samedi, 13 décembre 2025
L’ordre mondial, instauré en 1945, touche à sa fin

L’ordre mondial, instauré en 1945, touche à sa fin
Carlos X. Blanco
Source: https://socialismomultipolaridad.blogspot.com/2025/12/el-...
Ce bref essai, résumé de ce que j’ai exposé dans plusieurs ouvrages, vise à présenter une critique exhaustive et radicale de l’ordre international dirigé par les États-Unis depuis 1945. Il argue que cet ordre est en train de vivre un processus terminal d’agonie, comparable à celui d’un malade en fin de vie, causant misère et désastre autour de lui. Il s’articule autour de plusieurs axes d’analyse :
1. L’ordre d’après-guerre et le rôle de l’URSS :
Après la défaite du IIIème Reich en 1945, les États-Unis imposèrent leur Pax Americana, mais de façon incomplète en raison du contrepoids soviétique. Le rôle crucial de l’Union soviétique dans la défaite du nazi-fascisme en Europe et dans l’évitement d’une Troisième Guerre mondiale immédiate contre les puissances anglo-américaines, y est souligné et a eu un coût humain énorme. L’URSS a créé un «Deuxième ordre mondial» qui a regroupé des pays en processus de décolonisation, en opposition aux prétentions universelles américaines.

2. L’idéologie comme instrument et le concept de « totalitarisme » :
Dans mes textes, je démonte la primauté de l’idéologie dans l’analyse géopolitique, la présentant comme un facteur mobile et utile. Je signale que le capitalisme impérialiste anglo-saxon a initialement financé des régimes comme ceux d’Hitler et de Staline, puis les a diabolisés comme «totalitaires» dès que le conflit a éclaté. Le concept de «totalitarisme», élaboré par des intellectuels comme Hannah Arendt, y est analysé comme une arme conceptuelle de l’Occident libéral. Sa véritable fonction n’est pas de décrire des similitudes structurelles entre le nazisme et le bolchevisme (des régimes différents, séparés par des abîmes), mais de stigmatiser comme «totalitaire» tout régime non libéral et non soumis à l’hégémonie américaine. Cela est habile, et cette synonymie est essentielle pour comprendre la Guerre froide et sa poursuite.
3. L’évolution après la chute de l’URSS :
Avec la disparition de l’URSS (1989–1991), l'«Hégémon» libéral (première théorie politique, selon Alexandre Douguine) a perdu son contrepoids socialiste (deuxième théorie politique). L’arsenal philosophico-politique accumulé a été réorienté pour présenter le fascisme (troisième théorie politique) comme la seule alternative au monde «libre», simplifiant le discours jusqu'à poser l'alternative suivante: «libéralisme ou barbarie (fasciste)». Tout pays qui ne s’aligne pas sur les États-Unis peut être qualifié de «totalitaire» ou d'«autocratique», comme c’est le cas aujourd’hui, selon le contexte, avec la démocratie multipartite russe ou le système politique chinois.

