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lundi, 01 mai 2023

Argentine: Sergio Berni, sensibilité progressiste et politique d'immigration

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Argentine: Sergio Berni, sensibilité progressiste et politique d'immigration

Pablo Dávoli

Source: https://euro-sinergias.blogspot.com/2023/03/berni-la-susceptibilidad-progresista-y.html?fbclid=IwAR3B_n-DNrBwb08UyFVRn_fNSIcPs7QrfgLUOiZwTEAQlJc4CmFOa1iT28o

Le mercredi 12 septembre 2012, le secrétaire à la Sécurité de la République argentine, Sergio Berni, a souligné, dans des déclarations radiophoniques, la participation d'étrangers à certains crimes commis sur le territoire argentin. ([1]) Comme on pouvait s'y attendre, une vive polémique est née autour de ces expressions, dans le cadre de laquelle les accusations de xénophobie et de racisme n'ont pas été absentes.

Certes, nous vivons une époque d'extrême sensibilité aux différences et aux distinctions qui en découlent. C'est la force de l'hégémonie que l'égalitarisme a réussi à forger sur le plan culturel, dans le contexte de cet Occident post-moderne. La règle égalitaire régit notre coexistence. Parfois, elle le fait dans sa version "uniformisante". D'autres fois, elle le fait sous sa forme "égalisatrice". La première tend à l'homogénéité ou à l'égalisation matérielle. La seconde, en revanche, tend à l'équivalence de ce qui est différent (c'est-à-dire à une égalisation de type formel).

Jusqu'ici, c'est un diagnostic sociologique sommaire que nous nous sommes permis de répéter, avec l'intention délibérée d'expliquer la sensibilité frappante de notre époque aux distinctions, en général. Cependant, la controverse suscitée par les propos de Berni est une bonne occasion d'exposer, même succinctement, les principes et les règles de base qui, à notre avis, devraient régir la politique d'immigration de n'importe quel pays.

Nous considérons que, pour ce faire, notre statut d'Argentin nous donne un avantage considérable, puisque notre peuple, dans une large mesure, a été constitué par des immigrés. En d'autres termes, la nation argentine est un cas d'assimilation réussie d'étrangers. De plus, ce processus s'est déroulé relativement récemment et est donc encore "vivant" dans la mémoire et le cœur de notre peuple.

Dans ces conditions, passons en revue les lignes directrices et les règles élémentaires qui, à notre modeste avis, constituent une politique d'immigration saine et sensée. A savoir :

La population du pays d'accueil doit être inférieure à sa taille optimale.

Cette taille démographique varie en fonction des conditions géographiques de chaque pays, de l'époque qu'il traverse, du degré de développement technologique atteint et de bien d'autres choses encore.

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Immigrants italiens arrivant à Buenos Aires en 1948 ([2])

 La contribution des immigrés italiens a été très profonde et -sans aucun doute- décisive dans la composition ethnique et culturelle du peuple argentin.

On dit souvent - non sans raison - que l'Espagne est la mère patrie de la nation argentine. Sans préjudice de cette affirmation, l'Italie peut être considérée comme une seconde mère patrie du pays sud-américain susmentionné.

La population du pays d'accueil doit être favorable à l'accueil des immigrants.

En principe, il n'est pas légitime d'imposer à une communauté la présence d'étrangers en son sein, c'est-à-dire de l'obliger à ouvrir les portes de sa maison à des étrangers. Il fait partie du droit sacré à l'autodétermination des peuples de décider du type de vie qu'ils veulent développer sur leurs territoires respectifs. Cette prérogative inclut, entre autres, la décision d'admettre ou non des étrangers dans son propre foyer national.

De plus, la réticence de la population d'accueil à l'égard de l'immigration est un obstacle extrêmement difficile à surmonter, non seulement pour l'assimilation des nouveaux arrivants, mais aussi pour la coexistence pacifique entre eux et la population locale. C'est pourquoi nous osons affirmer sans hésitation qu'un processus d'immigration mené contre la volonté de la communauté locale n'est pas seulement un scandale, mais qu'il est également voué à l'échec dès le départ et qu'il sera source de toutes sortes de conflits sociaux et politiques.

