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vendredi, 03 octobre 2014

Hong Kong, une nouvelle place Maidan?

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Hong Kong, une nouvelle place Maidan?

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Ce bruit court avec insistance. Nous ne pouvons précisément vérifier sa véracité, compte tenu de nos moyens d'information limités. Il n'est pas interdit cependant de lui donner écho, pour suivre plus attentivement la suite des évènements Mais de quoi s'agirait-il?

 
Rappelons que, par le terme de révolution de la place Maidan, l'opinion occidentale désigne les manifestations s'étant produites à Kiev il y a quelques mois et ayant entrainé la chute du président prorusse de l'époque, remplacé par un président pro-occidental dit aussi « roi du chocolat » compte tenu de ses intérêts personnels dans ce domaine. Or cette révolution, présentée sur le moment par des forcenés du type de Bernard Henri Lévy, comme une explosion de la démocratie enfin revenue à Kiev, s'est avérée avoir résulté en sous-mains de manoeuvres à la limite du terrorisme conduites par des groupes de mercenaires financés par la CIA, afin d'affaiblir l'influence russe dans ce pays, et de compromettre l'image de Poutine.

L'opération se poursuit actuellement dans le cadre des combats sanglants qui se mènent entre pro-russes et troupes gouvernementales dans le Donbass et en Ukraine russophone. Poutine en est effectivement affaibli, car il est pris en deux maux: intervenir militairement au delà des frontières de la Fédération de Russie, ou laisser-faire les répressions gouvernementales.

Dans un article précédent (Le double jeu américain http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=1506&r_id= ), nous indiquions que, selon diverses informations, Washington se préparait à mener contre la Chine, devenue, en second rang après la Russie, son nouvel ennemi héréditaire, une opération du même type que celle qui lui avait si bien réussi à Kiev: susciter dans certaines provinces des manifestations populaires qui permettraient d'ébranler le régime. Nous évoquions le soutien donné à des indépendantistes musulmans ouïghours. Mais en fait il paraît très probable que Washington ait décidé de s'en prendre à une autre des faiblesses du régime, le statut du Territoire de Hong Kong. Ne revenons pas ici sur l'historique de ce que certains avaient appelé l'annexion de l'ex-colonie britannique. Elle avait suscité de nombreuses opposions, venues de différents milieux. Mais finalement l'actuel système dit « deux systèmes, un pays » auquel est soumis le territoire paraissait satisfaire l'ensemble des parties.

Or les médias du monde entier ont pu constater que depuis quelques jours, des foules nombreuses, composées principalement de manifestants se disant en lutte pour la démocratie, avaient occupé divers lieux sensibles, notamment Central et Admiralty, centres financiers situé non loin du siège du gouvernement. Les manifestations se veulent pacifiques. Cependant des échauffourées ont déjà eu lieu avec les forces de police. Aujourd'hui 1er octobre, les manifestants pro-démocratie sont toujours fortement mobilisés, à la veille de la fête nationale chinoise, refusant de répondre aux appels à la dispersion lancés par le chef de l'exécutif, présenté comme aux ordres de Pékin par les plus activistes d'entre eux.

Nous n'examineront pas ici la légitimité de ces manifestations, ni le contenu des réformes politiques qu'elles demandent, promises après la rétrocession à la Chine de la colonie en 1997. Il est difficile par ailleurs d'évaluer le soutien populaire qu'apporte le reste de la population à ces revendications. Il est certain cependant que la confrontation des manifestants avec les forces de police est localement très électrique, et pourrait rapidement dégénérer en batailles rangées dont l'issu, comme toujours en de telles situations, serait incertain.

Ce qui est certain par contre est que les Etats-Unis n'avaient pas manqué depuis longtemps de mener à Hong Kong et dans d'autres régions proches des actions du même type que celles ayant provoqué ces dernières années le succès des révolutions dite orange aux frontières de la Russie. Il s'agit de ce que l'on peut qualifier de diplomatie du dollar et des services secrets. Les officiels chinois ont dénoncé ces manoeuvres et appellent à la résistance. Le département d'Etat n'hésite plus dorénavant à se confronter directement avec eux sur le plan diplomatique. Quelque soit la sympathie que l'on puisse éprouver pour les manifestations en faveur de la « démocratie » à Hong Kong, on ne peut s'empêcher de constater qu'elles offrent aux bellicistes américains de nouvelles occasions pour étendre à certaines parties de l'Asie jusque là préservées la domination du Système.

