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mardi, 30 juin 2020

Le chancre de Hong Kong

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Le chancre de Hong Kong

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Malgré la menace persistante du coronavirus, la République populaire de Chine renoue avec ses problèmes d’ordre politique, environnemental, économique et social. Outre le ralentissement perceptible de l’« atelier du monde », le retour d’une forte pollution urbaine et de vives tensions frontalières avec l’Inde, l’agitation recommence à Hong Kong.

Depuis son retour à la mère-patrie chinoise en 1997, la principale place financière d’Extrême-Orient fait preuve d’une indiscipline habituelle qu’amplifie une nouvelle révolution de couleur qui suit celle des « parapluies ». Il y a un an, il s’agissait de contester un projet de loi permettant les extraditions vers la Chine continentale. Il s’agit aussi maintenant de s’opposer depuis le mois dernier à un projet de loi de sécurité nationale contre les risques de sédition, de subversion et de sécession. Ce nouveau texte passe directement devant le parlement chinois sans se préoccuper du parlement local de Hong Kong.

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Les manifestants anti-Pékin à Hong Kong bénéficient du soutien officiel de Washington et de Londres. Donald Trump pourrait sanctionner la Chine si elle promulgue ces lois. Pour sa part, Boris Johnson se dit prêt à accorder la nationalité britannique aux résidents de Hong Kong, quitte à revenir sur une loi qui l’interdisait datant de Margaret Thatcher. Cette ingérence des Anglo-Saxons est inacceptable. Les Chinois se souviennent que Hong Kong devint une colonie britannique au lendemain de la Première Guerre de l’opium par l’odieux traité de Nankin de 1842. L’implantation anglaise résulte donc d’une intervention militaire coloniale destinée à encourager la consommation massive d’une drogue interdite dans l’Empire du Milieu. Le peuple chinois rumine encore ce viol territorial.

Partout où les Anglo-Saxons partent d’un territoire, ils le laissent appauvri et divisé : coupure artificielle de la péninsule coréenne en 1945, partage sanglant entre l’Inde et le Pakistan, tensions communautaires gréco-turques à Chypre, etc. On peut y rajouter l’existence d’un Canada multiculturaliste négateur de la spécificité identitaire canadienne-française.

La région autonome spéciale de Hong Kong dispose d’un statut particulier d’une durée de cinquante ans selon le principe officiel d’« un pays, deux systèmes ». Toutefois, les dirigeants chinois ont peu à peu compris que ce principe ne tient pas face à la mentalité anglo-saxonne qui prévaut toujours à Hong Kong. Par ses ambiguïtés consubstantielles, la langue anglaise ne véhiculerait-elle pas une perception du monde liquide, marchande et profondément corrosive ?

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Des droitards français chez qui le Mur de Berlin n’est jamais tombé dans leur tête soutiennent par anti-communisme désuet les revendications des agitateurs professionnels de Hong Kong sans s’apercevoir, ni comprendre que derrière elles s’avancent des prises de position humanitaristes, cosmopolites et gendéristes qu’ils combattent par ailleurs en Europe. Cette schizophrénie et ce manichéisme témoignent d’un grand aveuglement. Oui, la Chine populaire cumule un communisme persistant, un nationalisme renaissant et un ultra-libéralisme d’État. Détaché des contraintes propres aux ploutocraties ochlocratiques de l’Ouest crépusculaire, l’État chinois se fait stratège géopolitique. Il conçoit les « nouvelles routes de la soie » eurasiatiques. Au contraire du Bloc occidental atlantiste, Pékin sait respecter la souveraineté étatique de ses partenaires. La Chine ne dénonce jamais les violences policières aux États-Unis, ne critique pas les trente années de répression militaire britannique en Irlande du Nord, n’incite pas, à l’inverse des ambassades US, les banlieues de l’immigration allogène de l’Europe occidentale à se soulever.

L’effervescence stérile de Hong Kong contraste avec une autre région administrative spéciale devenue chinoise en 1999, Macao. Par l’ancienneté de la présence européenne dès 1557, l’ex-colonie portugaise devrait elle aussi être en pointe dans la contestation, ce qui n’est pas le cas. Comment expliquer cette différence, sinon par un état d’esprit tout autre ? Sortons du cadre universel et uniforme coutumier et acceptons le plurivers éclectique des puissances, des civilisations, des races, des États et des peuples. Le monde chinois ne correspond pas au « monde » occidental post-blanc, ni au monde russe et encore moins aux mondes africains ou arabe. L’éloignement relativise de fait la primauté de certaines valeurs plus que négligeables telles que l’idéologie des droits de l’homme.

