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mercredi, 18 décembre 2024

Politique énergétique et instabilité en Syrie

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Politique énergétique et instabilité en Syrie

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2024/12/10/energiapolitiikkaa-ja-...

La chute du régime d’Assad et le passage (du moins pour l’instant) de la Syrie aux mains des rebelles islamistes ont surpris beaucoup de monde. Dans une tentative de comprendre ces événements qui furent rapides, toutes sortes de théories et d’hypothèses ont été avancées, mais la majorité des informations reste pure spéculation, faute de faits concrets.

Il y a des années déjà, on estimait que la « guerre civile » syrienne avait éclaté lorsque Assad avait refusé le projet de gazoduc soutenu par l’Occident, le Qatar et la Turquie. Ainsi est née la narration médiatique dominante d’un « régime tyrannique » contre lequel luttait « l’opposition syrienne », avec ses casques blancs. Dans cette théorie, la Russie serait intervenue pour consolider ses propres intérêts en matière de politique énergétique.

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Tout le tumulte dans la région trouve ses origines dans le programme américain Timber Sycamore, qui a financé et armé divers groupes combattant le gouvernement syrien. Les vassaux occidentaux, à savoir l’Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie et la Jordanie, ont également soutenu les rebelles. Israël, fidèle à sa politique, a soigné dans ses hôpitaux des terroristes qui combattaient Assad.

Après la chute de Damas ce week-end, les forces israéliennes se sont empressées de pénétrer plus profondément en Syrie. L’armée de l’air israélienne a déjà effectué plus d’une centaine de frappes aériennes contre des cibles militaires. L’armée sioniste a détruit des avions de combat, des hélicoptères, des systèmes de défense aérienne et des dépôts d’armes, sous prétexte d’assurer sa propre sécurité.

Il s’agit de l’une des plus grandes opérations offensives de l’histoire de l’armée de l’air israélienne. Contrairement à ce que les États-Unis avaient fait en se retirant d’Afghanistan, aucun équipement militaire fonctionnel n’a été laissé au nouveau gouvernement. Il est donc probable que les rebelles islamistes ne puissent pas établir un émirat en Syrie à l’image de ce que fit le mouvement taliban.

Israël ne souhaite ni une Syrie forte ni unifiée. Son plan serait plus compatible avec une région plongée dans l’instabilité. La Syrie pourrait devenir une nouvelle Libye, où des seigneurs de guerre et divers groupes s’affronteraient, tandis qu’à proximité, un État sécuritaire extrémiste juif étendrait ses colonies. Qu’adviendra-t-il alors des ambitions ottomanes d’Erdoğan dans cette équation?

Selon l’Arabie saoudite, les sionistes cherchent à saboter les possibilités pour les Syriens de retrouver des conditions de vie sûres. L’Irak et le Qatar ont également condamné les actions d’Israël, mais qui pourrait réellement empêcher le régime de Tel Aviv d’agir ? L’administration Biden prétend soutenir le nouveau gouvernement syrien.

Les hauteurs du Golan, illégalement occupées, sont désormais considérées par les sionistes comme une « partie intégrante de l’État d’Israël ». Israël a annexé les hauteurs du Golan syrien en 1981, après quoi la compagnie énergétique américaine Genie Energy, appartenant à des intérêts judéo-américains, a commencé à y forer du pétrole. L’intérêt de diverses parties pour la Syrie semble être lié non seulement à des objectifs géopolitiques, mais aussi à des projets énergétiques, notamment pétroliers et gaziers.

Quel que soit l’avenir de la Syrie, les 54 années de règne de la famille Assad ont pris fin. Né en 1965, Bachar al-Assad a au moins évité le sort de Saddam Hussein et de Mouammar Kadhafi, obtenant un refuge en Russie, où lui et sa famille pourront mener une vie luxueuse à l’abri de la politique.

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