Affaire donc à suivre attentivement, notamment au regard de ce qu'il pourrait en résulter sur l'avenir du BRICS et des offensives anti-dollar envisagé par ce dernier, ainsi que sur la façon dont réagira l'OCS (Organisation de Coopération de Shanghai) .

 

* On lira sur ce sujet un article assez convaincant que vient de publier le site activiste américain Zero Hedge
http://www.zerohedge.com/news/2014-10-01/us-secretly-egging-hong-kong-protesters

 

Terrorisme. Ne pas se faire imposer les stratégies des autres

Terrorisme. Ne pas se faire imposer les stratégies des autres

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

terroristes-golfe.jpgSi l'on voulait vraiment lutter contre l'extension du soi-disant califat au Proche et Moyen-Orient, il ne suffirait pas de suivre aveuglément les Etats-Unis.


Au niveau des hommes politiques de gauche comme de droite, une quasi union nationale s'est manifestée dès l'annonce de l'assassinat du "touriste" français en Kabylie. Chacun a soutenu l'engagement militaire de la France contre ce que l'on appelle Daech, même si la nature exacte de cet ennemi encore mal connu, pose encore problème. A l'unanimité, les parlementaires ont convenu qu'il ne fallait pas céder au chantage en renonçant aux attaques aériennes comme l'exigeaient les ravisseurs. Certes, deux ou trois avions Rafales ne changeront pas grand chose à l'équilibre des forces, mais leur action symbolique est d'un très grand poids. Un Etat ne peut pas céder au chantage, même si cela incite les terroristes à de nouveaux enlèvement et attentats - d'autant plus que ceux-ci se produiront inévitablement, que l'on cède ou pas à leurs menaces.

Il reste que si l'on voulait vraiment lutter contre l'extension du soi-disant califat au Proche et Moyen-Orient, il ne suffirait pas de suivre aveuglément les Etats-Unis. Ceux-ci sont passés maîtres dans la manipulation des opinions au profit de leurs intérêts. Ces intérêts ne sont pas nécessairement les nôtres. Si l'on voulait vraiment lutter contre le terrorisme, il faudrait s'en prendre à ses sources. Or rien, on peut le craindre, ne sera fait en ce sens, car cela signifierait s'en prendre plus ou moins directement aux intérêts américains.

Nous avions dressé une première liste des mesures qui seraient nécessaires dans un article du 15 août. Il s'agirait d'agir sur plusieurs fronts. Rappelons les, en actualisant certains détails:

La question du financement international.

Les terroristes s'alimentent désormais à plusieurs sources dont nous sommes tous les financeurs: pétro-dollars déjà cités, contrebande d'armes et de produits stratégiques divers, paradis fiscaux recyclant les bénéfices de la fraude fiscale et de l'économie criminelle. Ces sources s'élèvent à plus de 400 milliards de revenus divers annuels. Toutes évidemment ne vont pas bénéficier au djihadisme, mais une part suffisante pour les rendre redoutables. Ne dit-on pas que les djihadistes tirent chaque jour un revenu de 1 à 3 millions de dollars en vendant leur pétrole. Voilà de quoi se procurer autant d'armes qu'ils en ont besoin.

Pourrait-on espérer d'un coup éliminer tous les comportements maffieux, dont des intérêts américains et européens majeurs sont les auteurs et les bénéficiaires? Certainement pas. Mais renforcer contre eux la lutte et les moyens des Etats s'impose cependant en priorité. Or cela pose non seulement la question de la volonté mais des moyens administratifs et judiciaires nécessaires. Cette question des moyens est cruciale et nous la retrouverons en permanence. Si guerre il y a, il faut se donner les moyens humains et budgétaires de gagner, quels qu'en soient les coûts pour les « consommateurs ».

Par ailleurs, peut-on tolérer de continuer à dérouler des tapis rouges en France pour les Etats pétroliers du Golfe ou le Qatar, au prétexte des achats d'armes qu'ils pourraient faire, lorsque l'on sait qu'ils financent à tout va les divers califats afin de s'attirer leurs bonnes grâces.

La question de la lutte contre les recrutements djihadistes en Europe même.

