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jeudi, 26 novembre 2015

Réflexions sur la géopolitique et l’histoire du bassin oriental de la Méditerranée

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Robert Steuckers :
Réflexions sur la géopolitique et l’histoire du bassin oriental de la Méditerranée

Dérives multiples en marge de la crise grecque

La crise grecque est majoritairement perçue comme une crise économique et monétaire, détachée de tout contexte historique et géopolitique. Les technocrates et les économistes, généralement des bricoleurs sans vision ni jugeote, englués dans un présentisme infécond, n’ont nullement réfléchi à la nécessité, pour l’Europe, de se maintenir solidement dans cet espace est-méditerranéen, dont la maîtrise lui assure la paix. Sans présence forte dans cet espace, l’Europe est déforcée. Ce raisonnement historique est pourtant établi : les croisades, l’intervention aragonaise en Grèce au 14ème siècle (avec la caste guerrière des Almogavares), etc. montrent clairement que ce fut toujours une nécessité vitale d’ancrer une présence européenne dans cet archipel hellénique, menacé par les faits turc et musulman. L’absence de mémoire historique,entretenue par les tenants de nos technocraties banquières et économistes, a fait oublier cette vérité incontournable de notre histoire : la gestion désastreuse de la crise grecque le montre à l’envi.

Erdogan, Toynbee et la dynamique turque

La puissance régionale majeure dans cet espace est aujourd’hui la Turquie d’Erdogan, même si toute puissance véritable, de nos jours, est tributaire, là-bas, de la volonté américaine, dont l’instrument est la flotte qui croise dans les eaux de la Grande Bleue. Trop peu nombreux sont les décideurs européens qui comprennent les ressorts anciens de la dynamique turque dans cette région, qui donne accès à la Mer Noire, aux terres noires d’Ukraine, au Danube, au Caucase, au Nil (et donc au cœur de l’Afrique orientale), à la Mer Rouge et au commerce avec les Indes. Comprendre la géopolitique à l’œuvre depuis toujours, dans ce point névralgique du globe, même avant toute présence turque, est un impératif de lucidité politique. Nous avons derrière nous sept siècles de confrontation avec le fait turc-ottoman mais c’est plutôt dans l’histoire antique qu’il convient de découvrir comment, dans la région, le territoire en lui-même confère un pouvoir, réel ou potentiel, à qui l’occupe. C’est le byzantinologue Arnold J. Toynbee, directeur et fondateur du « Royal Institute of International Affairs » (RIIA), et par là même inspirateur de bon nombre de stratégies britanniques (puis américaines), qui a explicité de la manière la plus claire cette dynamique que pas un responsable européen à haut niveau ne devrait perdre de vue : la domination de l’antique Bithynie, petit territoire situé juste au-delà du Bosphore en terre anatolienne, permet, s’il y a impulsion adéquate, s’il y a « response » correcte au « challenge » de la territorialité bithynienne (pour reprendre le vocabulaire de Toynbee), la double maîtrise de l’Egée et de la Mer Noire. Rome devient maîtresse de ces deux espaces maritimes après s’être assurée du contrôle de la Bithynie (au prix des vertus de César, insinuaient les méchantes langues romaines…). Plus tard, cette Bithynie deviendra le territoire initial du clan d’Osman (ou Othman) qui nous lèguera le terme d’« ottoman ».

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Une Grèce antique pontique et méditerranéenne

On parle souvent de manière figée de la civilisation grecque antique, en faisant du classicisme non dynamique à la manière des cuistres, en imaginant une Grèce limitée tantôt à l’aréopage d’Athènes tantôt au gymnase de Sparte, tantôt aux syllogismes de ses philosophes ou à la géométrie de ses mathématiciens, une Grèce comme un îlot isolé de son environnement méditerranéen et pontique. Le point névralgique de cette civilisation, bien plus complexe et bien plus riche que les petits professeurs classicistes ne l’imaginaient, était le Bosphore, clef de l’ensemble maritime Egée/Pont Euxin. Le Bosphore liait la Grèce égéenne à la Mer Noire, la Crimée et l’Ukraine, d’où lui venait son blé et, pour une bonne part, son bois et ses gardes scythes, qui assuraient la police à Athènes. La civilisation hellénique est donc un ensemble méditerranéen et pontique, mêlant divers peuples, de souches européennes et non européennes, en une synthèse vivante, où les arrière-pays balkaniques, les Thraces et les Scythes, branchés sur l’Europe du Nord finno-ougrienne via les fleuves russes, ne sont nullement absents. L’espace hellénique, la future Romania d’Orient hellénophone, l’univers byzantin possèdent donc une dimension pontique et l’archipel proprement hellénique est la pointe avancée de ce complexe balkano-pontique, situé au sud du cours du Danube. En ce sens, l’espace grec d’aujourd’hui, où s’étaient concentrées la plupart des Cités-Etats de la Grèce classique, est le prolongement de l’Europe danubienne et balkanique en direction du Levant, de l’Egypte et de l’Afrique. S’il n’est pas ce prolongement, si cet espace est coupé de son « hinterland » européen, il devient ipso facto le tremplin du Levant et, éventuellement, de l’Egypte, si d’aventure elle redevenait une puissance qui compte, comme au temps de Mehmet Ali, en direction du cœur danubien de l’Europe.

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bithynia.gifToynbee, avec sa thèse bithynienne, a démontré, lui, que si l’hellénité (romaine ou byzantine) perd la Bithynie proche du Bosphore et disposant d’une façade pontique, la puissance qui s’en empareraitpourrait aiséments’étendre dans toutes les directions : vers les Balkans et le Danube, vers la Crimée, la Mer Noire et le cours des grands fleuves russes, vers le Caucase (la Colchide), tremplin vers l’Orient perse, vers l’Egypte en longeant les côtes syrienne, libanaise, palestinienne et sinaïque, vers le Nil, artère menant droit au cœur de l’Afrique orientale, vers la Mer Rouge qui donne accès au commerce avec l’Inde et la Chine, vers la Mésopotamie et le Golfe Persique. L’aventure ottomane, depuis la base initiale des territoires bithynien et péri-bithynien d’Osman, prouve largement la pertinence de cette thèse. L’expansion ottomane a créé un verrou d’enclavement contre lequel l’Europe a buté pendant de longs siècles. La Turquie kémaliste, en rejetant l’héritage ottoman, a toutefois conservé un pouvoir régional réel et un pouvoir global potentiel en maintenant le territoire bithynien sous sa souveraineté. Même si elle n’a plus les moyens techniques, donc militaires, de reprendre l’expansion ottomane, la Turquie actuelle, post-kémaliste, garde des atouts précieux, simplement par sa position géographique qui fait d’elle, même affaiblie, une puissance régionale incontournable.

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Une Turquie ethniquement et religieusement fragmentée derrière un unanimisme apparent

Le fait turc consiste en un nationalisme particulier greffé sur une population, certes majoritairement turque et musulmane-sunnite, mais hétérogène si l’on tient compte du fait que ces citoyens turcs ne sont pas nécessairement les descendants d’immigrants guerriers venus d’Asie centrale, berceau des peuples turcophones : beaucoup sont des Grecs ou des Arméniens convertis en surface, professant un islam édulcoré ou un laïcisme antireligieux ; d’autres sont des Kurdes indo-européens sunnites ou des Arabes sémitiques également sunnites ; d’autres encore descendent d’immigrants balkaniques islamisés ou de peuples venus de la rive septentrionale de la Mer Noire ; à ces fractures ethniques, il convient d’ajouter les clivages religieux: combien de zoroastriens en apparence sunnites ou alévites, combien de derviches à la religiosité riche et séduisante, combien de Bosniaquesslaves dont les ancêtres professaient le manichéisme bogomile, combien de chiites masqués chez les Kurdes ou les Kurdes turcisés, toutes options religieuses anciennes et bien ancrées que l’Européen moyen et les pitres politiciens, qu’il élit, sont incapables de comprendre ?


Le nationalisme turc de facture kémaliste voulait camper sur une base géographique anatolienne qu’il espérait homogénéiser et surtout laïciser, au nom d’un tropisme européen. Le nationalisme nouveau, porté par Erdogan, l’homme qui a inauguré l’ère post-kémaliste, conjugue une option géopolitique particulière, celle qui combine l’ancienne dynamique ottomane avec l’idéal du califat sunnite. Les Kurdes, jadis ennemis emblématiques du pouvoir kémaliste et militaire, sont devenus parfois, dans le discours d’Erdogan, des alliés potentiels dans la lutte planétaire amorcée par les sunnites contre le chiisme ou ses dérivés. Mais tous les Kurdes, face à l’acteur récent qu’est l’Etat islamique en Irak et en Syrie, ne se sentent pas proches de ce fondamentalisme virulent et ne souhaitent pas, face à un sunnisme militant et violent, céder des éléments d’émancipation traditionnels, légués par leurs traditions gentilices indo-européennes, par un zoroastrisme diffus se profilant derrière un sunnisme de façade et de convention, etc.

