Avec la démission larmoyante du gouvernement de l’« hélicolo » Nicolas Hulot à bout de nerf et la confirmation sur le meilleur racket possible des contribuables, victimes de la ponction à la source, l’événement éditorial de cette Rentrée est pour le site Europe Maxima la parution aux éditions Fides d’Elementos para un pensamiento extremo de notre rédacteur en chef, Georges Feltin-Tracol.
Situées en Espagne, les éditions Fides font depuis plusieurs années un travail remarquable en traduisant de nombreux écrivains anti-conformistes. Dans une collection spécialement intitulée « Biblioteca metapolitika » (avec ce k qui soulève tant de débats dans le monde hispanique), on y trouve des textes de Thomas Molnar, d’Alexandre Douguine, de Guillaume Faye, de Robert Steuckers, de Pierre Le Vigan, d’Alain de Benoist, de Jacques Marlaud, de Michel Geoffroy, etc. Elementos para un pensamiento extremo en est sa vingt-huitième parution.
Traduit et préfacé par Jesús Sebastián Lorente, ce livre porte le même titre que le gros ouvrage sorti en 2016 aux Éditions du Lore. C’est leur seul point commun. En effet, en plus d’une préface inédite destinée au lecteur de langue espagnole, Georges Feltin-Tracol a totalement modifié le contenu si bien que les deux recueils ne comportent pas le même nombre de textes, ni d’ailleurs les mêmes textes. Dans Éléments pour une pensée extrême, on trouve aussi bien des commentaires de l’actualité politique française que de vives réactions à des faits-divers difficilement compréhensibles hors de France. L’auteur a préféré y intégrer des textes présents à l’origine dans Orientations rebelles, L’Esprit européen entre mémoires locales et volonté continentale (aujourd’hui épuisés), et L’Europe, pas le monde.
Avec une introduction extraite de la version française, Elementos para un pensamiento extremo se composent de quatre parties :
– la première concerne une approche économique anti-libérale tels « Le recours aux frontières », « Pour une autarcie économique des grands espaces » ou le tonitruant « Pour la société fermée »;
– la deuxième affronte l’Occident mondialisé avec « Qu’est-ce que le mondialisme ? », « L’Occident, voilà l’ennemi ! », « États du monde, possédez la Bombe ! »;
– la troisième, « Notre destin européen », aborde « Géophilosophie de l’Europe » ou « Le brutal réveil des peuples en Europe », la préface à l’essai récent de Franck Buleux sur l’Europe;
– sa quatrième et dernière partie tourne autour d’une interrogation importante, « Le monde moderne, et après ? ». On y lit des réflexions fondamentales comme « Insoumission ! », « L’heure d’éteindre les Lumières » ou l’incroyable « Triomphe de l’idéologie réticulaire. De la postmodernité à la réalité ultra-moderne ».
Le monde hispanophone ne saurait se réduire à la seule Espagne – pensons à l’Amérique latine de la Californie à la Terre de Feu -, va ainsi découvrir le point de vue d’un Français original. Georges Feltin-Tracol ne cache pas son adhésion à l’Idée impériale européenne. Cette extravagance n’en est pas une. Il rappelle que la France est un résumé de l’Europe par sa composition ethnique et la diversité de ses paysages, que les rois de France ont eux aussi revendiqué le titre impérial du Saint-Empire (François Ier et Louis XIV) et que bien des territoires de la France du Sud-Est (Nice, Arles, Lyon), de l’Est (Besançon, Dôle, Strasbourg, Nancy, Metz) et du Nord (Lille, Arras, Dunkerque) ont été terres d’Empire avant leur rattachement au « Pré carré » capétien. Les habitants de ces terroirs conservent toujours de subtiles différences psychologiques par rapport aux Parisiens, aux Angevins, aux Bretons et aux Occitans.
La référence à un empire sacré lui permet d’insister sur l’importance d’une véritable union européenne. L’Europe de Feltin-Tracol n’écrase pas l’indéniable pérennité ethnique des Européens. À la suite de nombreux autres penseurs, cette Europe impériale se fonde sur une véritable cohérence intellectuelle, une mise en résonance des peuples autochtones avec leurs identités ethno-culturelles, leurs communautés collectives historiques, leurs régions enracinées et leurs nations politiques. Entre une non-Europe préparée par les Américains et les usuriers et le rejet de toute Europe préconisée par les souverainistes nationaux, une troisième voie européenne, celle présentée par l’auteur de Réflexions à l’Est, est plus que jamais impérative.
Souhaitons d’abord le plus grand succès à ce premier livre traduit hors de France et, ensuite, de prochaines traductions tant dans la langue de Cervantès que dans des langues différentes !
Bastien Valorgues
• Georges Feltin-Tracol, Elementos para un pensamiento extremo, Ediciones Fides, coll. « Biblioteca Metapolítika », n° 28, 2018, 235 p., 20 €. (N’hésitez pas à consulter leur très beau site – NDLR).
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