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lundi, 14 juillet 2014

1914-1918 : LA FIN D’UN MONDE

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1914-1918 : LA FIN D’UN MONDE

par Alain Cagnat

Ex: http://www.terreetpeuple.com

« Deux armées qui se battent, c’est une grande armée qui se suicide. » (Henri Barbusse)

2008 : nous allons bientôt célébrer le 90ème anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918. Mais c’est aussi l’année où le dernier Poilu allemand s’est éteint. Clin d’œil du destin : le dernier Poilu français a eu l’élégance de ne lui survivre que quelques semaines. Bien sûr, il reste quelques survivants italiens, anglais ou russes, mais il est très symbolique que les deux derniers « fraternels adversaires » se soient suivis de si près dans la tombe. Il s’agit d’abord ici de rendre hommage à tous ces combattants européens. Une ou plutôt deux générations sacrifiées sur l’autel de l’aveuglement des politiques. Nous ferons largement appel aux récits de ceux qui ont vécu l’enfer des tranchées, quelle que soit leur sensibilité : communiste, pacifiste, catholique, nationaliste, fasciste ; l’un était provençal, l’autre était prussien… peu importe, tous appartenaient à ce peuple d’Europe qu’on a assassiné. Nous laisserons donc une large place aux citations de ces hommes, empreintes d’une brutale beauté. Mais c’est aussi un événement aux conséquences incommensurables, puisqu’il a provoqué non seulement la ruine de l’Europe, mais aussi son affaiblissement définitif. On relira également à ce sujet l’excellent ouvrage de Dominique Venner, Le Siècle de 1914. Enfin, c’est une terrible leçon pour les hommes d’aujourd’hui : tout peut recommencer, tout recommencera sans doute, demain…

LES DERNIERS JOURS DU VIEUX MONDE

Comment a-t-on pu en arriver là ? Il est certain qu’aucun des protagonistes du déclenchement du conflit n’avait imaginé le déroulement de cette guerre et l’effondrement du vieux monde qu’il engendrerait. S’ils avaient su… En ce début de XXème siècle, l’Europe n’a jamais été aussi puissante. Dans les décennies précédentes, elle a fini de se partager le monde. Dans les domaines intellectuel, scientifique, technique, militaire, commercial, bancaire, elle règne en maître. Toutes les anciennes puissances impériales sont à ses pieds : la Chine, le Japon… De l’autre côté de l’Atlantique, un géant est en train de s’éveiller, mais peu y font attention ; seule l’Espagne l’a vérifié à ses dépens pour avoir été la première puissance européenne vaincue par une nation non européenne et avoir ainsi perdu ses possessions nord-américaines (1898). Personne, non plus, ne s’est inquiété de la défaite de la Russie face au Japon (1904). Pour tous les Européens, l’Europe reste l’omphalos, le nombril du monde. Le réveil sera terrible.

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La Grande-Bretagne est encore la première puissance mondiale. Les Anglais rêvent d’un monde dominé par eux ; s’ils échouent, le témoin ne tardera pas à être passé aux cousins d’Amérique. L’Allemagne est la nation qui monte en puissance, dans tous les secteurs, ce qui ne laisse pas d’inquiéter les Anglo-Saxons. L’Autriche-Hongrie se voit bien affaiblie par les tendances centrifuges des peuples qui la composent. Quant à la Russie, atteinte par sa défaite contre le Japon, elle est en pleine évolution, mais le temps joue contre elle. Tout ce petit monde se connaît bien : rois et empereurs ont des liens de parenté : Guillaume II n’est-il pas le neveu d’Edouard VII ?

Parmi les Etats qui comptent en ce début de XXème siècle, il faut ajouter l’Empire ottoman, à l’agonie, dont le dépeçage vient de commencer avec les guerres balkaniques. Enfin, il y a la France, une anomalie dans cette Europe monarchiste et impériale. Une France qui exporte son idéologie égalitaire depuis qu’elle a décapité son roi, une idéologie mortifère pour l’Europe de la volonté de puissance. Une France arrogante, sûre de sa supériorité intellectuelle sur ces Etats aux « régimes du passé. » C’est enfin une France qui supporte mal la comparaison avec son rival oriental. Si les niveaux démographique et économique des deux Etats étaient équivalents en 1870, la population allemande dépasse celle de la France de 55% en 1914 (68 millions contre 40) ; quant au PIB, il a triplé en Allemagne et seulement doublé en France pendant ce même demi-siècle. Sur le plan militaire, les forces françaises et allemandes semblent s’équilibrer : 30 000 officiers et 750 000 soldats de part et d’autre, mais la puissance militaire et industrielle allemande est bien supérieure à celle de la France. Les événements le confirmeront : « Du haut d’une colline, j’avais vu l’armée française déployée dans la plaine sous de vagues canonnades comme une vieille anecdote, oubliée longtemps par le Temps et soudain reprise par lui pour être sévèrement liquidée. Cette armée qui déployait partout ses rubans bleu et rouge rappelait les tableaux de bataille peints vers 1850. Archaïque, ahurie, prise en flagrant délit d’incurie et de jactance, essayant vaguement de crâner, pas très sûre d’elle. J’avais vu passer des généraux, l’air triste, suivis de cuirassiers, conçus par leurs pères pour mourir à quelque Reichshoffen. En face, on ne voyait rien, les Allemands se confondaient avec la Nature ; je trouvais que cette philosophie avait du bon» (Pierre Drieu la Rochelle, La Comédie de Charleroi).

Ces grandes puissances se concurrencent, mais qui penserait que ces querelles de famille vont dégénérer dans l’abomination ? Des crises, il y en a eu tout au long de cette fin du XIXème et de ce début du XXème, mais elles ont été résolues par la diplomatie, avant qu’il ne soit trop tard : le camouflet de Fachoda subi par la France face à l’Angleterre (1898), les rivalités coloniales entre la France et l’Allemagne (crises de Tanger en 1905 et d’Agadir en 1911). Mais les ambitions autrichiennes et russes se heurtent dans les Balkans ; la tension y est avivée par les guerres balkaniques de 1912-1913. Et il y a surtout le contentieux franco-allemand lié à l’annexion de l’Alsace et de la Lorraine par l’Allemagne. Un peu plus de quarante années à seriner à deux ou trois générations la haine de l’autre : « Et la Revanche doit venir, lente peut-être, mais en tout cas fatale, et terrible à coup sûr ; la haine est déjà née et la force va naître ; c’est au faucheur de voir si le champ n’est pas mûr. » (Paul Déroulède). Le Kaiser est persuadé que « la France veut la guerre » et le pangermanisme est en fleurs. La Russie veut la destruction de l’Autriche-Hongrie au nom du panslavisme. La Grande-Bretagne veut réduire cette Allemagne qui lui fait de l’ombre. Depuis quelques années, toutes les puissances renforcent leur armement. Des alliances parfois contre nature se sont nouées : la Triple Entente qui réunit une France et une Angleterre réconciliées, ainsi que la Russie, pourtant jugée inconciliable avec la seconde ; d’autre part, la Triplice où l’on trouve côte à côte l’Allemagne, menacée à l’Est comme à l’Ouest, l’Autriche-Hongrie et l’Italie, ces dernières ayant pourtant des intérêts rivaux dans les Balkans. Finalement tous veulent la guerre : il suffira d’une étincelle.

LES EUROPEENS APPRENNENT LE NOM DE SARAJEVO

 

fantassin1914.jpgC’est à Sarajevo, l’ancienne capitale de la Roumélie assujettie aux Turcs, qu’elle se produit. L’Autriche avait reçu la tutelle sur la Bosnie-Herzégovine par le traité de San Stefano en 1878. En 1908, elle a mis l’Europe devant le fait accompli en l’annexant purement et simplement. Acte inadmissible pour les nationalistes serbes. Le 28 juin 1914, un exalté, Gavrilo Princip, assassine l’archiduc François-Ferdinand, l’héritier de la couronne, sur un pont de Sarajevo. L’incident aurait pu en rester là ou n’avoir que des conséquences restreintes ; au pire, l’Autriche aurait pu avoir, de la part des autres puissances continentales, l’autorisation de « punir » la Serbie... Mais cela, la Russie n’en veut à aucun prix. Et l’effrayante logique des alliances internationales va transformer cet attentat somme toute anodin en détonateur de la Première Guerre mondiale. « En cet été 1914, l’équilibre fragile et compliqué de l’Europe, les combinaisons des chancelleries et les calculs des hommes politiques ont été emportés en quelques instants par le complot d’un obscur groupuscule d’officiers et d’adolescents d’un lointain pays balkanique, qui ne savaient rien de la politique mondiale et ne voulaient qu’une chose : assouvir leur haine de l’Empire austro-hongrois » (Dominique Venner).

Quelques esprits lucides comme Jean Jaurès, Joseph Caillaux ou le maréchal Lyautey, s’opposent à cette guerre dont ils pressentent qu’elle ne sera pas une guerre comme les autres. Ils prêchent dans le désert. En Allemagne, le chancelier Bethmann-Hollweg, et en Autriche, le Premier ministre de Hongrie, le comte Tisza, se révèlent tout aussi impuissants à enrayer le cours des événements. Face à eux, les va-t-en guerre sont bien plus entreprenants, en particulier en Russie et en Autriche-Hongrie : Nicolas II, poussé par son ministre des Affaires étrangères, Sazonov, décidé à détruire l’Autriche-Hongrie ; l’Empereur autrichien François-Joseph, âgé de 84 ans et manipulé par le Premier ministre autrichien, Berchtold. Ils ne sont pas les seuls : en France, Poincaré y voit l’occasion de venger l’humiliation de 1870 ; en Allemagne, Guillaume II écoute aussi les avis bellicistes du général von Moltke et du grand état-major.

Tout au long du mois de juillet, le destin de l’Europe reste comme suspendu. Les hommes de bonne volonté finiraient-ils par l’emporter ? Hélas, le 28, l’Autriche déclare la guerre à la Serbie ; le 30, la Russie mobilise. Jaurès est assassiné par Raoul Villain le 31. A ses funérailles, Léon Jouhaux, patron de la CGT, déclare : « Acculés à la lutte, nous nous levons pour repousser l’envahisseur, pour sauvegarder le patrimoine de civilisation et d’idéologie généreuse que nous a légué l’Histoire. » Répliquant à la Russie, l’Allemagne mobilise le 31 juillet et lui déclare la guerre le 1er août. La France l’imite : « La mobilisation n’est pas la guerre », déclare hypocritement celui qu’on surnomme « Poincaré-la-Guerre ». Et L’Humanité, le journal de Jaurès, écrit : « Des entrailles du peuple, comme des profondeurs de la petite et de la grande bourgeoisie, des milliers de jeunes gens, tous plus ardents les uns que les autres, quittant leur famille, sans faiblesse et sans hésitation, ont rallié leurs régiments, mettant leur vie au service de la Patrie en danger.» L’Allemagne attaque simultanément la Belgique et la France le 3. La Grande-Bretagne rentre dans cette danse macabre le 5. « Mais songe donc que nous sommes presque tous du peuple et en France aussi la plupart des gens sont des manœuvres, des ouvriers et des petits employés. Pourquoi donc un serrurier ou un cordonnier français voudrait-il nous attaquer ? Non, ce ne sont que les gouvernements. Je n’ai jamais vu un Français avant de venir ici, et il en est de même de la plupart des Français en ce qui nous concerne » (Erich Maria Remarque, A l’Ouest, rien de nouveau).

LA GRANDE ILLUSION

Dans chaque camp, on est persuadé que les combattants – forcément victorieux – seront rentrés pour l’hiver. Ce sera une partie de plaisir. Guillaume II lui-même parle d’une « guerre courte, fraîche et joyeuse. » Les Français crient : « A Berlin ! » et les Allemands « Nach Paris ! » On ose : « Ca doit être superbe, une charge, hein ? Toutes ces masses d’hommes qui marchent comme à la fête ! Et le clairon qui sonne dans la campagne… et les petits soldats qu’on ne peut retenir et qui crient : « Vive la France ! » ou bien qui meurent en riant !...» (Henri Barbusse, Le Feu).

Les hommes ne sont pas résignés, ils n’ont pas l’esprit munichois avant la lettre, le pacifisme les dégoûte : « Jamais tant d’hommes à la fois n’avaient dit adieu à leur famille et à leur maison pour commencer une guerre les uns contre les autres. Jamais non plus des soldats n’étaient partis pour les champs de bataille, mieux persuadés que l’affaire les concernait personnellement » (Jules Romains, Les hommes de bonne volonté). Seuls les paysans, normands, souabes ou moujiks, porteurs du bon sens de la terre, savent que déjà ils vont manquer les moissons, et que le pire est sans doute à venir… « Les fleurs, à cette époque de l’année, étaient déjà rares ; pourtant on en avait trouvé pour décorer tous les fusils du renfort et, la clique en tête, entre deux haies muettes de curieux, le bataillon, fleuri comme un grand cimetière, avait traversé la ville à la débandade. Avec des chants, des larmes, des rires, des querelles d’ivrognes, des adieux déchirants, ils s’étaient embarqués » (Roland Dorgelès, Les Croix de Bois). D’autres pleurent déjà une Europe qui se meurt : « J’entendais les explosions de la chimie au fond de ces souterrains, de ce labyrinthe commun, où cinq cents Normands et cinq cents Saxons – gens de même race, sans doute, o patries abusivement partagées – se rejoignaient et se mêlaient » (Drieu la Rochelle).

Nul n’imagine que le progrès technique a définitivement périmé les guerres de soldats au profit des guerres de masses et de matériel et des boucheries sanguinaires. La Guerre de Sécession a pourtant fait 630 000 morts en quatre ans aux Etats-Unis ! « Les hommes n’ont pas été humains, ils n’ont pas voulu être humains. Ils ont supporté d’être inhumains. Ils n’ont pas voulu dépasser cette guerre, rejoindre la guerre éternelle, la guerre humaine. Ils ont raté comme une révolution. Ils ont été vaincus par cette guerre. Et cette guerre est mauvaise, qui a vaincu les hommes. Cette guerre moderne, cette guerre de fer et non de muscles. Cette guerre de science et non d’art. Cette guerre d’industrie et de commerce. Cette guerre de bureaux. Cette guerre de journaux. Cette guerre de généraux et non de chefs. Cette guerre de ministres, de chefs syndicalistes, d’empereurs, de socialistes, de démocrates, de royalistes, d’industriels et de banquiers, de vieillards et de femmes et de garçonnets. Cette guerre de fer et de gaz. Cette guerre faite par tout le monde, sauf par ceux qui la faisaient. Cette guerre de civilisation avancée » (Drieu la Rochelle).

fantassin-tenue-de-combat-1914.jpgLe plan allemand, initié par le feld-maréchal comte von Schlieffen, prévoit de tourner les forces défensives françaises par la Belgique puis de fondre sur Paris. Il est en effet indispensable de remporter rapidement la victoire sur le front occidental pour pouvoir se retourner ensuite contre les Russes. En quelques semaines, les six armées allemandes bousculent les forces françaises sur plusieurs centaines de kilomètres. La route de Paris semble ouverte. Mais lors d’un sursaut extraordinaire, les Français s’arc-boutent sur la Marne et stoppent les Allemands, arrachant au général von Moltke cet aveu : « Que des hommes, après avoir battu en retraite pendant dix jours, couchant sur le sol, épuisés de fatigue, puissent être capables de reprendre le fusil et d’attaquer quand sonnent les clairons, c’est une chose que nous n’avions jamais envisagée, une éventualité que l’on n’étudiait pas dans nos écoles de guerre. » Le Kronprinz, dans une déclaration aussi prémonitoire que pathétique, s’inquiète : « A la bataille de la Marne, s’accomplit le tragique destin de notre peuple ». Maurice Barrès lui répond : « C’est l’éternel miracle français, le miracle de Jeanne d’Arc… » Le 11 septembre, il est clair que les Français ont gagné la bataille de la Marne. Le « coup de faux » prévu par les Allemands a échoué, et avec lui la guerre-éclair qui devait libérer le front Ouest. La course à la mer qui la suit finit de figer les positions. Non, aucun soldat ne sera de retour dans ses foyers pour Noël : il y aura bien d’autres Noël de boue et de sang… « Avec mon harnais sur le dos, avec toutes ces annexes de cuir et de fer, j’étais couché dans la terre. J’étais étonné d’être ainsi cloué au sol ; je pensais que ça ne durerait pas. Mais ça dura quatre ans. La guerre aujourd’hui, c’est d’être couché, vautré aplati. Autrefois, la guerre c’étaient des hommes debout. La guerre d’aujourd’hui, ce sont toutes les postures de la honte » (Drieu la Rochelle).