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Deux images de Villa General Belgrano, nichée dans les sierras de la province de Córdoba. La population de cette petite ville est majoritairement d'origine allemande ([3]/[4]).

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Des millions d'Argentins ont des ancêtres allemands, germano-russes (c'est-à-dire allemands de la Volga), suisses et autrichiens ([5]). Sur la photo, une fillette Argentine de la ville de Coronel Suárez (province de Buenos Aires) boit du maté ([6]). Comme d'autres villes argentines, Coronel Suárez a une population dont les origines sont principalement germano-russes.

 

Les conditions économiques et sociales du pays d'accueil doivent être bonnes et stables.

La prospérité économique et sociale est l'une des clés fondamentales d'un processus d'intégration des immigrants qui serait pacifique, cordial et fructueux. La population locale doit jouir d'une bonne situation socio-économique, qui lui permette de subvenir à ses besoins de manière adéquate.

Les étrangers doivent pouvoir participer rapidement et facilement au processus de création, de circulation et de distribution des richesses. L'arrivée d'immigrants doit représenter - au moins à moyen et long terme - un facteur de croissance et de développement.

Il doit y avoir une similitude ou une compatibilité culturelle entre le groupe d'accueil et ceux qui aspirent à le rejoindre.

Le monde est immense et l'humanité, Dieu merci, est très diverse. C'est un symptôme de provincialisme culturel grotesque - pratiquement inexcusable à notre époque - que de penser que les différences entre les divers peuples du monde ne sont que superficielles. Sur toute la surface de notre planète, la nature humaine, si complexe, a "fleuri" à profusion, dans une multitude de versions colorées, très différentes les unes des autres.

La personnalité de chaque homme s'est forgée dans la particularité sophistiquée de son environnement communautaire d'origine. C'est pourquoi chacun d'entre nous (qu'il le sache ou non, qu'il le veuille ou non) est porteur d'un patrimoine humain particulier et spécifique. C'est pourquoi, avec l'immigré, entrent dans la communauté d'accueil - d'une manière ou d'une autre:

       - La lignée de l'immigré (avec ses traditions et ses coutumes).

       - L'histoire de cette lignée (avec ses différentes vicissitudes ; avec ses joies, ses peines et ses traumatismes ataviques).

       - Les répercussions émotionnelles de la terre ancestrale et de son paysage dominant.

       - Et un long et complexe etcetera...

Vouloir dépouiller l'immigré de tout ce bagage qui - dans une large mesure - le constitue, implique une violence tout à fait inutile.

Les immigrés doivent vouloir faire partie de la communauté qui les accueille.

Le succès d'une politique d'immigration dépend également du désir des nouveaux arrivants d'appartenir au groupe qui les accueille. Les étrangers doivent s'attacher au pays d'accueil au point de l'adopter comme patrie, pour eux-mêmes et, bien sûr, pour leur progéniture, avec tout ce que cela implique (par exemple, le service des armes en cas de guerre).

Les immigrés doivent enrichir la vie de la communauté d'accueil, sans la dénaturer.

L'intégration réussie des étrangers passe par leur contribution économique, sociale et culturelle. Un apport qui - comme nous l'avons déjà indiqué - enrichit matériellement et spirituellement la communauté d'accueil dans son ensemble (et non un secteur particulier "ghettoïsé"), sans perturber sa matrice socioculturelle. Cette matrice est constituée d'une certaine vision du monde ("Weltanschauung", comme disent les maîtres allemands) et d'un certain "modus vivendi" local.

En d'autres termes, l'"ethos" de la communauté d'accueil et son développement historique doivent subir une sorte de fertilisation et d'élargissement, grâce à l'apport des immigrés, sans pour autant porter atteinte à son authenticité originelle. Au contraire, elle doit la sauvegarder et favoriser sa plus grande fécondité. Il en découle, comme conséquence logique, et entre autres exigences, la nécessité d'exclure les délinquants, les criminels, les voyous, etc.

