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vendredi, 18 mars 2011

Terre a Peuple Magazine n°46

 

TERRE & PEUPLE Magazine

 

Le n°46 du T&P Mag est axé autour du thème ‘Le Soleil reviendra’.

 

Dans son éditorial, Pierre Vial dénonce l’opportunisme carriériste de Marine Le Pen et il avertit : « Nous ne mourrons pas pour Tel-Aviv ! »

 

Robert Dragan cite ‘Le Cri du Contribuable’ en regard de ‘Capital’, à propos de l’immigration, pour situer ce qu’elle coûte à la France : 75 milliards d’euros pour le premier contre 45 seulement pour l’autre, qui fait distraitement l’impasse sur les coûts des clandestins. Pour les recettes qu’elle apporte, Capital en découvre 60 milliards alors que Le Cri n’en trouve que 49. Pour Le Cri, la politique migratoire creuse un déficit de 382 milliards là où Capital aboutit à un solde positif de 12,4 milliards d’euros !  Pour Capital, il n’y aurait qu’1,1 millions de Beurs en France. Le Cri en dénombre 3,4 millions au coude à coude avec 2,4 millions de Sub-sahariens. Capital trouve à se féliciter que des hôpitaux tournent avec 50% de médecins étrangers, moins payés !

 

Pierre Vial ouvre ensuite le dossier du Soleil invaincu, en louant la sagesse de l’Eglise qui, en l’an 440, a fixé la naissance du Christ au moment de la renaissance de la lumière solaire.

 

André Stator note, comme une évidence, que la culture de mort contemporaine est bien le rejeton du ‘judéo-christiano-judaïsme’ et il relève que c’est au moment du plus grand péril que la conscience des anciens paganismes refait surface, avec une clarté jamais atteinte. Toutefois, sans perception mystique sincère, fût-ce accompagnée de la spéculation philosophique courante depuis les philosophes présocratiques, le paganisme n’est qu’un simulacre et ne peut alors répondre au besoin du très grand nombre. Le paganisme européen est une religion du sang, qui cherche à s’enraciner dans des hauts lieux d’émergence tellurique. L’antique paganisme européen appartenait à des peuples qui ont cessé d’exister : c’est notre Ancien Testament. Il nous manque notre Nouveau Testament, la Voie des Ancêtres, pour retrouver le contact au divin dans le culte des traditions et les rites familiaux. Dans la ligne des phratries grecques, celle de l’autel du foyer des Romains, de la célébration des Tuatha dê Danaan irlandais, de la Samain des Celtes, le culte de la mémoire de nos anciens qui nous ouvrent une porte sur l’Autre Monde et qui vivent encore à travers leur descendance.

 

Dans un joli petit conte, F.F. fait réapparaître un Merlin qui ressemble assez à Odin.

Alain Cagnat décrit la vision de Noël qu’ont les Européens de l’est, qui sont encore relativement préservés du consumérisme américain et qui célèbrent toujours de vrais Noëls. Les cloches sonnent à la volée. Les mécréants vont comme tout le monde à la messe de minuit. Et ils construisent des crèches rien que pour l’émerveillement des enfants. Et ils jeûnent le 24 décembre en attendant de faire ripaille de cochon au réveillon des petites heures. Ils dressent des sapins (que les bolcheviks avaient interdits) et les ornent de décorations naturelles. Ils laissent une place à table pour les ancêtres disparus, pour les invités empêchés, pour le miséreux inattendu, pour les enfants à naître.

 

Claude Perrin consacre un article substantiel à l’importance des mythes dans les sociétés humaines.  Il oppose le mythe à la légende, le premier étant une interprétation du réel, qui met en scène les dieux ou les forces de la nature, alors que la seconde propose le modèle idéalisé du héros ou du saint : il y a ainsi le mythe des Travaux d’Hercule et la légende d’Arthur. Dans les société primitives, le mythe est vérité absolue. Il fonde la vie sociale à quoi il sert de modèle. Dans les sociétés modernes, on idéalise une société primitive, qui sert à son tour de mythe paradisiaque, d’autant plus qu’on découvre que les société primitives avaient elles aussi conscience d’avoir perdu un paradis primordial. Mais le mythe moderne du progrès et de la croissance sans fin commence à se fissurer. Dans une nature sans pitié, le mythe de l’égalité débouche sur la dernière étape avant la mort.

 

Philippe Walter est cité pour la page ‘Saint Nicolas’ de sa Mythologie chrétienne (Imago 2003), qui révèle la riche généalogie païenne du bienveillant évêque, dépositaire à la fois des secrets de la médecine et de la métallurgie (notamment le nickel) et des gisements souterrains, de la fécondité généreuse de la terre, avec des lutins malicieux et bienfaisants, et du monde primitif de l’Homme sauvage, avec la grande cavalcade nocturne d’Odin.

