Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 10 mars 2020

Ankara versus Damas. La guerre dans la guerre

carteidlib.jpg

Ankara versus Damas. La guerre dans la guerre

Ex: https://geopolintel.fr

Pendant que tous se polarisent sur la progression du coronavirus, ce n’est pas encore tout à fait la guerre entre l’agressive Turquie islamo-kémaliste et la Syrie baasiste, mais cela commence à y ressembler furieusement. Alors que la bataille fait rage dans le ciel de la région d’Idlib – zone de désescalade au terme des Accords de Sotchi1 – un groupe aéronaval de la Marine américaine encadrant le porte-avions USS Dwight D. Eisenhower à propulsion nucléaire de classe Nimitz, est entré le 29 février par le détroit de Gibraltar [marinetraffic.com], escorté par plusieurs croiseurs lance-missiles, en direction de la Méditerranée orientale. La veille, le 28, deux frégates russes, Amiral Makarov et Amiral Grigorovitch, dotées de systèmes Kalibr-NK (un redoutable missile de croisière à longue portée2) prirent le même chemin via les détroits du Bosphore et des Dardanelles avec pour mission (en principe ou au prétexte) d’assurer sur zone l’équilibre des forces… l’ex commandant de la Flotte de la Baltique, Vladimir Valouïev, précisant que les frégates pourraient le cas échant utiliser leurs missiles afin d’assurer la protection des bases et des positions russes en Syrie. À bon entendeur, salut !

L’Armada yankee constituerait - à en croire le sénateur Alexeï Pouchkov sur Twitter - un signe évident de « soutien à Ankara », membre de toute évidence peu fiable de l’Otan et qui a, dans l’affaire syrienne, peut-être vu plus grand que son ventre… car le président Erdogan ne peut désormais plus reculer, l’escalade étant amorcée de façon irréversible, sauf à se déjuger gravement. Là réside certainement un vrai danger sachant qu’en Orient il n’est pas envisageable de perdre la face sans essuyer aussitôt de cuisants dommages collatéraux. Or si actuellement les pertes turques sont officiellement d’une cinquantaine de morts, la réalité serait toute autre et le chiffre de 250 militaires tombés à l’occasion de l’actuelle offensive en territoire syrien serait plus en accord avec l’information disponible.

L’escalade vertigineuse autour de la poche djihadiste d’Idlib

Le 27 février, des éléments du groupe takfiriste Hayat Tahrir al-Cham3 (antérieurement connu sous le label Front al-Nosra, si estimé pour leur « bon boulot » par le ministre des Affaires étrangères, actuel président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, par ailleurs célèbre pour la sinistre affaire dite du “sang contaminé” et pour les frasques de son joueur de fils) lançaient une attaque contre les positions de l’Armée arabe syrienne (loyaliste). La riposte de l’armée syrienne fut sévère et 33 soldats turcs qui se trouvaient là – certainement par hasard – trouvèrent la mort4. Reste qu’en fonction des informations transmises par Ankara, aucune unité de l’armée turque « n’était présente ou n’aurait dû se trouver dans la zone concernée aux côtés des formations terroristes qui ont été pilonnées » à proximité du village de Bekhoun, comme le précise un communiqué du ministère russe de la Défense du 28 février. En outre « Le 1er mars, les forces de défense aérienne syrienne détruisaient six drones offensifs de l’armée turque agissant en soutien aux groupes terroristes » [sputniknews.com1ermars20].

