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lundi, 11 décembre 2023

L'Europe, une économie sans âme et sans culture

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L'Europe, une économie sans âme et sans culture

Gennaro Malgieri

Source: https://electomagazine.it/europa-uneconomia-senza-anima-e-senza-cultura/#google_vignette

Le vide qui caractérise la discussion sur le destin de l'Europe nous invite à reprendre en main des livres "intemporels", heureusement réédités par des maisons d'édition aussi pertinentes que raffinées. Rien de tel, en ces temps d'asphyxie politique plus que climatique, que de se "plonger" dans les pages de La Genèse de l'Europe de Christopher Dawson, l'un des plus grands historiens anglais du XXe siècle, méritoirement réédité par Lindau (pp. 409, euro 34.00), où l'introduction à l'histoire de l'unité européenne du IVe au XIe siècle - véritablement cruciale dans la construction de l'identité continentale - est considérée à juste titre comme un âge de renaissance, puisque l'intégration complexe entre l'Empire romain et l'Église catholique, la tradition classique et les sociétés essentiellement "barbares" mais soumises à la romanité a favorisé la naissance d'une civilisation vivante, comme l'a magistralement décrit Gioacchino Volpe dans ses études sur le Moyen Âge et les débuts de la nation italienne, une partie de la nation européenne qui a existé malgré tout comme un esprit d'entreprise dans la construction d'un édifice sur des ruines qui n'ont pas été enlevées, mais revitalisées grâce aussi au monachisme en tant que générateur de foi et de culture.

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Christopher Dawson et Gioacchino Volpe, deux historiens à redécouvrir.

On peut discuter de la politique de Dawson, suscitée par des contingences qu'il convient d'historiciser, mais on ne peut manquer de discerner dans son analyse la recherche des fondements unitaires des nations elles-mêmes dans le cadre d'une Europe qui vivait au sein d'un "empire intérieur" qui attend toujours d'être ravivé. Ce même "empire" qui a suggéré à Paul Valéry les pages denses et passionnantes sur l'Europe disséminées dans les nombreux ouvrages consacrés au thème de la décadence de notre civilisation. Le désarroi est tel qu'une immersion dans la sagesse du grand poète et philosophe français est presque thérapeutique : "Nos civilisations savent maintenant qu'elles sont mortelles", lisais-je il y a quelques jours dans son célèbre Cahiers. Malheureusement, ceux qui ont la capacité de voir venir la tempête s'en remettent à des sourciers politiques qui, à l'aide de bâtons improbables, indiquent des atterrissages qui devraient être sûrs. Mais qu'est-ce qui est sûr quand le "travail de l'esprit", pour reprendre les mots de Valéry, ne produit plus rien pour façonner une civilisation qui se désagrège ?

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Devant les Cahiers fermés, j'ouvre un autre recueil d'informations précieuses sur notre avenir, formulées à la veille de la première grande guerre civile européenne par un jeune Valéry dont la vie intense (1871-1945) lui a permis de recueillir les fruits de ses diagnostics pour conclure qu'il avait raisonné sur l'esprit européen en formulant des pronostics que personne ne semble vouloir prendre en compte aujourd'hui. Voici donc In morte di una civiltà (Aragno editore) qui comprend le scintillant essai en deux parties - issu de deux lettres publiées dans la revue londonienne Athenaeum en 1919 - La crisi dello spirito et d'autres écrits "quasi-politiques" où l'on puise des méditations non superficielles sur l'identité d'être européen et sur ce que signifie cette attitude de "conquête" de soi, d'abord, et ensuite projeter "prométhéennement" les résultats d'une éducation - je ne sais pas si elle est "humaine, trop humaine" ou même "divine" - qui a donné un sens au monde, sans jactance et sans exagérations rhétoriques.

Et "la crise de civilisation" nous introduit dans une considération du Vieux Continent qui ne peut certainement pas être optimiste aujourd'hui, comme Massimo Carloni, éditeur du volume, nous le fait comprendre en réfléchissant sur le "drame de l'esprit" en conclusion de l'essai composite de Valéry. Il écrit : "L'Europe née avortée des cendres de la Seconde Guerre mondiale, dans ses diverses métamorphoses comme l'Europe du charbon et de l'acier, de l'énergie atomique, de la Communauté économique, puis de la Banque centrale et de la finance, est une parodie décourageante, un simulacre bureaucratique du rêve de Valéry. L'homo europaeus, synthèse de liberté et de rigueur, d'imagination et d'intelligence, dont la Grèce a fourni le modèle parfait et Léonard la célèbre représentation, est aujourd'hui misérablement réduit à l'effigie d'une pièce de monnaie. Tandis que la Méditerranée, de creuset et de carrefour des civilisations, est devenue un lugubre cimetière marin jonchés de tombes... Ces signes décourageants suffisent à mesurer la distance abyssale qui nous sépare des origines de l'esprit européen que nous avons misérablement trahi.

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Valéry l'avait-il prévu ? Je le crois. Pour conclure qu'"une économie n'est pas une société", il présupposait qu'elle devait avoir, pour ne pas risquer de périr rapidement, une culture, la conscience d'une histoire, une vision du monde et de la vie. Et au fond de lui, il espère que l'Europe redeviendra ce qu'elle a été par son esprit. "Tous les peuples qui ont débarqué sur ses rivages l'ont fait leur ; ils ont échangé des biens et des coups ; ils ont fondé des ports et des colonies où, non seulement les objets du commerce, mais les croyances, les langues, les coutumes, les acquisitions techniques, étaient des éléments de l'échange. Avant même que l'Europe actuelle ne prenne la forme que nous lui connaissons, la Méditerranée, dans son bassin oriental, avait vu naître une sorte de "proto-Europe". Et c'est là que l'Europe s'arrête aujourd'hui ? Où est-elle née du mythe, de la mer, de l'amour d'un dieu et des similitudes de peuples qui se reconnaissaient originaires d'un monde ancestral que nous aurions appelé indo-européen ? Nous ne pouvons pas y renoncer. L'heure n'est pas aux funérailles, mais aux renaissances. En y croyant, bien sûr.

Valéry écrit : "Notre Europe, qui n'était au départ qu'un marché méditerranéen, devient ainsi une immense usine ; usine au sens propre, machine à transformations, mais aussi usine intellectuelle sans équivalent. Cette usine intellectuelle reçoit de partout toutes les choses spirituelles ; elle les distribue à ses innombrables organes. Les uns saisissent les nouveautés avec espoir, avec avidité, en exagérant leur valeur ; les autres résistent, opposant à l'invasion des nouveautés la splendeur et la solidité des richesses déjà établies. Entre l'acquisition et la conservation, il faut sans cesse rétablir un équilibre mouvant, mais le sens critique s'attaque à l'une ou l'autre tendance, méconnaît les idées possédées et valorisées ; il teste et discute sans pitié les tendances de cet "ajustement" toujours en cours. Est-ce là le destin de l'Europe, oublieuse de l'équilibre raisonnable qui l'a amenée à être le sel de la terre ?

L'Europe, en somme, s'autodétruit. Du passé, on ne sait que faire. De l'avenir, on n'a pas la moindre perception. C'est comme si les Européens s'étaient construit une prison qui les oblige en quelque sorte à regarder à travers les barreaux ce qui se passe autour d'eux, le temps et l'espace s'amenuisant. Ils deviennent insignifiants, tandis que le monde construit par ceux qui les ont précédés devient babélique, en proie à des intérêts voraces, objet des appétits de nouveaux colonisateurs appartenant à d'autres univers culturels et anthropologiques. Comme par le passé, la civilisation européenne est elle aussi destinée à disparaître de la manière la plus lente et la plus sanglante : en renonçant à son existence, à sa capacité de se reproduire par des naissances, en abdiquant le rôle qu'elle devrait humainement conserver. Dans les années 1920, le livre d'un spécialiste des civilisations et de la décadence, Richard Korherr : Régression des naissances, mort des peuples, a fait sensation en Allemagne et en Italie. Korherr y montrait, en appliquant la méthode comparative, comment et dans quelle mesure la stérilité intentionnelle et programmée, motivée par l'égoïsme et par l'habitude de satisfaire des besoins immédiats fictifs, a fait tomber dans l'abîme des cultures qui avaient dominé de vastes régions de la planète et contribué à la formation de la civilisation euro-méditerranéenne.

Aujourd'hui, dans l'indifférence des peuples et de leurs classes dirigeantes, la même chose est en train de se produire, et il n'est donc pas abusif ou alarmiste d'affirmer que la désintégration de l'Europe est liée à deux facteurs principaux : le taux de natalité et la crise d'identité. Le premier et la seconde sont étroitement liés et donnent une idée du déclin sur lequel se trouvent les analystes capables de discerner entre les plis du malaise européen ce que sera l'avenir d'un continent qui, année après année, semble prendre les connotations d'une lande désolée dans laquelle peu de chercheurs tentent de s'accrocher à une certaine idée de l'Europe qui séduise, sans grand espoir, il faut bien le dire, surtout pour les jeunes générations dont l'indifférence manifeste à l'égard de leur avenir dans un contexte géopolitique et culturel en pleine mutation est le symptôme le plus douloureux d'un déclin inéluctable.

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Parmi les observateurs les plus attentifs de la mutation européenne depuis quelque temps, on trouve Giulio Meotti, dont le livre au titre évocateur Notre-Dame brucia. L'autodistruzione dell'Europa (Giubilei Regnani editori, préface de Richard Millet), s'intéresse aux raisons d'une catastrophe annoncée depuis longtemps et devant laquelle la culture européenne, la politique étatique et la parodie de l'Union ont gardé les yeux fermés.

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L'incendie qui a détruit une grande partie de la cathédrale française est une métaphore, pour Meotti, de la fin de l'Europe. On a l'impression que Notre-Dame brûle vraiment : "Le problème, observe Meotti, ne sera pas maintenant de reconstruire Notre-Dame, mais l'identité que représentait cette église". Devant la cathédrale en feu, nous pleurons l'image d'une civilisation brisée. "La déliquescence de l'Europe". C'est la conscience de l'Europe - et, si l'on veut, de l'Europe chrétienne - qui a brûlé à Paris. Et elle brûle encore, pour ceux qui savent voir la tragédie qu'elle a emblématiquement mise en lumière en nous parlant d'un monde qui n'a plus de raison d'être, dominé par des dévalorisations que la technologie exalte sans les freiner. Et surtout, elle démolit les fondements d'une civilisation. En un mot : l'Europe est malade du relativisme culturel. Le prix en est devenu douloureusement quantifiable, au point que la décomposition progressive des États-nations occidentaux est désormais possible", écrit Mme Meotti. Le multiculturalisme - construit sur fond de décadence démographique, de déchristianisation massive et de répudiation culturelle - n'est rien d'autre qu'une phase transitoire qui risque de conduire à la fragmentation de l'Occident. Avec l'effondrement de l'Église catholique et l'abandon des bergers, la "trahison des clercs", la destruction de la famille naturelle, la fin des idéologies et un politiquement correct qui fait tabula rasa de toute référence culturelle restante, la vague de populisme en Occident n'a été qu'une réaction à ce "choc civilisationnel".

Dans quelle mesure le populisme affecte-t-il l'espoir d'un retournement ? Je ne pense pas. Au contraire, d'après ce que nous comprenons, il semble vouloir exacerber le problème. Il n'a pas de recettes à opposer à la crise, pas d'horizons à montrer, pas de visions à proposer. C'est un cri. Il n'est donc pas suffisant.

jeudi, 05 octobre 2023

La débâcle de l'Europe

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La débâcle de l'Europe

José Manjón

Source: https://geoestrategia.es/noticia/41545/politica/la-debacle-de-europa.html

Outre l'Ukraine elle-même, l'opération militaire spéciale russe a un perdant évident, surtout à long terme: l'Europe, entendue comme l'ensemble des nations qui composent le bloc géopolitique dominé par l'Union européenne.

Nous ne parlons pas du déclin, qui a commencé vers 1914 et peut être considéré comme terminé au début du 21ème siècle, mais de la débâcle, du désastre, de la catastrophe et de la dissolution. La décadence a des périodes lumineuses et son déclin peut être lent; les moments de puissance illusoire ou de reprise frustrée donnent des signaux trompeurs que l'ancienne puissance est toujours vivante, que l'éclipse est fictive; le meilleur exemple en est la France des premières années de la Cinquième République (1958-1968) ou le Miracle allemand des années 1950. Mais dans la débâcle, il n'y a plus aucune lueur du passé: tout n'est qu'ombre, médiocrité et mauvais présages, comme la Rome du 5ème siècle ou la Byzance des Paléologues. L'Europe n'est plus décadente parce qu'elle n'a plus de marge de chute. Le moment actuel est celui de la post-modernité, de la dégradation et d'une curieuse barbarie qui s'accompagne d'avancées technologiques déshumanisantes et d'un sentimentalisme hystérique, eunuque et féminin, obsédé par les frivolités mais incroyablement aveugle aux grandes questions. Si la crise ukrainienne a fait quelque chose, c'est bien de dévoiler cette période terminale.

Quelles en sont les causes ?

Le régime colonial américain. La conduite des gouvernements européens - en particulier le gouvernement de l'UE à Bruxelles et les gouvernements "nationaux" à Berlin et à Paris - montre à quel point l'Europe est une colonie yankee docile, à un niveau, celui de l'arrière-cour, seulement atteint par le Cuba de Batista et le Nicaragua de Somoza. Le secteur essentiel de l'économie européenne, l'industrie allemande, a été sacrifié sans qu'aucune voix ne s'élève pour protester, ni parmi les dirigeants allemands, ni, bien sûr, parmi les gratte-papier de Bruxelles.

Le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2 montre que l'Allemagne n'est pas un État souverain, mais un simple marché et un espace industriel. Ce qui aurait été un casus belli pour toute puissance à demi digne est devenu un acte honteux de soumission et d'abandon inconditionnel à un maître, qui, nous le savons tous, a détruit ces structures essentielles pour l'approvisionnement stratégique en énergie de l'Europe, et pas seulement de l'Allemagne. De plus, le protecteur et allié de l'Europe s'est plu à se réjouir dans les milieux institutionnels, par la bouche de Victoria Nuland, de la destruction des gazoducs, sans craindre aucune demande d'explication pour son soutien évident à ce qui est un acte de terrorisme.

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Au cours de cette crise, le contrôle de la France sur le Sahel s'est dissipé en quelques mois, notamment au Niger, qui est avec la Russie et le Kazakhstan l'un des principaux fournisseurs d'uranium de l'industrie nucléaire française, principale productrice d'électricité en Europe. L'ami américain, une fois de plus par l'intermédiaire de l'europhobe Victoria Nuland, a laissé Paris - et l'Europe - en plan et a négocié seul avec le nouveau gouvernement révolutionnaire de Niamey. Rien de nouveau sous le soleil, ils avaient déjà fait de même avec les Français et les Britanniques à Suez (1956), en Indochine (1945-1955) et en Algérie (1956-1962) avec la France et au Sahara avec l'Espagne (1975-1976). Pire encore, l'axe franco-allemand a montré sa faiblesse en étant incapable de freiner la politique belliciste d'un satellite américain, la Grande-Bretagne, qui a saboté une solution négociée au conflit du Donbass et manipulé la Pologne et les pays baltes, membres de l'Union européenne, sans que Berlin et Paris ne puissent mettre au pas les Britanniques. Pour ne rien arranger, la France et l'Allemagne sont censées être les pays leaders de l'Union européenne, alors que la Grande-Bretagne est en dehors de l'Union.

En réalité, les Européens ne peuvent pas se plaindre d'une quelconque déloyauté américaine. Lorsque vous acceptez d'être un pion, vous courez le risque d'être sacrifié dans n'importe quel mouvement. L'Amérique défend ses intérêts et joue son jeu.

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La désindustrialisation. Il y a trente ans, l'Union européenne a décidé de transformer la première économie industrielle du monde, le continent pionnier de la production de masse d'objets, en une économie spéculative et mercantile, centrée sur le secteur des services. L'Europe produit de moins en moins d'objets réels et n'est plus l'atelier du monde. L'accent a été mis sur les hautes technologies, les énergies propres et le commerce. La crise ukrainienne a montré les dangers d'une telle décision: les pays qui ont maintenu leur industrie, comme la Russie, la Chine ou la minuscule Corée du Nord, peuvent produire des armements de manière continue et massive, tandis que les puissances désindustrialisées de l'Occident, qui ont limité leur pouvoir de production, produisent des armes très sophistiquées et coûteuses, et peuvent difficilement faire face aux besoins d'approvisionnement de l'Ukraine dans une guerre à grande échelle, qui n'est pas une expédition coloniale typique et punitive telles qu'en pratique l'OTAN. L'industrie de l'armement en Occident est privée et motivée par des intérêts particuliers, dont l'un est le profit pour ses actionnaires: plus le produit peut être vendu cher, mieux c'est. Pour cela, il faut une grande variété d'offres sur le marché et une quantité exorbitante d'innovations technologiques pour rendre l'objet commercialisable. Dans les pays de l'axe eurasien, l'industrie de l'armement est contrôlée par l'État et investit ses ressources dans des produits pratiques, bon marché et faciles à gérer, qui peuvent faire leurs preuves dans une guerre à grande échelle. C'est l'État qui décide de ce qui est produit, et non l'initiative privée.

En Occident, la santé, l'éducation et la défense sont avant tout des entreprises privées dont l'administration publique est le client. Les produits de l'industrie militaire ont les mêmes caractéristiques que ceux offerts sur le marché libéral: ils peuvent être très sophistiqués, mais leur besoin est douteux. L'échec des armements de l'OTAN dans un scénario aussi exigeant que celui de l'Ukraine, dans une guerre caractérisée par une consommation massive de ressources et une égalité entre les deux parties, voire par une nette supériorité russe, a montré à quel point la décision d'affaiblir le tissu industriel classique en Europe était erronée.

La garantie fondamentale de l'existence d'un État est sa capacité à se défendre, à dissuader ou à vaincre un ennemi potentiel. L'Europe ne peut pas le faire parce qu'elle n'a pas la structure nécessaire pour le faire ; elle est totalement dépendante des produits du complexe d'armement américain. Sans autosuffisance militaire, qui provient de la capacité de production de sa propre industrie, il n'est pas possible d'exercer sa souveraineté.

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Le régime oligarchique. Ce que l'on appelle démocratie en Occident n'est qu'un déguisement de la ploutocratie. Le suffrage universel est complètement dénaturé par des campagnes de marketing visant à placer au gouvernement un candidat formaté à l'avance. Cette publicité est si coûteuse que, sans le soutien des financiers, il est presque impossible pour une option politique alternative d'accéder au pouvoir. C'est celui qui paie qui mène la danse. Et il suffit de voir l'uniformité des dirigeants européens pour constater que le même type humain, le manager, est placé au sommet d'un pouvoir étatique de plus en plus insignifiant. Une nation peut supporter un gouvernement de médiocres et d'ineptes parce que les dirigeants politiques ne gardent qu'un semblant de pouvoir, ils ne sont que le bras étatique des grandes entreprises.

L'argent règne sans limites, sans contrepoids ni contrôle : c'est ce qu'on appelle les marchés, des entités capricieuses et inaccessibles, non humaines, qui décident du cours de l'histoire comme le faisaient autrefois les dieux de l'Olympe. La réduction du pouvoir de l'État à un simple distributeur de subventions et de contrats, à un espace de droits, réduit la souveraineté nationale à un simple fantôme, un flatus vocis. Et seul l'État peut garantir la soumission des intérêts particuliers à l'intérêt général. C'est la théorie oubliée du bien commun. Le pouvoir impersonnel des grandes entreprises est par nature incompatible avec toute souveraineté populaire. Et, de surcroît, il est apatride.

L'inconscience européenne. L'existence de l'Union européenne devrait favoriser l'émergence d'une conscience nationale européenne, mais l'institution a réussi à étouffer toute velléité de nationalisme en son sein. Pour la bureaucratie bruxelloise, l'Europe n'est pas une puissance géopolitique avec ses propres conceptions stratégiques et sa souveraineté, mais un marché, un club financier, une bourse de marchandises où tout s'achète, se vend et intervient. À tous autres égards, l'Union européenne est la branche mercantile de l'OTAN, le bras exécutif militaire du colonialisme anglo-saxon.

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Bruxelles est très claire sur son rôle auxiliaire vis-à-vis des États-Unis et sur son rôle de bélier contre le bloc eurasien de la Chine et de la Russie. Sa soumission est telle que, comme on l'a vu ces derniers mois, elle va jusqu'au suicide économique, alors que l'argent était configuré comme la raison d'être essentielle de l'Union européenne. C'est ce que l'on appelle à juste titre le lien transatlantique (du latin vinculum : lien, chaîne, entrave).

L'attitude servile des anciennes grandes puissances européennes est très semblable à celle des rajahs indiens ou des régulos africains à l'égard des fonctionnaires britanniques. Cela est dû à l'absence totale de conscience nationale, d'idée de l'Europe, chez les Européens eux-mêmes. Aujourd'hui, dans la situation actuelle, notre continent est un simple objet de l'histoire: en passant outre sa volonté et en se subordonnant à une autre puissance, il devient l'instrument du dessein de quelqu'un d'autre. Tout cela aurait été impensable il y a cinquante ans, lorsque la conscience nationale, le sens de la communauté et le patriotisme étaient encore présents dans de nombreux cœurs. L'Union européenne a su remplacer le patriotisme par le nihilisme hédoniste de la société de consommation, a développé une série d'idéologies de substitution (environnementalisme, genre, animalisme...) qui ont annihilé les deux consciences nécessaires au développement de toute nationalité indépendante: celle de classe et celle d'identité. Aujourd'hui, le citoyen européen est plus influent en tant que consommateur qu'en tant qu'électeur; il n'y a pas de meilleur exemple de l'aliénation extrême qui a été atteinte.

Les années de guerre froide sont terminées et nous n'avons plus besoin de personne pour nous défendre du communisme. Ou de quoi que ce soit d'autre. L'Europe est encore suffisamment riche et développée pour pouvoir se défendre sans l'aide d'une grande puissance qui, au vu de ses "succès" au Vietnam, en Afghanistan, en Chine nationaliste ou en Corée, n'est pas non plus très efficace dans l'exercice de son pouvoir militaire. Il y a d'autres options que la soumission inconditionnelle aux Etats-Unis: du partenariat avec la Russie aux liens avec la Chine, le Brésil ou l'Inde, qui sont déjà de grandes puissances. Voire, pourquoi pas, une alliance avec les États-Unis sur un pied d'égalité, en tant qu'alliés et non en tant que vassaux. Bien sûr, une telle politique implique un changement de mentalité, l'abandon du vide moral dans lequel les peuples d'Europe sont brutalisés et une volonté politique antilibérale, marquée par le retour du pouvoir d'État et la transformation du club financier de Bruxelles en une grande puissance ayant la volonté de prendre des décisions politiques.

Il est étonnant de constater qu'aujourd'hui, alors que l'Europe est plus apparemment unie que jamais, les Européens comptent moins dans le monde que lorsqu'ils étaient divisés en États rivaux. Le temps nous pousse à l'action révolutionnaire, car c'est toute une civilisation qui s'effondre sous le joug colonial yankee et l'hédonisme nihiliste, le pire opium des peuples. Les possibilités de survivre à la catastrophe deviennent aussi limitées que celles de Rome en l'an 400. La vieille Europe n'a peut-être même plus deux générations à vivre.

jeudi, 26 janvier 2023

Des fous dans une Europe folle

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Des fous dans une Europe folle

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2023/01/21/holmolaiset-hullussa-e...

Avez-vous entendu que la Finlande, criblée de dettes, jette seulement quatre cents millions d'euros dans le trou noir ukrainien ? Pas un seul sage de l'économie en Finlande, et encore moins un politicien du pays, ne souffle mot en public sur ce don qui relève de la folie. Une fois de plus, les imbéciles montrent leur stupidité au reste du monde, sans oser émettre ne serait-ce qu'une critique modérée sur la distribution insensée de l'argent public.

Il faut un événement catalyseur pour exposer des choses qui, pour des raisons politiques ou autres, n'ont pas voulu être vues. Comme l'écrit le blogueur américain Z Man, la crise hypothécaire américaine de 2008 est un exemple de quelque chose qui était "caché à la vue de tous". Alors que le système commençait à s'effondrer, une corruption massive a également été découverte et commentée.

De même, le conflit en Ukraine a fait remonter à la surface des choses désagréables qui étaient déjà connues. La guerre hybride contre la Russie et les millions déversés en Ukraine ont révélé que l'Europe n'est pas capable de pensée et d'action indépendantes, mais qu'elle est plutôt "une collection de territoires de l'empire américain mondial, dirigée par des fous provinciaux sans pouvoir réel".

Attirer les Russes dans la guerre n'était pas dans l'intérêt de l'Europe. Ce conflit est clairement mauvais pour les affaires et le niveau de vie en Europe. Les pays européens deviennent non compétitifs en raison des paquets d'aide et autres coûts qui ont été jetés dans le puits sans fond qu'est l'Ukraine. L'Allemagne, le moteur économique de l'Europe, se précipite vers la désindustrialisation.

Si la classe politique européenne était composée d'intellectuels sérieux, elle ne se serait pas pliée aux ordres de Washington, mais aurait conclu des accords avec la Russie avant même que le conflit ukrainien n'atteigne son stade actuel. Au lieu de cela, les euro-politiciens ont menti pendant des années à leurs homologues russes pour donner aux États-Unis et à la Grande-Bretagne le temps d'entraîner et d'armer l'armée ukrainienne pour mener une guerre contre la Russie.

Ce fait même dit quelque chose d'essentiel sur l'impuissance de la classe politique européenne ; tous les politiciens passés et présents ne sont que des laquais de l'empire américain. C'est pourquoi les dirigeants russes ne se soucient plus de discuter avec les dirigeants européens. Cela n'a aucun sens, car les Européens ne décident pas de leurs propres affaires, mais doivent demander la permission aux États-Unis pour y vaquer.

Les politiciens européens, éloignés de la réalité, s'imaginent que l'Europe est un havre de démocratie et de civilisation dans un monde habité par des barbares. Le rêve des fédéralistes bruxellois, l'Union européenne, s'est transformé en cauchemar: cette UE est devenue une zone économique en déclin, une métropole-ghetto pleine d'immigrants, où la population autochtone est contrainte de baisser son niveau de vie et sa sécurité. L'ancienne haute culture européenne est déjà devenue un musée, et à bien des égards, l'état actuel des choses, en matières culturelles, est aussi insipide que celui des États-Unis.

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Pendant ce temps, une guerre par procuration avec l'Occident est en train de redéfinir la Russie en tant que nation. Comme le souligne Z Man dans son blog, les deux grandes guerres industrielles du 20ème siècle ont transformé la République américaine en un empire mondial. Mais les guerres peuvent aussi détruire des pays, et c'est ce qui est arrivé à la vieille Europe. Les deux guerres mondiales et la guerre froide ont aspiré le sang de l'Europe et ont transformé l'ensemble du continent en une zone sous domination américaine.

Pour les imbéciles de la Finlande occidentalisée, la vie dans le navire américain semble leur convenir parfaitement. Les informations médiatiques quotidiennes traitent de l'Ukraine d'un point de vue biaisé, en utilisant comme source les résultats d'un groupe de réflexion américain. Ensuite, il y a généralement d'autres nouvelles concernant les États-Unis, et la section sportive est principalement consacrée aux matchs de hockey de la NHL, ou au basket américain.

Nous avons également le coup d'éclat, imité des journaux américains, où on nous vante les "réalisations de Joe Biden le sénile qui sont sans égal". Combien de temps cette adulation de l'Amérique va-t-elle continuer, sans parler du soutien économique et militaire à l'Ukraine ? Certains citoyens attendent la ratification de l'adhésion à l'OTAN, imaginant qu'elle rendra la vie meilleure d'une manière ou d'une autre.

Lorsque les coûts et les réalités de la guerre anti-russe ne pourront plus être cachés, y aura-t-il des politiciens dans la zone euro qui tenteront de sortir leur nation des griffes de Washington ? Ou est-ce déjà trop tard ? Il est inutile de s'attendre à ce que le changement commence par la Finlande, tant la bêtise y règne.

mercredi, 07 septembre 2022

Alain Daniélou et le point de vue hindou sur le Kali-Yuga européen

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Alain Daniélou et le point de vue hindou sur le Kali-Yuga européen

Nicolas Bonnal

Alain Daniélou, frère du cardinal, est païen et a vécu quinze ans en Inde au beau milieu du vingtième siècle. Là, il parfait sa connaissance de l’hindouisme, des textes sacrés, de la musique traditionnelle et de la danse initiatique. Puis il revient en Europe et assiste bien placé par ses relations mondaines au déploiement de cette Europe décadente dont a parlé Raymond Aron. Au début des années 80 il publie ses mémoires, Le Chemin du labyrinthe.

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Le livre est fabuleux, à couper le souffle, totalement passionnant. Et il va appliquer sa connaissance de la Tradition, jointe à un remarquable esprit libertarien, cet esprit libre n’ayant jamais supporté la discipline occidentale, pour analyser ce qui se passe en Europe, qui, dès les années 60 et 70, court au Reset et à la dystopie.

« C’est armé de ce bagage que j’ai commencé à reprendre contact avec l’Europe qui m’est apparue comme une région malade, atteinte d’une sorte de cancer qui fait que certaines cellules se développent de façon incontrôlée et contaminent peu à peu les autres. Ce développement à forcement une limite. L’espace vital est de plus en plus réduit pour chacun dans ces énormes termitières qui recouvrent peu à peu les campagnes et les forêts. »

Le cancer de la civilisation et la fin de l’espace vital, nous y sommes. A l’époque on en parlait, aujourd’hui on applique. Daniélou évoque son toupet habituel les origines « aryennes » (violence et pillage) de ces occidentaux toujours en guerre et colonialistes :

« La recherche de la prospérité étouffe celle de la sagesse et du bonheur de vivre. Je me suis interrogé sur les raisons qui rendaient les Occidentaux modernes si agités et en somme assez rarement heureux. Les Aryens dont sont issus la plupart des peuples qui ont dominé l’Europe, les Achéens, les Doriens, les Celtes, les Romains, les Germains, les Russes, sont des peuples prédateurs. Ayant récemment envahi une grande partie de la planète, peuplé les Amériques et l’Australie, imposé leurs langues à l’Afrique et parfois même à l’Asie, ils ont atteint une limite et leur force d’expansion se retourne contre eux-mêmes. Il semble peu probable qu’ils arrivent à se contrôler. »

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Oui, la force se retourne contre soi, et avec quelle alacrité !

