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mercredi, 22 juin 2016

Il y a trente ans mourait Jorge Luis Borges

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Il y a trente ans mourait Jorge Luis Borges

Auran Derien, universitaire

Ex: http://metamag.fr

Il n’a jamais reçu le prix Nobel de littérature. Pourquoi ?

Ce 14 juin 2016, on s’est souvenu que Jorge Luis Borges est mort à Genève il y a trente ans (1986). La question qui a toujours perturbé ses plus fervents lecteurs fut de comprendre les raisons de son éviction du Prix Nobel alors qu’il a rédigé une œuvre substantielle. Il se pourrait que la raison ait été entrevue clairement par un auteur mexicain, Nikito Nipongo, dans un livre publié en 1985 aux éditions Oceano : “Perlas Japonesas”. Nous proposons à nos lecteurs de partager les réflexions de Nipongo.

Quel doit être le mérite d’un Nobel de littérature ?

Ce prix a été décerné à des auteurs admirables, comme à des nullités voire à des insignifiants que personne ne lit. Pourtant, Borges se plaignait chaque fois qu’il apprenait la nouvelle de son éviction. Par exemple, en 1979, le prix couronna un obscur poète grec. Borges se lamenta: « Oui, je sais que le prix Nobel est pour Odisseus Elytis. Je ne suis pas résigné. Je me sens plutôt soulagé. Je ne connais pas l’œuvre de ce poète mais je me réjouis de ce qu’il soit Grec.»

Il nous semble que, de la part de Borges, la position digne eût été de déclarer : «Le prix Nobel, je m’en fiche». Ce prix n’honore rien. Il est simplement accompagné d’une somme d’argent appréciable. Mais Borges avait-il vraiment besoin d’argent ? Il essaya de se moquer : « C’est étrange que moi qui suit du petit nombre de ceux qui se sont intéressés à la Scandinavie, qui l’aime bien, qui ai écrit sur elle, me sente repoussé par la Scandinavie». Et encore : «Cette région m’a intéressé depuis l’époque où mon père m’avait offert une version anglaise de la « Wolksunga Saga ». Cela me plut tant que je lui demandai une mythologie nordique».

A ce type de récriminations, Borges en a rajouté d’autres, comme lorsqu’il parla de son voyage au Chili et du bon accueil qu’on lui manifesta : «Je savais que je mettais en jeu le prix Nobel lorsque je me suis rendu au Chili et que le Président….Comment s’appelle-t-il? (le journaliste qui l’interroge lui souffle : “Pinochet”). Oui, Pinochet m’a décoré. J’apprécie beaucoup le Chili et j’ai compris que c’est la Nation Chilienne, mes lecteurs chiliens qui me décoraient»… Pourtant chacun savait que la mémoire de Borges était prodigieuse. Cette manière de présenter les choses, comme s’il ne se souvenait plus de l’exécuteur d’Allende, est assez attristante ; terminer en affirmant que c’est le peuple chilien, opprimé par les militaires aux ordres de Washington, qui l’a décoré, n’est pas plus reluisant…

Il lui était impossible d’oublier sa visite du 21 septembre 1976. Lorsqu’il se présenta au siège de la junte militaire, le Palais Diego Portales de Santiago, il s’adressa en ces termes à Pinochet : «C’est un honneur d’être reçu par vous, général ; en Argentine, Chili et Uruguay on a sauvé la liberté et l’ordre». Il avait aussi soutenu que «si on considère la guerre du Vietnam comme un élément de la guerre au bolchévisme, elle est totalement justifiée». On notera aussi sa sévérité à l’égard de l’écrivain espagnol Ramón María del Valle-Inclán (1866-1936) à propos duquel il affirma : «Il me semble que Valle-Inclan est vulgaire. De très mauvais goût. Comme personne, il devait être très désagréable.» Or, Ramón María del Valle-Inclán qui voyagea plusieurs fois en Amérique Latine et fut invité au Mexique, a publié en 1926 un livre remarquable, “Tirano Banderas”, premier roman mettant en scène un dictateur hispano-américain.