La Turquie a depuis multiplié (le samedi 29) les frappes de drones contre les positions de l’armée syrienne, mais pour la première fois Ankara reconnaît ouvertement que celles-ci s’inscrivent dans le cadre d’une opération offensive générale dénommée “Bouclier de printemps”… dont le lancement a pris pour prétexte les bombardements syriens du 27 février. Damas déplore ainsi : « À 13h25, deux avions de chasse syriens [Su-25] ont été abattus dans l’espace aérien syrien lors de leur mission de combat contre des groupes terroristes dans la région d’Idlib » … Lesquels, selon Ankara, s’en seraient pris à des appareils turcs ! Les pilotes réussirent néanmoins à s’éjecter et sont saufs. Au reste des chasseurs-bombardiers F-16 turcs ne s’étaient pas gênés pour violer à deux reprises l’espace aérien du pays alors que ce 1er mars la Syrie venait de fermer son espace aérien au nord-ouest du pays, le ministère turc de la Défense prétendant sur Twitter avoir détruit trois systèmes de défense aérienne antimissiles. L’Aéroport d’Alep aurait été lui aussi dévasté. Le ministre de la Défense nationale turque, Hulusi Akar se vantait le 1er mars des succès de “Bouclier du printemps” avec la « neutralisation d’un drone, de huit hélicoptères, de 103 chars, de 72 obusiers [artillerie de 150], de trois systèmes de défense aérienne et de 2.212 militaires du régime [syrien] ». Rien que ça !

Guerre sur le terrain diplomatique

La Turquie avec une formidable bonne foi – celle de l’agresseur se faisant passer pour une victime - qualifie la réplique syrienne du 27 février d’attaque contre l’Otan et bat le rappel de ses alliés. Le Département d’État américain ne se faisait pas tirer l’oreille et apportait aussitôt son soutien au gentil allié turc. Erdogan, sollicitait directement l’appui de l’Hexagonie et joignait le Petit Chose élyséen par téléphone. Pourtant, la réplique syrienne, en toute logique aurait due être considéré comme un acte de légitime défense. Les forces turques sont entrées sur le territoire d’un État souverain sans y avoir été invitées (a contrario des Russes, des Iraniens et du Hezbollah, Parti libanais de gouvernement), par le pouvoir légal, seul légitime et unique représentant de la Syrie dans les cénacles de l’Organisation des Nations Unies. La Syrie ne s’expose donc à aucun blâme de la part du Conseil de Sécurité et bien entendu l’article V de la Charte atlantique (secours mutuel assuré en cas d’agression de l’un des membres du Pacte) ne peut en aucun cas être invoqué !

Par ailleurs une “déclaration” de l’Otan visant à soutenir (moralement) la Turquie a été bloquée par la Grèce qui entendait voir figurer dans ce document le respect de l’obligation faite à Ankara de retenir sur son territoire les réfugiés syriens, cela suivant l’accord Union européenne/Turquie de mars 20165. Migrants, parmi lesquels beaucoup d’Afghans, qui se concentrent aujourd’hui par milliers devant les barbelés de la frontière grecque, tandis qu’en Ionie, à Lesbos, particulièrement, les autochtones manifestent violemment contre l’installation de camps de rétention sur leurs îles. Trop, c’est trop, une situation explosive ! La proposition grecque s’est heurtée à l’hostilité du Royaume-Uni, de l’Allemagne, des États-Unis et de la France compradore. Athènes déboutée, a, en conséquence, mis son véto à la satisfaction des exigences d’Ankara qui demande par le truchement de son ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, d’entamer le processus de consultation politique prévu à l’article IV du Traité de Washington : « Les parties se consulteront chaque fois que, de l’avis de l’une d’elles, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité de l’une des parties sera menacée » [sputniknews.com29fev20]. C’est ainsi que le Loup se saupoudre le museau de farine pour mieux se faire passer pour l’agneau innocent… c’est avec la lâche complicité des Européens, qu’Erdogan tente de se réfugie dans les jupes de l’Alliance… par crainte assurément des S400 Triumph de la Fédération de Russie.

