dimanche, 17 février 2019
TERRE & PEUPLE Magazine n°78
Communiqué de "Terre & Peuple - Wallonie":
TERRE & PEUPLE Magazine n°78
Le numéro 78 du TP Mag est centré sur le thème '1914-1918, la fin d'un monde'.
Dans son éditorial intitulé 'La cassure', Pierre Vial évoque la rupture entre le pays légal et le pays réel. Il cite Jean-Claude Michéa, pour qui le gouvernement français, cynique, est prêt aux pires extrémités à l'égard de ceux d'en bas, et Michel Onfray, qui avertit que les institutionnels vont tout tenter pour déconsidérer la démocratie directe des Gilets Jaunes, comme ils l'ont fait hier pour les Bonnets Rouges.
Dans les brèves, celle qui traite des Camps de la mort d'Eisenhower cite le numéro 239 de la Lettre de Jeune Nation, avec le témoignage de Martin Brech, un jeune soldat américain qui a été gardien d'un camp de prisonniers de guerre allemands, à Andernach, en 1945. Ils y étaient parqués en plein air, sans abri et sans couverture. La mortalité y était effarante. "Il y avait, parmi les gardiens, des tueurs de sang-froid, animés d'une haine qui se voulait morale : les Allemands étaient des sous-hommes qui méritaient d'être exterminés."
Pierre Vial poursuit son étude 'Un modèle identitaire : les Juifs'. Leur dernière révolte armée a lieu sous l'empereur Hadrien, lequel leur avait interdit la circoncision et avait voué la ville de Jérusalem à Jupiter, la rebaptisant Aelia Capitolina. Grâce à un large appui populaire, la ville tombe aux mains des révoltés qui voient là une confirmation de la protection divine. Hadrien réagit vigoureusement : Jérusalem est nettoyée et les rebelles sont traqués jusque dans le désert. Des centaines de milliers de Juifs sont tués et les survivants sont vendus comme esclaves. Jérusalem, repeuplée par des Gentils, est interdite aux Juifs. Le centre de la vie juive se déplace alors en Galilée, épargnée par les troubles. Un groupe de sages y fonde, à Jabneh près de la côte, un nouveau Sanhédrin dont l'autorité s'étend bientôt à toute la Diaspora. Au cours des siècles suivant, il s'emploiera à codifier la tradition sous deux formes: le midrash (méthode didactique) et la Mishna (forme écrite) dont l'autorité s'imposa vite et fit l'objet de commentaires écrits dans la Gemara. Mishna et Gemara forment le Talmud. Les parties normatives du Talmud constituent la Halacha et les parties narratives la Aggada. On observe alors un repli d'Israël sur lui-même. Sa religion cesse d'être missionnaire, les catastrophes de 70 et de 135 ayant éveillé la haine du Gentil. L'identité juive, brimée en Palestine, s'affirme alors dans les grandes villes de la Diaspora, Antioche, Alexandrie, Rome, où les Juifs disposent d'organisations propres (juridictions, cimetières, etc), dans un isolationnisme méprisant. Avec la disparition du patriarcat, en 425, le centre du judaïsme se déplace hors de l'Empire, en Mésopotamie. La traduction grecque de la Bible des Septante est récupérée par les chrétiens en même temps que les prétentions universalistes. Constantin avait promulgué des lois contre le judaïsme et il avait construit, sur les hauts-lieux de Palestine, des églises qui deviennent des centres de pèlerinage. Au moyen-âge, ils seront des terres d'islam, où les chrétiens deviennent en tant que monothéistes des dhimmis (protégés) contre le paiement d’un impôt. Les Juifs sont autorisés à revenir à Jérusalem, mais c’est à Tibériade que s’installe une Yéshiva (académie), bientôt considérée comme l’héritière légitime du Sanhédrin et dont