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jeudi, 10 mai 2007

9ième Université d'été de "Synergies Européennes"

9ième UNIVERSITÉ D'ÉTÉ (2001) DE «SYNERGIES EUROPÉENNES»

L'Université d'été tient une place centrale dans les activités de l'association «SYNERGIES EUROPÉEN­NES». Elle est simul­tanément la Diète du mouve­ment, qui permet à ses sympa­thi­sants, venus de tou­te l'Europe, de se rencontrer et de constater que bon nombre de leurs préoccupations sont les mêmes en dépit des barrières nationales ou linguistiques. Cette année, cette réunion annuelle a eu lieu en Basse-Sa­xe, à proximité du site archéologique pré­historique des "Ex­ternsteine", qui fut probablement un observatoire astro­no­mique, comme Stonehenge en Angleterre. Les stagiaires ont visité ce site et sui­vi les explications d'un guide pro­fes­sionnel, qui s'est spécialisé dans la question, et qui maîtrise par­fai­tement l'histoire très controversée  —à l'instar de Glo­zel en France—  des recherches qui ont eu lieu là-bas de­puis la fin du 19ième siècle.

Les interventions principales de la session de 2001

Lors de cette 9ième Université d'été (qui est simulta­nément la 16ième rencontre internationale de ce type patronnée di­rectement par «SYNERGIES EUROPÉEN­NES») a vu se succé­der des orateurs très différents. Les organisateurs ont tou­jours voulu présenter un panel d'orateurs chevronnés et d'o­rateurs néophy­tes. Cette méthode permet un enrichis­se­ment ré­ci­proque et évite le piège de la répétition, qui est mor­tel à terme. Souvent les orateurs néophytes se dé­fen­dent d'ailleurs fort bien. Ce fut le cas cette an­née plus que ja­mais. Parmi les orateurs chevron­nés, nous avons eu Guil­laume Faye, Frédéric Valen­tin, le Général Reinhard Uhle-Wettler et Robert Steuckers.

Guillaume Faye et la «convergence des catastrophes»

Faye nous a parlé de la "convergence des catastro­phes" qui risque fort bien de s'abattre sur l'Europe dans les deux pro­chaines décennies. C'est un thème qu'il a déjà eu l'occasion d'évoquer dans ces trois der­niers ouvrages, mais qu'il va approfondir en étu­diant les théories de la physique des ca­ta­strophes. Le résultat final de cette quête va paraître dans une di­zaine de mois et nous offrir une solide batterie d'ar­gumentaires pour notre "philosophie de l'urgen­ce", héri­tée de sa lecture de Carl Schmitt (l'Ernst­fall sur lequel il a déjà travaillé au début des an­nées 80, notamment avec le con­cours de Robert Steuc­kers, de son ami et traducteur mi­lanais Ste­fa­no Sutti Vaj et de Jaime Nogueira Pinto, éditeur de la revue portugaise Futuro Presente). L'influence d'au­teurs comme Ernst Jünger et Martin Heidegger a également été capitale dans l'élaboration de cette pensée de l'ur­gen­ce. Faye est ainsi le disciple fidèle d'Armin Mohler, auteur du manuel de référence prin­cipal des ND allemandes et italiennes (paru en ver­sion française chez Pardès). Mohler développait, lui aussi, une pensée de l'urgence, tirée des au­teurs de la Révolution Conservatrice dont Jünger, de Carl Schmitt (“die Entscheidung”, “der Ausnahme­zu­stand”), des disciples de celui-ci qui parlaient d'«Ernst­fall», de la théo­rie de Walter Hof sur le “réa­lisme héroïque” et de la philo­so­phie du Français Clé­ment Rosset, auteur d'un ouvrage ca­pi­tal: La lo­gi­que du pire. Pour Rosset, il fallait en perma­nen­ce penser le pire, donc l'urgence, pour pouvoir affron­ter les dangers de l'existence et ne pas sombrer dans le dé­sespoir devant la moindre contrariété ou face à un échec cui­sant mais passager. Mohler et Ros­set sont les véritables professeurs de Faye, tout comme son ami Giorgio Locchi, dis­paru trop tôt en 1992. Guillaume Faye poursuit et ap­profondit ce fi­lon très fécond de la pensée. En cela, il reste iné­branlablement fidèle à l'option la plus essentielle de la "Nou­velle Droite", à laquelle il a voué son exis­ten­ce.

