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mardi, 08 août 2023

Papini et la philosophie désacralisée (pour la faire revivre)

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Papini et la philosophie désacralisée (pour la faire revivre)

Une réinterprétation du "Crépuscule des philosophes" de Papini, un rebelle en guerre contre les hommes, ce compagnon de route éloigné de ses semblables.

par Luca Caddeo

Source: https://www.barbadillo.it/110476-papini-e-la-filosofia-desacralizzata-per-farla-rinascere/

Selon Friedrich Nietzsche, on rembourse mal un maître si l'on ne reste qu'un disciple. C'est pourquoi Giovanni Papini serait un digne élève de son maître renégat et tout aussi aimé de l'hybris et des délires. D'ailleurs, le titre même du livre que nous allons présenter ne laisse guère de doute à cet égard : Le Crépuscule des philosophes. L'essai, publié dès 1906, rend en effet hommage au Crépuscule des idoles de son précurseur Nietzsche, lui-même inspiré, de manière tout aussi polémique, du Crépuscule des dieux de Richard Wagner. D'autre part, l'histoire des idées est pleine de parricides, et sans ces massacres initiatiques, la philosophie elle-même - qui a à voir avec Eros et donc avec Thanatos - n'aurait jamais été ce que, malgré sa tendance quasi endémique à la crise et à la redéfinition de ses fondements, elle doit continuer à être: la vie qui, dans le travail de la pensée, engendre d'autres vies.

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Dans l'introduction du livre, réédité par Gog en 2022, le philosophe perspicace Paolo Casini rappelle que Benedetto Croce avait noté que l'écrivain florentin de 25 ans démolissait la philosophie dans son ambition la plus sincère. Bien qu'inversé, c'est le même raisonnement hégélien selon lequel s'interroger sur le commencement de la philosophie, c'est déjà commencer à philosopher: le problème du commencement de la philosophie croise celui de son éventuel crépuscule.

Le crépuscule des philosophes par Giovanni Papini

Certes - au-delà des résultats de ses analyses sévères - Papini manie avec une certaine familiarité les outils de la philosophie pour la désacraliser, la ridiculiser, la violer, la trahir, la réduire en cendres - mais ce faisant, il la pratique et l'invente : peut-on assassiner la philosophie en faisant de la philosophie ? Avec cette critique qui est aussi un constat, essayons d'examiner brièvement en quel sens l'écrivain présente la philosophie dans son aboutissement ultime. Force est de constater que c'est bien la raison abstraite avec tous ses " produits " respectifs qui est traduite devant le tribunal de la raison de Papini, mais surtout la pensée occidentale contemporaine dans ses noms les plus retentissants : Kant, Hegel, Schopenhauer, Comte, Spencer et - poignardé et condamné à mort - Nietzsche. Ce sont ces philosophes que l'écrivain entend abattre, écorcher, exécuter. Et il faut dire aussi que Papini lui-même - initialement défini par Evola comme un "briseur de brèches" - considère son essai comme une autobiographie intellectuelle, quelque chose d'extrêmement subjectif et qui n'aura de sens non pas en tant que tel, mais seulement à la lumière des effets qu'il sera capable de générer.

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D'où la propension - d'ailleurs souvent contredite - à appliquer à son propre "philosopher" les critères exégétiques réservés aux autres philosophies. Néanmoins, il y a chez Papini une forte conscience que celui qui écrase peut être écrasé ainsi que l'idée que le meilleur des écraseurs ne peut oublier de s'écraser lui-même. Le visionnaire courageux et subversif n'écrase pas avec l'arrogance affectée de l'universitaire, mais avec la rage de l'incendiaire ; toute l'avant-garde, le milieu littéraire florentin du début des années 1900, ses rues, ses drapeaux, ses revues, le futurisme imminent - "l'odeur de la poussière", la volonté de se battre en duel, de se cracher au visage, les poings, "la bagarre nocturne", "l'assaut à la baïonnette" - sont en lui. Papini préfère être un martyr plutôt qu'un imbécile et attaque avec une sorte d'autosatisfaction dionysiaque, avec une douleur pure, avec un sens du tragique, en sachant très bien que son travail est "inégal", "partiel", imparfait - il le fait en tant qu'homme, avec une franchise étourdissante, avec masochisme peut-être, pas en tant que savant, pas en tant qu'intellectuel ; en tant qu'artiste, pas en tant que philistin.