4. La décadence et le caractère prédateur de l’Occident :
Le capitalisme occidental, notamment dans sa version tardive et financière, est décrit comme étant en phase d’épuisement. C’est un système improductif, basé sur la dette et parasitaire, dont la crise de 2008 a révélé la nature «génocidaire et inviable». Les États-Unis, en tant que débiteur maximal, soumettent d’autres pays par ce système. La mondialisation n’a pas été la création d’un creuset mondial, mais l’imposition du mode de vie américain, un processus qui, conjointement avec la «religion holocaustique» (la sacralisation de l’Holocauste juif transformé cyniquement en religion civile universelle, conférant simultanément une impunité morale au sionisme), a servi à l’endoctrinement et à la domination.
Le mythe de la supériorité morale, technologique et militaire de l’Occident s’effrite. Sur le plan moral, les États-Unis violent le droit international; sur le plan technologique, ils prennent du retard face à l’Asie, en particulier la Chine ; militairement, ils manquent de capacités de combat terrestre et de résilience comme la Russie, qui possède une expérience de guerres défensives pour sa survie, contrairement aux campagnes impérialistes ratées des États-Unis (Vietnam, Afghanistan).
5. L’OTAN comme instrument agressif et dangereux pour l’Europe :
Créée en 1949 comme alliance « défensive », l’OTAN est devenue une organisation agressive et expansionniste, compromettant la souveraineté et la sécurité des peuples européens. Le bombardement de la République fédérale de Yougoslavie en 1999, avec des milliers de civils morts et l’utilisation d’uranium appauvri, a marqué un tournant, montrant que l’OTAN attaque des États souverains européens. La guerre en Ukraine (commencée en 2014 avec Euromaidan) en est une autre manifestation. Être dans l’OTAN ne garantit pas la sécurité, mais éveille la peur, car cela oblige les États membres à se militariser à nouveau et à s’enliser dans des conflits (comme en Ukraine) qui servent les intérêts de Washington, pas ceux de l’Europe. L’OTAN et l’UE ont perdu toute légitimité morale pour donner des leçons sur les droits de l’homme.
6. Le nouveau modèle de domination: les États artificiels-terroristes (les «porte-avions statiques») :
Face à leur déclin et leur incapacité à mener des guerres conventionnelles victorieuses, l’Empire occidental adopte un modèle de «guerre hybride» qui ressemble au terrorisme d’État. Le modèle est Israël: un État artificiel, fortement militarisé et agressif, qui fonctionne comme un «porte-avions statique» incrusté dans une région stratégique. Ce modèle se reproduit avec des entités comme le Kosovo, l’Ukraine post-Euromaidan ou le «Grand Maroc». Ce sont des «États-poubelle» ou «États faillis», créés ou instrumentalisés pour semer le chaos, affronter des ennemis (Russie, Chine, Iran) et servir de plateformes d’agression. Le Maroc, avec le soutien des États-Unis, de la France et d’Israël, se présente comme la partie d'une tenaille qui se complète avec Israël, pour étrangler la Méditerranée, ce qui constitue une grave menace pour l’Espagne et le sud de l’Europe.

7. La destruction culturelle et sociale auto-destructive de l’Europe occidentale :
L’Europe occidentale a été victime d’un changement culturel massif orchestré par les États-Unis: l’«americanisation» ou la « mondialisation ». Cela a mené à:
- a) L’arrêt de l’activité productive : délocalisations industrielles, domination de la financiarisation (fonds comme BlackRock) et une économie basée sur la dette et le tourisme cancérigène (exemple : Espagne).
- b) L’arrêt de l’activité reproductrice : hiver démographique, remplacement de la population par une migration massive (parfois utilisée comme arme contre l’Espagne, par exemple par le Maroc), trafic d’êtres humains et perte de l’identité culturelle.
- c) La défaillance de la capacité défensive : dépendance militaire à l’OTAN, forces armées nationales affaiblies et engagées dans des missions étrangères, tandis que les frontières réelles (Ceuta, Melilla, côtes méditerranéennes face à l’Afrique) restent non protégées.
L’« âme » de l’Europe est morte, car le triptyque fondamental: produire, avoir des enfants et manier des armes pour la défense nationale légitime, a été brisé.
8. Conclusion et perspectives :
L’ordre mondial unipolaire touche à sa fin. Face à la décadence occidentale, émergent des modèles alternatifs (comme le capitalisme planifié ou le socialisme de marché de la Chine) et un bloc potentiel comme les BRICS. L’Europe doit se réveiller, rejeter la soumission aux États-Unis et à l’OTAN, et retrouver sa souveraineté, sa capacité productive, son identité culturelle et restaurer sa défense nationale. Elle doit cesser d’être «Occident» et se redécouvrir comme une civilisation parmi d’autres, avec le droit à son histoire et à ses traditions. La voie actuelle mène à la guerre, à la destruction et à la colonisation intérieure. Mes textes publiés se terminent souvent par une mise en garde contre la création de futurs «États-artificiels» (comme une Catalogne indépendante), qui pourraient servir de nouveaux «porte-avions» pour soumettre des populations appauvries et aliénées. L’avenir dépendra de la capacité de l’Europe à refuser la guerre, le génocide et l’exploitation, et à reprendre le contrôle de son destin.
14:09 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, affaires européennes, europe, déclin européen |
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La peur de Washington