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Carlos Germán C. Burmeister (à l'origine Karl Hermann K. Burmeister), naturaliste, zoologiste et paléontologue allemand, naturalisé argentin. Il a passé la plus grande partie de sa prolifique carrière dans sa seconde patrie. Il a fondé l'Académie nationale des sciences naturelles à Cordoba. Il a dirigé pendant de nombreuses années le Museo Argentino de Ciencias Naturales à Buenos Aires.

À ses côtés, Carlos Berg (à l'origine Friedrich Wilhelm Karl Berg), scientifique et éducateur letton d'origine allemande, naturalisé argentin. Il a développé et publié plus de 200 travaux de recherche dans son pays d'adoption. Il a été nommé directeur du musée national de Buenos Aires en 1892.

Ce ne sont là que deux bons exemples des nombreux et prestigieux immigrants qui ont apporté une contribution extraordinaire à la vie culturelle de la nation argentine.

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Deux images de la ville de San Carlos de Bariloche (province de Río Negro). Ses premiers habitants étaient des Allemands et des Suisses ([7]/[8]).

 

Il s'agit là d'un bref aperçu des principes et règles de base qui - à notre modeste avis - permettent d'articuler une bonne politique d'immigration. Bien entendu, il ne s'agit pas d'une liste exhaustive d'exigences, car un tel détail aurait largement dépassé les limites du présent document. Il existe en effet des lignes directrices relatives aux questions de santé, de densité de population (c'est-à-dire de répartition territoriale des arrivants dans le pays, etc.). Néanmoins, nous sommes profondément convaincus que, malgré leur insuffisance, les exigences détaillées ci-dessus sont indispensables.

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Qui est Pablo Javier Davoli ?

Pablo Javier DAVOLI est né à Rosario (Province de Santa Fe, Argentine) en 1975. Il a obtenu son diplôme d'avocat à la faculté de droit et de sciences sociales de Rosario (Pontificia Universidad Católica Argentina) en 2000. Il est titulaire d'un master en intelligence stratégique nationale de l'université nationale de La Plata et a passé le doctorat en droit à la faculté susmentionnée (thèse en préparation).

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Il a enseigné les sciences politiques, la formation de la pensée politico-juridique, le droit politique, le droit constitutionnel, les institutions de droit public et les relations syndicales, entre autres, à la faculté susmentionnée et dans d'autres universités. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages ("Los Grandes Paradigmas Históricos y el Estudio de los Fenómenos Sociales", "Meditaciones Sociológicas. Confessions of a Concerned Argentinean", etc.) et de nombreux articles sur divers sujets de philosophie politique, de géopolitique, de politique internationale, de droit politique et de droit constitutionnel. Il a également donné de nombreuses conférences sur ces sujets à la Faculté de droit et de sciences sociales de Rosario (P.U.C.A.), à la Faculté de sciences économiques de Rosario (P.U.C.A.), au Barreau de Rosario, au Cercle des législateurs nationaux, etc. En août 2011, il a participé à la rencontre de S.A. BENEDICT XVI avec les jeunes professeurs d'université, à El Escorial (Espagne).

Site web :

www.pablodavoli.com.ar.

E-mail :

pablodavoli75@gmail.com.

YouTube :

Dialogues sur l'Eve :

https://www.youtube.com/@dialogosenlavispera440/videos.

La boussole :

https://www.youtube.com/@labrujula5152/videos.

Notes:

[1] L'enregistrement correspondant est disponible à l'adresse suivante : http://www.lanacion.com.ar/1507664-el-gobiernodesplego-en-la-ciudad-muchisima-gente-de-civil-dicen-que-es-para-combatir-el-delito ("página-web" certifiée le 22/09/12).

[2] PHOTO : Description : Photo de mes grands-parents arrivant au port de Buenos Aires. Ils ont émigré d'Italie en 1948. Photo de ma propriété. Date : 1er août 2012. Source : Travail personnel. Auteur : Nietodempasquinelli. Récupéré de : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Emigrantiitalianiabuenosaires.jpg (site web vérifié le 10 octobre 2012). Avec l'autorisation de publier.

