Ouvrages de Julien Freund: [...]
- L’Essence du politique (Sirey, 1965 ; Dalloz, 2003, 870 p.).
- Sociologie de Max Weber (PUF, 1966 et 1983).
- Europa ohne Schminke (Drückerei Winkelhagen, Goslar 1967).
- Qu’est-ce que la politique ? (Seuil, 1968 et 1978).
- Max Weber (Collection « Sup-Philosophie » PUF, 1969).
- Le Nouvel âge. Éléments pour la théorie de la démocratie et de la paix (Marcel Rivière, 1970).
- Le Droit d’aujourd’hui (PUF, 1972).
- Les Théories des sciences humaines (PUF, 1973).
- Pareto. La théorie de l’équilibre (Seghers, 1974).
- Georges Sorel. Eine geistige Biographie (Siemens-Stiftung, Munich 1977).
- Les Problèmes nouveaux posés à la politique de nos jours (Université européenne des affaires, 1977),
- Utopie et violence (Marcel Rivière, 1978).
- Il luogo della violenza (Cappelli, Bologna 1979).
- La Fin de la Renaissance (PUF, 1980).
- La crisis del Estado y otros estudios (Instituto de Ciencia política, Santiago de Chile 1982).
- Idées et expériences. Les activités sociales : regards d’un sociologue (Institut des Sciences Politiques et Sociales de l’U.C.L., Louvain-la-Neuve 1983).
- Sociologie du conflit (PUF, 1983).
- Idées et expériences (Institut de sociologie de l’UCL, Louvain-la-Neuve 1983).
- La Décadence. Histoire sociologique et philosophique d’une catégorie de l’expérience humaine (Sirey, 1984).
- Philosophie et sociologie (Cabay, Louvain-la-Neuve 1984).
- Politique et impolitique (Sirey, 1987).
- Philosophie philosophique (Découverte, 1990).
- Études sur Max Weber (Droz, Genève 1990).
- Essais de sociologie économique et politique (Faculté catholique Saint-Louis, Bruxelles 1990).
- L’Aventure du politique. Entretiens avec Charles Blanchet (Critérion, 1991).
- D’Auguste Comte à Max Weber (Economica, 1992).
- L’Essence de l’économique (Presses universitaires de Strasbourg, Strasbourg 1993).
- Diritto e Politica. Saggi di filosofia giuridica (Edizioni Scientifiche Italiane, Napoli 1994).
- Il Terzo, il nemico, il conflitto. Materiali per una teoria del Politico (Giuffrè, Milano 1995).
- Warfare in the modern world: a short but critical analysis (Plutarch Press, Washington D.C. 1996).
- Voci di teoria politica (Antonio Pellicani Editore, Roma, 2001).
- Vista de conjunto sobre la obra de Carl Schmitt (Struhart & Cía., Buenos Aires, 2002).
- Les Lettres de la vallée (non paru).
- Die Industrielle Konfliktgesellschaft (1977)
- Der Unauffindbare Friede (1964 Berlin pour le 75e anniversaire de Carl Schmitt)
- Die Politik als Heillehre (1974)
- Die Demokratie und das Politische (Berlin 1967 288 pages)
- Die neue Bewertung des Krieges als Mittel der auswärtigen Politik nach 1870 (1970)

Traductions
- Max Weber, Le Savant et le Politique, Plon, Paris 1959.
- Max Weber, Essais sur la théorie de la science, Plon, Paris 1965, et Agora/Presses-Pocket, 1992.
- Max Weber, Économie et société, Plon, Paris 1971.
Autres publications
Son œuvre comprend aussi un nombre très important d’articles, d’essais, de préfaces et de communications. On en trouvera la liste dans une bibliographie de Julien Freund établie par Piet Tommissen (de), qui va jusqu'en 1984 et qui figure en annexe de Philosophie et Sociologie (Cabay, Louvain-la-Neuve, 1984, p. 415-456 : « Julien Freund, une esquisse bio-bibliographique »).
