mercredi, 08 novembre 2023
L’essence du sionisme
L’essence du sionisme
Le sionisme est l’idéologie d’Etat d’Israël. Pourquoi les Juifs croient-ils qu’ils sont le people élu ? Quelle est la signification de la diaspora juive comme tradition juive ? Pourquoi le sionisme est-il, d’une part, une continuation du judaïsme, et d’autre part, sa réfutation ?
Comme toute religion, le judaïsme a de nombreuses dimensions. En parler d’une manière simpliste, pour le louer ou le condamner, est primitif.
Le judaïsme est lié à la croyance que les Juifs sont le peuple élu (principalement dans un sens religieux). Leur but est d’attendre le Messie, qui sera le Roi d’Israël. Ainsi, leur religion est associée à l’attente du Messie.
D’après le judaïsme, au début du premier millénaire, les Juifs partirent dans la diaspora. Le Second Temple fut détruit, marquant le début d’une histoire bimillénaire de leur dispersion. Cette ère fait partie de la tradition juive. Le but est d’expier les péchés d’Israël accumulés durant les précédentes périodes historiques. Si cette expiation est sincère et la repentance profonde, alors d’après la tradition juive le Messie apparaîtra, signifiant la bénédiction du peuple élu. Dans ce cas, le retour des Juifs en Israël, l’établissement d’un Etat indépendant, et la création du Troisième Temple s’ensuivra.
C’est la structure de la culture juive de l’attente. Les représentants les plus cohérents de cette approche sont les fondamentalistes du mouvement Neturei Karta. Ils disent que le Dieu juif leur a ordonné d’endurer les souffrances de l’exil, et donc il faut attendre la fin et se repentir de ses péchés. Et quand le Messie viendra, on pourra revenir dans la Terre Promise.
Comment se fait-il que l’Etat ait déjà été établi et que des interdictions aient été violées ? Pour comprendre que l’Israël moderne est en complète contradiction avec la religion juive, il faut revenir au XVIIe siècle, à l’époque du pseudo-messie Shabbataï Tzvi, le héraut du sionisme. Il affirma qu’il était le Messie, et donc que les Juifs pouvaient retourner en Israël. Le sort de Shabbataï Tzvi est triste. Lorsqu’il arriva devant le Sultan ottoman avec des revendications sur la Palestine, il se vit donner un choix : soit être décapité, soit se convertir à l’islam. Alors quelque chose d’étrange se produisit : Shabbataï Tzvi se convertit à l’islam. A cette époque, ce fut une déception majeure pour les communautés juives.
Cependant, des adeptes de Shabbataï Tzvi (le sabbataïsme) apparurent – ses enseignements se répandirent particulièrement parmi les Juifs ashkénazes et d’Europe de l’Est. Le mouvement hassidique se développa parallèlement, qui n’avait aucune orientation eschatologique ou messianique mais qui disséminait les enseignements kabbalistiques parmi les gens ordinaires.
Dans certaines sectes sabbataïstes (en particulier parmi les « frankistes » en Pologne), une théologie surgit : supposément, Shabbataï Tzvi était le véritable Messie et était délibérément passé à l’islam ; ainsi, il avait commis une « trahison sacrée » (il avait trahi le judaïsme pour hâter la venue du Messie).
Par une telle logique, on peut facilement se convertir à d’autres religions. Jacob Frank, par exemple, se convertit d’abord à l’islam, puis au catholicisme, arguant que les Juifs dévoraient les enfants chrétiens. Il viola complètement toutes les formes du talmudisme et trahit sa foi – mais la doctrine secrète de Frank suggérait qu’après le XVIIe siècle, la notion même de Messie avait changé. Maintenant, ce sont les Juifs eux-mêmes qui devenaient [collectivement] le Messie – il n’y avait pas besoin de l’attendre, donc même si vous trahissez votre religion, vous êtes saint – vous êtes Dieu.
Ainsi, un environnement intellectuel fut créé pour le sionisme. Le sionisme est le satanisme juif, le satanisme à l’intérieur du judaïsme, chamboulant toutes ses fondations. Si dans le judaïsme on doit attendre la venue du Messie, alors dans le sionisme un Juif est déjà Dieu. Cela est suivi par des violations des commandements talmudiques.