Daniélou attaque l’occident là où il se croit fort, sur le plan des idées et de l’intellect ; il est aussi percutant que René Guénon :

« J’ai été surpris par l’incohérence des concepts, la naïveté des croyances, le manque de rigueur des raisonnements. De soi-disant « intellectuels » s’acharnent, sur des bases plus qu’incertaines, à changer le monde sans en étudier la logique ni en rechercher la raison d’être ; et prétendent « reformer » la société en partant de postulats irréalistes qui en tiennent aucun compte de la nature et du rôle de l’animal humain dans l’ensemble de la  Création. »

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Daniélou comprend comme Schopenhauer (voyez mon texte) que l’on ne peut convaincre en Occident. Alors il faut exterminer – surtout si on est le plus fort :

« Cette sorte de jeu artificiel ne peut aboutir qu’à de fausses valeurs imposées par des formes de tyrannie car, quand on arrive au bout du mensonge, on n’a plus d’autre issue que la destruction des preuves des opposants et l’annihilation physique de ceux qui les soutiennent ainsi que l’Histoire l’a trop souvent démontré. »

Il balaie la France fonctionnaire, républicaine et liquéfiée en une phrase :

« Les Français notamment apparus comme des gens particulièrement légers et irresponsables. »

La clé c’est la catastrophe bourgeoise. Taine en a très bien parlé dans son La Fontaine et les fables (voyez mon texte) ; Daniélou ajoute que le bourgeois est dangereux, surtout sur le plan culturel, car il est un snob. Cela donne les Femmes savantes, le bourgeois gentilhomme, la quête du mamamouchi et pas du Graal, ou le festival de Cannes et la sous-culture moderne qui repose sur la bêtise conformiste et le terrorisme critique :

«Le monde occidental, qu’il se prétende capitaliste ou socialiste, est entièrement dominé par la mentalité bourgeoise, c’est-à-dire par l’esprit qui caractérise la troisième caste, celle des marchands, non point tellement par suite de la puissance que donne l’argent que par l’importance attachée aux questions matérielles et surtout par le snobisme, un mot qui, selon certains, viendrait de l’italien snobile, « sans noblesse »

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L’esprit libre et indépendant devient une rareté dans cet occident alors :

« Les esprits indépendants qui cherchent leur propre vérité, veulent vivre selon leurs goûts, sont suspects dans ce monde artificiel et prétentieux. Les snobes prônent les modes artistiques comme s’il s’agissait de valeurs incontestables. »

Daniélou insiste sur ce snobisme qui crée un déclin actif de l’art (visible par tous dès le dix-neuvième siècle, voyez Tolstoï ou Max Nordau) :

« Il semble qu’il n’existe plus de lien entre la cosmologie et la science, entre l’art et le sacré. Il y a des maladies et des idéologies à la mode alors qu’il s’agit de questions d’importance vitale. Le communisme de salon va de pair avec la musique aléatoire ou l’enthousiasme feint pour des toiles dépourvues d’intérêt esthétique, de talent ou même de technique. »

Et de conclure sur cette question :

« Les snobs sont des naïfs vaniteux aisément manipulés par les intérêts des puissances d’argent et des impérialismes. Les prétendus intellectuels font bien souvent partie de ce troupeau. »

41DQGVP2TPL._SX195_.jpgLe déclin de la science est évident aujourd’hui, sur fond d’épidémie, de la fin de l’énergie et d’arnaque spatiale (coucou Apollo ? Coucou Ariane ?) ; Daniélou ajoute :

« Rares sont les savants qui au bout de leur carrière osent jeter, comme le faisait Oppenheimer, un regard effrayé sur le monde qu’ils ont contribué à construire tout en sachant qu’ils sont irresponsables, que la science collective poursuit son développement aveugle vers un destin inconnu que chacun pressent, qu’en théorie nul ne désire, et qui nous terrifie tous. »

L’abrutissement téléradio en une phrase :

« Un silence inquiétant est tombé sur les hommes saturés du bruit des radios et des images publicitaires de la télévision. »

Daniélou pressent la liquidation au nom de la lutte contre le racisme de la diversité sur terre :

« Au lieu de permettre aux différentes races de coexister, on encourage un abâtardissement général comme une solution qui contredit en fait la notion d’égalité de base. Là encore, au lieu de contempler, d’admirer, d’essayer de comprendre d’œuvre divine dans sa multiplicité, on cherche à l’abolir. »

Enfin après ce bilan la solution ? Il n’y en a pas de solution :

« On m’a souvent demandé si je ne pourrais pas définir des lignes de conduite, une méthode, une « religion » qui pourrait sortir l’Occident de l’impasse ou du moins aider quelques-uns à se réaliser. Mais je ne suis ni un maître ni un prophète. Dans un monde qui court à sa perte, selon la théorie des cycles, il n’existe de salut qu’individuel. Nous approchons, selon la conception hindoue, de la fin de kali yuga, l’âge des conflits, qui doit finir par un cataclysme. »

Macron réélu impose à son lâche et débile "peuple nouveau" (son peuple prolétaire, dirait le grand roumain Vlaicu Ionescu) un totalitarisme énergétique sur fond d’effondrement intellectuel et moral. "L’homme libre au milieu des ruines" (Julius Evola) ne peut qu’espérer passer au milieu des gouttes notamment s’il développe, dirait Laborit, sa capacité de fuite et ses dons manuels. Daniélou surdoué prétendait pouvoir exercer 32 métiers dont celui d’horloger, de jardinier ou de mécanicien.

J’oubliais : sur les USA, il explique, qu’avant Roosevelt et la guerre, ce pays était un paradis avec des gens libres et de bonne humeur – noirs compris (ils constituaient une caste). Puis est venu l’empire et sa bureaucratie… On croirait lire du Rothbard. Comme je l’ai expliqué dans mon opus sur la comédie musicale cette nostalgie a créé un genre spécial : l’americana

Sources :

Alain Daniélou – Le Chemin du labyrinthe, Robert Laffont, pp.321 -341 et 75.

Nicolas Bonnal – Chroniques sur la Fin de l’Histoire

https://www.dedefensa.org/article/max-nordau-et-lart-dege...

https://www.dedefensa.org/article/taine-et-le-cretinisme-...

https://www.dedefensa.org/article/leon-tolstoi-et-les-joy...

 

 

mardi, 01 mars 2022

La guerre en Europe et l'autodestruction de l'Occident

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La guerre en Europe et l'autodestruction de l'Occident

Stefan Schubert

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Alors que les hommes politiques allemands se sont confortablement installés dans leur monde parallèle aux couleurs de l'arc-en-ciel, monde dans lequel des licornes en train de brouter peuvent décider chaque jour si elles préfèrent être aujourd'hui une femelle ou un mâle, les armes parlent à nouveau en Europe. Avec un projet planifié à long terme, mis en œuvre avec autant d'habileté stratégique que d'absence de scrupules, Poutine a mis fin brutalement à l'une des plus longues périodes de paix du continent européen. Et la seule chose que les politiciens allemands, incapables de gérer la crise, parviennent à faire en cette heure historique, c'est de débiter des phrases creuses et d'éclairer en bleu et jaune la porte de Brandebourg.

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Dans ce texte, il ne sera pas question de la violation du droit international ou de l'agenda mondialiste de l'OTAN, mais de la destruction de l'Allemagne, de la destruction de son identité et de la modification délibérée de la composition de sa population. Certes, de nombreux réseaux internationaux agissent depuis l'étranger, mais le plus grand ennemi du citoyen allemand aujourd'hui se cache dans son propre pays.

Alors que le principal objectif des gouvernements occidentaux est de rééduquer leur propre population et de la transformer en une masse conformiste sans défense (notamment avec les mesures décidées suite à l'apparition du coronavirus), d'autres pays créent des faits. Nous ne connaissons la chute de l'Empire romain que par les livres d'histoire, or nous assistons non seulement en direct à l'effondrement historique du monde occidental, et nous nous trouvons en plein dedans.

Alors qu'en Allemagne, le gouvernement fédéral le plus incompétent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale a commencé son œuvre de destruction, les absurdités des élites berlinoises s'empilent chaque jour un peu plus. Une ministre des Affaires étrangères qui n'est même pas capable de manipuler son propre CV et son livre de bonnes manières pour qu'ils résistent à un simple examen et qui, pour l'une de ses premières interventions lors de son entrée en fonction, baragouine quelque chose à propos d'une "politique étrangère féministe". Et puis, il y a cet homme portant une perruque et des vêtements de femme qui a obtenu un mandat au Bundestag grâce aux quotas de femmes chez les Verts.

Et une ministre de l'Intérieur qui s'enfonce de plus en plus dans les marécages de l'extrême gauche antifa, diffame les promeneurs pacifiques (ndt: qui contournent les interdictions de manifester) et est sur le point de pousser à une nouvelle immigration de masse incontrôlée. De plus, des responsables de parti occupant les plus hautes fonctions de l'État, le président de la Cour constitutionnelle fédérale et le président de la protection constitutionnelle fédérale, donnent l'impression, dans leurs interventions et leurs décisions, d'avoir déclaré la guerre à une partie de leur propre peuple.

En outre, dans la soi-disant "lutte contre la droite", les autorités des forces de sécurité sont soumises à de telles vagues d'épuration que la police et l'armée ne sont plus que l'ombre des jours précédents et ont été privées de leur capacité opérationnelle.

Cet État de gauche détruit systématiquement la capacité de défense de cette génération et des suivantes et veut les rééduquer pour en faire une jeunesse unitaire gauche-verte : végétalienne, antiraciste et activiste pour le climat. Une jeunesse qui finit par appliquer une à une toutes les directives du gouvernement - sans réfléchir par elle-même. Les mesures arbitraires, l'obligation de porter un masque à l'extérieur, etc. sous prétexte de l'épidémie du coronavirus, servent ici de modèle pour les années à venir.

Parallèlement, le gouvernement de gauche lance une véritable campagne de destruction de l'industrie allemande. A cause de l'idéologie verte, maquillée en tournant énergétique, de grands secteurs économiques risquent de perdre leur compétitivité internationale, de faire faillite ou de voir leur production partir à l'étranger. Sur l'autel de cette idéologie, on renonce en outre à des prix abordables pour l'électricité et le gaz, ainsi que la sécurité énergétique des 83 millions de citoyens de ce pays. Les black-out sont aussi certains que les amen à l'église. Parlons-en de l'Église: au lieu de fournir un soutien moral et une foi solide en ces temps difficiles, les institutions ecclésiales allemandes (protestantes et catholiques) se perdent dans un marécage sordide, fait d'enrichissements personnels et d'abus pédophiles. Cette liste est loin d'être exhaustive, mais elle illustre la chute délibérée d'une nation autrefois si fière.

L'Occident - préoccupé par lui-même, sans défense et sans projet

Cette destruction de l'intérieur par une idéologie de gauche ne se limite pas à l'Allemagne. On l'observe de la même manière en Amérique, en France, en Grande-Bretagne et dans de nombreux autres pays. Alors que l'Occident est détruit par les réseaux mondialistes à la suite de la "grande réinitialisation", des pays et des groupes concurrents reconnaissent sa faiblesse et l'exploitent pour défendre leurs propres intérêts. La Chine, la Russie et la fuite humiliante devant les talibans d'Afghanistan ne sont qu'une partie de ce nouvel ordre mondial.

Alors que la stupidité est récompensée par des postes ministériels en Allemagne, Poutine crée des faits. Les slogans répétés de l'Occident et les innombrables menaces de sanctions ne provoquent plus qu'un haussement d'épaules en dehors des élites occidentales. Moscou et Pékin semblent s'être concertés sur leur approche, la Chine critiquant ouvertement les États-Unis et annonçant qu'elle ne se joindra à aucune des sanctions occidentales. Au contraire, le pays demande publiquement la levée de celles-ci. Et comme l'Europe et l'Amérique dépendent du flux économique constant de la Chine dans tous les domaines de la vie, l'Occident a été relégué au rang de spectateur sur la scène mondiale.

L'armée allemande a été systématiquement détruite par les politiques et le ministère de la Défense a été transformé en dispensaires pour politiciennes usées. Les noms des fossoyeurs au féminin de notre armée sont: Ursula von der Leyen, Annegret Kramp-Karrenbauer et Christine Lambrecht. Si vous essayez de survivre à une telle direction, vous n'avez pas besoin d'une guerre d'usure sur le front de l'Est pour vous rendre sans défense. Et non, il ne s'agit pas de fake news - Ursula von der Leyen a fait modifier les chars allemands pour que les femmes enceintes puissent également les conduire dans la cour de la caserne. La révélation publique de la Bundeswehr est complétée par le plus haut gradé de l'armée de terre allemande, l'inspecteur de l'armée de terre Alfons Mais (photo), qui dénonce la négligence de la préparation opérationnelle pendant des années. Dans la crise ukrainienne, la Bundeswehr est "plus ou moins à sec", ce sont ses mots exacts.

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L'ère de l'Occident et de sa suprématie sur le monde est désormais définitivement révolue. Après la fuite humiliante devant des guerriers de Dieu à la belle barbe bien fournie en Afghanistan, c'est maintenant un Waterloo à l'est du continent européen. Les impacts se rapprochent et les secousses actuelles sont déjà perceptibles à Berlin.

"Accéder au canal Telegram de l'auteur Stefan Schubert : le point de situation de Schubert, https://t.me/SchubertsLM

vendredi, 25 février 2022

Patrick Buchanan médite sur le "géopolitique du coucher du soleil" en Europe

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Patrick Buchanan médite sur le "géopolitique du coucher du soleil" en Europe

par Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/blogi/

"Pendant des siècles, jusqu'au 20e siècle, l'Europe semblait être le centre bien visible de l'histoire du monde", rappelle le vétéran de la politique américaine Patrick J. Buchanan.

Puis vint la grande guerre civile de l'Occident, la "deuxième guerre de Trente Ans" (1914-1945), au cours de laquelle toutes les grandes puissances d'Europe - la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, l'Italie et la Russie - et presque tous les autres pays ont livré l'une des plus grandes batailles de l'histoire.

À la suite de ce carnage, les plus grandes nations d'Europe ont toutes été battues. Tous les empires européens sont tombés; les peuples coloniaux ont été largement libérés et ont commencé à émigrer vers leur mère patrie. "L'Europe était également divisée entre l'Occident dirigé par les États-Unis et le bloc soviétique dirigé par Moscou", explique Buchanan.

Pourtant, même pendant cette guerre froide qui a duré quatre décennies, l'Europe était considérée comme le vainqueur de la bataille.

À la fin de la guerre froide, avec la victoire du "monde libre", une Union européenne calquée sur celle créée par les États-Unis d'Amérique a vu le jour, et presque tous les anciens États du bloc de l'Est ont commencé à rejoindre l'Alliance de défense de l'Atlantique Nord, l'OTAN.

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Toutefois, M. Buchanan affirme qu'aujourd'hui, on a le sentiment que "le rôle de l'Europe dans l'histoire mondiale est en phase de transition, que l'orientation des États-Unis vers la Chine et le Pacifique est à la fois historique et permanente, et que le passé appartient à l'Europe mais l'avenir à l'Asie".

L'Asie abrite les nations les plus peuplées du monde, la Chine et l'Inde, six des neuf puissances nucléaires du monde et la quasi-totalité des grands États musulmans: Indonésie, Inde, Pakistan, Bangladesh, Turquie et Iran, ainsi que les plus grandes économies du monde en dehors des États-Unis: la Chine et le Japon.

Qu'adviendra-t-il du rêve euro-fédéraliste des "États-Unis d'Europe", d'une Europe fédérale? En 2016, le Royaume-Uni a voté pour quitter l'UE. Cet été, les Britanniques se sont joints aux Australiens et aux Américains dans l'accord AUKUS, qui a mis fin à l'accord sur les sous-marins défendu par la France.

Paris y voit une "trahison", un "coup de poignard dans le dos" des alliés, que le général Charles De Gaulle avait qualifiés d'"Anglo-Saxons". Mais la nouvelle alliance anglo-américaine était également une déclaration indéniablement claire de la façon dont les Australiens voyaient leur avenir, non pas aux côtés de la France, mais aux côtés des États-Unis et de la Grande-Bretagne.

"Pourtant, c'était le pire affront américain à notre allié français depuis que le président Dwight Eisenhower a ordonné aux Britanniques et aux Français de quitter Suez", a historicisé Buchanan.

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Pour protester contre le traitement réservé par la France au commerce des sous-marins, le président Emmanuel Macron a rappelé son ambassadeur aux États-Unis, ce qui n'a jamais été fait depuis que la France a reconnu les colonies américaines et leur est venue en aide pendant les guerres d'indépendance.

En effet, l'affaire des sous-marins a forcé l'annulation d'une grande fête à l'ambassade de France à Washington pour marquer le 240e anniversaire de la bataille du Cap.

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Il s'agit d'une bataille navale franco-britannique cruciale à l'embouchure de la rivière Chesapeake en 1781, au cours de laquelle la marine française a remporté la victoire et a pu fournir une couverture à l'armée du général George Washington lorsqu'elle a encerclé, bombardé et forcé la reddition de l'armée du général Lord Cornwallis à Yorktown.

Mais si les Britanniques se sont retirés de l'UE et les Français se sont aliénés leurs alliés de l'OTAN, l'Allemagne a tenu ses élections fédérales fin septembre, au cours desquelles l'alliance chrétienne-démocrate de Konrad Adenauer, Helmut Kohl et Angela Merkel est arrivée, pour la première fois de son histoire, à un quart des voix.

Après des mois de négociations, le nouveau dirigeant allemand pourrait être le leader des sociaux-démocrates et des Verts. Buchanan pensait que ce gouvernement ne pourrait être composé avant la Noël.

Aucun des futurs candidats chanceliers de l'Union chrétienne-démocrate ou du Parti social-démocrate n'aura l'autorité de Merkel en tant que leader; l'avenir sera probablement plus gris et plus "euro-bureaucratique" ?

"Dans le passé, l'OTAN a été saluée comme l'alliance la plus réussie de l'histoire parce qu'elle a empêché les invasions soviétiques de l'Europe solidifiée par l'OTAN tout au long de la guerre froide", spécule Buchanan.

En 2001, l'OTAN a invoqué l'article V, qui stipule que "une attaque contre l'un est une attaque contre tous", et s'est alliée aux Américains dans leur plongée dans le bourbier d'Afghanistan sous prétexte des attentats du 11 septembre. L'alliance militaire n'a jamais été au cœur de l'action, mais a toujours bombardé des adversaires plus faibles.

En août de cette année, vingt ans plus tard, l'ensemble de l'"alliance occidentale" dirigée par Washington s'est retirée, l'armée afghane s'est effondrée et le régime fantoche installé par l'Occident en Afghanistan s'est écroulé. "Nos alliés de l'OTAN ont ainsi partagé les conséquences honteuses du retrait et de la défaite des États-Unis", déclare Buchanan.

Le centre de gravité politique des États-Unis se déplace de l'Europe vers l'Asie et l'unité européenne semble appartenir au passé.

La Grande-Bretagne a quitté l'UE et l'Écosse envisage de quitter l'Angleterre. La Catalogne envisage toujours de se séparer de l'Espagne. La Sardaigne envisage de se séparer de l'Italie. La Pologne et la Hongrie sont en désaccord avec l'UE sur les réformes de politique intérieure. La Pologne a fait valoir que son propre droit prime sur le droit communautaire et la Hongrie est d'accord.

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La principale préoccupation des voisins méridionaux de l'UE et de l'OTAN, l'Espagne, l'Italie et la Grèce, n'est pas tant l'invasion russe que l'afflux de réfugiés d'Afrique et d'Asie occidentale à travers la Méditerranée.

Alors que Buchanan réfléchit à ces questions de politique mondiale à la lumière de l'histoire, la Fondation Rockefeller, qui représente les mondialistes et les élites financières de l'Occident, a élaboré une "feuille de route" pour mettre fin à la "pandémie du Covid 19" "d'ici la fin de 2022".

L'observateur politique le plus cynique pourrait à juste titre se demander si même le jeu géopolitique des grandes puissances qui se déplace constamment devant nous a un sens concret dans un monde en réseau où un petit pourcentage des plus riches réalise ses projets obscurs tandis que les États jouent le jeu bon gré mal gré ?

mercredi, 12 janvier 2022

Le déclin de l'Europe: une réalité exacte et, en même temps, relative

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Le déclin de l'Europe: une réalité exacte et, en même temps, relative

Carlos X. Blanco

La perception que nous avons, dans cette partie du monde, du déclin de notre civilisation est à la fois exacte et relative.

  1. Exact, car nous, immergés dans l'Europe occidentale, voyons nos valeurs les plus chères se désintégrer, l'autorité disparaître, la créativité et la vie de l'esprit s'éclipser. "Rien n'est plus comme avant", se désole le conservateur. Et pour reconstruire ces valeurs et remettre "le bon vieux temps" sur pied, le conservateur ne peut penser qu'à de vieilles recettes, de simples réflexes défensifs, tous inopérants, car la réaction n'a pas de recettes transcendantes à l'époque dans laquelle elle vit, elle n'échappe pas à son temps comme un poisson ne peut pas sauter hors de son bocal. L'ancien monde ne reviendra jamais, et la restauration de la civilisation est toujours une restauration à partir d'une conjoncture donnée, avec des armes anciennes qui ne peuvent en aucun cas être utilisées pour la renverser dans son exactitude.

arton25607-3f8c0.jpgUn bon spenglerien verrait que notre Europe occidentale est un échec, un échec déjà annoncé par deux guerres mondiales qui ont abouti à la fin d'une souveraineté hégémonique, une fin inéluctable après les massacres généralisés et le désenchantement et le discrédit définitifs de l'Europe pour le reste des peuples de la Terre ; un résultat désastreux provoqué par le mode de vie libéral. Dans la partie occupée par les États-Unis, le mode de vie libéral nous a été imposé. Il en a été ainsi après le blocus systématique et le démantèlement des mouvements populaires, des forces révolutionnaires, des partis communistes, etc. Le mode de vie américain devient l'idéal à atteindre et la culture officielle de toutes les nations, non seulement celles qui ont été vaincues (Allemagne, Italie) mais aussi celles qui ont théoriquement triomphé, bien que pratiquement détruites et délégitimées (Grande-Bretagne et France). L'assassinat de Carrero Blanco, le ferme continuateur du régime franquiste, a été définitif pour imposer ce style de vie américain et démolisseur en Espagne.

Une société de consommation et un parlement libéral dûment contrôlé (c'est facile à faire, puisque dès le début le "parlementarisme" a été promu pour se laisser contrôler) par les pouvoirs ploutocratiques, promettaient de faire de l'Europe occidentale un reflet idéal de sa puissance occupante, c'est-à-dire un reflet de l'empire yankee. Il manquait un ingrédient pour que l'image miroir soit parfaite : le mimétisme de son aspect multiethnique et multiculturel. Pour cela, il fallait que la culture et la mentalité européennes soient prêtes à "payer les coûts" de la colonisation des pays autrefois opprimés. La déconsidération des puissances euro-occidentales, vidées de leur sang dans une guerre mondiale "finale" de 1939-1945, a entraîné le mouvement de décolonisation et l'afflux, depuis les pays nouvellement libérés, non plus de Blancs autochtones (rapatriement) mais d'autochtones désormais décolonisés, qui ont exigé de la métropole l'accès à l'emploi, à l'éducation, au logement et à toutes les autres possibilités de vie dans un monde riche. L'Europe deviendrait ainsi une nouvelle Amérique, un continent fait "pour l'émigration et avec l'émigration". Sans doute, ce n'est pas la même chose de "faire une nation" dans un territoire vierge ou peu peuplé à partir de contingents divers et au milieu d'immensités territoriales (comme le Canada, les États-Unis, l'Argentine), que de "remplir" un continent à faible taux de natalité, mais densément peuplé d'autochtones, comme c'est le cas de l'Europe occidentale. L'"américanisation" de l'Europe était une composante nécessaire aux besoins de réalisation du capital transnational yankee, qui exigeait une "réinitialisation" culturelle radicale des peuples occidentaux, afin qu'ils puissent désormais s'ouvrir sans ambiguïté à un nouveau mode de vie ultra-consumériste, l'American way of life, qui implique le renoncement à la reproduction biologique et l'importation de main-d'œuvre bon marché.

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Notre décadence est exacte, dès que nous sommes une collection de pays militairement occupés (il n'y a pas de politique de défense européenne propre) et culturellement colonisés (colonisée est surtout la culture de la gauche européenne, qui a abjuré le marxisme et embrassé le postmodernisme, le déconstructivisme et le "gendérisme" d'origine française mais passé par le shaker des universités yankees).

Il n'est donc pas surprenant que nous, Européens, en particulier ceux qui sont touchés par la mondialisation (travailleurs, indépendants, paysans), ne sachions pas comment nous doter d'une politique propre et d'une orientation pour les relations avec les autres peuples du monde, qu'ils vivent à l'intérieur ou à l'extérieur de nos frontières. Notre système éducatif fait naufrage, effaçant de notre mémoire l'héritage gréco-romain et chrétien, déracinant des principes tels que l'autorité et l'effort, principes essentiels pour que le peuple travailleur puisse relever la tête.

Nous manquons de moralité et de perspectives d'avenir. Nous devenons ultra-classifiés : nous perdons notre statut de classe (le "prolétariat européen" exact n'est plus détectable) et ceux qui se perçoivent comme tels manquent d'outils pour savoir de quel côté ils doivent se battre, contre quoi et contre qui.

  1. C'est une perception relative. Nous percevons notre déclin de manière relative. Le point de vue non-eurocentrique nous permettrait de voir qu'un monde multipolaire est en train d'émerger. Le XXe siècle est le siècle du déclin de l'Occident. Nous verrons peu à peu comment cette civilisation se prostituera au fur et à mesure que la "protection" américaine se retirera, pour les raisons les plus diverses : tentative de concentration américaine dans la zone Pacifique, en coalition avec des acteurs secondaires (Australie, Japon, restes thalassocratiques du Royaume-Uni, etc.), désaccords avec l'UE, une "union" de plus en plus désunie, et contrainte (par pure survie ou par destin historique) à un contact étroit avec la Russie et la Chine, fournisseurs d'énergie et de produits manufacturés. La Russie et la Chine, deux pôles de puissance essentiels à la survie de l'Europe, en tant que partenaires commerciaux et, qui sait, sauveteurs ou empires absorbants, de notre naufrage, et ce malgré les obstacles imposés par les Yankees ?

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Le monde non-eurocentrique se développe. Les pièges "environnementalistes" que l'Empire yankee, à vocation mondialiste et unipolaire, veut tendre aux blocs émergents ne seront d'aucune utilité. L'Empire ne peut plus conditionner le développement de pays qui aspirent également à s'industrialiser et souhaitent atteindre des niveaux de consommation plus élevés. L'époque du "libéralisme pour les autres et du protectionnisme pour les miens" est révolue. Des milliers de Greta Thunberg peuvent maintenant débarquer sur les rivages de la Chine, de l'Inde, de l'Amérique latine, de l'Afrique... et personne, sauf les imbéciles et les "collaborateurs" bien subventionnés de l'Empire, ne pourra embrayer sur ce discours. Qu'il soit clair que personne ne les écoutera. Le contrôle arabo-yankee de l'énergie nécessaire à l'industrialisation nationale en Europe touche à sa fin. Elle peut se terminer même en Europe, où les pays qui ont encore un potentiel industriel (l'Allemagne, par exemple) peuvent "se réveiller du sommeil dogmatique" de l'idéologie Verte-Yankee et reprendre la voie de la Realpolitik.

jeudi, 21 janvier 2021

Benoist-Méchin sur le déclin de l'Occident

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Benoist-Méchin sur le déclin de l'Occident

« Pour ma part, je n’ai pas honte de le proclamer – et d’employer pour le dire, les termes les plus honnis – j’ai été ce qu’on appelle un impérialiste et un raciste. J’ai cru, de tout mon cœur, à la supériorité intrinsèque de l’homme blanc. J’ai cru qu’une Europe qui aurait mis en commun toutes ses ressources économiques et militaires, politiques et morales, qu’une Europe capable, par ses institutions, de porter à son sommet ses meilleurs éléments et de mettre en valeur son prodigieux héritage religieux et culturel, j’ai cru que cette Europe-là, était capable d’imposer sa loi au monde et de servir de tuteur aux peuples étrangers. J’ai pensé qu’elle seule était à même d’engendrer une ‘Race de Seigneurs’, susceptible d’empêcher le monde de sombrer dans l’informe et de succomber sous le faix des masses inorganisées. Mais attention. Je charge ici chaque mot de son poids le plus dense. On ne joue pas à la ‘Race des Seigneurs’ ! On l’est ou on ne l’est pas. L’autorité de cette aristocratie dure et lucide n’aurait été acceptée qu’à condition de se fonder sur une supériorité réelle.

Or, force m’est de reconnaître que cette Europe-là n’est plus. On lui a brisé l’échine. Maintenant elle gît à terre, morcelée, disloquée, en proie au pire désordre intellectuel et incapable de poursuivre sa mission ordonnatrice.

Cette Europe en laquelle j’ai cru de toute mon âme, au point, s’il le fallait, d’y sacrifier ma vie – ici encore, je donne à chaque mot son sens le plus formel – je vois bien qu’elle est morte et qu’aucun rêve, aucun effort ne pourront la ressusciter. J’aurais voulu que l’histoire s’engageât dans une autre voie. Mais la page est tournée. Ne cherchons pas à la faire revivre, car l’histoire ne se répète jamais que sous une forme caricaturale.

En soi, c’est déjà triste. Mais s’il n’y avait que cela ! Or, pour la première fois, je me demande si ce rêve d’hégémonie blanche était réalisable. Ni durant mon procès ni durant les années qui ont suivi, je n’ai été effleuré par le moindre doute sur la valeur de la cause pour laquelle j’avais combattu. Ma foi restait entière. Et maintenant, ici au Caire, au contact de cette conférence, je m’interroge pour la première fois et, pour la première fois, je me demande si je ne me suis pas trompé.

Nous croyions que notre lutte déterminerait le sort du monde ‘pour les mille années à venir’. C’était une formule exaltante, mais c’était une illusion. C’était voir trop grand dans le temps, et trop petit dans l’espace. Comme tant d’autres, la victoire d’une Europe fasciste aurait été éphémère.

Que s’est-il donc passé d’assez fort pour modifier mes convictions ? Simplement ceci : j’ai pris conscience depuis lors, une conscience directe, presque physique, de l’ampleur des masses humaines qui peuplent le monde extra-européen et de leur refus grandissant de se laisser gouverner par nous. C’est un facteur qui m’avait échappé, il y a vingt ans, parce qu’il n’apparaissait pas d’une façon aussi évidente. J’avais cru à la pérennité des empires, et j’avais accordé à la race blanche une puissance d’expansion illimitée. Or, penser que nous aurions imposé longtemps notre domination aux peuples de couleur, croire qu’ils auraient accepté longtemps d’être divisés en zones d’influence – même déguisées du nom d’‘espaces organisés’ – ce n’était pas seulement surestimer nos possibilités ; c’était méconnaître les lois de la vie. Ces lois on peut les violenter ; on ne peut pas les anéantir. Elles sont beaucoup plus fortes que les théories politiques. Rien n’aurait empêché ces masses de proliférer. Déjà énormes, elles seraient devenues plus énormes encore. A demi somnolentes, elles se seraient réveillées. Une minorité peut imposer sa loi à une majorité, à condition que cette dernière ne grandisse pas sans cesse. Sinon, le jour arrive où le rapport de forces se trouve inversé. Alors la fin de l’aventure est inéluctable.