La peur de Washington
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/la-paura-di-washington/
Les États-Unis sont inquiets. Très inquiets. Pour l'avenir de l'Europe.
Cela peut nous sembler étrange, étant donné que Washington est désormais dirigé par une administration qui semble très éloignée de l'Europe. Tant dans son style que dans son contenu.
Une administration bien représentée par Donald Trump. Non pas un cow-boy excentrique, comme continue de le définir une certaine partie de notre cirque médiatique. Mais plutôt l'homme qui incarne et donne une voix à l'Amérique profonde. Loin, très loin de la « sensibilité européenne » proclamée et autoréférentielle (et presque onaniste).
Et pourtant, c'est précisément cette Amérique qui est préoccupée. Parce qu'elle voit avec une lucidité détachée la dérive européenne. Et elle est consciente de ce que cela pourrait entraîner dans un avenir immédiat. Même, et surtout, pour les États-Unis.
C'est ce que nous disent les analystes russes. De plus en plus attentifs à ce qui se passe dans le camp occidental. Dans le camp, disons-le clairement, de «l'ennemi».
C'est une nouvelle qui a eu très peu d'importance dans nos médias, trop occupés à étudier ou à contempler des choses vraiment intéressantes. Comme les disputes télévisées entre Meloni et Schlein sur des questions fondamentales telle le genre. Ou les logorrhées de certains représentants de la majorité sur les chats errants de Cosenza. Ou celles de Picierno et de ses compagnons sur l'antisémitisme rampant et les crèches non inclusives. Des choses de cet acabit. Des choses sérieuses. Il n'y a pas de temps d'antenne ou de place dans les colonnes des quotidiens pour des futilités comme le déclin de l'Europe selon Washington.
À tel point que j'ai trouvé cette information, fournie par un analyste russe, sur Internet, grâce à mon ami Corrado Caldarella. Un autre vieux schnock, comme moi, qui perd son temps avec ce genre de préoccupations.
Quoi qu'il en soit, comme je le disais, Washington est très inquiet. Car, si cela continue ainsi, l'Europe va complètement se dénaturer. Ou, plus simplement, disparaître.


La vague montante d'immigrants en provenance du sud du monde. La chute vertigineuse de la natalité. L'augmentation de l'âge moyen des citoyens... qui, soit dit en passant, a atteint 50 ans en Italie. Et puis, il y a ce génie de Crosetto qui voudrait réintroduire le service militaire obligatoire...
Des futilités, comme je le disais. Mais qui inquiètent Trump et son entourage. Car ils doivent commencer à raisonner comme si l'Europe n'existait plus.
Des millénaires d'histoire effacés en peu de temps, par la folie de la Commission et des gouvernements subordonnés aux intérêts financiers et spéculatifs.
La perspective d'un vide, qui sera comblé par les Asiatiques, les Africains... comme c'est déjà le cas en Grande-Bretagne.
Les États-Unis commencent à se sentir de plus en plus seuls.
Isolés dans leur périphérie, certes vaste, du monde.
Seuls. Face à la marée montante de l'Eurasie russe. De peuples encore jeunes, peut-être sauvages. Mais qui représentent l'avenir.
Comme les barbares de Kavafis.
Mais ne vous inquiétez pas. Ce qui compte vraiment, ce sont les droits des homosexuels unijambistes, des remboursements médicaux pour les candidats transgenre et autres absurdités de ce genre.
12:35 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, étants-unis |
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La logique cynique de la stratégie de sécurité des États-Unis – L'Europe paie la facture
La logique cynique de la stratégie de sécurité des États-Unis – L'Europe paie la facture
Markku Siira
Source: https://geopolarium.com/2025/12/09/yhdysvaltojen-turvalli...
La nouvelle stratégie nationale de sécurité des États-Unis (National Security Strategy, novembre 2025) ne modifie pas les grandes lignes de la politique étrangère et de sécurité, mais elle abandonne leur déguisement idéalisé et exprime les choses de manière exceptionnellement directe. La rhétorique précédente, qui prônait la diffusion mondiale de la démocratie et les interventions, a été remplacée par une politique réaliste froide, qui place la souveraineté, la puissance économique et les intérêts américains au centre.
Le message principal est simple: sous Trump, les États-Unis se concentrent principalement sur le renforcement de leur puissance, de leur économie et consolident leur contrôle sur les régions voisines, révélant ainsi une version moderne de la doctrine Monroe. L’ordre mondial ne sert Washington que dans la mesure où il soutient ces priorités internes. La stratégie décrit le monde comme un jeu de somme zéro, quoique compétitif, dans lequel les alliés ne sont utiles que s’ils prennent leur part — de préférence celle que les États-Unis eux-mêmes ont fixée.
La menace principale, et en même temps le défi, se trouve dans la région indo-pacifique. La Chine est clairement désignée comme le principal adversaire, dont la montée économique et militaire menace la position de leader mondial de l’Amérique. Selon la stratégie, la réponse n’est pas une confrontation militaire directe, mais une dissuasion systématique: strangulation technologique, restrictions à l’exportation, renforcement du réseau d’alliés et rapatriement des chaînes de valeur critiques.
Par ailleurs, la stratégie met en garde contre la propagation de l’influence chinoise en Amérique du Nord, en Afrique, et justifie un contrôle plus strict de l’Amérique sur son propre continent. La sécurité aux frontières, les cartels de drogue et l’ingérence étrangère sont considérés comme des questions fondamentales relevant de la sécurité nationale. Tout cela signifie un déplacement clair des ressources vers le Pacifique et vers l'arrière-cour des États-Unis, hors d’Europe et du Moyen-Orient.