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Erdogan toutefois, avec son complice l’ancien président turc Gül, avait avancé l’hypothèse d’un néo-ottomanisme affable, promettant, avec le géopolitologue avisé Davoutoglu, « zéro conflits aux frontières ». Cette géopolitique de Davoutoglu se présentait, avant les dérapages plus ou moins pro-fondamentalistes d’Erdogan et le soutien à l’Etat islamique contre les Alaouites pro-chiites du pouvoir syrien, comme une ouverture bienveillante des accès qu’offre le territoire turc, union des atouts géographiques bithynien et anatolien.

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Echec du néo-ottomanisme

L’Europe, si elle avait été souveraine et non pas gouvernée par des canules et des ignorants, aurait parfaitement pu admettre la géopolitique de Davoutoglu, comme une sorte d’interface entre le bloc européen (de préférence libéré de l’anachronisme « otanien ») et le puzzle complexe et explosif du Levant et du Moyen-Orient, que le néo-ottomanisme déclaré aurait pu apaiser et, par la même, il aurait annihilé certains projets américains de balkaniser durablement cette région en y attisant la lutte de tous contre tous, selon la théorie de Donald M. Snow (l’intensification maximale du désordre par les uncivilwars).

Cependant l’Europe, entre la parution des premiers écrits géopolitiques et néo-ottomanistes de Davoutoglu et les succès de l’Etat islamique en Syrie et en Irak, a connu un ressac supplémentaire, qui se traduit par une forme nouvelle d’enclavement : elle n’a plus aucune entrée au Levant, au Moyen-Orient ou même en Afrique du Nord, suite à l’implosion de la Libye. La disparition du contrôle des flux migratoires par l’Etat libyen fait que l’Europe se trouve assiégée comme avant le 16ème siècle : elle devient le réceptacle d’un trop-plein de population (essentiellement subsaharienne) et cesse d’être la base de départ d’un trop-plein de population vers les Nouveaux Mondes des Amériques et de l’Océanie. Elle n’est plus une civilisation qui rayonne, mais une civilisation que l’on hait et que l’on méprise (aussi parce que les représentants officiels de cette civilisation prônent les dérives du festivisme post-soixante-huitard qui révulsent Turcs, Africains et Arabo-Musulmans).

Dimensions adriatiques

Si cette civilisation battue en brèche perd tous ses atouts en Méditerranée orientale et si la Grèce devient un maillon faible dans le dispositif européen, ce déclin irrémédiable ne pourra plus prendre fin. Raison majeure, pour tous les esprits qui résistent aux dévoiements imposés, de relire l’histoire européenne à la lumière des événements qui ont jalonné l’histoire du bassin oriental de la Méditerranée, de l’Adriatique et de la République de Venise (et des autres Cités-Etats commerçantes et thalassocratiques de la péninsule italienne). L’Adriatique est la portion de la Méditerranée qui s’enfonce le plus profondément vers l’intérieur des terres et, notamment, vers les terres, non littorales, où l’allemand est parlé, langue la plus spécifiquement européenne, exprimant le plus profondément l’esprit européen. La Styrie et la Carinthie sont des provinces autrichiennes germanophones en prise sur les réalités adriatiques et donc méditerranéennes, liées territorialement à la Vénétie. L’Istrie, aujourd’hui croate, était la base navale de la marine austro-hongroise jusqu’au Traité de Versailles. L’Adriatique donne accès au bassin oriental de la Méditerranée et c’est la maîtrise ininterrompue de ses eaux qui a fait la puissance de Venise, adversaire tenace de l’Empire ottoman. Venise était présente en Méditerranée orientale, Gênes en Crimée, presqu’île branchée sur les routes de la soie, laissées ouvertes par les Tatars avant qu’ils ne se soumettent à la Sublime Porte. Cette géopolitique vénitienne, trop peu arcboutée sur une masse territoriale assez vaste et substantielle, n’est peut-être plus articulable telle quelle aujourd’hui : aucun micro-Etat, de dimension urbaine ou ne disposant pas d’une masse de plusieurs dizaines de millions d’habitants, ne pourrait fonctionner aujourd’hui de manière optimale ni restituer une géopolitique et une thalassopolitique de grande ampleur, suffisante pour sortir justement toute la civilisation européenne de l’impasse et de l’enclavement dans lesquels elle chavire de nos jours.

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Double atout d’une géostratégie néo-vénitienne

Le concert européen pourrait déployer unenouvelle géopolitique vénitienne, qui serait une perspective parmi bien d’autres tout aussi fécondes et potentielles, pour sortir de l’impasse actuelle ; cette géopolitique vénitienne devrait dès lors être articulée par un ensemble cohérent, animé par une vision nécessairement convergente et non plus conflictuelle. Cette vision pourrait s’avérer très utile pour une projection européenne efficace vers le bassin oriental de la Méditerranée et vers l’espace pontique. Venise, et Gênes, se projetaient vers le bassin oriental de la Méditerranée et vers la Mer Noire, au-delà du Bosphore tant que Byzance demeurait indépendante. Cette double projection donnait accès aux routes de la soie, au départ de la Crimée vers la Chine et aussi, mais plus difficilement au fil des vicissitudes qui ont affecté l’histoire du Levant, au départ d’Antioche et des ports syriens et libanais vers les routes terrestres qui passaient par la Mésopotamie et la Perse pour amener les caravanes vers l’Inde ou le Cathay.

La présence des villes marchandes italiennes à Alexandrie d’Egypte donnait aussi accès au Nil, à cette artère nilotique qui plongeait, au-delà des cataractes vers les mystères de l’Afrique subsaharienne et vers le royaume chrétien d’Ethiopie. Les constats que nous induisent à poser une observation des faits géopolitiques et géostratégiques de l’histoire vénitienne et génoise devraient tout naturellement amener un concert européen sérieux, mener par des leaders lucides, à refuser tout conflit inutile sur le territoire de l’Ukraine actuelle car ce territoire donne accès aux nouvelles routes qui mènent de l’Europe occidentale à la Chine, que celles-ci soient ferroviaires (les projets allemands, russes et chinois de développement des trains à grande vitesse et à grande capacité) ou offre le transit à un réseau d’oléoducs et de gazoducs. Aucune coupure ne devrait entraver le développement de ces voies et réseaux. De même, les territoires libanais, syriens et irakiens actuels, dans l’intérêt d’un concert européen bien conçu, devraient ne connaître que paix et harmonie, afin de restaurer dans leur plénitude les voies d’accès aux ex-empires persans, indiens et chinois. Le regard vénitien ou génois que l’on pourrait jeter sur les espaces méditerranéen oriental et pontique permettrait de générer des stratégies de désenclavement.

L’Europe est ré-enclavée !

Aujourd’hui, nous vivons une période peu glorieuse de l’histoire européenne, celle qui est marquée par son ré-enclavement, ce qui implique que l’Europe a perdu tous les atouts qu’elle avait rudement acquis depuis la reconquista ibérique, la lutte pluriséculaire contre le fait ottoman, etc. Ce ré-enclavement est le résultat de la politique du nouvel hegemon occidental, les Etats-Unis d’Amérique. Ceux-ci étaient les débiteurs de l’Europe avant 1914. Après le désastre de la première guerre mondiale, ils en deviennent les créanciers. Pour eux, il s’agit avant tout de maintenir le vieux continent en état de faiblesse perpétuelle afin qu’il ne reprenne jamais plus du poil de la bête, ne redevienne jamais leur créancier. Pour y parvenir, il faut ré-enclaver cette Europe pour que, plus jamais, elle ne puisse rayonner comme elle l’a fait depuis la découverte de l’Amérique et depuis les explorations portugaises et espagnoles du 16ème siècle. Cette stratégie qui consiste à travailler à ré-enclaver l’Europe est la principale de toutes les stratégies déployées par le nouvel hegemon d’après 1918.