[…]

Dans tout cela, ce qui m’inspire, c’est le sort de l’Occident. Il est grand temps qu’il se réveille, qu’il sache que le péril est à ses portes, qu’il risque d’être submergé. Jadis il a surestimé ses forces, aujourd’hui il sous-estime sa fragilité. Il sait qu’il n’est plus invincible, mais il se croit encore attrayant. Qu’il se détrompe. Il attire de moins en moins les esprits et les cœurs parce qu’il a perdu sa foi en lui-même. Il n’a plus les idées déliées et l’imagination créatrice qui faisaient autrefois sa primauté. Il n’est plus le beau fruit mûr, gorgé de jardins et de palais, de fresques et de musiques, qu’ont connu les générations qui ont précédé la nôtre. Il n’est même plus certain des démarches de sa pensée. Le front ridé, la bouche amère et pleine de menaces, il ne s’appuie plus que sur des forces matérielles qui seront bientôt moins grandes que celles des autres continents. Pourquoi dédaigner ce que nous avions d’unique, ce que les autres peuples ne pouvaient imiter ? Pourquoi placer notre espoir de survie dans des mécaniques que le reste du monde ne tardera pas à fabriquer moins cher et en plus grandes quantités que nous. Enfin, au moment où de vastes ensembles humains se groupent et s’organisent, pourquoi maintenir nos divisions, qui nous affaiblissent et nous ruinent ?

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C’est plus que jamais le moment de se rappeler l’avertissement de Proudhon : ‘Le XXe siècle verra l’ère des grandes fédérations, ou l’humanité recommencera un purgatoire de mille ans’. Sachons regarder en face la montée des peuples sous-développés. Mais apportons-lui la seule réponse qui convienne : redevenons nous-mêmes. Libérons-nous d’un matérialisme qui nous dégrade et nous défigure, pour retrouver les valeurs immatérielles qui faisaient notre supériorité. Sachons dégager les grandes lois organiques dont le monde s’est écarté, mais qui n’auraient jamais dû cesser de présider à la croissance des sociétés humaines, car elles sont les seules garantes de la civilisation.

Ah ! je le sens bien, rien n’est encore perdu si l’Occident retrouve sa véritable figure. Ce qui m’angoisse, ce n’est nullement que se forment un monde arabe, un monde africain. C’est qu’il n’y ait pas d’Europe pour leur servir d’exemple et leur faire contrepoids dans la balance des continents. »

(extrait de J. Benoist-Méchin, Un printemps arabe, 1974 ; rédigé en 1957-1958).

lundi, 02 novembre 2020

Paul Valéry, Analyst of Western Decline

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Paul Valéry, Analyst of Western Decline

Ex: https://www.unz.com

Paul Valéry was a French poet and essayist, famous in the first half of the last century. Growing up in France, I knew Valéry chiefly because of a somewhat trite slogan attributed to him. He more recently came to my attention by the praise of the Romanian philosopher Emil Cioran.

41lEoolhHaL._SX310_BO1,204,203,200_.jpgValéry is one of the most eminent figures in the French tradition of the moralistes – who are generally not, as the name might suggest, moralistic – those philosophers, going back to Montaigne and La Rochefoucauld and continuing right up to Cioran, known for their observations, more or less detached, good-natured, or biting, on social life and conventions.

Valéry had the distinction of living in perhaps the most decisive and consequential time in Western history, a time of catastrophic wars and political revolutions, culminating in the world we know today. He wrote a number of political essays commenting, more or less obliquely, on these developments, living through them as uncertain of the outcome as we are today.

Valéry dedicates Perspectives on Today’s World, his book of (mostly) political essays, to “those who have neither system nor party; who are thereby still free to doubt of what is dubious and to not reject what is not.”[1]

The book includes Valéry’s deep and subtle meditations on a vast medley of topics: of European exceptionalism, disunity, and decline (the industrial rise of Asia and colonial blowback are already foreseen), the bankruptcy of history as a field (lack of method, an excessive focus on high politics rather than long-term trends, hindsight being 20/20), freedom of thought and the life of the mind, the miseries of politics (antithetical to the mind), modernity as a great technical and socio-cultural phenomenon, France and her culture, Paris (“which continuousy attracts the flower and the dregs of the race”[2]), and much else.

On all these and more, Valéry commits to nothing, observing and analyzing with the philosophical detachment declared in his opening salvo. He is famously indifferent to the day-to-day flurry of events, “the froth of things,” being only interested in the deeper currents underlying human existence. Using this method, Valéry provides his reader with a continuous flow of thought, with often great insights and surprising parallels.

005494986.jpgOne is struck at how many of the problems Valéry raises are still with us. He speaks of the globalization of politics (distant powers responding to every local conflict, a new universal interdependence), the excessive stimulation and fads of modern media and culture, and the sheer speed of technological and social change, making it extremely difficult to base politics on sound predictions. From the vantage point of today, this almost seems quaint, given how much these trends have intensified in the age of borderlessness and social media.

The common thread running through many of Valéry’s quite diverse texts is the decline of Europe. Already at the end of nineteenth century, the first glimmers of Valéry’s European consciousness appeared with Japan’s war on China and the United States of America’s seizure of Spain’s colonial possessions, Valéry was troubled by these first (re)assertions of . . . non-Europe.

Valéry’s most famous saying is from the opening line of a 1919 essay, reflecting on European’s intellectual confusion in the wake of the First World War: “We civilizations know that we are mortal.”[3] He was distinctly aware of living at the high-water mark of European power, that just as that extraordinary tide had risen over the past four centuries, so that tide had begun receding . . . far more quickly than Europeans realized.

Before going into the causes and reaction to Europe’s decline, it is worth reflecting on the nature of her rise and what I do not hesitate to call her exceptionalism. Valéry is ready to concede the achievements of Hindu spirituality and Chinese technology and civilization. However, in terms of speed and explosive power, there is nothing to rival the Greek miracle of antiquity, especially in the fifth century before Christ, and European modernity since the 1400s.

The small European region has been at the top of the leagues, for several centuries. Despite her small size, even though the her soil is not markedly rich, she dominates the field. By what miracle? Certainly this miracle must lie in the quality of her population. This quality must compensate for the smallness of the population, the lack of square meters, the lack of minerals, which are assigned to Europe. Put on one scale the Empire of India and on the other the United Kingdom: the balance tips in favor of the smaller![4]

 

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The Western and Japanese empires in 1914

Valéry identifies a number of factors behind the West’s rise. Concerning the ancient Mediterranean, he notes that this sea was small and clear enough to be navigable even with fairly primitive means, the climate was temperate and hospitable, and finally this body of water connected three continents with very diverse peoples and civilizations, thus enabling great exchange of wealth, ideas, technology and craft. Thus, the ancient Mediterranean was the perfect setting for civilizational achievement, especially when a gifted and spirited people like the Greeks burst upon the scene, rapidly taking on many Egyptian and Phoenician innovations, and then surpassing them entirely.

For modern times, Valéry is struck by the contrast in China between slow but steady technological innovation and social and scientific stagnation:

How can one invent the compass, asks the European, without pushing further one’s curiosity and attention up to the science of magnetism; and how, having invented it, could one not think of leading a fleet far away to discover and master the lands beyond the seas? The same who invented gunpowder do not advance in chemistry and do not make cannons: they dissipate it with fireworks and vain nighttime amusements.

The compass, gunpowder, and the printing press have changed the face of the world. The Chinese who discovered them did not realize that they had the means of forever disturbing the world’s peace.[5]

Chinese civilization is marked by accretions, Western civilization by explosions.

Valéry often identifies Western psychological traits as a critical factor:

I cannot analyze this [European] quality [enabling exceptionalism] in detail; but I find by a cursory examination that active greediness,[6] burning and disinterested curiosity, a fortuitous mix of imagination and logical rigor, a certain non-pessimistic skepticism, an unresigned mysticism . . . are the most specifically active traits of the European Psyche.[7]

He attributes a kind of restless nervousness and ambition to the White race, a great factor of instability and accomplishment:

For fear of nullity, contempt, or boredom, we compel ourselves to become always more advanced in the arts, in manners, in politics, and in ideas, and we have shaped ourselves so as to only value astonishment and the momentary effect of shock. Caesar who considered that nothing had been achieved, given how much remained to be done and Napoleon who wrote: “I live only for the next two years,”[8] seem to have communicated this anxiousness, this intolerance towards everything that is, to almost the entire White race.[9]

imagespvpoemes.jpgValéry seems to suggest European decline is an inevitable process, related to the spread of the scientific techniques she had innovated to the rest of the world and perhaps to the a very Tocquevillean decline in elevating cultural traditions. We, living a century later, of course can only be struck that only in East Asia have foreign nations been fully able to replicate Western technical, economic, and organizational prowess.

Europe’s decline was caused, or perhaps accelerated, by her division. Valéry has only the harshest words for the Petits-Européens who have constantly fought among themselves, our little nation-states engaging in recurring wars and having recourse to non-European powers and soldiers. Napoleon is cited as a rare example of a European statesman of genuinely continental vision.

One might dismiss Valéry as a décadent, and perhaps a slightly pretentious one at that. His writing style may seem a touch too refined and intricate, like women’s lace. His distaste for systems and his horrified aversion to politics, however justified, make him politically quite inert. This is a serious matter.

After all, there were politicians and poets who, in the 1920s and 30s, made vigorous assays against decadence. One wonders what Valéry made of D’Annunzio and Ezra Pound.

High-Europeans of Valéry’s ilk make me think of Tolkien’s Elves: beautiful, ethereal, not meant for the world, and doomed to fade away . . .

Still, one would be foolish to dismiss Valéry’s philosophical method. The practice of detached, clinical, and unprejudiced – because lacking an a priori ideological system – analysis is a potent one. Its use leads Valéry to make some very nuanced, indeed exquisite, reflections on the the appeal, virtues, and limits of dictatorship.[10] The technique also leads him to a very Buddhistic denial of even an essential and continuous self.

Valéry’s method also leads him to understand, very early on, that politicians and citizens were working with words, a view of the world, which however solid they appeared, no longer corresponded to the realities of the world:

The political phenomena of our time are accompanied and complicated by an unparalleled change in the order of magnitude, or rather a change in the scheme of things. The world which we are beginning to be a part of, men and nations, has only a similar appearance to the world which is familiar to us.[11]

When I think of Hitler, Churchill, or De Gaulle, I see three skillful politicians, none of whom could sense that the very earth beneath them was about to give way.

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World maps with territories proportional to population in 1900 and 2100 (forecast).

These trends have only radicalized and accelerated since the 1930s. We are living in an epoch of rapid socio-cultural transformation: the diversification of Western nations, the population collapse of much of the developed world, the breakdown of the traditional family, the feminization of corporate and government life, the disintegration of each nation into a thousand online (often borderless) subcultures, the destruction of biological sex itself with the transsexual movement . . .

When we use the terms “Europe,” “the West,” “civilization,” “nation,” “race,” “religion,” “men,” “women,” we evoke connotations and associated symbols carried by past history and the myths and impressions we were brought up with. But can we face the new realities beneath words?

005658564.jpgIf I seem obscure, I can only say that we live in obscure times. We are on the cusp of further technological changes – virtual reality, genetic modification, mass human and/or female obsolescence – which will enable yet more socio-cultural change and, indeed, open up unimagined, and often disturbing, possibilities to change what it means to be human.

Anyway, the European is by all accounts a brilliant and flawed breed. We have known a good century of decline. Yet our critical and idealistic spirit, which has in many ways led to our current sad state of decomposition, may yet enable another unsuspected great enterprise of renewal. Valéry wrote in 1919:

[The European] is torn between marvelous memories and immoderate hopes, and if he sometimes slips into pessimism, he thinks despite himself that pessimism has produced some works of the first order. Instead of sinking into mental nothingness, he draws from this a song of his despair. He sometimes draws from this a hard and formidable will, a motivation for paradoxical actions founded on contempt for men and for life.[12]

And a decade later:

The most pessimistic assessment of man, and things, of life and its value, accords itself wonderfully with action and the optimism it demands. – This is European.[13] (p. 54)

Notes

[1] Paul Valéry, “Avant-Propos” (1931), Regards sur le monde actuel et autres essais (Paris: Gallimard, 1945), p. 9.

[2] Valéry, “Fonction de Paris” (1927) in Regards, p. 124.

[3] Paul Valéry, “La crise de l’esprit” (1919) in Variété I et II (Paris: Gallimard, 1998), p. 13.

[4] Valéry, ibid., p. 25.

[5] Valéry, “Orient et Occident” (1928) in Regards, p. 148.

[6] Avidité active.

[7] Valéry, “La crise de l’esprit” in Variété I, pp. 25-26.

[8] Je ne vis jamais que dans deux ans.

[9] Valéry, “Orient et Occident” in Regards, p. 149.

[10] For what it is worth, Valéry has a high opinion of the “wise” sayings of Salazar and the “depth” of Cromwell.

[11] Valéry, “De l’Histoire” (1931) in Regards, p. 35.

[12] Valéry, “Crise” in Variété I, p. 41.

[13] Valéry, “Des partis” (1931) in Regards, p. 54.

dimanche, 13 octobre 2019

La Catedral interior.

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La Catedral interior.

Carlos X. Blanco

Reseña del libro Que faire?, Vivre avec le déclin de l´Europe, Blue Tiger Media, Groningen, 2019; de David Engels.

Uno de los últimos números de la revista "Naves en Llamas", en concreto el sexto, llevaba por título "Todo está oscuro" [http://www.navesenllamas.com/2019/06/naves-en-llamas-n-6-todo-esta-oscuro.html]. En efecto, ver cómo se balcanizan países casi milenarios (pensemos en el nuestro, España), asistir impotentes a la islamización de Europa y a la invasión planificada por parte de "refugiados" bajo la mirada complaciente de nuestras élites, presenciar los incendios masivos en las periferias sin ley y la vulneración de los derechos más elementales de los nativos europeos, de las mujeres, de los "hospederos"… no es un plato de buen gusto y, bajo categorías spenglerianas, todo apunta a una disolución general del orden civilizatorio en el que centenares de generaciones de europeos hemos vivido hasta ahora. Todo se ha vuelto oscuro, y la portada del reciente libro de David Engels, Que faire? [Blue Tiger Media, Groningen, 2019] refleja el mismo hecho –triste y cargado de tétrico simbolismo- que la portada de la revista española: el incendio de la Catedral de Notre Dame.

DE-renovatio.jpgSi todas las semanas santas son periodos de recogimiento y tristeza, como manda el espíritu cristiano, ésta última de 2019 fue especialmente triste pues el incendio representó el punto más bajo en que una Civilización en crisis puede caer. Un punto de dejadez hacia nuestras instituciones medulares, un fuego que abrasará nuestros corazones podridos de molicie, consumismo y multiculturalismo. La foto de este pequeño (en extensión) pero gran libro (en profundidad y mensaje) puede parecer –en principio- que da paso a una jeremiada. Ya tuvimos ocasión de leer a Engels en numerosas ocasiones en La Tribuna del País Vasco y en Naves en Llamas. Al lector queremos remitirle un bellísimo artículo, que modestamente hemos traducido para este medio: "La Lágrima Ardiente de María" [https://latribunadelpaisvasco.com/art/10827/la-lagrima-ardiente-de-maria]. Pero ¿son lamentaciones y desesperos lo que nos transmite el prestigioso historiador y pensador belga? No. Nada de eso. Se trata de orientaciones, de consejos para la resistencia, se trata de armar la posibilidad de una Europa renovada.

Que faire? es una guía para tradicionalistas y conservadores resistentes. Resistentes en el doble sentido. Que "aguantan", que son fuertes en el sentido estoico del término. Que se oponen, que poseen armas para afrontar el ataque a una Civilización, resistentes en el sentido rebelde, también. El libro, inevitablemente, me recordó el colofón final de Un Samurai de Occidente, de Dominique Venner. Debe mirar cada uno hacia el interior de sí mismo, hacer de sí y de su propia familia una fortaleza inatacable. La familia y la comunidad local inmediata deben rehacer todas las viejas redes de solidaridad y educación mutua, levantar murallas ante agresiones y planificaciones de ingeniería social. La reconstrucción de Notre Dame debe ser el símbolo y el acicate para la "renovación espiritual interior, en la cual cada uno lleva su parte de responsabilidad" (p. 6).

Se trata de una especie de manual o breviario de auto-ayuda para europeos conscientes, para aquellos que "ven en Europa no sólo como noción geográfica, sino como una identidad cultural profunda, una percepción específica del mundo, un estilo de vida inimitable, en suma, una verdadera patria con toda la complejidad que esa palabra implica" (p. 7). David Engels, como historiador y filósofo spengleriano, asume un determinismo inherente a todas las civilizaciones (p. 8), en donde el declive de la nuestra, la europea, es previsible y susceptible de ser puesto en parangón con aquella crisis del siglo I a. C. acaecida en Roma. La República romana pútrida devino en cesarismo, y la edad imperial representó una sociedad menos libre, un amargo remedio para la crisis no ya política o económica, sino crisis civilizatoria. La crisis y el tránsito hacia el nuevo cesarismo se exhiben sintomáticamente en ajustes despóticos, donde la educación es férreamente controlada, así como los mass media y las redes sociales. Con la educación y los medios controlados, la desaparición de los europeos (incluso en el sentido físico) y sus signos identitarios, es ocultada cuando no ensalzada con júbilo masoquista y suicida (p.17). Pero, frente a otros textos que llaman a la resistencia política-colectiva, éste de Engels se centra en una resistencia puramente personal, en un nivel constructivo e individualista (p. 21). Hay motivos para que esto tenga que ser así. El Estado nacional debería ser un baluarte para la protección de los pueblos, un alcázar de altos y rocosos muros que les guarde sus tradiciones, su fe, su idiosincrasia… Debería, pero no lo va a hacer. Los Estados nacionales son ya herramientas en manos de poderes económicos, de oscuros tejemanejes plutocráticos que van a legislar cada vez más a favor de un multiculturalismo forzoso, de una autodisolución de la identidad europea, la cual, si hiciera falta, se ejecutará en breves años manu militari. Así pues, el de Engels es un breviario de resistencia sin fe en el Estado pues el Estado será cada vez más parte del problema, y no aliado del europeo (p. 31).

Que faire? es un manual de coraje. Todavía hoy podemos hacer –legalmente- muchos actos de resistencia, de desobediencia pasiva, de "no colaborar" con el suicidio inducido que nos han preparado esos poderes que odian la civilización cristiana y europea. Esa "no participación" se fundamenta en la creación –de nuevo- de relaciones honestas, confiadas, abiertas, y, por qué no decirlo, amorosas, entre los que son "nuestros" (p. 38). ¿Cómo no acordarse del distributismo de Chesterton y Belloc? ¿Cómo no evocar aquí la Comarca de Tolkien? Los poderes plutocráticos han reemplazado las catedrales por grandes supermercados y templos del consumo. Se vacían las iglesias y nos inundan con mezquitas. Pero la resistencia comienza desde dentro. Y un núcleo de familias y comunidades que rezan juntas, que aman la belleza y se aman mutuamente, que veneran la naturaleza y las gestas de sus mayores es un núcleo de hierro al que la molicie obligatoria y el declive, aparentemente inexorable, nunca vencerán.

Bello libro el del profesor Engels. Todo buen europeo debería leerlo. Una Nueva Notre Dame será reconstruida en el corazón de cada uno.

lundi, 03 juin 2019

Europe in Irreversible Decay

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Europe in Irreversible Decay

EU Elections are Proof of It

Europe, an “old” colonialist continent, is decaying, and in some places even collapsing. It senses how bad things are going. But it never thinks that it is its own fault.

North America is decaying as well, but there, people are not even used to comparing. They only “feel that things are not going well”. If everything else fails, they simply try to get some second or third job, and just survive, somehow.

On both sides of the Atlantic, the establishment is in panic. Their world is in crises, and the ‘crises’ arrived mainly because several great countries, including China, Russia, Iran, but also South Africa, Turkey, Venezuela, DPRK and the Philippines, are openly refusing to play in accordance with the script drawn in Washington, London and Paris. In these nations, there is suddenly no appetite for sacrificing their own people on the altar of well-being of Western citizens. Several countries, including Venezuela and Syria, are even willing to fight for their independence.

Despite insane and sadistic embargos and sanctions imposed on them by the West; China, Russia and Iran are now flourishing, in many fields doing much better than Europe and North America.

If they are really pushed any further, China, Russia and their allies combined, could easily collapse the economy of the United States; an economy which is built on clay and unserviceable debt. It is also becoming clear that militarily, the Pentagon could never defeat Beijing, Moscow, even Teheran.

After terrorizing the world for ages, the West is now almost finished: morally, economically, socially, and even militarily. It still plunders, but it has no plan to improve the state of the world. It cannot even think in such terms.

It hates China, and every other country that does have progressive, internationalist plans. It smears President Xi Jinping and his brainchild, the Belt and Road Initiative (BRI), but there is nothing new and exciting that the West is able to offer to the world. Yes, of course, those regime changes, coups, military interventions and theft of natural resources, but anything else? No, silence!

*****

During my two weeks long working visit to Europe, in the Czech Republic (now renamed to Czechia), a country that enjoys a higher HDI (Human Development Index defined by UNDP) than Italy or Spain, I saw several young, decently dressed men, picking through garbage bins, right in front of my hotel, looking for food.

I saw young Europeans kneeling and begging in Stuttgart, the second richest city in Germany (where both Mercedes and Porsche cars are produced).

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What I observed in all seven countries of the EU that I visited, was confusion, but also indifference, extreme selfishness and almost grotesque idleness. In great contrast to Asia, everybody in Europe was obsessed with their ‘rights’ and privileges, while no one gave a slightest damn about responsibilities.

When my plane from Copenhagen landed in Stuttgart, it began to rain. It was not heavy rain; just rain. The Canadair jet operated by SAS is a small aircraft, and it did not get a gate. It parked a few meters from the terminal and the captain announced that ground staff refused to bring a bus, due to lightning and the downpour. And so, we stayed inside the plane, for 10 minutes, 20 minutes, half an hour. The lightning ended. The drizzle continued. 40 minutes, no bus. One hour later, a bus appeared. A man from the ground staff emerged leisurely, totally wrapped in plastic, protected hermetically from rain. Passengers, on the other hand, were not even offered umbrellas.

“I love myself”, I later read graffiti in the center of the city.

The graffiti was not far from the central train station, which is being refurbished at the cost of several billion euros, and against the will of the citizens. The monstrous project is marching on at an insanely lazy pace, with only 5-6 construction workers detectable at a time, down in the tremendous excavations.

Stuttgart is unbelievably filthy. Escalators often do not work, drunkards are all over, and so are beggars. It is as if for decades, no one did any face-lift to the city. Once free museums are charging hefty entrance fees, and most of the public benches have disappeared from parks and avenues.

The decay is omnipresent. The German rail system (DB) has virtually collapsed. Almost all trains are late, from the ‘regional’; to the once glorified ICE (these German ‘bullet trains’ are actually moving slower, on average, even in comparison to some Indonesian inter-city expresses).

The services provided everywhere in Europe, from Finland to Italy, are grotesquely bad. Convenience stores, cafes, hotels – all are understaffed, badly run and mostly arrogant. Humans are often replaced by dysfunctional machines. Tension is everywhere, the bad mood omnipresent. Demanding anything is unthinkable; one risks being snapped at, insulted, sent to hell.

I still remember how Western propaganda used to glorify services in the capitalist countries, when we were growing up in the Communist East: “The customer is always treated like a god”. Yes, right! How laughable.

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For centuries, “European workers” were ‘subsidized’ by colonialist and neo-colonialist plunder, perpetrated in all non-white corners of the world. They ended up being spoiled, showered with benefits, and unproductive. That was fine for the elites: as long as the masses kept voting for the imperialist regime of the West.

“The Proletariat” eventually became right-wing, imperialist, even hedonistic.

I saw a lot this time, and soon I will write much more about it.

What I did not witness, was hope, or enthusiasm. There was no optimism. No healthy and productive exchange of ideas, or profound debate; something I am so used to in China, Russia or Venezuela, just confusion, apathy and decay everywhere.

And hate for those countries that are better, more human, more advanced, and full of socialist enthusiasm.

*****

Italy felt slightly different. Again, I met great left-wing thinkers there; philosophers, professors, filmmakers, journalists. I spoke at Sapienza University, the biggest university in Europe. I lectured about Venezuela and Western imperialism. I worked with the Venezuelan embassy in Rome. All of that was fantastic and enlightening, but was this really Italy?

A day after I left Rome for Beirut, Italians went to the polls. And they withdrew their supports from my friends of the 5-Star-Movement, leaving them with just over 17%, while doubling the backing for the extreme right-wing Northern League.

This virtually happened all over Europe. UK Labor lost, while right-wing Brexit forces gained significantly. Extreme right-wing, even near-fascist parties, reached unexpected heights.

It was all “me, me, me” politics. An orgy of “political selfies”. Me had enough of immigrants. Me wants better benefits. Me wants better medical care, shorter working hours. And so on.

Who pays for it, no one in Europe seems to care. Not once did I hear any European politicians lamenting about the plundering of West Papua or Borneo, about Amazonia or the Middle East, let alone Africa.

And immigration? Did we hear anything about that nuisance of European refugees, millions of them, many illegal, that have descended in the last decades on Southeast Asia, East Africa, Latin America, and even Sub Continent? They are escaping, in hordes, from meaninglessness, depressions, existential emptiness. In the process, they are stripping the locals of land, real estate, beaches, everything.

“Immigrants out”? Fine; then European immigrants out from the rest of the world, too! Enough of the one-sidedness!

The recent EU elections clearly showed that Europe has not evolved. For countless dark centuries, it used to live only for its pleasure, murdering millions in order to support its high life.

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Right now, it is trying to reshuffle its political and administrative system, so it can continue doing the same. More efficiently!

On top of it, absurdly, the world is expected to pity that overpaid and badly performing, mainly right-wing and lethargic European proletariat, and sacrifice further tens of millions of people, just in order to further increase its standard of living.

All this should not be allowed to happen. Never again! It has to be stopped.

What Europe has achieved so far, at the expense of billions of lives of “the others”, is definitely not worthy of dying for.

Beware of Europe and its people! Study its history. Study imperialism, colonialism and the genocides it has been spreading all over the world.

Let them vote in their fascists. But keep them away. Prevent them from spreading their poison all over the world.

They want to put the interests of their countries first? Wonderful! Let us do exactly the same: The people of Russia first, too! China first! And, Asia, Africa, Latin America first!

• First published by NEO – New Eastern Outlook

Andre Vltchek is a philosopher, novelist, filmmaker and investigative journalist. He has covered wars and conflicts in dozens of countries. Four of his latest books are China and Ecological Civilization with John B. Cobb, Jr., Revolutionary Optimism, Western Nihilism, a revolutionary novel Aurora and a bestselling work of political non-fiction: Exposing Lies Of The Empire. View his other books here. Watch Rwanda Gambit, his groundbreaking documentary about Rwanda and DRCongo and his film/dialogue with Noam Chomsky On Western Terrorism. Vltchek presently resides in East Asia and the Middle East, and continues to work around the world. He can be reached through his website and his Twitter. Read other articles by Andre.

jeudi, 07 février 2019

‘Europese (Dis)Unie wankelt, energie zekerheid moet boven klimaatbeleid worden gesteld’

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‘Europese (Dis)Unie wankelt, energie zekerheid moet boven klimaatbeleid worden gesteld’

Topman CEII Research: ‘De euro is een verderfelijk beest, de EU het Vierde Rijk, en de Eurozone de zwakste schakel in wereldeconomie’ 

 
Politici en media praten er niet over (en doen alsof alles weer goed gaat), maar het komt wel degelijk steeds dichterbij: een onvermijdelijke nieuwe (systeem)crisis in de eurozone en de EU. (Afbeelding: Getty Images (2)).

De oprichter en hoofdredacteur van Capitalist Exploits Independent Investment Research laat in een ‘special insider’ rapport geen spaan heel van de EU en de eurozone. Chris MacIntosh adviseert zijn klanten en andere beleggers en investeerders om hun euro-belangen van de hand te doen, want 2019 wordt volgens hem het jaar dat de EU verder aan het wankelen zal worden gebracht, wat in de jaren erna op een enorme systeemcrisis zal uitlopen die ons werelddeel opnieuw op zijn grondvesten zal doen schudden. Hierdoor zal er al snel geen geld meer zijn voor (het voor de burgers extreem kostbare, maar totaal onzinnige) CO2/klimaatbeleid, want honderden miljoenen Europeanen zullen al moeite genoeg moeten doen om te kunnen blijven eten en zich warm te houden.

De eurozone komt in gevaarlijk water terecht, schrijft MacIntosh, en dat is vooral te danken aan de torenhoog opgestapelde schuldenlast en de afzwakking van de Chinese economische groei. ‘Het is surrealistisch dat als we naar het oorspronkelijke doel van de EU kijken, het onmogelijk is dat vandaag nog te herkennen.’

De economische opbouw na WO-2 en de oprichting van de EEG zorgden voor een ongekende welvaartsexplosie. De Europese landen voerden levendige handel met elkaar, maar behielden hun soevereiniteit, grenzen en douane, en vooral hun eigen cultuur, tradities en identiteit. Landen met traditioneel zwakker financieel beleid zoals Italië konden hun eigen munt afwaarderen om concurrerend te blijven.

‘Een verderfelijk beest’

Na deze periode van geweldige bloei werd er echter een even overmoedige als kapitale fout gemaakt door ongekozen technocratische ideologen aan het roer te zetten die de politieke, economische en financiële macht begonnen te centraliseren in Brussel. Erger nog was dat ze van die succesvol opererende onafhankelijke natiestaten één grote grenzenloze smeltkroes wilden maken. Daarom werd de euro ingevoerd en werd –aanvankelijk heimelijk, later openlijk- besloten om van Europa een massa immigratie continent voor de Derde Wereld te maken.

‘Een verderfelijk beest,’ noemt de financiële expert de euro dan ook. De Europese eenheidsmunt is structureel dermate verkeerd opgezet dat zijn totale instorting van meet af aan was ingebouwd. Enkel de vraag wanneer dat gaat gebeuren blijft (nog) onbeantwoord.

Sterke landen financierden feitelijk hun eigen export naar zwakkere broeders

Grootste nagel aan de doodskist van de eurozone is de bedrieglijke groei van exportkampioen Duitsland (waar Nederland flink op meegelift heeft). De zwakkere lidstaten, met name Portugal, Italië, Ierland, Griekenland en Spanje, konden dankzij de euro plotseling voor veel lagere rente aan (staats)leningen komen. Met dat geld financierden deze landen hun import uit de degelijkere noordelijke landen, en daarnaast hun vaak veel te royale sociale paradijsjes.

Deze zwakkere PIIGS landen bouwden hierdoor enorme handels- en begrotingstekorten op, en hun staatsschulden stegen explosief. Deze onbalans werd na de crisis van 2008 niet permanent hersteld, maar nam na een kleine correctie al snel weer verder toe. De PIIGS kwamen daarom in grote problemen terecht, want door het invoeren van de euro konden ze hun eigen valuta niet langer afwaarderen om zo hun export weer goedkoper en aantrekkelijker te maken.

De naïeve, cruciale denkfout van alle eurofielen dat de zwakkere broeders uit zichzelf meer discipline zouden tonen, gekoppeld aan de kunstmatige economische groei die werd veroorzaakt door de fors gestegen interne handel en later feitelijk uitsluitend door het (bijna) nul rentebeleid van de ECB, zal de hele muntunie uiteindelijk fataal worden, zo denkt niet alleen MacIntosh, maar met hem een heel leger aan andere professionele analisten.

