Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 24 février 2010

Contre le capitalisme: du terrorisme rouge à d'Annunzio

Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1995

Contre le capitalisme: du terrorisme rouge à d'Annunzio

Entretien avec Enrico Galmozzi

 

primalinea.jpgEnrico Galmozzi est l'un des fondateurs du mouvement d'extrême-gauche “Prima Linea” (= Première Ligne), et aussi l'une des principales victimes des “années de plomb” en Italie. Son engagement lui a coûté treize années de prison. Dans les geôles de l'Etat italien, il a étudié la sociologie et obtenu son doctorat. Aujourd'hui, la passion du politique continue à l'animer, ce qui l'amène à une intense activité in­tellectuelle et à dépasser les limites de l'idéologie à laquelle il a spontanément adhé­rer dans ses plus jeunes années: il fréquente désormais des auteurs inhabituels pour un ancien “communiste combattant”. En effet, Enrico Galmozzi vient de publier un essai sur Gabriele d'Annunzio, Il soggetto senza limite, auprès de la Società Editrice Barbarossa à Milan en 1994. Ensuite, il a dirigé le dossier Pareto de la revue Origini, éditée par Synergies Européennes en Italie. Ce passage de l'extrême-gauche au dannunzisme réputé d'extrême-droite est effectivement une curiosité. C'est pourquoi nous sommes allés nous entretenir avec Enrico Galmozzi.

 

Comment peut-on se rapprocher à ce point de Gabriele d'Annunzio quand on a une base idéologique marxiste-léniniste?

 

La majorité de mes contemporains qui sont devenus communistes ont été mus par deux options essentiel­lement: la critique du capitalisme, comme modèle économique fondé sur l'exploitation mais aussi comme modèle culturel, c'est-à-dire comme consumérisme exaspéré. C'est ce consumérisme que combattait le mouvement de 68. Ensuite, deuxième motif: notre aversion profonde à l'égard des Etats-Unis. L'impérialisme américain, nous le percevions comme la représentation emblématique de ce modèle éco­nomique et culturel, mais aussi comme le gendarme de la planète, le garant de ce modèle et le véhicule de sa pénétration dans tous les pays du monde. L'effondrement des pays où dominait le socialisme réel et la crise du marxisme en Occident ont conditionné l'abandon de toutes ces problématiques qui furent les nôtres. Aujourd'hui, la gauche, notamment en Italie, ne représente plus qu'une option réformiste parfaite­ment compatible avec le modèle capitaliste. Veltroni est le plus philo-américain de tous nos politiciens. Tous ceux qui veulent continuer à refuser absolument le capitalisme comme modèle culturel américano­morphe se trouvent aujourd'hui face à un problème de références et de paradigmes: il faut revoir les théo­rèmes et les éléments traditionnels de la gauche. En récapitulant toute ma propre pensée, j'en viens à croire que le marxisme n'a jamais représenté une alternative authentique et vraiment radicale (qui va aux racines des choses) au positivisme et aux Lumières qui sont les prémisses théoriques et idéologiques de la bourgeoisie.

 

En fait, dans votre livre, vous procédez à une critique incessante du matérialisme marxiste, tout en faisant l'éloge des dimensions héroïques et vitalistes présentes chez d'Annunzio, que vous percevez comme un chef charismatique “qui affirme et choisit la vie” quand il passe de l'extrême-droite à l'extrême-gauche. Dans un pas­sage de votre livre, vous soulignez explicitement une apologie de la guerre qui rap­pelle certains accents de la “Révolution Conservatrice” allemande, plus spéciale­ment le “nationalisme soldatique”...

 

Quand il devient impossible de comprendre la réalité et de la changer avec les instruments qu'on a tou­jours employés, il faut procéder à une introspection. D'abord, premier constat, la gauche n'est pas la seule à avoir été inadéquate dans ses réalisations pratiques. Nous devons passer en revue toute l'histoire du XIXième siècle afin de réexaminer critiquement et transversalement tous les territoires idéo­logiques sans aucun schématisme, sans manichéisme et sans passéisme idéologique. Par exemple, nous devons admettre, à gauche, que la “droite radicale” n'a jamais produit une critique scientifique du capitalisme et qu'elle s'est toujours mobilisée sur base de catégories morales, sans réussir à dégager vé­ritablement une vision scientifique de la société...