Les bilans commencent à être vertigineux : lors de la bataille d’Ypres, du 13 au 25 octobre, tombent 100 000 Français et Anglais et 130 000 Allemands ! Au 31 décembre 1914, sur le seul front occidental, Français, Anglais et Belges ont déjà perdu un million d’hommes, et les Allemands 700 000. « Le matin est gris ; lorsque nous sommes partis, c’était encore l’été et nous étions cent cinquante hommes. Maintenant nous avons froid ; c’est l’automne ; les feuilles bruissent, les voix s’élèvent d’un ton las : « Un, deux, trois quatre… » Et après le numéro trente-deux, elles se taisent. Il se produit un long silence, avant qu’une voix demande : « Y a-t-il encore quelqu’un ? » Puis elle attend et dit tout bas : « Par pelotons ! » Cependant elle s’arrête et ne peut achever que péniblement : « Deuxième compagnie… deuxième compagnie, pas de route, en avant ! » Une file, une brève file tâtonne dans le matin. Trente-deux hommes » (Remarque).

« LAISSEZ ICI TOUTE ESPERANCE » (Ernst Jünger)

Les tranchées: « Ils sont sales les boyaux, pleins de tous ces débris abominables que la guerre accumule aussitôt qu’elle est là : boîtes de conserve, bras, fusils, sacs, caisses, jambes, merdes, culots d’obus, grenades, chiffons et même des papiers » (Drieu la Rochelle). « Cet asile s’enfonce, ténébreux, suintant et étroit comme un puits. Toute une moitié en est inondée – on y voit surnager des rats – et les hommes sont massés dans l’autre moitié. […] S’asseoir ? Impossible. C’est trop sale, là-dedans : la terre et les pavés sont enduits de boue, et la paille disposée pour le couchage est tout humide à cause de l’eau qui s’y infiltre et des pieds qui s’y décrottent. De plus, si l’on s’assoit, on gèle, et si on s’étend sur la paille, on est incommodé par l’odeur du fumier et égorgé par les émanations ammoniacales » (Barbusse).

Le froid : « Quand on sort du gourbi, le froid vous mordille le menton, vous pique le nez comme une prise, il vous amuse. Puis il devient mauvais, vous grignote les oreilles, vous torture le bout des doigts, s’infiltre par les manches, par le col, par la chair, et c’est de la glace qui vous gèle jusqu’au ventre » (Dorgelès). Et la pluie : « C’est un dur effort, lorsqu’on sait, comme nous, l’accroissement que la pluie apporte avec elle : les vêtements lourds ; le froid qui pénètre avec l’eau ; le cuir des chaussures durci ; les pantalons qui plaquent contre les jambes et entravent la marche ; le linge, au fond du sac, le précieux linge propre qui délasse dès qu’on l’a sur la peau, irrémédiablement sali, transformé peu à peu en un paquet innommable sur lequel des papiers, des boîtes de conserve ont bavé leur teinture ; la boue qui jaillit, souillant le visage et les mains ; l’arrivée barbotante ; la nuit d’insuffisant repos, sous la capote qui transpire et glace au lieu de réchauffer ; tout le corps raidi, les articulations sans souplesse, douloureuses ; et le départ, avec les chaussures de bois qui meurtrissent les pieds comme des brodequins de torture » (Maurice Genevoix, Ceux de 14).

Les mouches et les poux : « On traverse des multitudes de mouches qui, accumulées sur les murs par couches noires, s’éploient en nappes bruissantes lorsqu’on passe. - Ca va recommencer comme l’année dernière !... Les mouches à l’extérieur, les poux à l’intérieur » (Barbusse). Les rats et les corbeaux : « Les rats venaient les renifler. Ils sautaient d’un mort à l’autre. Ils choisissaient d’abord les jeunes sans barbe sur les joues. Ils reniflaient la joue, puis ils se mettaient en boule et ils commençaient à manger cette chair d’entre le nez et la bouche, puis le bord des lèvres, puis la pomme verte de la joue. De temps en temps ils se passaient la patte dans les moustaches pour se faire propres. Pour les yeux, ils les sortaient à petits coups de griffes, et ils léchaient le trou des paupières, puis ils mordaient dans l’œil, comme dans un petit œuf, et ils le mâchaient doucement, la bouche de côté en humant le jus. […] Le corbeau poussait le casque ; parfois, quand le mort était mal placé et qu’il mordait la terre à pleine bouche, le corbeau tirait sur les cheveux et sur la barbe tant qu’il n’avait pas mis à l’air cette partie du cou où est le partage de la barbe et du poil de la poitrine. C’était là tendre et tout frais, le sang rouge y faisait encore la petite boule. Ils se mettaient à becqueter là, tout de suite, à arracher cette peau, puis ils mangeaient gravement en criant de temps en temps pour appeler les femelles » (Jean Giono, Le grand Troupeau).

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La misère : « Plus que les charges qui ressemblent à des revues, plus que les batailles visibles déployées comme des oriflammes, plus même que le corps à corps où l’on se démène en criant, cette guerre, c’est la fatigue épouvantable, surnaturelle, et l’eau jusqu’au ventre, et la boue et l’ordure et l’infâme saleté. C’est les faces moisies et les chairs en loques et les cadavres qui ne ressemblent même plus à des cadavres, surnageant sur la terre vorace. C’est cela, cette monotonie infinie de misères, interrompue par des drames aigus, c’est cela, et non pas la baïonnette qui étincelle comme de l’argent, ni le chant de coq du clairon au soleil ! » (Barbusse). La peur : « Cet homme avait eu peur. Comme il avait eu peur. Comme j’avais eu peur, moi aussi. Comme nous avions eu peur. Quelle peur énorme, gigantesque, s’était accroupie et tordue sur ces faibles collines. Quelle immense femelle, possédée d’un aveu cynique, obscène, hystérique, délirant, s’était formée, au revers de Thiaumont, au creux de Fleury, de toutes nos peurs d’hommes accroupis, prosternés, vautrés, incrustés dans la terre gelée, fermentant dans nos sueurs, nos fanges, nos saignements. Comme cette femelle avait gémi et hurlé ! » (Drieu la Rochelle).

L’enfer : « Nos jambes se dérobent ; nos mains tremblent ; notre corps n’est plus qu’une peau mince recouvrant un délire maîtrisé avec peine et masquant un hurlement sans fin qu’on ne peut retenir. Nous n’avons plus ni chair, ni muscles ; nous n’osons plus nous regarder, par crainte de quelque chose d’incalculable. Ainsi nous serrons les lèvres, tâchant de penser : cela passera… Cela passera… Peut-être nous tirerons-nous d’affaire » (Remarque). Le déluge de fer : « C’était un déchaînement inattendu, épouvantable. L’homme au moment d’inventer les premières machines avait vendu son âme au diable et maintenant le diable le faisait payer. Je regarde, je n’ai rien à faire. Cela se passe entre deux usines, ces deux artilleries. L’infanterie, pauvre humanité mourante, entre l’industrie, le commerce, la science. Les hommes qui ne savent plus créer des statues, des opéras, ne sont bons qu’à découper du fer en petits morceaux. Ils se jettent des orages et des tremblements de terre à la tête, mais ils ne deviennent pas des dieux. Et ils ne sont plus des hommes » (Drieu la Rochelle). L’obus : « La terre s’est ouverte devant moi. Je me sens soulevé et jeté de côté, plié, étouffé et aveuglé à demi dans cet éclair de tonnerre… Je me souviens bien pourtant : pendant cette seconde où, instinctivement, je cherchais, éperdu, hagard, mon frère d’armes, j’ai vu son corps monter, debout, noir, les deux bras étendus de toute leur envergure, et une flamme à la place de la tête ! » (Barbusse). Les gaz : « Une attaque de gaz, qui vient par surprise, en emporte une multitude. Ils ne se sont même pas rendu compte de ce qui les attendait. Nous trouvons un abri rempli de têtes bleuies et de lèvres noires. Dans un entonnoir, ils ont enlevé trop tôt leurs masques. Ils ne savaient pas que dans les fonds le gaz reste plus longtemps ; lorsqu’ils ont vu que d’autres soldats au-dessus d’eux étaient sans masque, ils ont enlevé les leurs et avalé encore assez de gaz pour se brûler les poumons. Leur état est désespéré ; des crachements de sang qui les étranglent et des crises d’étouffement les vouent irrémédiablement à la mort » (Remarque). Les emmurés vivants : « L’univers éclata. L’obus arriva et je sus qu’il arrivait. Enorme, gros comme l’univers. Il remplit exactement un univers fini. C’était la convulsion même de cet univers. […] Et la porte s’était effondrée et la chambre était devenue un sépulcre vivant. Tous les hommes assis en rond s’étaient dressés à mon cri, car j’avais hurlé. Un cri, un aveu épouvantable m’avait été arraché qui les épouvanta, dit-on, plus que l’obus. Les hommes se ruèrent vers le point où avait été la porte et où maintenant se dressait un mur noir. Ils me passèrent sur le corps, ils me piétinèrent sauvagement. Me piétiner les consolait d’être emmurés. Nous étions emmurés » (Drieu la Rochelle).

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L’attaque : « La compagnie entière était entassée là, grand bouclier vivant de casques rapprochés, devant quatre échelles grossières. La couverture roulée, pas de sac, l’outil au côté : « Tenue de gala », avait blagué Gilbert. A notre droite, empilée dans la même parallèle, une compagnie d’un régiment de jeunes classes venait de mettre baïonnette au canon. Toutes les sapes, toutes les tranchées étaient pleines, et de se sentir ainsi pressés, reins à reins, par centaines, par milliers, on éprouvait une confiance brutale. Hardi ou résigné, on n’était plus qu’un grain dans cette masse humaine. L’armée, ce matin-là, avait une âme de victoire » (Dorgelès). Les corps à corps : « Ce fut un massacre à l’arme blanche, la dégoûtante besogne d’assassins qui surinent dans le dos » (Genevoix). La relève : « Pauvres semblables, pauvres inconnus, c’est votre tour de donner ! Une autre fois, ce sera le nôtre. A nous demain, peut-être, de sentir les cieux éclater sur nos têtes s’ouvrir sous nos pieds, d’être assaillis par l’armée prodigieuse des projectiles, et d’être balayés par des souffles d’ouragan cent mille fois plus forts que l’ouragan » (Barbusse).

Le fer et le feu broient les pauvres chairs des hommes : « Nous voyons des gens à qui le crâne a été enlevé, continuer de vivre ; nous voyons courir des soldats dont les pieds ont été fauchés ; sur leurs moignons éclatés, ils se traînent en trébuchant jusqu’au prochain trou d’obus ; un soldat de première classe rampe sur ses mains pendant deux kilomètres en traînant derrière lui ses genoux brisés ; un autre se rend au poste de secours, tandis que ses entrailles coulent par-dessus ses mains qui les retiennent ; nous voyons des gens sans bouche, sans mâchoire inférieure, sans figure ; nous rencontrons quelqu’un qui, pendant deux heures, tient serrée avec les dents l’artère de son bras, pour ne point perdre tout son sang ; le soleil se lève, les obus sifflent ; la vie s’arrête» (Remarque). « La douleur l’avait engourdi et il ne sentait plus ses membres ni sa tête, il ne sentait que sa blessure, la plaie profonde qui lui fouillait le ventre. […] Il n’avait pas encore osé toucher sa blessure, cela lui faisait peur, et sa main s’écartait de son ventre, pour ne pas sentir, pour ne pas savoir. […] Enfin, il se dompta et, la bande prête, résolument il toucha la plaie. C’était au-dessus de l’aine gauche. Sa capote était déchirée et, sous ses doigts craintifs, il ne sentait rien qu’une chose gluante. Lentement, pour ne pas souffrir, il déboucla son ceinturon, ouvrit sa capote et son pantalon, puis il essaya de soulever sa chemise. Ce fut horrible, il lui sembla qu’il allait s’arracher les entrailles, emporter sa chair… Torturé, il s’arrêta, sa main posée sur sa peau nue. Il sentit quelque chose de tiède qui, doucement, lui coulait le long des doigts. […] La pluie ruisselait en pleurs le long de ses joues amaigries. Puis deux lourdes larmes coulèrent de ses yeux creux : les deux dernières » (Giono). « Chauvin était renversé sur le dos au fond du trou, cassé, plié sur son ventre ; il regardait ce morceau de ciel bleu. Ses yeux étaient comme de la pierre. Il pataugeait à deux mains dans son ventre ouvert, comme dans un mortier. Ses poings faisaient le moulin ; ses tripes attachaient ses poignets. Il s’arrêta de crier. Il était tout empêtré dans ses tripes, et en raidissant ses bras, il les tira comme ça en dehors de son ventre » (Dorgelès). « Un petit convoi approchait. Il y avait cinq ou six hommes autour d’un brancard que deux hommes portaient sur leurs épaules. Un affreux gémissement vint au-dessus de moi, se jeta sur moi. Les hommes avaient un air épouvanté. Comme j’arrivais près d’eux, ils s’arrêtèrent et déposèrent le brancard. Ce fut l’occasion d’un affreux long hurlement – puis une série de cris, de gémissements, de protestations, de supplications. […] Je m’approchai avec crainte. Alors je le vis… Je n’avais pas vu ça depuis deux ans. Et c’était dans la plus horrible manière de cette sacrée nature. Un beau jeune homme, un grand corps, un officier, ce bras avec ce bracelet d’or. Et un visage arraché. Arraché. Une bouillie. Il n’avait plus d’yeux, plus de nez, plus de bouche. Et il était vivant, bien vivant ; sans doute vivrait-il. […] Et lui, il tournait sa face de tous côtés, avec son habitude de voir. Il y avait là quelque part dans cette surface énorme, dans ce chaos de viandes, une double habitude de voir qui nous cherchait » (Drieu la Rochelle).