le Gaon qui la préside fixe le calendrier des fêtes pour les Juifs du monde entier. Sous la dynastie chiite des Fatimides (969-1029), les Juifs occupent des charges officielles, certains devenant même des ‘Juifs de cour’. En Espagne, la Reconquête chrétienne et le règne des dynasties fanatiques Almoravides et Almohades incitent nombre de Juifs à se réfugier dans le nord chrétien. Toutefois, au XIIIe siècle, le roi Jacques 1er leur impose un signe distinctif infamant, que le pape Innocent III appliquera à tous les Juifs, peuple non plus élu de Dieu, mais indigne. L’Eglise défend de persécuter les Juifs, mais juge juste de les maintenir dans un statut d’infériorité. En France, les Juifs sont protégés. On leur confie des fonctions -ils prêtent à intérêt, ce qui est interdit aux chrétiens-, mais ils sont lourdement taxés en échange de cette protection. Les ashkénazes, qui parlent yiddish (dérivé de l’allemand), vivent en Allemagne, Bohème, Pologne et Russie, sur les grands axes commerciaux, Rhin, Danube et Elbe, où ils obtiennent la liberté de culte et des quartiers séparés. En Allemagne, ils sont protégés par l’Empereur, mais ne peuvent pas porter d’armes. En Angleterre, ils sont prêteurs à intérêt et le roi Henri II doit au banquier Aaron de Lincoln l’équivalent d’une année de l’impôt royal. Mais Edouard Ier, un siècle plus tard, interdit aux Juifs d’encore prêter et peu après les expulse, comme l’avait fait en France saint Louis IX. En Espagne, la Reconquista terminée, les rois d’Aragon et de Castille ordonnent aux juifs de se convertir ou de partir, ce qui donne de l’ampleur à la catégorie des Anoussim (forcés), ces conversos qu’on désigne de préférence par le terme disqualifiant marranos (cochon). Certains marranes zélés se sont intégrés à la hiérarchie ecclésiastique, dont le Dominicain Tomas de Torquemada, moteur de l’Inquisition. Aux XVIe et XVIIe siècles, de nombreux marranes croient préférable de quitter l’Espagne, dont un grand nombre s’installent en France, en particulier à Bayonne et à Bordeaux. Des marranes ont accompagné Christophe Colomb, lui-même descendant de Juifs convertis. Il a accueilli de nombreux Juifs à la Jamaïque. Au XVIe siècle, un grand nombre de marranes s’établissent au Mexique et au Brésil, alors portugais. Mais, quand les Hollandais s’emparent de ces territoires brésiliens, ces marranes reviennent ouvertement au judaïsme. La reconquête par les Portugais provoque un grand départ des Juifs du Brésil, dont un groupe fonde la Nouvelle Amsterdam, ensuite rebaptisée New York. La tolérance des protestants hollandais fait affluer les marranes à Amsterdam. Au XVIIe siècle, la communauté juive d’Amsterdam est la plus importante de l’Europe de l’ouest. Elle sera bientôt renforcée par les ashkénazes qui fuient les pogroms de Pologne. Les sépharades d’Amsterdam forment une classe de négociants internationaux. L’imprimeur érudit Manasseh ben Israël, marrane espagnol réfugié à Amsterdam, persuada Cromwell de permettre aux Juifs de revenir en Angleterre. Le philosophe Baruch Spinoza, fils de marranes portugais réfugiés à Amsterdam, applique son rationalisme à une critique de la Bible poussée jusqu’à mettre en doute la révélation divine, inséminant en Europe des courants de pensée qui déboucheront sur des remises en cause auxquelles les Juifs prendront une large part.
Jean-Patrick Arteault poursuit son exposé sur ‘L’identité et le communautarisme albo-européen’ : soit nous réalisons un saut qualitatif soit nous disparaissons.