‘Alleen academici konden zo onvoorstelbaar dom zijn’

Door de financiële markten en bankensector te overspoelen met goedkoop geld ‘kocht’ de ECB hen feitelijk uit, waardoor dit bedrag op de balans opliep van € 125 miljard naar € 1800 miljard. Dat is echter bijna uitsluitend terecht gekomen bij de bankensector, en niet of nauwelijks bij de gewone man. ‘Het interventionistische gecentraliseerde economische systeem van Brussel heeft de dagelijkse economie geremd, want met een verstikkende bureaucratie kun je geen economische groei creëren.’

‘We zijn ver voorbij het punt van wat er gedaan had moeten worden,’ schrijft de specialist. ‘Denk aan de Griekse schuldencrisis. Griekenland beloofde te bezuinigen (wat nog nooit heeft gewerkt en nooit zal werken), en de EU beloofde financiële hulp om het probleem ‘op te lossen’... Maar diepe structurele problemen kunnen niet worden opgelost door het geven van goedkope kredieten aan een zwaar in de schulden gestoken land, net zomin als aan een junkie nog een shot kan worden geven om zijn verslaving te genezen. Dit is zo onvoorstelbaar dom dat alleen academici dit hadden kunnen bedenken.’

Moeten Duitsland en Nederland ten koste van zichzelf de eurozone redden?

Daarom komt er onvermijdelijk een nieuwe Europese bankencrisis aan, en zullen Duitsland, Nederland en nog een paar financieel gezondere landen de weinig benijdenswaardige taak krijgen om de zwakkere lidstaten te ‘redden’ om de eurozone en EU intact te houden. Let wel: het gaat hier om minimaal vele honderden miljarden euro’s: zo hebben de Duitse banken zo’n € 220 miljard aan obligaties van andere eurozone lidstaten op hun balansen staan. Deze en andere banken zullen alleen door ingrijpen van de overheden (lees: met belastinggeld) overeind gehouden kunnen worden.

Probleem is dat het moment dat zelfs Duitsland en Nederland niet meer in staat zijn de eurozone te redden snel dichterbij komt. Het is sowieso de vraag of de Duitsers en Nederlanders niet massaal hun eigen Gele Hesjes opstand beginnen als hen wordt gevraagd hun toch al flink onder druk staande welvaart verder op te geven en over te hevelen naar Brussel en de zuidelijke schuldenlanden, zodat de eurozone en EU overeind kunnen worden gehouden.

‘Niemand kan nog twijfelen aan dictatoriale aard van het beest in Brussel’

De crisis die Europa wacht volgens MacIntosh ‘wel eens een hele nare worden, en op iets uitlopen waar we ons nu zelfs nog geen voorstelling kunnen maken.’ In dit verband wijst hij op de totalitaire wijze waarop de EU in 2012 de Italiaanse premier Berlusconi feitelijk afzette en verving door zijn eigen technocratische marionet. In de rest van de wereld heet zoiets een staatsgreep, maar niet in de EU. ‘Dit was het meest gevaarlijke moment van het afgelopen decennium. En waarom? Omdat de criminelen in Brussel erdoor werden aangemoedigd. Toen wisten ze dat ze de lidstaten konden controleren en hun wil konden opleggen.’

‘Als iemand al twijfelde aan de ware bedoelingen en dictatoriale aard van het beest dat in Brussel groeit, dan zou wat er in 2012 in Italië gebeurde voor altijd aan alle twijfel een einde moeten maken. Deze actie was bedoeld als een zeer duidelijke waarschuwing aan alle lidstaten: werk ons niet tegen want wij zijn het Vierde Rijk, en deze keer hebben wij geen troepen met zwarte laarzen nodig om jullie eronder te krijgen. Wij kunnen en zullen jullie in onze pakken met stropdassen en met onze glimmende schoenen neerhalen.’

EU wil Groot Brittannië tot afschrikwekkend voorbeeld maken

De Britten kozen nog net op tijd om ‘het beest’ te verlaten. Hoewel? Brussel lijkt er achter de schermen met succes aan te werken dat Groot Brittannië economisch zo’n grote klap krijgt, dat het land als afschrikwekkend voorbeeld moet gaan dienen om alle anti-EU bewegingen en partijen de kiezerswind uit de zeilen te nemen. En anders zullen de almaar strenger wordende censuurwetten de laatste vrij geuite andere meningen in Europa wel de mond snoeren.

Gele Hesjes doen het tijd keren

Desondanks ‘is het politieke tij aan het keren,’ en dat is voor een groot deel te danken aan de Gele Hesjes in Frankrijk, die dit weekend voor de 12e achtereenvolgende keer massaal de straten op zijn gegaan. ‘Stelletje boeren,’ lijkt men in Parijs en Brussel te denken. ‘Ze worden zo kwaad als hun manier van leven op zijn kop wordt gezet en hun cultuur (met massa immigratie) wordt vernietigd. Naar de hel met die armzalige massa!’

Maar ‘hoe langer de glimmende schoenen erin slagen de macht te behouden, des te groter wordt de inefficiëntie van de eurozone, en des te groter ook de angst van de massa. En wees ervan verzekerd dat hoe erger de situatie wordt, des te drastischer de reactie zal zijn die door het volk wordt geëist. En die rol zal absoluut zeker door iemand worden ingevuld.’

Duitsland en Frankrijk maken samen met Brussel de dienst uit

Brussel maakt samen met Duitsland en Frankrijk de dienst uit in de EU, en de rest heeft maar te gehoorzamen. Bondskanselier Angela Merkel eiste onlangs nog maar eens dat de lidstaten ‘bereid moeten zijn hun soevereiniteit op te geven’. President Emanuel Macron noemde het groeiende nationalisme in Europa zelfs ‘verraad, en het tegenovergestelde van patriottisme.’ Oftewel: als wij zeggen dat rood in werkelijkheid groen is, dan hebben jullie dat maar te slikken.

Onthutsend recent voorbeeld was de ‘uitzondering’ die Frankrijk van Brussel kreeg om het begrotingstekort tot boven de 3% te laten stijgen, terwijl Italië juist met de hardste represailles werd bedreigd omdat het zijn tekort tot een flintertje boven de vastgestelde grens van 2% wilde laten stijgen. Alle EU-landen zijn gelijk, maar twee landen zijn meer gelijk dan de andere.

Italexit veel serieuzere optie dan wordt toegegeven

Volgens MacIntosh is de eventuele uittreding van Italië uit de eurozone (‘Italexit’ of ‘Italeave’) een veel serieuzere optie dan officieel wordt toegegeven. Als de populistische Italiaanse regering hiertoe zou besluiten en vervolgens weer de lira invoert, zoals onlangs openlijk op een conferentie van regeringspartij M5S werd besproken, kan Duitsland fluiten naar zijn aan Italië uitgeleende miljarden. ‘Daarom denken wij dat iedereen die nu nog in Europese staatsobligaties investeert... met langdurige verliezen te maken krijgt.’

‘Kapitaal begint al uit Europa weg te lekken’

Tot aan de grote crash, of series crashes, zullen de uitgaven van de meeste eurozone lidstaten blijven toenemen, en zal langzaam maar zeker in steeds meer lidstaten de discussie op gang komen of het niet beter is de gedoemde muntunie, of net als de Britten de complete EU, te verlaten. ‘Nu al lekt er kapitaal weg uit Europa,’ waarschuwt MacIntosh. ‘Dat lek wordt een stroom en dan een stortvloed. Brussel zal alles doen om dit te voorkomen, zoals de invoering van allerlei kapitaalcontroles, maar dat zal het niet kunnen stoppen.’

Klimaatbeleid de prullenbak in, zekerheid energievoorziening gaat voor

‘Europa’s energievoorziening zal in het licht van de binnenlandse veiligheid dramatisch veranderen. Lidstaten zullen hun nationale belang weer voorop gaan stellen... En het is gebeurd met ‘groen’. Vergeet het klimaatbeleid van de afgelopen 2 decennia maar... Trump liet met het opzeggen van het klimaatverdrag van Parijs zien hoe het verder moet. Verwacht dat Europese leiders hetzelfde gaan doen om de energie zekerheid van hun land te herstellen. Dus u kunt CO2 emissies en beestjes zoals de roodgevlekte bosuil gewoon vergeten. Als het erop aankomt zal politieke (en energie) veiligheid voorrang krijgen.’

Dat betekent dat extreem kostbare, welvaart vernietigende klimaatakkoorden zoals in Nederland zijn gesloten in de prullenbak zullen verdwijnen, en daarmee ook alle plannen voor nog grotere windmolens en het afsluiten van de bevolking van het goedkope en betrouwbare aardgas. De komende crisis zal namelijk zó ernstig zijn, dat de meeste overgebleven financiële middelen zullen moeten worden aangewend om de bevolking te kunnen blijven voeden en verwarmen, zodat er een niet nog veel grotere opstand ontstaat.

Tot slot zal de politieke, economische en maatschappelijke chaos de Europese landen ertoe aanzetten om hun legers en militaire middelen fors te versterken (1). Met een beetje pech dreigen de totalitaire eurocraten met hun ‘Vierde Rijk’ dan exact dat te veroorzaken wat na de Tweede Wereldoorlog juist definitief tot het verleden moest behoren: oorlog.

Xander

(1) Capitalist Exploits
(2) Afbeelding: Getty Images (vrij voor redactioneel, niet commercieel gebruik) 

dimanche, 18 mars 2018

La mort inexorable de la civilisation européenne

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La mort inexorable de la civilisation européenne

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Nous avons mentionné plusieurs fois ici le fait que l'Europe, dont la population autochtone de quelques 500 millions de personnes n'augmente pas et vieillit, sera submergée d'ici la fin du siècle, sinon bien avant, par une immigration venue d'Afrique.

Ceci sera inexorable, pour plusieurs raisons.

* Les mouvements démographiques ne se contrôlent pas et à supposer qu'ils le soient, ne se modifient qu'après plusieurs décennies. Or la population de l'Afrique sub-saharienne compte environ 2 milliards d'habitants. Du fait d'un taux de croissance tenant au fait que les femmes en âge de procréer auront encore au moins 6 enfants pendant plusieurs décennies, cet effectif devait atteindre 4 milliards d'ici la fin du siècle. A supposer que des politiques strictes de contrôle des naissances soient mises en place, elles n'auront pas d'effet durant cette période. Mais, pour des raisons religieuses ou par simple persistance des pratiques actuelles, de telles politiques, à supposer qu'elles soient décidées, ne seront pas appliquées.

* L'extrême différence de niveau de vie entre les pays européens et l'Afrique, notamment dans des mégapoles africaines comptant souvent 20 à 30 millions de résidents vivant dans l'équivalent d'interminables bidonvilles, fera que cette différence incitera pratiquement tous les jeunes ayant un minimum de revenu et de culture, à prendre le chemin de l'Europe. Ils le feront parce que l'Europe est le continent le plus proche et parce que les pays européens, contrairement à la Chine, l'Inde ou l'Amérique, ne feront rien pour fermer leurs frontières. A supposer qu'ils le décident, ils ne pourraient pas le faire effectivement sans provoquer des massacres aux frontières et des révoltes dans les banlieues déjà africanisés des villes européennes

* De plus en plus de migrants africains se seront convertis à un islam radical dans les prochaines années, islam pour qui la conquête de l'Europe chrétienne ou athée a constitué un impératif religieux dès les origines de l'Empire Ottoman.

*Il en résulte que ce que les Européens appellent encore la civilisation européenne disparaitra dans les prochaines décennies. Ce sont des choses courantes, se consoleront les anthropologues, par ce qu'au fil des temps, les civilisations se sont succédées sans mettre en péril L'expansion de l'espèce humaine. 
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Le 17 mars 2018, Alain Finkelkraut dans l'émission Répliques, a donné la parole à deux auteurs dont les ouvrages, en termes différents, abordent ce problème – sans apporter évidemment de solutions crédibles. Nous en redonnons ici les références.

Serge Michaïlof, chercheur à l'Iris, a été l'un des directeurs de la Banque mondiale et le directeur des opérations de l'Agence française de développement. Il a publié en 2015 chez Fayard Africanistan : l'Afrique en crise va-t-elle se retrouver dans nos banlieues ?

L'Europe  vieillit et se dépeuple. L'Afrique déborde de jeunes et de vie. Une  migration de masse va se produire. Son ampleur et ses conditions  constituent l'un des plus grands défis du XXIe siècle.
L'Union  européenne compte aujourd'hui 510 millions d'habitants vieillissants ;  l'Afrique 1,25 milliard, dont quarante pour cent ont moins de quinze  ans. En 2050, 450 millions d'Européens feront face à 2,5 milliards  d'Africains. D'ici à 2100, trois personnes sur quatre venant au monde  naîtront au sud du Sahara.

Stephen Smith est américain et a été journaliste spécialisé sur l'Afrique pour Libération et Le Monde de 1986 à 2005. Actuellement il enseigne les études africaines à l'université de Duke (USA) Il vient de publier chez Grasset La ruée vers l'Europe : la jeune Afrique en route vers le vieux continent.

L'Afrique « émerge ». En sortant de la  pauvreté absolue, elle se met en marche. Dans un premier temps, le  développement déracine : il donne à un plus grand nombre les moyens de  partir. Si les Africains suivent l'exemple d'autres parties du monde en  développement, l'Europe comptera dans trente ans entre 150 et 200  millions d'Afro-Européens, contre 9 millions à l'heure actuelle.

Une  pression migratoire de cette ampleur va soumettre l'Europe à une  épreuve sans précédent, au risque de consommer la déchirure entre ses  élites cosmopolites et ses populistes nativistes. L'État-providence sans  frontières est une illusion ruineuse. Vouloir faire de la Méditerranée  la douve d'une « forteresse Europe » en érigeant autour du continent de  l'opulence et de la sécurité sociale des remparts - des grillages, un  mur d'argent, une rançon versée aux États policiers en première ligne  pour endiguer le flot - corrompt les valeurs européennes. L'égoïsme  nationaliste et l'angélisme humaniste sont unaniment dangereux. Guidé par  la rationalité des faits, cet essai de géographie humaine assume la  nécessité d'arbitrer entre intérêts et idéaux.

mercredi, 08 novembre 2017

Les civilisations de l’Union européenne risquent de disparaître

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Les civilisations de l’Union européenne risquent de disparaître

Stefan Racovitza
Chercheur en sciences humaines, journaliste indépendante
ex: http://www.lesobservateurs.ch

La cause principale n’est pas seulement l’énorme immigration, qui peut être contrôlée et bien freinée, mais encore plus, les idées des politiciens de l’Union européenne, celles qui les mènent à se soumettre à l’immigration, qui est majoritairement musulmane et qui, soi-disant, répare la dégringolade démographique des peuples de l’Europe. Leurs comportements sont dictés par la correctitude politique, la plus dangereuse idéologie actuelle de l’Occident. L’islamisation de l’Europe occidentale, programmée et soutenue par l’Islam, est une transformation de l’état actuel de cette région du monde, acceptée par la plupart des lieders et politiciens de l’Union Européene. La correctitude politique refuse de rendre publics les dangers de la réalité démographique des peuples européens. La majorité de la classe politique et la plus grande partie de la presse et de la Justice cachent ou minorisent les drames et les tragédies dont les victimes sont les habitants européens. Des femmes, des jeunes, des enfants et des hommes, sont les victimes et la plupart des auteurs sont les réfugiés et les immigrants. Il y a énormément de viols, de vols et d’attaques violentes. Il ne faut oublier ni le terrorisme qui est loin d’être à son début.

Au-delà des vrais résultats de l’immigration, des études et des recherches démographiques et sociales ont pu prévoir, que dans maximum cinquante ans, les musulmans seront plus nombreux que les Éuropéeans de souche. Les familles européennes ont environ deux enfants, les Français encore moins, mais les familles musulmanes, y compris les polygames, ont huit enfants. Ainsi, les pays de l’Europe deviendront des califats. Comment ? Simplement par le vote de la majorité de la population. Les Éuropéens de souche des futurs califats, qui ne passeront pas dans la religion musulmane, deviendront de dhimis, c’est-à-dire des citoyens de deuxième rang, qui devront se soumettre aux lois de l’état islamique et seront obligés à payer des impôts spéciaux, nommés jizya. Cette partie de la population, à qui va manquer le respect de l’état islamique et se trouve sous la persécution de l’Islam, porte le nom de Ahl adhdhimma.

Beaucoup d’immigrants sont arrivés, et beaucoup d’autres continuent d’entrer en Europe, sans actes d’identité. Ils sont nommés des sans-papiers. Parmi ces illégitimes, il y en a pas mal de djihadistes, envoyés pour le terrorisme en Europe, par Daesh, Boko-Haram, Al-Qaïda et d’autres groupes terroristes d’Afrique et du Moyen-Orient. Voici maintenant quelques-unes des gaffes officielles des pays de l’Union européenne, qui sans aucune idée de la protection de la civilisation européenne, soutiennent l’installation de l’islamisme et à la disparition des ethnies, de leurs religions et des civilisations de l’Europe.

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Un spécialiste allemand de l’islam, Mathias Rohe, a affirmé que l’apparition des structures juridiques parallèles en Allemagne, n’est que la conséquence de la mondialisation. Un autre spécialiste de l’islam a déclaré que le multiculturalisme est le Cheval de Troie du totalitarisme islamique. A Wuppertal, une ville industrielle allemande du Land Nordrhein-Westfalen, existe une police islamiste salafiste, autoproclamée, qui patrouille dans la ville, sous la forme d’un groupe qui contient sept faux policiers, islamistes, pour appliquer la Sharia (la législation islamique, inspirée par le Coran et par la Sunna, une tradition qui parle de la vie du Prophète Mahomed). Ils recommandent à tous les passants qu’ils rencontrent dans les rues, musulmans ou pas, de ne pas consommer de l’alcool, de ne pas regarder des images pornographiques, de ne pas écouter et ne pas faire de la musique, de ne pas jouer dans les casinos et de fréquenter les mosquées.

Il faut ne pas oublier que les policiers islamistes de la Sharia de Wuppertal sont des salafistes, qui ont une violente idéologie antioccidentale, en réalité antidémocratique, dont le but final est la destruction de la société de l’Allemagne, pour pouvoir installer un régime islamique, basé sur la Sharia. Le salafisme prétend que la Sharia est supérieure au laïcisme, parce qu’elle a été conçue par Allah, le seul législateur légitime, et que, à cause de son origine divine, la Sharia est destinée à s’imposer au reste de l’humanité. Pour les salafistes, comme pour le reste de l’Islam, la démocratie représente un effort pour élever la volonté de l’homme au-dessus de celle d’Allah. Ce qui fait que toutes les formes d’idolâtrie, y compris la démocratie, l’égalité des femmes, la liberté d’expression, doivent être rejetées et détruites.

Mme Aydan Özoguz, allemande d’origine turque, Secrétaire d’État au Ministère du Gouvernement fédéral d’Allemagne, de la Migration des Réfugiés et de leur intégration, et vice-présidente du Parti Social Démocrate d’Allemagne, conteste l’existence de la culture allemande et déclare que la diversité constitue la force de la nation allemande. Elle a déclaré aussi que les étrangers n’ont pas la vocation d’être assimilés. Dans un article publié dans Tagesspiegel, elle a écrit qu’une culture spécifiquement allemande, n’est pas simplement identifiable au-delà de la langue allemande et que d’un point de vue historique, les cultures régionales, l’immigration, et la diversité, ont sérieusement influencé l’histoire allemande. La mondialisation et la transformation actuelle de l’Allemagne, dans une société avec un nombre croissant de citoyens avec des modes de vie différents, conduisent à une plus grande diversification de la diversité.

En Grande-Bretagne, ex-membre de l’Union européenne, il y a depuis longtemps des tribunaux islamiques, aujourd’hui plus de 100. Ainsi, les lois britanniques sont elles aussi ridiculisées et beaucoup de sujets antibritanniques sont défendus par la Justice. L’Angleterre vit aujourd’hui une grande croissance des mariages islamiques, arrivés a plus de 100.000, dont la majorité est polygame. Le nombre des mosquées dépasse aujourd’hui 1.700. Bientôt, les croyants islamiques dépasseront les chrétiens. En 2015, une recherche concernant les prénoms des enfants de la Grande-Bretagne a découvert que Mahomed est en haut de la liste. De nombreuses villes anglaises hébergent de nombreuses populations musulmanes: Manchester 15,8 %, Birmingham 21,8%, Bradford 24.7%, etc. Les naissances à Birmingham sont beaucoup plus nombreuses dans les familles musulmanes que dans les familles chrétiennes. À Bradford et à Leicester, la moitié des enfants sont d'origine musulmane. On dit que le ”Londonistan” (le nom donné à Londres par les Services secrets français), n’est pas un cauchemar majoritairement musulman, mais qu’il a plutôt le visage d’un hybride culturel, démographique, et religieux, dans lequel le christianisme décline et l’Islam prospère. Selon pas mal d’études sociologiques, la Grande-Bretagne est le pays d’Europe le plus influencé par l’Islam.

La Suède, une autre grande victime de l’immigration actuelle, est la capitale du viol occidental et la deuxième championne mondiale du viol, après Lesotho, un petit pays africain. Il y a 41 ans, le Parlement suédois a décidé en unanimité de transformer la Suède, homogène, en pays multiculturel. Depuis, les crimes violents des immigrés, ont fortement augmenté et 92 pour cent de tous les viols graves (viols violents) sont commis par des migrants et des réfugiés. Les tribunaux suédois, dans beaucoup de cas de viol, ont montré de la sympathie aux violeurs et ont libéré des suspects qui ont déclaré que les femmes et les filles violées aimaient avoir des relations sexuelles avec 6, 7 ou même 8 hommes. Les politiciens suédois, la presse et les autorités, au lieu d’actionner contre les violences et les viols, préfèrent de justifier ces horreurs. Il y a un peu plus de deux ans, plusieurs parmi les plus importants journaux suédois, ont publié des articles sur un viol collectif et brutal au bord d’un bateau maritime. Les articles ont écrit que les 8 violateurs de la fille violée étaient des Suédois. La vérité a été publiée après peu de temps: les 8 violateurs étaient des immigrés, sept Somaliens et un Irakien. Aucun n’avait la nationalité suédoise. Selon quelques témoins, le groupe des violateurs a fouillé le bateau pour trouver une femme. Quatre ont été libérés et les autres sont restés en détention. Malgré le fait que j’ai cherché dans la presse la fin du procès, je ne la connais pas, parce que je n’ai rien trouvé.
Pour pouvoir connaître ce qui peut arriver en Europe, tous les politiciens, les journalistes et les habitants d’origine européenne, devraient connaître les idées de Yousouf Qaradawi, le plus connu et influent islamiste sunnite, chef spirituel des Frères musulmans. Il est l’animateur de l’émission Sharia et la vie”, produite par le poste de télévision Al-Jazeera de Qatar, visionnée par 60 millions de téléspectateurs du monde. En 1955, Al-Qaradawi à une séance de l’Association de la jeunesse arabe et musulmane, qui a eu lieu aux États-Unis, à Toledo, dans l’état d'Ohio, a dit : nous allons conquérir l’Europe et les États-Unis d’Amérique! Pas avec l’épée, mais par la Dawa, qui est de la sensibilisation. La Dawa est la sommation adressée aux non-musulmans pour écouter le message de l’Islam. Avec la Dawa ou avec la technique du prosélytisme religieux, utilisée pour la conquête non violente des pays non musulmans, y compris ceux d’Europe. En 2007, Al-Qaradawi dans une vidéo a expliqué que la conquête a comme but l’introduction de la Sharia. Celle-ci doit être insérée progressivement dans une période de cinq ans, dans un nouveau pays, avant de l’appliquer intégralement. Cela impliquera l’amputation des mains des voleurs, de tuer les apostats et les homosexuels, la minorisation et l’oppression des femmes par la polygamie et le droit de les punir physiquement pour les discipliner et ainsi de suite. (Texte traduit par l’Allemande Judith Bergman, écrivaine, avocate et analyste politique).

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Toutes ces réalités ne font qu’encourager et aider l’islamisation de l’Europe occidentale et la disparition de ses vieilles civilisations, y compris leurs religions et leurs ethnies, qui deviendront minoritaires et persécutés. Un des principaux responsables de ce qui va se passer en Allemagne, mais aussi en Europe, est Mme Angela Merkel, chef du Gouvernement allemand, politicienne de droite. Elle a reçu, en 2015, plus d’un million d’immigrés, la majorité étant musulmane, sans prendre en compte ce qui va se passer dans son pays, et aussi avec ses concitoyens, sous cette énorme vague de réfugiés. Elle a promis de recevoir encore 500.000 immigrés, par année, pendant les cinq ans qui suivent.

David Cameron, ancien Premier ministre de l’Angleterre, lui aussi de droite, a déclaré que le terrorisme n’a rien avoir avec l’Islam, acceptant ainsi l’islamisation de son pays. Pas mal de politiciens européens, pas seulement de gauche, affirment, eux aussi, que l’Islam n’a pas de liaison avec les actes terroristes, ce qui favorise l’islamisation de leur pays. Parmi eux, Angela Merkel, David Cameron, François Hollande, Bernard Cazeneuve, Manuel Walls et beaucoup d’autres politiciens européens et journalistes. Pas mal d’entre eux, affirment que l’immigration est la chance de l’Europe.

Un livre, apparu à Paris en mars 2016, intitulé La guerre civile qui vient, est écrit par Ivan Rioufol, essayiste et journaliste au Figaro. Il ne rate aucune occasion de demander aux Français d’être vigilants. Dans ce livre il dénonce les ”accommodements raisonnables” qui pourraient pousser des citoyens vers un nouvel angélisme (islamique) et nous met en garde, avec de bons exemples, concernant le progrès inéluctable de l’islamisme en France et en Europe. Il explique aux lecteurs combien la crise migratoire a fait obscurcir la lucidité des élites politiques et des intellectuels et des pays européens et que par manque d’explications adéquates, elles soutiennent le progrès des projets islamiques.

La première partie du livre est consacrée à notre endormissement, à notre somnambulisme et à la défrancisation de l’Hexagone. La deuxième partie appelle les Français à se réveiller et à un tressaillement, parce que Yvan Rioufol n’est pas un défaitiste. Il pense qu’il est possible que la marche de la France vers sa décadence puisse être stoppée par la mobilisation de la société civile. Rioufol affirme aussi que le tressaillement a un prix. Il ne suffit pas de regarder la réalité dans ses yeux, mais il faut la nommer et réactionner avec détermination, chacun dans son périmètre et se rappeler ce que disait Raymond Aron: ”Etre citoyen veut dire que tu veux partager un destin commun”.

La culture, les religions, l’art, la littérature, l’Histoire et les civilisations des pays d’Europe sont parmi les plus valeureuses du monde. Nous devons tous penser et actionner pour leur défense.

Stefan Racovitza, Genève le 3 novembre 2017

jeudi, 27 octobre 2016

La spirale de l’impuissance

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La spirale de l’impuissance

Par Slobodan Despot

Ex: http://www.arretsurinfo.ch

spirale,-tome-1-374599.jpgL’Europe s’est anesthésiée dans sa procrastination. Elle est devenue la Belle au Bois dormant. Elle se réveillera comme Euramérique ou Eurasie, à moins qu’elle devienne Eurabie.

C’est un roman de Georges Simenon, La fuite de monsieur Monde, qui dépeint le plus profondément la situation de l’Européen moderne. Arrivé au bord de la cinquantaine, M. Monde, petit industriel prospère, disparaît un matin sans crier gare. Alors que sa femme, personne froide et sans coeur, envoie la police à ses trousses, il prend un faux nom et se refait une vie au bas de l’échelle sociale, dans le Midi, avec une entraîneuse qu’il a sauvée du suicide. Dans un lieu sordide, il rencontrera la femme avec qui il était marié dans une vie antérieure, épave humaine ravagée par la drogue. Il remonte à Paris avec elle et la fait soigner à ses frais. Puis, tout aussi soudainement, il rentre chez lui et reprend son ancienne vie comme si rien ne s’était passé. Ne lui reste de son escapade qu’une énigmatique sérénité qui ressemble à de la résignation.

Norbert Monde avait explosé. Ou implosé. Son quotidien sans élans, sans tragédie, sans destinée, lui était devenu insupportable. En sortir était devenu une question de vie et de mort. M. Monde était un homme bon, voire héroïque, mais son univers ne laissait aucune place à la bonté et à l’héroïsme. Bien pire : de telles vertus y étaient vues comme des tares. Toute son éducation lui enjoignait de lutter contre elles. Retourné — socialement — à l’«état sauvage», il était comme un animal de zoo rendu à la nature. La laisse qu’il traînait encore derrière lui s’accrochait aux ronces, s’entortillait autour de ses pieds et le faisait trébucher. Il n’a pas eu la force de s’en défaire.

Je me suis reconnu dans cet homme entravé. Son gâchis, je l’ai pris à mon compte. Jeter tous ses acquis par-dessus bord dans l’espoir d’accomplir sa vie, arriver au seuil de cet accomplissement, et rater pour une vétille, un instant de gêne. Pour avoir été trop éduqué. Par crainte de causer du tort à quelqu’un. Par peur d’être mal vu…

Il m’arrive de faire un rêve, que j’appelle «le cauchemar de M. Monde». La scène figure peut-être telle quelle dans le roman, je ne m’en souviens plus — à moins que ce soit dans le Docteur Jivago. Assis à la terrasse d’un café, je vois passer de l’autre côté de la rue une personne que j’aime et que je n’espérais plus retrouver. Elle avance sans me voir, elle va bientôt se fondre dans la foule. Je voudrais la héler, mais n’arrive pas à émettre le moindre son. Crier d’un trottoir à l’autre, cela ne se fait pas. Je devrais bondir pour la prendre par le bras mais je ne peux pas: je n’a pas réglé ma consommation. Je me retourne, me tâte les poches, cherche le garçon des yeux, mais entretemps la silhouette a disparu…

La question du prix

Nous sommes sur le point de payer cher, très cher, le prix de notre hypercivilisation. Cette idée m’a envahi l’esprit comme un refrain voici quelques années, lorsqu’un ami m’a demandé de l’aider à tuer un canard. Il n’était pas paysan, il en était très loin, mais il tenait quelques animaux dans sa propriété. Il n’avait pas la main assez sûre pour décapiter le volatile sans le faire souffrir. Personne dans son entourage n’avait le cœur de l’assister, même s’ils avaient tous l’appétit de goûter au rôti. J’ai donc tué le canard avec lui. Mes grands-mères le faisaient toutes seules, sans histoires.

Même si le véganisme est très à la mode, la grande majorité des Occidentaux mangent de la viande. Bien plus de viande que leurs ancêtres, qui étaient bien moins nombreux. Pour remplir tous ces ventres, il faut des montagnes de viande. L’élevage n’a plus rien de pastoral. C’est une industrie du gavage et de l’extermination. Périodiquement, des vidéos qui «fuitent» des abattoirs mettent en émoi les réseaux sociaux.

On pointe du doigt des entreprises «inhumaines» qui ne respectent pas les normes, qui écorchent des bêtes à peine étourdies. Mais que dire de celles qui sont «en règle»? A l’occasion de l’Aïd, avec un humour satanique, Daech a mis en scène l’exécution de «traîtres» en les suspendant à une chaîne d’équarrissage. Clameurs universelles! La mécanisation du rituel en décuple l’horreur, les camps du XXe siècle nous l’ont suffisamment montré. La trajectoire d’un cochon ou d’un poulet d’élevage industriel, depuis sa naissance — sa fabrication, devrait-on dire — à sa mort, n’est qu’une chaîne de torture optimisée dont l’ingéniérie concentrationnaire de l’ère ouvertement antihumaine qui nous attend s’inspirera sans doute.

