de la chambre des députés Eduardo Cunha, il est lui-même mis en accusation par le Tribunal Suprême. Cette même Cour l'a écarté de ses fonctions pour avoir tenté d’entraver l’enquête sur les faits de corruption dont il est accusé ! C'est l'arroseur arrosé. Adversaire de Dilma Rousseff, il est l’homme qui avait déclenché « l'impeachment », en acceptant, en décembre, une demande de destitution de la présidente, une prérogative du chef du perchoir. Il a été remplacé par son vice-président Waldir Maranhao. Celui-ci a provoqué un retentissant coup de théâtre en annulant le vote de l'assemblée plénière des députés qui avaient approuvé le 17 avril la procédure de destitution de Dilma Rousseff.

Mais, nouveau coup de théatre, quelques heures plus tard, le président du Sénat Renan Calheiros a ordonné dans l'après-midi la poursuite de la procédure, ignorant la décision "intempestive" de suspension prise quelques heures plus tôt par le président par Waldir Mananhao le président intérim du Congrès des députés...lui-même revenu sur sa décision à la suite de pressions puissantes et multiples ! Quant on parle de foutoir, c'est un terme encore bien faible… Le sénat va donc, dès aujourd'hui "destituer" la présidente.

Le coup d'état « non violent » a donc repris pour destituer une présidente démocratiquement élu, et installer un des politiciens les plus corrompus – qui, d’une façon qui ne doit rien au hasard – se trouvent être préféré par l'establishment politique étasunien, bafouant ainsi la démocratie et les 54 millions de personnes qui ont réélu la première femme présidente du Brésil, il y a seulement 18 mois. La personne que les oligarques brésiliens et leurs organes de presse tentent d'installer en tant que président : le vice-président Michael Temer est l’incarnation de la contamination par la corruption au service des oligarques. Il est profondément impopulaire.

Deux faces d’un même pays s’affrontent par partis interposés, le Brésil des riches et celui des pauvres. Il s'agit bien de manœuvres de renversement illégal d'un pouvoir élu démocratiquement. Il est mené par l'opposition de droite : la droite politique qui veut échapper aux condamnations judiciaires et revenir aux affaires ; et la droite judiciaire qui utilise les enquêtes et leur médiatisation de façon partisane et en violant au passage les libertés publiques. Que des millions de personnes appuient ce coup d'État dans la rue n'y change rien. D'autres l'avaient fait avant eux il y a 50 ans, lorsqu'un coup d'Etat militaire avait été acclamé par des millions de Brésiliens, la presse, et la majorité de la classe politique. La dictature a duré 21 ans. Et certains en rêvent de nouveau.

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La bourgeoisie brésilienne ne se satisfait pas de sa condition de classe dominante. Elle exige des conditions qui lui permettent d'exploiter sans entrave la force de travail dont elle dispose : les plus pauvres, les sans-terres. Et les classes moyennes sont exaspérées non pas parce que leur niveau de vie se dégrade mais parce qu'elles voient les plus démunis gagner un peu plus de droits ! Cette pseudo élite ne reconnaît le principe de majorité que lorsqu’il répond à ses intérêts. Les banksters tout comme la bourse jouent à fond la destitution de la présidente de gauche (quelle horreur !). BNP-Paribas pense d'ailleurs qu'il est "temps de redevenir positif sur les perspectives économiques du Brésil...à condition que le vice-président Michel Temer "réussisse à réunir une équipe solid et à obtenir le soutien d'une partie du congrès pour prendre des mesures certes impopulaires mais au combien nécéssaire". Même des banques françaises jouent contre la présidente élue. Insupportable ingérence.

Voilà la conspiration qui veut foutre en l'air Dilma Rousseff. Certes le Parti des Travailleur a trahi sa promesse d'être un parti "propre", "éthique". Il s'est fondu dans le système, en partie pour mener des politiques d'inclusion que rejetait l'écrasante majorité de la classe politique (qu'il lui a fallu acheter), en partie parce que des politiciens du PT ont profité de l'exercice du pouvoir pour s'enrichir personnellement. Certes Dilma gouverne peu et mal. Sous la pression de la crise économique résultant de la chute des prix des matières premières dont le Brésil est un grand pourvoyeur mondial, elle a dû renoncé à mener des politiques sociales et de croissance. Mais ce ne sont pas des raisons valides pour faire démettre une présidente élue démocratiquement.