 

Mais Werner Sombart, lui, a développé une analyse fondamentalement scientifique de l'évolution du capitalisme en Europe, certes sur base d'un héritage résolument marxiste, mais en débouchant finalement sur une noologie qui n'a rien de matéria­liste et qui n'est de ce fait pas attribuable à la “gauche”...

 

Stamp_Fiume_1920_25c_Annunzio.jpgC'est vrai, mais Sombart est bien le seul. Au fond, c'est Evola qui devrait faire son auto-critique car il a mené le discours de la droite radicale dans une optique plus morale et plus spirituelle que scientifique. Par ailleurs, on ne peut plus prendre l'analyse économique du marxisme telle qu'elle a été; on ne peut plus re­prendre tel quel son déterminisme économique, où il n'y a pas de place pour d'autres valeurs en dehors de celles qui sont exclusivement relatives à l'économie. Voilà pourquoi il est utile de procéder à cette ana­lyse critique transversale dont je viens de vous parler. Il y a des périodes et des moments historiques qui doivent être complètement réévalués et revus car, jusqu'à nos jours, la critique dominante et surtout la critique de gauche n'ont montré que leur myopie et leur caractère manipulatoire. Par exemple, à Fiume, le subjectivisme volontariste de d'Annunzio convenait parfaitement aux sensibilités et aux revendications sociales émanant des syndicalistes révolutionnaires, en particulier de De Ambris. Cela les a conduit à ré­diger une constitution comme la Carta del Carnaro, qui est absolument exemplaire. L'interventionnisme italien pendant la première guerre mondiale est également un phénomène sur lequel il faudra jetter un re­gard nouveau parce qu'il a été un mouvement absolument transversal qui est passé à travers toutes les formations politiques et qui est très riche en motivations de toutes provenances: du centre, de la droite et de la gauche, des milieux impérialistes et nationalistes comme des milieux socialistes et révolutionnaires. C'est le même cocktail d'éléments que l'on retrouvera quelques années plus tard dans l'arditisme et dans l'organisation des Fasci jusqu'au second congrès.

 

Dans votre livre, vous n'avez guère mis en exergue le concept de nation qui fut pour­tant le mythe qui unifia tous ces courants hétérogènes...

 

La réalité est un petit peu plus complexe, mais si ce que vous dites est vrai: c'est sûr, un des aspects les plus obsolètes de la pensée de Marx, c'est la thèse que “le prolétariat n'a pas de nation”. Le prolétariat appartient toujours à une nation, comme l'histoire l'a démontré. L'une des principales limites du marxisme est de n'offrir au prolétariat qu'un seul type abstrait d'identité, calque du processus de production capita­liste, c'est-à-dire une identité générale qui le pose définitivement comme travailleur, alors qu'en réalité personne n'est seulement travailleur. Tout prolétaire, en tant que personne, possède une identité intime beaucoup plus profonde qui plonge dans les legs de la tradition que véhicule chaque homme, dans la mé­moire spécifique, dans une histoire particulière: autant de rapports complexes qui constituent une exis­tentialité humaine et dont l'anthropologie marxiste n'a pas tenu compte. Ensuite, on peut aisément cons­tater que ni l'interventionnisme de d'Annunzio ni celui de Marinetti se limitent au concept de “nation”. Ils souhaitent tous deux l'intervention parce qu'ils ont un projet de civilisation, un projet culturel qui s'inscrira dans un espace européen.

 

Autre aspect important de votre livre: vous accordez une très grande importance au culte des morts  —d'aucuns prétendront que c'est typique d'une “tradition fas­ciste”—  et vous insistez tout particulièrement sur le serment des Arditi qui jurent de combattre au nom de leurs camarades tombés au combat.

 

Au sein de la gauche, on trouve également une tradition “hérétique” représentée par Ernst Bloch, où ce culte des morts est également fondamental. Bloch nous parle d'un processus révolutionnaire qui est pure continuité depuis les guerres paysannes dans l'Allemagne du XVIième siècle, depuis Thomas Müntzer. Cette continuité est un puissant filon de mysticisme où les révolutionnaires communient et participent à une cause commune, qui a des assises spirituelles. Dans le marxisme classique, au contraire, nous dé­bouchons rapidement dans le cursus théorique sur un point de non retour et nous basculons dans l'ultra-rationalisme, où plus aucune valeur n'a droit de cité, où tout réflexe irrationnel est banni et éradiqué. Alors que le communisme, au fond, n'est jamais qu'une étape dans un processus qui a commencé avec les gnoses et les mouvements utopistes, puis a passé par le filtre des sectes hérétiques, pour aboutir, en fin de course, dans la Première Internationale, où Marx a viré les blanquistes et les anarchistes. En imposant le déterminisme économique, Marx a jeté par dessus bord le culte des morts et celui du passé, sous pré­texte que tout cela était “condamné par l'Histoire”.