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Des considérations très étranges

La manière dont Borges a parlé de la langue est aussi une cause probable de refus du Nobel. L’auteur mexicain Nipongo propose plusieurs exemples :

– Dans le livre “Borges, el palabrista” (Ed.Letra Viva, Madrid, 1980), celui-ci explique : «L’Espagnol est une langue moche. On trouve des mots splendides dans presque toutes les langues. Par exemple “cauchemar”, “nightmare”, “alptraum”, “íncubo”. En espagnol on dit pesadilla, comme si vous disiez “petite lourdeur”. C’est idiot. Mais il nous faut accepter ce mot car nous n’en avons pas d’autres». Le jugement est trop rapide. Affirmer que c’est idiot d’utiliser le mot pesadilla prouve une certaine ignorance. Il suffit de consulter le vénérable dictionnaire du XVIIIème siècle, publié en 1737, pour apprendre que « Pesadilla » signifie quelque chose qui opprime le cœur, dont la cause se trouve dans un rêve qui afflige ou encore à cause d’un repas trop plantureux. Le mot pesadilla provient d’une ancienne expression mampesadilla qui décrivait, ironiquement, la main lourde qui pèse sur le cœur du dormeur et l’angoisse.

– Dans le même ouvrage, Borges se permet d’affirmer que l’Italien et l’Espagnol sont identiques. Il explique: « J’ai dit à Battiestesa qu’il avait commis une erreur en traduisant la Divine Comédie en Espagnol, car cela entretient la croyance que l’Italien et l’Espagnol sont deux langues distinctes. Alors que ce sont deux variantes très proches d’une même langue mère, le latin». Pourtant, les difficultés semblent multiples lorsqu’on entre dans les détails. Par exemple, une bière blonde se dira cerveza clara en espagnol et birra blonda en italien. Un jus d’orange, jugo de naranja en espagnol mais spremuta di arancia en Italien.

Bref, on se demande bien pourquoi il fallut traduire la Divine comédie de l’italien à l’espagnol, tant les deux langues sont en effet semblables…

Cela explique, selon notre auteur Mexicain, le refus du Nobel à Borges. Trente ans après, on se permettra d’y ajouter une autre raison. Pour faire désigner une personne comme prix Nobel ou comme lauréat du prix de la banque de Suède en mémoire d’Alfred Nobel, il existe toute une organisation de lobbying, c’est-à-dire en réalité une armée de maîtres chanteurs, de corrupteurs au service d’une coterie qui espère que le prix Nobel servira de locomotive à sa propagande. La personne qui obtient le prix est donc finalement sans importance, puisqu’elle sert de fanion ou d’étendard, en général, aux niaiseries occidentales. Borges était peut-être trop indépendant. Il savait que les sbires de Washington – Kissinger notamment – avaient organisé le coup d’État au Chili et en Argentine, mais peut-être n’avait-il pas compris que les médias qui éructaient contre le coup d’Etat étaient aussi à la solde des USA.

On sait désormais que le critère pour octroyer le prix Nobel est double : le lauréat doit être servile à l’égard des lobbys les plus puissants et en même temps utile, idéologiquement, à l’époque de la remise du prix. Borges n’a jamais rempli les deux conditions simultanément.

jeudi, 28 juillet 2011

Claves clasicas de la obra de Jorge Luis Borges

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CLAVES CLASICAS DE LA OBRA DE

JORGE LUIS BORGES

UN INTENTO POR DESENTRAÑAR CIERTAS CLAVES "CLASICAS" EN LA OBRA LITERARIA DEL ESCRITOR ARGENTINO, A PARTIR DE LAS CUALES APROXIMARNOS AL SER DE AMERICA Y DE LOS AMERICANOS.