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Tout philosophe est un homme

Toute philosophie est une psychologie, toute philosophie est un philosophe, et tout philosophe est un homme. La vérité est une sorte de superstructure qui reflète la vie, la biographie. Les philosophes - même lorsqu'ils se disent asystématiques - poursuivraient un concept résolutif qui, dans un système moniste, serait capable de rendre compte de la diversité. Cependant, cette tendance ne serait qu'une ambition naïve, un besoin souvent dicté par des idiosyncrasies et des vicissitudes personnelles ; il ne serait pas possible d'atteindre l'unité absolue, ni de découvrir les lois d'un système si cohérent qu'il ne dépendrait pas d'axiomes qui sont en eux-mêmes indémontrables. Il ne serait pas non plus possible, comme nous l'avons dit, de posséder la vérité - du moins la vérité comprise comme un objet de connaissance contemplative et représentative. À la manière de l'estimé William James, pour Papini, une proposition est vraie "dans la mesure où elle nous est utile pour agir ou ne pas agir". Ce qui "donne des attentes qui ne se produisent pas" est faux ; le faux est quelque chose d'"inutilisable". Résultat : seul ce qui est utile est vrai. En d'autres termes - avec un raisonnement sophistique - l'utile est nécessairement vrai, l'inutile est faux. Le vrai est ce qui, au-delà de toute interprétation rationnelle, contribue à l'élévation de l'homme, presque à sa déification ; le vrai est le devenir qui bat les cartes, la dialectique qui construit des châteaux de cartes dans l'instant : "les choses doivent devenir les jouets de l'homme - l'univers doit devenir l'argile docile avec laquelle l'Homme-Dieu donnera forme à ses fantasmes" pour que la volonté humaine se transforme instantanément en action, le rêve comme l'éclair en réalité. Dans ce "pragmatisme magique" - comme l'appelait Norberto Bobbio - l'art, la religion, la science et la philosophie ne sont "vrais" qu'en vertu des résultats qu'ils produisent - et cela s'applique à tous les idéaux.

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La philosophie, une réalité vivante

Les idoles secouées par le diapason nietzschéen ne doivent être démolies que si elles n'améliorent pas la vie. Inversement, toutes les productions de l'esprit humain sont "vraies" dans la mesure où elles sont capables de renforcer la force plastique de l'homme - peu importe que le monde "vrai" ait été hissé au-dessus du monde "réel" en le rendant faux (Nietzsche), ce qui importe, c'est que l'idéal hissé sur la vie sache se nourrir aux sources de la vie et sache en faire, dirait Georg Simmel, un plus-de-la-vie qui, dans l'esprit momentanément objectivé, nourrit infiniment la vie pour s'écouler à nouveau, avec l'effondrement des artifices intellectuels, dans le magma bouillonnant de la vie. Cependant, bien qu'il s'agisse d'un contexte idéal, on soupçonne parfois que même Papini, qui, dans Un uomo finito, avait l'intention de liquider la philosophie pour être une étincelle de vie et de "réalité vivante dans la réalité vivante", a succombé, au moins en partie, à la tentation d'assassiner la philosophie pour en fonder une "définitive" - une forme de pragmatisme qui n'était pas seulement une "précaution méthodique" mais une "mystique magique" visant à modifier l'âme humaine et à magnifier l'esprit pour le faire agir "sans intermédiaires".

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Papini contre Papini

D'autre part, Papini faisant de Papini son antagoniste lui impose son idée de la vérité, la vérité d'un enfant qui aspire à la gloire et, sans compromis, à une authenticité qui n'est pas abstraite, mais continuellement adhérente aux contradictions existentielles. Face à ces exigences, nous aurions voulu reproduire une synthèse des démolitions des philosophes, une reconnaissance de l'implacable et cruel désossage, de l'écorchement sacré, mais nous nous sommes finalement abstenus, convaincus que la grandeur de ce texte corrosif et de son démiurge tourmenté ne se manifeste pas tant dans le raisonnement philosophique ni dans l'exactitude parfois discutable des arguments que dans l'esprit profanateur qui les enflamme, dans la flamme qui les forge. Agitateur iconoclaste, animateur, mestre, "éveilleur nocturne", génie et roi de la critique, nous aimons Giovanni Papini, ce rebelle en guerre contre les hommes, ce compagnon de route loin de ses pairs, même quand nous le détestons. On l'aime même quand, plus tard, kidnappé par le système ultramondain d'un dieu, il s'écrase en quelque sorte - faisant taire tout le monde à l'improviste depuis un autre abîme - avec une férocité religieuse : Papini contre Papini.