Je ne suis pas végétarien ni un enragé de la cause animale. Je me rappelle seulement que notre alimentation et notre survie impliquent une quantité inévitable de souffrance animale et que la souffrance, par ailleurs, est à la conscience ce que l’embryon est au bébé. Coupez la souffrance de la conscience, l’embryon du bébé, et vous pourrez disposer de tout ce qui n’est pas nous, autrement dit moi, comme d’une chose, sans plus y penser qu’à la coquille de noix que vous venez d’écraser. Le sort épouvantable que notre civilisation de mort réserve au règne animal est le produit direct de cet arraisonnement de l’ensemble du monde créé (le Gestell de Heidegger) qui est à la base de notre philosophie scientiste et athée. Le crime est si massif que nous avons dû échafauder des murs de faux-semblants pour ne pas le voir.

Encore une fois: je ne milite pas pour la soupe d’orties (d’ailleurs les orties souffrent aussi!) et je ne cotise pas à une milice anti-avortement. Je m’efforce de garder toujours à l’esprit que notre bien-être implique la souffrance et la mort. Si je mange du canard ou de l’agneau, je dois savoir ce que cela coûte, et donc être à même de tuer ma proie de mes mains. Leur souffrance et leur mort sont le prix à payer pour mon contentement. Une conscience éveillée et réaliste négociera le montant de ce prix en essayant de ne pas susciter plus de mal qu’il n’est nécessaire: c’est un des principes fondateurs du Dharma, de la Voie, qui fonde la morale de toute civilisation. Une conscience abstraite, idéologisée, niera l’existence même de la transaction ou décidera qu’elle doit être abolie.

Notre problème est que c’est cette conscience-là, une conscience de pharisiens, qui nous éduque depuis une ou deux générations, qui élabore nos lois et guide nos politiques. Sous son empire, le mal nécessaire est nié. On le revêt d’une cape d’invisibilité: il aura donc carte blanche !

Les nouvelles Antigones

Cette perversion est commune à toutes les sociétés avancées, mais elle n’a pas atteint partout la même emprise. Les Etats-Unis d’Amérique ont plusieurs longueurs de «retard» sur notre évolution et c’est pourquoi ils nous dominent et nous fascinent. Lorsqu’on a fait valoir à Mme Albright, la secrétaire d’Etat de M. Clinton, que la destitution de Saddam Hussein avait entraîné la mort d’un demi-million de morts en Irak, elle a répondu que «cela en valait la peine». Un tel cynisme serait impensable de la part d’un ministre européen.

Si monstrueuse qu’elle soit, cette appréciation montre que les Américains ne sont pas sortis de l’univers du Dharma. Ils ne nient pas que leur domination a un prix, ils estiment seulement que ce prix n’a pas de plafond. Leur échelle de valeurs est exactement l’inverse de celle des Européens, pour qui toute concession est bonne pourvu qu’ils ne fassent de tort à personne (sauf sur dérogation de leurs maîtres). C’est pourquoi les garde-côtes américains mitraillent les radeaux de migrants quand les européens font tout pour les sauver.

Dans toute son horreur, cette confiance en soi mégalomaniaque a un avantage. Elle laisse une place aux vertus individuelles et à la foi dans une destinée. Elle permet encore, au XXIe siècle, l’éclosion de véritables héros, sacrificiels et désintéressés, qui laisseront leur nom dans l’histoire. Ainsi les sonneurs d’alerte issus du système militaro-industriel sont les vrais héritiers des résistants antinazis et des dissidents soviétiques.

«Pensez-vous que les Etats-Unis sont la plus grande nation du monde?» : c’est l’une des questions que l’on pose, sous détecteur de mensonges, lors du test d’embauche à la CIA. Elle est évidemment éliminatoire. Le jeune Edward Snowden y avait répondu «oui» sans ciller lors de son recrutement. Il était conservateur de conviction et croyait sincèrement à la mission de son pays. Lors de son deuxième test sous polygraphe, il a également répondu «oui» — mais il mentait. Entre deux, il avait découvert l’immense manipulation de la «guerre contre le terrorisme» et l’étendue de l’espionnage auquel se livraient les agences américaines, y compris sur leur propre population. Sans son patriotisme ardent, Snowden n’aurait jamais eu le courage de mettre sa carrière et sa vie en jeu pour révéler au monde le vrai visage du système qu’il servait. Son pays, ses valeurs, sa démocratie, ce n’étaient pas les assassinats ciblés, les tribunaux secrets et l’abolition de toute vie privée. Son pays était un Etat, non un régime.

Le film qu’Oliver Stone vient de consacrer à Snowden est remarquable et factuel. Il s’attaque directement au cas de conscience qu’il nous pose. On y apprend (mais on s’en doutait) que la guerre au terrorisme n’est qu’une «affaire de domination économique et sociale de tout». Face à l’ampleur du mal, le jeune Ed finit par s’interroger sur son propre rôle dans les rouages, même s’il n’est qu’un technicien. A la consternation de ses collègues geeks, il rappelle qu’à Nuremberg on n’avait pas jugé que les chefs nazis, mais également des exécutants. Que chacun, à son niveau, est comptable des conséquences de ses actes.

Le cinéma engagé américain a un rôle semblable à celui du confessionnal dans le catholicisme baroque. A bonne confession, bonne absolution — et la vie continue! Il n’empêche. Dans un contexte technologique très difficile à faire vibrer au cinéma, Stone et Snowden réussissent à reposer, dans toute son actualité, l’éternelle question d’Antigone. Ils éveillent les consciences et rendent aux actes leur vrai nom en rappelant que le système américain, malgré tous les alibis qu’on lui prête, reste le criminel majeur de notre temps. Loin au-delà de tous les «Etats voyous» et de toutes les organisations terroristes qu’il fait mine de combattre.

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Europurgatoire

Une épopée de cette envergure peut être américaine. Ou russe. Mais on ne l’imagine pas un instant prendre place dans l’Europe d’aujourd’hui. L’Europe, c’est le domaine de monsieur Monde : le lieu des destinées inabouties, des vertus réprimées et des loyautés sans objet. Un entre-deux. Un théâtre de l’absurde où l’on ferme les yeux sur la violence déchaînée et l’impudeur mais où les simples infractions sont férocement réprimées. Un lieu où l’on n’ose même pas reconnaître au Mal sa qualité première: d’être mauvais. Bref, un véritable purgatoire, salle de transit entre le ciel et l’enfer.

Par sa révolte aux bras trop courts, monsieur Monde a tout de même fait du chemin. De l’anesthésie, il est passé à la résignation. Il a ouvert les yeux sur le monde (sur lui-même, donc!), pour comprendre qu’il n’y pouvait rien. Ainsi l’Europe s’indigne, s’agite et se «mobilise», par réseaux sociaux interposés, comme s’agitent et s’indignent les spectateurs d’un combat, mais elle n’a pas la force de descendre dans l’arène. Elle n’a même pas la force de faire barrage à la violence, au mensonge et au chaos dans leur expression la plus brute. Elle attend que quelqu’un, ou quelque chose, le fasse à sa place. Ou alors, demain…

Dans sa phase procrastinante, celle que nous vivons aujourd’hui, monsieur Monde s’est dépouillé de son entreprise, de son statut social, de son chapeau et de ses projets. Il s’est dépouillé de tout, sauf de son attente. Il est devenu Vladimir ou Estragon, l’un ou l’autre des clochards de Beckett. Ou les deux, vu l’habitude qu’il a prise de se parler et de se convaincre lui-même. Tout le temps qu’il lui reste à vivre, il l’a voué à l’attente de Godot. Ce Godot est peut-être l’Amérique, peut-être la sharia, peut-être l’effondrement économique ou la nouvelle peste qu’il appelle secrètement de ses vœux. Ou tout simplement, la mort, à laquelle nous ne proposons plus d’alternatives crédibles.

Par Slobodan Despot | N° 47 | 23.10.2016

Source: http://www.antipresse.net/dons/

vendredi, 02 septembre 2016

‘Ondergang Europa alleen nog te stoppen door nieuwe leiders of revoluties’

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‘Ondergang Europa alleen nog te stoppen door nieuwe leiders of revoluties’

Globalisering en centralisering macht bij elite zoals in Brussel leidt tot tirannie en instorting samenleving

Onze enige overgebleven opties: massaal verzet, of zuchten onder vervolging en dictatuur


‘Veel mensen kunnen maar niet bevatten dat we
(weer) met een groepje narcistische psychopaten te maken hebben, die georganiseerd zijn in een sektarische ideologie... Zij kunnen niet overtuigd worden met superieure logica of een beroep op hun medeleven. Ze zullen zich niet laten afschrikken door massale protesten of vreedzaam verzet. Zij verstaan maar één ding, en dat is de taal van geweervuur en voor hen nuttige leugens.’

In zijn beroemde twaalfdelige werk A Study of History legde Arnold Toynbee uit dat als een regerende elite slechte oplossingen aanbrengt voor nieuwe problemen, deze altijd zullen verergeren en zullen uitlopen op òf de verkiezing van nieuwe leiders, óf de instorting van de bestaande politieke structuur, òf de ondergang van de beschaving zelf. Europa bevindt zich exact in deze situatie, waarin een klein eliteclubje in Brussel nieuwe problemen zoals de massa immigratie beantwoordt met de oude, nooit werkende en altijd fatale oplossing door landen en volken te dwingen tot meer integratie op economisch, financieel en politiek gebied. Nu zelfs leden van de elite beginnen toe te geven dat dit beleid averechts werkt, moeten de burgers in Europa zich realiseren dat de gevreesde instorting niet ver weg meer is.

alchemy-banking.jpgEen van hen is Mervyn King, de voormalige gouverneur van de Bank of England. In zijn recente boek The End of Alchemy schreef hij dat de Europese leiders heel goed wisten dat de euro een economische ramp voor Zuid Europa betekende, maar de eenheidsmunt toch invoerden. Volgens King rekende men zelfs op de verzwakking van de economie, omdat men dacht dat de EU-staten op deze wijze gedwongen konden worden om ‘hervormingen’ te slikken, die overal tot een verlaging van de levensstandaard zouden leiden.

De grote denkfout die men in Brussel, Berlijn, Parijs, Rome en Den Haag maakte was dat men aannam dat de Europeanen zich vervolgens van hun nationale leiders zouden afkeren, en zich tot Brussel zouden wenden voor een uitweg. De gewone man gelooft echter terecht dat hun eigen staat, een door hun eigen volk gekozen eigen regering, de beste garantie is op een veilige en welvarende samenleving, en niet een of andere ongekozen en ondemocratisch functioneerde supranationale autoriteit in een ander land.

IMF geeft enorme fouten en verkeerde inschattingen toe

Inmiddels heeft ook het IMF na een intern onderzoek toegegeven enorme fouten te hebben gemaakt. IMF-stafleden negeerden de overduidelijke fatale constructiefouten in het euro-project, vooral omdat ze hun politieke dromen voorop stelden, en niet de realiteit. Hierdoor gingen ze uit van de dramatisch valse aanname dat er in een gemeenschappelijke muntzone geen monetaire crisis zou kunnen ontstaan. Die ontstond echter toch, en juist dankzij die eenheidsmunt.

De ‘oplossingen’ die voor het eerste getroffen land, Griekenland, werden bedacht, beschadigden de economie zelfs nog meer, waardoor vooral de kwetsbaren in de Griekse samenleving keiharde klappen kregen. De levensstandaard in het land daalde fors. Keer op keer bleken de officiële vooruitzichten voor het ‘herstel’ van de Griekse economie na de drie mega-bailouts waanzinnig ver van de werkelijkheid af te staan.

Meer macht naar Brussel betekent nog meer ellende

De nationale politici, ook de Nederlandse, deden vervolgens hun eigen duit in het verkeerde zakje door de technocraten en transnationale instellingen in Brussel nog meer macht te geven, met voorspelbare verwoestende gevolgen. Hierdoor boekten de EU, de Europese Commissie, de Europese Centrale Bank en het IMF nog meer aan hun toch al tanende geloofwaardigheid in.

Charles Gave, voorzitter van Gavekal Capital, schrijft dat het meest zorgwekkende is dat deze ‘overduidelijk incompetente instituten doorgaan met het grijpen naar nog meer macht, zonder dat ze daar de juiste autoriteit voor hebben. Met deze overmoed hebben ze zo ongeveer alle overeengekomen economische regels die voor de crisis bestonden, gebroken, in een poging om het project dat de Europese economieën aantoonbaar op een ramp afstuurt, te redden.’ Zo maakt bijvoorbeeld niemand zich er nog druk om dat de ECB massaal staatsobligaties opkoopt, iets wat de bank in alle verdragen verboden was.

Volgende EU-exit, mogelijk van Italië, zal grote gevolgen hebben

De geschiedenis wijst uit waar dit op zal uitlopen. Iedere keer als een ongekozen ‘maffia’ de macht grijp over het politieke domein, hebben de burgers nog maar twee opties: òf ze stellen door verkiezingen geheel andere leiders aan, òf ze laten het zover komen dat een revolutie nog de enige uitweg is. De Britten hebben heel verstandig tijdig voor het eerste gekozen, door via een democratisch referendum uit de EU te treden.

Groot Brittannië heeft echter één groot voordeel: het is nooit lid geworden van de eurozone. Die luxe hebben landen zoals Italië, Griekenland, Nederland, Portugal en Finland, waar het anti-EU sentiment begrijpelijk heel groot is geworden, niet. Wij zitten nog altijd strak vastgebonden in de dwangbuis die de euro heet. Als wij hieraan willen ontsnappen en net als de Britten ons land en onze toekomst willen redden, zullen we daarom niet alleen uit de eurozone, maar ook uit de EU moeten treden.

Om deze reden zal het volgende ‘exit’, vermoedelijk van Italië (‘Italeave’), veel grotere gevolgen hebben dan het Brexit. Tijdens de onvermijdelijke volgende financiële crisis zullen investeerders naar veilig geachte landen zoals Duitsland vluchten, en zal de reeds begonnen bankencrisis in het zuiden exploderen. ‘Op het moment dat het pond en de dollar ten opzichte van de euro beginnen te stijgen... is het moment om je schrap te zetten.’ (1)

Mensen hebben natuurlijke afkeer van globalisme

Vaste analist Brand Smith schrijft op Alt-Market dat de komende instorting van de Europese Unie feitelijk niet meer dan logisch is. De meeste gewone mensen hebben namelijk een natuurlijk afkeer van globalisering, van het centraliseren van de macht, ‘omdat velen van ons ten diepste beseffen dat centralisatie de wortel is van tirannie. We weten dat als een elitegroepje de absolute macht krijgt over de massa, er erg slechte dingen gebeuren.’

‘Nog nooit is een kleine groep mensen betrouwbaar, rationaal, meevoelend en wijs genoeg geweest om die verantwoordelijkheid aan te kunnen. Ze verpesten het ALTIJD, of maken doelbewust misbruik van hun extreem invloedrijke positie om anderen een bepaalde ideologie op te leggen. Dit leidt tot verzet, en verzet leidt tot een sociopolitieke onderdrukking waarin grote aantallen mensen gevangen worden gezet, tot slaven worden gemaakt, of zelfs worden vermoord.*’ (* Turkije is daar een afschrikwekkend voorbeeld van).

Chaos en revolutie, of totalitaire dictatuur

Smith stelt dat er dan maar twee mogelijk uitkomsten zijn: chaos en revolutie, of een totalitaire dictatuur die het leven van iedereen tot in de kleinste details controleert, bepaalt en stuurt. ‘Zolang de centralisten doorgaan met het proberen te krijgen van totale macht, zullen we niet kunnen ontsnappen aan dat uiteindelijke conflict. Mannen en vrouwen zullen zich aaneensluiten om tegen hen te vechten, en de situatie zal escaleren. De enige manier om dit gevecht nog te voorkomen is als de elite stopt met wat ze nu doen, als ze plotseling het licht zien en zich hun foute koers realiseren. Misschien kunnen we dan ongeschonden door de problemen komen.’

‘Of dezelfde elite zou plotseling in één klap aan zijn einde moeten komen, zodat hun invloed wordt geneutraliseerd. Dan zou de wereld mogelijk nog eens kans hebben om zich op een structurele manier aan te passen.’

Helaas zijn er nog steeds mensen die weigeren te geloven dat dit conflict, deze uiteindelijke strijd, onvermijdelijk is. ‘Zij willen wanhopig graag geloven dat er nog een andere weg is, en zullen zich daarom in alle mentale bochten wringen om hun geloof te rechtvaardigen.’ En helaas voor ons geldt dit nog steeds voor het overgrote deel van de elite in Brussel, Den Haag en andere Europese hoofdsteden.

Narcistische psychopaten met sektarische ideologie

Veel mensen die denken dat het zover niet zal komen, ‘kunnen maar niet bevatten dat we met een groepje narcistische psychopaten te maken hebben, die georganiseerd zijn in een sektarische ideologie, en bijna ongelimiteerde middelen tot hun beschikking hebben... Zij kunnen niet overtuigd worden met superieure logica of een beroep op hun medeleven. Ze zullen zich niet laten afschrikken door massale protesten of vreedzaam verzet. Zij verstaan maar één ding, en dat is de taal van geweervuur en voor hen nuttige leugens.’

Dit soort leiders laten liever de hele beschaving instorten dan dat ze ooit vrijwillig afstand doen van hun macht en positie. ‘Het is daarom dom een reactie te plannen op basis van het idee dat een confrontatie kan worden vermeden... Maar de globalisten zullen worden verslagen, omdat het onmogelijk is om iedere mogelijke bedreiging voor hun utopische raamwerk in kaart te brengen. Zolang mensen zich tegen hen verzetten, zowel fysiek als met informatie, zullen hun zwakke punten gevonden worden, en dan zullen ze vallen. Maar dit zal echter niet kunnen gebeuren zonder aanzienlijke (persoonlijke) offers.’

CytAl-WMAAH3rv.jpgInstorting is serie van gebeurtenissen en bewust gecreëerde crises

De komende instorting is volgens Smith niet één grote klap, één gebeurtenis, maar een proces, een serie van elkaar opvolgende kleinere crises die steeds erger worden. Zo bevinden de VS en de EU zich reeds sinds 2008 in de periode van stapsgewijs verval. De enorme financieel-economische zeepbel die men creëerde om het einde van het systeem nog een paar jaar te rekken, staat nu op het punt uiteen te spatten. Zodra dat gebeurt, kunnen we beginnen met de wederopbouw.

Belangrijkste vraag is WIE dat gaan doen – de globalisten, met hun ‘Nieuwe Wereld Orde’ agenda die hen alle macht geeft, of het gewone volk, dat in vrijheid en welvaart wil blijven leven? De elite van de EU, de VS, de VN en het IMF stuurt ons in ieder geval op een serie crises af, die men wil gebruiken om ons zover te krijgen de laatste restjes van onze nationale soevereiniteit en democratie aan hen over te dragen. Veel mensen zullen hen nog steunen ook, omdat ze bang zijn hetgeen ze nog hebben te verliezen. Tegelijkertijd zullen steeds meer mensen weigeren hen te (blijven) steunen, omdat ze beseffen dat dit het definitieve einde van hun vrijheid en welvaart betekent.

Technologie voor totale controle

De Amerikaanse en Europese gevestigde orde zal tijdens de komende grote systeemcrisis proberen het volk in bedwang te houden door de totale controle te nemen over cruciale basisbehoeften zoals energie, voedsel en water. Ze zullen net zoals Stalin alle bezittingen van de ‘verkeerde’ burgers en kleine bedrijven afpakken en/of nationaliseren. De Amerikaanse president Obama gaf zichzelf al in 2012 deze macht.

De bevolking zal vermoedelijk met technologische middelen tot gehoorzaamheid worden gedwongen. Daarbij moeten we denken aan vingerafdrukken, gezichts- en oogscans, overal camera’s op straat, en mogelijk zelfs een elektronische identificatiechip op of in ons lijf, waarzonder we niemand zijn en helemaal niets kunnen doen. Daarnaast heeft de elite nog de mogelijkheid om concentratiekampen op te richten, waar politieke tegenstanders in worden opgeborgen of worden afgemaakt.

Overwinning mogelijk door informatie en gezamenlijk verzet

De mogelijkheden om ons te controleren en onderdrukken zijn nog nooit zo groot geweest. Tegelijkertijd heeft het verzet nog nooit zo’n machtig wapen gehad, namelijk het razendsnel verspreiden van informatie via het internet. ‘Daarom willen de globalisten ervoor zorgen dat de volgende opstand de allerlaatste wordt. Ze zijn namelijk nog nooit zo kwetsbaar geweest.’

De elite gebruikt voortdurend de reguliere media om desinformatie te verspreiden en verdeeldheid te creëren, zodat ze, zonder dat de meeste mensen het in de gaten hebben –omdat die nog altijd even naïef als blind de liegende ultralinkse propagandakanalen zoals het NOS journaal en NU.nl vertrouwen- hun finale machtsgreep kunnen doen.

Smith: ‘Het belangrijkste om te onthouden is dat de globalisten een moeilijkere taak hebben dan wij. Zij moeten namelijk mensen, bezit, middelen en de psychologie van de massa controleren. Ze moeten met duizenden variabelen rekening houden, en duizenden situaties die verkeerd kunnen gaan. Alles waar wij ons druk over moeten maken is onze eigen lokale organisatie, ons eigen morele kompas, ons eigen overleven, en het verwijderen van de top globalisten van hun posities.’ (2)

Xander

(1) Zero Hedge
(2) Zero Hedge

jeudi, 09 juin 2016

Is de ondergang van Europa onvermijdelijk?

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Is de ondergang van Europa onvermijdelijk?

Ex: http://www.erkenbrand.nl

De geschiedenisfilosoof Oswald Spengler voorspelde in zijn beroemde boek 'Der Untergang des Abendlandes' de onvermijdelijke ondergang van de Europese beschaving. Wie was hij en hoe kwam hij tot deze conclusie?

Afgelopen week bezochten drie leden van Erkenbrand een lezing van de NSV! Gent. De NSV! is een Vlaamse nationalistische studentenvereniging met afdelingen in de universiteitssteden Gent, Antwerpen, Brussel en Leuven. Voor de lezing maakten we een mooie stadswandeling door het middeleeuwse Gent. Daarbij ontbraken natuurlijk het heerlijke Vlaamse bier en de Vlaamse frieten niet.

Aldus gesterkt richtten we onze schreden naar de lezing, die gegeven zou worden door Peter Logghe, redacteur van de uitgeverij TeKoS. Deze uitgeverij brengt boeken uit van bijvoorbeeld Alain de Benoist en Koenraad Elst. Dit jaar verschijnt bij hen ook een nieuwe Nederlandse vertaling van "Der Untergang des Abendlandes" van Oswald Spengler. Over deze beroemde filosoof en geschiedkundige zou de lezing gaan. Wat nu volgt is geen weergave van de lezing, maar een kort essay waar ik onder andere deze lezing voor heb gebruikt.

Oswald Spengler wordt gerekend tot zogenaamde 'Conservatieve Revolutie'. Dit was een intellectuele stroming die antwoorden zocht op de maatschappelijke chaos na de ineenstorting van het Duitse keizerrijk in de Eerste Wereldoorlog. Overal waren opstanden en revoluties door de communisten. De hele samenleving dreigde af te glijden naar links en dus naar de heerschappij van de meute.

De Conservatieve Revolutie wilde de laffe toegeeflijkheid van het doorsnee conservatisme vervangen door een radicaal doordacht maatschappelijk en cultureel model. Daarin stonden hiërarchie, kwaliteit en onderscheid centraal. Een rechtvaardige samenleving leek volgens hen eerder op een leger dan op een markt. Kwaliteit moest doorslaggevend zijn, niet kwantiteit, de massa. Het is typerend voor de Conservatieve Revolutie dat de meeste leden ook Hitler afwezen omdat ze hem een proleet vonden.

Wat is nu de centrale stelling van Spengler? Spengler onderzocht culturen van over de hele wereld. Hij probeerde patronen te ontdekken in hun geschiedenis. Hij wilde tot een morfologie te komen die zowel de geschiedenis van culturen zou kunnen verklaren als hun toekomst zou kunnen voorspellen. Spengler kwam tot de conclusie dat alle culturen een onontkoombare levenscyclus doormaken, net als een bloem, of de wisseling der seizoenen. Na een periode van groei en bloei komt verval en dood, en daar is niets tegen te doen. Ook niet bij onze cultuur, die nu in haar laatste fase zou zitten.

faust-690792.jpgOnze cultuur, de cultuur van het Avondland, ziet Spengler als 'Faustisch', naar het toneelstuk 'Faust' van Goethe. Het idee is dat de mens van onze cultuur streeft naar onbeperkte kennis, zelfs als hij daarvoor – net als Faust – een pact met de duivel moet sluiten. Als poëtisch beeld voor deze cultuur geeft Spengler “de oneindige ruimte”. Het ruimtevaartprogramma zou hij als een typerende  cultuuruiting van het Avondland zien.

Het begin van onze cultuur legt Spengler rond 900, bij de opkomst van een sterk Germaans beïnvloed Katholicisme. Hierna volgde de eerste fase, die Spengler 'Kultur' noemt, en die zijn hoogtepunt bereikt rond 1500, op het snijpunt van de Gotiek en de Barok. De tweede fase, die van het verval, noemt Spengler 'Zivilisation'. Deze begint met de Verlichting, en de Amerikaanse- en Franse Revolutie. 'Zivilisation' betekent een toenemende vormloosheid, een overwinning van de stad op het platteland, van de massa op de elite, van de kwantiteit op de kwaliteit, van het geld op de politiek. De kosmopolitische, ontwortelde, vormeloze massa grijpt de macht. De cultuur kent geen innerlijke morele beleving meer, heeft geen binding meer met het land, en wordt intolerant en oorlogszuchtig.

Op grond van zijn historische voorbeelden, met name van het Romeinse rijk, voorziet Spengler drie fasen in de 'Zivilisation' van het Avondland. Van 1800 tot 2000 de fase van de democratie, wat in feite de heerschappij van het geld betekent. Dan tot 2200 de heerschappij van steeds primitievere volksmenners en despoten in de lijn van Caesar. In de laatste fase volgt dan volledige verstarring en onmacht door nepotisme en corruptie van de machthebbers, een krimpen van de bevolking en totale weerloosheid tegen het binnendringen van andere culturen en volken.

De houding die Spengler aanbeveelt tegenover deze onvermijdelijke loop van de geschiedenis is een 'heroïsch realisme': acceptatie van het einde en het dapper dragen van het noodlot. Alain de Benoist vult hierbij aan dat het einde ook een voltooiing is. Optimisme is volgens Spengler  ongegrond en laf. Geïnspireerd door Nietzsche spreekt hij zelfs over een "amor fati", een liefhebben en omarmen van het lot. Wat telt is karakter en moed, naar het voorbeeld van de Romeinse soldaat van Herculaneum. Deze werd opgegraven uit de lava, nog steeds op zijn post staande. Hij had zijn plaats niet verlaten tijdens de uitbarsting van de vulkaan Vesuvius, omdat hij niet was afgelost.

De invloed van Spenglers ideeën was enorm en reikt tot in onze tijd. We zien zijn ideeën bijvoorbeeld terug bij Patrick Buchanan en bij Samuel Huntington. Deze laatste ziet de verschillende culturen als een soort acteurs op het wereldtoneel in zijn boek "The Clash of Civilizations". We kunnen de invloed van Spengler ook terugzien bij Tolkien. De opeenvolgende tijdperken in diens Midden-aarde kennen allemaal opbloeiende- en afstervende culturen. Zelfs in de overwinning op de Zwarte Heerser Sauron ligt een zekere melancholie, omdat daarmee "het tijdperk van de Elfen" ten einde gaat.

In hoeverre kunnen wij nu Spengler volgen in zijn analyse?

Wetenschap houdt zich bezig met het ontdekken van patronen in de werkelijkheid, maar de kans is aanwezig dat de onderzoeker patronen ziet die er niet zijn. De enorme feitenkennis van Spengler is geen garantie. Het is natuurlijk vrij opvallend dat de door hem geponeerde neergangsfase van onze cultuur precies die kenmerken vertoont die Spengler als persoon afkeurde. Bovendien is een absoluut determinisme van de historische ontwikkeling bij Spengler net zo min gerechtvaardigd als bij Marx of Hegel. De toekomst is per definitie onvoorspelbaar.

We zouden Spengler misschien wel kunnen gebruiken voor het ontdekken en inschatten van globale trends. Wat kan de geschiedenis van andere culturen ons leren over de toestand in onze huidige cultuur? Spengler heeft wellicht de menselijke neigingen in groepsprocessen goed in kaart gebracht.

Zo zouden we in het Duitsland en Italië van de jaren twintig tot vijfenveertig een periode van 'Caesarisme' kunnen zien, de tweede fase van de 'Zivilisation'. Onze huidige tijd zou een combinatie kunnen zijn van de eerste en derde fase: de heerschappij van democratie en het geld, gecombineerd met verstarde despoten op de achtergrond die heersen door geld en "soft power" ( dat wil zeggen: indoctrinatie via de media en het schoolsysteem ).

Zeker is dat de door Spengler beschreven kenmerken van verval in onze cultuur ruimschoots aanwezig zijn, zoals wijdverbreide gevoelens van leegte, verlies, decadentie en ontworteling, een laag geboortecijfer en een binnendringen van vreemde culturen en volken. Het is een grote verdienste van Spengler dat hij de aandacht vestigt op deze kwetsbaarheid van onze cultuur. Dit staat haaks op het gevaarlijk naïeve idee van de Verlichting en de Amerikaanse- en Franse Revolutie dat er alleen maar lineaire vooruitgang mogelijk is in de geschiedenis. Tegenover dit aan het Christendom ontleende lineaire denken stelt hij het heidense, cyclische denken, dat juist ook rekening houdt met neergang in plaats van alleen maar vooruitgang.

Misschien heeft Spengler gelijk, en maken wij nu de onafwendbare ondergang van het Avondland mee. Volgens zijn theorie zal echter ook uit de vergane glorie een nieuwe cultuur verrijzen. Daar kunnen wij wellicht toch al een bijdrage aan leveren, ook al zullen wij haar opbloei niet meer meemaken.  Hoe het ook zij, voor onze instelling zou het niet mogen uitmaken. Er zijn nooit  garanties. Zoals Tolkien schrijft:

'Ik wou dat het niet in mijn tijd hoefde te gebeuren,' zei Frodo.

'Ik ook,' zei Gandalf, 'en dat geldt voor allen die in een dergelijke tijd leven. Maar die beslissing is niet aan hen. Het enige dat wij moeten beslissen, is wat we zullen doen met de tijd die ons gegeven is.'

dimanche, 04 octobre 2015

Europe in Free Fall

 

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Europe in Free Fall

By The Saker

Ex: "Information Clearing House" - "UNZ
 
Europe is in free fall. Nobody can doubt that any more. In fact, the EU is simultaneously suffering from several severe problems and any one of these could potentially become catastrophic. Let’s look at them one by one.