Même les morts ne connaissent aucune délivrance : « En touchant du pied ce fond mou, un dégoût surhumain me rejeta en arrière, épouvanté. C’était un entassement infâme, une exhumation monstrueuse de Bavarois cireux sur d’autres déjà noirs, dont les bouches tordues exhalaient une haleine pourrie ; tout un amas de chairs déchiquetées, avec des cadavres qu’on eût dits dévissés, les pieds et les genoux complètement retournés, et pour les veiller tous, un seul mort resté debout, adossé à la paroi, étayé par un monstre sans tête. Le premier de notre file n’osait pas avancer sur ce charnier : on éprouvait comme une crainte religieuse à marcher sur ces cadavres, à écraser du pied ces figures d’hommes » (Dorgelès). « Les morts bougeaient. Les nerfs se tendaient dans la raideur des chairs pourries et un bras se levait lentement dans l’aube. Il restait là, dressant vers le ciel sa main noire toute épanouie ; les ventres trop gonflés éclataient et l’homme se tordait dans la terre, tremblant de toutes ses ficelles relâchées. Il reprenait une parcelle de vie. Il ondulait des épaules, comme dans sa marche d’avant. […] Et les rats s’en allaient de lui. Mais, ça n’était plus son esprit qui faisait onduler ses épaules, seulement la mécanique de la mort, et au bout d’un peu, il retombait immobile dans la boue. Alors les rats revenaient » (Giono). « Il en est qui montrent des faces demi-moisies, la peau rouillée, jaune avec des points noirs. Plusieurs ont la figure complètement noircie, goudronnée, les lèvres tuméfiées et énormes : des têtes de nègres soufflées en baudruche. […] Plus loin, on a transporté un cadavre dans un état tel qu’on a dû, pour ne pas le perdre en chemin, l’entasser dans un grillage de fil de fer qu’on a fixé ensuite aux extrémités d’un pieu. Il a été ainsi porté en boule dans ce hamac métallique, et déposé là. On ne distingue ni le haut, ni le bas de ce corps ; dans le tas qu’il forme, seule se reconnaît la poche béante d’un pantalon. On voit un insecte qui en sort et y rentre. […] L’homme est sur le ventre ; il a les reins fendus d’une hanche à l’autre par un profond sillon ; sa tête est à demi retournée ; on voit l’œil creux et sur la tempe, la joue et le cou, une sorte de mousse verte a poussé. […] A côté des têtes noires et cireuses de momies égyptiennes, grumeleuses de larves et de débris d’insectes, où des blancheurs de dents pointent dans des creux ; à côté de pauvres moignons assombris qui pullulent là, comme un champ de racines dénudées, on découvre des crânes nettoyés, jaunes, coiffés de chéchias de drap rouge dont la housse grise s’effrite comme du papyrus. […] Je cherche les traits de l’un d’eux : depuis les profondeurs de son cou jusqu’aux touffes de cheveux collés au bord de son calot, il présente une masse terreuse, la figure changée en fourmilière – et deux fruits pourris à la place des yeux. L’autre, vide, sec, est aplati sur le ventre, le dos en loques quasi flottant, les mains, les pieds et la face enracinés dans le sol. […] Un feldwebel est assis, appuyé aux planches déchirées qui formaient, là où nous mettons le pied, une sorte de guérite de guetteur. Un petit trou sous l’œil : un coup de baïonnette l’a cloué aux planches par la figure. Devant lui, assis aussi, les coudes sur les genoux, les poings au cou, un homme a tout le dessus du crâne enlevé comme un œuf à la coque… A côté d’eux, veilleur épouvantable, la moitié d’un homme est debout : un homme, coupé, tranché en deux depuis le crâne jusqu’au bassin, est appuyé, droit, sur la paroi de terre. On ne sait pas où est l’autre moitié de cette sorte de piquet humain dont l’œil pend en haut, dont les entrailles bleuâtres tournent en spirale autour de la jambe » (Barbusse).

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Les animaux n’échappent pas à cette folie : « Les cris continuent. Ce ne sont pas des êtres humains qui peuvent crier si terriblement. Je n’ai encore jamais entendu crier des chevaux et je puis à peine le croire. C’est toute la détresse du monde. C’est la créature martyrisée, c’est une douleur sauvage et terrible qui gémit ainsi… Quelques uns continuent de galoper, s’abattent et reprennent leur course. L’un d’eux a le ventre ouvert ; ses entrailles pendent tout du long. Il s’y entrave et tombe, mais pour se relever encore… On peut dire que nous sommes tous capables de supporter beaucoup ; mais en ce moment, la sueur nous inonde. On voudrait se lever et s’en aller n’importe où pourvu qu’on n’entende plus ces plaintes. Et pourtant ce ne sont pas des êtres humains, ce ne sont que des chevaux » (Remarque).

Le chagrin et la pitié : « Quand Wedelstädt vit tomber cet homme, le dernier de sa compagnie, il s’appuya la tête au rebord de la tranchée et se mit à pleurer. Lui non plus ne devait pas survivre à ce jour » (Jünger). « Autour de lui, avec ses yeux vitreux qui semblaient se refuser à la vision précise des choses, il avait vu ses trois mille camarades du départ disparaître par masses ou paquets, jusqu’au dernier, et les avait vu remplacer par d’autres dont la plupart n’avaient fait aussi que passer, en route pour l’hôpital ou la mort, puisque quinze mille hommes avaient roulé à travers nos trois mille numéros matricules » (Drieu la Rochelle). « Et jusqu’à la nuit, je fume, je fume, pour vaincre l’odeur épouvantable, l’odeur des pauvres morts perdus par les champs, abandonnés par les leurs, qui n’ont même pas eu le temps de jeter sur eux quelques mottes de terre, pour qu’on ne les vît pas pourrir » (Genevoix). « Il allait encore pleuvoir ; le jour était d’une blancheur livide qui aveuglait. A terre, des lambeaux de pluie traînaient en flaques jaunâtres que le vent fripait, et quelques gouttes espacées y faisaient des ronds. La pluie n’espérait pourtant pas laver cette boue, laver ces haillons, laver ces cadavres ? Il pourrait bien pleuvoir toutes les larmes du ciel, pleuvoir tout un déluge, cela n’effacerait rien. Non, un siècle de pluie n’effacerait pas ça » (Dorgelès). « En même temps que le jour, montait au-delà du désert le roulement sourd d’un grand charroi. C’étaient ces fleuves d’hommes, de chars, de canons, de camions, de charrettes qui clapotaient là-bas dans le creux des coteaux ; les grands chargements de viande, la nourriture de la terre » (Giono). « On oubliera. Les voiles de deuil, comme des feuilles mortes, tomberont. L’image du soldat disparu s’effacera lentement dans le cœur consolé de ceux qu’ils aimaient tant. Et tous les morts mourront une seconde fois. Non, votre martyre n’est pas fini, mes camarades, et le fer vous blessera encore, quand la bêche du paysan fouillera votre tombe. […] Je songe à vos milliers de croix de bois, alignées tout le long des grandes routes poudreuses, où elles semblaient guetter la relève des vivants, qui ne viendra jamais faire lever les morts […] Combien sont encore debout, des croix que j’ai plantées ? Mes morts, mes pauvres morts, c’est maintenant que vous allez souffrir, sans croix pour vous garder, sans cœur pour vous blottir. Je crois vous voir rôder, avec des gestes qui tâtonnent, et chercher dans la nuit éternelle tous ces vivants ingrats qui déjà vous oublient » (Dorgelès).

Des ennemis ? non, des frères : « Les occupants des tranchées des deux partis avaient été chassés par la boue sur leurs parapets, et il s’était déjà amorcé, entre les réseaux de barbelés, des échanges animés, tout un troc d’eau-de-vie, de cigarettes, de boutons d’uniforme et d’autres objets. […] Nous commençâmes à parlementer en anglais, puis, un peu plus couramment, en français, tandis que les hommes de troupe alentour prêtaient l’oreille. […] Mais nous bavardâmes longtemps encore sur un ton où s’exprimait une estime quasi sportive, et pour finir, nous aurions volontiers échangé des cadeaux en souvenir. Pour en revenir à une situation sans équivoque, nous nous déclarâmes solennellement la guerre sous trois minutes à compter de la rupture des négociations » (Jünger). « A la jumelle, je vois sur un chemin deux blessés qui se traînent, deux Français. Un des uhlans les a aperçus. Il a mis pied à terre, s’avance vers eux. Je suis la scène de toute mon attention. Le voici qui les aborde, qui leur parle ; et tous les trois se mettent en marche vers un gros buisson voisin de la route, l’Allemand entre les deux Français, les soutenant, les exhortant sans doute de la voix. Et là, précautionneusement, le grand cavalier gris aide les nôtres à s’étendre. Il est courbé vers eux, il ne se relève pas. Je suis sûr qu’il les panse » (Genevoix).

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L’HOLOCAUSTE EUROPEEN

Au début de la guerre, les états-majors des deux camps n’ont aucune considération pour la vie de leurs hommes, comme Joffre : « A ce jeu, il était certain que nous nous userions ; mais l’ennemi s’userait aussi, et toute la question était de mener nos affaires avec sagesse pour pouvoir durer plus que lui. A la guerre, ce sont les derniers bataillons qui emportent la victoire. » Autrement dit, s’il ne doit rester qu’un survivant, il suffira qu’il soit français… Nos généraux ne connaissent que l’attaque à tout prix, qui voit les Poilus à pantalon garance se faire hacher par les mitrailleuses allemandes soigneusement enterrées : 40 000 tués fin août pendant l’offensive française en Lorraine. Nivelle se révèlera un élève zélé de Joffre. Une seule stratégie : le « grignotage », ou comment gagner quelques centaines de mètres (vite reperdus) au prix de centaines de morts et parfois de centaines de milliers de morts ! « Là, sur notre sol, dans un pays évolué, de vieille civilisation, a eu lieu l’un des massacres les plus abominables de l’histoire de l’humanité. Et nous avons accepté de rentrer dans cette barbarie » (Marc Dugain). Il faudra que des régiments se mutinent, non par peur, défaitisme ou pacifisme, mais simplement parce qu’il était devenu insupportable de continuer ces boucheries inutiles. Le général Pétain mettra fin à celles-ci et ramènera l’ordre et le calme dans les unités au prix de 49 exécutions.

Pétain, c’est l’homme de Verdun. Verdun, c’est non seulement une bataille, mais c’est un sanctuaire : « Tous vinrent à Verdun comme pour recevoir je ne sais quelle suprême consécration. Ils semblaient par la Voie Sacrée monter pour un offertoire sans exemple à l’autel le plus redoutable que jamais l’homme eût levé » (Paul Valéry). Il faut savoir que 66 des 95 divisions françaises se battirent à tour de rôle à Verdun, pour tenir, tenir coûte que coûte. Les deux tiers des soldats français y ont peu ou prou combattu. Le chef d’état-major allemand, le général Falkenhayn, avait voulu Verdun pour « saigner la France à blanc ! » Erreur funeste, les deux peuples s’avérèrent incapables de se départager, 21 millions d’obus déversés par les Français, 22 par les Allemands. Même dans le décompte des morts : 163 000 Gaulois et 143 000 Germains ! Au total, près d’un million de morts et de blessés ! « Plus d’arbres, plus de maisons, plus d’animaux à cinq lieues à la ronde. Des divisions détruites avant d’arriver en première ligne. […] Or, il y avait déjà pour les siècles dans ce paysage de Verdun une mélancolie irrésistible. Ces vues immenses, ces échappées sans fin entre des masses immobiles et résistantes, et vers la droite au-delà de la Meuse, cette immense fuite d’horizon. Et autour de nous, plus près, ces pentes émaciées, ces hérissements à ras de terre de souches noires, ce million de cadavres sous nos pieds, ce cinquième hiver qui commençait, ce délire soudain qui m’avait ramené à ces lieux que j’avais fuis à jamais, ce délire qui semblait la fatalité masquée – tout cela poussait un grand cri » (Drieu la Rochelle). Henry de Montherlant écrira plus tard : « Les hommes de Verdun s’étaient rassemblés sur cette étroite bande de sol pour y verser comme de l’eau, le plus pur de leur vie, puis leur vie ; ils avaient fait d’elle une matière sensible, imbibée d’âme comme certain marbre l’est de lumière, plus vivante avec sa croûte de morts qu’aucun des lieux où la vie pullule. »

Chaque peuple eut droit à son sanctuaire. Pour les Allemands, ce fut Langemarck, où combattirent Jünger et Hitler. Le bulletin de l’armée du 11 novembre 1914 est ainsi rédigé : « Les régiments de jeunes ont donné l’assaut à l’ouest de Langemarck contre les premières lignes ennemies et les ont vaincues en chantant « Deutschland, Deutschland über alles ! » Il fallait sublimer cet événement : 145 000 jeunes Teutons y tombèrent pour que le mythe puisse exister : « Il n’y a de bonheur que dans la guerre sacrificielle » (Theodor Körner). Pour les Anglais, ce fut la Somme où, le 1er juillet 1916, en quelques heures, 60 000 hommes sur 100 000 furent mis hors de combat par les Allemands solidement retranchés. En quelques jours, les pertes, morts et blessés confondus, y furent de 420 000 Anglais, 200 000 Français et 440 000 Allemands. Pour quelques centaines de mètres pris à l’ennemi !

imag0473.jpgAuparavant, il y avait eu l’aventure des Dardanelles (1915) et le désastre de Gallipoli : 145 000 Français et 225 000 Anglo-Saxons liquidés. Le coût de l’offensive française en Champagne et en Artois (1914-1915) est de 600 000 morts ; pour rien ou si peu : la seconde des trois batailles de Vimy a permis de « grignoter » 2,5 km aux Allemands au prix de 95 000 morts ! Autrichiens et Italiens laissent 300 000 soldats lors des douze batailles de l’Isonzo, dont l’unique objet était de prendre le contrôle du port de Trieste. L’inutile boucherie du Chemin des Dames couche 200 000 morts de part et d’autre. Et combien d’autres terres de souffrance disséminées aux quatre coins de l’Europe, car le front oriental et le front méridional (Balkans) affichent des bilans tout aussi effroyables : les Serbes perdent ainsi 200 000 des leurs dans les montagnes enneigées d’Albanie… « Je fis avancer les chefs de groupes au rapport et appris que nous comptions encore soixante-trois hommes. C’est avec plus de cent cinquante que j’étais parti la veille au soir, plein d’entrain » (Jünger).

La Première Guerre mondiale a causé la mort de 9 millions d’hommes ; les blessés, mutilés, invalides représentent à peu près le double. « … Non, on ne peut pas se figurer. Toutes ces disparitions à la fois excèdent l’esprit. Il n’y a plus assez de survivants. Mais on a une vague notion de la grandeur de ces morts. Ils ont tout donné ; ils ont donné, petit à petit, toute leur force, puis, finalement, ils se sont donnés, en bloc. Ils ont dépassé la vie : leur effort a quelque chose de surhumain et de parfait » (Barbusse). De tous les belligérants exténués, la France est la plus touchée : 1,5 million de morts (15% des soldats, 22% des officiers), 3,5 millions de blessés dont 900 000 mutilés et invalides. Oui, la France a bien été saignée à blanc. Le quart nord-est du pays est ravagé : 2,4 millions d’hectares sont devenus impropres aux cultures, 9 300 usines sont détruites. La Grande Faux se montrera vraiment insatiable, puisque la grippe espagnole tuera encore 20 millions de personnes en Europe en quelques mois.