Cela conduit à des relations spécifiques entre le sionisme et le judaïsme. D’une part, le sionisme est une continuation du judaïsme ; d’autre part, il est sa réfutation. Les sionistes disent qu’il n’y a plus besoin de se repentir de quoi que ce soit ; ils ont suffisamment souffert, et ils sont Dieu.
Cela explique la particularité de l’Etat sioniste moderne, qui mise non seulement sur Israël mais aussi sur les Juifs laïcs, les libéraux juifs, les communistes juifs, les capitalistes juifs, les chrétiens juifs, les musulmans juifs, les hindous juifs, etc., qui représentent tous le réseau du frankisme – chacun d’eux peut confortablement commettre une trahison sacrée, construire un Etat, affirmer leur domination mondiale, et établir une interdiction de critiquer le sionisme (dans certains Etats américains, critiquer l’Etat d’Israël est identifié à de l’antisémitisme).
La seule étape qui leur reste à faire est de faire sauter la Mosquée Al-Aqsa et de commencer la construction du Troisième Temple. Soit dit au passage, des fonds pour l’étude du Mont du Temple ont déjà été alloués par la Knesset – tout se dirige dans cette direction.
Comment peut-on apaiser un conflit avec des racines métaphysiques aussi profondes par des appels à l’ONU, par des phrases comme « réconciliez-vous » ou « observez les droits de l’homme » ? Dans le conflit palestinien, ils ont dédaigné depuis longtemps ces droits humains. De plus, nous entendons des déclarations de plus en plus absurdes venant d’eux – par exemple, accuser d’antisémitisme des gens qui défendent en réalité les Palestiniens sémites.
Si nous sortons de l’hypnose, du brouillard de la bêtise, et de fragmentation postmoderne de la conscience, nous verrons une image très étrange et terrifiante de ce qui est en train de se passer au Moyen-Orient.
Text published 14.06.2018
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Et d’après vous, où vont aller ces plus de 2 millions de Gazaouis qui fuient les bombardements?
Et d’après vous, où vont aller ces plus de 2 millions de Gazaouis qui fuient les bombardements ?
Pierre-Emile Blairon
L’immigration de masse (essentiellement musulmane, en provenance du Maghreb et surtout d’Algérie) a débuté en France avec Valéry Giscard d’Estaing et son premier ministre Jacques Chirac quand ils ont introduit le désastreux « regroupement familial » (décret du 29 avril 1976), lequel était fortement recommandé par l’oligarchie mondialiste de l’époque pour faire venir de la main-d’œuvre bon marché et ainsi faire baisser les salaires des Français, ceci avec la bénédiction de la gauche, de l’extrême-gauche mais aussi des Juifs français qui croyaient que les antisémites étaient ces petits blancs patriotes qualifiés d’extrême-droite qu’il fallait contrer par tout moyen, sans savoir qu’ils sciaient la branche sur laquelle ils étaient assis.
Pour en revenir à notre époque, hors de toute logique, les contraintes les plus fortes de la dictature sanitaire mise en place par les mondialistes à partir de 2020 ne se sont pas exercé sur les masses les plus nombreuses comme les Africains (notamment les Africains du Nord) mais à l’encontre des blancs européens, le but étant de détruire d’abord la civilisation européenne, les peuples européens n’étant pas assez malléables et trop cultivés pour devenir de dociles esclaves.
Une résistance timide s’organise cependant contre le déferlement migratoire, l’un des moyens employé par l’Ordre mondial pour affaiblir les Européens.
Les Européens du Nord, Le Danemark, la Suède, la Norvège, la Finlande et l'Islande, se sont rencontrés le 31 octobre 2023 pour créer une coalition afin d’expulser les « migrants » en situation irrégulière sur leur sol vers leurs pays d’origine.