[3] PREMIÈRE PHOTO : Description : Vue panoramique du centre de la Villa General Belgrano, de la salle des événements et de l'avenue Roca. Date : 23 septembre 2011. Source : "Own work". Auteur : Leonardo frankenberg. Récupéré de : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Vista_panoramica_del_centro_de_villa_general_belgrano.jpg (site web vérifié le 12 octobre 2012). Avec l'autorisation de l'auteur.

[4] DEUXIÈME PHOTO : Description : Municipalité de Villa General Belgrano, Cordoue. Date : 8 septembre. Source : " travail personnel ". Auteur : Aleposta. Extrait de : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Municipalidaddevillageneralbelgrano.JPG (site web créé le 12 octobre 2012). Avec l'autorisation de l'auteur.

[5] En Argentine aujourd'hui, près d'un million d'Argentins sont des descendants d'Allemands de la Volga, entièrement. Ce chiffre n'inclut pas les milliers d'Argentins qui ne descendent que partiellement de ce contingent d'immigrants. Il n'inclut pas non plus, bien sûr, les descendants des Allemands eux-mêmes.

[6] Le maté est une boisson typiquement argentine. Il est également très populaire en Uruguay et au Paraguay. Les origines de cette boisson remontent aux missions des pères jésuites auprès des Indiens Guarani.

[7] PREMIÈRE PHOTO : Description : Mairie de la station de ski de Bariloche, dans les Andes argentines. Date : 25 septembre 2004, 08:21:31. Source : Flickr : Bariloche. Auteur : Phil Whitehouse. Extrait de : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Bariloche_Centro_Civico.jpg (site web vérifié le 12 octobre 2012). Avec l'autorisation de l'auteur.

[8] DEUXIÈME PHOTO : Description : Cathédrale de San Carlos de Bariloche, à Río Negro, Argentine. Date : 11/12/2005 téléchargement, 04/12/2007. Source : "Own work". Auteur : Dexxter. Récupéré de : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Catedral_de_San_Carlos_de_Bariloche.JPG (site web vérifié le 12 octobre 2012). Avec la permission de l'auteur.

Le vice-ministre ukrainien des Affaires étrangères Melnyk réclame 1% du PIB des pays occidentaux pour se fournir en armes

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Le vice-ministre ukrainien des Affaires étrangères Melnyk réclame 1% du PIB des pays occidentaux pour se fournir en armes

Source: https://www.unzensuriert.at/177086-vizeaussenminister-melnyk-fordert-ein-prozent-des-bip-der-westlichen-staaten-fuer-waffen/?utm_source=Unzensuriert-Infobrief&utm_medium=E-Mail&utm_campaign=Infobrief&pk_campaign=Unzensuriert-Infobrief

Lorsque Andriy Melnyk a été rappelé de son poste d'ambassadeur d'Ukraine en République fédérale d'Allemagne en juillet dernier, le journal télévisé et le quotidien FAZ ont annoncé que le président Volodimir Zelensky avait "limogé le diplomate controversé".

Une carrière bien remplie

On a dépeint l'image selon laquelle le diplomate, qui s'était régulièrement fait remarquer par des insultes virulentes à l'encontre des Allemands dans son pays d'accueil, avait été renvoyé.

Mais cela n'était pas exact. En effet, Melnyk a certes été rappelé d'Allemagne, mais il a été récompensé par un fameux avancement dans sa carrière.

Multiplication par dix de l'aide militaire occidentale

Et c'est ainsi qu'il a maintenant exigé, en tant que vice-ministre ukrainien des Affaires étrangères, que l'aide militaire occidentale contre la Russie soit décuplée. Les 50 milliards d'euros versés jusqu'à présent ne suffiraient pas, a-t-il dit,car l'Ukraine aurait besoin de 500 milliards d'euros. C'est cinq fois le budget de l'Autriche, un budget qui finance l'ensemble du pays alpin.

1% du produit intérieur brut

Melnyk a déclaré lors d'une émission de télévision ukrainienne que les pays occidentaux devraient consacrer chaque année un pour cent de leur produit intérieur brut (PIB) pour assurer une livraison d'armes suffisante à l'Ukraine.