De nous tous, qui avons participé aux initiatives de la ND, incontestablement, Faye est ce­lui qui a le plus don­né, sans autre retours que l'ignoble trahison de ses pre­miers com­man­ditaires, qui ont délibérément tenté de ré­dui­re sa voix à un silence définitif, d'abord en lui coupant les vivres, en­suite, dans une deuxième phase, en montant au printemps 2000 une machination, une cabale, destinée à le faire con­damner à une amende astronomique par la 17ième chambre de Paris. Qu'il accepte ici notre plus sincère gratitude. Et que les comploteurs soient assurés de notre plus parfait mépris.[NDLR/RS : à propos de la critique de toute "pen­sée de l'ur­gence" chez Alain de Benoist: Locchi, Mohler et Rosset sont é­galement mes professeurs, des maîtres que je ne sau­rais re­nier: je n'accepte pas qu'on les trahisse aussi mi­sé­rable­ment, que l'on opère une volte-face aussi pito­ya­ble, surtout que rien, mais alors rien, n'est jamais venu in­fir­mer la jus­tesse de leurs démonstrations. La critique d'A­lain de Be­noist contre la pensée de l'urgence, telle que Fa­ye l'articu­le, est résumée en une seule page de son journal, celle du 1 août 1999 (cf. La dernière année, L'Age d'Hom­me, 2000). Elle est à mon avis très bête, et tout à la fois suf­fisante et insuffisante. “Suffisante” par la prétention et la cuistrerie qui se dégagent de cette leçon sans substance, diamé­tra­le­ment opposée à celles de Mohler et Rosset, et “in­suffisan­te” par sa nullité et sa non pertinence. De Be­noist critique Faye, parce que sa vision "catastrophiste" dé­ri­ve d'une analyse des effets pervers des politiques irréflé­chies d'immigration, pratiquées en France et dans d'autres pays d'Europe occidentale. Faye a prévu également le ter­ro­risme, qui a frappé en 2001, à New York et peut-être aus­si à Toulouse. L'islamisme, en tant qu'extrémisme (qu'on ne con­fondra pas avec l'Islam), est évidemment un danger, pour les peuples de souche européenne comme pour les peu­ples musulmans, mais de Benoist, pour des raisons vé­na­les et alimentaires, ou de vaine gloriole, ne peut dé­velopper une critique de ces dérives: il est un des corres­pon­dants ou des collaborateurs occasionnels à Paris du jour­nal iranien Teheran Times. Cette modeste position, qui pourrait certes être intéressante, autorise-t-elle l'aveugle­ment intellectuel ou le reniement de ses propres positions? Là est toute la question…]. 

Frédéric Valentin: régulationistes et modèles indien et chinois

Frédéric Valentin a abordé deux thèmes importants: la théo­rie de la régulation, avancée par les gauches au­jour­d'hui, mais qui puise dans les corpus "hété­ro­doxes" (selon la définition de Perroux, Albertini et Si­lem). Pour les régula­tionistes français, la bonne mar­che de l'économie dépend de l'excellence des in­stitutions politiques et économiques de l'entité où elle se déploie. Ces institutions découlent d'une his­toire propre, d'un long terme historique, d'une con­­ti­nuité, qu'il serait tout à fait déraisonnable d'ef­fa­cer ou de détruire, sous peine de disloquer la socié­té et d'ap­pe­ler une cascade de problèmes insolu­bles. Par consé­quent, une économie qui se voudrait "mondiale" ou "glo­bale" est une impossibilité prati­que et une dangereuse illu­sion. Dans sa deuxième in­tervention, il a montré comment les civilisations in­diennes et chinoises avaient mis au point des gar­de-fous pour empêcher les classes sociales s'adon­nant au négoce (du latin "neg-otium", fébrilité ou fré­nésie sans élégance) de contrôler l'ensemble du corps social.

Reinhard Uhle-Wettler: Brzezinski, Kennedy, Chomsky

Le Général Uhle-Wettler, ancien commandant des uni­tés pa­ra­chutistes allemandes et ancien chef de la 1ière Division aéroportée de la Bundeswehr, nous a ex­horté à lire atten­ti­ve­ment

- les ouvrages de Paul Kennedy sur la dynamique des em­pires et sur le concept d'hypertension impériale (imperial overstretch),

- de Zbigniew Brzezinski pour connaître les inten­tions réel­les de Washington en Eurasie et

- de Noam Chomsky pour connaître les effets pervers du glo­balisme actuel.