Le gouvernement français prépare certaines mesures en ce sens, mais déjà elles se heurtent aux inquiétudes. Ne va-t-on pas empiéter sur les libertés civiles, dont la France se présente encore comme le champion? Ne va-t-on pas encourager un anti-islamisme systématique? Mais ces deux arguments doivent être relativisés. Le contrôle de l'Internet pour en éloigner les sites pédophiles, par exemple, montre que des actions sont possibles, même si elles ne sont jamais totalement efficaces. Quant aux musulmans d'Europe, ce n'est pas les agresser que leur demander, comme en France ils ont commencé à le faire, de montrer qu'ils participent à la prévention du djihadisme.

Mais pour conduire une telle lutte se pose à nouveau la question des moyens de police et de justice nécessaires, aujourd'hui de plus en plus réduits compte tenu de politiques d'équilibre budgétaire aberrantes. Pour un djihadiste rentrant de Syrie et susceptible de conduire un attentat, il faut afin de le surveiller faire appel, selon un chiffre communiqué par le ministère de l'intérieur, 50 policiers. Il convient donc évidemment de reprendre les recrutements et les formations indispensables – n'excluant évidemment pas le dialogue avec les citoyens dont le soutien est indispensable. Tout ceci sans se préoccuper d'économies à la petite semaine. La question des budgets de défense.

L'Europe se refuse à tout effort de financement pour des forces de défense en propre. Elle est devenue ainsi le ventre mou d'une lutte contre les agresseurs. La France, qui a jusqu'ici refusé ce choix catastrophique, se croit obligée cependant, sous les pressions imposées par les autres Etats européens, de diminuer les effectifs et les moyens dont disposent ses forces armées. La encore, le choix est suicidaire. Aurait-on en 1914 refusé la mobilisation générale au prétexte des difficultés budgétaires de l'époque? Il ne faut pas accepter cet argument. La Banque centrale européenne pourrait parfaitement, par exemple sous la forme d'euro-bonds, financer les découverts nécessaires. Mais l'Allemagne ne le veut pas. Ce n'est pas à elle cependant, qui se repose sur les forces de défense des autres, de donner des leçons de rigueur.

La question des alliances

L'Europe, et en premier lieu la France, doivent se rapprocher de la Russie. Celle-ci a autant de raisons que nous de lutter contre le djihadisme. Il faut donc refuser de se faire engager par l'Amérique, comme c'est encore le cas en Ukraine, dans une guerre insensée contre la Russie et, par répercussion, contre les autres pays du BRICS.

Il faudra le faire aussi avec l'Iran et la Syrie de Bashar el Assad, quelles que soient les peurs qu'elles puissent susciter. Les ennemis de nos ennemis doivent être nos amis, selon la vieille formule.

Bref, si elle voulait lutter contre le terrorisme, comme d'ailleurs en d'autres domaines, la France ne devrait pas accepter de se faire imposer les stratégies des autres, mais définir et appliquer les siennes.

NB en date du 28/12. Voir sur ce sujet un article de Philippe Grasset: En berne, et la position de Dominique de Villepin qui y est évoquée

http://www.dedefensa.org/article-en_berne_27_09_2014.html

 

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Du bon usage du référendum...

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Du bon usage du référendum...

par Ivan Blot

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Ivan Blot, cueilli sur La voix de la Russie et consacré à la question du référendum comme outil démocratique. Président de l'association "Démocratie directe", l'auteur a récemment publié L'oligarchie au pouvoir (Economica, 2011), La démocratie directe (Economica, 2012), Les faux prophètes (Apopsix, 2013) et L'Europe colonisée (Apopsix, 2014).

Du bon usage du référendum

Le référendum est l’outil démocratique par excellence. Mais il est comme la démocratie : il ne fonctionne pas dans n’importe quelles conditions. Déjà Aristote écrivait dans sa « Politique » que la démocratie ne fonctionnait que là où les classes moyennes sont nombreuses.

En effet, des classes moyennes de propriétaires, si possible formant des familles avec des enfants, représentent des hommes et des femmes qui ont des choses à perdre (leur patrimoine, les perspectives d’avenir de leurs enfants) et qui par conséquent ne se comporteront pas de façon irresponsable. C’est vrai aussi du référendum, l’instrument le plus démocratique pour légiférer puisque chaque citoyen pourra donner son avis à partir de sa condition concrète, de son « vécu existentiel » que le bureaucrate n’a pas, fut il brillant dans les études abstraites.