ATI.jpg

En passant l’on voit bien dans quel camp se positionne l’Union européenne, à savoir dans celui du terrorisme international dont l’islamisme radical n’est qu’un faux nez et un instrument. On le voit bien avec M. Lévy qui, de média en média, arrache des sanglots aux foules à propos des « femmes et des enfants » pris en otage par les combats. C’est oublier les indissolubles liens de parenté qui unissent les djihadistes et leur famille (qui les suivraient en enfer : on l’a bien vu avec ces françaises partant rejoindre leurs compagnons sur les champs de bataille de l’État islamique – voir infra), ces mêmes islamistes qui égorgeaient à qui mieux mieux le 13 novembre 2015 au Bataclan.

Nos chers djihadistes sont ici chez eux

“Un ancien porte-parole du groupe islamiste syrien Jaysh Al-Islam soupçonné d’actes de barbarie et de crimes de guerre, a été interpellé le 31 janvier en possession d’un visa parfaitement en règle” !

Arrêté à Marseille, le djihadiste syrien Majdi Mustafa Nema, ex tortionnaire de l’État islamique, séjournait en France avec un visa totalement en règle… “Cet homme, né en 1988, se trouvait sur le sol français nanti d’un visa Erasmus”… Comment un individu de ce calibre est-il parvenu à se faire passer pour un étudiant ? Mystère ! L’Europe sans frontières des DDH est devenue un gruyère habité de courants d’air, mais à ce point ? Il vient, at last, d’être arrêté à Marseille par l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCHGCG), la section de recherches de Marseille et le GIGN.

L’enquête conduite par le pôle “Crime contre l’humanité” du parquet national antiterroriste et l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre s’orientent vers ses innombrables contacts, les circonstances de son entrée en France et ses voyages en Europe, notamment en Italie. Ayant obtenu un visa Schengen délivré par le consulat de France à Istamboul, Majdi Mustafa Nema se trouvait, ici, chez nous, en situation régulière ! Dès le début de la révolution syrienne en 2011 (comprendre la guerre civile ethno-confessionnelle opposant les sunnites – en l’occurrence les Frères musulmans - aux Alaouites– assimilés à des chiites - et aux chrétiens), cet officier déserteur de l’armée gouvernementale avait rejoint les rebelles de la faction radicale islamiste Jaysh al-Islam (Armée de l’islam). Un parcours exemplaire en quelque sorte. Les quelque 20.000 combattants de Jaysh al-Islam ont tenu sous leur impitoyable férule la Ghouta orientale6, dans la grande banlieue de Damas. Ils sont entre autres soupçonnés d’avoir enlevé et torturé quatre militants des droits humains, dont une des têtes de file de la révolution syrienne, Razan Zaitouneh, tous aujourd’hui présumés morts, dont les corps n’ont cepndant jamais été retrouvés. C’est sous le nom de guerre d’Islam Alloush que Nema deviendra porte-parole de son organisation et recruteur hors pair d’enfants soldats [lemonde.fr1fév20].

En 2016, il rejoint la Turquie, considéré dans les milieux diplomatiques occidentaux comme étant l’une des marraines politico-militaires de l’Armée de l’islam. Sans se cacher le moins du monde, il se présentait sur les réseaux sociaux en tant que géopolitologue spécialiste des conflits au Proche-Orien, fréquentant – à ses dires - le « Toran Center for strategic studies » d’Istamboul. En France, le groupe Jaysh al-Islam n’étant pas catalogué comme terroriste – et pour cause – lors de la délivrance de son visa, Majdi Mustafa Nema n’était à ce titre visé par aucun mandat d’amener ! C’est donc depuis Istamboul qu’il va solliciter, sous sa véritable identité, la délivrance d’un visa pour étudier en France après avoir rédigé une lettre de motivation destinée à l’Institut de recherche sur le monde arabe et musulman (Iremam) de l’université Aix-Marseille, celui-ci dépendant du Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

ati2222.jpg

Le djihadisme sanguinaire comme branche de recherche subventionnée par l’État, cela ne manque pas de sel. Certes après les « études de genre » plus rien ne doit surprendre ! Il obtient sans difficulté l’exeat valable à partir du 5 novembre 2019, délivré « sur la base d’un dossier complet » ainsi que l’a confirmé ce jeudi 27 la porte-parole du Quai d’Orsay après consultation du ministère de l’Intérieur [leparisien.fr6fév20]. Qu’en déduire ou qu’en conclure ? Majdi Mustafa Nema était-il un agent des Services français à l’instar du petit gars qui logea une balle dans la tête de Mouammar Kadhafi à l’occasion de son lynchage le 20 octobre 2011 à Syrte, sa ville natale, par une foule déchaînée… et qui vint mourir dans les bras des infirmières de l’hôpital militaire Val de Grâce ?