 
CONSIDERAMOS UNA OPCIÓN VÁLIDA para acercarnos a la esencia de América, internarnos por el sendero de su literatura. En este contexto, dos aproximaciones complementarias se visualizan con perfecta nitidez, y que de manera convencional podemos denominar "urbana" y "telúrica", es decir, la visión de América desde la ciudad y desde su geografía potente. Entre los escritores que podríamos ubicar en la perspectiva "urbana", es decir, que miran América y el Mundo desde la ciudad, nos parecen dos buenos ejemplos Jorge Luis Borges y Manuel Mujica Laínez; a su vez, entre aquellos que prefieren situar si obra en el corazón geográfico de América, en la selva húmeda o en la fría serranía, destacan Gabriel García Márquez y Mario Vargas Llosa. Por cierto, esta dicotomía, como todas, es arbitraria y discutible. No obstante, nos parece sosteniblc, como expresión de aquellas fuerzas o mentalidades que, unas veces en pugna y otras en armonía, han contribuido a modelar la arquitectura de nuestra cultura americana.

En el presente artículo, nos centramos en la obra literaria de Jorge Luis Borges, desarrollando una hipótesis precisa, a saber: que en los escritos del argentino, viven claves del mundo clásico, entendido este como el universo de la cultura Greco-Romana, tributario a su vez del horizonte cultural de los pueblos indoeuropeos, y en consecuencia pre-cristiano y pre-moderno, o en otras palabras, tradicional.

Tales claves se plasmarían en las nociones que Borges tiene del tiempo, de la inmortalidad, del destino y del héroe.

A partir de tales claves, y de acuerdo a nuestra lectura –y no la de Borges necesariamente, quiza sólo un mero vehículo depositario de ideas fundamentales-, América representaría un tercer intento (después del original y del Romano-Germánico) para re-crear, en un medio más salvaje y despiadado que el europeo, un nuevo Mundo "Clásico". Para tal empresa, además, tales hombres. Los americanos vendrían a ser los últimos clásicos, los descendientes postreros de Ulises, los argonautas del más recóndito confín del mundo, arrojados por la marea a las inhóspitas playas americanas. Ellos son los últimos sobrevientos del mundo clásico, y por ende, del mundo tradicional, ajeno por completo a la modernidad. Partimos del supuesto, que la realidad parece confirmar y no desmentir, que en los tiempos que corren, de planetarizacion, nihilismo y desacralización, sólo en América puede fundarse un Nuevo Orden, Clásico y Tradicional, periclitada tal posibilidad en Europa hace media centuria. En otras palabras, el viejo espíritu premoderno (y en cierta medida postmoderno), al cual se unió el catolicismo en su mejor época (la del románico y del gótico, creaciones europeas, ajenas por completo al judaismo y por tanto al cristianismo), perviviría únicamente en nuestras tierras, y sólo en ellas cabría una re-fundación, un restablecimiento de un orden trascendente y una nueva emergencia del homo religiosus, el hombre resacralizado.

La idea que Borges tiene de la Historia y del tiempo constituye un fiel reflejo de la concepción solar del eterno retorno, y escapa por consiguiente de la concepción escatológica y lineal propia del Judaismo y del cristianimo. Especialmente nítido es lo anterior en "El inmortal", primera narración de su volumen titulado El Aleph. En ella, el tema de la vida eterna se presenta más como un infierno que una bienaventuranza: "Ser inmortal es baladí; menos el hombre, todas las criaturas lo son, pues ignoran la muerte; lo divino, lo terrible, lo incomprensible, es saberse inmortal. He notado que, pese a las religiones, esa convicción es rarísima. Israelitas, cristianos y musulmanes profesan la inmortalidad, pero la veneración que tributan al primer siglo prueba que sólo creen en él, ya que destinan todos los demás, en número infinito, a premiarlo o a castigarlo. Más razonable me parece la rueda de ciertas religiones del Indostán; en esa rueda, que no tiene principio ni fin, cada vida es efecto de la anterior y engendra la siguiente, pero ninguna determina el conjunto".


En la Ciudad de los Inmortales (imagen del cielo y del infierno quizá), todos sólo ansian morir. Finalmente, que si "existe un río cuyas aguas dan la inmortalidad, en alguna región habrá otro río cuyas aguas la borren". Pero el deseo de morir también implica el ansia por re-nacer, por recomenzar tras fundirse con el regazo terrenal. Ello es válido tanto en la escala cósmica como en la personal. Estamos aquí en el meollo de la concepción trágica de la vida, inherente al mundo griego y que posteriormente hacen suya Séneca y sus discípulos. En efecto, si la Historia no tien un fin, un sentido, tampoco hay un juicio postrero en el cual responder, ante un juez omnipotente y cuya sentencia es inapelable, por culpas originales. El hombre, en consecuencia, no debe atar a su cuello el pesado yugo del "consuelo metafísico".