The 28 member EU makes no economic sense

The most obvious problem for the EU is that it makes absolutely no economic sense. Initially, in the early 1950s, there was a small group of not too dissimilar nations which decided to integrate their economies. These were the so-called Inner Six who founded the European Community (EC): Belgium, France, West Germany, Italy, Luxembourg, and the Netherlands. In 1960 this “core group” was joined by seven more countries, the Outer Seven, who were unwilling to join the EC but wanted to join a European Free Trade Association (EFTA). These were Austria, Denmark, Norway, Portugal, Sweden, Switzerland, and the United Kingdom. Together these countries formed what could loosely be called “most of western Europe”.

For all their faults, these treaties did reflect a reality – that the countries participating in them had much in common and that their peoples wanted to join forces. After 1960, the history of the European integration and expansion became very complicated and while it progressed in zig-zags with regular setbacks, at the end of the day this process ended growing uncontrollably, just like a malignant tumor. Today the EU includes 28(!) member states including all of what used to be called “central” and “eastern” Europe – even the ex-Soviet Baltic Republics are now part of this new union. The problem is that while such an expansion was attractive to the European elites for ideological reasons, such huge expansion makes no economic sense at all. What do Sweden, Germany, Latvia, Greece, and Bulgaria have in common? Very little, of course.

Now cracks are clearly appearing. The Greek crisis and the threat of a “Grexit” has the potential for a domino effect involving the rest of the so-called “PIGS” (Portugal, Italy, Greece and Spain). Even France is threatened by the consequences of this crisis. The European currency – the Euro – is “a currency without a mission”: is it supposed to support the German economy or the Greek one? Nobody knows, at least officially. In reality, of course, everybody understands that Frau Merkel is running the show. Quickfix solutions, which is what the Eurobureaucrats are offering, only buy time, but they are offering no solution to what is clearly a systemic problem: the completely artificial nature of a 28 member EU.

As for the the obvious solution, to give up on the crazy dream of a 28 member EU, it is so absolutely politically unacceptable that it won’t even be discussed although everyone fears it.

The EU is on the verge of a social and cultural collapse

The undeniable reality is simple as it is stark:

  • The EU cannot absorb so many refugees
  • The EU does not have the means to stop them

A massive influx of refugees presents a very complex security problem which EU countries are not equipped to deal with. All EU countries have three basic instruments they can use to protect themselves from unrest, disorders, crime or invasions: the special/security services, the police forces and the military. The problem is that neither of these are capable of dealing with a refugee crises.

The special/security services are hopelessly outnumbered when dealing with a refugee crisis. Besides, their normal target (career criminal, spies, terrorists) are few and far in between in a typical wave of refugees. Refugees are mostly families, often extended ones, and while they sometimes include criminal gangs, this is far from always the case. The problem is that if, say, 10% of Kosovars are drug dealers, that gives a bad name to all the refugees from Kosovo and the refugees themselves ended up being treated like criminals. Finally, special/security services rely very heavily on informants and foreign gangs are hard to infiltrate. They often also speak difficult languages which only few local language specialists master. As a result, most of the time the EU security services are clueless as to how to deal with the security problem presented to them, if only because they lack the personnel and means to keep track of so many people.

In contrast, cops have an advantage of sorts: they are literally everywhere and they typically have a good sense of the “beat on the street”. However, their powers are severely limited and they need to get a court order to do most of their work. Cops also mostly deal with local criminals, whereas most refugees are neither local, nor criminals. The sad reality is that most of what cops do in a refugee crisis is provide riot police – hardly a solution to anything.

As for the armed forces, the very best they can do is to try to help close a border. In some cases, they can assist the police forces in case of civil disturbances, but that’s about it.

Thus the various states of the EU neither have the means to lock their borders, deport most refugees, nor control them. Sure, there will always be politicians who will make promises about how they are going to send all these refugees back home, but that is a crude and blatant lie. The vast majority of these refugees are fleeing war, famine and abject poverty and there is no way anybody is going to send them back home.

Keeping them, however, is also impossible, at least in a cultural sense. For all the doubleplusgoodthinking propaganda about integrating all races, creeds and cultures the reality is that there is absolutely nothing the EU has to offer to these refugees to make them want to integrate it. For all its sins and problems, at least the US is offering an “American dream” which, false as it might be, still inspires people worldwide, especially the unsophisticated and poorly educated. Not only that, but American society has little culture to begin with. Ask yourself, what is “American culture?” If anything, it is really a “melting pot” rather than a “tossed salad” – meaning that whatever enters the melting pot loses its original identity while the overall mixture of the pot fails to produce a true indigenous culture, at least not in a European sense of the word.

Europe is or, should I say, used to be radically different from the USA. There used to be real, deep, cultural differences between the various regions and provinces of each European country. A Basque is most definitely not an Catalan, a Marseillais is not a Breton, etc. As for the differences between an German and a Greek – they are simply huge. The result from the current refugee crisis is that all European cultures are now directly threatened in their identity and their life style. This is often blamed on Islam, but the reality is that African Christians don’t integrate any better. Neither do the Christian Gypsies, by the way. As a result, clashes happen literally everywhere – in shops, streets, schools, etc. There is not a single country in Europe where these clashes are not threatening the social order. These daily clashes result in crime, repression, violence and the ghettoization of both the immigrants and of the locals, who leave their traditional suburbs and move to less immigrant-saturated areas.

[Aside: to my American readers who might think “so what? we have ghettos in the US too” I will say that what the French call “zones de non-droit” (non-law zones) are far worse than anything you could see in the USA. And keep in mind that no country in the EU has the kind of huge, militarized, police forces which every major US city now has. Neither is there the equivalent of the US National Guard. At best, there are anti-riot forces like the French CRS, but they can only do so much.]

The level of aggravation suffered by many, if not most, Europeans directly resulting from this crisis in immigration is hard to describe to somebody who has not seen it. And since voicing such frustrations was considered “racist” or “xenophobic” by the powers that be (at least until recently – this is progressively changing now), this deep resentment is mostly kept hidden, but it is perceptible nonetheless. And the immigrants most definitely feel it. Every day. And, again, this is why the notion of a US-style “melting pot” in Europe ain’t happening: the only thing Europe has to offer to all these hundreds of thousands of refugees is a silent hostility fed by fear, outrage, disgust and helplessness. Even those locals who used to be refugees themselves in the past (immigrants from North Africa, for example) are now disgusted and very hostile to the new wave of refugees coming in. And, of course, not a single refugee coming to Europe believes in any “European dream”.

Last but not least, these refugees are a huge burden on the local economies and the social services which were never designed to cope with such an influx of needy “clients”.

For the foreseeable future the prognosis is clear: more of the same, only worse, possibly much worse.

The EU is just a colony of the United States unable to defend her own interests

The EU is ruled by a class of people who have completely sold themselves to the United States. The best examples of this sorry state of affairs is the Libyan debacle which saw the US and France completely destroy the most developed country in Africa only to now have hundreds of thousands of refugees cross the Mediterranean and seek refuge from war in the EU. This outcome could have been very easy to predict, and yet the European countries did nothing to prevent it. In fact, all these Obama Wars (Libya, Syria, Afghanistan, Iraq, Yemen, Somalia, Pakistan) have resulted in huge movements of refugees. Add to this the chaos in Egypt, Mali and the poverty all over Africa and you have a mass-exodus which no amount of wall-building, ditch-digging or refugee tear gassing will stop. And if that was not enough, the EU committed what can only be called political and economic suicide by allowing the Ukraine to explode into a major civil war involving 45 million people, a completely destroyed economy and a bona fide Nazi regime in power. That outcome was also easy to predict. But all the Euro-bureaucrats did is to impose self-defeating economic sanctions on Russia which ended up providing exactly the kind of conditions needed for the Russian economy to finally diversify and begin producing locally instead of importing everything from abroad.

It might be worth recalling here that after WWII Europe was basically occupied territory. The Soviets had the central-eastern part while the US/UK had the western part. We all have been conditioned to assume that the people living under the “oppression” of what the US propaganda called the “Warsaw Pact” (in reality called the “Warsaw Treaty Organization”) were less free than those who lived under the “protection” of the North Atlantic Treaty Organization. Nevermind that the term “North Atlantic” was coined deliberately to tie western Europe to the USA, the central issue here is that while in many ways the folks in the West were, indeed, granted many more freedoms than those in the East, the US/UK occupied part of Europe never recovered true sovereignty either. And just as the Soviets carefully nurtured a local comprador elite in each East European country, so did the USA in the West. The big difference only appeared in the late 1980s/early 1990s when the entire Soviet-run system came crashing down while the US-run system came out reinforced as a result of the Soviet collapse. If anything, since 1991 the US iron grip over the EU became even stronger than before.

The sad reality is simple: the EU is a US colony, run by US puppets who are simply unable to stand up for basic and obvious European interests.

The EU is in a deep political crisis

Up until the late 1980s, there used to be some more or less “real” opposition “Left” parties in Europe. In fact, Italy and France the Communists almost came to power. But as soon as the Soviet system collapsed, all the European opposition parties either vanished or were rapidly co-opted by the system. And, just as in the US, former Trotskysts became Neocons almost overnight. As a result, Europe lost the little opposition it had to the Anglo-Zionist Empire and became a “politically pacified” land. What the French call “la pensée unique” or the “single thought” has now triumphed, at least if one judges by the corporate media. Politics has turned into a make believe show where various actors pretend to deal with real issues when in reality all they talk about are invented, artificially created “problems” which they then “solve” (homosexual “marriage” being the perfect example). The only form of meaningful politics left in the EU is separatism (Scottish, Basque, Catalan, etc.) but so far, it has failed to produce any alternative.

In this brave new world of pretend politics nobody is in charge of real problems which are never tackled directly, but only shoved under the carpet until the next election and that inevitably only worsens everything. As for the EU’s Anglo-Zionist overlords, they don’t care what happens unless their own interests are directly affected.

You could say that the Titanic is sinking and the orchestra keeps playing, and you would be close to the truth. Everybody hates the Captain and crew, but nobody know whom to replace them with.

mardi, 29 septembre 2015

Quand la réalité vient sèchement démentir le monde virtuel que s’était construit les élites occidentales...

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Quand la réalité vient sèchement démentir le monde virtuel que s’était construit les élites occidentales...

Entretien avec le Prof. David Engels

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par David Engels à Atlantico et consacré à la réaction des élites européenne à la crise multiforme qui touche leur continent. Professeur d'histoire à l'Université libre de Bruxelles, David Engels a récemment publié un essai fort intéressant intitulé Le déclin - La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine (Toucan, 2013).

Atlantico : En quoi des évènements majeurs comme ceux de Charlie Hebdo au mois de janvier, mais aussi la crise des migrants que l'Union européenne gère péniblement, ont-ils pu constituer un choc pour la vision qu'avaient les élites occidentales du monde ? Dans quelle mesure ces dernières se voient-elles bousculées ?

David Engels : En analysant les diverses expressions d’opinion dans les grands médias, je ne suis pas certain de la mesure dans laquelle on peut vraiment parler d’un bousculement des opinions établies au sein des élites occidentales. Certes, les nombreux drames humanitaires et sécuritaires des derniers mois ont été vécus comme extrêmement affligeants, à la fois par le grand public et par les milieux politiques et intellectuels, mais ce qui l’est encore plus, c’est l’absence totale de véritable remise en question d’une certaine vision du monde qui est à l’origine de ces drames.

Comprenons-nous bien : quand je parle ici de « responsabilité », ce n’est pas dans un sens moralisateur, mais au contraire, dans un sens pragmatique. Car il faut bien séparer deux aspects : d’un côté, le drame migratoire, la crise économique et les dangers du fondamentalisme musulman nous mettent devant des contraintes morales et nécessités pragmatiques que nous ne pouvons nier sans inhumanité ; d’un autre côté, il faudrait enfin cesser d’ignorer que ces crises sont en large part dues au dysfonctionnement politique, économique et identitaire profond de notre propre civilisation.

Il faudrait enfin accepter les nouveaux paradigmes sociaux qui s’imposent et prendre les mesures, à l’intérieur comme à l’extérieur, pour arrêter la casse, au lieu de surenchérir sur nos propres erreurs. Car c’est exactement ce que nous faisons pour le moment. Le refus de mener une politique extérieure européenne digne de ce nom a-t-il laissé le champ libre aux interventions des États-Unis et provoqué un exode ethnique sans pareil ? Retirons-nous encore plus de notre responsabilité politique et cantonnons-nous à faire le ménage des autres ! La libéralisation de l’économie nous a-t-elle poussés dans une récession sans pareil ? Pratiquons encore plus de privatisations et d’austérité ! Le remplacement des valeurs identitaires millénaires de notre civilisation par un universalisme matérialiste et individualiste a-t-il créé partout dans le monde la haine de notre égoïsme arrogant ? Prêchons encore plus les vertus d’un prétendu multiculturalisme et de la société de consommation !

Dès lors, le véritable enjeu n’est pas la question de savoir s’il faut accueillir ou non les réfugiés syriens, iraquiens ou afghans – la réponse découle obligatoirement des responsabilités de la condition humaine –, mais plutôt la nécessité d’œuvrer courageusement et efficacement pour que les réfugiés puissent rapidement retourner chez eux et trouver un pays stabilisé, au lieu de rester en Europe et d’être exploités soit par une économie en recherche d’une main d’œuvre bon marché, soit par des groupuscules islamistes fondamentalistes. Le véritable enjeu, ce n’est pas l’assainissement des finances grecques, mais plutôt la réforme d’un système économique global permettant à des agences de notation privées de rendre caduques toutes les tentatives désespérées de diminuer les dettes souveraines des États avec l’argent des contribuables européens. Le véritable enjeu, ce n’est pas la question de savoir s’il faut renvoyer chez eux les nombreux étrangers nationalisés depuis des décennies, mais plutôt, comment les intégrer durablement dans notre société et maintenir le sens de la loyauté et solidarité envers notre civilisation européenne.

D'ailleurs, comment décririez-vous cette vision "virtuelle" du monde d'après ces élites ? En quoi consist(ai)ent ces représentations mentales ?

David Engels : La vision du monde développée par la majorité de nos élites actuelles est caractérisée, consciemment ou inconsciemment, par une profonde hypocrisie me faisant souvent penser à la duplicité du langage idéologique pressentie par Orwell, car derrière une série de mots et de figures de pensée tous aussi vaticanisants les uns que les autres, se cache une réalité diamétralement opposée. Jamais, l’on n’a autant parlé de multiculturalisme, d’ouverture et de « métissage », et pourtant, la réalité est de plus en plus caractérisée par l’hostilité entre les cultures et ethnies. Jamais, l’on n’a autant prêché l’excellence, l’évaluation et la créativité, et pourtant, la qualité de notre système scolaire et universitaire est en chute libre à cause du nivellement par le bas généralisé. Jamais, l’on n’a autant fait pour l’égalité des chances, et pourtant, notre société est de plus en plus marquée par une polarisation dangereuse entre riches et pauvres. Jamais, l’on n’a autant appelé à la protection des minorités, aux droits de l’homme et à la tolérance, et pourtant, le marché du travail est d’une dureté inouïe et les droits des travailleurs de plus en plus muselés. Jamais, l’on ne s’est autant vanté de l’excellence de nos démocraties, et pourtant, la démocratie représentative, sclérosée par la technocratie et le copinage à l’intérieur, et dépossédée de son influence par les institutions internationales et les « nécessités » de la globalisation, a abdiqué depuis bien longtemps. Force est de constater que non seulement nos élites, mais aussi les discours médiatiques dominés par l’auto-censure du « politiquement correct » sont caractérisés par un genre de schizophrénie de plus en plus évidente et non sans rappeler les dernières années de vie de l’Union soviétique avec son écart frappant entre la réalité matérielle désastreuse d’en bas et l’optimisme idéologique imposé d’en haut…

david engels,actualité,europe,affaires européennes,politique internationale,entretien,déclin,déclin européenCertains intellectuels avancent l'idée que cette déconnexion découle de la fin de la guerre froide, qui les aurait contraint à penser le monde de manière pragmatique. Comment expliquer que ces élites en soient arrivées-là ?

David Engels : Oui, la fin de la Guerre Froide me semble aussi être un élément crucial dans cette équation, car la défaite de l’idéologie communiste et le triomphe du capitalisme ont fait disparaître toute nécessité de respecter l’adéquation entre discours politique et réalité matérielle afin de ne pas donner l’avantage à l’ennemi idéologique, et ont instauré, de fait, une situation de parti unique dans la plupart des nations occidentales. Certes, nous maintenons, sur papier, un système constitutionnel marqué par la coexistence de nombreux partis politiques, mais la gauche, le centre et la droite sont devenus tellement proches les uns des autres que l’on doit les considérer désormais moins comme groupements idéologiques véritablement opposés que comme les sections internes d’un seul parti.

De plus, n’oublions pas non plus l’ambiance générale de défaitisme et d’immobilisme auto-satisfait qui s’est installée dans la plupart des nations européennes depuis déjà fort longtemps : la valorisation de l’assistanat social, l’américanisation de notre culture, le louange de l’individualisme, la perte des valeurs et repères traditionnels, la déconstruction de la famille, la déchristianisation, l’installation d’une pensée orientée uniquement vers le gain rapide et la rentabilité à court terme – tout cela a propulsé l’Europe dans un genre d’attitude volontairement post-historique où l’on vivote au jour le jour tout en laissant la solution des problèmes occasionnés aujourd’hui à de futures générations, selon cette maxime inoubliable d’Henri Queuille qui pourrait servir de devise à la plupart de nos États : « Il n'est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout. »

A quel point est-ce que ce décalage a pu s'observer ? Quels en sont, selon vous, les exemples les plus marquants ?

David Engels : Le potentiel d’un décalage formidable entre l’idéal et la réalité des démocraties libérales modernes s’est déjà manifesté dans l’entre-deux-guerres, période d’ailleurs non sans quelques ressemblances évidentes avec la nôtre. Mais la Guerre Froide, avec l’immobilisme de la politique étrangère qu’elle a imposée aux États et avec les avantages sociaux qu’elle a apportés aux travailleurs dans les sociétés capitalistes, a, pendant quelques décennies, endigué cette évolution. Néanmoins, au plus tard depuis le 11 septembre, il est devenu évident que l’Occident fait fausse route et va de nouveau droit dans le mur. Ainsi, en mettant délibérément de côté l’importance fondamentale des identités culturelles au profit d’une idéologie prétendument universaliste, mais ne correspondant en fait qu’à l’idéologie ultra-libérale, technocratique et matérialiste développée dans certains milieux occidentaux, l’Ouest a provoqué l’essor du fondamentalisme musulman et ainsi le plus grave danger à sa sécurité. De manière similaire, en contrant le déclin démographique généré par la baisse des salaires et l’individualisme érigé au titre de doctrine officielle par l’importation cynique d’une main d’œuvre étrangère bon marché sans lui donner les repères nécessaires à une intégration efficace, nos élites ont durablement déstabilisé la cohésion sociale du continent. De plus, en concevant l’Union européenne non comme un outil de protection de l’espace européen contre les dangers de la délocalisation et de la dépendance de biens étrangers, mais plutôt comme moyen d’arrimer fermement le continent aux exigences de ces « marchés » aussi anonymes que volatiles et rapaces, nos hommes politiques ont créé eux-mêmes toutes les conditions nécessaires à la ruine des États européens structurellement faibles comme la Grèce ainsi qu’à la prise d’influence de quelques grands exportateurs comme l’Allemagne. Finalement, en appuyant les interventions américaines en Afghanistan et en Iraq, puis en projetant, sur le « printemps » arabe, une réalité politique occidentale, l’Europe a été complice de la déstabilisation du Proche Orient et donc de l’exode de ces centaines de milliers de réfugiés dont le continent commence à être submergé. Et je pourrai continuer encore longtemps cette liste illustrant les égarements coupables de nos élites politiques et intellectuelles…

David Engels (Atlantico, 20 septembre 2015)

vendredi, 18 septembre 2015

Limonov : L’autodestruction de l’EUROPE est irréversible

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Limonov : L’autodestruction de l’EUROPE est irréversible

Le processus d’auto-destruction de l’Occident est en route

L’Écrivain et homme politique Edouard Limonov explique en quoi la migration actuelle vers l’Europe et ses conséquences ressemblent au 11 septembre.

*

Après le 11 Septembre 2001, le monde a changé pour le pire.

Nous avons clairement constaté son changement dans les aéroports. Le contrôle des passagers, ressemblant comme deux gouttes aux fouilles pénitentiaires, est devenu routinier. Vous en avez sûrement tous fait l’expérience et je ne vais pas vous expliquer ce que vous savez déjà.

Le monde est devenu globalement moins démocratique. Depuis la tragédie du 11 septembre, La police est bien plus présente et les pratiques totalitaires augmentent. Partout : aux États-Unis, et dans la vieille, mais inconsciente Europe.

Les Etats-Unis, afin de punir quelqu’un pour le crime du 11 septembre, ont envahi l’Afghanistan, qui vivait tranquillement dans sa version plutôt pacifique du Moyen-Age, sous prétexte que l’Afghanistan abritait Ben Laden, et que ce trublion saoudien avait organisé les attaques terroristes de New York. Personnellement, je pense que Ben Laden, le suffisant leader d’Al-Qaida, s’est simplement contenté de s’attribuer le mérite du plus grand acte terroriste de l’histoire.

Nous avons tous vécu ces 14 dernières années dans une ambiance de libertés décroissantes avec des aspects de non-liberté très semblables aux pratiques décrites dans le livre de George Orwell « 1984 » de plus en plus enracinés dans nos vies. Pas encore le fascisme, mais un type particulier de totalitarisme – généré par la peur, bien sûr – mais cela ne rend pas la chose plus facile.

Pour compenser la limitation des libertés politiques des citoyens et la mise en place de pratiques carcérales, l’Europe et les États-Unis se sont mis, de manière suspecte, à insister sur les droits secondaires de l’individu.

Je veux dire que l’engouement général de nos gouvernements européens et étasuniens pour les amours de même sexe, les mariages de même sexe, de leur emballement dégoulinant d’humanité pour les droits des personnes handicapées et l’adoption des enfants malades et étrangers, etc. – la liste est longue – va de pair avec le durcissement de la vie politique dans l’Ouest et l’augmentation des pouvoirs de police.

C’est comme cela que ça s’est passé jusqu’à ces dernières années. 2013, 2014 et 2015 nous ont apporté de nouvelles surprises. Et il y en aura d’autres. L’Europe est confrontée à un choix : soit devenir activement nationaliste avec des aspects nazis et fascistes, soit changer du tout au tout. Le problème de l’invasion de migrants vers l’Europe est le pire défi de l’Europe de toute son histoire.

Quelle est la situation?

En raison de la politique de prédation des Etats-Unis et de l’Europe, le système étatique de plusieurs pays importants s’est désagrégé. L’Afghanistan, l’Irak, la Libye – et pour finir la Syrie – ont été attaqués par l’Occident. Les guerres soi-disant pour les «droits humains», les conflits armés menés par l’Occident, étaient et restent des agressions, seulement recouverts de l’habillage moderne des droits humains pour dissimuler leur essence cannibale. L’Afrique est déstabilisée, directement ou indirectement, les affrontements entre les «bons» et les «mauvais» qui font rage dans plusieurs pays africains – le Mali, en est l’exemple le plus flagrant – ont aussi détruit leurs systèmes étatiques.

L’Ukraine a détruit son Etat apparemment toute seule, mais n’y a-t-elle pas été encouragée par les Américains, les Polonais, les Néerlandais, les Allemands, les Finlandais, les Français, les Baltes, qui sont venus parler aux Ukrainiens sur  le Maïdan? Et donc il faut ajouter l’Ukraine aux nombreux états détruits. Les Européens et les Yankees ont monté systématiquement le Maidan contre la Russie. C’est intéressant de constater que  bien que la Russie ne soit plus un pays communiste, ni soviétique, ils continuent de nous haïr avec la même violence. Il est donc clair maintenant, du moins je l’espère, que l’anti-communisme et l’anti-soviétisme ne servaient qu’à camoufler leur russophobie.

Et maintenant les peuples et les tribus fuient leurs pays dévastés.

Pour aller où?

Les côtes américaines sont loin, les bateaux fragiles ne peuvent pas traverser l’océan.

Et l’île italienne de Lampedusa n’est qu’à quelques encablures de la côte ravagée de la Libye. Et la Grèce est proche.

ISIS a beau être riche, terrifiant et rusé, il n’a pas les moyens d’organiser l’exode d’un nombre incalculable de réfugiés. Je ne crois pas un seul instant que  ces démons de l’enfer aient envoyé des centaines de milliers de réfugiés vers l’Europe. Ce n’est pas ISIS.

La plupart de ceux qui déferlent sur l’Europe sont des hommes jeunes parce que les hommes ont plus de force que les femmes et les enfants, ils peuvent surmonter les difficultés et les souffrances d’un voyage par-delà trois mers vers le cœur de la riche Europe – la riche Allemagne.

Qui fuit la guerre, qui fuit la ruine et la pauvreté, qui fuit les conséquences de la guerre ? Il est difficile de faire le tri. Et même le plus grand professeur à la Sorbonne n’en est pas capable. Car les trois sont vrais.

C’est vous, Européens et Américains, qui avez donné un coup de pied dans la fourmilière, alors de quoi vous plaignez-vous ? Tout cela est votre faute! Pour que les migrants n’affluent pas chez vous, il faudrait rendre leurs conditions d’accueil insupportables. Mais vous ne le ferez pas. Pas parce que vous êtes bons, vous n’êtes pas bons, mais parce qu’il est important pour vous de donner une bonne image, une image humanitaire, après vous être lavés les mains dans le sang des citoyens des Etats qui vous avez mis en pièces.

Comme le 11 septembre 2001, les migrants (les images de la gare à Budapest sont frappantes et fortes, parce que c’est le Moyen-Orient, l’Asie et l’Afrique qu’on voit sur les photos et les vidéos, pas l’Europe) vont tellement changer le monde qu’on ne le reconnaîtra plus. Ils le changent déjà.

De deux choses l’une, soit en fin de compte les gens auront, en Europe, une autre religion, des yeux noirs et la peau sombre. Cela n’a rien à voir avec le racisme, (au cas où on serait tenté de m’en accuser), mais les citoyens de l’Allemagne ressembleront aux citoyens du Moyen-Orient. Soit on aura des Etats fascistes et racistes, retranchés derrière des barbelés, des murs et des mitrailleuses. Il n’y a pas de troisième solution.

Je viens d’apprendre qu’en Russie il y a 2,5 millions de réfugiés venus d’Ukraine (ou plutôt, 2 503 680 personnes), mais on ne peut pas les  distinguer des Russes. Donc, l’assimilation ne nous menace pas. Nous aurons les mêmes yeux, la même peau, la même religion. Les Ukrainiens n’auront pas de problème pour s’intégrer. Nous sommes dans une meilleure situation que la malheureuse Europe, vouée à perdre la forme qui a été la sienne pendant un demi-millénaire.

Cela me fait de la peine. Je préfère garder la vieille Europe. Mais puisqu’il semble qu’on n’ait pas le choix et que de toute façon l’Europe est hostile à la Russie, eh bien qu’elle disparaisse !

Le processus d’auto-destruction de l’Occident est déjà irréversible. Comme disait Gorbatchev : « Le processus est en route ».

Nous avons assisté à l’auto-destruction de l’URSS. Maintenant, c’est le tour de l’Europe. Chacun à sa manière.

 Edouard Limonov | 12.09.2015

*Edouard Limonov, est un auteur et un homme politique. Il est le leader du parti « L’Autre Russie ».

Article original: http://fortruss.blogspot.fr/2015/09/eduard-limonov-europes-self-destruction.html

Traduit du russe par Kristina Rus et de l’anglais par Dominique Muselet

Source: http://arretsurinfo.ch/limonov-lautodestruction-de-leurope-est-irreversible/

dimanche, 06 septembre 2015

L’Europe qui bouillonne et tourbillonne

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L’Europe qui bouillonne et tourbillonne

Ex: http://www.dedefensa.org

L’Europe a connu un été tumultueux et nombre de pays européens,– ceux qu’on appelle “les États-membres”, – partagent cette agitation. Le plus spectaculaire dans ce paysage est sans nul doute la Grande Crise de la Migration (dite GCM), qui est liée d’une certaine façon, accidentelle et conjoncturelle mais aussi symboliquement après tout, à la crise grecque. Si l’on veut être précis, on observera notamment que la Grèce est l’un des points principaux de passage de cet épisode migratoire essentiellement venue, pour ce cas, de la tragédie syrienne qui a atteint le paroxysme des dévastations de Daesh ; que le gouvernement grec, la situation politique grecque, bref la crise grecque sont dans l’état qu’on sait, et cela ajoutant une dynamique d’impuissance et de dégradation face à la crise migratoire qui font effectivement se rencontrer deux crises européennes majeures à leur paroxysme, et renforçant ce paroxysme. Nous ne donnons pas au terrorisme une place aussi importante qu’aux deux crises citées ici, parce qu’il est un “produit” complémentaire et sans aucune unité de diverses autres crises et manipulations diverses et contradictoires, et il peut donc être manipulé dans tous les sens par tous les acteurs de la crise européenne. Mais il est néanmoins présent parce qu’avec la déstabilisation ultime que représente Daesh, il constitue une des causes opérationnelles directes des mouvements migratoires actuels.

(D’une façon aussi symbolique qu’opérationnellement logique, les épisodes de migration se succèdent très rapidement en fixant les catastrophes qui les suscitent en un enchaînement opérationnel immédiat de cause à effet [des “cause-à-effet” il y en a d’autres]. L’on retrouve la chronologie des catastrophes de l’interventionnisme-humanitaires européen : au printemps, une poussée migratoire venue de la Libye, première intervention-humanitariste européenne, ; cet été deuxième poussée venue de Syrie, deuxième intervention-humanitariste européenne. La logique de l’inversion caractéristique de l’UE, – l’humanitarisme accouchant de plus en plus en vite sa catastrophe humanitaire avec son épisode migratoire, – est pleinement rencontrée.)

D’une façon assez remarquable, les deux crises, par les non-dits qui criblent le discours politique général en Europe (y compris de la part de ceux qui se disent antiSystème tout en voulant demeurer au sein de la zone euro/UE), transforment la réflexion, la polémique, le débat, etc., en un “tourbillon crisique” qui paraît incompréhensible selon une “lecture politique” rationnelle courante mais qui constitue en fait la marque incontestable de la Grande Crise d’effondrement du Système telle qu’elle se manifeste en Europe. Dans les deux cas, effectivement, le facteur opérationnel central est écarté le plus souvent possible des débats pour pouvoir se conformer à la pensée-Système ; d’où ces invectives pseudo-économiques et institutionnelles avec les questions de souveraineté sur la crise grecque, les responsabilités dans la crise, etc., alors que la question opérationnelle centrale du retrait de la zone euro/de l’UE est le plus souvent écartée comme la peste, ou comme quasiment impossible à considérer, comme trop lourde dans le sens d’être sacrilège à évoquer et sacrilège dans son opérationnalité à cause des “alliances” qu’elle suppose ; d’où ces invectives sécuritaires, pseudo-ethniques ou éventuellement communautaristes sur la crise GCM, alors que la question opérationnelle centrale de l’interventionnisme-humanitariste de l’Europe (Libye, Syrie, etc.) dans ses fondements idéologiques de politique générale et avec ses conséquences de déplacement migratoire forcée des populations “est écartée comme la peste, ou comme quasiment impossible à considérer, comme trop lourde dans le sens d’être sacrilège à évoquer”.