Il est par conséquent risible de voir Londres en plein Brexit difficile, pris par un regain d’indépendantisme en Écosse, voire en Ulster, et Washington, plus que jamais capitale des États-Désunis d’Amérique, s’indigner des intentions légitimes de la Chine populaire. Le gouvernement central de Pékin devrait crever au plus vite l’abcès purulent de Hong Kong et y proclamer l’état d’urgence. L’armée de libération populaire mettrait enfin au pas une populace christianomorphe rétive à l’ordre grand-spatial han.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 178.

mardi, 09 décembre 2014

Beijing commence à comprendre le petit jeu sournois de Washington

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De la province de Hong Kong jusqu’au lointain Xinjiang…, Beijing commence à comprendre le petit jeu sournois de Washington baptisé «Changeons le régime»

Auteur : Aeneas Georg
Ex: http://zejournal.mobi

Même si elle a un nom sympa, la récente révolution à Hong Kong suit assez bien le schéma standard de changement de régime et de déstabilisations politiques formatées par les USA. Et les Chinois n’ont pas besoin de sous-titres !

Désormais, nous savons que la Russie connaît bien les méthodes des changements de régime, dont l’empire du Chaos use et abuse afin de maintenir sa suprématie. C’était apparu très clairement dans l’allocution de Poutine au Club Valdaï :

« De fait, depuis un bout de temps, nos collègues (les USA) ont tenté de gérer les dynamiques politiques, en utilisant les conflits régionaux et en concevant des “révolutions de couleur” correspondant à leurs intérêts, mais… le génie aux trois vœux s’est échappé de la bouteille. Il semble que les pères de la théorie du “chaos sous contrôle” ne savent plus eux-mêmes qu’en faire ; c’est une complète débandade dans leurs rangs. »

La Chine a aussi été l’objet de tentatives de changement de régime dans sa province du Xinjiang, dans l’ouest de la Chine, et plus récemment à Hong Kong. La question est : dans quelle mesure la Chine est-elle consciente du rôle des USA dans ces mouvements de protestation ? Une récente vidéo sur Youtube fait clairement apparaître que la Chine a une très nette compréhension de l’échiquier géopolitique et de ses enjeux, même s’il n’est pas sûr que les opinions présentées sont celles du peuple chinois en général.

La vidéo relève douze étapes utilisées par les USA pour changer un régime politique, et poursuit en expliquant comment ces dynamiques de changement de régime, partout dans le monde, ainsi que l’antagonisme envers la Russie et la Chine, s’inscrivent dans un schéma qui pourrait mener à la troisième guerre mondiale.

Les douze étapes employées par les USA pour changer un régime
(telles qu’explicitées dans la vidéo, chinois sous-titré en anglais)

1- Envoyer des agents de la CIA, du M16 et d’autres officines vers le pays cible, comme touristes, étudiants, volontaires, hommes d’affaires ou encore journalistes.

2- Lancer des ONG estampillées h», luttant pour la démocratie et les droits de l’homme, afin d’attirer les promoteurs de la liberté et des idéaux supérieurs.

3- Attirer les traîtres, en particulier des universitaires, des politiciens, des journalistes, des soldats, etc., par l’argent, ou le chantage, pour ceux qui ont commis quelque chose de répréhensible.

4- Si le pays a des syndicats, les contrôler par la corruption.

5- Choisir une appellation sympa ou une couleur pour la révolution, par exemple le printemps de Prague (1968), la révolution de velours dans l’Est-européen (1969), la révolution des roses en Géorgie (2003), la révolution du cèdre au Liban (2005), la révolution orange en Ukraine, la révolution verte en Iran, la révolution de jasmin, le printemps arabe ou encore la révolution des parapluies à Hong Kong.

6- Commencer des manifestations sur n’importe quel motif, juste pour lancer la révolution. Ça peut être les droits de l’homme, la démocratie, la corruption du gouvernement, une fraude électorale. Pas de preuves nécessaires, une justification suffit.

7- Écrire les calicots et autres banderoles en anglais, afin qu’ils puissent être lus aux USA, et ainsi impliquer les politiciens et citoyens américains.