En revanche, une expulsion en France est quasiment impossible (sauf au goutte à goutte) du fait de diverses dérogations, de l’action des associations d’aide aux « migrants », de la lenteur des pouvoirs publics et de la justice à décider de ces départs et du laxisme des autorités qui fait que ces expulsions prononcées ne sont appliquées qu’à la hauteur de 6 % en 2021 pour 124.111 « obligations de quitter le territoire » prononcées.
Je ne serais pas surpris que l’Allemagne, l’Angleterre et les Pays-Bas rejoignent bientôt la coalition des pays nordiques, malgré les dénégations des autorités de ces pays.
Posons-nous la question : où vont donc aller les 2,4 millions de Palestiniens chassés de leur territoire par les bombardements israéliens ?
Israël n’a pas laissé grand-choix à cette population ; il n’y a qu’une seule issue possible : le poste-frontière de Rafah à la frontière égyptienne ; selon France 24 du 6 novembre 2023, « Jusqu’à l’attaque du Hamas du 7 octobre, l'aide entrait par le point de passage de Kerem Shalom contrôlé par Israël. L'État hébreu a depuis renforcé les restrictions existantes, faisant de Rafah le seul point d'entrée de l'aide humanitaire.
Au cours des premiers jours de la guerre, l'Égypte a déclaré que le poste-frontière était ouvert mais pratiquement inopérant en raison des bombardements – l’armée israélienne a effectué trois frappes aériennes sur Rafah en 24 heures, le 10 octobre. La frontière et ses environs ont été dévastés. Les routes étant devenues impraticables, les camions chargés d'aide humanitaire sont restés bloqués côté égyptien. » (Lara Bullens, Passage de Rafah entre l'Égypte et Gaza : "Ce n'est pas une frontière normale")
Les gazaouis ont creusé des tunnels leur permettant d’entrer en Egypte ou de faire venir de l’aide humanitaire et des vivres.
Comme il n’existe pas d’autre point de passage, il semble probable que les Gazaouis forceront le blocus par ce passage, et que l’Egypte n’aurait alors plus d’autre choix que de créer un couloir dit humanitaire afin de les acheminer vers la Libye… où ils seront attendus par les ONG et conduits vers l’Europe par bateaux.
En Europe ? Seulement en Europe du Sud, puisque ceux du Nord n’en veulent pas. L’Europe du Sud, ce sont les deux péninsules : ibérique et italienne, et la France.
Comme les Palestiniens sont à l’évidence des réfugiés politiques, qu’ils viendront cette fois en famille, avec femmes et enfants, et qu’ils vont faire pleurer dans les chaumières des Européens du Sud et des Français conditionnés depuis des lustres, ce sont des centaines de milliers, voire des millions (les Palestiniens , en incluant les réfugiés en Jordanie, Syrie et Liban sont au nombre de 6 millions – oui, 6 millions ! - issus en grande majorité du précédent exode imposé par les mêmes Juifs en 1948) qui arriveront chez nous et qui ne pourront pas être extradés.
C’est donc une totale illusion (ceci à l’intention de nos amis pro-israéliens) de croire que les Occidentaux (USA, UE, Israël) sont à même de résoudre le problème migratoire qu’ils ont eux-mêmes créé ; au contraire, l’Europe du Sud deviendra le déversoir obligé de leurs « animaux humains », une invasion programmée qu’ils auront déjà largement entamée depuis des décennies.
Si on regarde alors la situation des Européens, non seulement sur le plan géopolitique mais aussi religieux des Européens sur leur propre territoire, on se trouve projeté dans un passé lointain à l’époque des guerres de religion, car on s’aperçoit du clivage entre deux Europes (en plus de l’Europe réelle et celle dite « de Bruxelles), celle du Nord et celle du Sud, on se rend compte qu’il pourrait y avoir un autre conflit, en résurgence sans doute inconsciente, sorte de revanche des Européens du Nord, majoritairement protestants, contre ceux du Sud, dont la quasi-totalité est catholique.