Préalable à notre quête : un réalisme débarrassé de toute nostalgie, car la population a changé en esprit. Telle la médecine de champ de bataille, nous ne pourrons pas sauver tout le monde. Avec ceux qui sont proches, contentons-t-nous de coopérer sur l’un ou l’autre point et ne gaspillons pas d’énergie à tenter de les séduire. Avec ceux qui sont sains, mais baignent dans le mainstream, il faut les convaincre avec les formes qu’ils peuvent admettre. L’enjeu de la renaissance est là. Terre et peuple, sol et sang sont essentiels à condition d’y joindre l’esprit, mais seuls le sang et l’esprit, la Race et la Vision du monde, sont indispensables, alors que la Terre, le continent européen, ne l’est pas et ne l’a pas toujours été. Modèle du peuple juif : quand l’Esprit se souvient, la race se maintient et la Terre peut être recouvrée. Partir est peut-être une option. L’acte de guerre le plus efficace est de fonder une famille nombreuse éduquée dans la vision albo-européenne, car deux éléments décisifs sur le long terme sont la démographie et l’éducation. Or l’Afrique est en explosion démographique et l’Europe en implosion : des jeunes avides face à des vieux repus. Un nombre faible ne peut l’emporter qu’avec une volonté forte de la population pour soutenir ses gouvernants contre ses moralistes. Le cran a manqué jusqu’ici pour faire taire les renégats. Ce qu’ose Viktor Orban, nos ‘élites’ l’ont refusé et le Grand Remplacement est en voie de réalisation. En 1965, 85% de la population des Etats-Unis étaient d’origine européenne. Au cours de la décennie 2030-2040, elle passera sous la barre des 50%. Ce qui empêche les Albo-Européens de faire les choix qui assureraient leur survie, c’est leur vision du monde. Elle semble se fixer entre leurs 15 et 25 ans et il y a peu de chance d’assister par la suite à un virement de bord. Les vrais basculements idéologiques sont lents. ll faudra inévitablement une période pendant laquelle le destin des Albo-Européens sera en risque et encore faut-il un processus de survie communautaire dès maintenant. Il faut commencer par envisager les scénarios possibles. Il n’y en a en réalité qu’un seul, avec des variantes selon le contexte économique, financier, géopolitique et la capacité du système en place à contrôler correctement, faiblement ou pas du tout. La première variante est celle de l’effondrement du Système occidental. Hypothèse à ne pas négliger, elle n’est pas la plus probable et elle est démobilisatrice. On envisagera plutôt une succession de crises, plus ou moins bien gérées, qui aggraveront la situation des classes moyennes et populaires autochtones. La gestion d’une société multi-ethnique absorbe un volume énorme de ressources, notamment l’achat du calme dans les banlieues, l’assistance médicale, la restauration des destructions, la sécurité et le gardiennage éducatif et pénitentiaire. Il faudra probablement encore lâcher du lest. Si le régime n’arrose plus, les allochtones seront tentés de se payer sur la bête. Le scénario le plus probable est la libanisation du territoire entre les diverses communautés ethno-religieuses, dans des relations pacifiques ou conflictuelles selon les moments et les sujets, sous l’égide d’un état qui tente de représenter le pays en les contrôlant ou en s’en faisant contrôler. Les autres éventualités sont la mort, la soumission ou la fuite vers l’Est. Le communautarisme est un principe d’organisation général. La question fondamentale aujourd’hui est : les Albo-Européens seront-ils demain contraints à l’exil, voire éliminés ? Le communautarisme, qui est à la fois la base de l’organisation sociale et celle du fédéralisme politique, est régi par deux principes : l’auto-organisation et la subsidiarité, le tout inscrit dans une vision du monde holiste (non-individualiste) et enracinée (non-univeraliste). Mais l’unité