11:55 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : giovanni papini, philosophie, italie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

vendredi, 03 octobre 2014

Gog, Papini e il libro nero della modernità

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Gog, Papini e il libro nero della modernità

A vent’anni di distanza dal romanzo precedente Gog torna ad essere il protagonista di questo nuovo romanzo di Giovanni Papini intitolato “Il libro nero”.

di Valerio Alberto Menga

Ex: http://www.lintelletualedissidente.it

Gog, peregrino del mondo malato di nervi sparito nel nulla, dopo aver letto in edizione inglese il precedente racconto in cui il suo nome diede il titolo all’opera, fa recapitare un nuovo manoscritto a Papini che, per la seconda volta, decide di pubblicare. Ora, dopo la pubblicazione del precedente libro (“Gog” è del 1931, un anno prima del “Viaggio al termine della notte” di Céline) fa seguito questo romanzo alla quale Papini ha voluto dare il titolo de “Il libro nero. Nuovo diario di Gog” perché, come egli stesso afferma nell’avvertenza introduttiva, “i fogli di questo nuovo diario appartengono quasi tutti a una delle più nere età della storia umana, cioè degli anni dell’ultima guerra e del dopoguerra”.

In questo nuovo diario, oltre a nuovi incontri eccellenti – una sorta di “interviste impossibili” che Papini, attraverso la maschera di Gog, finge di aver fatto ad alcuni degli uomini più influenti della cultura, dell’arte, della scienza e della politica del tempo – con uomini del calibro di Dali, Picasso, Molotov, Hitler, Marconi, Huxley e Paul Valery, vi è anche una carrellata di una serie di (immaginari) manoscritti inediti e autografi, raccolti con zelante mania da Gog, di alcuni grandi della letteratura come Walt Whitman, Cervantes, Victor Hugo, Stendhal, Kafka, Tolstoj, Goethe e William Blake. In questo nuovo diario di Gog, migliore addirittura del primo, l’impressione che si era avuta dell’immaginario protagonista del romanzo che incarna il malato uomo moderno – quasi un demone si era detto in precedenza– muta radicalmente, quasi smentendola, con la lettura di questo nuovo lavoro.

papinigog.jpgPapini ci mostra un Gog sempre più mosso da umana pietà, che addirittura si commuove e si spaventa, mentre l’umanità pare sempre più demoniaca e priva di senno. Se nel primo romanzo Gog pareva schernire l’umanità, ora pare invece averne pena. Sempre schivo, diffidente e riservato, questo magnate giramondo, spettatore attonito delle vicende umane, non prende mai parte a nessuno dei progetti che nuovamente gli vengono proposti dagli uomini che incontra, folli o straordinari che siano. Il massimo che gli riesce di fare è finanziare, o semplicemente dare promessa di tale intento, a qualche inventore o rivoluzionario in cerca di contributi economici per portare a termine il proprio progetto innovativo. Il romanzo si apre, non per niente, con l’incontro con Ernest O. Lawrence, fisico e Premio Nobel per essere stato l’inventore e il perfezionatore del ciclotrone, il primo acceleratore circolare di particelle atomiche. L’era atomica è quella profetizzata da Papini, e la paura di una guerra nucleare il nuovo spettro che si aggira per il mondo. Ma la profezia più grande contenuta nel romanzo è quella che il nostro Gog/Papini riceve da Lin Youtang – il capitolo è infatti intitolato “Visita a Lin Youtang (o del pericolo giallo)”- di cui vale la pena riportare qualche passaggio:

“- Il popolo cinese, mi ha detto, è il popolo più pericoloso che sia al mondo e perciò è destinato a dominare la terra. Per secoli e secoli è rimasto chiuso nei confini dell’immenso impero perché credeva che il resto del pianeta non avesse alcuna importanza. Ma gli Europei e poi i Giapponesi gli hanno aperto gli occhi, gli orecchi e la mente. Hanno voluto stanarci per forza e pagheranno cara la loro cupidigia e la loro curiosità. Da un secolo i cinesi aspettano di vendicarsi e si vendicheranno.” “Il popolo cinese è astuto e paziente…In realtà i cinesi non sono né conservatori né democratici né comunisti. Sono semplicemente cinesi, cioè una specie umana a parte che vuol vivere e sopravvivere, che si moltiplica e deve espandersi per necessità biologica più che per ideologia politica.”“Il popolo cinese è immortale, sempre eguale a se stesso sotto tutte le dominazioni.” “Nessun altro popolo può sperare di sopraffarlo e di respingerlo. È un popolo scaltro e crudele, popolo di mercanti e d’imbroglioni, di briganti e di carnefici, che sa usare ai suoi fini ora l’inganno ora la ferocia. È destinato, perciò, a diventar padrone del mondo perché gli altri popoli sono più ingenui e più buoni di lui. Ci metterà il tempo che sarà necessario ma il futuro gli appartiene.”