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Mais cet enfermement policier volontaire de la pensée, cette impasse conséquent du jugement, n'affectent que ceux qui acceptent de se soumettre et ils conduisent les esprits moins bornés, par un retournement spectaculaire, à des problèmes de fond qui font tout de même de ces crises traitées en écartant l’essentiel immédiat, des occasions d’aborder les questions essentielles encore plus larges qui activent la crise du Système. On verra ci-dessous quelques interventions, très diverses effectivement et proposées aussi bien pour leur contenu de communication que pour leur valeur symbolique, qui vont nous aider à recomposer la mosaïque désordonnée en cette image très significative de “tourbillon crisique” ... Car finalement, si le “tourbillon crisique”, à première vue, “paraît incompréhensible selon une ‘lecture politique’ rationnelle courante”, il y a quelque chose d’ordonné, de symétrique, de régulier sinon d’implacable et donc d’implacablement rationnel dans un tourbillon.

• Il est intéressant d’apprécier grosso modo, à l’occasion d’une interview de son leader Pablo Iglesias, ce que le mouvement Podemos, pendant espagnol du mouvement grec Syriza, pense de la situation européenne à la lumière de l’aventure de Syriza. Le site LeSakerFrancophone nous donne une traduction française d’un article de David Marty, sur Zet.net, site US classique de la gauche radicale et dissidente. Le titre annonce déjà la couleur, qui s’apparente à un nouveau et triste “isme” du paysage européen, le “tsiprisme” (d’après le nom de Tsipras autant que d’après sa position de capitulation devant l’Orque, en juillet) : «Podemos n’est pas prêt à briser le carcan européen» (le 24 août 2015)

«Dans une interview récente suivant l’accord entre la Troïka et la Grèce, le dirigeant de Podemos a dit qu’il ne ferait pas beaucoup plus que ses partenaires grecs à Athènes: “La seule chose que nous pouvons faire est de développer plus de puissance administrative” de manière à ce que l’Europe accueille avec bienveillance des gouvernements qui défendent “les droits sociaux, la redistribution de la richesse et du bien-être”, une déclaration qui livre plus de questions que de réponses. Qu’est-ce que c’est que la puissance administrative, exactement? Comment cela fonctionnerait-il au sein des institutions de l’UE? Des traités européens?

»Plus importante peut-être, la déclaration qui a suivi : “Sinon, peut-être que la personne qui pourrait quelque chose sur ce plan est une dame qui vient du fascisme et de l’extrême-droite, Marine Le Pen.” Il a dit ensuite que si Le Pen arrivait au pouvoir en France, “un pays doté de l’arme nucléaire”, elle pourrait conclure une alliance avec une autre superpuissance nucléaire, la Russie, «mais plus avec l’UE ni avec l’Otan». Il ajoute : “Nous pourrions très bien être à la veille de la Troisième Guerre mondiale”.

»Donc, du point de vue de Pablo Iglesias, sortir de la zone euro, et de l’UE pour cette raison, équivaut à défendre des positions fascistes et à être un fauteur de guerre ou, au mieux, un imbécile. Cette déclaration mérite une attention particulière, spécialement lorsqu’on entend comment Podemos et beaucoup d’autres la considèrent comme la réalisation du Mouvement des Indignés du 15 mai 2011. En effet, si Podemos et le mouvement 15M partagent un grand nombre de vues et des politiques communes à l’égard de l’État providence, la santé, l’instruction, les droits économiques et sociaux, etc., les divergences sur les positions concernant l’UE, l’euro et l’Otan, qui ont pu sembler des détails mineurs et négociables sur le moment, apparaissent maintenant comme des points fondamentaux. L’organisation citoyenne Democracia Real Ya (DRY) — bien qu’elle ne soit pas la seule au sein du mouvement 15M – illustre le mieux cette différence...»

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Cette position de Podemos est intéressante effectivement selon la perspective qu’observe Marty, lorsqu’il parle des divergences au sein de la gauche ou de la dissidence espagnole (faut-il la qualifier plus prudemment d’“hors-Système” que d’antiSystème, avec évolution possible mais on ne sait dans quel sens ?) : “les divergences sur les positions concernant l’UE, l’euro et l’Otan, qui ont pu sembler des détails mineurs et négociables sur le moment, apparaissent maintenant comme des points fondamentaux”. Cette remarque nous fait comprendre combien la crise européenne évolue très vite des questions économico-spéciales et financières, vers les questions fondamentales de stratégie et de politique de sécurité.

L’intervention d’Iglésias a le mérite de la clarté et marque combien la “gauche hors-Système” en Europe est en train de se diviser sur la question de la sortie ou pas de l’euro (de l’UE), c’est-à-dire si l’on veut entre “trispristes” et “varoufakistes”. C’est dire combien, à cause de cette division, s’amoindrit l’espoir que cette force, qui n’est puissante que lorsqu’elle est dynamique et tendue par tous les moyens possibles vers un but antiSystème clairement affirmé et compris, puisse jouer un rôle majeur offensif contre le Système. Ce constat se renforce notablement sinon décisivement à la lumière des réactions hautement et vertueusement idéologiques de la plupart des représentants de cette tendance, en France, à l’idée d’un rassemblement “frontiste” (jusqu’au FN éventuellement, qui est l’“option nucléaire”) évoquée notamment par Sapir et Chevènement ; cette tendance qui se veut antiSystème ne conçoit de l’être, antiSystème, qu’en restant “idéologiquement pure” (comme on dit “chimiquement pure”), ce qui est une contradiction insoluble puisque l’arme principale du Système contre les forces antiSystème est de les diviser irrémédiablement en les faisant se référer à ces mêmes idéologies qui n’ont pu se développer qu’à l’intérieur du Système, et donc que le Système manipule comme il le veut à son avantage. Cette orientation marquant la possibilité de l’effacement jusqu’au risque de la disparition de cette tendance de gauche à prétention antiSystème, la situation de l’affrontement crisique en Europe se polarise sur deux points :

1) l’évolution de la situation “civile” en Grèce dans les douze prochains mois, résumée par les sources qui se disent informées entre une quasi-guerre civile et une formule type “les colonels-postmodernes” activée par Gladio & Cie. (Cette idée persiste dans les rumeurs venues d’organisme de pression de ce qu'on nommerait un peu par dérision et un peu par logique d'imitation l’“État supranational profond” renvoyant aux organisations anti-souverainistes type-OTAN, UE, etc., alors que dans ces mêmes rumeurs on relève l’explication du comportement de Tsipras par des pressions et menaces physiques type-Gladio contre lui et ses proches...)

2) L’évolution du FN français jusqu’aux et lors des présidentielles de 2017, parce que le FN devient la seule force “hors-Système” en Europe capable d’aller jusqu’à une situation de pouvoir, dans une structure où le pouvoir a (encore) des moyens considérables d’agir sur la situation européenne. Ce cas est d’autant plus significatif que la France reste malgré tout la poutre-maîtresse de l’Europe, autant par sa stature et son rôle historiques que par le fait, que souligne dans son interview Iglésias mais d’une façon ambiguë qui laisse à penser, qu’elle est une “puissance nucléaire” totalement autonome, – c’est-à-dire la seule puissance nucléaire européenne. Par exemple, une situation à la grecque en France, pas nécessairement pour les mêmes raisons que la crise grecque mais selon les mêmes paramètres extrêmes de son évolution, et notamment avec menace de retrait français, ne serait pas une “crise française”, ou plus sûrement une “crise franco-européenne” mais une crise majeure et directement liée à la Grande Crise d’effondrement du Système directe, d’éclatement de l’Europe dans des conditions de pression inouïes. Dans ce cas d’une crise de la dimension continentale que constituerait l’élection de Le Pen dans les conditions générales qu’on a décrites, le statut de puissance nucléaire de la France pèserait d’un poids énorme, permettant à la fois le retrait de l’OTAN et une rupture à mesure au sein de cette organisation et en Europe même. On ne sait le jugement de fond (idéologique) que porte Iglésias sur les appréciations qu’il donne dans le passage sur ce point, mais il évoque à juste raison la possibilité d’une Guerre mondiale en raison d’une fracture centrale au sein du monde atlantiste qu’impliquerait l’hypothèse envisagée, avec comme facteur aggravant le rôle de la Russie (dont la France se rapprocherait, certes) confrontée à la crise ukrainienne qui deviendrait une crise européenne et une crise transatlantique.

• Dans un tel cadre hypothétique, quel rôle jour la crise GCM ? L’actuelle situation, – que certains désignent comme “des vagues déferlantes” qui impliquent l’idée d’un ouragan, – est l’objet de plusieurs interprétations. L’une des plus notables est celle qui vient de milieux conservateurs-atlantistes, c’est-à-dire de milieux parfaitement intégrés dans le Système et qui ne sont pas éloignés de ceux qu’on a identifiés comme venant de l’“État supranational profond” renvoyant aux organisations anti-souverainistes type-OTAN, UE, mais surtout à un état d’esprit type-Gladio. Dans ce cas, et au contraire du débat et de la perception générale de l’immigration dans le cadre du Système, la réaction est souvent très violente et absolument radicale bien qu’elle soit proche de milieux-Système. On donnera comme exemple celle du professeur et historien danois Bent Jensen, spécialiste de la Guerre froide, otanien et antirusse, avec une de ces filiations qui conduisent à des nébuleuses où l’on ne serait pas étonné de rencontrer Gladio et qui est résolument marquée d’anglosaxonisme. Voici ce qu’en dit Jensen (SputnikNews, le 26 août 2015), en évoquant la vision d’apocalypse allant de la barbarie assiégeant la civilisation à la civilisation acceptant de se suicider, au choix et c’est selon...

«According to Professor Jensen, the current great migration is a result of three key factors: a rapid population growth in conflict-ridden regions adjacent to Europe; the relative ease of transportation; and a lack of border controls and security in Europe. [...] “You could say that we’re responsible for overpopulation in the North Africa and in the Middle East as the colonial authorities caused great progress in healthcare,” Jensen concedes. “We're not talking about refugees and migration. The thing is, the Europeans offer no resistance to a foreign culture that seeks to colonize them, a culture that doesn't belong in Europe but seeks to reap the fruits of the hard-working Europeans' labors.”

»The professor believes that Europeans willingly resign themselves to this “suicide” due to an artificial guilt complex, naivety and a poor knowledge of history. [...] “We are witnessing a thing that never previously occurred in history,” warns Jensen. “The voluntary surrender of an entire civilization.”»

Il est assez facile de démonter le discours du professeur Jensen dénonçant l’apathie de l’Europe devant ces “cultures étrangères” qui la “colonisent”... Que dire de l’apathie de l’Europe devant la colonisation américaniste, infiniment plus dangereuse, pernicieuse, venimeuse que n’importe quelle autre culture, – puisque culture-Système, déstructurante, dissolvante, réductrice aux normes de la néantisation et l’entropisation, – la même culture-Système qui est accueillie à bras ouverts par le Danemark du professeur Jensen sans la moindre réserve du professeur Jensen et qui s’est ouverte un chemin à coup de bombes, de corruptions diverses et de centres de torture, tout cela comme autant de “crimes de guerre” pour le moins, en Irak, en Afghanistan, en Libye, en Syrie, etc... Il n’est pas utile de s’étendre sur ce thème tant l’évidence l’éclaire de tous ses feux. Ce qui est intéressant, c’est l’impudence du professeur-historien qui, en évoquant les causes des “déferlantes” actuelles et en s’en tenant à l’orthodoxie historique qu’il affectionne, oublie en première ligne les conflits déclenchés par le bloc BAO pour imposer sa propre “culture étrangère” (comme ça se trouve) à un certain nombre de pays, et obtenant en retour l’anarchie conflictuelle et le désordre totalitaire dont l’effet est évidemment de lever ces “vagues migratoires” vers l’Europe (“What else ?”, comme dit l’autre). En langage à la va-vite, cela s’appelle un renvoi d’ascenseur ou en “coup de fouet en retour” (la CIA parlant-chic emploie le terme de blowback).

L’intérêt pour le cas français, et particulièrement celui du FN, est que ces circonstances poussent nécessairement, comme on le mesure, la polémique de l’immigration vers la politique de l’intervention. Qui pratique l’interventionnisme-humanitariste dont l’effet direct est la succession des “déferlantes migratoires”, sinon la politique-Système du bloc BAO, représentée en France par le bloc-Système ex-“UMPS” (mais qu’on conservera pour l’occasion tant l’étiquette “Les Républicains” est d’une légitimité doublement ou triplement douteuse, et d’un maniement oratoire impossible) ? Les circonstances conduiront donc nécessairement le FN à transmuter son discours anti-immigration en discours anti-interventionniste, en écartant naturellement la politique interne, sociétale, antiraciste, etc., pour déboucher sur le cœur de la politique-Système pratiquée par le bloc BAO dans son ensemble, et cela, complétant la confrontation frontale avec le système européens, l’Orque et sa “Secte”. On ne décrit pas ici une tactique électorale mais une évolution voulue par les évènements : l’évolution conceptuelle et sémantique est inéluctable parce que les évènements ont la puissance qu’ils ont, qu’ils dictent par conséquent les stratégies de la communication. Ces évènements montrent aujourd’hui que les migrants ne sont responsables en rien de leur migration, que sans doute ils la haïssent puisqu’elle les prive de leur pays et de leur identité, que leur migration leur a été imposée par le Système dans ses actes furieux couverts du faux-nez de l’interventionnisme-humanitariste.

• Nous voulons dire par là que toutes ces crises (identité, souveraineté des États-Membres, etc., au travers des dispositions intérieures de l’UE) que, depuis des décennies, l’Europe parvient à désamorcer grâce aux artifices du terrorisme psychologique des narrative et aux artifices antidémocratiques, reviennent s’imposer sous la forme élargie de crises passées au stade supérieur des désordres extérieurs. Le problème “sociétal” de l’immigration et du communautarise devient un problème de déstructuration stratégique suscitée par l’agressivité du Système, débouchant sur le désordre totalitaire et l’entropisation de l’organisation politique gagnant ceux-là même qui ont déclenché tous ces évènements. Le problème n’est plus de savoir si “notre culture” est menacée, mais bien d’observer le processus qui agresse toutes les cultures et qui nous a déjà privé de la nôtre, sans nécessité des “vagues déferlantes”, par la simple action d’entreprises comme le traité de Lisbonne ou le TTIP.

• Par conséquent, les actuels remous européens tendent à transformer les causes, polémiques et querelles internes, qui sont en général contrôlées par le système de la communication fidèle au Système, en débats plus larges où des considérations de politique extérieure, de sécurité nationale voire des débats principiels, sont nécessairement considérés. Le cadre général qui s’impose puissamment dans ce cas devient alors celui de la Grande Crise d’effondrement du Système, celui que le Système déteste, – et comme on le comprend, certes. Dans ce cas toujours, et compte tenu des autres considérations envisagées, – notamment ceci que la France est à la fois le pays qui dispose d’une alternative à l’arrangement-Système, le pays qui connaît la plus grande tension parce qu'il est le plus en position d’inversion par rapport à ses capacités et à sa tradition, le pays qui dispose d’une puissance institutionnelle et stratégique ayant la capacité pleinement d’une rupture, – il apparaît très probable que la France doive revenir au premier plan de la crise européenne lors des prochaines présidentielles. Il faudra bien s’arranger de ce fait conjoncturel, avec une capacité opérationnelle majeure de devenir un facteur structurel majeur bouleversant pour la situation européenne, pour le bloc BAO en général, – bref, pour le Système soi-même. Nous n’éviterons pas ce grand rendez-vous des règlements de compte car il n’y a pas une seule mesure envisagée et envisageable par l’Europe er par le Système qui ait le dixième du millionième d’intensité et de puissance nécessaire pour dresser un contre-feu efficace face à l’incendie antiSystème qui se développe, qui gronde et qui emporte tout...

mercredi, 12 mars 2014

Une Europe sans repères, ou aux repères dangereux?

Une Europe sans repères, ou aux repères dangereux?
 
Entre humanisme et Realpolitik

Laurent Mercoire*
Ex: http://metamag.fr
 
eurocaricc.jpgVoilà, nous y sommes ! En cette année où est célébré le centenaire de la catastrophe de 1914, début d’une nouvelle guerre de trente ans qui s’est achevée avec la fin du règne du concert des nations, voici que résonnent à nouveau les tambours de bronze. Et quels tambours ! Encore une fois, un conflit fratricide menace entre des peuples européens. Ce conflit résulte pour une grande part d’une guerre idéologique entre une vision politique traditionnelle défendue par la Fédération de Russie, et des valeurs idéalistes, partagées et pratiquées par la seule Union européenne (les Etats-Unis d’Amérique les partagent, mais les pratiquent moins).

L'Europe : économie et humanisme

Face à l’Ukraine, les deux éléments clés du discours de l’Union européenne sont l’économie et l’humanisme. Or ces deux éléments ne sont pas opérants dans un monde où les affrontements politiques persistent. Non, le concept de la fin de l’Histoire que Francis Fukuyama développait en 1992, en raison d’un consensus mondial sur les valeurs démocratiques, n’est toujours pas à l’horizon. On constate aujourd’hui que si le discours de l’Union a encouragé les bonnes volontés des Ukrainiens, l’Union ne peut les soutenir autrement que par la parole (et quelques actions mineures) dès lors que la guerre menace. Oui, la guerre, car le recours aux forces armées, même s’il faut souhaiter qu’il s’exerce a minima, est bien l’exercice de la volonté politique. Notons au passage que cet Ultima Ratio Regum a été récemment vilipendé par un éditorialiste français, boutefeu accompli au nom de l’humanisme, mais dont les récentes interventions ont eu des conséquences désastreuses.

Une commission de l’assemblée nationale française a publié le 12 février 2014 un rapport dont certains éléments font preuve d’une grande lucidité. On ne peut que regretter que notre nation soit incapable de traduire dans l’action les conséquences d’analyses parfois excellentes. Sans doute faut-il y voir les défaillances d’une grande partie des élites, nourries d’un prêchi-prêcha à caractère humanitaire et angélique, vivants dans un milieu favorisé et protégé, et ayant perdu ainsi toute volonté de lutte autre que politicienne. Que faut-il retenir de ce riche rapport « sur la politique française et européenne vis-à-vis de la Russie »? 

Trois éléments au moins 

- D’abord une remarque de Marek Halter : « J’ai toujours pensé qu’il n’y aurait pas d’Europe, je parle de l’Europe en tant que puissance économique et politique, égale des États-Unis d’Amérique ou de la Chine, sans la Russie. Ce qui lie réellement les Européens entre eux, c’est la culture et certaines valeurs qui, malheureusement, n’ont pas toujours été respectées au cours de l’Histoire. Un jour, devant moi, Jean Monnet, l’un des Pères de l’Europe (…), a affirmé que si c’était à refaire, il commencerait par la culture. Il n’avait pas tort. En effet, Tolstoï, Dostoïevski, Tchekhov, Tchaïkovski, Prokofiev, Diaghilev, Malevitch et Kandinsky font autant partie de cette Europe que nous. Aurions-nous associé la Russie à l’Europe, les problèmes rencontrés avec l’Ukraine aujourd’hui n’existeraient pas ».

- Ensuite ce qui aurait pu être une stratégie européenne : « La stabilisation démocratique de la Russie n’est pas seulement souhaitable sur le plan des principes. C’est aussi l’intérêt des Européens. Elle devrait permettre de parvenir à un partenariat apaisé qui reposerait sur la valorisation des interdépendances et complémentarités entre l’Union européenne et la Russie et sur la conscience de leurs intérêts communs face à la montée de la Chine et à l’instabilité récurrente du Moyen-Orient ».

- Enfin, la conclusion de l’un de ses rapporteurs : « En décembre dernier, le président Barroso a refusé la suggestion russe d’un dialogue à trois, Europe, Russie et Ukraine. […]Au Conseil de l’Europe, ceux qui ont été en faveur du Partenariat oriental rajoutent aujourd’hui de l’huile sur le feu sur le dossier ukrainien. À Bruxelles, lorsque nous avons demandé pourquoi l’accord de partenariat avec la Russie n’était pas relancé, alors que l’accord précédent est expiré depuis plusieurs années, on nous a fait sentir que notre question était incongrue. Clairement, le dossier n’est pas à l’ordre du jour de l’Union européenne ».

Le fait que certains chefs de gouvernement aient choisi de ne pas assister à la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques à Sotchi était à la fois une erreur politique majeure sur le fond, et un mépris affiché envers le président Vladimir Poutine sur la forme. Comprendre la vision du monde d’un adversaire – partenaire est essentiel - ce qui ne signifie ni la partager, ni la cautionner. Or le président de la Russie lit le monde avec une grille de lecture traditionnelle à la « vieille Europe », celle des nations et des empires. Il est nationaliste ; la conception idéaliste sur laquelle repose certaines positions sociétales de l’Occident lui est non pas étrangère, mais totalement marginale face aux enjeux planétaires. Lui sait affirmer avec force que son rôle est de défendre les citoyens russes ou russophones. De plus, il constate que malgré, les pas qu’a fait la Russie vers l’Occident, celui-ci ne l’a pas accueillie en son sein, la perçoit comme une puissance rivale, et ne sait que l’utiliser à son seul profit (par exemple en Syrie), voire en en la trompant parfois (comme lors de l’intervention en Lybie). La confiance du président Poutine envers l’Occident – à supposer qu’il en ait existé une – est désormais définitivement détruite… Et il a beau jeu de se placer aujourd’hui tout à la fois sur le respect des normes des lois internationales (le président Victor Yanoukovitch a été illégalement destitué au lendemain d’un accord signé en présence de trois états européens et du représentant de la Russie), et sur celui du droit humanitaire en voulant protéger les citoyens russophones de Crimée et d’Ukraine, renvoyant ainsi l’Occident à ses propres contradictions.

Il est bon de rappeler que toute tentative d’union entre nations est soumise à des forces divergentes, et que cette union résulte rarement d’un processus pacifique. Lorsque des nations souhaitent appartenir à un espace souverain partagé, elles sont confrontées à un choix d’organisation. Une culture et une vision commune, partagées par leurs peuples constituants, permet la construction d’un système fédéral ou confédéral ; à l’opposé, l’organisation impériale permet de réunir des peuples aux origines différentes, mais dont les élites sont éduquées dans la même perspective. Il en a été ainsi à Rome, à Vienne, à Moscou  et à Londres….

L’Union européenne ne se vit pas comme empire

Ce sera là son malheur. Car rien ne lui interdisait de revenir à un modèle analogue ce qu’elle avait autrefois connu, et qui a laissé un souvenir à la fois doux et nostalgique de par le monde, à savoir cette Mittel Europa où l’Autriche-Hongrie savait à la fois être une puissance et une culture. Sans doute est-ce là ce qu’une partie des Ukrainiens recherche inconsciemment, un retour à des origines plus heureuses. L’Union européenne en est encore à ses premières racines chrétiennes, là où la seule bonne volonté permettait le martyre. Elle ne disposera sans doute pas du temps nécessaire pour traverser sans dommage les nouveaux âges sombres qui s’annoncent, et elle n’aura pas la volonté de revisiter ces sources humanistes pour les adapter à une volonté de puissance, comme avaient su le faire les rois et les papes du Moyen-Age. 

Seul Vladimir Poutine sait aujourd’hui quel chemin prendre et quelle idéologie motrice donner à son peuple… On ne peut donc que regretter cette occasion fugitive que personne n’a su saisir, quand à la fin du siècle dernier la vulnérable Fédération de Russie était désireuse d’un fort rapprochement avec l’Europe. Aujourd’hui, elle va se tourner vers l’Est, dans une sorte de pacte avec la Chine analogue à un autre de triste mémoire signé entre Molotov et Ribbentrop voici plus d’un demi-siècle. Oui, les Etats-Unis ont du souci à se faire pour le XXIe siècle… L’Europe, quant à elle, est déjà morte, faute d’avoir su résoudre cette nécessaire conciliation entre humanisme et Realpolitik.


*Diplômé en histoire militaire et études de défense nationale.

jeudi, 09 janvier 2014

A Europe Without a Future

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A Europe Without a Future

Vladimir NESTEROV

Ex: http://www.strategic-culture.org

 

In summer of this year high spirits prevailed in Brussels. When Eurostat published its statistical report for the second quarter, it turned out that the economy of the Eurozone, despite the pessimistic expectations of experts, had grown. Not at all significantly, of course - by 0.3%, and that was mainly from a certain amount of economic recovery in Germany and France. The growth of the largest economies of Europe equaled 0.7% and 0.5% respectively, in annual terms.  It was predicted that Germany's GDP would increase by another 0.5% by the end of the year. Of course, the GDP of the Eurozone, pulled down by the «problem countries» of southern Europe, will still go down by the same 0.5%

Anyway, European Council President Herman Van Rompuy hastened to announce that «the low point of the financial crisis in Europe has passed», and European Commission President Jose Manuel Barroso proclaimed that «the EU is transitioning from a crisis policy to a growth policy». And all this was happening while experts were saying that it's too early to start rejoicing about the «growth». For example, Guntram Wolff, director of the analytical center Bruegel, stated at that time, «Growth figures in all of Europe are still way too small to manage to turn around the situation on the job market. Unemployment rates will remain high in southern Europe next year as well. It is going to be a while before we'll see any relief there... I think public investments are especially important in Germany, which has one of the lowest public investment quotas in the EU. It is surprising that in a country where borrowing money comes so cheap investments are so low. In Germany in particular there are a couple of shortfalls when it comes to public infrastructure. In some regions like the Ruhr region it's obvious that public investments are lagging behind.» 

However, neither Berlin nor Brussels has turned out to be prepared for such a turn of events. Of course, the ECB has tried to take some measures, for example, lowering the discount rate to 0.25%. However, Germany, which has the strongest economy in Europe, has not supported the ECB's initiative by increasing investments. Submitting to Berlin's will, other countries have done the same.

Seeing the financial policy of their governments, entrepreneurs also joined in the «cheap money» game. They started investing, but in real estate, not in the real sector. This happened in France, in Germany and in other countries.

A Sobering November

The summer optimism of Brussels officials had evaporated by late November. At the end of the third quarter, the Eurozone's economic growth turned out to be illusory - it was only 0.1% (!). That is, the crisis hasn't gone anywhere; it was only lying low in order to pop up again with new force. The third quarter refuted the commonly-held notion of a «two-speed Europe», according to which, while there is no growth in Southern Europe, there definitely is in the North. Nothing could be further from the truth; not a single country in the Eurozone can currently boast of significant growth. Even in Germany the growth of the GDP was ridiculously modest - 0.3%, or 1.3% in annual terms.  And they may not even end up with this 1.3%. The fact of the matter is that in September production had already started to decline. And the fourth quarter started extremely poorly; in October Germany's industrial production volume was 1.2% lower than in September. Production in the processing industry went down by 1.1%, manufacturing of capital goods decreased by 3%, and manufacturing of durable consumer goods decreased by 4.5%. 

«The German economy has not managed to make a good start to the fourth quarter. Businesses are still holding back with investment. This indicates a rather cautious outlook for investment activity in the coming months», said Commerzbank economist Ralph Solveen, commenting on recent events. 

In the end, everything comes down to the reduced purchasing power in Europe and in the rest of the world brought about by the crisis. For the German economy, which is focused on exports, hard times have come. It is worth noting that at the November China-EU summit in Beijing, neither the Germans nor the other Europeans, who are accustomed to criticize the Chinese government for «human rights violations», said a single word  on this topic. And this is understandable; whether or not the Germans like the way the Chinese do things, there is no other consumer of their products as large as China, and there is unlikely to be one.

Things are no better in the smaller countries of the Eurozone. Austria has managed to return to an insignificant amount of growth, 0.2%. The Netherlands compensated for a drop in the first half of the year, showing growth of 0.3%. Finland reached growth of 0.4%. There have been no noticeable changes for the better in «problem» Southern Europe, either. Growth in Spain is microscopic; Italy is not growing yet, and since the beginning of the crisis its GDP has shrunk by 25% (!). In Greece the decline is continuing as usual, albeit not as rapidly as before.

As for France, people there now believe that the «chronic patient» of Europe is no longer Greece, but their own country. A 0.1% reduction in the GDP caused a sort of national stress. After all, both Gaullist Nicolas Sarkozy and socialist Francois Hollande have continually reduced social expenses, raised existing taxes and introduced new ones. As a result, unemployment rose in the third quarter of this year; among young people, according to data for September, it has remained at the level of 25%.

Amid the economic problems in Europe, poverty is progressing rapidly. According to Eurostat sociologists, in 2012 124.5 million people were on the brink of poverty. The worst situation is in Bulgaria, where poverty and social isolation threaten half (!) of the population. Next after Bulgaria are Romania and Latvia, where 42% and 37% of residents are at risk of poverty, respectively. In Lithuania poverty threatens 33% of the population, in Poland 27.2%, and in Estonia 23.1%. Italy must be mentioned among such countries as well; although the percentage of poor people is not so large (29.2%), in absolute terms they come to 18.2 million people. The Italians make up the largest mass of poor people in Europe.

From Euroskepticism to Total Pessimism

The debt crisis which is already in its fifth year in Europe and the severe austerity measures which all European countries have had to introduce is causing a rise in Euroskepticism, not only on the periphery of Europe, but in relatively prosperous countries like Germany and Austria as well.

The results of a survey conducted in late August – early September 2013 by the French marketing firm IFOP show an abrupt increase in the number of Euroskeptics in the top four economies of the Eurozone: Germany, France, Italy and Spain. The main question they asked the Germans, French, Italians and Spaniards was whether they felt that membership in the European Union was advantageous to them. 37% of residents of the Pyrenees believe that membership in the EU only brings Spain problems (a year earlier 26% in Spain were Euroskeptics). In France the number of those who are dissatisfied with their country's membership in the European Union rose from 38% in 2012 to 43% at present. In Germany 44% of the population disapprove of membership in united Europe (a year ago 36% in Germany were Euroskeptics). The greatest number of Euroskeptics is in Italy, where 45% of citizens see no benefit in being part of the European Union...

Along with Euroskepticism, the souls of Old World residents are increasingly filled with pessimism. People are losing hope and faith in the future. According to data from the American Pew Research Center, which conducted a study on this topic in spring 2013, only 28% of Germans, 17% of the British, 14% of Italians and 9% of the French believe that their children will live better than previous generations. What is even more interesting is that pessimism in the West contrasts sharply with optimism in developing countries; 82% of the Chinese, 59% of Indians and 65% of Nigerians believe in a better future. 

Obviously those experts who believe that Europe is losing its former leading position as the locomotive of progress are right. The time of other civilizations has come.

Foto: dw.de

vendredi, 15 mars 2013

Le 1914 du dirigeant européen type

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Le 1914 du dirigeant européen type

Ex: http://www.dedefensa.org/

Le fait de ce que nous nommons “tournant de crise” (voir le 11 mars 2013), en référence à divers événements européens, notamment en Italie (voir le 9 mars 2013), ou à des analyses comme celle de George Friedman (voir le 11 mars 2013), constitue un puissant élément amenant chez les dirigeants européens un trouble profond, et des jugements à mesure. C’est le cas du Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, ancien président de l’Eurogroupe et Premier ministre dans son pays, dans une interview au Spiegel, dont EUObserver donne une analyse succincte le 11 mars 2013.