8- Laisser les politiciens, les intellectuels et syndicalistes corrompus rejoindre les manifestations, et en appeler au peuple pour qu’il se joigne à eux, toute doléance étant la bienvenue.

9- Faire en sorte que les médias officiels, tant US qu’européens, soulignent que la révolution est causée par l’injustice, de façon à gagner l’opinion de la majorité silencieuse.

10- Quand le monde entier regarde, monter une opération sous fausse bannière. Le gouvernement ciblé sera très vite déstabilisé, et perdra du crédit auprès de son propre peuple.

11- Faire intervenir des agents provocateurs, pour forcer la police à utiliser la violence. Le gouvernement ciblé perd alors soutien des autres pays et devient délégitimé aux yeux de la communauté internationale.

12- Envoyer des politiciens locaux aux USA, en Europe et aux Nations-Unies demander des sanctions économiques à l’encontre du gouvernement ciblé, des zones d’exclusion aérienne, voire des frappes aériennes, et soutenir un soulèvement de rebelles armés.

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Quiconque a fait un peu attention aux événements récents de ce monde peut reconnaître le schéma décrit. Les psychopathes ne sont pas à ce point imaginatifs. Ils utilisent jusqu’à la corde les mêmes méthodes, encore et encore. Et la plupart du temps, cela bénéficie à ces psychopathes qui gouvernent, pour qui ça ne pose pas de problèmes si, une fois leur marionnette installée au pouvoir, on révèle leur rôle dans la combine. Les médias de masse, serviles et obéissants, sont toujours disponibles pour poursuivre le travail de propagande et annihiler toute contestation qui dévoilerait la main du marionnettiste derrière le décor, ou salir des réputations, quand les arguments manquent. Un exemple édifiant de ce genre de situation est à trouver à Hong Kong, dans les événements récents, est à voir dans un article intitulé Le New York Times part en vrille à propos de la liberté d’association en Chine.

Et, ça tombe bien, la mémoire du grand public est assez courte, avec les distractions à la sauce d’Hollywood, les médias sociaux sur internet, et carrément la Loi constitutionnelle au sens strict pour faire bonne mesure.

La vidéo se poursuit :

« Si les douze étapes n’aboutissent pas à renverser le régime, les USA trouvent une excuse pour intervenir militairement et finalement faire tomber le gouvernement ciblé par la force. En fait, cette démarche a montré sonefficacité.
[...]
Ainsi ce n’est pas par des mouvements civils spontanés que des pays sont renversés. Bien au contraire, les révoltes sont préparées avec soin, et orchestrées jusqu’au moindre détail. En fait, renverser un pays par civils interposés est de loin meilleur marché qu’envoyer des troupes pour attaquer et détruire ledit pays. C’est pourquoi les USA continuent à appliquer ces douze étapes contre les pays qu’ils considèrent comme des ennemis. »

La vidéo blâme les francs-maçons, mais il serait plus pertinent d’accuser l’élite psychopathe. Un de ses traits majeurs est le fait qu’elle n’a aucune conscience spirituelle, et donc se moque absolument des souffrances humaines, et même du nombre de morts occasionné. On pourrait même avancer qu’elle goûte la souffrance…

Comme toujours, il ne tient qu’à nous de prendre conscience de ce cauchemar et de nous réveiller, de comprendre qu’il y a, parmi nous, des prédateurs dénués de valeurs éthiques ou d’humanité. C’est devenu plus facile, à mesure que l’empire du Chaos, dans sa lutte désespérée pour maintenir son hégémonie, montre sa vraie nature, à qui veut voir. Et ainsi donc, l», une réalité que les pays des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), et même d’autres, commencent à pleinement saisir. Il est certain qu’une plus grande coopération parmi ces pays a permis de diffuser la prise de conscience du modus operandi de ces psychopathes. La vidéo référencée ci-dessus en est une de ses illustrations.

 - Source : Aeneas Georg

mardi, 21 octobre 2014

Ukraine, EIIL (Daesh), Parapluies de Hong Kong, ...

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Ukraine, EIIL (Daesh), Parapluies de Hong Kong, ...

dimanche, 12 octobre 2014

Ahora revolución colorada en Hong-Kong

Medios chinos: EE.UU. exporta “revoluciones de colores” a Hong Kong

Las agencias de inteligencia estadounidenses están tratando de exportar la exitosa experiencia de las “revoluciones de colores” a Hong Kong, escribe la prensa china.