L'objectif des « golpistes » est de s'attaquer à la souveraineté populaire, exprimée par le vote et de la mettre sous la tutelle de la magistrature dont les membres, non élus et protégés de tout contrôle social, sont engagés dans un programme de changements rétrogrades qui ne sont pas exprimés. Contre la gauche – qu'ils vomissent – tout leur est bon, y compris un putsch militaire.

Mais derrière ces basses manoeuvres - que l'on retrouve aussi au Vénézuela - on devine les sales pattes des officines secrètes – CIA entre autres - qui magouillent sournoisement pour imposer la politique de Washington. A travers le Brésil, ce qui est visé, c'est l'alliance économique des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Car quelle meilleure façon de contrecarrer les actions réussies de cette alliance qui ose se dresser face à « l'Empire » que de placer au Brésil un gouvernant oligarchique à la botte des intérêts étasuniens ?

Bonne ambiance pour les J.O. !

http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/u...

samedi, 02 janvier 2016

Dilma Roussef remise en selle

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Dilma Rousseff remise en selle

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Nous avons signalé ici comment la possible destitution de la présidente brésilienne Dilma Roussef serait préjudiciable, non seulement à celle-ci, mais pour le Brics. Le Brésil, sans être une pièce absolument maitresse de cette organisme, y jouera un rôle important. Il étendra à toute l'Amérique Latine les multiples accords en cours de mise en place entre la Russie et la Chine au sein de cette structure essentielle au remodelage des équilibres géopolitiques mondiaux.
 
Personnellement Dilma Roussef y avait pris des initiatives intéressantes, telles que la mise en place d'un Internet mondial indépendant des Etats-Unis. Inutile donc de dire qu'elle était devenue l'ennemi à abattre pour les intérêts américano-brésiliens très puissants au Brésil et directement soutenus par les agences américaines.

Dilma Roussef avait malheureusement paru renoncer à s'appuyer plus encore que son prédécesseur Lula, sur les classes populaires, en défendant leurs intérêts face aux oligarchies brésiliennes. Elle avait cédé aux multiples pressions « néo-libérales » l'incitant à adopter la politique de restrictions des dépenses publiques imposées par le FMI. Elle avait personnellement pris aussi de grands risques en faisant appel à des hommes politiques douteux, ce qui avait pu la faire taxer elle-même de corruption, notamment dans le scandale dit de  Petrobras.

Une procédure de destitution à son égard avait été lancée, évidemment soutenue par divers corps administratifs et judiciaires ayant toujours représenté les intérêts nord-américains. D'importantes manifestations populaires se sont produites en faveur de son départ, certes encouragées par les diverses CIA dans le cadre d'une procédure de « regime change » bien rodée, mais illustrant aussi le discrédit qu'elle avait atteint auprès de ses électeurs.

Aujourd'hui cependant, Dilma Roussef paraît en voie de reconstruire son autorité.55 000 personnes ont assisté tout récemment à São Paulo à un rassemblement opposé à la destitution, organisé par diverses organisations sociales populaires et des syndicats. Elles manifestaient contre le processus de destitution mais sommaient en même temps Dilma Roussef de changer la politique économique de son gouvernement.

Dans le même temps, à la suite de procédures complexes incompréhensibles pour un observateur non brésilien, le 16 décembre, la Cour suprême du Brésil a commencé à statuer sur le processus de destitution. Le vote final a eu lieu le lendemain, annulant la procédure de destitution adoptée contre Dilma et par conséquent décidant que toutes les procédures de destitution devront être reprise à la base, les juges ayant estimé que celle lancée contre elle contenait des irrégularités. Une nouvelle décision devrait intervenir au début de 2016.