 

Les réactions de Juncker sont typiques de la psychologie des dirigeants européens, de leur culture, de leur perception de l’histoire, dans le chef d’une orientation complètement déformée de la psychologie. La principale trouvaille de cette interview est que Juncker, très inquiet de la situation, découvre que les “démons dormants de la guerre” peuvent à tout moment se réveiller en Europe. Il considère que cette situation de 2013 ressemble à s’y méprendre à celle de 1913, ainsi 2013 avant 2014 comme 1913 se plaçait assez logiquement avant 1914 … On connaît la suite et l’on comprend l’analogie, fortement marquée à la fois d’un symbolisme assez primaire et de ce qui serait presque un brin de superstition. (D’ailleurs, on notera que Juncker n’est pas le seul à “penser” de la sorte. Il est en bonne compagnie : Sister Sorcha Faal suit aussi cette perspective [voir le 4 mars 2013].)

 

«“For my generation the common currency always meant politics of peace. Today I am to some extent saddened to see that too many in Europe are again lost in petty national thought processes,” the Luxembourg Prime Minister said in an interview with Der Spiegel published on Monday (11 March). He criticised German politicians who attacked Greece when the crisis started and “left deep wounds” in the southern country. “I was equally shocked by the banners in Athens protests depicting Chancellor Merkel in a Nazi uniform. Suddenly these resentments reappeared, that we had thought were long gone. The Italian election campaign was also excessively hostile against Germany and therefore anti-European.”

 

»“Those who think that the question of war can never be raised in Europe any more may be massively wrong. The demons are not gone, they are only sleeping, as the wars in Bosnia and Kosovo have shown. I am astounded to what extent the European situation today is similar to 100 years ago,” Juncker said, in reference to 1913, the year before the first world war broke out. “There are striking parallels to 1913 in respect to carelessness. Many in Europe back then thought a war could never happen again. The big powers on the continent were economically so closely intertwined that there was a widespread belief they could simply not afford a military conflict. Especially in northern and western Europe there was a deep complacency stemming from the idea that peace was forever granted.”

 

»But still Juncker insisted that governments need to stick with unpopular austerity measure that are driving people to the streets in protest. “You cannot adopt wrong policies just because you're afraid of not being re-elected. Those in government must take responsibility for their country and for Europe as a whole.”»

 

Ces quelques extraits des considérations d’un dirigeant européen d’une réelle importance (avec la présidence de l’Eurogroupe pendant un temps assez long, en plus de sa fonction de Premier ministre) illustrent parfaitement, selon nous, l’espèce de dysfonctionnement intellectuel systématique qui affecte cette catégorie de dirigeants-Système. On y trouve, sous l’empire d’une psychologie complètement déformée par l'épuisement de leur fonction-Système, justement l’ignorance complète du facteur psychologique, en même temps qu’une culture historique tellement réduite aux seuls schémas économistes, et bien entendu anglo-saxons, qu’elle en devient inculture presque parfaite. Voici quelques remarques plus substantivées dans ce sens.

 

• La présentation de l’année 2013 comme équivalent à l’année 1913 parce qu’en 1913 on pensait que “la guerre n’aurait jamais plus lieu” à cause des aspects économiques développés par l’habituel épouvantail de la globalisation et des interconnexions économiques (thème très à la mode anglo-saxonne dans l’analyse de la situation du début du XXème siècle) est complètement démentie par une appréciation culturelle et psychologique de la situation. Nous avons analysé à diverses reprises l’événement fondamental de la Grande Guerre, et nous avons notamment regroupé, le 9 août 2012, des extraits de divers textes où nous abordons cette question fameuse de l’origine de la Grande Guerre en écartant complètement cette approche (type “personne ne pensait la guerre possible“ et “la situation rendait la guerre improbable sinon impossible”). Les documents abondent à cet égard, qui montrent non pas la possibilité de la guerre, mais une perception beaucoup plus fondamentale du caractère inéluctable d’un conflit à venir, comme une sorte de fatalité qui correspondait selon nous à un moment-clef du destin du Système. Dans les textes cités, on trouve notamment ces deux extraits…

 

«En 1933, l'excellent Jules Isaac (des fameux livres scolaires Malet et Isaac) consacra une étude détaillée aux origines de la guerre. Il écrivit, parce que l'historien était aussi témoin, et même acteur, et que, retour de la guerre, il devait cela à son ami Albert Malet, tombé en Artois en 1915. “Quand le nuage creva en 1914, quel était le sentiment dominant parmi nous [en France] ? La soif de revanche, le désir longtemps contenu de reprendre l'Alsace-Lorraine ? Tout simplement, hélas, l'impatience d'en finir, l'acceptation de la guerre (quelle naïveté et quels remords !) pour avoir la paix. L'historien qui étudie les origines de la guerre ne peut négliger ce côté psychologique du problème. S'il l'examine de près, objectivement, il doit reconnaître que, depuis 1905 (à tort ou à raison), on a pu croire en France que le sabre de Guillaume II était une épée de Damoclès.”» […]

 

«Il nous semble que cet extrait d’une lettre d’un Allemand à un Allemand, de Rathenau retour d’Angleterre après une visite de plusieurs capitales européennes, adressée au prince von Bülow, sonne comme une description ‘climatique’ qui est comme une réponse à Jules Isaac : “Il y a un autre facteur important, auquel en Allemagne nous ne prêtons pas toujours attention : c'est l'impression que fait l'Allemagne vue du dehors ; on jette le regard sur cette chaudière européenne (c'est moi qui souligne [écrit von Bulow, en commentaire de la lettre de Rathenau]), on y voit, entourée de nations qui ne bougent plus, un peuple toujours au travail et capable d'une énorme expansion physique ; huit cent mille Allemands de plus chaque année ; à chaque lustre, un accroissement presque égal à la population des pays scandinaves ou de la Suisse ; et l'on se demande combien de temps la France, où se fait le vide, pourra résister à la pression atmosphérique de cette population”.»

 

• Il s’agit ainsi de relever la complète méconnaissance des véritables facteurs qui conduisent à des guerres de la dimension de la Grande Guerre, dans le chef de la dynamique psychologique des peuples et des tensions culturelles fondamentales. Juncker parle comme si les dirigeants politiques, notamment européens, dirigeaient encore quelque chose, puisque son avertissement va aux dirigeants européens qui appliquent une politique d’une exceptionnelle rigueur et, constatant les résultats des mécontentements populaires, tendent à en rejeter la responsabilité sur des facteurs extérieurs, faisant ainsi naître des conceptions complètement erronées sur des possibilités de conflits entre eux. Aujourd’hui, plus que jamais dans l’Histoire et d’une façon presque surréaliste dans son aspect d’inversion, les dirigeants politiques ne dirigent plus rien ; ils exhalent leur désarroi devant les résultats d’une action qu’ils croient parfois concevoir et initier et qui leur est dictée par d’autres forces, et ce désarroi sous la forme de rappels historiques d'une rare pauvreté d’une Histoire qu’ils interprètent selon leurs conceptions actuelles et leurs perceptions courantes. Il est difficile d’enchaîner autant d’erreurs dans une seule démarche intellectuelle ; ils y arrivent pourtant.

 

• Assez curieusement, à notre sens, l’intention dramatique de Juncker de rappeler 1913 par rapport à 1914, pour sembler faire montre d’une certaine responsabilité du jugement, est si trompeuse et inappropriée qu’elle conduit tout droit à l’irresponsabilité du jugement… Aujourd’hui, le sentiment général se préoccupe effectivement assez peu d’un conflit comme celui de 1914, parce que les tensions ne vont absolument pas dans ce sens (une nation/un groupe de nations contre une nation/un groupe de nations), ni dans le sens “technique” d’une guerre de cette sorte qui est l’expression spécifique d’une époque par rapport à la crise de la modernité. Le sentiment général, qui perçoit justement (avec justesse) les directions politiques comme complètement phagocytées par les lois du Système, va dans le sens d’une révolte générale contre ces dirigeants et ce Système. Le jugement “personne ne songe à la guerre mais la guerre est très possible” devient alors complètement dysfonctionnel et absurde : “personne ne songe à la guerre” parce que tout le monde songe à quelque chose de beaucoup plus grave, qui est de plus en plus la mise en cause d’une civilisation qui est devenue une “contre-civilisation”, cette mise en cause pouvant éventuellement englober une guerre, certes, mais se situant dans l’esprit de la chose bien au-delà puisque qu’elle concerne l’effondrement d’un Système et d’une civilisation…

 

• …Et le dirigeant qui livre ces platitudes faussaires sur la référence 1913-1914 poursuit son discours en ajoutant vertueusement qu’il faut bien entendu poursuivre l’acte qui sert précisément à la fois de révélateur et de détonateur à cette mise en cause du Système et de la civilisation (»But still Juncker insisted that governments need to stick with unpopular austerity measure that are driving people to the streets in protest…»). Un tel dysfonctionnement intellectuel, une telle absence de la considération du rapport de cause à effet, une telle ignorance des facteurs psychologiques et culturels, un tel mépris pour le fondement métahistorique de toute expérience réelle, sont remarquables par leur unicité faussaire. Cette attitude constitue rien de moins qu’une justification intellectuelle de plus, voire même l’essentielle justification de cette révolte générale contre ces dirigeants, celle-là que ces dirigeants voudraient tant transformer en une interprétation au goût du jour d’un conflit passé pour pouvoir mieux mettre en évidence combien leur formule actuelle de gouvernement du monde (de l’Europe) reste vertueuse et juste. Un tel acharnement pour brandir leur vertu et affirmer leur justesse montre une divination inconsciente de leur responsabilité fondamentale dans ce qu’ils dénoncent comme un terrible danger, et qui l’est effectivement même travesti en une resucée de la Grande Guerre. Cela conduit à conclure, analogie historique faussaire mise à part, qu’un sentiment obscur et inconscient les amène à se douter de quelque chose, autant à propos de leur culpabilité que de leur vulnérabilité, et des conséquences...

mercredi, 13 mars 2013

«Der Ausverkauf Europas muss gestoppt werden»

Den Würgegriff der «Schock-Strategie» abwerfen: «Der Ausverkauf Europas muss gestoppt werden»

von Dieter Sprock

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/

susbie9782.gifDie EU übt Druck auf die Schweiz aus. Sie will die Beteiligung am europäischen Strommarkt von der automatischen Übernahme von EU-Recht abhängig machen. Praktisch hat beides aber nichts miteinander zu tun. Der Strom wird seit über fünfzig Jahren über alle Landesgrenzen hinweg ohne EU-Diktat gehandelt. Das hat bestens funktioniert.
Zugleich treibt in der Schweiz das Departement Leuthard (Departement für Umwelt, Verkehr, Energie und Kommunikation) die Strommarktöffnung voran, obwohl eine solche Liberalisierung noch keinem einzigen Land Vorteile gebracht hat. In all diesen Staaten sind die Preise gestiegen, und die Versorgungssicherheit hat abgenommen.
Die Departementsvorsteherin bemüht sich, den Zusammenhang der beiden Geschäfte zu verwischen. Doch dieser ist so offensichtlich, dass ihn keine Geiss wegschleckt. Die «Neue Zürcher Zeitung» schreibt denn auch am 23. Januar dieses Jahres: «Leuthard will die Marktöffnung vom Strommarktabkommen, das die Schweiz mit der EU verhandelt, trennen. Inhaltlich besteht zwar ein Zusammenhang, der Zugang zum europäischen Strommarkt bedingt die vollständige Liberalisierung.» Dafür gibt es allerdings keine vernünftigen Gründe.
Die EU ist bekanntlich die Liberalisierungsagentur in Europa und die Privatisierung der grossen Staatsmonopole ihr Kerngeschäft. Wenn man unter diesem Aspekt das Buch «Die Schock-Strategie» von Naomi Klein1 liest, stehen einem die Haare zu Berge. Die Schockstrategen sind zu viel mehr fähig als nur zur Erpressung. Das bereits 2007 geschriebene Buch über dreissig Jahre «Schock-Strategie» hat nichts an Aktualität eingebüsst. Im Gegenteil. Wer die Vorgänge im heutigen Europa verstehen will, muss es lesen.

Ausgehend von Pinochets Chile zeigt Naomi Klein anhand zahlreicher gut dokumentierter Beispiele, wie Kriege und Katastrophen zur Durchsetzung der radikal marktwirtschaftlichen Ideen eines Milton Friedman und seiner Schüler genutzt wurden. Die Strategie hat System: Länder, die durch Katastrophen in einen Schockzustand versetzt wurden, werden gezwungen, ihre Wirtschaft internationalen Finanzgebern zu öffnen, Staatseigentum zu veräussern, die öffentlichen Dienstleistungen zu privatisieren und massive Einsparungen im Sozialwesen vorzunehmen. Oft dienen IWF und WTO, beide von den USA dominiert, dabei als Handlanger. Auf diese Weise werden Entwicklungen beschleunigt durchgesetzt, die ohne Schock gar nicht denkbar gewesen wären oder Jahre in Anspruch genommen hätten. In Friedmans Worten: «Nur eine Krise – eine tatsächliche oder empfundene – führt zu echtem Wandel. Wenn es zu einer solchen Krise kommt, hängt das weitere Vorgehen von den Ideen ab, die im Umlauf sind. Das ist meiner Ansicht nach unsere Hauptfunktion: Alternativen zur bestehenden Politik zu entwickeln, sie am Leben und verfügbar zu halten, bis das politisch Unmögliche politisch unvermeidlich wird.»2 Mehr als drei Jahrzehnte haben Friedman und seine Anhänger diese Strategie perfektioniert: «Auf eine grosse Krise oder einen Schock warten, dann den Staat an private Interessenten verfüttern, solange die Bürger sich noch vom Schock erholen, und schliesslich diesen ‹Reformen› rasch Dauerhaftigkeit verleihen.» (Klein, S. 17)

Eine Spur von Blut und Elend rund um den Erdball

Lügen, Propaganda und Erpressung; Schulden- und Inflationsschocks; Krieg, Folter und Terror sind die Methoden der Schockstrategie, mit denen die Liberalisierung der Märkte vorangetrieben wird, wie einige Beispiele zeigen sollen:
Nach dem blutigen Militärputsch 1973 befand sich Chile im Schockzustand. «Friedman empfahl Pinochet einen Umbau der Wirtschaft im Schnellfeuertempo – Steuersenkungen, Freihandel, Privatisierung von Dienstleistung, Einschnitte bei den Sozialausgaben und Deregulierung. Und dann muss­ten die Chilenen noch mit ansehen, wie ihre öffentlichen Schulen durch private ersetzt wurden, die sich über Gutscheine finanzierten.» (S. 18) Nach Friedman hat der Staat «im Schulwesen nichts verloren». Kostenlose Bildung war für ihn «eine nicht gerechtfertigte Einmischung in den Markt».
In Argentinien verschwanden zur Durchsetzung der «Chicagoer Politik» unter der Videla-Junta 1976 bis 1978 dreissigtausend Menschen – vorwiegend linke Aktivisten.
Margaret Thatcher nutzte das Durcheinander des Falklandkrieges 1982 dazu, «die streikenden Bergarbeiter mit dem Einsatz enormer Gewalt» niederzuringen. Sie hat damit die erste «Privatisierungsorgie» in einer westlichen Demokratie losgetreten.
Die Nato-Angriffe auf Belgrad im Jahr 1999 «schufen die Voraussetzung für rasche Privatisierungen im ehemaligen Jugoslawien – ein Ziel, das bereits vor dem Krieg feststand.» (S. 22)
Unmittelbar nach den Anschlägen auf die Twin Towers 2001 begann unter Ausnutzung des Schocks der Krieg gegen Afghanistan, mit bisher ungezählten Opfern.
2003 wurde das dreissig Jahre vorher in Chile erprobte Vorgehen im Irak angewendet, nur noch brutaler! Nach dem Krieg wurden die Staatsbetriebe und die Ölvorkommen privatisiert und an westliche Konzerne verteilt.
Selbst Katastrophen wie der Tsunami in Sri Lanka 2004 und der Hurrikan Katrina in New Orleans 2005 dienten dazu, den radikal marktwirtschaftlichen Umbau voranzutreiben. Die ansässige Bevölkerung wurde vertrieben und das Bauland in bester Lage internationalen Investoren verkauft. In New Orleans wurde auf Anraten Friedmans in militärischer Eile «binnen 19 Monaten – während die Armen der Stadt noch grossenteils evakuiert waren – das öffentliche Schul­system nahezu vollständig durch private Charter Schools ersetzt». (S. 16) Die entlassenen Lehrer der öffentlichen Schulen mussten zusehen, «wie für die Flutopfer gesammeltes Geld abgezweigt wurde, um ein öffentliches Schulsystem auszuradieren und durch ein privates zu ersetzen». Für sie war Friedmans Plan eine «pädagogische Enteignung».
Naomi Klein räumt ein, dass keiner der erwähnten Kriege allein wirtschaftlich motiviert war, doch in jedem Fall wurde «ein grosser kollektiver Schock» dazu genutzt, die Wirtschaft radikal umzubauen.

USA: vom Liberalismus zum korporatistischen Staat

Als am 11. September 2001 die Flugzeuge in das World Trade Center einschlugen, war das Weisse Haus voll mit Friedman-Schülern, die sich damals in den USA als Neokonservative bezeichneten. «Das Team um Bush nutze den Augenblick des kollektiven Entsetzens mit erschreckendem Tempo.» Sofort wurde der «Krieg gegen den Terror» gestartet und dazu ein ausschliesslich dem Profit dienender neuer Industriezweig aufgebaut, «der der schwächelnden US-Wirtschaft frisches Leben einhauchen sollte», der «Katastrophen-Kapitalismus-Komplex». Dieser sei viel weitreichender als der «militärisch-industrielle Komplex», vor dem Eisenhower gegen Ende seiner zweiten Amtszeit als Präsident gewarnt hat. Heute gehe es um einen globalen Krieg, den auf allen Ebenen Privatunternehmen führen, deren Einsatz mit öffentlichen Geldern bezahlt wird: «Binnen weniger Jahre hat er seine Marktreichweite schon vom Kampf gegen den Terrorismus auf die internationale ‹Friedenssicherung›, auf die Kommunalpolitik und die immer häufigeren Naturkatastrophen ausgeweitet. Letztlich verfolgen die Unternehmen im Zentrum des Komplexes das Ziel, das Modell des profit­orientierten Regierens, das sich unter aussergewöhnlichen Umständen so rasch ausbreitet, in das normale, alltägliche Funktionieren des Staates einzubauen – anders ausgedrückt: die Regierung zu privatisieren», schreibt Naomi Klein. (S. 25) Im Jahr 2003 unterschrieb die US-Regierung 3512 Verträge mit Sicherheitsfirmen, und in den folgenden drei Jahren das Departement of Homeland Security deren 115 000. Der globale «Heimatschutz» ist ein «200-Milliarden-Dollar-Geschäft». Das wirkliche Geld werde aber mit dem Krieg in Übersee verdient. «Heute sind Kriegs- und Katastropheneinsätze so voll und ganz privatisiert, dass sie selbst der neue Markt sind; man muss nicht mehr auf den Boom warten, bis der Krieg vorbei ist.» (S. 27)
Das System verwischt die Grenzen zwischen Politik und grossem Geschäft, und die genauere Bezeichnung als «Liberalismus, Konservatismus oder Kapitalismus» sei deshalb «Korporatismus» beziehungsweise Neokorporatismus». Im Neokorporatismus unterstehen die Verbände keiner direkten staatlichen Kontrolle. «Sein Hauptkennzeichen sind die massive Umverteilung von öffentlichem Besitz in Privathände – die oft von einer explodierenden Verschuldung begleitet ist –, eine sich ständig vergrössernde Kluft zwischen Superreichen und den disponi­blen Armen sowie ein aggressiver Nationalismus, der unbegrenzte Verteidigungsausgaben rechtfertigt.» (S. 30)

«Schock-Strategie» für Europa

Es braucht keine besondere Begabung, um auch in Europa das Wirken der «Schock-Strategie» zu erkennen. Ganz nach dem Moto: «Konstanz liegt am Bodensee, wer’s nicht glaubt, fahr hin und seh.»
Unter Schock, ausgelöst durch die Lehman-Pleite und amerikanische Schrottpapiere, wird auch in Europa die Liberalisierung der Märkte vorangetrieben. Das heisst konkret: Länder, die sich zu fest verschuldet haben, verlieren ihre Souveränität. Nachdem zumeist amerikanische Rating-Agenturen ihre Bonität heruntergestuft haben, diktiert ihnen eine Troika, bestehend aus der Europäischen Zentralbank (EZB), der EU-Kommission und dem Internationalen Währungsfonds (IWF), die Bedingungen, unter denen sie weitere Kredite erhalten. Zuvorderst steht die Privatisierung der grossen Staatsmonopole: Elektrizität, Telekommunikation, öffentliche Verwaltung, Abfuhrwesen, öffentlicher Verkehr, Gesundheitswesen, Bildung und neuerdings auch die Privatisierung von Wasser. Ferner Personalabbau, Lohnkürzungen, massive Streichungen im Sozialbereich und bei den Renten.
Die Löhne sind in vielen europäischen Ländern bereits so tief, dass Vater und Mutter arbeiten müssen, um die Familie zu ernähren; was zynisch als Frauenbefreiung vermarktet wird. Mittlerweile wird die Politik immer mehr von weltweit operierenden Denk­fabriken und Beraterfirmen gesteuert. Länder­übergreifende Projekte wie Naturpärke und Europa der Regionen sind Teil der Strategie. Mit ihnen werden Parallelstrukturen aufgebaut, die nicht mehr demokratisch kontrolliert werden können.

Massenarbeitslosigkeit und Armut

Während die Kriegstreiber in der EU von einem neuen Imperium mit Steuer- und Bildungshoheit träumen und einer europäischen Armee das Wort reden, die in der ganzen Welt einsatzfähig sein soll, hinterlässt die Globalisierung eine Spur der Zerstörung in ganz Europa: Die Arbeitslosigkeit war nach dem Zweiten Weltkrieg noch nie so gross, vor allem die Jugendarbeitslosigkeit. In einigen Ländern herrscht bereits akute Not.
So berichtet eine Touristin, dass in Portugal Einheimische in Restaurants fragen, ob sie fertig essen dürfen, was der Gast nicht mehr mag.
In Griechenland gibt es bereits jetzt «400 000 Familien, in denen kein einziges Mitglied eine Arbeit hat. Nach Schätzungen wird bis Ende 2013 nahezu jeder dritte arbeitsfähige Grieche ohne Job sein.» («Neue Zürcher Zeitung» vom 21.2.2013) Es fehlt an Nahrung und Medikamenten.
In Frankreich überschreitet die Arbeits­losenzahl 5 Millionen. «Seit Beginn des Jahres geht auch das Gespenst gewaltsamer Sozialkonflikte um, die ganze Industriezweige lahmzulegen drohen.» («Neue Zürcher Zeitung» vom 15.2.2013)
In Grossbritannien halten bulgarische und rumänische Migranten auf der Strasse Ausschau nach Gelegenheitsjobs. «Als Tagelöhner am Rande des expandierenden britischen Bausektors sorgen sie für ein stetiges Angebot billiger Arbeitskräfte – nützlich und doch nicht willkommen.» («Neue Zürcher Zeitung» vom 14.2.2013) Eine Folge der Armut in Bulgarien und Rumänien. Und die in der EU erzwungene Personenfreizügigkeit führt dazu, dass oft die Stärksten und gut Ausgebildete ihre Heimat verlassen und dort beim Wiederaufbau einer tragfähigen Gesellschaft fehlen. Dasselbe in zahlreichen anderen EU-Mitgliedstaaten. Ein einziges Chaos!

Internationale Gleichschaltung der Bildung

Auch die Bildung liegt vielerorts darnieder. In den Schulen werden die Inhalte durch Kompetenzen ersetzt, um so eine künstliche «europäische Identität» heranzubilden. Pisa (OECD) und Bologna (EU) dienen als Werkzeuge für die Umsetzung: «Das System Pisa (Programme for International Student Assessment) hat seit 2000 mehrere regelrechte Schockwellen ausgelöst. Dies scheint System zu haben: Wo diese standardisierten Tests zur Anwendung gebracht werden, kommen häufig angebliche gravierende Mängel der Kenntnisse von Schülerinnen und Schülern zum Vorschein. Wie Naomi Klein in ihrem Buch ‹Die Schock-Strategie› herausgearbeitet hat, ebnen solche Schocks jeweils den Weg für tiefgreifende Umwälzungen mit weitreichenden Konsequenzen. So geschehen in der Folge von Pisa: Tausendfach wurde in den Medien die schlechte Nachricht wiederholt, unsere Kinder (und damit unser Schulsystem) hätten angeblich grundlegend versagt. Die Schockmeldung setzte die Verantwortlichen unter grossen Druck, sehr schnell etwas zu unternehmen. Entsprechend zeichneten sich die folgenden ‹Reformen› durch die ‹unbedachte und schnelle Übernahme fertiger Lösungskonzepte ohne ausreichende wissenschaftliche und öffentliche Debatte› (Langer, S. 61)3 aus. Doch woher kommt die Idee, unsere Schulen und Schulsysteme dem Wettbewerb auszusetzen, die so weitreichende Folgen für unsere Schüler und unser gewachsenes Schulsystem hat? Kurz zusammengefasst stammt sie aus den USA, die sie über die OECD in unsere Länder exportiert haben.» (Zeit-Fragen Nr. 25 vom 11.7.2012)

Nach dem Schock kommen die Investoren

«Nach vierjährigem Stillstand scheint Griechenland für ausländische Investoren wieder attraktiver zu werden. Internationale Konzerne haben jüngst angekündigt, ihre Präsenz im Land ausbauen zu wollen», schreibt die «Neue Zürcher Zeitung» vom 22.2.2013. An der Ausschreibung für das Hellenikon-Projekt, den Ausbau des alten Athener Flughafens, von dem sich die Regierung einen Erlös von 5 Milliarden Euro verspricht, nehmen «neben Qatari Diar an der Endphase die London Regional Properties, die israelische Elbit und die griechische Lamda Development teil. Der Zuschlag soll im Sommer erteilt werden.» In den letzten Wochen hätten auch andere namhafte internationale Konzerne verlauten lassen, dass sie ihre Präsenz in Griechenland verstärken wollen. Eine chinesische Gruppe namens Cosco «sei an den bevorstehenden Privatisierungen der Bahn und der Hafengesellschaft OLP interessiert». Und der französische Präsident Hollande, der am 19. Februar Athen besuchte, «bekundete nun sein Interesse an einer verstärkten französischen Präsenz in Griechenland, vor allem bei der Erforschung und Ausbeutung möglicher Erdgas- und Ölvorkommen». Die Franzosen seien auch an der Privatisierung der Elektrizitätsgesellschaft und der Wasserwerke interessiert.

«Der Schock nutzt sich ab: Das Wiedererstarken des Volkes»

Mit diesem Titel über dem Schlusskapitel ihres Buches öffnet Naomi Klein den Blick nach vorn, und sie hat recht. Der Schock verliert an Wirkung, wenn die Menschen die Strategie dahinter durchschauen.
Warum sollen wir Friedmans Zitat, wonach «das weitere Vorgehen in einer Krise von den Ideen abhängt, die im Umlauf sind», nicht so verstehen, dass es eine Abkehr von der Neoliberalen Doktrin und neue Ideen braucht? Klein sieht Ansätze dazu vor allem in Lateinamerika. Der wichtigste Schutz Lateinamerikas vor künftigen Schocks sei «die zunehmende Unabhängigkeit von den Washing­toner Finanzinstitutionen». Die Alternativa Bolivariana para los Pueblos de Nuestra América (ALBA, Bolivianische Alternative für die Völker unseres Amerika), eine Art Tauschhandelssystem, sei die Antwort der Lateinamerikaner auf den «mittlerweile begrabenen korporatistischen Traum von einer Freihandelszone, die von Alaska bis Feuerland reichen sollte. […] Jedes Land bringt ein, was es am besten erzeugen kann, und bekommt dafür, was es am nötigsten braucht, unabhängig von Weltmarktpreisen. So liefert beispielsweise Bolivien Erdgas zu stabilen, rabattierten Preisen; Venezuela bringt sein Erdöl ein (das an ärmere Länder zu stark subventionierten Preisen abgegeben wird) und stellt sein Expertenwissen zur Verfügung; Kuba entsendet Tausende Ärzte, die in ganz Lateinamerika eine kostenlose medizinische Versorgung anbieten, und bildet an seinen Fakultäten Studenten aus anderen Ländern aus.» (S. 643) Statt dass Händler in New York, Chicago oder London die Preise festlegen, kann jedes Land selbst entscheiden, wie hoch es den Wert einer Ware oder Dienstleistung festlegen will.
In Brasilien haben sich anderthalb Millionen Bauern in der Bewegung der Landlosen (MST) organisiert und Hunderte von Genossenschaften gegründet. In Argentinien wurden bereits 200 bankrotte Firmen von ihren Belegschaften in Form demokratisch geführter Kooperationen wiederbelebt. 2006 gab es in Venezuela rund hunderttausend Genossenschaften mit siebenhunderttausend Beschäftigten. (S. 642f.) – Optionen auch für Europa?
Auch in der Schweiz und im übrigen Eu­ropa hat ein Umdenken eingesetzt. Viele sind nachdenklich geworden, auch in der Politik. In den Universitäten, die lange Zeit ihre Studenten mit der Marktdoktrin regelrecht formatiert haben, werden inzwischen auch andere Ansätze diskutiert. Immer mehr Menschen glauben nicht mehr daran, dass «freie Märkte» allen zugute kommen. Das System droht zu kollabieren, und die Menschen haben es satt, ständig belogen zu werden. Sie wollen keine weitere Verelendung Europas, keinen weiteren Bildungsabbau, keine weitere Auflösung der sozialen Strukturen. Der Ausverkauf Europas muss gestoppt werden.
Die Politiker könnten jetzt vor ihre Bürger treten und eingestehen, dass sie sich geirrt haben. Sie haben, wie fast alle von uns, dieses System nicht verstanden und nicht vorhergesehen, worauf es hinausläuft; die Gelegenheit dazu war noch nie so günstig. Sie könnten die Bürger einladen, mit ihnen gemeinsam nach neuen Lösungen zu suchen. Aber es müssten ehrliche Lösungen sein. Es genügt nicht, ein wenig an den Stellschrauben des alten Systems zu drehen, um die Menschen bei Laune zu halten. Es braucht Lösungen, die aus der Finanzdiktatur herausführen und den unproduktiven Spekulationsschrott abräumen, damit die Menschen in ihren Ländern eigene Wege entwickeln und sich ihre Freiheit und Würde zurückholen können.    •

1    Naomi Klein, Die Schock-Strategie. Der Aufstieg des Katastrophen-Kapitalismus, New York 2007, Frankfurt am Main 2009
2    a.a.O., S. 17, FN 12
3    Roman Langer: Warum haben die Pisa gemacht?, in: ders., Warum tun die das? Governance-Analysen zum Steuerungshandeln in der Schulentwicklung. Wiesbaden 2008