Según el periódico chino ‘Huanqiu Shibao’, citado por la agencia Itar-Tass, los líderes del movimiento de protesta Occupy Central, que desde el junio de este año organiza diversas acciones de masas con el objetivo de democratizar el sistema del poder en Hong Kong, participaron en seminarios en el centro Hong Kong-America Center (HKAC por sus siglas en inglés).El objetivo de esta organización sin fines de lucro consiste en “promover el entendimiento mutuo entre los chinos y los americanos”.Según ‘Huanqiu Shibao’, durante estos eventos, a los que asisten también los miembros del Consulado General de EE.UU., a los activistas estudiantiles les exigieron “promover cambios democráticos”, prometiendo apoyo de Washington, incluso la oportunidad de estudiar y vivir en Estados Unidos.

Durante los seminarios, algunos expertos internacionales les enseñaron tácticas de acciones de protesta y estrategias de negociación con las autoridades durante manifestaciones, acentuando las exigencias políticas a las que en ningún caso hay que renunciar.El director del HKAC, Morton Holbrook, nombrado para este cargo a finales del año pasado, es “un espía importante” que trabajó cerca de 30 años en las agencias de inteligencia de Estados Unidos. Como señala ‘Huanqiu Shibao’, Holbrooke, igual que el magnate Jimmy Lai, que financia a la oposición de Hong Kong, es cercano al exministro de Defensa estadounidense Paul Wolfowitz.”Uno tiene la impresión de que el Centro HKAC, fundado por Estados Unidos, está tratando de aplicar la experiencia de las ‘revoluciones de colores’ en Hong Kong con el fin de influir en la situación interna”, subraya el periódico chino.

Fuente: RT

Extraído de: Tribulaciones Metapolíticas

jeudi, 09 octobre 2014

Hong Kong: la tentation de la "Maidaïnocratie"

 

Hong Kong: la tentation de la "Maidaïnocratie"

Auteur : Karine Bechet-Golovko

Ces deux dernières semaines ont été marquées par la montée du mouvement Occupy Central à Hong Kong. En effet, des étudiants très prévoyants et citoyens sont montés à l'assaut du pouvoir de Pékin pour demander dans la ville des élections libres et démocratiques ... en 2017. Oui, en 2017. Et ce juste avant les fêtes nationales du 1er octobre, conduisant les pouvoirs locaux à annuler les différentes cérémonies. Et cela juste quand les Etats Unis, par la voix du vice-ministre de la défense, annoncent s'inquiéter de la tentative par la Chine d'une remise en cause de l'ordre mondial, c'est-à-dire d'un monde américano-centré. Alors on retrouve des mouvements "pacifistes" qui occupent des espaces publiques. On les voit apporter à manger. On les voit jeunes, très jeunes. Car la jeunesse est l'avenir. Elle détient la vérité, de manière innée, car elle est jeune. Elle peut donc être coupée de tout, notamment de ses racines, qui ne sont qu'une illusion d'optique. Dépassé. La génération Iphone est l'avenir de l'humanité post-moderne, la "Maidaïnocratie" l'avenir de la démocratie.

Les mêmes causes entraînent à peu près les mêmes effets. Une population jeune, mise en avant contre un pouvoir oppresseur, sur fond de crise socio-économique, avec le slogan de la Démocratie comme justification totale et absolue. Comme la démocratie, qui ne peut être que totale et absolue, donc appartenir au peuple, à tout le peuple. Mais dans les "vraies" démocraties, laissons toutefois le pouvoir à ses représentants, c'est plus sûr. Et toute cette jeunesse, spontanément, se rend dans le centre de Hongkong, spontanément prend des parapluies, spontanément allume en même temps les Iphones etc etc etc. Et l'on retrouve les mêmes appels publics filmés de jeunes filles parlant en anglais et demandant le soutien à la démocratie, devoir diffuser sur les réseaux sociaux pour que les gens qui eux, vivent en démocratie, puissent les aider à accéder à la démocratie. Même numéo qu'en Ukraine. Jeune fille stéréotypée, Message aussi. Avec une répétition excessive du mot "démocratie".

Les mouvements de Pékin entraînent comme toujours une réaction des Etats Unis qui exigent des autorités chinoises de respecter la contestation - après Ferguson. Réponse des autorités chisoises, c'est une affaire intérieure, aucune intervention d'aucune sorte ne sera tolérée. Exigence lors de la deuxième semaine de démonter les barricades "pacifiques mais au cas où"et d'évacuer les rues. Globalement, il semblerait que le mouvement s'étouffe. La Chine n'est pas l'Ukraine et la fermeté peut éviter une révolution, voire une guerre civile.