Allemagne: Paupérisation de masse et gouvernement désintéressé

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Allemagne: Paupérisation de masse et gouvernement désintéressé

Source: https://www.compact-online.de/massen-verarmung-und-desinteressierte-regierung/?mc_cid=80f173ff28&mc_eid=128c71e308

L'année dernière, les salaires réels en Allemagne se sont contractés comme jamais depuis que de telles statistiques sont tenues. Le gouvernement fédéral aurait suffisamment d'argent pour aider les gens, mais il a d'autres priorités.  "Querfront - Wie Rechte und Linke die Kriegstreiber stoppen können" (= "Front transversal - Comment la droite et la gauche peuvent arrêter les fauteurs de guerre") est le thème central du numéro d'avril de COMPACT-Magazine. Des faits bruts, des analyses claires et un langage clair, politiquement incorrect, sur 64 pages. En savoir plus ici: https://www.compact-shop.de/shop/compact-magazin/compact-4-2023-querfront/.

par Thomas Röper

Les salaires réels se sont effondrés de 4,0% l'an dernier en Allemagne par rapport à 2021, a annoncé jeudi l'Office fédéral des statistiques. Il s'agit de la plus forte baisse depuis 2008, date à laquelle cette statistique a été introduite, et c'est également la troisième baisse consécutive. Il est désormais difficile de nier qu'un processus d'appauvrissement de larges couches de la population a commencé en Allemagne.

L'inflation élevée appauvrit les gens

L'Office fédéral des statistiques écrit pour expliquer cette évolution :

    "Les prix à la consommation ont augmenté de 6,9% en 2022. Comme l'indique l'Office fédéral des statistiques (Destatis), les salaires réels ont ainsi diminué de 4,0 % en moyenne par rapport à 2021, après avoir déjà connu une évolution à la baisse au cours des deux dernières années de crise".

La raison de cet appauvrissement est donc la forte inflation. Le principal moteur de l'inflation est le prix de l'énergie, car l'énergie est nécessaire partout: dans la production de biens, dans leur stockage, dans leur transport, etc. Si les prix de l'énergie (c'est-à-dire l'électricité, le gaz, l'essence, etc.) augmentent, tous les autres prix augmentent automatiquement. C'est exactement ce à quoi nous assistons actuellement en Allemagne.

Ce lien apparaît également lorsque nous examinons l'évolution des prix de l'électricité et du taux d'inflation en Allemagne. Lorsque les prix de l'électricité ont commencé à exploser en 2021, l'inflation a augmenté de la même manière. Comme les tarifs de l'électricité en Allemagne sont généralement modifiés en fin d'année, les évolutions de 2021 ne se sont pleinement répercutées sur les prix de l'électricité qu'en 2022.

Nous pouvons donc affirmer que ce processus a commencé dès 2021 et qu'il n'est en aucun cas la conséquence de la "guerre d'agression russe", comme les politiques et les médias aiment à le dire. La crise énergétique a commencé avant. Nous devons donc nous pencher sur les raisons de la crise énergétique.

Les vraies raisons de la crise énergétique

Même si les lecteurs habituels de l'Anti-Spiegel le savent depuis longtemps, je vais rappeler pour tous les nouveaux lecteurs les raisons de la crise énergétique en Europe, qui a commencé bien avant l'intervention russe en Ukraine et dont j'ai souvent parlé.

Premièrement, l'hiver 2020/2021 a été froid, d'où une consommation importante de gaz. Les gazoducs et les pétroliers ne suffisent pas à acheminer suffisamment de gaz en Europe en hiver, c'est pourquoi les stocks de gaz sont normalement remplis en été. Cela n'a pas été le cas en 2021 et alors que les réservoirs de gaz sont normalement remplis à près de 100% au début de la saison de chauffage, ils ne l'étaient qu'à peine à 75 % à l'automne 2021.