UNE NOUVELLE RACE D’HOMMES

« Je crois que cette guerre est un défi lancé à l’époque et à chaque individu. L’épreuve du feu va nous obliger à mûrir, à devenir des hommes, des hommes capables d’affronter les événements prodigieux des années à venir » (Otto Braun, engagé volontaire en 1914). Cette guerre fut en effet une « rude école » : « Le front attire invinciblement parce qu’il est, pour une part, l’extrême limite de ce qui se sent et se fait. Non seulement on y voit autour de soi des choses qui ne s’expérimentent nulle part ailleurs, mais on y voit affleurer en soi un fond de lucidité, d’énergie, de liberté, qui ne se manifeste guère ailleurs dans la vie commune» (Teilhard de Chardin).

Une nouvelle race d’hommes est ainsi née dans l’enfer des tranchées et a pour origine la camaraderie des combattants. Ernst Jünger lui a consacré un ouvrage, La Guerre comme aventure intérieure. Remarque a également décrit ce phénomène : « Nous devînmes durs, méfiants, impitoyables, vindicatifs, brutes et ce fut une bonne chose. Nous ne fûmes pas brisés, bien au contraire, nous nous adaptâmes. Mais le plus important ce fut qu’un ferme sentiment de solidarité pratique s’éveilla en nous, lequel au front, donna naissance ensuite à ce que la guerre produisit de meilleur : la camaraderie. » Plus loin : « Brusquement une chaleur extraordinaire m’envahit. Ces voix, ces quelques paroles prononcées bas, ces pas dans la tranchée derrière moi m’arrachant tout d’un coup à l’atroce solitude de la crainte et de la mort à laquelle je me serais presque abandonné. Elles sont plus que ma vie, ces voix ; elles sont plus que la présence maternelle et que la crainte ; elles sont ce qu’il y a au monde de plus fort et de plus efficace pour vous protéger : ce sont les voix de mes camarades. »

Car ces hommes ont franchi des frontières qui sont devenues totalement incompréhensibles pour la majorité de nos contemporains : « Quand je demandai des volontaires, j’eus la surprise de voir – car nous étions tout de même à la fin de 1917 – se présenter dans presque toutes les compagnies du bataillon près des trois quarts de l’effectif » (Jünger). « Avec mes hommes, nous nous élancions le long de ce bois où la plupart d’entre nous seraient enterrés, dans ce bois devenu aujourd’hui, pour quelques années, un charmant cimetière » (Drieu la Rochelle). La mort, n’est plus pour eux, source d’effroi ; ils l’ont tellement côtoyée qu’ils l’ont apprivoisée : « La mort avait perdu ses épouvantes, la volonté de vivre s’était reportée sur un être plus grand que nous, et cela nous rendait tous aveugles et indifférents à notre sort personnel. […] Le no man’s land grouillait d’assaillants qui, soit isolément, soit par petits paquets, soit en masses compactes, marchaient vers le rideau embrasé. Ils ne couraient pas, ni ne se planquaient quand les immenses panaches s’élevaient au milieu d’eux. Pesamment, mais irrésistiblement, ils marchaient vers la ligne ennemie. Il semblait qu’ils eussent cessé d’être vulnérables. […] Quand nous avançâmes, une fureur guerrière s’empara de nous, comme si, de très loin, se déversait en nous la force de l’assaut. Elle arrivait avec tant de vigueur qu’un sentiment de bonheur, de sérénité me saisit » (Jünger). Cet élan et cette fureur sont également décrits par Drieu la Rochelle : « Nous nous regardâmes avec plaisir, avec confiance. Nous nous reconnaissions comme des braves, comme de ceux qui sont le sel d’une armée. Et chacun devenait encore plus brave en regardant l’autre. Et si nous regardions autour de nous, notre courage méprisait et menaçait toutes ces peurs qui s’aplatissaient sur le sol autour de nous. […] Nous criions. Qu’est-ce que nous criions ? Nous hurlions comme des bêtes. Nous étions des bêtes. Qui sautait et criait ? La bête qui est dans l’homme, la bête dont vit l’homme. La bête qui fait l’amour et la guerre et la révolution. »1418dardanelles.jpg

Ces hommes se donnent des chefs, qu’ils choisissent en fonction de leurs qualités plutôt que de leurs galons : « Mais de même que je m’étais reconnu, ils se reconnaissaient en moi. Aussi étonnés que moi – non, tout de même plus étonnés que moi. Mais bientôt, ils couraient, comme s’ils n’avaient jamais été que cela, des nobles. La noblesse est à tout le monde. J’étais grand, j’étais immense sur ce champ de bataille. Mon ombre couvrait et couvre encore ce champ de bataille. Il y avait ainsi un héros tous les vingt kilomètres. Et c’est pourquoi la bataille ne mourait pas, mais rebondissait » (Drieu la Rochelle). Et quand les officiers tombent, il en est toujours pour prendre la relève : « Mais on ne voit plus le lieutenant. Plus de chefs, alors… Une hésitation retient la vague humaine qui bat le commencement du plateau. - En avant ! crie un soldat quelconque. Alors tous reprennent en avant, avec une hâte croissante, la course à l’abîme » (Barbusse).

Lorsque la fin de la guerre arrive, ils retournent dans un monde qui leur est devenu étranger. Ils ont connu l’amitié virile, découvert les satisfactions d’une communauté constructive et solidaire, développé un système de hautes valeurs, « la loi, la moralité, la vertu, la foi, la conscience » (Theodor Körner) et poussé le sens du devoir jusqu’au sacrifice suprême… Ils n’acceptent pas de vivre dans une société où les valeurs sont souvent inversées : intérêt, mesquinerie, mensonge, médiocrité, individualisme... Certains sombrent alors comme le capitaine Conan du roman éponyme de Roger Vercel : « Te rappelles-tu ce que je te disais à Gorna, qu’on était trois mille, au plus, à l’avoir gagnée, la guerre ?... Ces trois mille-là, t’en retrouveras peut-être parfois un ou deux, par-ci, par-là, dans un patelin ou un autre… Regarde-les bien, mon vieux Norbert : ils sont comme moi ! » Mais la plupart sont décidés justement à appliquer ce système de vertus propres à régénérer les individus et le pays : « C’était un idéal physique, esthétique et moral : force et courage s’allient aux proportions harmonieuses du corps et à la pureté de l’âme » (George L. Mosse, De la Grande Guerre au totalitarisme).

PLUS RIEN NE SERA JAMAIS COMME AVANT

« Et, des ruines de cette catastrophe qui accouchaient à la fois de la mondialisation américaine et des nihilismes socialistes (communisme et nazisme), l’Europe ne devait jamais se remettre » (Aymeric Chauprade). La Première Guerre mondiale est la matrice d’événements capitaux qui ont bouleversé l’Europe et même le monde. En premier lieu, les Allemands, après l’échec du plan Schlieffen, inversent le raisonnement. Pour affaiblir la Russie, ils lui inoculent le « bacille de la peste », en y acheminant Lénine jusqu’alors réfugié en Suisse. On connaît la suite : la victoire des bolcheviks, l’effondrement du front russe et la paix séparée de Brest-Litovsk. Plus tard, l’Allemagne en paiera le prix fort, qui sera quasiment détruite par l’URSS en 1944-1945, et dont la moitié sera occupée pendant 45 autres années. La moitié de l’Europe partagera l’addition pendant la même période.

Les survivants des tranchées, cette nouvelle race, ne peuvent que se lever contre la vermine rouge qui tente de conquérir le vieux monde et dont les valeurs sont aux antipodes de celles qu’ils exaltent : collectivisme, égalitarisme, étatisme. Cela commence par les Corps-Francs allemands du Baltikum et les Russes blancs de Dénikine, Koltchak et Wrangel. Mais les Alliés prennent peur d’un rétablissement de la Russie aristocratique et d’une éventuelle alliance entre celle-ci et une Allemagne revancharde. Ils leur préféreront les bolcheviks, avec les conséquences que l’on sait. Mais le fascisme – ou plutôt les fascismes, dont le nazisme - éclot dans tous les pays menacés par les communistes. Idéologie de « l’énergie vitale », il est avant tout une réaction contre la gangrène marxiste. Pour preuve, en Espagne, qui était restée à l’écart du premier conflit du siècle, le phalangisme et le franquisme se sont développés en réaction contre les Rouges du Frente Popular.

La Grande-Bretagne, réfugiée dans son île d’où elle croit diriger encore le monde, échappe à ce phénomène. La France également, mais pour d’autres raisons : si elle est sortie victorieuse du conflit, elle est aussi épuisée. Elle a trop souffert : les femmes qui, pendant des années, ont remplacé les hommes dans les champs comme dans les usines, y ont en quelque sorte pris le pouvoir : elles éduquent leurs enfants dans la haine de la guerre. Les Français se repaissent dans les délices médiocres du Front populaire et ne voient pas arriver la tragédie. Liquidée en quelques jours en juin 1940, la France ne se relèvera jamais de cette affreuse honte.

Il faut aussi parler des traités infâmes qui ont redessiné l’Europe : la culpabilisation des vaincus (« la victoire de la civilisation sur l’empire du Mal », déjà), l’humiliation de l’Allemagne, le démantèlement de l’Autriche-Hongrie, la création d’une multitude d’Etats ingérables, aux innombrables minorités, comme la Yougoslavie et la Tchécoslovaquie, qui ne suscitent que haine et frustration. C’est l’œuvre des démocrates Wilson, Lloyd George, Clemenceau… mus par une haine féroce à l’égard de l’ancien monde. Ce dernier n’a-t-il pas déclaré en préambule à Versailles : « L’heure de notre lourd règlement de comptes est venu » ? C’est tout dire. Ce sont eux qui ont labouré et ensemencé les champs de la Seconde Guerre mondiale. Ce ne sont pas des héros, ce sont les responsables de dizaines de millions de morts ! Ainsi, l’Europe sera une nouvelle fois emportée dans un conflit apocalyptique, dont le bilan sera de plus de 50 millions de victimes. Le fascisme, et avec lui le nazisme, disparaîtront dans les ruines de Berlin. Et avec eux, la vieille Europe, cette Europe qu’on avait crue éternelle. Il faudra attendre encore 45 ans pour que le communisme sombre également.

Maintenant que se sont évanouies les idéologies dites totalitaires, il faut remonter à la Première Guerre mondiale pour comprendre les clés de la situation actuelle. La Grande Guerre marque l’intrusion des Etats-Unis d’Amérique dans la politique européenne. Ce sont les Européens qui les ont appelés à l’aide. Lloyd George et Wilson exaltaient « l’amitié, les liens du sang, les mêmes idéaux et un destin commun » entre leurs deux pays. Mais cet allié providentiel, dont l’entrée en guerre, avec son inépuisable réservoir industriel et humain, est décisive, a l’étreinte du python : « Cet appel à l’arbitrage des Etats-Unis revient à confier le sort de l’Europe à la grande puissance qui s’était édifiée dans le rejet de sa tradition historique » (Dominique Venner). A travers ses « Quatorze Points », Wilson impose à l’Europe, au moins à l’état embryonnaire, l’universalisme, le libéralisme, la mondialisation, l’anti-colonialisme, la religion des droits de l’homme, thèmes hérités du Siècle des Lumières et revus par le messianisme protestant des Anglo-Saxons. En bref, un poison mortel pour l’Europe.

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Pour achever ce réquisitoire, on rappellera les mots de Romain Rolland, alors trop âgé pour être mobilisé : « Cette jeunesse avide de se sacrifier, quel but avez-vous offert à son dévouement magnanime ? L’égorgement mutuel de ces jeunes héros ! La guerre européenne, cette mêlée sacrilège, qui offre le spectacle d’une Europe démente, montant sur le bûcher et se déchirant de ses mains comme Hercule ! Ainsi les trois plus grands peuples d’Occident, les gardiens de la civilisation, s’acharnent à leur ruine et appellent à la rescousse les Cosaques, les Turcs, les Japonais, les Cinghalais, les Soudanais, les Sénégalais, les Marocains, les Egyptiens, les Sikhs et les Cipayes. » Quelle lucidité ! Pourquoi les Européens ont-ils introduit dans leurs jeux guerriers les peuples qu’ils avaient soumis aux quatre coins de la planète ? Non seulement, c’était injuste : qu’avaient-ils à faire de nos querelles, et quel prix ont-ils dû payer ? Qui plus est, ce crime contre ces peuples qui n’avaient rien demandé marqua le début des mouvements de libération coloniale. Le retour de manivelle est si fort, qu’après une décolonisation lamentable, ce sont les peuples d’Europe qui agonisent sous le poids de leurs anciennes assujettis : immigration massive, métissage, islamisation. Le pire est à venir.

Erich Maria Remarque demandait des comptes aux responsables de cette horreur : « Que feront nos pères si, un jour, nous nous levons et nous nous présentons devant eux pour réclamer des comptes ? Qu’attendent-ils de nous lorsque viendra l’époque où la guerre sera finie ? Pendant des années nous avons été occupés à tuer ; ça a été là notre première profession des l’existence. Notre science de la vie se réduit à la mort. Qu’arrivera-t-il donc après cela ? Et que deviendrons-nous ? » Nous aussi, nous leur demandons des comptes, à eux et à leurs successeurs, qui n’ont rien compris et qui ne comprennent toujours rien, pour tous les malheurs qu’ont connus les peuples d’Europe depuis ce funeste début de XXème siècle, et tout ce qu’ils vont encore endurer au cours de ce XXIème siècle. Parlera-t-on encore de « peuples d’Europe » lorsque celui-ci se finira ?

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Ne perdons cependant pas espoir : « Les jours, les semaines, les années de front ressusciteront à leur heure et nos camarades morts reviendront alors et marcheront avec nous. Nos têtes seront lucides, nous aurons un but et ainsi nous marcherons, avec, à côté de nous, nos camarades morts et, derrière nous, les années de front : nous marcherons… contre qui, contre qui ? » Ainsi s’exprimait Remarque. Il ne savait pas contre qui ; nous, depuis, nous avons appris.

Alain Cagnat

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mardi, 10 décembre 2013

Alain Cagnat: Demain les guerres?

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Intervention d'Alain Cagnat

2013 - XVIIIeme Table Ronde de Terre et Peuple

Ex: http://www.terreetpeuple.com

DEMAIN LES GUERRES ?

La paix n’existe pas. Elle n’est que l’état transitoire qui sépare deux conflits armés. Elle n’en élude pas les autres formes, la guerre économique ou la guerre démographique, par exemple. C’est pourquoi j’employé le pluriel dans le titre de cette intervention.

Demain, il y aura donc des guerres. La Russie envahira l’Ukraine et la Chine déclarera la guerre aux Etats-Unis. Vous ne me croyez pas, bien sûr. Pendant que les médias nous amusent à essayer de nous faire peur avec des menaces de guerres qui n’auront jamais lieu, les Européens ne voient pas qu’ils sont déjà en guerre. Non pas la guerre telle que vous l’imaginez avec des divisions de chars traversant la Poméranie vers un rêve impossible ou bien des milliers de bombardiers écrasant sous des tapis de bombes les civils qu’ils sont censés libérer. Mais une guerre qui se déroule à la fois sur le sol européen et ailleurs. Une guerre sans merci que les Européens sont en train de perdre parce qu’ils ne veulent pas la faire.