Gog verrà ci porta a conoscenza delle conseguenze della Tecnica, del dominio della Macchina sull’Uomo, come avviene nel capitolo intitolato “Il tribunale elettronico” in cui è una macchina e non un giudice in carne e ossa a emettere le (sbrigative) sentenze; o come nel poema “Il Primo e l’Ultimo” che Gog ritrova a firma di Miguel de Unamuno, in cui il primo e l’ultimo uomo della terra (Adamo e W. S. 347926) si confrontano trovandosi in antitesi: Adamo è un uomo in carne ed ossa, pieno di emozioni, di paure e di tabù, mentre W.S. 347926 (questo è il suo nome) è una sorta di cyborg che, guardando in faccia il suo avo pronuncia le seguenti parole: “Tutto ciò che voi andate balbettando è una fila di non sensi, espressi con un gergo selvaggio, sorpassato, incomprensibile e vuoto. Per noi le parole Dio, colpa, redenzione, peccato, bene e male, non hanno più, da secoli e secoli, alcun significato.” Profetico è anche il racconto dal titolo significativo “Il nemico della natura” dove un uomo distrugge tutta la fauna che si trova davanti perché infastidito da essa, dandoci le sue insensate ragioni. Illuminante il capitolo “Ascenzia” dove viene riprodotta la commedia della democrazia; significativo il racconto “Il transvolatore solitario”, un solitario indiano che odia gli uomini e si rifugia nei cieli azzurri dell’Immenso per sfuggire alla loro mediocrità. Il capitolo “Visita a Otorikuma”, che piacerebbe tanto a Massimo Fini, sottolinea invece i paradossi della guerra moderna:

“In atlri tempi e in altre civiltà le azioni sconfitte erano obbligate a cedere territori e a pagare indennità…Ora, invece, i cpai politici e quelli militari dei paesi vinti, vengono ritenuti delinquenti e come tali processati e puniti. È questo un fatto nuovo nella storia moderna”. È da segnalare, infine, il racconto più nostalgico contenuto nel romanzo/diario intitolato “L’imbruttimento dell’Italia”, che piacerebbe tanto a un Vittorio Sgarbi, in cui viene riprodotta l’immagine di un Paese di cui, per dirla con Longanesi, non riconosciamo più né il volto né l’anima. Un romanzo da leggere, indispensabile per comprendere i mali del nostro tempo.

‘Gog’ e le profezie di Giovanni Papini

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‘Gog’ e le profezie di Giovanni Papini

Il romanzo, che facilmente si può definire nichilista, se non esistenzialista, rimane di straordinaria attualità per le problematiche esistenziali vissute dall’uomo moderno, ieri come oggi. Per chi abbia apprezzato il “Viaggio al termine della notte” di Céline questa è una lettura consigliata. Diversissimo lo stile asciutto di Papini in confronto a quell’innovazione stilistica dell’autore francese appena citato, ma si percepisce la stessa irrisione nei confronti dell’umanità, delle sue miserie, delle sue fragilità e della sua inconsistenza.

di Valerio Alberto Menga

Ex: http://www.lintelletualedissidente.it

“Satana sarà liberato dal suo carcere e uscirà per sedurre le nazioni, Gog e Magog…”

Apocalisse, XX, 7.

Chi è Gog? Questa è la domanda dalla difficile risposta. Talmente difficile che anche arrivati a fine romanzo ci si ritrova con diversi dubbi sull’identità del personaggio che da il tiolo all’opera in questione. Ma di chi stiamo parlando?

Stiamo parlando di Giovanni Papini, scrittore talentuoso e dimenticato autore di questo vecchio romanzo, ormai fuori catalogo, ma reperibile ovunque su internet tra i buon vecchi libri usati. Fu edito dalla casa editrice Vallecchi che decise di dedicare un’intera collana “opere di Giovanni Papini” all’autore del romanzo in questione.