Retour à une politique social-démocrate à la mode brésilienne

Sans attendre, elle a décidé de mettre en place de nouvelles politiques économiques, mieux à même de répondre aux légitimes exigences de son électorat populaire. Elle vient de désigner l'actuel ministre du Plan Nelson Barbosa pour remplacer l'impopulaire ministre des Finances Joaquim Levy

Levy, un économiste néolibéral et un ancien employé de George Soros, avait appliqué des politiques d'austérité sévères, à l'opposé des promesses de Dilma Roussef pendant sa campagne. Ces politiques incluaient, entre autres, des coupes dans les investissements publics – en particulier dans les infrastructures – et des augmentations des factures d'électricité.

Barbosa pour sa part est vu comme un économiste keynésien favorable à des interventions de l'Etat en faveur des services publics et du monde du travail. Il ne s'agira pas d'un retour à une social-démocratie véritablement sociale, mais un effort en ce sens devrait être entrepris. Les lobbies financiers et diplomatiques sous contrôle de Washington se déchaineront à nouveau – d'autant plus que le retour de Dilma Roussef sera vu dans le reste du monde comme un retour du Brésil au sein du Brics.

Ce sera à ce dernier d'apporter au Brésil les nouvelles perspectives en termes d'investissement et de financement dont bénéficient dorénavant ses membres, Elles seront indispensables au Brésil pour lui permettre de lutter contre les offensives du FMI et de la Banque mondiale sous contrôle américain.

* Pour plus de détail, voir http://gianalytics.org/en/243-a-new-path-for-brazil-s-gov...

 

 

samedi, 01 novembre 2014

Soros and CIA Suffer Huge Defeat in Brazil

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Wayne MADSEN
Strategic-Culture.org

Soros and CIA Suffer Huge Defeat in Brazil

The Central Intelligence Agency and its George Soros-funded «democracy manipulators» in Brazil suffered a major defeat with the re-election as president of Brazil of Workers’ Party standard bearer and ex-Marxist guerrilla Dilma Rouseff. In the hours prior to Rousseff’s handy re-election, the corporate Western media was still reporting that the election was «too close to call» even as exit polling indicated that Rousseff would trounce her CIA- and Soros-backed conservative opponent Aecio Neves by at least 2 percentage points. The New York Times, Globe and Mail, Reuters, and other corporate media outlets were obviously disappointed by Rousseff’s victory, with many of these pro-Wall Street contrivances that masquerade as journalistic enterprises referring to Neves as a «centrist» who «narrowly» lost to Rousseff. 

The Associated Press wistfully wrote, «There are not enough outstanding votes left to be counted to allow her [Rousseff] rival [Neves] to catch up with her». And Alberto Ramos, Goldman Sachs’s chief economist for Latin America, warned that Rousseff should abandon her policies that help Brazil’s poor or «market confidence» in Brazil will continue to suffer. Bloomberg News predicted the value of Brazil’s real currency would continue to be weakened with Rousseff’s win and when the markets opened on October 27, Bloomberg’s wishes were realized. The Financial Times of London happily reported that the real slumped 3.1 percent in value against the U.S. dollar and that its performance was worse than that of the Mozambican metical, which also was deflated by the global vulture bankers after the long-governing leftist Mozambique Liberation Front (FRELIMO) won the election against the Soros- and banker-backed and CIA-created Mozambique National Resistance (RENAMO). For the democracy manipulators of Soros and the CIA, the election news from the Lusophone capitals of Brasilia and Maputo was hardly encouraging.

The «usual suspects,» Goldman Sachs, Bloomberg, and The New York Times, all wailed in anger over Rousseff’s decisive win over Neves. The neo-conservative Rupert Murdoch-owned Wall Street Journal lamented that Brazil had opted to stick with «statism,» which for the Wall Street vulture capitalists who worship the Journal as if it were a Talmudic scroll, is a blasphemy.

Neves was advised on economic policy during the campaign by Arminio Fraga Neto, a former executive for Soros’s Quantum hedge fund and on foreign policy by Rubens Barbosa, the senior director in the Sao Paulo office for former U.S. Secretary of State Madeleine Albright’s Albright Stonebridge Group (ASG).