Les deux révolutions sanglantes qui ont marqué le monde, la révolution jacobine en France et la révolution bolchevique en Russie, sont parties de deux grandes villes aux populations pauvres fortement déracinées : Paris et Saint-Pétersbourg. A Saint-Pétersbourg, des centaines de milliers d’ouvriers vivaient seuls sans famille pour travailler dans des usines géantes. Les soldats et marins constituaient une population analogue, guerrière, masculine, prêts à tous les excès dès lors que la discipline de l’ancien régime s’était effondrée. Les Bleus en Vendée, les Rouges en Russie furent des armées efficaces mais brutales, souvent criminelles.

La démocratie comme le référendum exigent des citoyens enracinés dans des traditions morales éprouvées : c’est le cas en Suisse depuis le Moyen Âge.

Deux gouvernements viennent de donner des exemples de mauvaise gestion démocratique, certes de façon contrastée : l’Ukraine et le Royaume Uni.

En Ukraine, les populations russophones ont été détachées de la mère patrie par le hasard des frontières tracées par les Soviétiques, hasard devenu destin lorsque l’URSS a éclaté. Curieusement, l’Occident se fait une religion de respecter ces frontières issues de décisions d’un régime totalitaire sans la moindre consultation des populations concernées. Ces populations ont réclamé des référendums. Sauf en Crimée en raison de la protection russe, non seulement ces référendums n’ont pas eu lieu mais leurs partisans ont été déclarés « terroristes » par le gouvernement de Kiev. Et ce dernier s’est résolu à les ramener à la raison à coups de canons ! Où sont dans un tel cas les fameux droits de l’homme ? Ils sont piétinés dans l’indifférence du Conseil de l’Europe, notamment.

Au Royaume Uni, heureusement, la situation est moins tragique. Toutefois, les gouvernements successifs de Londres n’ont pas voulu prendre en compte le mécontentement de la population écossaise. Le résultat est clair : presque la moitié de la population écossaise veut désormais se séparer de l’Angleterre. 45% ont voté pour l’indépendance. Même si celle-ci n’est pas acquise, le problème va demeurer car ce chiffre pour la scission est considérable. Le Royaume Uni devrait réfléchir sur une solution fédérale. On notera qu’une fois de plus, le résultat du référendum est modéré puisque l’Ecosse ne prend pas son indépendance. Mais c’est un bon avertissement pour le gouvernement.

Cette gestion catastrophique (Ukraine) ou médiocre (Royaume Uni), ce déni de démocratie ou cette insuffisance de dialogue trouve son contre –exemple, celui de la Suisse. Tout le monde ou presque a oublié la crise séparatiste du Jura qui a secoué la Suisse dans les années 1970. Les francophones du Jura ne voulaient plus être gouvernés par les germanophones du canton de Berne. Ils formèrent une milice : les Béliers. Des attentats terroristes se multiplièrent (ce ne fut le cas ni en Ukraine ni en Ecosse). A coups de référendums on se mit à définir les frontières d’un nouveau canton. Une majorité se prononça pour la scission d’avec Berne en 1974 dans les trois districts du nord du Jura. On créa alors un nouvel Etat fédéré jurassien : le canton du Jura, et dans un référendum ultérieur au niveau national, ce nouveau canton fut accepté dans la confédération. Voilà une gestion de conflit ethnique et régional admirable dont personne ne parle jamais.

L’histoire est aujourd’hui ignorée de la plupart des hommes politiques qui n’ont de formation que juridique et un peu économique. Sait-on que dans les années 1930, un vrai parti nazi s’est développé en Suisse sur le modèle allemand. Il s’appelait le « National Front ». En Allemagne, grâce au régime dit « représentatif », Hitler avec moins de 40% des voix a pu prendre le pouvoir à la tête d’une coalition parlementaire. En Suisse, les nazis locaux voulaient transformer la Suisse en changeant la constitution par un référendum. Mais voilà : dans un référendum, il faut dépasser le chiffre des 50% et c’est impossible avec un programme extrémiste. Les nazis suisses ont perdu leur référendum et n’ont jamais pu prendre le pouvoir. La démocratie directe a protégé la démocratie à la différence de l’Allemagne et de l’Italie où les parlements ont voté les pleins pouvoirs aux dictateurs.