Cela fait maintenant 70 ans que les Européens vivent en paix, ceux de l’Ouest surtout. Eux qui ont soigneusement fermé leurs yeux et leurs oreilles quand leurs frères d’Allemagne de l’Est, de Hongrie, de Tchécoslovaquie et de Pologne étaient impitoyablement matraqués, torturés et tués par les partisans des « lendemains qui chantent ». Ils sont partis à la plage quand un million de Pieds-Noirs n’ont eu d’autre choix qu’entre la valise et le cercueil. Et quand, il y a à peine vingt ans, la Yougoslavie s’est embrasée dans une guerre qui fut à la fois civile, ethnique et religieuse, les Européens ont mis le son de la télévision plus fort, pour ne pas entendre les cris des Serbes et des Croates.

Ainsi, petitement, frileusement, lâchement, les Européens vivent en paix. Car ils ne veulent plus entendre parler de la guerre. La guerre est devenue impensable : plus jamais çà ! D’ailleurs les piqûres quotidiennes de rappel de la Shoah sont là pour çà : n’oubliez pas ! Plus jamais ça ! Et puis, la guerre, c’est dépassé. Dans le monde merveilleux vers lequel nous mènent nos dirigeants éclairés, un monde mondialisé, sans histoire et sans culture, il n’y aura plus de place pour la guerre. Les conflits que nous observons partout à la surface de la Terre ne sont que les derniers soubresauts de la bête qui meurt.

C’est ainsi que, dévirilisés, les Européens voient le monde, non pas tel qu’il est, mais tel qu’ils le rêvent, en fonction de leurs nouveaux codes, les droits de l’homme, la démocratie, l’ouverture à l’autre… De leur matérialisme nihiliste et de leur individualisme consumériste. Mais cet ethnocentrisme les rend aveugles. Ils n’ont rien compris. Ils ont tort. La guerre va les rattraper. Chez eux et elle sera terrible.

Je ne vous parlerai pas d’une éventuelle explosion sociale qui emmènerait à la potence tous les salauds qui ont mené l’Europe là où elle est, les banksters, les politicards, les intellos, les journaleux… On peut en effet rêver d’un sursaut de nos peuples, des Grecs, des Espagnols, des Italiens, des Français… qui jetteraient dans les poubelles de l’histoire l’Union Européenne et toutes ses succursales nationales. Mais ce genre d’événement est tout à fait imprévisible. Car le Système, même très malade, a des capacités de résistance qu’il est très difficile de cerner. Par contre, la guerre, on la sent venir. Seuls les imbéciles ne flairent pas son odeur quand elle s’approche.

L’EXPLOSION DU MONDE MUSULMAN

Les Européens ethnocentriques se regardent le nombril et se lamentent sur leurs petits soucis de fin de mois, en traitant par le mépris ce qui se passe au sud, de l’autre côté de la Méditerranée, et à l’est, du côté du Proche-Orient et de l’Asie centrale. Comme disent certains : « Qu’ils sont fatigants, tous ces « bougnoules » qui s’agitent, se révoltent et s’entretuent ! De quoi vous gâcher l’apéro au moment du « 20 Heures » de Claire Chazal ». Les intellectuels, eux, emploient l’expression « Orient compliqué » avec emphase pour vous montrer qu’eux, ils ont tout compris de ce qui se passe là-bas.

Pourtant, les Européens sont concernés au premier chef. Le monde musulman fut longtemps en dormition, dominé par l’Empire Ottoman à l’est et l’Europe coloniale à l’ouest. Les grands conflits du XXème siècle ont bouleversé la donne : d’une part avec la disparition de l’Empire Ottoman après la Première Guerre mondiale, d’autre part avec la domination sans partage exercée par les Européens, puis la décolonisation générale opérée par ces derniers. On aurait pu penser que, grâce à cette dernière, chacun aurait pris le parti de vivre chez soi, sans s’occuper de l’autre. Pourtant, deux événements majeurs ont scellé le destin des relations entre le monde musulman et les Européens.

Le premier est le pacte d’alliance signé le14 février 1945 sur le croiseur USS Quincy entre le président Roosevelt, de retour de Yalta, et le roi Ibn Séoud d’Arabie saoudite. Les Etats-Unis s’engageaient à assurer la protection de la dynastie régnante et du Royaume, qui furent déclarés « intérêts vitaux » des USA. En contrepartie, les Saoud s’engageaient à assurer l’approvisionnement en pétrole des Etats-Unis. Ces accords, signés pour une durée de 60 ans, ont été renouvelés par George W Bush en 2005. Depuis 1945, les USA, par pur intérêt économique, se sont ainsi faits les complices du wahhabisme. En quelques jours, le malfaisant Roosevelt avait donc livré la moitié de l’Europe à Staline, à Yalta, et favorisé l’éclosion d’un islamisme fanatique et sanguinaire.

Le second événement se situe le 29 novembre 1947, lorsque l’Assemblée générale de l’ONU adopte la résolution 181 qui crée un Etat palestinien et un Etat juif. Les Palestiniens refusent, ce qui déclenche la guerre entre juifs et Arabes. Vaincus, les Palestiniens sont expulsés d’Israël, 800 000 précisément. C’est la Nakba, la « grande catastrophe ». Lors des guerres suivantes qui opposeront Israël et les pays arabes (« Guerre des Six Jours » en 1967, « Guerre du Kippour » en 1973) et lors de toutes les agressions exercées par l’Etat hébreu contre ses voisins, notamment contre le Liban, l’Etat juif bénéficiera toujours d’un soutien inconditionnel de la part des Etats-Unis, notamment financier et militaire.

Cela fait maintenant plus de 65 ans que les Etats-Unis, l’Arabie saoudite et Israël fonctionnent dans un ménage à trois contre nature, mais très efficace. Les Etats-Unis considèrent le monde arabo-musulman comme leur pré carré, où ils manipulent les pions dans leur seul intérêt du trio infernal : éviction de Mossadegh en Iran (1953), lutte contre l’Egypte de Nasser et la Syrie des Assad, guerre contre l’Irak de Saddam Hussein et la Libye de Kadhafi (par Européens interposés), intervention en Afghanistan… Ils ont souvent su habilement mettre au pouvoir des gens qui leur étaient acquis : Sadate puis Moubarak en Egypte, Ben Ali en Tunisie… et ont su s’attirer les bonnes grâces des souverains du Maroc et de la Jordanie. Même l’Algérie des fellaghas n’a pas su résister au chant des sirènes.

Le « printemps arabe » a été une surprise totale pour eux, comme pour les Européens. Tous ont cru que ce mouvement s’apparentait aux révolutions de couleur qui ont marqué l’Europe (Serbie, Géorgie, Ukraine) et l’Asie centrale (Kirghisistan) dans les années 1990. Aveuglés par leur ethnocentrisme, ils ont alors rêvé de démocratie, de droits de l’homme et surtout de pouvoir d’achat amélioré. C’était méconnaître le poids de la culture et de l’histoire locales, et surtout de l’islam. Lassés des dictateurs corrompus qui les pressuraient mais attirés par les paillettes des pays occidentaux, les peuples arabo-musulmans se sont débarrassés de leurs tyrans, croyant qu’ils pourraient se rapprocher du standard de vie des Occidentaux, tout en « vivant un meilleur islam ». Ce qui est la quadrature du cercle. Les élections qui ont suivi les révolutions du printemps arabe ont, presque toujours, amené les islamistes au pouvoir, en particulier les Frères musulmans et leurs succursales locales, dont le slogan est : « L’islam est la solution ».

Après 65 années de « pax americana » et de manœuvres judéo-anglo-saxonnes, c’est un tableau apocalyptique que l’on peut faire de ce monde arabo-musulman :

  • Le Maroc est resté étranger au printemps arabe, car attaché à la personne de son roi, Mohammed VI, « Commandeur des Croyants ». Celui-ci a su jeter du lest, sur le plan économique (aidé en cela par les Américains et les Saoudiens). Mais le Maroc glisse tout doucement vers un « islamisme éclairé », celui du Parti de la Justice et du Développement, apparenté aux Frères musulmans.

  • L’Algérie n’en finit pas d’attendre la mort de Bouteflika, espérant mettre ainsi un terme à 60 années d’accaparement de la richesse nationale par les anciens du FLN. Car, si le pays est très riche, du fait de sa manne pétrolière, les Algériens crèvent de faim et n’ont pas de travail. La guerre civile qui a fait 200 000 morts entre 1992 et 2000, reste ancrée dans les mémoires. Afin d’y mettre fin, Bouteflika a décrété la « concorde civile », c’est à-dire une amnistie générale pour les égorgeurs du FIS et du GIA. Il a su s’accorder les faveurs des islamistes en les faisant entrer dans le gouvernement où ils se sont installés. Le résultat est une islamisation rampante de l’Algérie, au milieu d’une bombe humaine (45% de la population a moins de 15 ans ; le chômage touche 50% des jeunes).

  • La Tunisie, berceau du printemps arabe, s’est donnée au parti islamiste Ennahda. Un an et demi plus tard, la situation économique du pays est catastrophique. Et celui-ci est plus divisé que jamais entre islamistes et laïcs, héritiers de Bourguiba. Des émeutes fleurissent régulièrement aux quatre coins du pays. Les semaines à venir seront cruciales, car pour le moment, la Tunisie n’a pratiquement plus de gouvernement.

  • La Libye n’existe plus grâce à la victoire napoléonienne du tandem franco-juif Sarkozy-Lévy. Kadhafi a été assassiné, mais le pays a éclaté entre ses différentes ethnies (Arabes, Berbères, Touareg, Toubou). Les milices y font la loi quand elles ne s’entretuent pas. Des millions d’armes se sont évaporées dans toute la région, embrasant le Sahel qui n’avait pas besoin de cela, pourri qu’il était par al-Qaïda au Maghreb islamique, Ansar al-Charia, le Mujao, Ansar Dine, Boko Haram, Ansaru… La seconde catastrophe résultant du renversement de Kadhafi est l’afflux désormais sans limite des crève-la-faim de tous les pays d’Afrique.

  • Résultat : le Sahel est quasiment devenu zone interdite pour les Occidentaux. Les Français ont dû faire le ménage au Mali, non pas pour une guerre rapide et décisive comme l’a stupidement proclamé Hollande, mais pour une guerre longue et coûteuse, perdue d’avance face à un ennemi insaisissable et constamment renouvelé. Tous les autres pays sont maintenant déstabilisés et menacés, à plus ou moins brève échéance par l’expansion de l’islam : la Mauritanie où le Polisario fait cause commune avec les bandes islamistes ; le Sénégal qui est devenu un Etat musulman ; le Niger où nos intérêts économiques vitaux sont directement menacés ; le Tchad qui est le seul Etat capable de se défendre contre les islamistes ; la Côte d’Ivoire où Sarkozy a imposé, grâce à nos armes, la « dictature démocratique » de Ouattara, permettant aux musulmans d’accéder à l’Atlantique ; le Burkina Faso, un Etat si faible qu’il tombera comme un fruit mûr dans l’escarcelle des islamistes ; le Nigeria, qui est déjà coupé en deux et où les fous de Dieu de Boko Haram et d’Ansaru massacrent les chrétiens à tour de bras ; le Cameroun qui commence à être contaminé par le Nord ; la Centrafrique, livrée aux milices islamistes des Séléka et où la France devra également faire le ménage : un engrenage sans fin !

  • Plus à l’Est, le Soudan a, lui aussi, éclaté en deux Etats, dont la frontière passe par l’islam ; un islam fanatique qui a transformé la Somalie en une multitude de mini-Etats en proie à des bandes de pillards et de pirates fous de Dieu comme les Shebab ou les Tribunaux islamiques ; des milices qui déstabilisent maintenant des pays réputés stables comme l’Ethiopie et le Kenya ; de l’autre côté du golfe d’Aden, le Yémen est une autre Somalie.

  • L’Egypte, l’autre grand du « printemps arabe », après avoir éjecté Moubarak, s’est jetée dans les bras des Frères musulmans. Au bout d’un an à peine, ceux-ci étaient tellement impopulaires que l’armée a repris les rênes du pouvoir, pour la plus grande satisfaction des Américains et des Israéliens. Mais ce n’est plus l’Egypte de Moubarak. Même s’ils sont apparemment mis au pas par les militaires, les Frères musulmans n’ont pas dit leur dernier mot dans un pays profondément islamisé. L’Egypte est maintenant un Etat extrêmement instable, peut-être même au bord de la guerre civile.

  • Pour résumer, l’Afrique sahélienne, de l’océan Atlantique à l’océan Indien, subit une formidable poussée d’un islam de guerre, aussi bien vers le nord que vers le sud. Provoquant le massacre des populations chrétiennes et expulsant progressivement les expatriés, sous peine d’être tués ou pris en otages. Il semble que le temps des Blancs soit fini dans cette région. Pour faire bonne mesure, et parce que des intérêts économiques vitaux sont en jeu, un Etat comme la France se transforme en gendarme du Sahel, hier la Libye, aujourd’hui le Mali, demain la Centrafrique. En vain. Le pire est qu’à chaque fois qu’un pays est déstabilisé, des dizaines de milliers de crève-la-faim se précipitent vers l’Europe !

  • L’Irak, pays stable s’il en était du temps de Saddam, est livré au chaos. Les chiites, numériquement majoritaires, y ont pris le pouvoir démocratiquement et se sont naturellement rapprochés de l’Iran, ce que n’avaient pas prévu les Américains qui ne savent pas compter, et ce que ne peuvent admettre les sunnites qui multiplient les attentats (1 000 morts par mois), avec l’appui direct des Saoudiens ; quant aux Kurdes, ils ont déclaré l’autonomie (pour ne pas dire l’indépendance) du Kurdistan irakien, où se trouvent les puits de pétrole.

  • La Syrie est maintenant en proie à une guerre civile absolue, où le méchant est bien sûr Bachar al-Assad. Les Occidentaux, emmenés par Hollande et nos droitsdelhommistes judaïques (Kouchner, Lévy, Fabius…), ont failli commettre l’irréparable en intervenant militairement en Syrie. Heureusement, Poutine a permis à Obama de se retirer de ce piège en sauvant la face. Il est maintenant évident que l’opposition réelle au régime n’est constituée que de groupes islamistes soutenus par l’Arabie saoudite et le Qatar. Les gouvernants français ne sont pas à un paradoxe près : ils soutiennent en Syrie des mouvements qu’ils combattent au Mali. Où est la logique ? Elle est évidente : détruire la Syrie, c’est rassurer Israël. Manque de chance pour les sionistes, le sort des armes a l’air de tourner en faveur de Bachar.

  • Le Liban, Etat fragile s’il en est, risque fort d’être entraîné dans la chute de son voisin syrien.

  • L’Iran voit s’éloigner les menaces de guerre que proféraient à son encontre les sionistes. Obama avait absolument besoin de cet accord, souhaité aussi par les Russes et les Chinois (le trublion judéo-français ne pesant pas plus que son poids). L’Iran avait aussi besoin de se refaire une santé économique (« les affaires reprennent »). Mais sur le fond, rien n’est réglé, d’autant plus que l’accord n’est valable que pour six mois. On voit, en effet, mal l’Iran abandonner son projet d’arme nucléaire alors qu’il a tant souffert pour cela. Pour le moment, le dindon de la farce est Israël qui menace toujours Téhéran de frappes aériennes, mais dont on sait que, sans un appui militaire américain, ce ne sont que rodomontades.