La vida es por tanto un laberinto, cuyo centro jamás alcanzaremos ("insoportablemente soñé con un exiguo y nítido laberinto: en el centro había un cántaro; mis manos casi lo tocaban, mis ojos lo veían, pero tan intrincadas y perplejas eran las curvas que yo sabía que iba a morir antes de alcanzarlo"). Nótese que el agua (del río de la inmortalidad o del cántaro), que simboliza al bautismo, o la "salvación", es inalcanzable para Borges, escéptico y trágico.

En el relato al que aludimos, Borges llega a encontrarse (y a identificarse) con otro poeta ciego, nada menos que el propio Homero, uno de los trogloditas que habitan en la Ciudad de Los Inmortales. Ambos son uno solo, de la misma manera como Borges y su universo literario también se funden, al punto que éste resulta efectivamente vivido y es por lo tanto más real que la vida misma, cobra mayor consistencia que los acontecimientos cotidianos, Borges pretende quizá ser una imagen, reflejada en un espejo (otro símbolo al que recurre tan asiduamente como el laberinto), del propio Homero, a modo de un rapsoda contemporáneo que renueva con cierta ironía escéptica y fatalista (trágica en consecuencia) el mundo de los relatos fantásticos y mágicos, heroicos y donde el destino ha de cumplirse irremisi-blemente. Así, más allá de un interés objetivo por aquel mundo, que lo lleva a no ocultar su admiración por H.P. Lovecraft y E.A. Poe, hay en Borges una implicación subjetiva que creemos es producto de su concepción del tiempo y de la Historia. Borges, puesto que vive en tal Mundo, realmente se siente militando en las huestes de un caudillo normando en la batalla del puente de Stamford, en 1066, o como calígrafo en un arrabal de Bulaq, en el séptimo siglo de la Héjira, transcribiendo "con pausa caligrafía, en un idioma que he olvidado, en un alfabeto que ignoro, los siete viajes de Simbad y la historia de la ciudad de Bronce". La historia, entonces, asi como nuestra existencia, no tienen un sentido o una finalidad metafísicos, así como tampoco existe el pasado y el futuro, sino sólo un presente eterno, reflejo de múltiples existencias, que se superponen, superando el tiempo.

Que esta percepción es clásica y ajena al universo cristiano, pareciera tornarse aún más explícita en el símbolo del laberinto, al que ya aludíamos, que veladamente Borges opone al símbolo de la cruz: "Agustín había escrito que Jesús es la vía recta que nos salva del laberinto circular en que andan los impíos", escribe en su relato "Los teólogos"; Borges se sabe "impío", y de ahí que acepte adentrarse en el laberinto, en la Casa del Minotauro, sin esperanzas, pero también, reiteramos, sin remordimientos. Creemos ver aquí una posición familiar a la Escuela Estoica, trasuntándose una sugerente hilación, directa y sin interferencias judeo-cristianas, que se origina en el pretérito mundo Greco-Romano, de ahí hasta Séneca (depositario e interprete ya "intelectualizado" del mundo clásico) y finalmente al mismo Borges, es decir, desde la Roma hispánica hasta la América románica. Así, la rueda solar y la cruz cristiana conforman los polos de un enfrentamiento cósmico que Borges explicita cautelosamente: "Cayó la rueda ante la Cruz", escribe, pero nada en sus palabras nos hace pensar que tal derrota haya sido definitiva. Por lo demás, agrega: "En las cruces rúnicas los dos emblemas enemigos conviven entrelazados". Es decir en la cruz celta el mundo clásico y tradicional, representado por la rueda solar, encierra, como en un círculo mágico diseñado por el mismísimo Merlín, a las líneas perpendiculares de su enemiga mediterránea. No hay por tanto tal derrota, sino un repliegue, una inmersión hacia las capas profundas de nuestro inconsciente individual y colectivo, que cada cierto tiempo se manifiesta históricamente, visiblemente, usando una expresión de C.G. Jung, como explosiones de "Wotanismo".