Si la population est composée de classes moyennes majoritaires, de familles et de petits propriétaires très nombreux, le référendum donne toujours des résultats raisonnables. Les citoyens collent à la réalité plus que les bureaucrates qui manipulent les parlementaires. On voit le résultat : les pays qui pratiquent fréquemment les référendums déclenchés par une pétition populaire sont prospères et connaissent dans l’ensemble la paix sociale : c’est la Suisse, le Liechtenstein, la côte ouest des Etats-Unis, et à un moindre degré l’Allemagne (référendums au niveau local et régional seulement) et l’Italie (référendums contre des lois mais pas pour en initier des nouvelles). Dans ces pays, la bureaucratie est moins forte et les impôts moins lourds (un tiers en moins d’après les études des professeurs Feld et Kirchgässner). L’endettement public est plus faible.

En France si l’on excepte les personnalités que furent le professeur Carré de Malberg, le résistant anti-nazi et juriste René Capitant et le général de Gaulle, le référendum est négligé par les gouvernants et les intellectuels. On parle de société bloquée ! C’est vrai mais pourquoi s’obstine-t-on à ignorer l’instrument le plus efficace pour sortir des blocages et faire des réformes : le référendum ?

Ivan Blot (La voix de la Russie, 22 septembre 2014)

‘Gog’ e le profezie di Giovanni Papini

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‘Gog’ e le profezie di Giovanni Papini

Il romanzo, che facilmente si può definire nichilista, se non esistenzialista, rimane di straordinaria attualità per le problematiche esistenziali vissute dall’uomo moderno, ieri come oggi. Per chi abbia apprezzato il “Viaggio al termine della notte” di Céline questa è una lettura consigliata. Diversissimo lo stile asciutto di Papini in confronto a quell’innovazione stilistica dell’autore francese appena citato, ma si percepisce la stessa irrisione nei confronti dell’umanità, delle sue miserie, delle sue fragilità e della sua inconsistenza.

di Valerio Alberto Menga

Ex: http://www.lintelletualedissidente.it

“Satana sarà liberato dal suo carcere e uscirà per sedurre le nazioni, Gog e Magog…”

Apocalisse, XX, 7.

Chi è Gog? Questa è la domanda dalla difficile risposta. Talmente difficile che anche arrivati a fine romanzo ci si ritrova con diversi dubbi sull’identità del personaggio che da il tiolo all’opera in questione. Ma di chi stiamo parlando?

Stiamo parlando di Giovanni Papini, scrittore talentuoso e dimenticato autore di questo vecchio romanzo, ormai fuori catalogo, ma reperibile ovunque su internet tra i buon vecchi libri usati. Fu edito dalla casa editrice Vallecchi che decise di dedicare un’intera collana “opere di Giovanni Papini” all’autore del romanzo in questione.

E chi è Papini? Questa la domanda dalla altrettanto difficile risposta.
Uno scrittore dimenticato, amico e sodale dell’altrettanto talentuoso e dimenticato intellettuale del Novecento italiano Giuseppe Prezzolini: l’anarco-conservatore, allievo di Longanesi e maestro di Montanelli. Insieme, Papini e Prezzolini, fondarono “Lacerba”, il “Leonardo” e la famosa testata “La Voce”, la più grande rivista politico-culturale dalla quale uscì il meglio del fascismo e dell’antifascismo: Benito Mussolini, Benedetto Croce, Curzio Malaparte, Piero Gobetti, Giovanni Amendola…per citarne alcuni.

papini_gog1-200x297.jpgPapini fu giornalista, scrittore, filosofo, poeta, aforista, animatore culturale e agitatore politico, come molti toscani dell’epoca. Fu nazionalista, futurista, filo-fascista, ateo e anticlericale, per poi convertirsi alla religione cattolica. Passò da Nietzsche a Gesù, percorso che si può riassumere nelle rispettive e simboliche opere “Un uomo finito” del 1913 e “Storia di Cristo” del 1921. Ed è forse proprio nella sua riscoperta spirituale, nella sua conversione cattolica, che si può spiegare il suo antisemitismo, probabile percorso nel solco di una certa tradizione cristiana che vede negli ebrei gli assassini di Cristo.