Cet exposé a été d'une clarté limpide, tant par la voix d'un homme habitué à haranguer ses troupes que par la conci­sion du chef qui donne des ordres clairs. En tous points, les énoncés et les conclusions du Général correspondaient aux projets de l'"Ecole des Cadres" de "SYNERGIES EUROPÉEN­NES", dirigée en Wallonie par Philippe Banoy, ce qui a évi­dem­ment enthousiasmé les stagiaires de cette école, pré­sents à l'Université d'été! Mieux: en entendant les paroles du Général, nous avons été frappé d'en­ten­dre son appel aux jeunes Allemands à rejoindre un cercle comme "Synergies Européennes" pour éla­bo­rer l'alternative au monde actuel.

Steuckers: cartographie géopolitique

Pour sa part, Robert Steuckers a présenté 54 cartes histori­ques de l'Europe, montrant le conflit cinq fois mil­lénaire de nos peuples avec les peuples de la step­­pe eurasiatique. Nos cartographies scolaires sont généralement insuffisantes en France, en Al­le­magne et en Belgique. Les Britanniques en re­van­che, avec les atlas scolaires de Colin McEvedy, que Steuckers n'a cessé de potasser depuis plus de vingt ans, dis­posent d'une cartographie historique beau­coup plus pré­ci­se. En gros, quand les peuples euro­péens dominent la step­pe eurasienne jusqu'aux con­fins du Pamir (et peut-être au-delà, vers la Chine, à partir de la Dzoungarie et du dé­sert du Takla­ma­kan), ils sont maîtres de leur destin. Mais dès qu'un peuple non européen (Huns, Turcs) dépasse le Pa­mir pour s'élancer sur la ligne Lac Balkhach, Mer d'Aral, Mer Caspienne, il peut rapidement débouler en U­kraine puis dans la plaine hongroise et disloquer la co­hésion territo­ria­le des peuples européens en Euro­pe. Cette vision, bien mi­se en exergue par la carto­gra­phie de Colin McEvedy, depuis la dispersion des peuples iraniens en Eurasie (vers 1600 av. J. C.), per­met de bien mesurer les dangers actuels, où, a­vec Brzezinski, les Américains considèrent que l'A­sie cen­tra­le fait partie de la zone d'influence des Etats-Unis, qui s'ap­puient sur les peuples turco­pho­nes.

Engelbert Pernerstorfer

Dans une deuxième intervention, plus littéraire cel­le-là, Steuc­kers a montré comment les ferments de la fameuse "ré­volution conservatrice" allemande é­taient né dans un cer­cle lycéen de Vienne en 1867, pour se développer en­suite à l'Université puis dans la sphère politique, tant chez les socialistes que chez les nationalistes. L'objectif de ce cercle, ani­mé par la personnalité d'Engelbert Pernerstorfer, é­tait de raviver les racines, de promouvoir un systè­me d'en­seignement populaire, de combattre les ef­fets de la société marchande et de la spéculation bour­sière, de diffuser des formes d'art nouvelles se­lon les impulsions lancées par Scho­penhauer, Wag­ner et Nietzsche (la "métaphysique de l'artiste", créa­teur de formes immortelles par leur beauté). La "révolution conservatrice" de Pernerstorfer est in­té­res­sante dans la mesure où elle se déploie avant la césure gau­che/droite, socialistes/nationalistes, dé­voi­lant une syn­thèse commune qui nous permet au­jour­d'hui de surmonter le clivage gauche/droite, qui bloque toute évolution idéolo­gique, sociale et poli­ti­que dans nos sociétés. Ensuite, le cor­pus idéolo­gi­que qui a germé à Vienne de 1867 à 1914, per­met de déployer une "révolution conservatrice" civile, c'est-à-dire une Révolution Conservatrice qui est en phase avec toutes les problématiques d'une société civile et non pas de la réduire à un "univers soldatique" com­me dans la pé­riode de guerre civile qui a régné en Allemagne de 1918 à 1923. L'"univers soldatique" est certes fascinant mais de­meu­re insuffisant pour une pratique politique en temps nor­mal (ceci dit pour répondre aux critiques d'Alain de Be­noist à l'en­contre de toute pensée de l'urgence, critiques qu'il adresse surtout à Faye).

