Vladimir Poutine, qui devrait redevenir président de la Fédération de Russie l'an prochain (voir « Contexte »), a présenté ses ambitions géopolitiques, selon un article dans les Izvestia.
Lors d'une table ronde organisée à Moscou par le parti au pouvoir, Russie Unie, ces idées ont été étoffées, a rapporté la presse russe aujourd'hui (17 novembre).
En dehors des pays de l'ex-URSS, l'« Union eurasienne » devrait rassembler des pays qui sont historiquement ou culturellement liés à la Russie et qui sont « loyaux aux intérêts de la Russie », ont expliqué les experts.
Le politologue russe Dmitri Orlov a indiqué que les pays concernés pourraient être la Bulgarie, la Finlande, la Hongrie, la Mongolie, la République tchèque et le Vietnam, ainsi que deux pays qui ne se trouvent ni en Europe, ni en Asie, à savoir Cuba et le Vénézuéla.
Un représentant de Russie Unie aurait nié que ces pays aient été approchés. Toutefois, Boris Grizlov, le président de la Douma d'Etat, la chambre basse du parlement russe, a déclaré que « des instruments et des arguments historiques plaidaient en faveur de l'établissement de ce projet eurasien rassemblant 250 millions de personnes. La population de la Fédération de Russie est de 143 millions d'habitants.
Selon M. Grizlov, l'un de ces arguments est l'histoire commune de ces pays et s'agissant des « instruments », il a mentionné la langue russe comme « langue de la communication internationale », ainsi que la coopération économique. Il a précisé qu'il ne s'agissait pas de bâtir un Etat, mais bien une union d'Etats souverains.
L'ambassadeur de la Russie auprès de l'OTAN, Dmitri Rogozin, a été cité affirmant que ce projet n'avait pas vraiment été conçu pour unir des terres, mais plutôt des populations et des citoyens grâce à « organe public commun ».
M. Rogozin a également argué que la Russie devrait porter la plus grande attention aux 200 000 Serbes du Kosovo qui ont récemment demandé la citoyenneté russe.
Belgrade considère ce geste comme un signe de déception à Moscou quant au destin des Serbes du Kosovo qui accusent les autorités de Belgrade de ne pas protéger leurs intérêts vis-à-vis de la majorité albanaise ethnique qui peuple l'ancienne province serbe.
M. Rogozin a également plaidé pour que le russe devienne l'une des langues officielles de l'UE et a affirmé qu'il défendrait cette cause en rassemblant un million de signatures dans le cadre du programme récemment lancé de l'Initiative citoyenne européenne (ICE).
Meksat Kunakunov, un conseiller du président du parlement au Kyrgyzstan, a cité M. Poutine disant : « Ceux qui ne regrettent pas l'époque de l'URSS n'ont pas de cœur. Ceux qui rêvent de revenir à l'URSS n'ont pas de cerveau. » Il a quant à lui ajouté : « Ceux qui doutent que nous pourrions créer une nouvelle union sont des imbéciles. »
Commentaires
C'est une bonne nouvelle,quand est-ce que l'Europe de l'Ouest va quitter le giron atlantiste?L'Europe de l'ouest doit s'intégrer à l'union eurasienne pour réaliser l'empire eurasiatique de la fin comme le souhaitait Jean Parvulesco.Tout finira par se faire dans ce sens,mais quand?Nul ne le sait,déjà on peut dire que le désencerclement de l'Eurasie a commencé,et que c'est la fin de la domination des USA sur le Heartland,l'Ile monde,nous savons que le royaume céleste de l'empire éternel va reprendre ses droits et que le processus en cours va accélérer la fin de Kali-Yuga,l'age sombre.
Écrit par : nordine | jeudi, 24 novembre 2011
Cher Nordine,
Vous avez raison de rappeler à nos lecteurs les visions eurasiennes de Jean Parvulesco.
Mais l'Europe, à force de s'être immergée dans le bouillon de culture atlantiste est affaiblie au point que l'annuel numéro spécial de "The Economist", qui énonce les perspectives pour l'année 2012 et vient de sortir en kiosques, présente une carte où toutes les parties du monde sont en boni, sauf l'Europe, sciemment affaiblie par des secteurs spéculatifs privés qui n'agissent pas en principe au nom d'Etats mais font néanmoins la politique et la géopolitique (voire la géoéconomie) de certains Etats. Elle a toujours été d'annihiler toute puissance européenne risquant de porter ombre à la structure étatico-économique marquée par la révolte puritaine du 17ème siècle, structure devenue superpuissance à la suite et à l'aube de "deux siècles américains".
Écrit par : Benoit Ducarme | jeudi, 24 novembre 2011
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