 

Vous faites carrément l'éloge de la Carta del Carnaro. Et vous dites qu'elle est “embarrassante pour la droite et pour la gauche” et qu'elle ne pourra jamais plus se répéter. Que voulez-vous dire?

 

Je l'ai dit, effectivement. Et j'espère que je me trompe, parce que ce document contient des intuitions très en avance sur leur temps, des aspects qui sont encore parfaitement actuels, comme la définition qu'elle donne des rapports entre l'Etat et la société et l'Etat et le monde du travail. Le corporatisme que déve­loppe la Carta del Carnaro est très différent de celui qu'a proposé le fascisme  —sauf celui de la dernière période, de la République Sociale Italienne. Dans la Carta, les corporations sont des articulations de l'Etat dans la société civile. Elles sont des institutions qui travaillent sans cesse pour qu'advienne l'extinction même de l'Etat. L'Etat, dans cette Charte de Fiume, doit être dépassé, il faut mobiliser les efforts des meilleurs voire de tous pour qu'il laisse le champ libre aux organisations communautaires spontanées. Cette charte présente ces intentions avec une pléthore de références historiques et culturelles surpre­nante, en rappelant les structures de fonctionnement des communes médiévales et l'organisation des Soviets. La conception du travail chez d'Annunzio et De Ambris est très en avance sur son temps, car ils ne conçoivent pas le travail seulement comme travail manuel et productif mais aussi comme travail intel­lectuel, artistique et artisanal, ce qu'il s'agit pour eux de valoriser et de sauvegarder face aux productions sérielles. Ils perçoivent enfin le peuple dans son intégrité et non pas au sens classiste, comme l'ont tou­jours fait les marxistes.

 

Plus récemment vous vous êtes penché sur l'œuvre de l'économiste et sociologue italien Vilfredo Pareto. Comment avez-vous découvert son œuvre? Comment êtes-vous arrivé à lui?

 

Pareto, Mosca et Michels sont des figures de format international. Ils constituent à eux trois l'unique école sociologique italienne et, bien évidemment, elle est méconnue chez nous! Pareto est au fond une figure scandaleuse qui examine  —comme Machiavel—  méticuleusement et jusqu'au tréfond des choses les mécanismes de la politique. En étudiant son œuvre, j'ai trouvé que ce qu'il nous démontrait gardait une incroyable actualité: il a prévu beaucoup d'éléments de la théorie de la communication, il en a dévoilé les mécanismes conscients et inconscients. Dans ses rapports avec le marxisme, enfin, il refuse le détermi­nisme historique mais il récupère la lutte des classes, en l'expliquant et en la faisant fonctionner mieux que ne le firent jamais les marxistes: c'est sa fameuse théorie de la circulation des élites.

 

En tant qu'intellectuel, comme voyez-vous l'avenir?

 

Je suis optimiste, j'espère que les nouvelles générations pourront enfin mettre au rencart les idéologies dépassées et rechercheront de nouvelles synthèses et ouvriront de nouvelles possibilités.

 

(propos recueillis par Pietro Negri et parus dans la revue romaine Pagine Libere, septembre 1995).

mardi, 10 novembre 2009

Les convergences paradoxales de l'extrême gauche et de la superclasse mondiale

h-20-1565986-1244233639.jpgLes convergences paradoxales de l'extrême gauche et de la superclasse mondiale

Communication de Jean-Yves Le Gallou, ancien député français au Parlement européen, président de Polémia, à la XXVe Université annuelle du Club de l’Horloge le 18 octobre 2009


Comme Polémia l’a annoncé, le Club de l’Horloge a tenu son université annuelle les 17 et 18 octobre 2009 avec pour thème général :

CRISE ÉCONOMIQUE :

LA RESPONSABILITÉ DE LA “SUPERCLASSE MONDIALE”

Polémia qui était présent à cette manifestation mettra en ligne sur son site dans les jours à venir plusieurs des interventions. Cette série commence par l’allocution de son président Jean-Yves Le Gallou qui a traité un aspect socio-économique assez peu connu du public qui reste ancré sur le clivage d’un patronat appartenant plutôt à une droite conservatrice et opposé au gauchismes, au mondialisme et à l’altermondialisme.