L'itinéraire de Georg Werner Haverbeck

Deux autres orateurs de 40 ans se sont succédé à no­tre tri­bune: Andreas Ferch qui nous a brossé une esquisse bio­gra­phique de Georg Werner Haverbeck, ancien animateur de la jeunesse "bündisch", inféodé par décret aux jeunesses hit­lé­riennes, en rupture de banc avec le parti dès 1936 (parce que Haverbeck vou­lait une jeunesse fonctionnant selon les prin­ci­pes de la "démocratie de base" et non pas une jeu­nesse sous la tutelle d'un Etat), pasteur à Marbourg dans les années 40 et 50, animateur de cercles pa­cifiques au temps de la guerre froide (ce qui lui a va­lu le reproche d'être un "a­gent rouge"), fondateur de l'écologie non politicienne dans les années 80, refusant l'inféodation au gauchisme des Grünen (ce qui lui a valu le reproche de "néo-nationaliste" sinon pire…). Un destin étonnant qui résume toutes les pro­blé­matiques de notre siècle. Werner Haverbeck est décédé à la fin de l'année 1999, à l'âge de 90 ans.

Oliver Ritter: Heidegger et la technique

Oliver Ritter, pour sa part, nous a parlé avec une ex­traor­di­naire concision et une remarquable clarté de Martin Hei­deg­ger. Il a parfaitement démontré que la transposition de cri­tères et de grilles d'ana­ly­se de type technique ou de na­tu­re purement quan­ti­tative/comptable dans l'appréhension du réel con­duit à des catastrophes (à cause du "voilement" ou de l'"oubli" de l'Etre). Face à l'option "archéofu­tu­ris­te" de Fa­ye, qui a des aspects techniciens, voire as­su­rément "tech­no­philes", en dépit de références hei­deggeriennes, les positions de Ritter sont bien sûr différentes, mais non "tech­no­phobes", dans la me­sure où Heidegger s'émerveille aussi devant la beauté d'un pont qui enjambe une vallée, d'un bar­rage qui dompte une rivière ou un fleuve. Hei­deg­ger, et Ritter à sa suite, dénonce le désenchante­ment, y compris celui des productions de la te­ch­nique, par l'effet per­vers de ce culte technicien et quantitativiste de la fai­sa­­bilité (Machbarkeit, fea­sa­bility). Cette faisabilité (que cri­tique aussi Ema­nue­le Severino en Italie) réduit à rien la for­ce inté­rieu­re des choses, qu'elles soient organiques ou pro­dui­tes de la main de l'homme. Cette réduction/éra­di­ca­tion conduit à des catastrophes, et assurément à cel­les, con­­vergentes, qu'annonce Faye. Ce dernier est plus proche du premier Heidegger, qui voit l'hom­me arraisonner le réel, le commettre, le re­qué­rir; Ritter, du second, qui con­tem­ple, émer­veillé, les choses, souvent simples, comme la cru­che qui contient le vin, au sein desquelles l'Etre n'a pas en­co­re été voilé ou oublié, de ce second Heidegger qui dia­lo­gue avec ses disciples zen japonais dans son chalet de la Fo­rêt Noire.

Sven Henkler: le rapport homme/animal  

Sven Henkler, secrétaire de Synergon-Deutschland, vient de sortir un ouvrage sur le rapport homme-ani­mal, totalement vicié aujourd'hui. Henkler nous a pré­senté son ouvrage le plus récent, Mythos Tier, qui déplore la déperdition défi­ni­ti­ve du rapport sa­cré qui existait entre l'homme et l'animal, de l'effroi respectueux que ressentait parfois l'homme face à la force de l'animal (notamment l'ours). L'animal est de­ve­nu pure marchandise, que l'on détruit sans pitié quand les réquisits de l'économie l'exigent.