Et le traitement de l'information toujours le même. Les médias français, comme Le Figaro, s'épanchent, presque une larme à l'oeil, sur le grand combat mené par ces jeunes étudiants. "Joshua Wong, l'idole de la rue, n'a que 17 ans, et les dirigeants historiques d'Occupy Central, comme le professeur Benny Tai, représentent la vieille garde, bousculée par la fougue de la jeunesse.". Car c'est bien là le ressort du mécanisme. Des jeunes. Qu'il est plus facile de manipuler et de déraciner. La révolution comme un jeu. On joue à se faire peur, et on finit par avoir peur. La démocratie, un slogan absolu, parfait à 17 ans, même si on ne le comprend pas. Il voudrait dire : le peuple a le pouvoir, nous sommes le peuple, nous avons le pouvoir. Mais ça reste très vague. Et la veille garde de 40 ans dépassée, car il n'y a pas de temps pour raisonner, ça ne rentre pas dans un tweet. Et finalement on joue à la démocratie.

Et cette forme de "démocratie" tant saluée dans la presse. Même si, pour cela, il faut oublier ce que sont devenus les grandes révolutions en couleurs. Où en est la démocratie en Irak ? En Egypte ? En Lybie ? Combien de civils meurent chaque jour lors de la non-guerre d'Ukraine ? Ce Maïdan idéal ?

Toutefois, The Washington Post, laisse la parole au doute, à la dissidence dans la parole. Et de rappeler que finalement, Hong Kong n'a jamais eu autant de liberté politique que sous la gouvernance chinoise, car sous la domination anglaise, les gouverneurs étaient directement nommés par Londres. Et de rappeler que si, au début, la majorité de la population était favorable au mouvement, maintenant l'opposition est majoritaire. Et de se dire que l'avenir de l'Ukraine n'est pas enviable. Que Hong Kong a des potentialités qu'il serait dommage de détruire. Qu'il s'agit surtout d'une crise socio-économique qui n'a pas grand chose à voir avec Péfin, en fait. Hong Kong s'est rapidement et largement recentrée autour de la finance, portant atteinte à la production locale et créant un fossé entre les personnes en fonction de leur domaine d'activité professionnelle, fossé accentué par une hausse du coût de la vie. Bref, la faute à la mondialisation. Utilisée ici pour la cause, enfin pour une autre cause.

Et l'évolution du rôle de la Chine, sa tendance à remettre en cause, discrètement mais efficacement, la suprématie des Etats Unis et l'ordre mondial centré autour de l'obéissance à cette suprématie inquiète largement Washington. Dont le travail se voit à Hong Kong. Surtout que Taïwan arrive sur le même modèle. Cette crise aura permis, en tout cas, d'accéler le rapprochement entre la Russie et la Chine, de relancer la coopération sur tous les fronts, de remettre en cause le dollar dans leurs échanges et de faire front dans le renseignement, notamment en ce qui concerne les "tentatives de révolution".

Au moment où il aurait fallu totalement isoler la Russie, dans la logique de la politique américaine, l'activation de Hong Kong semble être une erreur, puisque non seulement le conflit ukrainien ne prend pas fin, mais il s'enlise dans le sang. Ce qui pousse la Chine dans les bras de la Russie et permet de consolider la création d'un pôle asiatique, voire de radicalement déplacer le centre de "l'ordre mondial" hors de portée d'un occident à bout de souffle. Ce qui, en fait, serait également regrettable, car entraînerait un nouveau déséquilibre. C'est ici que l'Europe pourrait prendre sa place et redevenir un acteur sur la scène internationale. Mais pas une Europe américanisée, une Europe européenne. Celle qui est attendue, par ailleurs.

vendredi, 03 octobre 2014

Hong Kong, une nouvelle place Maidan?

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Hong Kong, une nouvelle place Maidan?

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Ce bruit court avec insistance. Nous ne pouvons précisément vérifier sa véracité, compte tenu de nos moyens d'information limités. Il n'est pas interdit cependant de lui donner écho, pour suivre plus attentivement la suite des évènements Mais de quoi s'agirait-il?