Deuxièmement, la transition énergétique a conduit à réserver une part trop importante à l'énergie éolienne dans le mix électrique. Or, comme l'été 2021 a été exceptionnellement peu venteux, l'énergie éolienne a fait défaut et du gaz, entre autres, a été utilisé pour produire de l'électricité, alors qu'il aurait dû être dirigé vers les installations de stockage.

Troisièmement, la volonté de nombreux responsables politiques européens de remplacer le gaz russe par du gaz liquéfié, principalement américain, a entraîné un manque de gaz en Europe avant même l'intervention russe en Ukraine. La raison en est que les prix du gaz en Asie étaient encore plus élevés qu'en Europe à l'été 2021 et que les pétroliers américains, dont le planning était fermement établi, se sont rendus en Asie plutôt qu'en Europe.

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Le gaz, objet de spéculation

Quatrièmement, la réforme du marché du gaz de la dernière Commission européenne a libéré le négoce du gaz sur les bourses. Le gaz est ainsi devenu un objet de spéculation. Alors que Gazprom livre son gaz à l'Europe pour 230 à 300 dollars selon des contrats à long terme, c'est une bonne affaire pour les importateurs de revendre le gaz en bourse pour un multiple de cette somme et d'empocher ces bénéfices spéculatifs de plusieurs centaines de pourcents.

Le dernier point en particulier, la réforme du marché du gaz de la dernière Commission européenne, est rapidement devenu un facteur de hausse des prix du gaz, entraînant ainsi une augmentation des prix de l'électricité. L'abandon des contrats d'approvisionnement à long terme a été un facteur de hausse des prix garanti.

La crise énergétique de 2022 a été aggravée par la volonté de l'UE (et du gouvernement fédéral) de se passer à tout prix du gaz russe bon marché. Ce faisant, ils se sont fait bien plus de mal qu'ils n'en ont fait à la Russie, à laquelle ils voulaient nuire. Nord Stream 2 n'a pas été mis en service et la maintenance des turbines de Nord Stream 1 a été sanctionnée, ce qui explique pourquoi ce gazoduc n'a pas non plus fourni de gaz depuis l'été 2022. Les médias allemands ont toutefois blâmé la Russie et caché la vérité au public allemand, comme je l'ai montré dans les colonnes de mon site.

Mais cela n'a plus d'importance, car les gazoducs Nord Stream ont entre-temps été détruits. Les principaux bénéficiaires sont la Norvège, qui vend désormais son gaz à l'UE à des prix plusieurs fois supérieurs à ceux pratiqués auparavant, et les États-Unis, qui ont enfin atteint leur ancien objectif de devenir le plus grand fournisseur de gaz naturel liquéfié de l'UE.

L'appauvrissement de masse

Le fait est qu'en l'absence de gaz russe bon marché, les prix de l'énergie en Europe resteront durablement bien plus élevés qu'ils ne l'étaient avant 2021.

La hausse de l'inflation est d'origine domestique, car l'explosion des prix de l'énergie est d'origine domestique. Les deux raisons principales sont la réforme du marché du gaz par la dernière Commission européenne, puis le refus de l'énergie russe bon marché. On peut trouver ces mesures bonnes si l'on veut, mais cela ne change rien au fait que l'inflation élevée est la conséquence directe de ces deux décisions prises à Bruxelles et également soutenues et même appuyées par le gouvernement allemand.

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En conséquence, nous assistons à la baisse des salaires réels à une vitesse sans précédent, comme nous l'avons déjà mentionné, mais aussi à d'autres conséquences. De plus en plus de personnes en Allemagne n'ont plus assez d'argent pour payer le chauffage, l'électricité et la nourriture et dépendent donc des banques alimentaires. En conséquence, de nombreuses banques alimentaires n'acceptent plus de nouveaux "clients". Incroyable mais vrai : en Allemagne, il y a déjà des personnes qui ne mangent plus à leur faim (pour éviter d'utiliser le mot "famine").

