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dimanche, 11 mai 2014

Tout le monde il est gentil, tout le monde il est raciste

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Tout le monde il est gentil, tout le monde il est raciste

«Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu»

Le film qui fait rire jaune l’idéologie antiraciste


Jean Ansar
Ex: http://metamag.fr
 
Il y a toujours eu des divorces profonds entre la critique et le public de cinéma. La critique qui représente toujours l’idéologie dominante se prend pour le guide intellectuel du public. Elle aime les films prétentieux, engagés et donneurs de leçon. Elle raffole des films afghans qui font 45 entrées. Le public, lui, aime le cinéma spectacle de divertissement ou intelligent ce qui est souvent le contraire d’ailleurs d’intellectuel.

C’est pourquoi la critique des pères la pudeur et des nouveaux dévots et bigotes de l’antiracisme idéologique a mal accueilli tout au début le film de Philippe de Chauveron avec un Christian Clavier désopilant, fin dans son jeu et dont c’est le grand retour. Mais la France, elle, se tord de rire sans complexes ni retenus. La critique s’incline, mais tente de détourner le sens du film, de le politiser et même de l’instrumentaliser.
 
En fait, ce film prouve que l’on peut rire à gorge déployé d’un racisme bon enfant à la française. C’est le premier point et c’est le plus important. Les Verneuil, petits bourgeois catholiques de province, ont 4 filles. Les 3 premières épousent coup sur coup un arabe, un juif et un chinois. La petite dernière, elle, une révélation d’une beauté à la française, s’éprend  enfin d’un catholique comme papa et maman, seulement il est noir. Cela fait beaucoup et c’est pour cela que l’on rit de bon cœur. D’autant plus que papa et maman ne se sentent pas racistes. Papa est gaulliste et ils font du racisme comme monsieur Jourdain fait de la prose. Pourtant ils sont sympathiques. Certains passages sont même émouvants. Cela ne peut pas passer pour une certaine gauche. Surtout que dans ce film, tout le monde il est gentil mais tout le monde il est raciste. Le Chinois par rapport à l’arabe et au juif et l’arabe par rapport au juif et au chinois et  le juif par rapport à l’arabe et au chinois et les 3 par rapport au noir.

Quand au père du jeune ivoirien, pas immigré lui, il est encore plus raciste que le papa français et assume son racisme anti-blanc, ce qui n’empêchera pas les deux pères, la veille du mariage, de devenir les meilleurs amis du monde. Ce film est objectivement une réussite. Il est cependant trompeur.

La France dépeinte n’existe plus 

Ce racisme sans conséquences n’est plus d’actualité. C’est une France où l’on accueille l’autre avec méfiance et bienveillance mais où l’autre ne tente pas d‘imposer, de dominer. On est très loin des « racailles » de banlieue même si elles sont présentes, car le jeune algérien marié à une fille Verneuil est avocat et on le voit défendre, commis d’office, ceux qu’il qualifie de « capuches sans cerveaux ». Une France avec une diversité marginale et exotique et pas, comme c’est le cas, une diversité de peuplement et de substitution  de populations et de mode de vie. La comédie est exploitée par les antiracistes politiques pour prouver que le pays a changé et que finalement, il faut accepter dans la bonne humeur d’être tous des Verneuil, des familles «Benneton » comme le dit, lors d’une messe, un  habitant de la localité.

Comme Intouchables, autre immense succès populaire, le long métrage de Philippe de Chauveron pourrait être interprété comme la métaphore d'une France vieillissante et rance qui aurait besoin des enfants de l'immigration pour se régénérer. Mais il est beaucoup plus « non politiquement correct ». Ce ton  fait que ce film avec ses formules hilarantes serait impossible aux Usa.

Dans le Figaro, Alexandre Devecchio voit bien ce qui fait peur à l’idéologie dominante. « Le film dit, sur le ton de la comédie, ce qu'Eric Zemmour et Alain Finkielkraut ne peuvent plus exprimer sans déclencher les foudres des justiciers auto-proclamés de l'antiracisme? Et si l'impressionnant succès du film était justement dû à son absence de tabou ? Le réalisateur nie avoir voulu réaliser un film politique. Mais derrière son apparent formatage, Qu'est-ce qu'on fait au bon Dieu? est peut-être la comédie la plus anticonformiste jamais produite par TF1. » Certains seraient déjà d’ailleurs dans le collimateur des censeurs auto proclamés.

De son coté  Le Monde constate. « Le film de Philippe de Chauveron, fait actuellement exploser tous les compteurs du box-office français. Accueil critique ? Inexistant, aucune projection de presse n’ayant précédé sa sortie. Bouche-à-oreille ? Exceptionnel, à tel point que les deux plus gros succès du cinéma français, Intouchables (19,44 millions d’entrées) et même Bienvenue chez les Ch’tis (20,48 millions) ne paraissent pas hors d’atteinte. Visible sur Internet, l’efficace bande-annonce laisse présager le pire : 1,58 min de clichés raciaux ou racistes, on ne sait trop, en tous genres. Quel est donc ce film qui fait salle comble aussi bien à Paris qu’en régions ? Un ersatz cinématographique des thèmes chers au Front national ? L’affaire est plus compliquée. »

Ils ne pensent qu’à ça le front national. Le film participerait à la banalisation de ses thèmes. C’est un peu vrai, il permet de ne pas se sentir coupable de penser comme Clavier. Et ils craignent au Monde ce succès populaire. « Curieux film, laissant présager le pire dans sa première moitié, que l’on finit parfois par trouver drôle, y compris à son corps défendant. Derrière le message de tolérance qu’il entend délivrer – vive la différence, vive les mariages mixtes – se profile pourtant quelque chose de plus ambigu, une manière, certes comique mais tout de même, de vouloir banaliser sinon le racisme, du moins les propos racistes. »

En France on rit encore de bon cœur du racisme bon enfant des identités diverses et des clichés qui ont la vie dure. La critique est mal à l’aise, le public raffole… une fois de plus les fausses élites ne comprennent rien au peuple et veulent lui imposer ses choix et ses goûts… en vain. Le racisme de la prétention des fausses élites est en échec et lui ne fait plus rire personne depuis longtemps.

00:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, film, 7ème art | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

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