dans la diversité est un problème délicat et les empires historiques ont échoué, notamment l’Empire austro-hongrois. L’état royal fonctionnait selon le principe de subsidiarité. L’organisation communautariste était la règle jusqu’à la Révolution française. Un modèle communautariste et fédéraliste n’est pas impensable pour le nouveau projet continental, mais l’invasion migratoire n’a pas amélioré la donne. Il ne s’agit pas que de survivre, mais de redevenir l’aile marchante de nos peuples. Notre premier devoir est de transmettre la vie en abondance par des familles nombreuses, à qui transmettre en les éduquant, tout en apprenant à dissimuler, car le classement social se fera sur la base du corpus idéologique de l’adversaire. Il faut éduquer dans une double pensée à un savoir caché propre à la communauté des Albo-Européens, car 99% du corps enseignant est hostile, tout en se gardant des camarades qui ne sont pas sûrs. Il faut enseigner qu’il faut s’exercer au combat, mais refuser l’affrontement quand on est en infériorité, secourir les nôtres qui sont attaqués, mais décrocher. Il faut regarder en face la guerre qui s’impose à nous, mais suivre le modèle d’Ulysse, prudent et rusé, plutôt que celui d’Achille. Il est recommandé d’éduquer aux sports de combat (en équipe : rugby), à la langue russe et au cyrillique, aux codes de l’orthodoxie et aux métiers techniques universellement utiles et aux apprentissages manuels pratiques et utiles. On ne peut envisager de survivre en autarcie sur la base d’une famille ou d’un petit groupe, mais bien d’augmenter sa résilience. Toutefois, en cas de crise violente débouchant sur une libanisation, nos réseaux et BAD ne suffiront que s’ils sont capables de devenir des noyaux de protection à l’image des mottes féodales. Cela ne peut s’envisager qu’à l’écart des zones périurbaines et des axes de circulation. L’idée de Base est liée à celle du clan et de la colonisation. Autonomie ne signifie pas autarcie : la BAD est le nouveau noyau politique, qui doit fonctionner en système avec d’autres BAD pour augmenter la résilience aux chocs des crises, pour revenir à l’équilibre et réduire les risques d’effondrement. Il est prudent de se garantir aujourd’hui un mois de survie, ce qui devrait suffire au système pour retrouver un certain équilibre. S’il ne l’a pas retrouvé, ce n’est plus une simple crise et il faut craindre que chacun doive trouver à s’adapter comme il le pourra, seul ou en groupe, s’il est encore vivant. Il faut tout faire pour que la dégradation soit progressive et coïncide avec notre renforcement. BAD et Clan ne sont que des points d’appui défensifs, tournés vers l’intérieur. Il faut aussi développer une dynamique conquérante, vers l’extérieur, en mettant en œuvre l’esprit (puissance spirituelle et/ou intellectuelle), la force (capacité de contraindre) et l’argent (puissance matérielle) et en procédant en réseau d’abord dans les domaines pratiques, par la collaboration, l’entraide, la réciprocité, la discrimination positive. Il y a beaucoup à apprendre du modèle juif. Sauf à se reconnaître une infériorité, les Albo-Européens devraient en être capables. Après les domaines pratiques, il y a ceux de l’éducation, de la transmission culturelle, de la création intellectuelle. Nous avons nos chances comme les autres. Là où il y a une volonté, il y a un chemin.
Pierre Vial ouvre le dossier central ‘1914-1918, la fin d’un monde’, en rappelant que la ‘victoire’ n’était que la première étape d’une descente des peuples européens aux enfers, par la faute d’élites irresponsables ou perverses. Ebranlées, les structures européennes ont subi après 1945 les pressions déterminantes de l’omnipotente ploutocratie. Les Européens se sont retrouvés sous la pesante hégémonie de leurs alliés américains. Pourrons-nous faire renaître de ses cendres le phénix ?