Le gouvernement a d'autres priorités

C'est particulièrement vrai pour les bénéficiaires de petites pensions. Le nombre de retraités dont la pension ne suffit pas pour vivre augmente rapidement. Actuellement, 660.000 retraités dépendent déjà de l'allocation de base, c'est-à-dire d'une augmentation de la pension par l'Etat pour atteindre le minimum vital. Il s'agit d'une augmentation de 12% par rapport à l'année précédente. En 2021, 4,9 millions de retraités avaient un revenu personnel net mensuel inférieur à 1.000 euros, ce qui représente 27,8 pour cent des bénéficiaires de pensions.

Cela signifie que la pauvreté des personnes âgées est déjà un véritable problème en Allemagne, car après déduction de tous les frais fixes, il ne reste pas grand-chose à vivre avec une pension de moins de 1.000 euros. Et cela touche plus d'un quart des retraités allemands. L'inflation galopante touche ces personnes de plein fouet, mais le gouvernement fédéral refuse d'augmenter les pensions minimales au moins à hauteur du taux d'inflation. C'est soi-disant trop cher.

Il y a pourtant de l'argent pour d'autres mesures. Pour l'armée allemande, le gouvernement fédéral a emprunté sans sourciller 100 milliards d'euros supplémentaires il y a un an. Et pour atténuer les conséquences de sa propre politique, le gouvernement fédéral a adopté le paquet d'allègement de 200 milliards, qui favorise toutefois les personnes qui gagnent bien leur vie et leur donne plus d'argent qu'aux plus pauvres, qui en auraient pourtant le plus besoin. Ceux qui gagnent plus reçoivent plus d'aides, c'est ainsi que se présente la politique "socialement équilibrée" du gouvernement fédéral. Et ce n'est pas moi qui le dis, c'est l'Institut de l'économie allemande.

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La crise migratoire engloutit des masses d'argent

Mais bien que le gouvernement fédéral ait sorti 200 milliards d'euros pour soulager les personnes et les entreprises en Allemagne, les gens ressentent les conséquences de cette politique ratée dans leur porte-monnaie. Mais combien de temps le gouvernement fédéral va-t-il s'endetter de 200 milliards d'euros supplémentaires par an pour mettre en place des plans d'allègement? Et quelle sera la situation des plus pauvres en Allemagne si les paquets d'allègement sont supprimés?

La crise migratoire continue elle aussi de coûter cher. Bien que l'on nous ait promis en 2015 que les nouveaux immigrants seraient un atout pour l'économie et la société allemandes, c'est le contraire qui s'est produit. En 2023, le gouvernement allemand dépensera encore 27 milliards pour la crise des réfugiés. Ce chiffre est stable depuis des années, car en 2016 déjà, le coût de la crise des réfugiés s'élevait à 30 milliards d'euros par an. De toute évidence, la promesse selon laquelle les nouveaux immigrants seraient un atout pour l'économie et la société allemandes ne s'est toujours pas concrétisée après huit ans.

Je ne parlerai même pas des idées absurdes des Verts qui, dans cette situation, voudraient par exemple obliger les propriétaires à passer de force aux pompes à chaleur, ce qui coûterait également des sommes faramineuses et obligerait même probablement certains propriétaires à vendre leur bien immobilier.

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Le Kenya comme modèle

Les gros titres des médias sur le travail du gouvernement sont dominés par la question lancinante du changement climatique prétendument causé par l'homme. Annalena Baerbock, l'Allemande géniale en tout (et surtout en politique étrangère), a récemment déclaré que le Kenya était un modèle de politique énergétique pour l'Allemagne, car le pays est presque "neutre" en termes de climat.

Personne ne lui a apparemment dit que ce n'était pas un exploit pour un pays où l'industrie est quasi inexistante et où tout le monde n'a même pas accès à l'électricité. Mais cela montre où va la prospérité de l'Allemagne, si l'on en croit les Verts.

Le gouvernement fédéral vit manifestement dans les nuages, car il semble totalement indifférent aux problèmes de sa population. Les résultats du comité de coalition de fin mars l'ont d'ailleurs confirmé de manière impressionnante, puisque les sujets qui préoccupent la majorité des Allemands n'y ont même pas été abordés.

Ce texte a été repris de anti-spiegel.ru. Le titre et les illustrations ont été ajoutés par notre rédaction.

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