Bibliographie
- Olivier Arnaud (dir. Pierre Manent), La Signification du libéralisme à partir de la philosophie politique de J. Freund, Paris, École des hautes études en sciences sociales, 2001 (thèse de doctorat en philosophie).
- Alessandro Campi, Carl Schmitt, Freund, Miglio: figure e temi del realismo politico europeo, La Roccia di Erec, Fiorenza 1996.
- Gil Delannoi, Pascal Hintermeyer, Philippe Raynaud et Pierre-André Taguieff., Julien Freund La dynamique des conflits, Berg International, Paris, 2010 (ISBN 978-2-917191-36-1)
- (es) Jerónimo Molina Cano (es), La filosofía económica de Julien Freund ante la economía moderna, Cuadernos Veintiuno (Madrid), no 10, 1997.
- (es) Jerónimo Molina Cano, Julien Freund, lo político y la política, Sequitur, Madrid, 1999.
- (es) Jerónimo Molina Cano, Conflicto, gobierno y economía (cuatro ensayos sobre Julien Freund), Struhart & Cía., Buenos Aires 2004.
- Pierre-André Taguieff, Julien Freund, au cœur du politique, La Table ronde, 154 p., 2008, (ISBN 978-2710329473)
- Sébastien de La Touanne, Julien Freund. Penseur « machiavélien » de la politique, L’Harmattan, Paris, 2004.
- Frodouald Ngamije (dir. Jean-Pierre Cléro), La Portée de la pensée de Julien Freund concernant les conflits internes aux régimes politiques contemporains, Rouen, université de Rouen, 2009 (thèse de doctorat en philosophie).
- (es) Juan Carlos Valderrama Abenza, Julien Freund, la imperiosa obligación de lo real. Estudio bio-bibliográfico [archive], Isabor, Murcia 2006.
- (es) Juan Carlos Valderrama Abenza, "El dolor y la muerte en Julien Freund [archive]", in: ANRUBIA, E. (ed.), Filosofías del dolor y la muerte, Comares, Granada 2007, p. 53-89.
- (es) Juan Carlos Valderrama Abenza, "El orden social: Síntesis de la actualidad de las esencias [archive]", in: Juan Carlos Corbetta et Ricardo Sebastián Piana, El valor de lo político: Estudios sobre Julien Freund, Prometeo Libros, Buenos Aires 2010, pp. 95-120.
- (es) Juan Carlos Valderrama Abenza, "Julien Freund, analista político. Contextos y perspectivas de investigación [archive]", in: Pablo Sánchez Garrido et Consuelo Martínez Sicluna (eds.), Miradas liberales. Análisis político en la Europa del s. XX, Biblioteca Nueva, Madrid 2014.
- Alain de Benoist, Ce que penser veut dire. Penser avec Goethe, Heidegger, Rousseau, Schmitt, Péguy, Arendt..., Éditions du Rocher, 2017.
Revues
- Revue européenne des sciences sociales, « Critique des théories du social et épistémologie des sciences humaines : études en l’honneur de Julien Freund », 19, no 54-55, Droz, Genève 1981.
- Revue des sciences sociales de la France de l’Est, « Région et conflits. Hommage à Julien Freund » (Strasbourg), no 10.
- (nl) Tijdschrift voor de studie van de verlichting en van het vrije denken, "Politiek en decadentie volgens Julien Freund", 11, no 4, 1983.
- (it) Studi Perugini, Università degli Studi di Perugia, no 1, 1996.
- (es) Empresas políticas, Sociedad de Estudios Políticos de la Región de Murcia, no 5, 2004.
- Alain Bihr, "L’extrême droite à l’université : le cas Julien Freund", Revue Agone, no 54, 2014.
- Charles Blanchet, "Julien Freund (1921-1993). Le maître de l’intelligence du politique et notre ami à l’« enfance éternelle »", Paysans (París), vol. 37, no 221, 1993, p. 7-20.