Jean-Patrick Arteault dévoile ‘Les origines secrètes de la Première Guerre Mondiale’ à partir du livre que les historiens écossais Gerry Docherty et Jim McGregor ont consacré aux révélations de Caroll Quigley dans son ‘Histoire secrète de l’oligarchie anglo-américaine’. Il y précisait le rôle de celle-ci dans les événements qui ont préparé et provoqué la guerre, notamment la part de ce que Quigley appelle le Groupe de Milner et qu’ils nomment l’Elite secrète. L’article complète l’étude fouillée du même auteur parue dans les numéros 43, 44, 45, 46, 47, 49, 50, et 60 du TPMag sur le rôle de Cecil Rhodes, d’Alfred Milner, de Reginald Brett et du ‘Jardin d’enfants de Milner’. Les deux historiens dévoilent la responsabilité écrasante de ceux-ci dans la guerre de destruction à mener contre l’Allemagne et le rôle insoupçonné du Prince de Galles, le futur Edouard VII. A la différence de la Reine Victoria, grand-mère de l’Empereur Guillaume II qu’elle adorait, le Prince était violemment germanophobe comme son épouse la Princesse Alexandra de Danemark. Viveur et friand de ‘petites femmes parisiennes’, fêtard et panier percé, il a été une proie facile pour les financiers de l’Elite secrète, dont Nathaniel de Rotschild à qui il ouvrira ensuite des marchés internationaux. Mais le viveur dissimulait, en même temps qu’une vive intelligence, culture, don des langues et sens de la diplomatie : recruté par l’Elite secrète, il en devint un des principaux animateurs. Il a été l’acteur capital de l’Entente cordiale avec la France, signée le 8 avril 1904 malgré un contentieux historique chargé (envenimé en 1898 par l’Affaire de Fachoda qui avait failli tourner au conflit armé !). Soucieuse de conserver la maîtrise des mers et du commerce international, l’Elite secrète est consciente de la menace de la puissance russe montante vers la Méditerranée sur les lignes de communications vers les Indes et vers l’Asie centrale. Elle redoute la constitution d’une grande puissance continentale qui pourrait devenir une concurrente maritime. Elle anticipe sur la théorie du géopolitologue écossais Halford J. Mackinder ‘Qui domine le continent européen domine l’île mondiale (l’Eurasieafrique) et contrôle le monde’. Il était urgent d’empêcher l’union d’un Heartland de l’Allemagne à la Russie. L’Angleterre manquait de soldats pour affronter l’Allemagne. L’obsession française à l’endroit de l’Alsace-Lorraine a servi de levier pour son Entente cordiale. Il s’agissait de plus que la Russie et l’Allemagne soient ennemis. En août 1907, l’Elite secrète obtient une convention anglo-russe, base d’une alliance contre l’Allemagne, ouvrant l’accès à un nouveau réservoir de chair à canon. L’Empire allemand soutenait l’Empire ottoman déliquescent, que les Britanniques souhaitaient démembrer pour des motifs pétroliers. On n’attendait que le brulot balkanique pour mettre le feu aux poudres. L’Elite secrète n’a certes pas programmé la guerre avec ses millions de morts, mais elle l’a préparée et ses objectifs ont été globalement atteints.
Pierre Vial rappelle que le paysan est l’homme du pays, enraciné dans la terre de son pays, mais aussi dans le peuple de ses pays et payses. C’est cela que les apôtres du déracinement veulent voir disparaître. Le Grand Suicide de 1914-1918 y a porté le premier coup, témoins les monuments aux morts dans les villages. A joué ensuite le mirage de la vie citadine, surtout sur les jeunes filles, ce qui a éteint les lignées : sans successeur, à quoi bon s’échiner. Mais le monde paysan n’est pas mort sans avoir réagi. Pierre Vial cite Henri Dorgères, fils de boucher qui, en 1926, devient journaliste et dirige Le Progrès Agricole de l’Ouest, autour de qui s’organise les comités de défense paysanne, les ‘Chemises vertes’ et qui publie un livre ‘Haut les fourches !’ Chaud partisan de Mussolini, Dorgères a fait l’objet de 69 inculpations. Il qualifiait de ‘Maréchal paysan’ Pétain qui avait dit ; « La terre, elle, ne ment pas. » Il n’en a pas moins été élu ensuite député poujadiste et il a créé le Rassemblement paysan. C’est toutefois à cette époque que l’exploitation capitaliste a fait des paysans des ‘exploitants agricoles’ et que le Crédit Agricole les a encouragés à s’endetter pour réaliser des productions intensives, rendant les agriculteurs prisonniers d’un système où des manipulateurs cassent les prix comme les consciences : le MRJC (Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne) très ancré à gauche a organisé des formations au marxisme ! Aujourd’hui, la mise en place de structures communautaires autour d’une économie localiste axée sur des produits de terroir ouvre une voie de salut au monde paysan.