La veulerie occidentale a de beaux jours devant elle

En tout cas, il est ardu d ene pas voir dans une telle complaisance comme un aveu de complicité de la part de la France qui ne regardait pas – rappelons-le - les tueurs de Jaysh al-Islam comme des terroristes, mais comme des alliés dans la sourde lutte de nos démocraties libérales contre tous les intolérables souverainismes du monde arabe… ceux qui n’avaient pas fait allégeance à la République universelle comme Al Sissi en Égypte. Toutefois pour un djihadiste mis temporairement hors d’état de nuire - victime de la guerre des polices et des Services ? - trop nombreux sont ceux qui demeurent opérationnels… Car, le fait est formellement documenté, plusieurs dizaines de djihadistes français combattent en ce moment même en Syrie sur le front volcanique d’Idlib… France 24 diffusait ce vendredi 28 des images accablantes d’hommes – des ressortissants français, apparaissant dans une séquence vidéo d’une quarantaine de secondes - tirant au moyen d’armes automatiques sur un ennemi invisible et s’exprimant très clairement dans la langue fleurie du 9-3. Ces gens sont « présents sur zone depuis 2013, ont établi un camp à la frontière turco-syrienne » rapporte le journaliste, Wassim Nasr, après s’être entretenu deux heures durant sur Skype avec le recruteur français Omar Omsen, chef de cette unité djihadiste.

Femmes et enfants sont évidemment sur place et l’un des fils d’Omar Omsen figuerait parmi les tireurs faisant les beaux dans ce bout de film. Ayant prêté allégeance à Al-Qaïda à son arrivée en Syrie, ces djihadistes français auraient soi-disant « repris leur autonomie en 2018 », toujours à en croire Omar Omsen, lequel, bien sûr, ne nous dira pas pour qui, in fine, tout ce petit monde travaille vraiment : en faveur de l’islam radical wahhabite ou, joignant l’utile à l’agréable, pour l’État profond transnational ?

2 mars 2020

Actualité d’Alexandre Douguine

ADpor-micro.jpg

Actualité d’Alexandre Douguine

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Cela fait bientôt quatre ans que le philosophe russe Alexandre Douguine est interdit de séjour dans l’ensemble de l’Union dite européenne en raison de ses prises de position interventionnistes contre l’Ukraine. Cette interdiction n’empêche heureusement pas les vaillantes éditions Ars Magna de Nantes de poursuivre et d’amplifier la parution en français des ouvrages du penseur de la « quatrième théorie politique ». Il y en aurait plus de soixante-dix disponibles en russe…

En octobre 2019 paraissait dans la collection « Heartland » Les racines de l’identité (écrits eurasistes 2012 – 2015) (300 p., 30 €) suivi un mois plus tard dans la même collection par Le retour des grands temps (écrits eurasistes 2016 – 2019) (449 p., 32 €). Le titre de ce dernier livre est une référence évidente à un ouvrage de Jean Parvulesco sorti en 1986 chez Guy Trédaniel. Alexandre Douguine n’a jamais caché son admiration pour ce romancier qui joua dans À bout de souffle de Jean-Luc Godard. Il est compréhensible que l’éditeur en reprenne le titre.