versailles.pngMême s’ils ne signent pas le Traité de Versailles, les Etats-Unis tenteront, dès la moitié des années 20, de mettre l’Europe (et tout particulièrement l’Allemagne) sous tutelle via une politique de crédits. Parallèlement à cette politique financière, les Etats-Unis imposent dans les années 20 des principes wilsoniens de droit international, faussement pacifistes, visant à priver les Etats du droit à faire la guerre, surtout les Etats européens, leurs principaux rivaux, et le Japon, dont ils veulent s’emparer des nouvelles conquêtes dans le Pacifique. On peut évidemment considérer, à première vue mais à première vue seulement, que cette volonté de pacifier le monde est positive, portée par un beau projet philanthropique. L’objectif réel n’est pourtant pas de pacifier le monde, comme on le perçoit parfaitement aujourd’hui au Levant et en Mésopotamie, où les Etats-Unis, via leur golem qu’est Daech, favorisent « l’intensification maximale du désordre ». L’objectif réel est de dépouiller tout Etat, quel qu’il soit, quelle que soient ses traditions ou les idéologies qu’il prône, de sa souveraineté. Aucun Etat, fût-il assiégé et étouffé par ses voisins, fût-il placé par ses antécédents historiques dans une situation d’in-viabilité à long terme à cause d’une précédente mutilation de son territoire national, n’a plus le droit de rectifier des situations dramatiques qui condamnent sa population à la misère, à l’émigration ou au ressac démographique. Or la souveraineté, c’était, remarquait Carl Schmitt face au déploiement de ce wilsonisme pernicieux, la capacité de décider de faire la guerre ou de ne pas la faire, pour se soustraire à des situations injustes ou ingérables. Notamment, faire la guerre pour rompre un encerclement fatidique ou un enclavement qui barrait la route à la mer et au commerce maritime, était considéré comme légitime. Le meilleur exemple, à ce titre, est celui de la Bolivie enclavée au centre du continent sud-américain, suite à une guerre du 19ème siècle, où le Pérou et le Chili lui avaient coupé l’accès au Pacifique : le problème n’est toujours pas résolu malgré l’ONU. De même, l’Autriche, vaincue par Napoléon, est privée de son accès à l’Adriatique par l’instauration des « départements illyriens » ; en 1919, Clémenceau lui applique la même politique : la naissance du royaume de Yougoslavie lui ôte ses bases navales d’Istrie (Pola), enlevant par là le dernier accès des puissances centrales germaniques à la Méditerranée. L’Autriche implose, plonge dans la misère et accepte finalement l’Anschluss en 1938, dont la paternité réelle revient à Clémenceau.

Versailles et le wilsonisme bétonnent le morcellement intra-européen

Ensuite, pour l’hegemon, il faut conserver autant que possible le morcellement territorial de l’Europe. Déjà, les restrictions au droit souverain de faire la guerre gèle le tracé des frontières, souvent aberrant en Europe, devenu complètement absurde après les traités de la banlieue parisienne de 1919-1920, lesquels rendaient impossible tout regroupement impérial et, plus précisément, toute reconstitution, même pacifique, de l’ensemble danubien austro-hongrois, création toute naturelle de la raison vitale et historique. Ces traités signés dans la banlieue parisienne morcellent le territoire européen entre un bloc allemand aux nouvelles frontières militairement indéfendables, « démembrées » pour reprendre le vocabulaire de Richelieu et de Haushofer, et une Russie soviétique qui a perdu les glacis de l’Empire tsariste (Pays Baltes, Finlande, Bessarabie, Volhynie, etc.). Le double système de Versailles (de Trianon, Sèvres, Saint-Germain, etc.) et des principes wilsoniens, soi-disant pacifistes, entend bétonner définitivement le morcellement de la « Zwischeneuropa » entre l’Allemagne vaincue et l’URSS affaiblie par une guerre civile atroce.

La situation actuelle en découle : les créations des traités iniques de la banlieue parisienne, encore davantage morcelées depuis l’éclatement de l’ex-Yougoslavie et de l’ex-Tchécoslovaquie, sans oublier le démantèlement des franges ouest de la défunte Union Soviétique, permet aujourd’hui aux Etats-Unis de soutenir les revendications centrifuges tantôt de l’une petite puissance résiduaire tantôt de l’autre, flattées de recevoir, de toute la clique néoconservatrice et belliciste américaine, le titre louangeur de « Nouvelle Europe » audacieuse face à une « Vieille Europe » froussarde (centrée autour du binôme gaullien/adenauerien de la Françallemagne ou de l’Europe carolingienne), exactement comme l’Angleterre jouait certaines de ces petites puissances contre l’Allemagne et la Russie, selon les dispositifs diplomatiques de Lord Curzon, ou comme la France qui fabriquait des alliances abracadabrantes pour « prendre l’Allemagne en tenaille », obligeant le contribuable français à financer des budgets militaires pharaoniques, notamment en Pologne, principale puissance de la « Zwischeneuropa », censée remplacer, dans la stratégie française ce qu’était l’Empire ottoman contre l’Autriche des Habsbourg ou ce qu’était la Russie lors de la politique de revanche de la Troisième République, soit un « rouleau compresseur, allié de revers », selon la funeste habitude léguée par François I au 16ème siècle. La Pologne était donc ce « nouvel allié de revers », moins lourd que l’Empire ottoman ou que la Russie de Nicolas II mais suffisamment armé pour rendre plus difficile une guerre sur deux fronts.

Depuis les années 90, l’OTAN a réduit les effectifs de la Bundeswehr allemande, les a mis à égalité avec ceux de l’armée polonaise qui joue le jeu antirusse que l’Allemagne ne souhaitait plus faire depuis le début des années 80. La « Zwischeneuropa » est mobilisée pour une stratégie contraire aux intérêts généraux de l’Europe.

Des séparatismes qui arrangent l’hegemon

Dans la partie occidentale de l’Europe, des mouvements séparatistes sont médiatiquement entretenus, comme en Catalogne, par exemple, pour promouvoir des idéologies néo-libérales (face à d’anciens Etats jugés trop protectionnistes ou trop « rigides ») ou des gauchismes inconsistants, correspondant parfaitement aux stratégies déconstructivistes du festivisme ambiant, stratégies favorisées par l’hegemon, car elles permettent de consolider les effets du wilsonisme. Ce festivisme est pleinement favorisé car il se révèle l’instrument idéal pour couler les polities traditionnelles, pourtant déjà solidement battues en brèche par soixante ou septante ans de matraquage médiatique abrutissant, mais jugées encore trop « politiques » pour plaire à l’hegemon, qui, sans discontinuer, fabrique à la carte des cocktails affaiblissants, chaque fois adaptés à la dimension vernaculaire où pointent des dissensus exploitables. Cette adaptation du discours fait croire, dans une fraction importante des masses, à l’existence d’une « identité » solide et inébranlable, ce qui permet alors de diffuser un discours sournois où la population imagine qu’elle défend cette identité, parce qu’on lui fabrique toutes sortes de gadgets à coloration vernaculaire ; en réalité, derrière ce théâtre de marionnettes qui capte toutes les attentions des frivoles, on branche des provinces importantes des anciens Etats non pas sur une Europe des ethnies charnelles, ainsi que l’imaginent les naïfs, mais sur les réseaux mondiaux de dépolitisation générale que sont les dispositifs néo-libéraux et/ou festivistes, afin qu’in fine tous communient, affublé d’un T-shirt et d’un chapeau de paille catalan ou basque, flamand ou wallon, etc. dans la grande messe néo-libérale ou festiviste, sans jamais critiquer sérieusement l’inféodation à l’OTAN.

Rendre tous les Etats « a-démiques »

Ainsi, quelques pans entiers du vieil et tenace ennemi des réseaux calvinistes/puritains anglo-américains sont encore davantage balkanisés : l’ancien Empire de Charles-Quint se disloque encore pour rendre tous ses lambeaux totalement «invertébrés » (Ortega y Gasset !). Les Bretons et les Occitans, eux, ne méritent aucun appui, contrairement aux autres : s’ils réclament autonomie ou indépendance, ils commettent un péché impardonnable car ils visent la dislocation d’un Etat occidentiste, dont le fondamentalisme intrinsèque, pure fiction manipulatrice, ne se réclame pas d’un Dieu biblique comme en Amérique mais d’un athéisme éradicateur. Les Bretons ne revendiquent pas la dissolution d’une ancienne terre impériale et européenne mais d’un Etat déjà « adémique », de « a-demos », de « sans peuple » (« a » privatif + démos, peuple en grec, ce néologisme ayant été forgé par le philosophe italien Giorgio Agamben). Il faut donc les combattre et les traiter de ploucs voire de pire encore. La stratégie du morcellement permanent du territoire vise, de fait, à empêcher toute reconstitution d’une réalité impériale en Europe, héritière de l’Empire de Charles-Quint ou de la « Grande Alliance », mise en exergue par l’historien wallon Luc Hommel, spécialiste de l’histoire du fait bourguignon. La différence entre les indépendantismes anti-impériaux, néfastes, et les indépendantismes positifs parce qu’hostiles aux Etats rénégats, qui, par veulerie intrinsèque, ont apostasié l’idéal d’une civilisation européenne unifiée et combattive, ne doit pas empêcher la nécessaire valorisation de la variété européenne, selon les principes mis en exergue par le théoricien breton Yann Fouéré qui nous parlait de « lois de la variété requise ».