Robert Dragan accuse la Révolution moderne de ‘Destruction programmée de la famille’. Il souligne les fragilités de l’espèce humaine -les périodes de fécondité des femelles sont brèves ; pas plus que les mâles, elles ne sont pas monogames de nature ; elles sont plus dépendantes, non seulement durant les grossesses, mais surtout pendant la très longue période où les petits ne sont pas encore autonomes. Il en conclut : la société est une nécessité vitale. Les femmes ont intérêt à diversifier leurs partenaires dans des petits groupes d’apparentés sur trois générations pratiquant l’entraide et la division des tâches. Ce qu’Aristote définissait déjà par « l’homme est un animal politique ». Dans nombre de société primitives, le matriarcat (de la mère centre du foyer) a précédé le patriarcat (lié à la guerre). Dans la société guerrière indo-européenne, le guerrier structure la société, démocratique comme aristocratique (voir Athènes et Rome). Un frein est mis à son vagabondage sexuel et les femmes deviennent gardiennes de la pureté lignagère et du type du mâle à convoiter. Les modernistes fustigent ce type civilisationnel, qui se pratique chez les sémites arabisés, les Turcs, les Mongols. Les féministes affirment avec Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme, on le devient, » prétendant que les caractères et dispositions des deux sexes seraient semblables, indépendamment de la testostérone, et que les différences seraient le produit, dans l’enfance, d’un conditionnement qui vise à inférioriser la femme et maintenir la domination masculine sur la société : le patriarcat est immoral et infondé. La Révolution française a légalisé le divorce, introduisant une redistribution constante, qui a libéralisé les rapports dans le sens d’une consommation sexuelle récréative. En 1918, Lénine promettait que, dans l’Etat socialiste, le rapport sexuel serait aussi simple que consommer un verre d’eau. On n’a su que faire des orphelins nés de cette ‘liberté’. Avec la pilule, l’Occident du XXe siècle a pu s’offrir les joies d’une copulation sans frein. Les mères célibataires bénéficient de diverses aides sociales. La GPA (gestation pour autrui) vient compléter le mariage homosexuel et néglige les névroses identitaires des enfants ainsi conçus. La libération sexuelle a créé plus de frustration que d’épanouissement, a multiplié les divorces et les familles monoparentales ou recomposées et perturbé un nombre énorme d’enfants, avec des répercussions sur l’apprentissage scolaire et le risque d’abus sexuels. La recherche d’un partenaire stable est le problème majeur. L’âge moyen (immigrées comprises) des accouchées de leur premier enfant est trente ans ! Comment, avec des passés encombrés, assurer la stabilité de vie des enfants futurs ? La presse féminine, qui est féministe, préconise la recherche du bonheur et la « beauté de l’histoire » et, pour les enfants, les services sociaux et les grands-parents. L’enfant moderne ne connaît guère ses grands-parents et juge leur expérience négligeable et, dans bien des cas, elle l’est.
Celui de nos amis qui signe Thodinor prononce une imprécation majeure contre les acteurs de la ‘décomposition anthropologique’ de la France et contre l’état qui persécute la famille française et la philia, cette amitié confiante, dont les racines sont nécessairement tribales. Il rappelle le postulat de l’Ecole de Francfort : « La communauté juive sera toujours menacée dans une société homogène blanche. » Et aussi le Nouvel Ordre Mondial promis par Josiah Macy, avec la programmation d’un homme anti-autoritaire, le zombie blanc fabriqué avec du LSD, du titytainment et de l’Etat de droit. Il cite Carl Schmitt (Tout droit est le droit d’un peuple particulier) et Guillaume Faye (Le nous, c’est l’héritage des ancêtres plus l’avenir de nos enfants.)