Dans ces deux nouveaux ouvrages, Alexandre Douguine prend acte de la domination tyrannique de l’Occident matérialiste ultra-moderne. Il offre en réponse une alternative résolument non libérale qui ne puise pas dans ces échecs historiques que furent le communisme et le fascisme. Dans cette « ère des titans » post-moderniste, l’auteur s’applique à définir de nouvelles orientations. Ainsi confirme-t-il que l’ennemi principal, l’ennemi majeur, l’ennemi prioritaire demeure « le libéralisme [qui] est le nom de la mort (Le retour…, p. 26) ». En effet, « le libéralisme détruit tout sens de l’identité collective, écrit-il avec raison, et, logiquement, le libéralisme détruit l’identité européenne (avec sa soi-disant tolérance et ses théories des droits humains) (Idem, p. 72) ». Il dénonce en outre la complicité étroite des différentes coteries politiciennes, du gauchisme sociétal à l’extrême droite suprémaciste en passant par les formations institutionnelles, qui se soumettent aux injonctions libérales.

9791096338757-500x500.jpg

Il insiste sur la démarche macabre du monde occidental et ne s’étonne pas de l’actuelle mode des zombies qui déferlent au cinéma, dans la bande dessinée, dans les séries télé et dans les jeux vidéo. Il prend en contre-exemple l’action déterminante de Vladimir Poutine. « Il choisit la puissance, pas la démocratie, affirme Douguine. L’unité, pas le pluralisme territorial. L’ordre, et pas le chaos sanglant et la guerre civile. En bref, face à la mort, Poutine choisit la vie. La vie du pays, de l’État, de la nation (Id., p. 207). »

En ce moment crucial où « la post-modernité doit être globale (Id., p. 223) », Alexandre Douguine considère que « la redécouverte de la pré-modernité est la seule action logique. Ici nous rencontrons la philosophie traditionaliste et la critique essentielle du monde moderne en tant que concept (Id., p. 223) ». De tels propos pourraient dérouter plus d’un lecteur. Toutefois, si l’auteur commente l’actualité politique (il mise beaucoup sur les Gilets Jaunes français pour contrecarrer les manœuvres mondialistes), il s’appuie toujours sur la géopolitique qui « dans l’ère de la fin des idéologies est la seule manière d’interpréter correctement les relations internationales et certains processus intérieurs. Ainsi, poursuit-il, l’ignorance de la géopolitique est une action contre soi-même. Si vous n’êtes pas sujet de la géopolitique, vous êtes simplement son objet (Id., p. 305) ».

Alexandre Douguine fournit à tous les combattants anti-cosmopolites de bien belles munitions tant spirituelles que politiques, culturelles que sociales qu’on comprend mieux maintenant pourquoi il est devenu l’ennemi public n°1 de la République globalitaire des Lettres inverties.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 162, mise en ligne sur TV Libertés, le 2 mars 2020.

Rebellion against the Elites may be Just Around the Corner

B9718303289Z.1_20190121125914_000+GAFCQM61F.1-0.jpg
 

Rebellion against the Elites may be Just Around the Corner

Ex: https://journal-neo.org

These days we’re witnessing more and more articles published both by leftist and independent media sources as well as larger sites that state that global inequality is “out of control” owed to the inherent injustice of modern economies allowing billionaires to accumulate huge fortunes at the expense of the rest of society.

Just recently, Oxfam International, an international organization monitoring inequality, released ahead of the World Economic Forum in Davos a report that directly questions the effectiveness of existing capitalist systems, while emphasizing that the gap between the rich and the poor is increasingly incapable of being bridged. The attention of the international community is drawn to the fact that no more than 2,153 billionaires have more wealth than 4.6 billion people, which makes the notorious 1% of the richest people in the world twice as rich as some 6.9 billion. Moreover, the number of billionaires has doubled over the past decade. Oxfam believes that the capitalist system is inefficient, as it allows monopolies to flourish and contributes to the concentration of wealth in the hands of a few. The 63-pages long report emphasizes that world leaders are not trying hard enough to close the growing gap between the rich and the poor, giving way to widespread “elitophobia.”