Ezra Pound et la «Beat Generation»

Thierry de Damprichard a présenté un panorama des au­teurs américains de la Beat Generation et expli­ci­té quelles in­fluences ils avaient reçues d'Ezra Pound. Cette présen­ta­tion a suscité un long débat qu'il a magistralement co-ani­mé avec Guillaume Fa­ye, très bon connaisseur de cette lit­térature, très en vogue dans les années 60. Ce débat a per­mis de rap­peler que notre contestation du système (et de l'«a­­méricanosphère») est également tributaire de cette lit­térature protestataire. Guillaume Faye a no­­tamment dit qu'elle avait marqué une figure non-conformiste française qui a démarré sa carrière dans ces années-là, qui est tou­jours à nos côtés: Jack Mar­chal.

J. R. Diaz: l'alliance indienne

Jorge Roberto Diaz nous a parlé de la géopolitique de l'In­de, dans le cadre de diverses interventions sur les questions stratégiques et géostratégiques. Le groupe "SYNERGIES EU­RO­PÉENNES" aborde chaque an­née un ensemble de ques­tions de ce domaine, afin de consolider ses positions géopo­litiques. L'ouvrage auquel Diaz s'est référé pour prononcer son exposé est celui d'Olivier Guillard, La stratégie de l'Inde pour le 21ième siècle (Economica, Paris, 2000). Jouer la car­te indienne est un impératif géostratégique pour l'Europe et la Russie d'aujourd'hui, qui per­met­trait de contourner la masse territoriale turco­pho­ne, afghane/talibanique et paki­sta­naise, mobilisée contre l'UE et la Fédération de Russie par les Etats-Unis. Une alliance entre l'UE, la Russie et l'In­de au­rait pour corollaire de contenir l'effervescence isla­miste et surtout, comme l'a très bien exposé Diaz, de con­trôler l'Océan Indien et le Golfe Persique, donc les côtes des puissances islamiques alliées des Etats-Unis. Le déve­lop­pement de la marine indienne est donc un espoir pour l'Europe et la Russie qui per­mettra, à terme, de desserrer l'é­tau islamique dans le Caucase et les Balkans et de par­faire, le cas échéant, un blocus de l'épicentre du séisme is­la­­miste, c'est-à-dire l'Arabie Saoudite. La menace qui pè­se sur l'Inde vient de l'occupation américaine de l'île de Diego Gar­cia, où sont concentrées des forces impressionnantes, per­mettant aux Etats-Unis de con­trôler les flots et le ciel de l'Océan Indien ainsi que le transit maritime du pétrole en direction de l'Europe, de l'Afrique du Sud, du Japon et des nou­veaux pays industriels d'Asie orientale.

Max Steens: le Tao du Prince de Han Fei

Max Steens nous a plongés dans la pensée politique chinoi­se, en évoquant la figure de Han Fei, sage du 3ième siècle avant l'ère chrétienne. Han Fei nous sug­gère une physique po­litique limpide, sans jargon, avec, en plus, 47 principes pour prévenir toute pen­te vers la décadence. Phrases ou a­phorismes courts, à méditer en permanence! Le renouveau de notre es­pace politico-idéologique passe à notre sens par une lecture des sagesses politiques extrême-orien­tales, dont

◊ le Tao-Te-King, traduit en italien par Julius Evola pendant l'entre-deux-guerres et texte cardinal pour comprendre son idéal de “personnalité différenciée” et son principe de “che­vaucher le Tigre” (c'est-à-di­re de vivre la décadence, de vivre au sein même de la décadence et de ses mani­fes­tations les plus viles, sans perdre sa force intérieure et la maî­trise de soi),

◊ le traité militaire de Sun Tsu comme le préconise Philippe Banoy, chef de l'école des cadres de "SY­NERGIES EURO­PÉEN­NES" en Wallonie,

◊ le "Tao du Prince" de Han Fei, comme le préconise Steens de l'école des cadres de Bruxelles et

◊ le code du Shinto japonais, comme le veut Markus Fern­bach, animateur de cercles amis en Rhénanie-Westphalie. Fernbach est venu nous présenter le co­de du Shinto avec brio, avec une clarté aussi lim­pi­de que son homologue fran­çais ès-shintoïsme, que les lecteurs de la revue "Terre et Peu­ple" con­naissent bien, Bernard Marillier, auteur d'une étu­de superbe sur ce sujet primordial, parue récemment chez Pardès.