L’Europe est traitée de manière ferme mais calculée. Le continent est décrit comme souffrant d’une démographie déclinante, d’une immigration incontrôlable, de divisions internes et de dépenses de défense chroniquement faibles. Le document insiste sur le fait que l’Europe doit désormais assumer la principale responsabilité de sa propre sécurité. Cela implique la réalisation de l’objectif de dépenses militaires de 5% du PIB d’ici 2035, ainsi que la prise en charge principale du financement et des garanties de sécurité pour la guerre en Ukraine.
Voici le cœur cynique de la stratégie: les États-Unis créent délibérément une atmosphère d’incertitude pour amener l’Europe à accepter ce fardeau économique historique. La menace de réduire le soutien de l’OTAN et de souligner la faiblesse européenne obligent les Européens à réduire leurs services publics pour financer un conflit qui sert la grande stratégie des États-Unis. Une contradiction flagrante renforce cette manipulation: les actions américaines, telles que le rapatriement des chaînes de valeur et la compétition énergétique, sape en même temps l’économie européenne, qui doit supporter ces énormes dépenses militaires.
Les États-Unis proposent donc à l’Europe une position encore plus subordonnée qu'auparavant dans le système d’alliances. L’objectif est de geler le conflit ukrainien et de clouer la Russie à la frontière, faisant de l’Europe une zone tampon géostratégique. Parallèlement, les Etats-Unis concentreront leurs ressources militaires et économiques principalement sur la Chine, laissant aux alliés une simple protection nucléaire formelle. Les coûts réels de la gestion du conflit et de la défense européenne sont transférés entièrement à Bruxelles, Berlin et Paris.
Le plus grand point faible de cette nouvelle stratégie est sa myopie et ses contradictions. L’Amérique de Trump veut se retirer du rôle de policier mondial, tout en conservant le droit de fixer les règles. Cette attitude de leadership sans responsabilité, cette vision transactionnelle des alliés et cette mentalité de somme zéro affaiblissent à long terme les réseaux d’alliances sur lesquels repose l’influence américaine. Si la coopération se réduit à un accord de partage des coûts, la loyauté s’évanouit. Une realpolitik trop froide peut se retourner contre elle: elle engendre rancune et éloignement stratégique, affaiblissant ainsi la position des États-Unis.
Les dirigeants et citoyens européens peuvent-ils voir au-delà de la rhétorique superficielle de l’administration Trump? Le but est que l’Europe supporte les coûts de cette mise en scène géopolitique contre la Russie, alors que Washington se concentre principalement sur son principal adversaire, la Chine. Si cela n’est pas compris et si cela n’est pas abordé politiquement, l’Europe pourrait se réveiller dans les années 2030 dans une situation où elle aurait sacrifié son économie, son avenir et ses réserves énergétiques à un conflit qui n’a jamais été dans ses intérêts. À ce moment-là, ceux qui paieront la facture constateront que le mantra « America First » signifiait en réalité « Europe Last ».
12:14 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, états-unis, otan, atlantisme |
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