- Thierry Paquot, "Julien Freund, l’intellectuel frontière qui n’a pas de frontière", Revue des sciences sociales, no 40, 2008, p. 154-161.
source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Julien_Freund
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voir aussi: Le Cercle Philosophique d'Ainay - Freund, le conflit au cœur du politique




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Ainsi, la paix est un idéal, et en tant que telle, comme l’espérance d’Epiméthée, elle mérite nos efforts plus que nos ricanements. Il est juste que nous fassions tout pour faire advenir une paix lucide, sachant bien qu’elle ne parviendra jamais à réalisation. En ce sens, l’aspiration à la société cosmopolite est une aspiration morale naturelle à l’humanité, et vouloir récuser cette aspiration au nom de la permanence des conflits serait vouloir retirer à l’homme la moitié de sa condition. En revanche, prétendre atteindre la société cosmopolite comme un programme, à travers la politique, serait susciter un mélange préjudiciable de la morale et de la politique. Parce que nous sommes des créatures politiques, nous devons savoir que la paix universelle n’est qu’un idéal et non une possibilité de réalisation. Parce que nous sommes des créatures morales, nous ne pouvons nous contenter benoîtement des conflits sans espérer jamais les réduire au maximum. Le « règne des fins » ne doit pas aller jusqu’à constituer une eschatologie politique (qui existe aussi bien dans le libéralisme que dans le marxisme, et que l’on trouve au XIX° siècle jusque chez Proudhon), parce qu’alors il suscite une sorte de crase dommageable et irréaliste entre la politique et la morale. Mais l’espérance du bien ne constitue pas seulement une sorte d’exutoire pour un homme malheureux parce qu’englué dans les exigences triviales d’un monde conflictuel : elle engage l’humanité à avancer sans cesse vers son idéal, et par là à améliorer son monde dans le sens qui lui paraît le meilleur, même si elle ne parvient jamais à réalisation complète.
D’abord instituteur pour pallier la disparition brutale de son père, le germanophone Julien Freund se retrouve otage des Allemands en juillet 1940 avant de poursuivre ses études à l’Université de Strasbourg repliée à Clermond-Ferrand. Il entre dès janvier 1941 en résistance dans le réseau Libération, puis dans les Groupes francs de combat de Jacques Renouvin. Arrêté en juin 1942, il est détenu dans la forteresse de Sisteron d’où il s’évade deux ans plus tard. Il rejoint alors un maquis FTP (Francs-tireurs et partisans) de la Drôme. Il y découvre l’endoctrinement communiste et la bassesse humaine.
La politique se fait sur le terrain, et non dans les divagations spéculatives (p. 13). » Il relève dans son étude remarquable sur la notion de décadence que « si les civilisations ne se valent pas, c’est que chacune repose sur une hiérarchie des valeurs qui lui est propre et qui est la résultante d’options plus ou moins conscientes concernant les investissements capables de stimuler leur énergie. Cette hiérarchie conditionne donc l’originalité de chaque civilisation. Reniant leur passé, les Européens se sont laissés imposer, par leurs intellectuels, l’idée que leur civilisation n’était sous aucun rapport supérieure aux autres et même qu’ils devraient battre leur coulpe pour avoir inventé le capitalisme, l’impérialisme, la bombe thermonucléaire, etc. Une fausse interprétation de la notion de tolérance a largement contribué à cette culpabilisation. En effet, ni les idées, ni les valeurs ne sont tolérantes. Refusant de reconnaître leur originalité, les Européens n’adhèrent plus aux valeurs dont ils sont porteurs, de sorte qu’ils sont en train de perdre l’esprit de leur culture et le dynamisme qui en découle. Si encore ils ne faisaient que récuser leurs philosophies du passé, mais ils sont en train d’étouffer le sens de la philosophie qu’ils ont développée durant des siècles. La confusion des valeurs et la crise spirituelle qui en est la conséquence en sont le pitoyable témoignage. L’égalitarisme ambiant les conduit jusqu’à oublier que la hiérarchie est consubstantielle à l’idée même de valeur (p. 364) ».