 
Rappelons que, par le terme de révolution de la place Maidan, l'opinion occidentale désigne les manifestations s'étant produites à Kiev il y a quelques mois et ayant entrainé la chute du président prorusse de l'époque, remplacé par un président pro-occidental dit aussi « roi du chocolat » compte tenu de ses intérêts personnels dans ce domaine. Or cette révolution, présentée sur le moment par des forcenés du type de Bernard Henri Lévy, comme une explosion de la démocratie enfin revenue à Kiev, s'est avérée avoir résulté en sous-mains de manoeuvres à la limite du terrorisme conduites par des groupes de mercenaires financés par la CIA, afin d'affaiblir l'influence russe dans ce pays, et de compromettre l'image de Poutine.

L'opération se poursuit actuellement dans le cadre des combats sanglants qui se mènent entre pro-russes et troupes gouvernementales dans le Donbass et en Ukraine russophone. Poutine en est effectivement affaibli, car il est pris en deux maux: intervenir militairement au delà des frontières de la Fédération de Russie, ou laisser-faire les répressions gouvernementales.

Dans un article précédent (Le double jeu américain http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=1506&r_id= ), nous indiquions que, selon diverses informations, Washington se préparait à mener contre la Chine, devenue, en second rang après la Russie, son nouvel ennemi héréditaire, une opération du même type que celle qui lui avait si bien réussi à Kiev: susciter dans certaines provinces des manifestations populaires qui permettraient d'ébranler le régime. Nous évoquions le soutien donné à des indépendantistes musulmans ouïghours. Mais en fait il paraît très probable que Washington ait décidé de s'en prendre à une autre des faiblesses du régime, le statut du Territoire de Hong Kong. Ne revenons pas ici sur l'historique de ce que certains avaient appelé l'annexion de l'ex-colonie britannique. Elle avait suscité de nombreuses opposions, venues de différents milieux. Mais finalement l'actuel système dit « deux systèmes, un pays » auquel est soumis le territoire paraissait satisfaire l'ensemble des parties.

Or les médias du monde entier ont pu constater que depuis quelques jours, des foules nombreuses, composées principalement de manifestants se disant en lutte pour la démocratie, avaient occupé divers lieux sensibles, notamment Central et Admiralty, centres financiers situé non loin du siège du gouvernement. Les manifestations se veulent pacifiques. Cependant des échauffourées ont déjà eu lieu avec les forces de police. Aujourd'hui 1er octobre, les manifestants pro-démocratie sont toujours fortement mobilisés, à la veille de la fête nationale chinoise, refusant de répondre aux appels à la dispersion lancés par le chef de l'exécutif, présenté comme aux ordres de Pékin par les plus activistes d'entre eux.

Nous n'examineront pas ici la légitimité de ces manifestations, ni le contenu des réformes politiques qu'elles demandent, promises après la rétrocession à la Chine de la colonie en 1997. Il est difficile par ailleurs d'évaluer le soutien populaire qu'apporte le reste de la population à ces revendications. Il est certain cependant que la confrontation des manifestants avec les forces de police est localement très électrique, et pourrait rapidement dégénérer en batailles rangées dont l'issu, comme toujours en de telles situations, serait incertain.

Ce qui est certain par contre est que les Etats-Unis n'avaient pas manqué depuis longtemps de mener à Hong Kong et dans d'autres régions proches des actions du même type que celles ayant provoqué ces dernières années le succès des révolutions dite orange aux frontières de la Russie. Il s'agit de ce que l'on peut qualifier de diplomatie du dollar et des services secrets. Les officiels chinois ont dénoncé ces manoeuvres et appellent à la résistance. Le département d'Etat n'hésite plus dorénavant à se confronter directement avec eux sur le plan diplomatique. Quelque soit la sympathie que l'on puisse éprouver pour les manifestations en faveur de la « démocratie » à Hong Kong, on ne peut s'empêcher de constater qu'elles offrent aux bellicistes américains de nouvelles occasions pour étendre à certaines parties de l'Asie jusque là préservées la domination du Système.

Affaire donc à suivre attentivement, notamment au regard de ce qu'il pourrait en résulter sur l'avenir du BRICS et des offensives anti-dollar envisagé par ce dernier, ainsi que sur la façon dont réagira l'OCS (Organisation de Coopération de Shanghai) .

 

* On lira sur ce sujet un article assez convaincant que vient de publier le site activiste américain Zero Hedge
http://www.zerohedge.com/news/2014-10-01/us-secretly-egging-hong-kong-protesters