Des tissus de contradictions

En Flandre, il faut combattre toutes les forces, y compris celles qui se disent « identitaires », qui ne revendiquent pas un rejet absolu de l’OTAN et des alliances nous liant aux puissances anglo-saxonnes qui articulent contre l’Europe le réseau ECHELON. Ces forces pseudo-identitaires sont prêtes à tomber, par stupidité crasse, dans tous les pièges du néo-libéralisme. En Wallonie, on doit rejeter la tutelle socialiste qui, elle, a été la première à noyer la Belgique dans le magma de l’OTAN, que les adversaires de cette politique atlantiste nommaient le « Spaakistan », rappelle le Professeur Coolsaet (RUG).

En Wallonie, les forces dites « régionales » ou « régionalistes » sont en faveur d’un développement endogène et d’un projet social non libéral mais sans redéfinir clairement la position de la Wallonie dans la grande région entre Rhin et Seine. La littérature wallonne, en la personne du regretté Gaston Compère, elle, resitue ces régions romanophones de l’ancien Saint-Empire dans le cadre bourguignon et les fait participer à un projet impérial et culturel, celui de Charles le Téméraire, tout en critiquant les forces urbaines (et donc non traditionnelles de Flandre et d’Alsace) pour avoir torpillé ce projet avec la complicité de l’« Universelle Aragne », Louis XI, créateur de l’Etat coercitif moderne qui viendra à bout de la belle France des Riches Heures du Duc de Berry, de Villon, Rutebeuf et Rabelais.

Compère inverse la vulgate colportée sur les divisions de la Belgique : il fait des villes flamandes les complices de la veulerie française et des campagnes wallonnes les protagonistes d’un projet glorieux, ambitieux et prestigieux, celui du Duc de Bourgogne, mort à Nancy en 1477. Certes Compère formule là, avec un magnifique brio, une utopie que la Wallonie actuelle, plongée dans les eaux glauques de la crapulerie politique de ses dirigeants indignes, est aujourd’hui incapable d’assumer, alors que la Flandre oublie sa propre histoire au profit d’une mythologie pseudo-nationaliste reposant sur un éventail de mythes contradictoires où se télescopent surtout une revendication catholique (le peuple pieux) contre les importations jacobines de la révolution française et une identification au protestantisme du 16ème siècle, dont les iconoclastes étaient l’équivalent de l’Etat islamiste d’aujourd’hui et qui ont ruiné la statuaire médiévale flamande, saccagée lors de l’été 1566 : il est dès lors plaisant de voir quelques têtes creuses se réclamer de ces iconoclastes, au nom d’un pannéerlandisme qui n’a existé que sous d’autres signes, plus traditionnels et toujours au sein de l’ensemble impérial, tout en rabâchant inlassablement une hostilité (juste) contre les dérives de Daech, toutefois erronément assimilées à toutes les formes culturelles nées en terres islamisées : si l’on se revendique des iconoclastes calvinistes d’hier, il n’y a nulle raison de ne pas applaudir aux faits et gestes des iconoclastes musulmans d’aujourd’hui, armés et soutenus par les héritiers puritains des vandales de 1566 ; si l’on n’applaudit pas, cela signifie que l’on est bête et surtout incohérent.

Les mythes de l’Etat belge sont eux aussi contradictoires car ils mêlent idée impériale, idée de Croisade (la figure de Godefroy de Bouillon et les visions traditionnelles de Marcel Lobet, etc.), pro- et anti-hollandisme confondus dans une formidable bouillabaisse, nationalisme étroit et étriqué, étranger à l’histoire réelle des régions aujourd’hui demeurées « belges ».

En Catalogne, la revue Nihil Obstat(n°22, I/2014), publiée près de Tarragone, rappelle fort opportunément que tout catalanisme n’a pas été anti-impérial : au contraire, il a revendiqué une identité aragonaise en l’assortissant d’un discours « charnel » que l’indépendantisme festiviste qui occupe l’avant-scène aujourd’hui ne revendique certainement pas car il préfère se vautrer dans la gadoue des modes panmixistes dictées par les officines d’Outre-Atlantique ou communier dans un gauchisme démagogique qui n’apportera évidemment aucune solution à aucun des maux qui affectent la société catalane actuelle, tout comme les dérives de la NVA flamande dans le gendérisme (made in USA avec la bénédiction d’Hillary Clinton) et même dans le panmixisme si prisé dans le Paris hollandouillé ne résoudront aucun des maux qui guettent la société flamande. Cette longue digression sur les forces centrifuges, positives et négatives, qui secouent les paysages politiques européens, nous conduit à conclure que l’hegemon appuie, de toutes les façons possibles et imaginables, ce qui disloque les polities, grandes et petites, d’Europe, d’Amérique latine et d’Asie et les forces centrifuges qui importent les éléments de dissolution néolibéraux, festivistes et panmixistes qui permettent les stratégies d’ahurissement visant à transformer les peuples en « populations », à métamorphoser tous les Etats-Nations classiques, riches d’une Realpolitik potentiellement féconde, en machines cafouillantes, marquées par ce que le très pertinent philosophe italien Giorgio Agamben appelait des polities « a-démiques », soit des polities qui ont évacué le peuple qu’elles sont pourtant censées représenter et défendre.

L’attaque monétaire contre la Grèce, qui a fragilisé la devise qu’est l’euro, afin qu’elle ne puisse plus être utilisée pour remplacer le dollar hégémonique, a ébranlé la volonté d’unité continentale : on voit réapparaître tous les souverainismes anti-civilisationnels, toutes les illusions d’isolation splendide, surtout en France et en Grande-Bretagne, tous les petits nationalismes de la « Zwischeneuropa », toutes les formes de germanophobie qui dressent les périphéries contre le centre géographique du continent et nient, par effet de suite, toute unité continentale et civilisationnelle. A cette dérive centrifuge générale, s’ajoutent évidemment les néo-wilsonismes, qui ne perçoivent pas le cynisme réel qui se profile derrière cet angélisme apparent, que percevait parfaitement un Carl Schmitt : on lutte parait-il, pour la « démocratie » en Ukraine ou en Syrie, pour le compte de forces sur le terrain qui s’avèrent très peu démocratiques. Les festivismes continuent d’oblitérer les volontés et ruinent à l’avance toute reprise d’une conscience politique. Les séparatismes utiles à l’hegemon gagnent en influence. Les séparatismes qui pourrait œuvrer à ruiner les machines étatiques devenues « a-démiques » sont, eux, freiner dans leurs élans. L’Europe est un continent devenu « invertébré » comme l’Espagne que décrivait Ortega y Gasset. L’affaire grecque est le signal premier d’une phase de dissolution de grande ampleur : la Grèce fragilisée, les flots de faux réfugiés, l’implosion de l’Allemagne, centre du continent, l’absence de jugement politique et géopolitique (notamment sur le bassin oriental de la Méditerranée, sur la Mer Noire et le Levant) en sont les suites logiques.

Robert Steuckers.

Madrid, Alicante, Hendaye, Forest-Flotzenberg, août-novembre 2015.

lundi, 24 mars 2014

Ethnic & Racial Relations: Ethnic States, Separatism, & Mixing

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Ethnic & Racial Relations:
Ethnic States, Separatism, & Mixing

By Lucian Tudor 

Ex: http://www.counter-currents.com

In our previous essay, “Race, Identity, Community [2],”[1] we discussed a number of subjects: most importantly, the varying levels and relations of ethnic and cultural groups, the matter of cultural communication, openness, and closure, the relationship between race and culture, the necessity of resisting miscegenation for the sake of ethno-cultural stability, the error of individualism and the value of social holism, and the importance of the sense of community to ethnic and racial identity.

In the present essay, we will not reiterate the major points which we made before, except those which are relevant to the matters discussed. The purpose of this essay is to serve as an extension of the previous one and to expand upon certain points which were not made sufficiently clear or covered properly, and it thus must be read in the context of the preceding essay. Here we aim to discuss the topic of social, cultural, and political relations between ethnic and racial groups, the problem and varieties of social and biological mixing, and the practices and forms of ethnic and racial separatism.