  • L’Afghanistan, après douze années de guerre, voit le sort des armes échapper une nouvelle fois aux Occidentaux. L’OTAN y est vaincue dans la mesure où elle n’a pas su éradiquer les talibans. Ceux-ci sont déjà dans les starting-blocks pour reprendre le pouvoir, à la fin de 2014, lorsque les GI s’en iront à leur tour.

  • Le Pakistan, le plus grand pays musulman (180 millions d’habitants) et un Etat qui possède l’arme nucléaire, est également très instable, écartelé entre des talibans qui contrôlent une grande partie du pays, et un pouvoir totalement corrompu à la solde des Américains. L’anti-américanisme y est le sentiment le mieux partagé.

Incertitudes sur la Tunisie, chaos en Libye, incertitudes sur l’Egypte, chaos en Somalie, chaos au Yémen, guerre civile en Syrie, incertitudes sur le Liban, chaos en Irak, bruits de botte entre Israël et l’Iran, chaos en Afghanistan, incertitudes au Pakistan… autant de scénarios alarmants. Ainsi, le monde musulman est devenu une poudrière, une poudrière sur laquelle nous sommes assis.

L’EXPLOSION DE LA POPULATION MONDIALE

Mais il est un danger externe encore plus grave que celui de l’effervescence de l’islam chez lui. C’est l’explosion démographique qui frappe la planète. Plus les peuples sont arriérés, plus ils se reproduisent comme des lapins. A croire que la fornication est leur seule occupation, ce qui leur tiendrait lieu d’intelligence et de culture. La population mondiale était d’un milliard d’individus en 1800. En 1930, elle avait doublé ; il lui avait fallu 130 ans pour cela. Le troisième milliard fut atteint en 1960 soit en seulement 30 ans. Puis tout s’est accéléré : quatre milliards en 1975, cinq en 1987, six en 2000, sept en 2011. Soit un milliard supplémentaire tous les 12 ans. A ce rythme la population du globe sera de dix milliards en 2050. Les bonnes âmes applaudissent des deux mains à chaque fois qu’on annonce que nous sommes un milliard de plus : alléluia ! Les cons !

Parallèlement, la population africaine était de 100 millions d’indigènes en 1800. En 1950, elle n’avait fait que doubler. Puis tout a explosé : 800 millions en 2000. Elle devrait être comprise entre 2,5 et 3 milliards en 2050. Car la fécondité des femmes du monde arabo-musulman est comprise entre 2,5 et 4,5, et celle de l’Afrique subsaharienne entre 3 et 8 !

Tout ceci malgré les guerres civiles, les guerres ethniques, les guerres de religion, le paludisme, la bilharziose, la filariose, la fièvre jaune, le choléra, le SIDA… Dire que ce cataclysme est le résultat des bienfaits de la colonisation. Mais oui ! S’il n’y avait pas eu l’apport des progrès de la médecine, de l’hygiène et de la nutrition, l’Afrique de 2050 ne compterait sans doute que quelques centaines de millions de « sauvages », comme les appelaient les missionnaires et les médecins de l’administration coloniale.

Alors la Terre n’en peut plus. Les ressources naturelles s’épuisent, les forêts disparaissent, la pollution pourrit l’air, l’eau et les sols. Les hordes barbares s’entassent dans les bidonvilles de mégapoles monstrueuses et hideuses, où règnent la misère et le crime. Et fuient vers les terres de l’homme blanc, croyant y trouver un nouvel Eldorado. Voici la vraie raison de la catastrophe écologique qui frappe notre planète. Les faux écolos et les vrais salauds qui essaient de nous culpabiliser avec le trou d’ozone, l’empreinte carbone, l’effet de serre et les dégâts causés par le méthane des vaches quand elles pètent, feraient mieux de trouver le moyen de castrer la moitié de la population de la planète !

LA RACE BLANCHE EN VOIE D’EXTINCTION

Le corollaire de cette grande fornication, c’est la disparition annoncée de la race blanche. Ce qui peut s’apparenter à une guerre d’extermination. Nous sommes 800 millions de Blancs, mais en 2050, nous serons toujours 800 millions, ou moins. Ce qui fait à peu près 400 millions de femmes blanches, dont la moitié seulement est en âge de procréer, soit 200 millions (3% de la population mondiale aujourd’hui, moins de 2% en 2050).

Le plus grave, c’est que les femmes blanches ne font plus d’enfants, alors que les femmes immigrées n’arrêtent pas : un enfant à la main, un enfant dans la poussette, un enfant dans le landau et le quatrième dans le tiroir ! Et que faire lorsqu’on sait que la fécondité des femmes blanches n’est que de 1,5 (même en France où les chiffres sont faussés par la fécondité des femmes allogènes) ? Mais les femmes blanches, et avec elles, les hommes blancs, ne veulent plus faire d’enfants. Sans doute est-ce le résultat de l’idéologie mortifère qui s’est emparée de la race blanche : refus de l’Histoire, esprit de repentance, déculturation perte des valeurs, destruction de la famille, individualisme, consumérisme, matérialisme, nihilisme...

« Les Européens voudraient sortir de l’histoire, la Grande Histoire qui s’écrit en lettres de sang. D’autres par centaines de millions souhaitent y entrer » (Raymond Aron, Clausewitz, Penser la guerre). Les autres peuples de la Terre, quant à eux, n’ont aucune envie de sortir de l’histoire. Bien au contraire, le temps est venu de la revanche de tous les miséreux, les crève-misère, les morts-de-faim qui se sont sentis humiliés pendant des siècles par l’Homme Blanc.

Et si les Blancs ne veulent pas disparaître d’eux-mêmes, on les y aidera. En Afrique du Sud, la plus grande démocratie d’Afrique, 68 798 Blancs ont été assassinés, dont 4 041 fermiers, depuis que la lumière est revenue sur la « nation arc-en-ciel », c’est-à-dire depuis la fin de l’Apartheid ! Et ces chiffres s’accroissent tous les jours.

L’EUROPE ET LA FRANCE SONT ENVAHIES

Nous n’avons donc pas vu le pire. Si l’immigration est un phénomène déjà alarmant, alors que la population de l’Afrique n’est que de 800 millions d’individus, imaginez ce que sera l’immigration en provenance de ce continent lorsqu’il contiendra trois à quatre fois plus d’habitants, dans 35 ans. Un récent sondage Gallup, effectué dans plusieurs pays d’Afrique, a révélé que 40% des Africains voulaient quitter leur pays pour venir s’installer en Europe. Car il ne faut pas compter sur eux pour mettre en valeur le continent le plus généreux de la planète. En plus de 50 ans d’indépendance, cela se serait remarqué.

Dans cette guerre de submersion démographique qui a commencé, la France est aux avant-postes et le pays le plus touché d’Europe. A cause de son passé colonial et à cause de sa situation géographique. Elle est donc le laboratoire de ce que sera l’Europe dans quelques décennies. Comme l’a écrit Christopher Caldwell, dans Une révolution sous nos yeux : « Les troubles qui éclatèrent dans les banlieues d’Ile-de-France en octobre 2005 furent les actes de violence civile les pires et les plus étendus que l’Europe de l’Ouest ait connus depuis de décennies… Ces troubles touchèrent toutes les villes grandes et moyennes du pays. Huit mille voitures furent incendiées, et deux mille neuf cents personnes furent arrêtées. C’était une explosion que la quasi-totalité d’observateurs des banlieues avaient prévue ».

Combien y a-t-il d’immigrés allogènes en France ? Il ne faut pas compter sur les organismes officiels (INSEE, INED, ministère de l’Intérieur…) pour donner des pistes. Bien au contraire, tout est fait pour les brouiller. Cependant en recoupant certaines de leurs données et en les comparant à celles des pays de départ, on peut se faire une idée précise des dégâts de cette immigration afro-maghrébine.

Selon la démographe Michèle Tribalat, chercheuse de l’INED, la France compte 5,3 millions d’immigrés, plus 6,7 millions de descendants, ce qui fait un total de 12 millions. Ce chiffre a d’ailleurs été corroboré par l’INSEE dans son rapport « Immigrés et descendants d’immigrés en France » (octobre 2012). Il s’agit principalement d’allogènes, car l’immigration d’origine européenne a considérablement diminué. Il faut encore ajouter un peu moins d’un million d’habitants des DOM-TOM.

D’autres sources permettent d’arriver à un décompte comparable. La France compte 6,5 millions de Maghrébins, 4,5 millions de Noirs, 800 000 Turcs et autant d’originaires des DOM-TOM. Ce qui fait un total proche des 12 millions.

Pour Michèle Tribalat, comme pour d’autres démographes et sociologues, les immigrés non européens de deuxième, troisième et maintenant quatrième générations, sont inassimilables. Leur refus de s’intégrer dans une société qu’ils rejettent est évident. Par contre, ils ont, eux, retrouvé leur fierté identitaire et voient dans l’islam une manière de vivre qui les tient à l’écart de notre décadence. C’est pourquoi nos symboles nationaux (drapeau et hymne) les dégoûtent. Finalement nous avons ce que nous méritons. Logiquement on constate, chez eux, une énorme proportion de mariages endogamiques (90% pour les musulmans), ce qui est un bien pour nous aussi, car le métissage est ralenti d’autant.

Pareillement, il est impossible d’obtenir de l’INED et de l’INSEE des statistiques ethniques sur les naissances en France. Mais certains marqueurs existent comme le dépistage de la drépanocytose. Il s’agit d’une maladie héréditaire qui ne touche que les populations afro-maghrébines, antillaises et turques, mais pas les populations indo-européennes (eh oui !). Il est essentiel de dépister cette maladie dès la naissance. C’est ainsi que si seulement 5,5% des bébés nés en Bretagne sont testés, les taux de dépistage sont, ailleurs, alarmants : 31% en Alsace, en Rhône-Alpes et en Midi-Pyrénées ; 41% en Languedoc-Roussillon ; 43% en Provence-Alpes-Côte d’Azur ; et 60% en Ile-de-France. La moyenne nationale est de 31,5%, ce qui veut dire qu’un enfant sur trois est issu de parents non européens.

Toujours selon Michèle Tribalat, la Seine Saint-Denis compte 57% de jeunes de moins de 18 ans d’origine étrangère ; dans certaines communes, le taux atteint 95%, comme à Mantes-la-Jolie. Mais le « 9-3 » n’est pas le seul touché : à Paris, ce taux est de 41%, et de 77% à Clichy (Hauts-de-Seine). En conséquence, les Français de souche deviendront minoritaires vers 2050, au plus tard vers 2060. C’est dire si le temps nous est compté.

Ces populations allogènes l’ont bien compris. A Montfermeil, les jeunes maghrébins appellent le quartier pavillonnaire des français de souche la « ville des vieux ». A Marseille, les immigrés sont chez eux, comme l’affirme la sénatrice Samia Ghali : « Marseille, c’est la France d’aujourd’hui ».

Marseille, n’est pas la seule. Un certain nombre de villes sont en passe d’être dominées par des populations immigrées fortement islamisées : Roubaix, Strasbourg et de nombreuses villes d’Ile-de-France. Toute l’Europe est logée à la même enseigne, même les pays scandinaves. On peut citer Bruxelles en Belgique, Duisbourg, Cologne et certains quartiers de Berlin (Kreuzberg et Neukölln) en Allemagne ; Amsterdam et Rotterdam aux Pays-Bas ; Blackburn, Bradford, Dewsbury, Leicester, Manchester et l’est de Londres. A Rosengârd, une banlieue de Malmö, en Suède, 90% des femmes se promènent voilées. Le prénom le plus fréquemment donné aux enfants de Londres et de Bruxelles, et dans la couronne parisienne, est : Mohammed. Un hasard ? Il ne faut plus parler de quartiers, de banlieues ou de cités, mais de colonies ethniques. De têtes de pont de la grande invasion.

La stratégie de la peau de léopard est facilitée par les pouvoirs publics, grâce à la loi qui impose à toutes les communes de plus de 1 500 habitants de créer des logements sociaux, afin de faciliter la mixité sociale. C’est vouloir éteindre un feu avec un arrosoir rempli d’essence.

Alors on assiste au White Flight, la fuite des Blancs. Ceux-ci abandonnent les centres-villes et les cités qui sont livrés aux bandes ethniques, tandis que les Blancs se réfugient dans des villes moyennes et petites encore préservées, mais pour combien de temps ? Et il se trouve toujours un tonton maghrébin ou turc pour racheter à vil prix la boucherie désertée par les Blancs et qu’on se hâtera de rebaptiser boucherie halal. Les seuls à ne pas déserter les centres-villes sont les très riches qui ont les moyens de vivre dans des quartiers préservés de la canaille et de ne pas voir le changement de peuple qui se produit tout à côté. Mais ces bobos risquent de déchanter, rapidement et brutalement.

Les pays d’Europe se balkanisent donc à toute vitesse. Et les taches noires de la peau de léopard s’étendent, s’étendent, s’étendent. Là-dessus, on nous ment, évidemment. Comme l’écrit René Marchand dans Reconquista ou Mort de l’Europe : « Le caractère ethnique des événements, de la violence, leur nature de combat pour le territoire et de guerre de conquête coloniale, c’est là précisément le cœur de ce qui ne doit pas être dit et qui est à tout instant remplacé, dans les analyses et les commentaires autorisés, par une classique explication sociale, dérisoirement inadéquate ».

On veut aussi nous faire croire que cette immigration massive n’a pas d’impact sur le peuple européen. C’est ce que dénonce Renaud Camus dans Le changement de peuple : « Cette fiction, ce mensonge central qui commande tous les autres, c’est qu’en changeant de peuple, on peut encore avoir la même histoire, la même culture, la même civilisation, le même pays, la même nation éternelle, la même France, la même Europe, la même identité ».

Plus loin, il poursuit : « Un peuple qu’à l’œil nu on voit remplacé à vive allure par un ou plusieurs autres, dans ses rues, dans ses quartiers traditionnels, dans le centre de ses villes, dans ses métros, dans ses écoles surtout, à la télévision et jusqu’en ses plus antiques villages, est-ce encore le même peuple quand bien même son nom, officiellement, reste le même ? ».

Il prend l’exemple du couteau. Si on change la lame, puis le manche, s’agit-il toujours du même couteau ? Ainsi, changement de peuple, grand remplacement, génocide par substitution ne sont pas des fantasmes. C’est une guerre d’invasion qu’on mène contre nous. Et qu’il va falloir accepter de livrer si l’on ne veut pas disparaître. Pour cela il nous faut retrouver notre fierté, notre fierté d’appartenir à un peuple spécifique : le peuple européen et blanc, qui a une histoire de 5 000 ans, une civilisation et une culture propres et pareilles à aucune autre.

Et c’est bien là-dessus que l’ennemi nous frappe en nous dévirilisant, en nous culpabilisant, en nous déculturant, en nous métissant. Or, nous ne pouvons accepter que deux ou trois générations issues de l’après-guerre et dont certains ne sont français que de fraîche date, détruisent notre culture, notre tradition et nos valeurs dont l’origine s’ancre dans des millénaires d’histoire européenne. Oui, nous sommes plus français que d’autres. Oui, nous sommes plus européens que d’autres. Ces gens qui n’aiment pas le peuple français, depuis quand sont-ils eux-mêmes français ? Manuel Valls, Eva Joly, Jean-Vincent Placé, Anne Hidalgo ne sont français que depuis une trentaine d’années. Quant aux Moscovici, Copélovici, Sarkozy, Fabius et autres Taubira, on peut comprendre que le « grand roman national » leur soit étranger : Vercingétorix, Charlemagne, Henri IV, Louis XIV, Napoléon… effectivement, ce n’est pas leur tasse de thé.