Jean-Patrick Arteault souligne, dans le dernier ouvrage de Jean-Yves Le Gallou ‘Européen d’abord’, son essai sur la préférence de civilisation liée au peuplement ancestral de l’Europe. Ciblant clairement l’invasion migratoire, Le Gallou avait jusqu’ici surtout mis en exergue la préférence nationale. Une réserve toutefois sur son jugement relatif à l’atout du christianisme. On comprendra les raisons tactiques de ce choix par le risque d’interruption volontaire de civilisation que présente l’islamisation : dans les milieux identitaires que ciblent sa fondation Polemia et son émission sur TV Libertés, la conscience chrétienne opère en effet un retour. On doit toutefois se demander si le christianisme en général et le catholicisme en particulier sont des bons points d’appui dans la bataille pour la civilisation européenne. Dans les valeurs basiques de celle-ci, la pluralité des opinions et le débat ne furent que tardivement des valeurs chrétiennes. Ensemble de religions universalistes dont la principale, le catholicisme, porte même ce trait dans son nom, le christianisme n’a aucun caractère identitaire spécifiquement européen. Saint Paul ne dit-il pas aux Galates : « Il n’y a plus ni Juifs ni Grecs, ni homme ni femme. Vous êtes tous un en Jésus-Christ, postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse. » Mais Jean-Yves Le Gallou a raison d’insister sur l’empreinte chrétienne dans l’art et la culture européens. La forme prise par cette empreinte n’est-elle pas le résultat d’un compromis entre la vision populaire native et le discours chrétien des autorités, un long combat de la réforme grégorienne à Vatican II ? Si la culture chrétienne porte une partie de l’esprit européen, ce serait plutôt malgré le christianisme, ce que le cosmopolitisme du pape François ne peut que confirmer, faisant plutôt partie du problème que de la solution.
Didier Carette passe en revue l’œuvre du cinéaste-poète Andreï Tarkovski, qu’il qualifie de soviétique sans être communiste, son avant-garde étant l’art de la révolution et non celui de l’Etat. Tarkovski est l’auteur de sept films, dont une brochette a décroché des distinctions internationales, notamment Andreï Roublev, sur la vie d’un peintre d’icônes du XVe siècle, mouvementée entre invasions tatares, survivances païennes et sectarismes. Le film vaudra à son auteur trois années d’exil. Solaris, réplique à 2001, Odyssée de l’espace, décrochera un prix à Cannes en 1972. Le Miroir, en 1975, consacre ses différends avec les autorités : il sera déprogrammé au festival de Moscou. Stalker, en 1979, présente la Zone tabou où subsistent les traces d’un passé mythique oublié depuis une destruction inexpliquée d’une tradition qui aurait préféré la futilité aux valeurs sacrées. On y pressent cependant l’espérance d’une renaissance. Tarkovski, qui a alors été invité par la RAI, s’installe en Italie pour collaborer avec le dialoguiste d’Antonioni à un nouveau film, Nostalghia. L’oeuvre traite de la crise de civilisation de l’Ouest, faillite de l’intelligence et progrès illusoire. Il obtient un grand Prix à Cannes en 1983. C’est alors qu’Ingmar Bergman invite Tarkovski en Suède, où il va réaliser son dernier film, Le Sacrifice. Tarkovski meurt en 1986 d’un cancer du poumon ? Il n’a encore que 54 ans.
Jean-Patrick Arteault épingle le jeune philosophe coté de Science Po Gaspard Koenig, qui a jugé le moment venu d’approuver l’idée, pas toute neuve, de légaliser le cannabis. Outre la garantie de qualité et de sécurité sanitaire des produits, la mesure aurait la vertu de transformer racailles et malfrats en honnêtes exploitants, en réintégrant dans les circuits officiels et fiscalisés des centaines de milliards de dollars, et de policer des maffias, oligarchies en voie d’émergence. Il y a aussi que l’innovation technologique dans les industries de masse rend surnuméraire une fraction inutilisable de la population. Le cannabis est réputé pour ses effets calmants inhibiteurs d’énergies. Depuis 1995 déjà, Zbigniew Brzezinski prescrit le Titytainment pour calmer les angoisses existentielles et désamorcer les révoltes des masses inutiles : Peace and Love…
16:51 Publié dans Nouvelle Droite, Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre vial, terre et peuple, nouvelle droite, revue | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Les commentaires sont fermés.