Identity and Interaction

Particularities and particular identities define human beings; contrary to egalitarian and universalist ideology, one cannot be truly human without a belonging to particular groups, including religious, political, cultural, and racial groups. Of course, belonging to a group and possessing a conscious identification with this belonging are two different things (just as we can say that there is a conscious and unconscious aspect to identity). History and observation show that ethnic, cultural, and racial identities come into being and are awakened by awareness of and interaction with other ethnic and racial groups. As Alain de Benoist wrote: “The group and the individual both need to be confronted by ‘significant others.’ Therefore, it is nonsense to believe that identity would be better preserved without this confrontation; actually, it is the opposite: confrontation makes identity possible. Other subjects make a subject become subject.” [2]

Thus, interaction with other types of human beings is an essential part of human existence, since they draw their very awareness of being who they are by this interaction. Furthermore, as we have already mentioned in our previous work (“Race, Identity, Community”), the various cultures (in terms of both smaller and larger groups) develop and are enriched not only by internal development, but also by interaction with and the exchange of products and ideas with other cultures or peoples. It is for these reasons that it is justified to assert that “the originality and the richness of the human heritages of this world are nourished by their differences and their deviations . . .” [3] as Pierre Krebs stated, similarly to many other New Right authors.

Of course, recognizing the value of diversity and differences, and appreciating these differences in other peoples and learning from them, does not mean that all peoples of the world can or should be appreciated equally. It is, of course, perfectly natural that one people will find certain foreign peoples to be unattractive in some cases, and will distance themselves from them. This is why, although diversity is valuable, the present egalitarian and multiculturalist propaganda that all cultures and ethnic groups must be appreciated and accepted equally, is simply wrong and absurd. No healthy people show equal liking for all others, although it is possible to respect all foreign peoples even if one does not treasure them all. It is, for example, completely natural that a European may be repulsed by the culture of an African tribe but simultaneously feel admiration for East Asian culture, while still according to each people a certain level of respect.

It is also a fact of life that without barriers, without a certain level of separation from other peoples, and without a specific territory on which to live as a distinct and relatively homogeneous people, an ethnic or a racial group would disappear through mixture or assimilation into other groups. The extreme modern liberal-globalist propaganda advocating complete openness and mixing between cultures and peoples, using as its justification historical examples of cultural exchanges, is fallacious because normal cultural dialogue and interaction never involved complete openness but always a limited form of interaction.

Total openness and mixing eliminates identities because peoples do not merely change through such processes, but lose who they are or merge with another people entirely. To quote Benoist, “it is the diversity of the human race which creates its richness, just as it is diversity which makes communication possible and gives it value. Diversity of peoples and cultures exist, however, only because, in the past, these various peoples and cultures were relatively isolated from one another.”[4] Culture transforms over time due to internal creativity and development as well as through communication with other cultures, but contact with other cultures must always be limited and imperfect, otherwise the very integrity of a culture is undermined. Therefore, “Identity is not what never changes, but, on the contrary, it is what allows one to constantly change without giving up who one is.”[5]

The Problem of Mixing

It needs to be recognized that mixing, both the social form (so-called “integration”) as well as the biological form (miscegenation), is a complicated human problem. Mixing has occurred all throughout history in a variety of forms and circumstances, as a result of different forms of close interaction between different ethnic and racial groups. The questions of why mixtures occur and whether this is a normal and acceptable phenomenon therefore naturally present themselves, and they must be answered with the proper level of sophistication in order for us to defeat our opponents.

First, it needs to be recognized that mixture between two different peoples belonging to the same race is a distinct matter from mixture between two different races, and involves different principles and circumstances. Ethnicities belonging to the same racial type share the same biological and spiritual background, which serves as a larger foundation for identity which connects them. In cases where two or more ethnic groups of the same racial type no longer live separately and choose to mix socially (from which intermarriage inevitably follows), it is oftentimes because these groups – within a particular time and conditions – have become closely connected culturally and spiritually or because they no longer feel their distinctions to be significant.

This phenomenon cannot be regarded as abnormal and wrong any more than when two racially related ethnic groups choose to separate instead of mix, because both occurrences are rather frequent in history and do not normally have negative effects to identity (even if identity undergoes some change in this). For example, many European ethnic groups (the English, the French, the Balkan peoples, etc.) are the result of an inter-European mixture that occurred centuries ago, although they also have a right to separate. Thus, within a race, separation and mixing can both be regarded as normal phenomena, depending on the circumstances and the nature of the ethnic groups in question.

On the other hand, between different races, mixing can be argued to be an abnormal phenomenon because the relations and effects are different; the state of normality is to desire racial separation. Contrary to the assertions of many egalitarian multiculturalist (“multiculturalism” here signifying the belief and practice of ethnic mixing) propagandists, racial identity and the concept of race is not a modern phenomenon, for, as Benoist pointed out, “the idea of race is almost as old as humanity itself.”[6] So it is clear that recognizing the importance of race and practicing racial separatism does in fact have a historical and even a universal basis; human beings were never in a condition where they completely lacked racial feelings and mixed freely.

The reasons for racial mixing (social and, following that, biological) throughout history are complex and differ based on the circumstances in question. In some cases, it was due to a powerful, militant people conquering another people and forcefully reproducing with the women of the conquered in order to secure their conquest through breeding. In other cases, as some authors have argued, it is due to the decadence of a people who have lost certain spiritual qualities, their sense of differentiation, and their racial identity, and have as a result chosen to mix with other peoples, even those racially different (these other peoples may be immigrants or conquered peoples who formerly lived separated). Of course, where mixing occurs willingly, both sides have surrendered their unique identity.[7] There may be other causes, and in a sense racial miscegenation is inevitable because it is always bound to occur at certain times and places where different races come into contact (even if only to a small extent).

However, it is always important to recognize and reassert that despite its occurrence throughout history, for whatever reasons or causes, race-mixing is not a rule. It is actually rather abnormal, and that it occurs all throughout history does not invalidate this fact. Because the identity, basic anthropological and psychological features, and character of ethnic groups and cultures are influenced by racial type, and because of the spiritual and sociological dimension of race, race-mixing means a deep and profound change completely transforming a family or, when it occurs on a larger scale, a people. This idea cannot be associated with biological reductionism, which we must reject as fallacious; even though culture, society, and cultural identity cannot be reduced to race, and race is only one factor among many which affects them, racial background is still undoubtedly an important factor.

Thus, since preserving their racial type means maintaining who they are, their identity as a folk, peoples are thus historically compelled to resist race-mixing and to separate from other races. It is not only for the sake of their survival that they are so compelled, but also because of the primal impulse to live with their own people in their communities. As Krebs pointed out, “modern ethology clearly established the innate tendency of man to identify with individuals who resemble him . . .”[8] There is, furthermore, also the fact that, as Evola pointed out, “blood and ethnic purity are factors that are valued in traditional civilizations too,” which means that the maintaining physical racial type is a practice which holds a meta-historical value.[9]

We should note that, of course, a people which goes through minor amounts of race-mixing does not lose its identity or its belonging to its original racial type. For example, the Eastern Slavic peoples and Southern Europeans peoples who have endured some level of miscegenation historically still belong to the White-European race, both in terms of their general anthropological-physical type as well as their racial and ethnic identity. Race is defined not by a strict purity, but by the possession of a general physical form (the general anthropological features associated with a race), the general spiritual form associated with it, and the cultural style and identity which is sociologically linked with race.[10]

It also needs to be mentioned here that resisting race-mixing is not necessarily a “racist” phenomenon (which means racial supremacism), because placing value on racial differences and practicing racial separatism can and has taken on non-racist forms. It is clear that it is extremely naïve and erroneous to associate all forms of racial separatism with racism and inter-racial hostility.[11] As Guillaume Faye once wrote:

In effect, just as it is normal and legitimate for the Arab, the Black African, the Japanese to desire to remain themselves, to recognize that an African is necessarily a black man or an Asian a yellow man, it is legitimate, natural and necessary to recognize the right of the European to reject multiracialism and to affirm himself as white man. To link this position with racism is an inadmissible bluster. The real racists are, on the contrary, those who organize in Europe the establishment of a multiracial society.[12]

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Practices of Separatism

Evidently, racial and ethnic separatism has taken on a variety of forms throughout history. One commonly recognized form is the creation of a class or caste system, separating people into different castes based on their racial background (or, in a typical analogous system, based on ethnic or cultural background). The class structure of racial separation, which is usually the result of conquest, can be seen in numerous cases throughout history, including in Classical civilization, in certain ancient Near Eastern civilizations, in India, and in many parts of Central and South America after European colonization. The most negative feature of this practice is obviously that it involved “racism” and subjugation, although it also had the positive effect of preserving the racial types which have formed, even after miscegenation (the new, mixed racial types; mulattoes and mestizos), due to the fact that it discouraged race-mixing by class separation.[13]

Another form of separatism is what is commonly recognized as ethnic “nationalism,” which has its primary basis in ethno-cultural identity, although it is oftentimes accompanied by racial identity where inter-racial contact exists. Nationalism is defined, in the most simple terms, as the belief that ethnic groups or nationalities (in the cultural sense) are the key category of human beings and that they should live under their own independent states. It implies complete and total separation of ethnic groups into separate nations. Nationalism is oftentimes associated with ethnic chauvinism, inter-ethnic hostility, imperialism, and irredentism, although it is important to remember that there have been certain select forms of nationalism throughout history that were not at all chauvinistic and imperialistic, so it is erroneous to assume that it always takes on these negative features.