The reaction of Wall Street and London to immediately devalue Brazil’s currency after Rousseff’s victory indicates the strategy of the global capitalists in dealing with Brazil. Undoubtedly, Brazil is to be subjected to the same type of economic warfare that has been meted out to Venezuela since the re-election victory last year of Venezuelan Socialist President Nicolas Maduro. Venezuela has been pressured by artificially-created shortages of basic commodities and foreign transaction problems as a result of Wall Street’s – and the CIA’s -- sabotage of the Venezuelan economy.

The CIA’s and Soros’s heavy interest in defeating Rousseff was aimed at derailing the emerging BRICS economic alliance of Brazil, Russia, India, China, and South Africa that threatens to weaken the domination that global bankers and their inherently corrupt World Bank and International Monetary Fund (IMF) contrivances wield over the world economy. The bankers and their CIA centurions believed that with Neves or Marina Silva, a Green Party operative groomed by Soros, in charge, Brazil would withdraw from BRICS and re-enter the global banker community with Brazilian state assets such as the Petrobras oil company being sold off in a «fire sale». Soros and his CIA friends failed to understand that Brazil’s poor owe their relative new social standing to the state-led economic policies of Rousseff and before her, those of Workers’ Party icon Luiz Inácio Lula da Silva.

With Rousseff now re-elected, the BRICS will continue to develop the New Development Bank (NDB) and its $100 billion currency reserve arrangement (CRA), or currency basket, that member countries can loans draw from, thus weaning themselves away from the Western political controls of the World Bank and IMF. Rousseff’s re-election will also permit BRICS, which faced losing Brazil as a member had Rousseff lost the election, to expand its membership base. 

Argentina, which has faced a concerted economic campaign from New York vulture capitalist, right-winger, and committed Zionist Paul Singer to seize Argentine assets, has expressed a strong interest in joining BRICS. Argentine Foreign Minister Héctor Timerman has stated that Argentine intends to join BRICS and recent trade agreements between Argentina on one hand, and China, Russia, and India, on the other, indicate that Argentine would be welcome in the anti-U.S. «club» of emerging economic powerhouses. Iran, Indonesia, and Egypt have also expressed an interest in joining BRICS. Indonesia’s new president Joko Widodo is a member of the party of former president Megawati Sukarnoputri, the daughter of President Sukarno, ousted by the CIA in a bloody 1965 coup d’état aided and abetted by President Barack Obama’s Indonesian stepfather Lolo Soetoro and his USAID/CIA mother Ann Dunham Soetoro. Indonesia’s Sukarnoist foreign policy makes its alliance with BRICS a natural alignment. 

The interventionist forces of the CIA and Soros will now look to obtain a consolation electoral victory in Latin America in order to apply pressure on both Brazil and Argentina. Uruguay’s president José «Pepe» Mujica, a former Marxist Tupamaro guerrilla, is barred from running for re-election and his Broad Front’s standard bearer is his predecessor Tabare Vasquez. Winning 45 percent of the vote in the first round election on October 26, the same day of Brazil’s election, Vasquez is now forced into a run-off with right-wing National Party presidential candidate Luis Lacalle Pou, the son of former Uruguayan conservative president Lacalle Herrera, who placed Uruguay under the economic control of the World Bank and IMF. Just as the CIA banked on Neves, the grandson of Brazil’s former elected president Tancredo Neves, who died from a suspicious ailment just prior to being sworn in as president in 1985, the CIA and Soros are now placing their bets on Pou to defeat Vasquez to be able to brag that Latin America’s progressive base of nations is not permanent. Pedro Bordaberry, the third place finisher in Uruguay, who has now endorsed Pou in the same manner that the Soros-financed Silva endorsed Neves in Brazil after losing the first round, is the son of the brutal CIA-installed Uruguayan dictator Juan Maria Bordaberry, arrested in 2005 for ordering the assassination of two Uruguayan legislators.

Ironically, Vasquez, who like Mujica, favors legalization and government regulation of marijuana sales is facing opposition from his Soros-financed opponent who is against marijuana legalization, citing nebulous and unfounded statistics on a rise in crime under the Broad Front presidencies. Soros is on record as favoring the legalization of marijuana. However, Soros compromises on his stance in countries like Uruguay where his and the CIA’s interests dictate opposition to marijuana legalization.