On voit aussi, si l’on considère les choses plus profondément et plus spirituellement, que les mondialistes satanistes s’acharnent à éradiquer les descendants des conquistadores (Portugais et Espagnols) et les descendants de l’empire colonial français, et à faire disparaître physiquement les berceaux de toutes les anciennes grandes civilisations de l’hémisphère nord : berceau ukrainien pour les indo-européens (civilisation des Kourganes), berceau des Serbes (Kosovo), destruction des vestiges archéologiques de la civilisation mésopotamienne (Irak-Syrie), disparition programmée de l’ancien peuple celto-gaulois qui étendait sa population sur un territoire maintenant habité – plus pour longtemps - par les Français, les Belges et les Italiens du Nord (les anciens Insubri), effacement des héritiers des grandes civilisations de l’Antiquité, Rome et Athènes (la Grèce est désormais déjà détruite), tous les descendants de ces grands peuples auront disparu, noyés sous le nombre des étrangers importés par l’Occident, principalement les ressortissants du monde musulman.
Il reste encore un peuple anciennement indo-européen qui n’a pas encore été complètement détruit, ce sont les Iraniens que le Shah voulait délivrer de l’islam ; c’est la CIA qui a déposé le shah d’Iran et non pas l’ayatollah Khomeiny (tranquillement installé en France avant le départ forcé du Shah) ; on peut parier que l’Iran sera la prochaine cible du complexe militaro-industriel occidental, opportunément surnommé par les Iraniens : le Grand Satan.
Pierre-Emile Blairon
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Le "mystère" Yukio Mishima continue de fasciner et de diviser
Le "mystère" Yukio Mishima continue de fasciner et de diviser
par Carlo Alberto Zaccheo
Source: https://www.destra.it/home/il-mistero-yukio-mishima-continua-ad-affascinare-e-dividere/
Le 14 janvier 1925 naissait à Tokyo Kimitake Hiraoka, le vrai nom de Yukio Mishima, un pseudonyme qu'il adopta pour la première fois avec la publication de son premier livre en 1941. Mishima s'est suicidé à l'âge de 45 ans seulement, selon l'ancien rite du seppuku, que les samouraïs pratiquaient pour sauver leur honneur, bien que cette pratique du suicide ait été abolie depuis 1889.
Le seppuku se pratiquait en se coupant l'estomac de gauche à droite, puis de bas en haut, à partir d'une position typiquement japonaise appelée seiza, c'est-à-dire à genoux, les orteils pointant vers l'arrière pour éviter que le corps ne tombe à la renverse. Tomber en arrière était considéré comme un déshonneur selon le code moral des samouraïs.
Yukio Mishima était certes un personnage controversé, mais il était certainement doté de grandes compétences intellectuelles et culturelles, comme la critique internationale l'a toujours, unanimement, reconnu, avec toutefois quelques distinctions. Le 25 août 2019 est paru dans Il Manifesto un article d'un chroniqueur littéraire sur Yukio Mishima qui m'a laissé pour le moins perplexe. Une série d'inexactitudes que, en les relisant aujourd'hui, grâce aussi à l'appui d'une plus grande connaissance de "la vie et la mort de Yukio Mishima" et en particulier de ses œuvres littéraires et théâtrales, je n'hésite pas à qualifier de non-sens et je suis en droit de me demander comment un chroniqueur littéraire peut écrire autant de non-sens en les concentrant dans un seul article. Dans cet article, on peut lire, par exemple, que "...c'est donc après la mise en scène sensationnelle du suicide que Mishima est soudain devenu autre chose qu'un mince mythe. Cet événement a incité de nombreuses personnes à lire ou à relire les romans et la fascination - appelons-la ainsi - pour l'auteur s'est accrue de manière disproportionnée".
Yukio Mishima est considéré comme l'un des plus grands écrivains japonais du 20ème siècle. Yukio Mishima est l'écrivain le plus traduit et le romancier et dramaturge japonais qui a connu le plus de succès. En 1970, le magazine américain Esquire l'a cité parmi les cent écrivains les plus influents du monde, le qualifiant de "Hemingway japonais". En 22 ans de carrière, il a écrit quarante romans, des dizaines d'essais et vingt volumes de nouvelles. En outre, il a composé dix-huit drames majeurs, tous mis en scène, et d'autres drames mineurs. Yukio Mishima a été nommé trois fois pour le prix Nobel de littérature, la dernière fois en 1968. Écrire que "...ce n'est qu'après ses mises en scène retentissantes..." qu'il a été découvert en tant qu'écrivain n'est pas seulement un gros bobard, mais une insulte à la culture et à la littérature japonaises, même avant le grand écrivain et essayiste Yukio Mishima.