However, “nationalism” is a problematic term because it has been defined in different and sometimes contradictory ways. In one, very generic sense, nationalism means simply the desire of a people to live separately from others, under its own state and by rule of leaders of its own ethnic background; in essence, a basic ethnic separatism and desire for independence. In this sense, nationalism is a very ancient idea and practice, since all across history one can find cases where a people of one particular ethnic background desired to be independent from the rule of another different people and fought for this independence. This is not, however, the way nationalism is always defined, and aside from the fact that it is sometimes defined as being necessarily chauvinistic, it is also often defined in a certain manner that makes it particularly an early modern phenomenon.

Many New Right as well as Traditionalist authors have defined nationalism as a form of state in which the “nation” is politically or culturally absolutised, at the expense of smaller local or regional cultural differences, and regarding other nations as completely foreign and of lesser value. This form of “nationalism” is exemplified by the Jacobin nation-state and form of sovereignty (since the French Revolution was a key force in initiating the rise of this state form), and is identified by the elimination of sub-ethnic differences within its borders and the regard for differences with other peoples or nationalities as absolute. Naturally, this form of nationalism has the consequence of creating hostility and conflict between nations because of these ideological and political features.[14]

From the “Radical Traditionalist” perspective, exemplified by Evola’s thought, nationalism is an anomaly, a deviation from valid state forms. It is regarded as negative, firstly, because this form of traditionalism considers ethnicity and nationality as secondary qualities in human beings; although they have some level of importance, they are not valid as primary features around which to organize states and leadership, which should be based solely upon the values of elitism, aristocracy, and spiritual authority. Nationalism also contradicts the practice of the Empire – the imperial state, which is not necessarily imperialistic – since nationalism means the absolutisation of the “nation,” whereas the traditional empire is organized as a supra-national federalistic union with a central spiritual authority.[15] According to Evola,

The scheme of an empire in a true and organic sense (which must clearly be distinguished from every imperialism, a phenomenon that should be regarded as a deplorable extension of nationalism) . . . safeguarded the principles of both unity and multiplicity. In this world, individual States have the character of partial organic units, gravitating around . . . a principle of unity, authority, and sovereignty of a different nature from that which is proper to each particular State . . . due to its super-ordained nature, would be such as to leave wide room for nationalities according to their natural and historical individuality.[16]

In the imperial state, which Evola asserts is the true traditional model of the state, ethnic or national groups are thus separated federally; different peoples live under the same state and serve the same ultimate monarchical authority, but they live in separate parts of the kingdom or empire. To quote one his key works: “the Middle Ages [and also certain ancient civilizations] knew nationalities but not nationalisms. Nationality is a natural factor that encompasses a certain group of common elementary characteristics that are retained both in the hierarchical differentiation and in the hierarchical participation, which they do not oppose.”[17]

Identitarian Separatism

The European New Right and the Identitarian Movement, the latter being closely related to and derived from the New Right,[18] also advocates the practice of federalism, although their thinkers have some disagreements with the claims of “Radical Traditionalists” concerning certain essential principles. The “New Rightist” concept of federalism involves the vision of a federation (or better, confederation, which more clearly expresses this decentralized type of federalism) which is based upon the principles of subsidiarity, of granting autonomy to its regions, and of local and regional political structures holding the power that is due to them, while the central authority rules primarily when decisions affecting the whole state must be made. This form of state and sovereignty “implies plurality, autonomy, and the interlacing of levels of power and authority.”[19] Subsidiarity and allowing decisions to be made at lower levels are also features of the Radical Traditionalist concept of the federalist state, but in contrast they assert the importance of the ultimate authority of the sovereign (the central ruler) far more.

Aside from supporting a partly different conception of sovereignty and authority from Radical Traditionalists, Identitarians and New Rightists also support the practice of a participatory and organic form of democracy as the ideal state form (which, it must be noted, is still compatible with respect for authority and hierarchy). This idea does indeed have a historical basis, for, as Benoist pointed out, “governments with democratic tendencies have appeared throughout history . . . . Whether in Rome, in the Iliad, in Vedic India or among the Hittites, already at a very early date we find the existence of popular assemblies for both military and civil organisation. Moreover, in Indo-European society the King was generally elected . . .”[20]

Furthermore, New Rightists and Identitarians strongly assert the value of ethnic, cultural, and racial differences and identities, and therefore, according to this conception, organic democracy coincides with the recognition of and respect for ethnic differences.[21] Because organic democracy, meaning true democracy, is based off of respect for ethnic differences, Benoist rightly asserts that:

Democracy means the power of the people, which is to say the power of an organic community that has historically developed in the context of one or more given political structures – for instance a city, nation, or empire . . . Every political system which requires the disintegration or levelling of peoples in order to operate – or the erosion of individuals’ awareness of belonging to an organic folk community – is to be regarded as undemocratic.[22]

The New Right advocates the idea of respecting the identities of smaller, local, and regional ethnic or sub-ethnic groups as well as recognizing the importance of larger ethnic and cultural relations and unities. Thus, for example, to be a Breton, a Frenchman, and a White European[23] all have importance, and each level of identity and belonging has value in a hierarchical relationship. Ethno-cultural groups of all levels and types have the right to live with freedom and separately from others in different states and territories. The New Right acknowledges that there are cases where complete state separation for a people is appropriate (akin to the simpler, generic idea of “nationalism”), but there are also cases where the federalist state system in which each people has its own autonomous region in which to live is more practical or desirable.[24]

Arguably, the New Right or Identitarian vision is not only the most desirable, but also the most realistic in the modern world because it offers the most balanced solution to the current problems and ethnic-racial chaos. In a world where democratic feelings have become permanent among most peoples it offers an organic participatory democracy to replace the corrupt liberal democracies presently dominant. Where there are countries composed of multiple ethnicities which are not in a position to divide themselves entirely (complete nationalism) it offers the idea of a federation of autonomous regions. Finally, in a world where ethnic and racial groups are threatened to be disintegrated by “multiculturalist integration” and mixing it offers a peaceful and fair solution of territorial separation, the creation of unmixed ethnic communities, and cooperation between the different races and peoples of the world to achieve this vision.

Notes

[1] Lucian Tudor, “Race, Identity, Community,” 6 August 2013, Counter-Currents Publishing, http://www.counter-currents.com/2013/08/race-identity-community [3].

[2] Alain de Benoist, “On Identity,” Telos, Vol. 2004, No. 128 (Summer 2004), p. 39.

[3] Pierre Krebs, Fighting for the Essence (London: Arktos, 2012), p. 89.

[4] Alain de Benoist, “What is Racism?” Telos, Vol. 1999, No. 114 (Winter 1999), p. 46-47. This work is available online here: http://www.alaindebenoist.com/pdf/what_is_racism.pdf [4]

[5] Benoist, “On Identity,” p. 41.

[6] Alain de Benoist, “What is Racism?” p. 36. It is worth mentioning here that there are certain mainstream historians who have admitted and studied the history of racial feelings since ancient times (in Western and Middle Eastern civilizations, specifically). Among their works include Benjamin Isaac, The Invention of Racism in Classical Antiquity (Princeton: Princeton University Press, 2004) and Miriam Eliav-Feldon, Benjamin Isaac, & Joseph Ziegler, eds., The Origins of Racism in the West (Cambridge: Cambridge University Press, 2009). Despite the egalitarian bias and hostility to racialism these authors may reveal in their works, these still have research value for us because of the historical facts they provide.

[7] See for example the chapters “Life and Death of Civilizations” and “The Decline of Superior Races” in Julius Evola, Revolt Against the Modern World (Rochester: Inner Traditions, 1995) and Krebs, Fighting for the Essence, pp. 23 ff. & 79 ff.

[8] Ibid., p. 25.

[9] Evola, Revolt Against the Modern World, p. 57. On this matter, see also the chapter “The Beauty and the Beast: Race and Racism in Europe” in Tomislav Sunic, Postmortem Report: Cultural Examinations from Postmodernity (Shamley Green, UK: The Paligenesis Project, 2010).