It is noteworthy that the report was published against the backdrop of an ongoing discussion, including one in the United States, on whether billionaires benefit society in any way.

Today, everyone understands that the rapidly increasing number of billionaires can be largely attributed to the detrimental effects of the globalized market economy. The salaries of many senior executives, who may also be receiving them in the form of stocks, have shown a steady growth, while the incomes of ordinary citizens have not increased or have even decreased in some cases. Thus, breakthroughs in economic development play into the hands of only a tiny minority of the population, while the majority is only getting poorer, which indicates that the elites have overtaken the mechanism of wealth generation within any given economy. The price of neoliberalism turned out to be extremely high in terms of increasing inequality and can lead to the redistribution of wealth among the players, as international economy and trade find themselves in new, completely uncertain conditions, the French Atlantico notes.

Moreover, this happens against the backdrop of declines of entire sectors of the economy in many countries that profess neoliberalism. Growth, on the other hand, is only observed in the richest countries, while poor regions of the world are only getting poorer. Such a model of profits in spite of the depletion of natural resources, makes one wonder if this enrichment has been achieved at the expense of others…

According to a paper titled Elite Capture of Foreign Aid : Evidence from Offshore Bank Accounts that was presented to the World Bank as early as in November 2019 but has only just appeared the other day after a scandal in the Western media, countries that receive international aide are not getting richer. According to the study, after monitoring the data on loan transfers issued by the World Bank to some two dozen mostly dependant countries, it becomes obvious that once a loan is received money starts pouring out from those nations and into offshore zones. Analysts have come to the conclusion that the most plausible explanation of this phenomenon is that a part of the aid is being stolen immediately by the rich and powerful. In struggling countries some 7.5% of the funds are siphoned on average, in those desperately poor – up to 15%.

B9717717811Z.1_20181125110609_000+G16CG5BG9.4-0.jpg

Hence, everywhere there is a decline in faith in the existing democratic institutions, because people in many countries of the world are convinced: all the benefits of prosperity go to a select few. This is precisely what British sociologists from the Cambridge University say, as they found out after conducting a large-scale survey that 57% of the world’s inhabitants have no faith in existing government institutions. This distrust reached especially alarming levels in the US, Great Britain, France and many other developed states. According to Roberto Foa, a Cambridge University Lecturer on politics and public policy, the level of dissatisfaction with democratic political institutions has been growing rapidly in recent years, reaching its peak in both the developed world and all across the developing world. According to various analysts, this phenomenon has led to the emergence of populist parties and movements offering undemocratic solutions to a long list of economic and political problems. In particular, sociologists explain the victories of Donald Trump, Boris Johnson and Brexit supporters by the growing frustration of the Western public.

If, as soon as possible, workers are not provided with economic benefits for their labour and the world trade system is not reformed, the political and business elites may be taken down one day by an anti-elite rebellion, notes Foreign Policy. The publication notes that in recent months, protests have flared up around the globe: from Catalonia and Hong Kong, where they demand the right for self-determination, to Algeria, Chile and Ecuador, where people are unhappy with social inequality. Many activists are calling for a fundamental reformation of the system of world governance. The publication presents the results of a study of the level of public confidence in government institutions conducted by the Edelman Trust Barometer in 28 countries, which are consistent with the research of the University of Cambridge. Results of this study indicate that less than 20% of the world population trusts the elite, while 73% advocate reforming the current system of global capitalism.

In recent years, the dynamics of elitophobia has increased remarkably, due to many factors. Among the leading reasons is the inability of the political and financial elite of the most powerful Western states to properly manage difficult economic and social processes, while being unable to present a convincing long-term development strategy. Therefore, the sensational statements of Foreign Policy and various research groups of sociologists and economists about the approach of an “anti-elite rebellion” are hardly a surprise.

Vladimir Odintsov, expert politologist, exclusively for the online magazine ‘New Eastern Outlook’.