 

Pierre Vial tresse des couronnes à ses amis les sangliers, Gullinborsti (Soies d’or) et Slidrugtanni (Boutoirs dangereux). Il évoque la chasse pour la fête de Noël dans La Billebaude de Henri Vincenot, avant d’interroger Jean-Patrick Arteault sur les racines du mondialisme occidental. Celui-ci souligne pour cette fois comment la Fabian Society s’est constituée séparément du Groupe Milner, avant de se fondre dans sa mouvance tout en conservant un net penchant sur la gauche non marxiste. Sa figure dominante est le philosophe écossais Thomas Davidson.  Ce dernier s’est d’abord lié au Transcendantalisme américain d’Emerson (pour qui le christianisme doit se débarrasser de sa rigidité et de son biblisme littéral) et à la Société Philosophique de Saint-Louis (des hégéliens qui insistent sur la philosophie pratique, le travail sur soi-même et l’éducation démocratique, l’expression artistique sous intuition spirituelle). Avec le transcendantaliste James Eliot Cabot, Davidson anime un club d’orientation métaphysique. Déçu par le protestantisme, il étudie l’orthodoxie et le catholicisme. La vision des ruines du Parthénon lui cause un choc spirituel et la dévotion catholique le marque profondément. Il passe 18 mois dans le monastère du prêtre-philosophe Rosmini, pour qui l’âme a la faculté de voir Dieu, si elle est cultivée en vivant la Vie Véritable. Davidson évolue d’abord vers un panthéisme, auquel il préfère finalement la métaphysique d’Aristote corrigée par le principe de l’âme du monde d’Emerson. L’individu peut devenir un dieu pour autant que des relations sociales restrictives ne l’entravent pas. Davidson fonde alors avec un petit groupe de futurs Fabiens, The Fellowship of New Life, compagnonnage de ressourcement spirituel dans une morale coopérative. Il fonde ensuite, en parallèle, la Fabian Society, sur le principe que la subordination du matériel au spirituel et le travail sur soi-même n’empêchent pas de travailler sur le monde, malgré un risque de contamination par la société ambiante. La confrérie n’a jamais compté plus de trente membres, de faible surface sociale si on les compare au Groupe Rhodes-Milner. Leur socialisme est une éthique de fraternité avant d’être économique et politique. Les marxiste les qualifient d’utopistes. Des échecs successifs, notamment ceux de Robert Owen, jeune grand patron self made qui a par deux fois tenté vainement de créer une communauté de solidarité coopérative avec ses ouvriers, inspirent aux Fabiens de se replier sur l’éducation populaire. Le peuple a besoin d’être guidé, et même sans qu’il s’en aperçoive : c’est la‘ruse fabienne’, sur le modèle du dictateur romain Fabius Cunctator. Et sur le modèle du chrétien socialiste William Morris, que Jean Mabire qualifie de ‘médiéval socialiste’ (T&P Mag n°11). Ce sont ces socialistes qui vont servir d’alibi moral aux politiques, souvent cyniques, du groupe Rhodes-Milner.

 

Joachim Irigoyen déshabille à la fois Henri Proglio, président d’EDF et de Veolia (ex-Vivendi) et son ‘ami’ Dominique Strauss-Kahn, deux spécimens de tonalité maçonnique de l’hyper-classe, dont les grandes nécessités d’argent sont étrangères à l’indigence !

 

Edouard Rix définit la thalassapolitique, antonyme maritime de la géopolitique, figuré par la baleine Léviathan qui, dans la Kabbale, combat le taureau terrien Behenot, ou par l’anaconda qui s’efforce d’étouffer peu à peu l’île continentale du monde. Il cite l’Américain Mahan, l’Allemand Ratzler et le Britannique Mackinder, pour qui la mer est la source primordiale de puissance : la mer peut agir contre la terre alors que l’inverse n’est pas vrai. Les puissances maritimes mettent dès lors leurs efforts à empêcher les puissances continentales de s’unir et d’avoir accès à la haute mer.

 

Robert Dragan, pour déboutonner le chanteur rock Florent Pagny qui avait cru pouvoir se permettre certaines liberté de langage, prend appui sur un extrait admirablement prophétique  des ‘Derniers jours de l’Eternel’ de Pierre Gripari, professeur de dissidence, qu’il est urgent de relire.

 

Robert Dragan encore fait partager son coup de cœur pour ‘La confession négative’, un livre décapant de Richard Millet, qui fait du hachis des paisibles criminels, escrocs moraux qui sèment les désastres au nom des beaux sentiments. Le livre décrit, à partir de l’exemple vécu du Liban, l’abominable guerre civile ethnique et religieuse à laquelle se trouvent acculées quasi irrémédiablement les sociétés multiculturelles.

 

Pierre Vial, enfin, clôture le numéro sur les images idylliques de la tradition de la désalpe -en Savoie on dit la démontagnée-, le retour avec la fin de l’été des troupeaux de la montagne dans la vallée. C’était au 30 septembre dernier une fête fleurie et colorée pour laquelle il n’y avait pas que les bergers et les bergères, les batteurs et les sonneurs pour se parer des tenues traditionnelles, mais tout un peuple à l’unisson, le peuple suisse qui réveille les espoirs avec ses votations.

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