Markus Fernbach: les leçons du shintoïsme

Ces voies asiatiques conduisent à tremper le carac­tè­re, à combattre en nos fors intérieurs tous les af­fects inutiles qui nous distraient de l'essentiel. Un collège de militants bien formés par ces textes, ac­cessibles à tous, permettrait jus­te­ment de sortir des impasses de notre mouvance. Ces tex­tes nous en­sei­gnent tout à la fois la dureté et la sérénité, la force et la tempérance. Après la conférence de Fern­bach, le débat s'est prolongé, en abordant notamment les si­militudes et les dissemblances entre ce code de che­va­le­rie nippon et ses homologues persans ou eu­ropéens. On a éga­lement évoqué les "duméziliens" ja­ponais, étudiés dans le journal "Etudes indo-eu­ropéennes" du Prof. Jean-Paul Al­lard de Lyon III, bas­sement insulté par la presse du systè­me, qui tom­be ainsi le masque et exhibe sa veulerie. Enfin, il y a eu un aspect du débat qui nous paraît fort in­té­ressant et prometteur: notre assemblée comptait des agnostiques, des païens, des catholiques et des lu­thériens. Ethique non chré­tienne, le Shinto peut être assimilé sans problème par des agnostiques ou des païens, mais aussi par des catholi­ques car le Va­tican a admis en 1936 la compatibilité du shin­toïsme et du catholicisme romain. On peut donc être tout à la fois catholique et shintoïste selon la hiérarchie va­ti­cane elle-même. Dès lors pourquoi ne pas éten­dre cette to­lérance vaticane aux autres codes, ceux de la Perse aves­ti­que ou des kshatriyas indiens, le cul­te romain des Péna­tes, etc., bref à tout l'hérita­ge indo-européen? Voilà qui ap­porterait une solution à un problème qui empoisonne de­puis longtemps no­tre mouvance. Mais cette reconnaissance du shin­toïs­me, qui date de 1936, sous le Pontificat de Pie XII, est-elle encore compatible avec les manifesta­tions ac­tuelles du catholicisme: les mièvreries déli­quescentes de Va­tican II ou l'impraticable rigidité des intégrismes obtus?

Manfred Thieme nous a ramenés à l'actualité en mon­trant avec précision les effets de la privati­sa­tion de l'économie dans les PECO (pays d'Europe cen­trale et orientale), en pre­nant pour exemple l'é­volution de la République Tchèque.

La suite à Bruxelles…

Les autres conférences, prévues à Bruxelles pendant le week-end précédant l'Université d'été proprement dite, se­ront prononcées plus tard, majoritairement en langue néer­landaise. Successivement, Jürgen Branc­kaert, germaniste et angliciste, l'historien brugeois Kurt Ravyts, Philippe Ban­noy, Guillaume Faye et Robert Steuckers y prendront la pa­role. Branckaert évoquera une figure cardinale de notre his­toire: le Prince Eugène de Savoie, vain­queur des Turcs à la fin du 17ième siècle. Un cercle "Prin­ce Eugène" verra le jour à Bruxelles, rassem­blant des Flamands et des Wallons fidèles à l'idée impériale, fédérant les cercles épars qui véhiculent la même inébranlable fidélité, tels “Empire et puis­sance” de Lothaire Demambourg ou la “Sodalité Gui­ne­gatte”. Des sections seront créées ensuite en Au­triche, en Hongrie et en Croatie, de façon à nous re­mé­morer notre seu­le légitimité politique possible, dé­truite par la révo­lu­tion française, mais dans une perspective plus claire et plus européenne que celle de l'iconographie que nous avait pré­sen­tée, dans no­tre enfance, le Chanoine Schoonjans, avec les ima­ges de la collection “Historia”. Ravyts analysera les influences de Gabriele d'Annunzio et de Léon Bloy, notam­ment sur la figure du national-solidariste fla­mand Joris Van Severen. Il rendra de la sorte cette figure de notre histoire plus compréhensible pour nos amis français et italiens. Cet exposé permettra également de raviver le souvenir de Léon Bloy dans notre mouvance, qui l'a trop négligé jusqu'ici. Ban­­noy analysera l'œuvre de Vladimir Volkoff et en ti­re­ra tous les enseignements nécessaires: lutte contre la subver­sion et la désinformation. Guillaume Faye présentera une nou­velle fois sa théorie de la “con­ver­gence des catastro­phes", cette fois à l'occasion de la parution de son ouvrage Avant-guerre, promis pour février 2002.  

Jérémie CATTEAUX.

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