En 1954, Yukio Mishima a reçu le prix littéraire Shinchosha à seulement 29 ans, puis le prix artistique Mainichi, et en 1956 le prix Yomiuti. Le 17 novembre 1970, Yukio Mishima, pratiquement à la veille de sa mort, a reçu le prix Tanizaki et le prix Yoshino. En 1968, le prix Nobel a été décerné à son ami et mentor Kawabata Yasunari, qui a décrit Mishima comme "un talent qui n'apparaît qu'une fois tous les deux cents ou trois cents ans, non seulement au Japon mais dans le monde entier". Dix-huit mois après la mort de Mishima, Yasunari s'est suicidé en s'asphyxiant avec du gaz domestique.
Certains critiques affirment que le prix Nobel de littérature n'a jamais été décerné à Yukio Mishima en raison de son jeune âge. D'autres affirment que le prix Nobel de littérature n'a jamais été décerné à Yukio Mishima en raison de ses opinions conservatrices et que, par conséquent, il était considéré comme un écrivain inconfortable par les élites internationales. Ou, si vous préférez, il était considéré par ces mêmes élites comme "un mauvais exemple à donner à ses lecteurs à travers le succès". L'article se poursuit par une description de la raison pour laquelle Mishima et Morita se seraient suicidés, qui ne correspond pas à la vérité : "... le matin du 25 novembre (1970) à Tokyo, lorsque - après avoir harangué un millier de soldats... - il s'est donné la mort en se faisant harakiri avec son camarade et amant Morita". La manière dont le suicide est rapporté laisse peut-être entendre de manière voilée que le seppuko des deux camarades et amants était un acte accompli pour des raisons "sentimentales", alors que le rituel a été accompli exclusivement pour des raisons d'honneur.
Une brève parenthèse permet peut-être de mieux comprendre la culture japonaise en matière de préservation de l'honneur. Les femmes japonaises pratiquaient également l'ancien rite du suicide avec le Jigai, l'équivalent du seppuku. Le Jigai consistait à couper la carotide et la veine jugulaire avec un couteau d'une lame de 15 à 30 centimètres. Le Jigai, contrairement au seppuku, se déroulait sans aucune assistance. L'ancien rituel du Jigai était pratiqué par les femmes, presque toujours, pour préserver l'honneur.
Msakatsu Morita ne s'est pas suicidé en même temps que Yukio Mishima. Morita, qui avait été choisi comme Kaishakuni, a échoué trois fois à accomplir le Kaishaku, qui consistait à l'assister en lui coupant la tête après qu'il ait accompli l'ancien rite du seppuku. C'est le vieux Koga qui, quelques instants plus tard, se chargea de lui couper la tête. Comme on le sait, trancher la tête a pour but d'empêcher l'exécutant du seppuku de continuer à trop souffrir, car les organes vitaux, malgré le rite du seppuku, restent intacts. Certains pensent que l'ablation de la tête était pratiquée pour éviter que la douleur ne défigure le visage.
Pour un Japonais, quelles que soient les causes qui l'ont conduit à se suicider par le rite ancien du seppuku, c'est la mort la plus honorable qu'un homme puisse trouver. La vie de Mishima a été, dès sa jeunesse, accompagnée par l'idée de la mort par le rituel du Seppuku comme la forme suprême du service de la patrie. Il est mort, après avoir commis l'erreur de l'acte de Kaishaku, pour éviter de continuer à vivre dans le déshonneur, il a fait Seppuku et c'est son ami, le vieux Koga, qui lui a coupé la tête.
En 1970, nombreux étaient encore les Japonais qui rejetaient l'occidentalisation, la modernisation "américanomorphe" telle que Niccolò Mochi-Poltri la définissait dans Il Pensiero Storico. Parmi eux, Yukio Mishima et les membres de sa petite armée sans armes, née officiellement le 5 octobre 1968, appelée en japonais Tate-no-Kai, c'est-à-dire "l'Association des boucliers".