América se presenta a su vez como un mundo en creación, indómito, cuya naturaleza es a tal punto poderosa que empequeñece al hombre (ver CIUDAD DE LOS CÉSARES N° 13, entrevista a Miguel Serrano). En este medio, los nuevos Argonautas, los últimos descendientes de Ulises, arrojados a las playas de la "Terra Australis Incógnita", combaten con denuedo, intentando forjar un Nuevo Mundo que, si somos fieles a nuestro origen, no debería ser sino una recreación del Mundo más antiguo entre los mundos antiguos. No está demás precisar que tal combate, por el momento, no es sino personal o a lo más grupal, en un esfuerzo por hacer "rectangular" nuestra Alma, como nos pediría Nietzsche, y no una tarea de masas, dada la contingencia epocal que atravesamos.

En este contexto, Borges parece obsesionado con la imagen trágica de los descendientes de nórdicos o europeos septentrionales, que se ven devorados, subsumidos por el mundo indígena y telúrico de América, perdiendo casi por completo todo rasgo de la cultura de sus ancestros, todo gesto civilizado. Tal ocurre con el destino de los hermanos "Nelson", protagonistas del cuento "La intrusa": "En Turdera los llamaban "los Nilsen". El párroco me dijo que su predecesor recordaba, no sin sorpresa, haber visto en la casa de esa gente una gastada Biblia de tapas negras, con caracteres góticos; en las últimas páginas entrevió nombre y fechas manuscritas. Era el único libro que había en la casa. La azarosa crónica de los Nilsen, perdida como todo se perderá". La misma imagen simbólica de la Biblia que trajeron los olvidados antepasados y que nadie entiende, aparece en el magnífico relato "El Evangelio según Marcos", de sobrecogedor final. El relato se sitúa en una estancia hacia 1928. En ella viven los "Cutres" apellido con reminiscencias germánicas. Se trata del capataz y de su familia: "Los Cutres eran tres: el padre, el hijo, que era singularmente tosco, y una muchacha de incierta paternidad. Eran altos, fuertes, huesudos, de pelo que tiraba a rojizo, y de caras aindiadas. Casi no hablaban. La mujer del capataz había muerto hace años". A la estancia, llega en plan de vacaciones un estudiante eterno de medicina, proveniente de Buenos Aires, que "veneraba a Francia pero menospreciaba a los franceses; tenía en poco a los americanos, pero aprobaba el hecho que hubiera rascacielos en Buenos Aires". Los Cutres eran analfabetos, primordiales y sombríos. El huésped, explorando la casa de aquellos, se topa un día con una Biblia en Inglés: "En las páginas finales los Guthrie –tal era su nombre genuino- habían dejada escrita su historia. Eran oriundos de Inverness, habían arribado a este continente sin duda como peones, a principios del siglo diecinueve, y se habían cruzado con indios. La crónica cesaba hacia mil ochocientos setenta y tantos; ya no sabían escribir. Al cabo de unas pocas generaciones habían olvidado el inglés: el castellano (...) les daba trabajo". El visitante hojeó el volumen y se topó con el Evangelio según Marcos, que comienza a leer a los Cutres más por afán literario que proselitista. Trabajosamente, intenta explicarles quién fue Cristo, por qué murió, como murió y qué es el infierno; así transcurren los días. En las últimas líneas del relato, el visitante, aterrorizado y aturdido, alcanza a comprender que para "salvarse", los Cutres han decidido crucificarlo igual que a ese extraño personaje llamado Cristo, mientras los elementos se desatan con la lluvia, la tormenta y el río desbordado.

En América, entonces, los descendientes de los olvidados celtas, remontando la rueda hacia atrás, se han descristianizado, y las viejas e incomprensibles Biblias góticas olvidados en un rincón polvoriento.