Comment en est-on arrivé là ? A cause de la cupidité du patronat qui voyait là le moyen d’obtenir une main d’œuvre à bon marché et de faire baisser les salaires grâce à un volant de chômage important. Et grâce à tous les idéologues soixante-huitards. Mais pas seulement, grâce aussi à la veulerie des hommes politiques dits de droite qui ont ouvert toutes grandes les portes de la Cité.

Comme l’écrit René Marchand : « Jamais dans l’histoire on n’aura vu des chefs d’Etat demander aussi explicitement à leurs peuples d’envahir l’Europe. Jamais dans l’histoire on n’aura vu des peuples apporter un concours aussi actif à une entreprise mettant en cause leur existence, des individus participer avec autant d’efficacité à leur asservissement, une civilisation anticiper sa disparition avec autant d’empressement ».

Au début, on nous a expliqué que l’immigration c’était un enrichissement culturel. On a donc fait l’éloge de la diversité : la musique bambara, la cuisine antillaise, les putes maliennes et le haschich marocain… On nous a expliqué que ces immigrants, peu nombreux, allaient s’assimiler, c’est-à-dire devenir de vrais Français, comme les immigrés portugais, italiens ou polonais d’autrefois. Mais comment croire que tous ces gens qui venaient de tous les continents allaient abdiquer leurs coutumes et leurs croyances pour devenir de bons Français ? Car les immigrés allogènes ne viennent pas chez nous pour épouser nos lois et nos coutumes, mais simplement parce qu’ils espèrent y trouver une vie meilleure, quand ce n’est pas pour profiter sciemment du système social le plus généreux du monde. Tout en demeurant ce qu’ils sont : des Algériens, des Marocains, des Maliens, des Sénégalais, des Turcs… de cœur. Jamais des Français ou si peu.

Alors, quand ce doux rêve de l’assimilation s’est fracassé sur le miroir du réel, il a fallu envisager une autre voie pour l’immigration : l’intégration. Là, on ne demandait plus aux immigrés de se fondre dans le corpus du peuple français, mais de respecter les lois de la République, tout en gardant leurs spécificités. Et tout ceci a été codifié, de manière très discrète, par le Conseil de l’Europe : tolérance et respect sont désormais les deux mamelles de la France et de l’Europe.

Et gare à ceux qui s’écartent de la voie tracée : ce sont des racistes et des fascistes qu’il convient de châtier comme ils le méritent. Il n’est, par exemple, pas de bon ton de dire que 80% des détenus sont des immigrés d’origine afro-maghrébine, qu’ils soient français ou encore étrangers. Et que 70% d’entre eux sont musulmans. Et qu’il faut opérer, dans les prisons, une ségrégation entre les diverses origines ethniques (Noirs, Arabes, Blancs) et religieuses (musulmans ou non) pour que les détenus ne s’entretuent pas.

Heureusement, le couvercle est en train de sauter. « La parole raciste se libère », se lamentent politiques et médias collabos. Non, ce n’est pas la parole raciste, c’est la parole du bon sens. C’est le cri du peuple qui ne veut pas disparaître.

L’ISLAM EN GUERRE CONTRE L’EUROPE

L’immigration est donc un fléau, un fléau mortel pour l’Europe blanche. Mais s’il n’y avait que cela ! L’immigration afro-maghrébine s’accompagne d’une islamisation rapide de l’Europe, un autre fléau qu’il faut tout autant combattre. D’ailleurs, désormais, les deux phénomènes sont tellement imbriqués qu’on ne peut espérer réduire l’un sans éradiquer l’autre. Comment en est-on arrivé là ?

Il y avait en France, 5 mosquées en 1965, 900 en 1985, 2 500 aujourd’hui. Le palmarès est le suivant : Seine-Saint-Denis (146 mosquées), Bouches-du-Rhône (98) et Val d’Oise (88). Toute l’Europe est désormais confrontée à une installation définitive de l’islam sur ses terres. Nos amis belges ne sont pas oubliés : Bruxelles compte 77 mosquées, 11 écoles coraniques et 18 librairies islamiques.

Pour Michèle Tribalat, la population musulmane s’est accrue de 151 000 personnes en 2008. En extrapolant, cela fait un million de musulmans supplémentaires tous les six ans. 63% d’entre eux vivent dans les trois régions Ile-de-France, PACA et Rhône-Alpes. Ils représentent 15% de la population en Ile-de-France (33% en Seine-Saint-Denis), 10% en PACA, Rhône-Alpes et Alsace.

Mais il ne s’agit plus des musulmans d’autrefois qui travaillaient chez Renault, mangeaient du cochon et buvaient du pinard, et qui tentaient de s’intégrer tant bien que mal. Tous les observateurs, comme Gilles Kepel, un fin connaisseur des banlieues, s’étonnent de la radicalisation du discours islamique des jeunes des cités, et de l’influence de plus en plus grande des salafistes. Notre manière de vivre et notre lâcheté les dégoûtent, et ils recherchent une éthique plus élevée qu’ils croient trouver dans l’islam. Mais qui pourrait les blâmer ? Et comment s’étonner alors que, lors des élections tunisiennes, nos Tunisiens à nous aient voté à 40% pour les islamistes d’Ennahda ?

Puisqu’on parle d’élections, je rappellerai que 86% des musulmans ont voté Hollande au second tour des présidentielles. Il s’agit du premier vote ethnique que l’on a pu constater en France. On se souviendra des images de la célébration de la victoire de Hollande, le soir, place de la Bastille : pas de drapeau français, mais des drapeaux algériens, marocains, tunisiens, turcs, maliens, sénégalais… On comprend mieux pourquoi la gauche ne cesse de faire des gâteries aux musulmans. « La France fut la fille aînée de l’Eglise, elle est désormais devenue la putain de l’islam » (Caroline Alamachère, Riposte laïque).

Nous aurions dû mieux écouter le discours de Boumediene devant l’assemblée générale de l’ONU en avril 1974 : « Un jour, des millions d’hommes quitteront l’hémisphère sud pour aller dans l’hémisphère nord. Et ils n’iront pas là-bas en tant qu’amis. Parce qu’ils iront là-bas pour le conquérir. Et ils le conquerront en le peuplant avec leurs fils. C’est le ventre de nos femmes qui nous donnera la victoire ». Le message était on ne peut plus clair. Pourtant, quelques mois plus tard, Giscard d’Estaing et Chirac instauraient le regroupement familial ! Ce que n’avait pas prévu le prophète Boumediene, c’est que le ventre des femmes algériennes (et des autres) serait largement subventionné par ceux-là mêmes qu’ils allaient envahir.

Et il n’était pas le seul musulman à s’exprimer ainsi. Yasser Arafat disait de l’utérus des femmes palestiniennes qu’il était l’arme secrète de sa cause. Et Mouammar Kadhafi déclarait : « Sans épée, sans fusil, sans conquêtes, les 50 millions de musulmans en Europe la transformeront bientôt en continent musulman ».

S’il ne s’agit pas de déclarations de guerre, de quoi s’agit-il ? Car, ce que nous ne voulons pas voir, mais que les musulmans savent bien, c’est que l’islam a déclaré la guerre à tous les non-musulmans dès l’Hégire, en 622. Depuis la religion d’Allah n’a cessé d’agresser les autres religions et les autres nations. Partout où elle était militairement victorieuse, elle a imposé sa loi d’airain : massacres, pillages, viols, enlèvements, mises en esclavage… Et quand elle était trop faible, elle pratiquait la taqqiya, c’est-à-dire la dissimulation : « Baise la main que tu ne peux mordre », disent les textes sacrés de l’islam.

Qu’est-ce qui rend l’islam différent des autres religions ? L’islam, cet ensemble indivisible, identité-religion-droit-civilisation-culture, n’est pas réductible à une foi relevant uniquement de la sphère privée et de la liberté de conscience. Le musulman est astreint à une discipline religieuse dont nous avons oublié les rigueurs. Toute sa vie, spirituelle, mais aussi temporelle, est régie par le Coran, y compris au plus intime de sa vie privée. Les contraintes, les cinq prières quotidiennes, le jeûne du ramadan, le hadj (le pèlerinage à la Mecque)… sont autant d’obligations qui lui rappellent en permanence sa soumission à Dieu. Un devoir parmi d’autres est de répandre l’islam, par tous les moyens y compris la guerre et le martyre. Car pour les musulmans, la vie sur terre n’a aucune valeur ; seul compte le jardin d’Allah.

C’est ainsi que l’islam est une religion de conquête dont le but final est la soumission de la planète à la religion du Prophète. Ceux qui prétendent le contraire, notamment les islamologues érudits, ne font qu’endormir notre vigilance. Comme l’explique René Marchand, « Dès sa naissance, dans ses textes fondateurs les plus sacrés et interdits de réforme, l’islam a déclaré au reste de l’humanité une guerre universelle et perpétuelle ». L’islam différencie ainsi le dar al-islam, le territoire de la soumission, et le dar al-harb, le territoire de la guerre.

Cette analyse n’est pas nouvelle, c’était déjà celle d’Ernest Renan dans « L’islam et la science » : « Les libéraux qui défendent l’islam ne le connaissent pas. L’islam, c’est l’union indiscernable du spirituel et du temporel, c’est le règne du dogme, c’est la chaîne la plus lourde que l’humanité ait jamais portée… Quand l’islam a disposé de masses ardemment croyantes, il a tout détruit. La terreur religieuse et l’hypocrisie ont été à l’ordre du jour. L’islam a été libéral quand il était faible, et violent quand il a été fort ».

Pour en revenir à la France, c’est le pays qui compte le plus de musulmans de toute l’Union européenne (un sur quatre), le pays où la proportion de musulmans est la plus élevée par rapport à la population (10 à 15%), le pays où l’islamisation est la plus avancée, enfin le pays où le monde politique est le plus lâche à son égard.

Comme dans le reste de l’Europe, les musulmans revendiquent avec une véhémence de plus en plus grande le droit de vivre leurs particularismes en toute liberté. D’abord en exigeant de plus en plus de mosquées, puis en jouant sur le registre de la victimisation, de manière à obtenir des avantages. Ou en jouant sur le registre du chantage : pour empêcher les attentats des « islamistes radicaux », il faut satisfaire les revendications des « musulmans modérés ». Comme s’il y avait une différence à faire. Prises une par une, les exigences des musulmans paraissent inoffensives, certaines peuvent même prêter à sourire. Après tout, ce n’est pas si grave que cela, le port du voile, la ségrégation hommes/femmes dans les piscines et les gymnases, la suppression du porc dans les cantines, la création de salles de prière dans les entreprises, les exigences concernant le ramadan et les fêtes musulmanes, etc. Mais une fois assemblées, toutes ces reculades constituent la charia, une deuxième loi qui tend peu à peu à se substituer la loi française. Une charia qu’une majorité de musulmans, en particulier les jeunes, veulent imposer en France.

En 2002, un collectif d’enseignants publiait un rapport qui s’intitulait « Les territoires perdus de la République ». Deux ans plus tard, un rapport de l’Inspection générale de l’Education, signé par Jean-Pierre Obin, confirmait l’agression de l’école publique par l’islam : régression de la condition féminine, violences faites aux filles, signes et tenues vestimentaires, prosélytisme, refus de la mixité, exigences de nourriture halal, contestations politico-religieuses pendant les cours d’histoire, des sciences de la vie, d’éducation physique. Bien sûr, ce rapport finit au fond d’un tiroir.

Les propos suivants prêteraient à sourire s’ils n’émanaient d’un des idéologues musulmans les plus écoutés, l’Egyptien al-Qaradawi : « Je pense que la charia devrait être appliquée progressivement… Il faut préparer les gens, leur enseigner. Les gens doivent apprendre. Je pense que durant les cinq premières années, il ne devrait pas y avoir de mains coupées ».

Car il ne s’agit pas d’une religion d’amour et de tolérance. Contrairement à nos benêts de chrétiens, les musulmans ne tendent pas l’autre joue. Les pratiques de l’islam qui nous choquent, à juste titre, sont nombreuses : égorgements rituels lors de l’Aïd el-Kébir, mutilations sexuelles (circoncision, excision, infibulation), vitriolage des jeunes filles qui vont à l’école ou qui portent des vêtements « indécents », pédophilie légalisée (le premier, Mahomet, se maria avec une fillette de huit ans, Aïcha), lapidations… En Grande-Bretagne, il y a 3 000 crimes d’honneur par an (infidélité, apostasie, refus d’un mariage forcé…).

LA GUERRE OUVERTE QUI NOUS ATTEND, DEMAIN

Dès les années 1960, nous avions dénoncé les dangers de l’immigration afro-maghrébine dans un numéro d’Europe Action qui titrait : « Halte à l’immigration allogène ! ». Non seulement nous n’avons pas été écoutés, mais pendant les 50 années suivantes, le flux migratoire n’a cessé de prendre de l’ampleur. Qu’on ne nous accuse pas maintenant de racisme ! Ce serait trop facile : nous sommes des éveilleurs de peuple qui annonçons un cataclysme inéluctable. Et les salauds ne se situent pas de notre côté.

Jamais au cours de l’Histoire, et dans aucun pays, on n’a vu cohabiter pacifiquement et durablement deux communautés qui se haïssent. Car c’est bien de haine qu’il s’agit. Non pas de la haine des Blancs à l’encontre des gens de couleur : ce racisme franchouillard ne dépasse pas la caricature lourdingue contre une Garde des Sceaux qui fait tout pour se rendre antipathique. Non, je vous parle de la haine qui boursoufle dans les cités que la police a abandonnées et les ghettos dans lesquels s’est enfermé l’ennemi. Un ennemi lourdement armé grâce aux bénéfices qu’il tire du trafic de drogue. Oui, c’est bien de haine qu’il s’agit, il n’est que d’entendre ces chefs d’œuvre que sont les chansons de rap. Je ne vous insulterai pas en vous en rappelant le contenu. Une haine qu’a dénoncée Michèle Tribalat dans son livre : « Assimilation, la fin du modèle français ». Le modèle républicain français ne tiendra plus longtemps.

Ce qui est rassurant, c’est le début de la prise de conscience des Français. L’un des sondages les plus récents (IFOP/Figaro, octobre 2102) donne des résultats sans ambigüité :

  • 68% des Français jugent que les musulmans ne veulent pas s’intégrer,

  • 63% sont opposés au port du voile et même du foulard dans la rue,

  • 60% estiment que l’influence de l’islam est aujourd’hui trop importante,

  • 43% jugent que l’islam est une menace pour l’identité de la France,

  • 43% sont contre l’édification des mosquées (moins de 20% il y a dix ans).

Un mois plus tard, un autre sondage, IFOP/Journal du Dimanche révélait que 75% des Français estiment que l’islam prend trop de place en France. Nul doute qu’un sondage plus récent révèlerait une défiance et une hostilité encore plus élevées.

Nous n’échapperons donc pas à la guerre ethnico-religieuse qui se déroulera sur le sol français. Nous allons devoir affronter un double ennemi, l’immigration allogène et l’islam, le second étant directement induit par la première. Nous ne sommes pas certains de l’emporter. En citant toujours René Marchand : « L’Europe – la civilisation européenne – doit désormais regarder sa mort en face ».