11:06 Publié dans Histoire, Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yukio mishima, histoire, japon, lettres, lettres japonaises, littérature, littérature japonaise | |
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Les guerres et les hurlements inutiles de leurs supporters
Marcello Veneziani :
Les guerres et les hurlements inutiles de leurs supporters
Source: https://www.destra.it/home/marcello-veneziani-loccidente-e-il-peggior-nemico-di-se-stesso/
Les massacres du Hamas en Israël et l'invasion de l'Ukraine ont été interprétés comme une attaque contre l'Occident, obligeant les Occidentaux à prendre parti. En réalité, il s'agit de deux cas différents : si l'attaque du Hamas révèle également une certaine hostilité envers l'Occident, l'invasion russe de l'Ukraine n'était pas dirigée contre l'Europe mais visait plutôt à restaurer la zone d'influence russe, comme à l'époque des tsars et de l'URSS, et à éviter les bases de l'OTAN aux frontières de la Russie.
Mais dans les deux cas, l'appel est lancé pour défendre l'Occident et prendre parti en conséquence.
Inutile de le nier, mais dans le monde "conservateur", un carrefour inéluctable refait surface entre ceux qui prennent toujours et de toute façon le parti de l'Occident, et d'abord des Etats-Unis, et ceux qui ne se reconnaissent pas dans un Occident qui nie leurs identités et leurs matrices mêmes ; leur histoire, leur pensée, leur tradition, leur foi, leurs communautés naturelles, et court vers une dérive post-humaine et nihiliste. Il s'agit bien de ce clivage, mais nous ne pouvons pas l'éluder. Il est facile de prendre le parti de l'Occident et de tout ce qu'il exprime, si l'on reconnaît sans hésiter son modèle économique et social comme le nec plus ultra ; ses intérêts, ses modes de vie fluides et son idéologie dominante comme la représentation du bien, de la liberté, de la démocratie, des droits, du progrès et du bien-être. Et vice versa, il est facile de prendre parti contre l'Occident si l'on est un ennemi du modèle capitaliste, du consumérisme effréné, du colonialisme passé, ou si l'on vit avec honte et culpabilité l'héritage historique, civil et religieux de l'Occident et de son "impérialisme".
Mais il devient plus difficile de prendre parti si, d'un côté, on aime la civilisation dont nous sommes issus et si, de l'autre, on déteste sa décadence et son déni, la primauté de l'individualisme, de l'économie, de la technologie, l'absence de valeurs autres que les codes idéologiques woke, black ou politiquement corrects. Si vous êtes toujours et partout du côté de l'Occident, vous vous aplatissez dans la défense de cet Occident qui nie sa propre civilisation, son identité et ses racines grecques, romaines et chrétiennes. Vous ne défendez finalement que son niveau de prospérité et de puissance, en renonçant à tout le reste, jusqu'à mettre en péril la liberté et la démocratie. Si, en revanche, vous vous opposez à l'Occident, vous risquez de travailler pour les bourreaux ou les ennemis, du fanatisme islamique à la dictature chinoise, et de soutenir des régimes et des pays qui nient la liberté, les droits et la démocratie. Nous n'aimons pas cet Occident, ni la suprématie américaine, mais pourrions-nous jamais nous ranger du côté des pays du Brics et de leurs nouveaux alliés, sachant que nous sommes de toute façon dans le camp opposé ? Peut-on se ranger du côté de Poutine, des ayatollahs ou de Xi jinping parce qu'on déteste cet Occident ? Il faut aller au-delà de l'apocalyptique et de l'intégré.
Sur le plan culturel ou des principes, on peut trouver un point de cohérence, en embrassant la civilisation et en critiquant certains aspects de la civilisation, en aimant et en soutenant notre identité nationale, européenne et méditerranéenne, civilisée et religieuse, et en rejetant le modèle mondial uniforme et aliénant promu par le techno-capitalisme. Activer la capacité à se distinguer sur le plan international (par exemple, l'Inde est un interlocuteur préférable à la Chine).