In Brazil and Uruguay, the CIA- and Soros-backed candidates and their major supporters represent reactionary forces who wish to turn Latin America’s clock back to the days of fascist rule. The Brazilian election threw a spanner in the CIA’s and Soros’s works. The November 30 Uruguayan run-off will provide the deadly duo of the CIA’s John Brennan and George Soros with another opportunity to place a roadblock not only in Latin America’s steady march toward steady progressive rule but also in the plans of the BRICS alliance to expand into a permanent economic and political force to challenge the neo-imperialism of the Washington-London-Brussels-Israeli true «axis of evil».




Republishing is welcomed with reference to Strategic Culture Foundation on-line journal www.strategic-culture.org.

dimanche, 20 octobre 2013

Brazilië schrijft geschiedenis op Algemene Vergadering VN

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Brazilië schrijft geschiedenis op Algemene Vergadering VN

door Lode Vanoost

Ex: http://www.uitpers.be

 

Er was nauwelijks aandacht voor de Algemene Vergadering van de VN. Toch werd daar een en ander gezegd dat verdient nader bekeken te worden. Onder anderen de Braziliaanse en de Amerikaanse presidenten zeiden er enkele zeer merkwaardige dingen.

De Braziliaanse president Dilma Rousseff had in de weken voor de Algemene Vergadering van de VN duidelijk gemaakt dat er een aantal dingen waren gebeurd die zij ten strengste veroordeelde. Zo bleek uit de onthullingen van Edward Snowden dat de NSA zowat alle communicatie van het Braziliaanse petroleumbedrijf Petrobras bespioneerde, enkele dagen later bleek de Britse inlichtingendienst GCHQ hetzelfde te hebben gedaan.

Petrobras is niet bepaald een terroristische organisatie. Het is echter wel een geduchte concurrent van Amerikaanse en Britse petroleumbedrijven. Met andere woorden, de NSA deed hier aan economische spionage. Alsof dat nog niet erg genoeg was, bleek dat de NSA ook alle interne e-mails van de Braziliaanse president met haar staf al jarenlang afluisterde.

Rousseff zegde een gepland staatsbezoek aan de VS af. Een aantal grote handelsovereenkomsten, waaronder de aankoop van militair materiaal, die tijdens dat bezoek plechtig zouden worden ondertekend, werden uitgesteld. Zelfs na een persoonlijk gesprek van 20 minuten met president Obama kwam Rousseff niet op haar beslissing terug.

Dilma Rousseff houdt voet bij stuk

Wie dacht dat zij op de Algemene Vergadering een en ander met omfloerste bewoordingen zou omschrijven, vergiste zich. In haar toespraak nam de president geen blad voor de mond. De volledige toespraak vind je in de YouTube-link hieronder. Een uittreksel: "Wat we hier voor ons hebben is een ernstig geval van schending van de mensenrechten en burgerrechten, een geval van een invasie en beroving van vertrouwelijke geheime informatie, die commerciële activiteiten betreft. Bovenal is dit een geval van minachting voor de nationale soevereiniteit van mijn land. Wij hebben de Amerikaanse regering ons protest laten weten en eisen verklaringen, excuses en garanties dat dergelijke daden of procedures niet meer zullen voorkomen. Vriendschappelijke regeringen en maatschappijen die oprechte strategische partnerschappen willen opbouwen, zoals in ons geval, kunnen onmogelijk toelaten dat aan de gang zijnde illegale acties doorgaan alsof dat de gewone gang van zaken is. Deze acties zijn totaal onaanvaardbaar."

Even later kwam ze in haar toespraak met een voorstel om het internet op internationaal niveau te reguleren op basis van vijf principes: "Brazilië zal een aantal voorstellen op tafel leggen om een multilateraal civiel kader te creëren voor internetbestuur en –gebruik, evenals beheersstructuren die effectieve bescherming van data en informatie garanderen, die over het internet circuleren. We moeten een aantal multilaterale mechanismes opstellen voor het World Wide Web, mechanismen die in staat zijn een aantal principes concreet te realizeren.”
  