Il ajoute : « Un conflit armé entre musulmans et Européens apparaît aujourd’hui comme une hypothèse vraisemblable à terme. Les musulmans, assujettis à la pression sociale, seraient mobilisables sans difficultés. Les Européens réagiraient sans aucun doute avec une fureur dont les musulmans ne se doutent pas, mais dont l’histoire a fourni maints exemples ». Espérons-le. Quoi qu’il en soit, cela sera sans doute terrible.

Ceux d’entre vous qui ont suivi les conflits du Liban et de Yougoslavie savent de quoi je veux parler. Cela s’appelle la purification ethnique. Il n’y a rien de plus affreux. Rappelez-vous la Bosnie, la Slavonie et la Krajina, avec leurs centaines de villages-fantômes, auprès desquels notre Oradour-sur-Glane paraît bien seul. Ceux qui ne me croient pas n’ont qu’à aller faire un tour au Kosovo : il n’y a plus un Serbe à Pristina ou à Przren. Les seuls Serbes qui ont refusé de quitter ce territoire vivent dans des camps de concentration qu’on appelle pudiquement des enclaves et risquent leur vie chaque fois qu’ils en sortent. Or les Albanais n’étaient que quelques milliers au Kosovo en 1912. Qui aurait dit qu’un siècle et demi plus tard, avec la complicité de l’OTAN, les Albano-Turcs musulmans seraient en train de reconquérir les Balkans par la terreur ? Que cela nous serve de leçon !

Pour le moment, les Français de souche représentent encore 80% de la population de ce pays. Mais le temps travaille contre eux en raison de la forte dynamique démographique des populations allogènes. Heureusement, l’impact devrait se produire dans peu de temps. Vous dire exactement comment cela va se passer est difficile. Disons qu’un jour, un incident va mettre le feu aux poudres. Les banlieues vont alors s’embraser à la manière de l’automne 2005, mais en beaucoup plus grave. Rappelons-nous qu’à ce moment-là, les pouvoirs publics furent totalement dépassés par l’ampleur des émeutes. Lors du prochain embrasement, il ne s’agira plus d’émeutes localisées, mais d’un mouvement général de subversion. Les forces de police (CRS, gendarmerie…) seront débordées et il faudra faire appel à l’armée. Une armée en laquelle j’ai encore confiance, même si le taux d’allogénisation et d’islamisation avoisine les 15%. Mais il ne faut pas croire que l’ordre sera rétabli en quelques jours. Les morts se compteront par centaines ou par milliers, peut-être plus. Le pire serait une généralisation du chaos à l’ensemble du territoire, avec l’éclosion de bandes ethniques qui s’éparpilleraient dans les campagnes et pourraient tenir, par endroits, de véritables maquis.

Cette guerre, si elle éclate, il faudra la gagner. Et si on peut l’éviter, ce sera encore mieux. Mais, dans les deux cas, des mesures draconiennes de réduction de l’immigration et d’éradication de l’islam devront être prises. La seule différence est que ces mesures peuvent être préventives si jamais le peuple de France se réveille et installe démocratiquement au pouvoir un gouvernement conscient des méfaits de l’immigration et de l’islamisation (on peut rêver). Sinon, elles s’imposeront d’elles-mêmes de deux manières possibles. Soit grâce à une révolution préventive menée par des Français de souche lucides et déterminés. Soit postérieurement à la conflagration dont je vous ai parlé. Dans tous les cas il s’agira d’un régime fort bénéficiant de pouvoirs spéciaux. Il va sans dire que toutes les fausses « valeurs » de la République (droitdelhommisme, bienfaits du métissage, du multiculturalisme et de l’altérité, …) seront remisées au musée.

Rien n’est donc irréversible. « Là où il y a une volonté, il y a un chemin ». Nous sommes en guerre. On ne répond à une logique de guerre que par une logique de guerre. L’état d’urgence dans lequel nous nous trouverons justifiera et autorisera des moyens exceptionnels pour rétablir une situation qu’on peut considérer aujourd’hui comme désespérée. Il est bien entendu que cette politique nécessitera une sortie de l’Union européenne, mais une nouvelle association avec tous les pays qui voudront mener la même politique.

S’il n’est pas possible d’inverser cette dynamique d’invasion, la guerre interethnique qui nous attend se chargera du grand nettoyage. Mais il faut savoir que ce dernier peut se retourner contre nous, comme en Bosnie ou au Kosovo pour les Serbes. Même Michèle Tribalat, qui est pourtant membre de l’INED, envisage l’inenvisageable : « Les circonstances politiques dans lesquelles la France est susceptible de retrouver la maîtrise de sa politique migratoire l’autorisant à réguler vers le bas les entrées d’étrangers en provenance des pays tiers sont donc bien incertaines… A supposer qu’une volonté politique existe, il ne suffirait pas non plus que la France se délie de ses engagements européens pour retrouver une maîtrise de sa politique migratoire. Il faudrait encore qu’elle se défasse de ceux qui la lient aux conventions internationales qu’elle a ratifiées et des interprétations jurisprudentielles qui en ont été tirées, mais aussi qu’elle revienne sur ce que les juridictions internes ont institué (par exemple, le regroupement familial, NDLR) » (Michèle Tribalat, Assimilation, la fin du modèle français).

MESURES CONTRE L’IMMIGRATION

Tous les experts en étude des populations savent que le seuil de tolérance d’une population allogène au sein d’une population type est de 7%. En France, nous approchons des 20% ! La fracture sera donc dure à réduire, mais qu’on ne dise pas que cela n’est pas possible ! En quelques jours, les autorités saoudiennes, lassées par les interminables conflits et rixes qui agitent les différentes communautés d’immigrés dans le royaume, ont arrêté 33 000 Africains, mais personne n’en a parlé. Depuis, c’est la débandade, en particulier chez les clandestins : l’Ethiopie a annoncé que 50 000 de ses ressortissants étaient déjà revenus au pays. Si les Saoudiens l’ont fait, pourquoi pas nous ? En Russie, les autorités ont arrêté plusieurs milliers d’immigrés caucasiens à la suite de meurtres commis contre des citoyens russes. Mais là, on en a beaucoup parlé, Poutinophobie oblige. Si les Russes l’ont fait, pourquoi pas nous ?

Il est des cas beaucoup plus dramatiques. Je vous rappellerai la fin de la guerre d’Algérie : en trois mois, un million de Pieds-Noirs ont quitté définitivement leur pays. Je vous citerai aussi les grandes expulsions de populations germaniques d’Europe Centrale et Orientale (14 millions de personnes) après la défaite du Troisième Reich. Je vous citerai aussi le génocide perpétué contre les Arméniens par les Turcs. Ceci pour rester en Europe ou à sa périphérie. Si on parlait de l’Afrique, ce serait interminable. Toutes ces tragédies sont à ranger dans la rubrique « purification ethnique ». Aussi révoltant que soit ce processus, il a fait preuve de son efficacité tout au long de l’Histoire.

Il est hors de mon propos de vous dire que c’est ainsi qu’il faudra agir. Bien au contraire, pour ne pas sombrer dans la violence, les mesures devront être préventives, c’est-à-dire dissuasives : ne plus donner à tous les damnés de la Terre l’envie de venir en Europe vivre aux crochets de ses habitants. Plus tôt la machine à coloniser l’Europe s’inversera, moins les événements seront tragiques. Mais je manquerais à mon devoir si je ne vous disais ce qui risque de se passer, sachant que personne ne peut prédire l’avenir. Il faut seulement se contenter de la convergence d’éléments alarmant, la « convergence des catastrophes » comme l’appelle Guillaume Faye. Comme l’a dit Jean Haudry, qui pouvait prévoir en 1788 que la Révolution française éclaterait l’année suivante avec son cortège d’horreurs. Est-ce que les Européens pensaient, en 1913, que l’année suivante verrait le début du suicide de leur civilisation et de la plus grande boucherie que l’Histoire ait connue ? Est-ce que les petits boursicoteurs new-yorkais de 1928 imaginaient l’immense débâcle financière qui allait suivre ?

Ces précautions étant posées, voici un panel mesures à prendre pour ramener l’immigration à un seuil raisonnable. Il s’agit ici d’en dresser les grands principes. Si certaines mesures peuvent paraître dures, il faut savoir qu’elles sont en application dans bon nombre de pays, des pays non contaminés par l’idéologie mondialiste et ethnomasochiste de l’Occident.

  • Pour commencer, sortie de l’espace Schengen et fermeture stricte des frontières, avec un renforcement des effectifs de la Police de l’Air et des Frontières et des Douanes,

  • Formation d’une confédération avec les autres pays d’Europe qui se déclareront prêts à mettre en place les mêmes mesures,

  • Coupure de la pompe aspirante par la suppression de toutes les aides aux étrangers : Aide Médicale d’Etat pour les clandestins, Couverture médicale universelle pour les étrangers, Allocation Temporaire d’Attente pour les demandeurs d’asile, Allocation de Solidarité aux Personnes Agées (étrangères), Allocations-chômage, Allocation-logement et Allocations familiales… Ces mesures permettront simultanément de redresser les finances du pays, l’immigration coûtant entre 45 et 65 milliards par an à l’Etat,

  • Expulsion immédiate de tous les clandestins. Pénalisation de tous les actes visant à favoriser l’implantation de clandestins. Poursuite impitoyable contre les employeurs indélicats et les marchands de sommeil : confiscation des entreprises et des biens immobiliers,

  • Restauration du droit du sang et réexamen de toutes les naturalisations effectuées au titre du droit du sol : signature sur l’honneur d’une charte de naturalisation, test de compréhension du français…,

  • Suppression de la double nationalité. Retrait de la nationalité française à tous les binationaux,

  • Fin du regroupement familial, sachant que seuls 10% des immigrants viennent en France pour y travailler ;

  • Expulsion des étrangers sans emploi et de leurs familles. La France n’a pas à entretenir sur son sol des populations étrangères qui ne travaillent pas, qui vivent sur son dos et qui, de plus, refusent de s’intégrer,

  • Suppression de toutes les bourses d’étude pour les étudiants étrangers non européens ;

  • Etablissement de la préférence nationale en matière d’emploi et de logement.

  • Rétablissement de la double peine pour les délinquants : réclusion puis expulsion de tous les délinquants étrangers, y compris primo-délinquants. Si le délinquant est mineur, expulsion de sa famille,

  • Déclaration unilatérale d’indépendance de la Guyane et de Mayotte, qui sont devenues les premières maternités de France, sans soutien post-indépendance (le pas de tir de Kourou sera transféré en Russie) ;

  • Suppression de toutes les subventions publiques aux associations et organisations de soutien aux immigrés : MRAP, SOS Racisme, LICRA…

MESURES CONTRE L’ISLAMISATION

Les mesures à mettre en œuvre répondent au principe de la réciprocité. Vous savez que la tolérance n’est pas le fort des pays musulmans en matière de pratique religieuse autre que l’islam. Cette situation est universelle en terre d’islam, y compris dans les anciennes colonies françaises du Maghreb, et atteint son paroxysme en Arabie saoudite ou au Pakistan. Il n’y a donc pas de scrupule à avoir concernant les pays qui n’appliquent pas la tolérance et le respect des autres. L’axe de l’action à mener sera : oui à l’islam chez lui, non à l’islam chez nous, qu’il soit « islam de France » ou « islam en France », comme l’appellent hypocritement les collabos et les dhimmis qui nous dirigent.

Il n’est, en effet, aucunement question de faire la guerre à l’islam en général, mais de l’empêcher d’imposer sa loi chez nous. Une fois les choses clarifiées, il n’y a aucune raison pour que les relations diplomatiques et autres ne soient par normalisées entre les pays d’Europe et les pays musulmans : chez eux les peuples doivent vivre comme ils l’entendent. Et il n’est pas question de massacrer les musulmans comme ceux-ci le font pourtant avec les chrétiens dans de nombreux pays : Nigeria, Egypte, Irak, Syrie, Pakistan, Indonésie…

Voici les mesures qu’il faudra prendre pour mettre un terme définitif à l’islamisation de la France (et de l’Europe) :

  • Interdiction de la pratique publique de l’islam (à la manière de l’Arabie saoudite) et limitation à la sphère privée,

  • En corollaire, fermeture de toutes les mosquées et de toutes les écoles coraniques ; réaffectation des bâtiments ainsi libérés,

  • Suppression du Conseil Français du Culte Musulman et de l’Union des Organisations Islamiques de France ;

  • Suppression des émissions télévisées en faveur de l’islam (dimanche matin),

  • Expulsion de tous les imams non français,

  • Interdiction des mutilations corporelles : circoncision et excision,

  • Interdiction de la nourriture et des abattoirs halal,

  • Interdiction du port du voile (y compris le hidjab) dans la sphère publique, y compris la rue,

  • Suppression de toutes les mesures locales d’accommodement dhimmique avec l’islam : horaires réservés aux femmes dans les piscines et les salles de sport…,

  • Interdiction des opérations financières liées à la finance islamique (Qatar, Arabie saoudite et autres).

Vous me direz que c’est utopique. Alors, je vais vous dire comment les Japonais traitent l’islam :

  • Aucun musulman ne peut accéder à la nationalité japonaise,

  • Aucun musulman ne peut accéder à la résidence permanente au Japon,

  • Seuls sont admis, de façon temporaire, les salariés des sociétés étrangères,

  • La plupart des entreprises précisent qu’elles n’embauchent pas de musulmans,

  • L’arabe et l’islam ne sont pas enseignés à l’université,

  • L’importation de corans en langue arabe est interdite,

  • Lorsqu’un musulman s’installe dans un quartier, les voisins sont prévenus par les autorités nippones,

  • Les unions mixtes sont très mal perçues : « Il y a un état d’esprit au Japon selon lequel l’islam est une religion très étroite d’esprit et chacun devrait s’en tenir à l’écart » (Komico Yai, chef de département à l’université de Tokyo),

  • Le Japon compte une trentaine de mosquées, mais aucune école coranique,

  • La nourriture halal y est interdite, de même que tout média en arabe ou ouvrage islamique,

  • En résumé, sur 126 millions d’habitants, le Japon compte entre 1 000 et 30 000 musulmans selon les sources.

CONCLUSION

« L’avenir n’est écrit nulle part », tel était le titre d’un livre de Michel Poniatowski, ancien ministre de l’Intérieur des années 1970 et visionnaire en matière d’immigration. Peut-être bien que rien ne se passera tel que je l’ai décrit. Les Européens continueront à subir immigration et islamisation, sans broncher. Nous vivrons alors dans le meilleur des mondes, un monde que je vous laisse imaginer.

Mais je reste optimiste. Je ne suis pas le seul. C’est pourquoi je laisserai les derniers mots à René Marchand, des mots pleins d’espoir :

  • « Les peuples de l’Europe ne vont pas tarder à réagir à l’agression dont ils sont l’objet – et leurs dirigeants les suivront ou de nouveaux chefs apparaîtront ;

  • En relevant ce défi de vie ou de mort, la civilisation européenne renouera avec ses valeurs, sa personnalité, sa nature propre : une Renaissance s’annonce ;

  • L’Europe vaincra » (René Marchand, Reconquista ou Mort de l’Europe).