[10] A number of Right-wing authors have already written much more on this matter. For the White Nationalist perspective in particular, see especially Ted Sallis, “Racial Purity, Ethnic Genetic Interests, & the Cobb Case,” 18 November 2013, Counter-Currents Publishing, http://www.counter-currents.com/2013/11/racial-purity-ethnic-genetic-interests-the-cobb-case [5]. For the New Right perspective, see for example: the entries “Miscegenation” and “Race, Racism, Anti-Racism” in Guillaume Faye, Why We Fight: Manifesto of the European Resistance (London: Arktos, 2011), pp. 194 ff. & 227 ff.; Benoist’s commentaries in his “What is Racism?”; Tomislav Sunic, “Ethnic Identity versus White Identity: Differences between the U.S. and Europe,” The Occidental Quarterly, Vol.12, No.4 (Winter 2012/13), available online here: http://www.tomsunic.com/?p=444 [6].; The articles in Sebastian J. Lorenz, ed., Elementos: Revista de Metapolítica para una Civilización Europea, No. 47, “Elogio de la Diferencia, Diferencialism versus Racismo,” (28 May 2013), http://urkultur-imperium-europa.blogspot.com/2013/05/elementos-n-47-elogio-de-la-diferencia.html [7]

[11] See the citations of Faye, Benoist, Sunic, and Lorenz in the previous note (# 10).

[12] Guillaume Faye, “La Sociedad Multirracial,” 13 Jul y 2007, Guillaume Faye Archive, http://guillaumefayearchive.wordpress.com/2007/07/13/la-sociedad-multirracial [8].  Note that this article was republished in print in Escritos por Europa (Barcelona: Titania, 2008).

[13] On the matter of historical examples, see our previous citations of Isaac’s The Invention of Racism in Classical Antiquity and The Origins of Racism in the West. Dealing with the racial basis for the Indian caste system, see for example the preface to Arvind Sharma, Classical Hindu Thought: An Introduction (Oxford: Oxford University Press, 2000), and Alain Daniélou, India: A Civilization of Differences: The Ancient Tradition of Universal Tolerance (Rochester: Inner Traditions, 2003), the latter arguing that the caste system is not truly “racist” but a natural racial ordering. On the race-based case/class systems in Central and South America, one classic mainstream resource is Magnus Mörner, Race Mixture in the History of Latin America (Boston: Little, Brown, 1967). There are, of course, numerous other academic resources on this subject matter.

[14] See Alain de Benoist, “Nationalism: Phenomenology & Critique,” 16 May 2012, Counter-Currents Publishing, http://www.counter-currents.com/2012/05/nationalism-phenomenology-and-critique [9]; Michael O’Meara, New Culture, New Right: Anti-Liberalism in Postmodern Europe, 2nd edition (London: Arktos, 2013), pp. 228 ff.; Edgar Julius Jung, “People, Race, Reich,” in Europa: German Conservative Foreign Policy 1870–1940, ed. & trans. by Alexander Jacob (Lanham, MD, USA: University Press of America, 2002); the overview of Evola’s position in  the chapter “Nations, Nationalism, Empire and Europe” in Paul Furlong, Social and Political Thought of Julius Evola (Abingdon & New York: Routledge, 2011).

[15] See Alain de Benoist, “The Idea of Empire,” Telos, Vol. 1993, No. 98-99 (December 1993), pp. 81-98, available online here: http://www.gornahoor.net/library/IdeaOfEmpire.pdf [10].

[16] Julius Evola, Men Among the Ruins: Postwar Reflections of a Radical Traditionalist (Rochester: Inner Traditions, 2002), p. 277.

[17] Evola, Revolt Against the Modern World, pp. 338-39.

[18] Identitarianism is founded upon the ideas of New Right intellectuals such Alain de Benoist, Guillaume Faye, Tomislav Sunic, Pierre Krebs, Dominique Venner, and Pierre Vial, who themselves are sometimes designated as “Identitarian.” However, we should also note that some of the basic ideas of the Identitarian Movement can be found in We Are Generation Identity (London: Arktos, 2013), although by itself this brief manifesto may be insufficient.

[19] Alain de Benoist, “What is Sovereignty?” Telos, vol. 1999, no. 116 (Summer 1999), p. 114. This work is available online here: http://www.alaindebenoist.com/pdf/what_is_sovereignty.pdf [11] . See also Benoist, “The First Federalist: Johannes Althusius,” Telos, vol. 200, no. 118 (Winter 2000), pp. 25-58, and the articles in Sebastian J. Lorenz, ed., Elementos: Revista de Metapolítica para una Civilización Europea, No. 37, “Federalismo Poliárquico Neoalthusiano,” (28 November 2012), http://urkultur-imperium-europa.blogspot.com/2012/11/elementos-n-37-federalismo-poliarquico.html [12].

[20] Alain de Benoist, The Problem of Democracy (London: Arktos Media, 2011), pp. 14-15. We should note that this book is one of the most essential resources on the matter of democracy, for the idea of an organic and ethnic-based participatory democracy and for defending the idea of democracy as a political system.

[21] See Chapter I. “The Ancients and the Moderns” in Ibid.

[22] Benoist, Problem of Democracy, p. 103.

[23] When we refer to the broader, more encompassing cultural identity of Europeans, it is better to refer to a general “European” culture rather than to “Indo-European” culture because not all White European peoples are entirely Indo-European, and there clearly are and have been non-Indo-European peoples in Europe who are of the same racial and general cultural type as Indo-European peoples (well-known modern examples including the Finns, Hungarians, Estonians, Livonians, and Basques, although there were also numerous white pre-Indo-European peoples in ancient times who had disappeared through mixture with Indo-Europeans).

[24] Along with our previous citations of Benoist’s essays on sovereignty, empire, and federalism, see also Faye’s entries “Empire, Imperial Federation” and “Democracy, Democratism, Organic Democracy” in Why We Fight, pp. 130-32 and 111-14.

 

 


 

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[10] http://www.gornahoor.net/library/IdeaOfEmpire.pdf: http://www.gornahoor.net/library/IdeaOfEmpire.pdf

[11] http://www.alaindebenoist.com/pdf/what_is_sovereignty.pdf: http://www.alaindebenoist.com/pdf/what_is_sovereignty.pdf

[12] http://urkultur-imperium-europa.blogspot.com/2012/11/elementos-n-37-federalismo-poliarquico.html: http://urkultur-imperium-europa.blogspot.com/2012/11/elementos-n-37-federalismo-poliarquico.html

 

dimanche, 02 février 2014

Les séparatistes rhénans de 1923

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Jan ACKERMEIER:

Les séparatistes rhénans de 1923

Il y a 90 ans, Franz-Joseph Heinz, séparatiste du Palatinat, était abattu par un commando nationaliste

Le 11 novembre 1923, le chef séparatiste du Palatinat, Franz-Joseph Heinz, proclame à Spire (Speyer) l’avènement d’un “gouvernement du Palatinat autonome dans le cadre de la République rhénane”. Son objectif était de créer un Etat indépendant du Reich, avec l’appui des Français. A l’époque, le Palatinat, comme une grande partie de la rive gauche du Rhin, était occupé depuis décembre 1918 par des troupes françaises, suite à l’armistice qui venait de mettre fin à la première guerre mondiale.

Pour s’emparer du Palatinat et pour consolider le pouvoir des séparatistes dans la région, Heinz avait essayé, début novembre 1923, de mettre sur pied une troupe armée, le “Corps du Palatnat” (Pfälzisches Corps”), qu’il avait aussitôt subdivisé en trois groupes. Le premier de ces groupes avait été concentré dans le triangle Ludwigshafen-Spire-Neustadt. Le second, dans le Sud du Palatinat. Le troisième, dans le Palatinat occidental, autour de deux centres urbains, Kaiserslautern et Pirmasens. En déployant cette maigre force, il avait reçu l’appui des Français, qui voyaient dans la consolidation des mouvements séparatistes en Rhénanie, en Sarre et dans le Palatinat un instrument commode pour affaiblir encore davantage le Reich vaincu après la première guerre mondiale.