Ma la domanda rimane: chi è Gog?

Gog invece è un personaggio ambiguo, frutto di un miscuglio di razze originarie delle isole Hawaii. Un misantropo ricco sfondato che si annoia della vita e degli uomini e dopo esser stato proprietario e direttore di aziende, aver girato mezzo mondo, ed aver comprato una nazione, tenta di comprendere questi strani esseri chiamati uomini, dal quale pare prender le distanze e porsi al di fuori della stessa umanità – il che fa addirittura dubitare della natura umana del protagonista.

La citazione dall’Apocalisse con cui Papini introduce il personaggio, un essere demoniaco che si beffa dell’Uomo e delle sue miserie, fa addirittura pensare al lettore che esso sia addirittura Satana in persona, in visita sulla Terra come mero turista curioso alla ricerca della natura umana.

Il romanzo è scritto sotto forma di diario, il Diario di Gog appunto, che Papini afferma di aver ricevuto in dono dall’autore prima della sua scomparsa, e che, dopo una difficile opera di ricostruzione cronologica, ha tentato di trascrivere fedelmente. Costruzione cronologica resa difficile dal fatto che Gog nei suoi diari indica il luogo, il giorno e il mese, ma non l’anno in cui ha vissuto le esperienze descritte in quelle pagine. Forse per sottolineare l’attualità delle inquietudini umane che si raccontano nel testo.

Gog, abbreviativo di Gogin, comincia a scoprire l’umanità attraverso la letteratura delle maggiori opere della letteratura mondiale, che riterrà  “Roba assurda, noiosa: talvolta insignificante o nauseabonda”. Tali ai suoi occhi appaiono opere come L’Iliade di Omero, La Divina Commedia di Dante, Il Don Chixote di Cervantes, L’Orlando Furioso di Ariosto, il Gulliver di Swift, Il Faust di Goethe, Madam Bovary di Falubert, Il Vangelo…Insomma tutto lo annoia. Nulla è in grado di soddisfarlo, di eccitarlo, di esaltarlo e di colpirlo. Tutto lo sfiora. Proprio come “l’uomo liquido” della post-modernità.

Allora decide di partire per il Mondo cercando di conoscere uomini eccezionali, alcuni grandi del suo tempo come Lenin, Freud, Henry Ford, Einstein, Gandhi, G.B. Shaw, Edison, Wells; nessuno all’altezza delle sue aspettative. Compra per divertirsi sedicenti maghi, resuscitatori di morti, i più grandi giganti della terra, un boia sadico e nostalgico della buon vecchia tortura, e molto altro ancora… Ma nulla da fare. L’uomo rimane per Gog un miserabile buffone che inganna se stesso e gli altri,  così come l’esistenza stessa appare priva di fine.

Il romanzo, che facilmente si può definire nichilista, se non esistenzialista, rimane di straordinaria attualità per le problematiche esistenziali vissute dall’uomo moderno, ieri come oggi. Per chi abbia apprezzato il “Viaggio al termine della notte” di Céline questa è una lettura consigliata. Diversissimo lo stile asciutto di Papini in confronto a quell’innovazione stilistica dell’autore francese appena citato, ma si percepisce la stessa irrisione nei confronti dell’umanità, delle sue miserie, delle sue fragilità e della sua inconsistenza.

Scorrendo le pagine di “Gog” pare di percepire il Papini nichilista, ancora intriso delle letture di Nietzsche, sicuramente il Papini ossessionato dal “Diavolo” – figura sempre presente nelle opere dell’autore – per poi addirittura riconoscere, arrivati al capitolo finale, il Papini autore della “Storia di Cristo”.

Un libro per tutti e per nessuno.

Gog, Papini e il libro nero della modernità

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Gog, Papini e il libro nero della modernità

A vent’anni di distanza dal romanzo precedente Gog torna ad essere il protagonista di questo nuovo romanzo di Giovanni Papini intitolato “Il libro nero”.

di Valerio Alberto Menga

Ex: http://www.lintelletualedissidente.it

Gog, peregrino del mondo malato di nervi sparito nel nulla, dopo aver letto in edizione inglese il precedente racconto in cui il suo nome diede il titolo all’opera, fa recapitare un nuovo manoscritto a Papini che, per la seconda volta, decide di pubblicare. Ora, dopo la pubblicazione del precedente libro (“Gog” è del 1931, un anno prima del “Viaggio al termine della notte” di Céline) fa seguito questo romanzo alla quale Papini ha voluto dare il titolo de “Il libro nero. Nuovo diario di Gog” perché, come egli stesso afferma nell’avvertenza introduttiva, “i fogli di questo nuovo diario appartengono quasi tutti a una delle più nere età della storia umana, cioè degli anni dell’ultima guerra e del dopoguerra”.

