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vendredi, 19 janvier 2024

Une victoire électorale de l'AfD se profile à l'horizon ? Alors, modifions rapidement la législation électorale, n'est-ce pas?

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Une victoire électorale de l'AfD se profile à l'horizon? Alors, modifions rapidement la législation électorale, n'est-ce pas?

Peter Logghe

Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94

Dans le Land allemand de Thuringe, la panique s'empare de nos amis de gauche, car l'AfD y deviendrait le plus grand parti - et fournirait ainsi le ministre-président. Le ministre de l'intérieur de Thuringe, Georg Maier (SPD), demande donc d'urgence des changements législatifs pour empêcher l'élection possible de figures politiques de l'AfD à toutes sortes de postes de haut niveau. Les prochaines élections en Thuringe auront lieu le 1er septembre 2024.

Dans l'état actuel de la législation, le poste de président du parlement du Land appartiendra de toute façon à l'AfD à ce moment-là, mais M. Maier, qui fait partie du gouvernement minoritaire rouge-rouge-vert de Bodo Ramelow (Die Linke), ne veut pas que cela se produise. Car, a déclaré le social-démocrate au journal allemand Süddeutsche Zeitung, "ce parti prendrait alors le contrôle du conseil économique et contrôlerait également la procédure de nomination d'un ministre-président".

La gauche est toujours mauvaise perdante, n'est-ce pas ?

Maier souhaite à présent modifier la loi afin que le parlement du Land puisse également élire des hommes politiques d'autres partis au poste de président du parlement du Land. "Nous devons réglementer ce point ainsi que la composition de l'organe de contrôle de la protection de l'environnement, sinon l'AfD obtiendra bientôt au moins deux sièges à ce niveau également".

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Selon des sondages récents, l'AfD obtiendrait 34% des voix en Thuringe, soit 12% de plus que la CDU. Die Linke atteindrait encore 20 %, la SPD 9%, tandis que le parti libéral FDP et les Grünen disparaîtraient du parlement (avec seulement 4% chacun).

"Il faut garder à l'esprit qu'avec un tiers des voix, l'AfD pourrait empêcher la modification de la loi ou l'élection de certains juges", a déclaré encore Maier. Sur le fond, tous les partis sont d'accord pour dire que la loi devrait être "affinée", mais jusqu'à présent, toutes les tentatives ont échoué, parce que nous restons coincés dans des jeux politiques", a-t-il ajouté. Il a appelé "tous les démocrates" à prendre enfin des mesures pour clarifier la loi.

Le ministre-président de Thuringe, Bodo Ramelow (Die Linke), s'est prononcé contre ces changements rapides de la loi. Et la CDU veut d'abord prendre le Landesverfassungsgerichtshof en flagrant délit.

Une fois de plus, la gauche s'avère être un très mauvais perdant. Si l'électorat ne veut plus suivre, nous changerons les règles électorales, n'est-ce pas? Qu'attendent-ils pour abolir la démocratie?

lundi, 10 février 2020

Réélections en Thuringe ou quand l'Allemagne n'assume plus le vote populaire

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Réélections en Thuringe ou quand l'Allemagne n'assume plus le vote populaire

 
 
par Karine Bechet-Golovko 
Ex: http://www.zejournal.mobi

Les élections en Allemagne dans le land de Thuringe n'ont pas donné les bons résultats, puisque le président y a été élu, certes avec le soutien de Merkel, mais grâce aux voix de l'AfD, qui a le mauvais goût de n'être pas pro-migrants. Ne vous inquiétez pas, les électeurs seront appelés à voter à nouveau. Et le processus pourra se répéter tant que les "bons" résultats, ne seront décrétés démocratiques par Angela Merkel - car conformes à sa volonté, et non pas parce que faisant suite à des élections libres permettant d'exprimer la volonté populaire. Finalement, lorsque la position de ces élites globalisées sera définitivement inconciliable avec celle des peuples, alors les élections seront déclarées inutiles, et pourront être remplacées par une consultation sur internet, par exemple, au nom de la nouvelle "démocratie numérique". Tellement plus simple et surtout tellement mieux contrôlable. La souveraineté populaire est définitivement dépassée. Nous vivons une époque formidable, une véritable époque de progrès !

Assez naïvement, après avoir passé un bon nombre d'années sur les bancs des facs de droit, après avoir enseigné le droit, notamment constitutionnel, pendant un nombre d'années encore plus important, j'avais acquis, certainement naïvement, la conviction que les élections, sans être parfaites, étaient le moins mauvais moyen permettant l'expression de la volonté populaire. Evidemment, lorsque l'on veut que la volonté populaire s'exprime ...

Tant que les dirigeants dépendent réellement du résultat du vote, ils sont obligés sinon de gouverner entièrement dans l'intérêt du peuple, tout au moins d'en tenir compte. Le vote permet d'envoyer des signaux clairs sur le soutien ou le rejet des politiques menées. Et c'est ce qui s'est passé en Allemagne, où Thomas Kemmerich a été élu à la présidence de la Thuringe, non seulement avec le soutien du parti de Merkel, mais principalement grâce à celui de l'AfD. La réaction de Merkel fut immédiate et sans appel :

Merkel "a dénoncé un "acte impardonnable", estimant que le résultat de cette élection devait être "annulé" "

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Et effectivement, Thomas Kemmerich a déclaré, juste après son élection, démissionner pour provoquer de nouvelles élections :"Nous voulons de nouvelles élections afin de retirer le stigmate du soutien de l'AfD"

Surprenant. L'AfD est un parti "légal", qui défend d'autres positions que celle de Merkel, mais la démocratie se fonde sur le pluralisme. Donc où est le problème ? Le problème est que ce parti n'est pas aligné sur la question de l'immigration, de la politique de porte ouverte menée par Merkel. Or, il a été impossible de le contourner en Thuringe, car les électeurs ont voté pour lui de manière suffisante pour lui donner un rôle important dans l'élection du président de ce land.

Normalement, ce vote aurait dû conduire les dirigeants à repenser la politique migratoire. Cela aurait été la réaction d'une société démocratique, tenant compte de l'opinion des diverses parties de sa société et non pas seulement de la minorité postmoderne radicalisée.

La réaction des politiques au vote fut inverse. Se cachant confortablement derrière le spectre régulièrement dépoussiéré de l'extrême droite des années 30, les électeurs sont, non pas appelés, mais sommés, de voter encore une fois et correctement cette fois-ci.

Le système des élections, comme fondement du pouvoir dans les pays démocratiques est en danger, simplement parce que nos démocraties sont en train de mourir. Un système démocratique implique que les gouvernants représentent la majorité de leur peuple, sans pour autant oublier la minorité. Aujourd'hui, nos élites représentent  non plus la majorité, mais une minorité, qui par ailleurs n'est plus liée aux différents peuples, mais globalisée.

C'est pourquoi les élections, telles que nous les connaissons aujourd'hui, ne peuvent plus leur garantir le pouvoir. A la fois, car sur le fond il est de plus en plus difficile de tromper, malgré le développement de la Novlangue, et parce que les représentants mis en place ne peuvent être réélus, menant une politique impopulaire et antinationale. "Heureusement", le culte numérique et la débilisation grandissante de la population vont permettre de tenter le grand saut, passant d'élections réelles, dont les résultats sont de plus en plus difficilement contrôlables, à une imitation virtuelle, elle parfaitement contrôlable.


- Source : Russie politics