Le “Corps du Palatinat” était une troupe principalement recrutée dans la région même qui devait progressivement prendre son autonomie par rapport aux unités armées du “Rheinlandschutz” (“Troupe de protection de Rhénanie”) que deux séparatistes rhénans avaient constitué, Joseph Friedrich Matthes (1886-1943) et Hans Adam Dorten (1880-1963), pour les envoyer en mission dans le Palatinat. Dorten et Matthes avaient perpétré un putsch le 22 octobre 1923 et avaient proclamé une “République rhénane” à Coblence. Après un putsch similaire, le Palatinat devait devenir partie intégrante de cette nouvelle république. Heinz avait été inscrit sur une liste de personnes susceptibles de faire partie d’un cabinet de la “République de Rhénanie”. Toutefois, il ne voulait collaborer avec Dorten que si le Palatinat devenait une partie autonome et libre d’une république rhénane organisée selon des principes fédéraux.

Pour faire face au danger séparatiste, Edgar Julius Jung, avec le concours d’un directeur de banque de Kaiserslautern, Emmerling, fonde une organisation secrète, le “Rheinisch-Pfälzischer Kampfbund” (“La Ligue de combat de Rhénanie et du Palatinat”). Cette ligue secrète se donne pour objectif de chasser l’occupant français par la violence. Dès 1923, elle entame la lutte armée contre le séparatisme du Palatinat, soutenu par la France. Après qu’il eût été expulsé du Palatinat, Jung déménage avec sa famille à Mannheim puis, pendant l’été de 1923, il s’installe à Feldafing et, enfin, il ouvre un cabinet d’avocat à Munich. C’est dans la capitale bavaroise qu’il rencontre Walter Antz de la ville de Zweibrücken (Deux-Ponts), également expulsé du Palatinat. Antz fait alors partie du Commissariat d’Etat pour la lutte violente contre le séparatisme rhénan. Il charge Jung de préparer un attentat contre Heinz, le président du “Palatinat autonome”. Dans la soirée du 9 janvier 1924, un commando d’une vingtaine d’hommes, qui vient de traverser le Rhin gelé sous la direction de Jung, donne l’assaut à la vaste salle à manger de l’hôtel “Wittelsbacher Hof” à Spire, où se trouvent les principaux séparatistes. Heinz est abattu, de même que ses collaborateurs Nikolaus Fusshöller et Matthias Sand. Un convive innocent prend également une balle mortelle. Deux membres du commando trouvent la mort dans l’échange de coups de feu consécutif à leur action. Jung lui-même est blessé légèrement au cou par le tir d’une patrouille. Il retourne à Munich.

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Plus tard, il devient l’un des principaux théoriciens nationaux-conservateurs et anti-democratiques de l’ère de la République de Weimar, grâce à son livre paru en 1926 et intitulé “Die Herrschaft der Minderwertigen” (“La domination des hommes de moindre valeur”). Il mourra en juin 1934, quand le régime national-socialiste procèdera à une épuration violente (connue à l’étranger sous le nom de “Nuit des longs couteaux”).

Jan ACKERMEIER.

(article paru dans “zur Zeit”, n°1-2/2014, Vienn, http://www.zurzeit.at ).

jeudi, 29 novembre 2012

La sécession en Catalogne ou les maux du nationalisme chauvin

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La sécession en Catalogne ou les maux du nationalisme chauvin

par Javier R. PORTELLA

Ex: http://www.polemia.com/

La Catalogne, la Flandre, l’Italie du Nord, l’Ecosse sont tentées par le séparatisme. Correspondant de Polémia à Madrid, Javier R. Portella s’interroge à propos de la Catalogne : au moment où les peuples européens sont victimes d’une substitution de population, l’animadversion à l’égard du voisin le plus proche est-elle la priorité ?

J’écris ces lignes le soir même du dimanche 25 novembre, jour des élections en Catalogne qui étaient censées produire un raz-de-marée sécessionniste en faveur de l’indépendance vis-à-vis de l’Espagne. Le raz-de-marée ne s’est pourtant pas produit, les électeurs s’étant bornés à préférer « l’original », Esquerra Republicana, le parti le plus radicalement sécessionniste, qui est passé de 10 à 21 sièges, à « la copie », le CiU, parti qui avait convoqué les élections, qui est tombé de 62 à 50 sièges. Bref, un simple transfert de voix au sein des sécessionnistes qui, ensemble, représentent toujours 64% des électeurs, face à 36% pour les forces non séparatistes.

Le désastre du nationalisme chauvin

Mais oublions la petite cuisine électorale. Essayons de cerner les questions qui vraiment importent. Que se passe-t-il, que se joue-t-il en Catalogne (et il faudrait ajouter : et dans le Pays basque) ? La question est d’autant plus importante que la mouvance identitaire (du moins en France), portée sans doute par le rejet on ne peut plus légitime du jacobinisme, fait preuve souvent d’une grande incompréhension du phénomène national en Espagne, en même temps qu’elle manifeste des sympathies à l’égard de forces dont la victoire nous mènerait tout simplement à la catastrophe : au désastre du nationalisme chauvin que l’Europe a déjà suffisamment souffert jadis dans ses chairs.

Ne nous trompons pas. L’enjeu, aujourd’hui en Catalogne (il faudrait préciser : en Catalogne espagnole, car il y a aussi une Catalogne française), ce n’est nullement la défense d’un petit peuple à la langue, à la culture, à l’identité et aux droits politiques brimés par l’oppression d’un autre peuple ou d’un quelconque pouvoir central. Si brimades il y a eu, elles ont plus que disparu depuis plus de trente ans, l’Espagne s’étant constituée en fait dans une sorte d’Etat fédéral dont les parties constitutives, appelées « Communautés autonomes », jouissent même de plus de droits que bien des Etats fédéraux.

Le catalan, l’anglais et l’espagnol

Soyons clairs. Si une langue, une culture, une histoire est aujourd’hui brimée et vilipendée en Catalogne, cette langue, cette culture, cette histoire n’est nullement celle de la Catalogne : c’est celle de l’Espagne, dont la langue – un exemple parmi mille – tient dans l’enseignement une place plus réduite que celle accordée à l’anglais. La fin du discours que pour clôturer la campagne électorale Artur Mas, président de la Catalogne, a prononcé en… anglais en constitue d’ailleurs la preuve éclatante et symbolique. Puisque le catalan est une langue minoritaire, était-il signifié, et puisqu’il nous faut bien une langue universelle dans ce monde heureusement globalisé que nous aimons tellement… alors, que cette langue soit donc l’anglais plutôt que l’espagnol que nous exécrons mais dont nous ne savons pas quoi faire pour nous en passer !

La négation d’un passé millénaire

C’est là toute la question. Lorsque la haine nationale, ou, si l’on préfère un mot moins fort, lorsque l’animadversion chauvine déverse son fiel dans le cœur d’un peuple (comme elle le déversa jadis dans le cœur, par exemple, des Français et des Allemands), toutes les autres questions deviennent parfaitement secondaires. Posons celle qui est sans doute la plus importante : Faut-il en finir avec « l’Etat-nation » pour créer, au sein de l’Europe, un autre modèle d’organisation politique de nos peuples ? Sans doute. C’est même tout à fait légitime de le revendiquer ou, tout au moins, de poser la question. Or, toute revendication devient illégitime, toute question devient là-dessus nulle et non avenue dès lors que le mouvement premier qui porte un tel élan consiste dans la négation de l’Autre : dans la négation, en l’occurrence, d’un passé millénaire où la langue, les institutions, la culture, l’être même de la Catalogne ont été indissociables – avec autant de particularités que l’on voudra – de la langue, des institutions, de la culture, de l’être même de l’Espagne.

La vraie question de l’identité collective de nos peuples

Il faut, certes, poser et défendre, face à l’individualisme qui nous accable, la question de l’identité collective de nos peuples. C’est là, il faut bien le reconnaître (*), le grand (et seul) mérite des mouvements nationalistes catalan et basque (tout le problème est qu’ils prétendent que leur identité est une, alors qu’elle est double !). Le phénomène est d’autant plus paradoxal que, face à ce grand élan identitaire, il s’étale, dans le reste de l’Espagne, une sorte de néant d’identité où l’individualisme le plus forcené, ayant écarté toute mémoire, tout enracinement, toute tradition, a gagné la partie.

Il faut poser, disais-je, la question de l’identité collective de nos peuples. Mais il est absurde (outre ce qui vient d’être dit) de poser une telle question dans les termes de ces nationalistes catalans (et basques) qui, tout en ayant constamment le mot « identité » à la bouche, s’empressent d’accueillir, les bras grands ouverts, les masses extra-européennes dont l’immigration de peuplement met en danger notre identité à nous tous, à commencer par la leur.

Javier R. Portella
25/11/2012

(*) Je l’ai explicitement reconnu et développé, par exemple, dans mon livre España no es una cáscara [L’Espagne n’est pas une coquille], Áltera, Barcelone, 2000.

Correspondance Polémia – 26/11/2012

Image : La Catalogne et ses quatre provinces

 

Javier R. Portella