In questo nuovo diario, oltre a nuovi incontri eccellenti – una sorta di “interviste impossibili” che Papini, attraverso la maschera di Gog, finge di aver fatto ad alcuni degli uomini più influenti della cultura, dell’arte, della scienza e della politica del tempo – con uomini del calibro di Dali, Picasso, Molotov, Hitler, Marconi, Huxley e Paul Valery, vi è anche una carrellata di una serie di (immaginari) manoscritti inediti e autografi, raccolti con zelante mania da Gog, di alcuni grandi della letteratura come Walt Whitman, Cervantes, Victor Hugo, Stendhal, Kafka, Tolstoj, Goethe e William Blake. In questo nuovo diario di Gog, migliore addirittura del primo, l’impressione che si era avuta dell’immaginario protagonista del romanzo che incarna il malato uomo moderno – quasi un demone si era detto in precedenza– muta radicalmente, quasi smentendola, con la lettura di questo nuovo lavoro.

papinigog.jpgPapini ci mostra un Gog sempre più mosso da umana pietà, che addirittura si commuove e si spaventa, mentre l’umanità pare sempre più demoniaca e priva di senno. Se nel primo romanzo Gog pareva schernire l’umanità, ora pare invece averne pena. Sempre schivo, diffidente e riservato, questo magnate giramondo, spettatore attonito delle vicende umane, non prende mai parte a nessuno dei progetti che nuovamente gli vengono proposti dagli uomini che incontra, folli o straordinari che siano. Il massimo che gli riesce di fare è finanziare, o semplicemente dare promessa di tale intento, a qualche inventore o rivoluzionario in cerca di contributi economici per portare a termine il proprio progetto innovativo. Il romanzo si apre, non per niente, con l’incontro con Ernest O. Lawrence, fisico e Premio Nobel per essere stato l’inventore e il perfezionatore del ciclotrone, il primo acceleratore circolare di particelle atomiche. L’era atomica è quella profetizzata da Papini, e la paura di una guerra nucleare il nuovo spettro che si aggira per il mondo. Ma la profezia più grande contenuta nel romanzo è quella che il nostro Gog/Papini riceve da Lin Youtang – il capitolo è infatti intitolato “Visita a Lin Youtang (o del pericolo giallo)”- di cui vale la pena riportare qualche passaggio:

“- Il popolo cinese, mi ha detto, è il popolo più pericoloso che sia al mondo e perciò è destinato a dominare la terra. Per secoli e secoli è rimasto chiuso nei confini dell’immenso impero perché credeva che il resto del pianeta non avesse alcuna importanza. Ma gli Europei e poi i Giapponesi gli hanno aperto gli occhi, gli orecchi e la mente. Hanno voluto stanarci per forza e pagheranno cara la loro cupidigia e la loro curiosità. Da un secolo i cinesi aspettano di vendicarsi e si vendicheranno.” “Il popolo cinese è astuto e paziente…In realtà i cinesi non sono né conservatori né democratici né comunisti. Sono semplicemente cinesi, cioè una specie umana a parte che vuol vivere e sopravvivere, che si moltiplica e deve espandersi per necessità biologica più che per ideologia politica.”“Il popolo cinese è immortale, sempre eguale a se stesso sotto tutte le dominazioni.” “Nessun altro popolo può sperare di sopraffarlo e di respingerlo. È un popolo scaltro e crudele, popolo di mercanti e d’imbroglioni, di briganti e di carnefici, che sa usare ai suoi fini ora l’inganno ora la ferocia. È destinato, perciò, a diventar padrone del mondo perché gli altri popoli sono più ingenui e più buoni di lui. Ci metterà il tempo che sarà necessario ma il futuro gli appartiene.”