Het eerste principe is dat van vrijheid van meningsuiting, de privacy van personen en het respect voor de mensenrechten.


Principe twee is democratisch bestuur, multilateraal en transparant, uitgeoefend met een gevoel voor openheid, dat tevens collectieve creativiteit stimuleert en participatie van de maatschappij, de overheid en de privésector.
  

Ten derde geldt het principe van universaliteit dat zowel sociale als menselijke ontwikkeling verzekert, evenals de totstandkoming van inclusieve, niet discriminerende maatschappijen.
  

Het vierde principe is dat van culturele verscheidenheid, zonder enige dwangmatige oplegging van geloof, gewoontes of waarden.
  

Principe nummer vijf is dat van de neutraliteit van het internet door middel van het afspreken van technische en ethische criteria, die het onaanvaardbaar maken dat politieke, commerciële of religieuze argumenten, voor welke reden dan ook,  daar een beperking op leggen/

Historisch precedent

De president van één van de grootste nieuwe economieën ter wereld zegt openlijk in de Algemene Vergadering van de VN dat de VS de soevereiniteit van andere landen schendt – de staatssoevereinitieit is één van de basisprincipes van het VN-Handvest. Bovendien is zij de president van het machtigste land van Latijns-Amerika, de traditionele achtertuin van de VS. Dit is met andere woorden ongezien in de geschiedenis van de VN.

Toevallig of niet, na haar toespraak volgde die van president Obama. Die wijdde geen woord aan de beschuldigingen van zijn Braziliaanse collega. Wat hij wel zei was daarom niet minder verbijsterend. De volledige toespraak is nog niet verkrijgbaar Een uittreksel: "De Verenigde Staten van Amerika staan klaar om alle bestanddelen van hun macht in te zetten, waaronder militaire kracht, om onze kernbelangen in de regio veilig te stellen. We zullen externe agressie tegen onze bondgenoten en partners beantwoorden, zoals we dat in de Golfoorlog deden. Wij zullen de vrije toegankelijkheid voor de wereld van energie uit de regio verzekeren."

Kort samengevat komt dit er op neer dat hij verklaart dat de VS eender wat zal doen om de natuurlijke hulpbronnen waar ook ter wereld als zijn eigendom te beschouwen.  Dat de VS militair zijn wil zal blijven opleggen wordt bevestgd door de laatste drone-aanvallen in Jemen en Pakistan, die onverminderd doorgaan.

Hij bevestigt bovendien wat toentertijd door zowat alle tegenstanders werd gezegd maar door de VS werd ontkend, namelijk dat de Golfoorlog wel degelijk om olie ging. Over het grootste spionageschandaal van de laatste vijftig jaar zegt hij verder bijna niets. Hij weerlegt niet eens de beschuldigingen van de Braziliaanse president.

Dreigen met geweld als enige optie

Het concrete buitenlandse beleid van zijn voorgangers verschilt amper van het zijne, maar geen van hen heeft ooit zo openlijk geformuleerd als deze Amerikaans president dat de VS zich het recht toeëigent om unilateraal waar ook ter wereld zijn wil hardhandig op te leggen.

Dat is enerzijds zeer verontrustend, anderzijds betekent dit dat de VS er niet meer in slaagt de wereld zijn wil op te leggen op een manier die toespraken als die van Brazilië voorkomt. De tijd dat de VS met geld, chantage of militaire bedreiging landen in het rijtje kon houden is voorbij.  

Een multipolaire economische wereldorde kondigt zich aan. De cruciale vraag is hoe de VS daar zal mee omgaan. De VS mag dan zijn politieke en economische overmacht kwijt zijn, het blijft het land met het machtigste militaire apparaat ter wereld. Dat apparaat kan nog lelijk huishouden, zeker als het zich in een hoek gedrumd voelt.

De toespraak van de Braziliaanse president wordt in de westerse massamedia nauwelijks besproken. In de rest van de wereld weet men ondertussen beter. Dit voorbeeld zal navolging krijgen.

 

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=3_hzgIyz4X0
Lode Vanoost schreef dit artikel voor www.dewereldmorgen.be