En Borges, también está presente la lucha permanente que libran en América el mundo de la ciudad y el mundo de la naturaleza, que alternativamente se entremezclan y se repelen. Presenciamos el entrechocar bullente del universo americano urbano, por lo general pegado al litoral, con su espalda protegida por el Océano, a modo de cordón umbilical que lo une a la "civilización", y el universo americano agreste y feraz, selvático, exuberante e imponente, que termina por infiltrarse en la ciudad o en la parodia o fallida imitación de la ciudad, como en el mundo de García Márquez.

Ambos mundos están presentes en Borges, pero desde la perspectiva del primero, de la ciudad: "Yo creí, durante años, haberme criado en un suburbio de Buenos Aires, un suburbio de calles aventuradas y de ocasos visibles. Lo cierto es que me crié en un jardín, detrás de una verja con lanzas, y en una biblioteca de ilimitados libros ingleses. Palermo del cuchillo y de la guitarra andaba (me aseguran) por las esquinas, pero quienes poblaron mis mañanas y dieron agradable horror a mis noches fueron el bucanero ciego de Stevenson, agonizando bajo las patas de los caballos, y el traidor que abandonó a su amigo en la luna y el viajero del tiempo, que trajo del porvenir una flor marchita, y un genio encarcelado durante siglos en el cántaro salomónico y el profeta velado del Jorasán que detrás de las piedras y de la seda ocultaba la lepra. ¿Qué había, mientras tanto, del otro lado de la verja con lanzas? ¿Qué destinos vernáculos y violentos fueron cumpliéndose a unos pasos de mí en el turbio almacén o en el azaroso baldío?".

América es también un país "nuevo", y por tanto, epopéyico, mitológico, saturado de historia heroica y trágica: "Yo afirmo –sin remilgado temor a un novelero amor de la paradoja- que solamente los países nuevos tienen pasado; es decir, recuerdo autobiográfico de él; es decir, tiene historia viva. Si el tiempo es sucesión, debemos reconocer que donde densidad mayor hay de hechos, más tiempo corre y que el más caudaloso es el de este inconsecuente lado del mundo. La conquista y colonización de estos reinos –cuatro fortines temerosos de barro prendidos en la costa y vigilados por el pendiente horizonte, arco disparador de malones- fueron de tan efímera operación que un abuelo mío, en 1872, pudo comandar la última batalla de importancia contra los indios, realizando, después de la mitad del siglo diecinueve, obra conquistadora del dieciséis".

Finalmente, en la figura del héroe y de su destino fatal, al que es imposible escapar, y donde antes que el libre albedrío pareciera imponerse la impronta de Edipo, percibimos arquetipos tradicionales que en Borges son tema recurrente. En este punto, el escritor argentino piensa y escribe como un discípulo de Sófocles (en palabras de dos autoras chilenas. "El destino, la Moira o Parca, es un poder que ordena lo que tiene que ser y lo que debe ser, es decir también lo justo. Por ello, es también amo de los dioses, quienes no pueden transgredirlo intentando salirse de sus límites". Nota al Canto VI de la Ilíada, Gabriela Andrade y María Luisa Vial).

A cada hombre, entonces, le espera su destino, tejido por las diosas, a veces incluso para toda una estirpe. En el universo literario de Borges, ello tiene validez tanto para el compadrito que cae acuchillado en un sórdido arrabal bonaerense a principio de siglo, como al gaucho que finalmente se encuentra, bajo la luna que ilumina la vastedad de la pampa, con su enemigo de toda la vida, o al caudillo normando que cae atravesado por una lanza en las frías playas de Bretaña. Por lo demás, la misma noción del héroe se entrelaza con la del destino. No debemos olvidar que el héroe es aquel fiel a la palabra empeñada y que en consecuencia enfrenta su destino. En tal perspectiva, entendemos a cabalidad la siguiente frase de Borges: "Cualquier destino, por largo y complicado que sea, consta en realidad de un solo momento: el momento en que el hombre sabe para siempre quien es".


ANDRÓNICO*




*Pseudónimo de Juan Andrés Orrego Acuña. Publicado en CIUDAD DE LOS CÉSARES N° 17, Enero/Febrero de 1991.