Gog verrà ci porta a conoscenza delle conseguenze della Tecnica, del dominio della Macchina sull’Uomo, come avviene nel capitolo intitolato “Il tribunale elettronico” in cui è una macchina e non un giudice in carne e ossa a emettere le (sbrigative) sentenze; o come nel poema “Il Primo e l’Ultimo” che Gog ritrova a firma di Miguel de Unamuno, in cui il primo e l’ultimo uomo della terra (Adamo e W. S. 347926) si confrontano trovandosi in antitesi: Adamo è un uomo in carne ed ossa, pieno di emozioni, di paure e di tabù, mentre W.S. 347926 (questo è il suo nome) è una sorta di cyborg che, guardando in faccia il suo avo pronuncia le seguenti parole: “Tutto ciò che voi andate balbettando è una fila di non sensi, espressi con un gergo selvaggio, sorpassato, incomprensibile e vuoto. Per noi le parole Dio, colpa, redenzione, peccato, bene e male, non hanno più, da secoli e secoli, alcun significato.” Profetico è anche il racconto dal titolo significativo “Il nemico della natura” dove un uomo distrugge tutta la fauna che si trova davanti perché infastidito da essa, dandoci le sue insensate ragioni. Illuminante il capitolo “Ascenzia” dove viene riprodotta la commedia della democrazia; significativo il racconto “Il transvolatore solitario”, un solitario indiano che odia gli uomini e si rifugia nei cieli azzurri dell’Immenso per sfuggire alla loro mediocrità. Il capitolo “Visita a Otorikuma”, che piacerebbe tanto a Massimo Fini, sottolinea invece i paradossi della guerra moderna:

“In atlri tempi e in altre civiltà le azioni sconfitte erano obbligate a cedere territori e a pagare indennità…Ora, invece, i cpai politici e quelli militari dei paesi vinti, vengono ritenuti delinquenti e come tali processati e puniti. È questo un fatto nuovo nella storia moderna”. È da segnalare, infine, il racconto più nostalgico contenuto nel romanzo/diario intitolato “L’imbruttimento dell’Italia”, che piacerebbe tanto a un Vittorio Sgarbi, in cui viene riprodotta l’immagine di un Paese di cui, per dirla con Longanesi, non riconosciamo più né il volto né l’anima. Un romanzo da leggere, indispensabile per comprendere i mali del nostro tempo.

Profesor militar chino: "La tercera guerra mundial estallará por disputas marítimas"

En su artículo en el periódico estatal 'Global Times' el profesor Han Xudong ha expuesto la idea de que actualmente todas las naciones están viviendo "una era de nuevas formas de una guerra mundial".

Territorios que anteriormente eran indiscutibles —como el espacio exterior, Internet y los océanos— se han convertido en una parte del campo de batalla internacional, escribe Han en su artículo de opinión, señalando que "el número de países involucrados no tiene precedentes".

Han apunta las disputas marítimas en curso como una de las fuentes de un conflicto que pueda llegar a convertirse en una guerra mundial. "A juzgar por las controversias sobre el espacio global marítimo, el océano Ártico, el Pacífico y el océano Índico ya han visto una rivalidad feroz. Es probable que estalle una tercera guerra mundial para luchar por los derechos sobre mar".

"A medida que la rivalidad en el mar crece intensivamente, el desarrollo militar de China debe pasar de garantizar los derechos del país sobre la tierra a garantizar sus derechos en el mar", escribe el profesor. Debe desarrollarse "una fuerza militar a gran escala" con el fin de evitar ser "empujada a una posición pasiva" por potentes fuerzas militares como las de EE.UU., que cada vez más centra su atención en la región Asia-Pacífico, agrega Han.

China está actualmente implicada en una serie de disputas relacionadas con los derechos sobre el mar, sobre todo en el mar de China Meridional. Pekín reclama zonas marítimas que Vietnam, Filipinas, Brunéi, Taiwán y Malasia también reclaman.

En el mar de China Oriental, China insiste en que sus fronteras marítimas incluyen un grupo de islas ricas en recursos llamadas Diaoyu en chino y Senkaku en japonés. Japón, por su parte, dice que estas islas se encuentran en sus aguas territoriales. Basándose en el aumento de la presencia militar y la retórica política sobre estas y otras islas por parte de China, algunos analistas predicen que los reclamos marítimos representan una causa por la que China está dispuesta a ir a la guerra.