Mais quand l'histoire vous oblige à choisir tel ou tel côté du terrain, et de manière rapide et sanglante ; quand il y a une guerre en cours, ou une extermination, que faites-vous, restez-vous au milieu, vous enfermez-vous dans la tour, choisissez-vous l'un ou l'autre, sachant en tout cas que vous trahissez une part essentielle de votre être européen ? Il y a ceux qui résolvent tout en agitant sans délai les drapeaux du moment, le drapeau ukrainien, le drapeau israélien, comme le fait le gouvernement actuel ; ils acceptent le manichéisme élémentaire des médias et des acteurs les plus puissants de l'Occident, ils ne se posent pas de questions critiques, ils ne reconnaissent pas les précédents et les hypothèses, ils ne voient pas les choses de plusieurs points de vue, ils ne calculent pas les effets à long terme, la douleur et le ressentiment de vengeance qu'elle suscite. Elle divise absolument entre victimes et bourreaux, sans se demander si les bourreaux d'aujourd'hui sont les victimes d'hier et vice-versa ; c'est plus facile pour le message et peut-être plus bénéfique, même sur le plan personnel. Mais pour ceux qui aiment la réalité et la vérité et qui chérissent certains principes, il n'y a pas de solution aussi simple et unilatérale. Il ne reste plus qu'à adhérer au sens des réalités, à la primauté du bien ou, à défaut, à la préférence pour le moindre mal, à la distinction des plans, des temps et des priorités, à l'équilibre dans la prise en compte des différents points d'intérêt et d'observation. Pour prendre un exemple brûlant du présent, vaincre le terrorisme du Hamas est une priorité à partager, mais l'agenda ne peut pas être uniquement la sauvegarde d'Israël, qui est sacro-sainte, sans considérer la nécessité de garantir la vie au peuple palestinien et de lui donner un État et un territoire. Les frustrations et les droits fondamentaux bafoués alimentent l'extrémisme et compromettent l'avenir bien plus que les pourparlers et les négociations.
D'énormes questions passent au second plan et rappellent le thème du christianisme à son crépuscule, la question de la technologie qui envahit tout, l'acceptation ou non du capitalisme comme horizon indépassable, corrigeable ou surmontable. Et puis la relation entre l'Europe et les États-Unis, et entre l'Europe et le reste du monde. L'Occident n'est pas un bloc compact, dire l'Occident c'est désigner au moins trois mondes irréductibles, voire souvent divergents : les États-Unis, l'Amérique latine et l'Europe. Raison de plus pour écarter l'idée de l'Occident comme corps unique et parler d'une part d'Europe ou d'archipel de patries, et d'autre part de Multivers, c'est-à-dire d'un monde pluriel avec plusieurs zones de cohésion.
C'est précisément le réalisme qui devrait nous obliger à partir d'une considération : l'Occident n'est pas le monde entier ni le paradigme de l'univers, mais une réalité désormais minoritaire, destinée à être de moins en moins centrale, voire à succomber, dans de nombreux défis et dans de nombreux domaines. Un Occident qui, de surcroît, a honte de lui-même, de son identité, de son histoire et de sa culture, de sa tradition et de sa religion. Au sein de l'Occident, les priorités et les intérêts européens ne coïncident pas avec ceux de l'Atlantique. La conséquence est d'accepter l'idée d'un monde multipolaire, de considérer l'Europe comme l'une de ces zones et de dépasser la prétention que les États-Unis peuvent continuer à être l'arbitre suprême de la planète. Que cette position s'éloigne ou rejoigne celle du gouvernement actuel ne nous intéresse guère : il ne s'agit pas d'une question de droite ou de gauche. Il s'agit de défendre la réalité, le bon sens, l'équilibre, de chercher des morceaux de vérité dans le polygone de la vie, de défendre la civilisation et l'humanité, en commençant par les plus proches.
Marcello Veneziani, La Verità - 15 octobre 2023
10:20 Publié dans Actualité, Réflexions personnelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, réflexions personnelles, occident, europe, marcello veneziani | |
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