E chi è Papini? Questa la domanda dalla altrettanto difficile risposta.
Uno scrittore dimenticato, amico e sodale dell’altrettanto talentuoso e dimenticato intellettuale del Novecento italiano Giuseppe Prezzolini: l’anarco-conservatore, allievo di Longanesi e maestro di Montanelli. Insieme, Papini e Prezzolini, fondarono “Lacerba”, il “Leonardo” e la famosa testata “La Voce”, la più grande rivista politico-culturale dalla quale uscì il meglio del fascismo e dell’antifascismo: Benito Mussolini, Benedetto Croce, Curzio Malaparte, Piero Gobetti, Giovanni Amendola…per citarne alcuni.

papini_gog1-200x297.jpgPapini fu giornalista, scrittore, filosofo, poeta, aforista, animatore culturale e agitatore politico, come molti toscani dell’epoca. Fu nazionalista, futurista, filo-fascista, ateo e anticlericale, per poi convertirsi alla religione cattolica. Passò da Nietzsche a Gesù, percorso che si può riassumere nelle rispettive e simboliche opere “Un uomo finito” del 1913 e “Storia di Cristo” del 1921. Ed è forse proprio nella sua riscoperta spirituale, nella sua conversione cattolica, che si può spiegare il suo antisemitismo, probabile percorso nel solco di una certa tradizione cristiana che vede negli ebrei gli assassini di Cristo.

Ma la domanda rimane: chi è Gog?

Gog invece è un personaggio ambiguo, frutto di un miscuglio di razze originarie delle isole Hawaii. Un misantropo ricco sfondato che si annoia della vita e degli uomini e dopo esser stato proprietario e direttore di aziende, aver girato mezzo mondo, ed aver comprato una nazione, tenta di comprendere questi strani esseri chiamati uomini, dal quale pare prender le distanze e porsi al di fuori della stessa umanità – il che fa addirittura dubitare della natura umana del protagonista.

La citazione dall’Apocalisse con cui Papini introduce il personaggio, un essere demoniaco che si beffa dell’Uomo e delle sue miserie, fa addirittura pensare al lettore che esso sia addirittura Satana in persona, in visita sulla Terra come mero turista curioso alla ricerca della natura umana.

Il romanzo è scritto sotto forma di diario, il Diario di Gog appunto, che Papini afferma di aver ricevuto in dono dall’autore prima della sua scomparsa, e che, dopo una difficile opera di ricostruzione cronologica, ha tentato di trascrivere fedelmente. Costruzione cronologica resa difficile dal fatto che Gog nei suoi diari indica il luogo, il giorno e il mese, ma non l’anno in cui ha vissuto le esperienze descritte in quelle pagine. Forse per sottolineare l’attualità delle inquietudini umane che si raccontano nel testo.

Gog, abbreviativo di Gogin, comincia a scoprire l’umanità attraverso la letteratura delle maggiori opere della letteratura mondiale, che riterrà  “Roba assurda, noiosa: talvolta insignificante o nauseabonda”. Tali ai suoi occhi appaiono opere come L’Iliade di Omero, La Divina Commedia di Dante, Il Don Chixote di Cervantes, L’Orlando Furioso di Ariosto, il Gulliver di Swift, Il Faust di Goethe, Madam Bovary di Falubert, Il Vangelo…Insomma tutto lo annoia. Nulla è in grado di soddisfarlo, di eccitarlo, di esaltarlo e di colpirlo. Tutto lo sfiora. Proprio come “l’uomo liquido” della post-modernità.

Allora decide di partire per il Mondo cercando di conoscere uomini eccezionali, alcuni grandi del suo tempo come Lenin, Freud, Henry Ford, Einstein, Gandhi, G.B. Shaw, Edison, Wells; nessuno all’altezza delle sue aspettative. Compra per divertirsi sedicenti maghi, resuscitatori di morti, i più grandi giganti della terra, un boia sadico e nostalgico della buon vecchia tortura, e molto altro ancora… Ma nulla da fare. L’uomo rimane per Gog un miserabile buffone che inganna se stesso e gli altri,  così come l’esistenza stessa appare priva di fine.

Il romanzo, che facilmente si può definire nichilista, se non esistenzialista, rimane di straordinaria attualità per le problematiche esistenziali vissute dall’uomo moderno, ieri come oggi. Per chi abbia apprezzato il “Viaggio al termine della notte” di Céline questa è una lettura consigliata. Diversissimo lo stile asciutto di Papini in confronto a quell’innovazione stilistica dell’autore francese appena citato, ma si percepisce la stessa irrisione nei confronti dell’umanità, delle sue miserie, delle sue fragilità e della sua inconsistenza.

Scorrendo le pagine di “Gog” pare di percepire il Papini nichilista, ancora intriso delle letture di Nietzsche, sicuramente il Papini ossessionato dal “Diavolo” – figura sempre presente nelle opere dell’autore – per poi addirittura riconoscere, arrivati al capitolo finale, il Papini autore della “Storia di Cristo”.

Un libro per tutti e per nessuno.