Il a articulé son exposé :

LES CONVERGENCES PARADOXALES DE L'EXTREME GAUCHE ET DE LA SUPERCLASSE MONDIALE

en neuf points annoncés ci-après, la communication en totalité pouvant être téléchargée en pdf

1/ L’extrême gauche sert de bulldozer à la superclasse mondiale : elle procède à la déforestation du couvert culturel des nations.

2/ La superclasse mondiale veut le libréchangisme mondial. L’extrême gauche sape le sentiment national.

3/ La superclasse mondiale veut la suppression des frontières. L’extrême gauche soutient les délinquants étrangers clandestins.

4/ La superclasse mondiale veut une main-d’œuvre interchangeable. L’extrême gauche prône la table rase.

5/ La superclasse mondiale veut ouvrir de nouveaux champs à la production et à la consommation marchande. L’extrême gauche l’aide en fragilisant la famille.

6/ La superclasse mondiale craint par-dessus tout l’émergence de courants identitaires et souverainistes qui briseraient la dynamique de la mondialisation. L’extrême gauche joue un rôle d’obstruction face aux populismes nationaux.

7/ La convergence entre le grand patronat et le projet sociétal de la gauche et de l’extrême gauche

8/ En échange de ses services, l’extrême gauche bénéficie de la complaisance de la superclasse mondiale.

9/ Le cosmopolitisme, idéologie commune de l’extrême gauche et de la superclasse mondiale.

Polémia



Téléchargement pdf de la communication de Jean-Yves Le Gallou
http://www.polemia.com/pdf/Convergencesparadoxa.pdf


 Jean-Yves Le Gallou

mardi, 02 juin 2009

La RAF allemande: une analyse

rafstar.gif

 

 

 

SYNERGIES EUROPÉENNES - Juillet 1988

 

 

 

La RAF allemande: une analyse

 

 

par Michel FROISSARD

 

 

 

 

 

Les éditions Méridiens-Klincksieck ont sorti récemment une analyse du phénomène RAF (Rote Armee Fraktion) ou "Bande à Baader", où les chapitres sur les préoccupations idéologiques du groupe ont retenu toute notre attention. Son titre:

 

 

Anne Steiner & Loïc Debray

La Fraction Armée Rouge. Guérilla urbaine en Europe occidentale,

Méridiens-Klincksieck, Paris, 1987, 267 pages.

 

 

Pour les auteurs, l'histoire de la RAF comporte deux phases distinctes: celle de 1970-72 et celle de 1976-77. La première de ces phases est, bien sûr, la phase de maturation où la RAF acquiert son type particulier. Une quarantaine de personnes sont à la base des infrastructures de guerilla urbaine et, phénomène caractéristique, près de 50% d'entre elles sont des femmes, qui exerceront les mêmes tâches "militaires" que les hommes, en dépit de leur maternité. Pour Anne Steiner et Loïc Debray, ce renoncement au statut de femme et de mère, élément déterminant de l'"ascétisme révolutionnaire", procède d'une hiérarchie de valeurs affirmée par les militants: le "devenir général" pas-se avant le "cercle individuel". Cette intransigeance conduira les deux vagues de la RAF au terrorisme et à l'échec.

 

 

Vient ensuite la question des générations: la RAF est-elle un phénomène de génération, comme on l'a souvent dit? Est-elle le fait de ceux et celles dont les parents étaient jeunes adultes à l'apogée du nazisme? L'écrasante majorité des militants est effectivement née entre 1942 et 1949: leur petite enfance est marquée par la destruction totale de leur pays et par le désorientement des parents. En ce sens, il n'est pas faux d'affirmer que la variante terroriste de l'extrême-gauche allemande découle d'un mal-être propre à la "générations des ruines". Le terrorisme urbain a été une part essentielle dans l'après-guerre allemand, japonais et italien, c'est-à-dire dans l'après-guerre des trois pays vaincus de la seconde guerre mondiale; même si les formes du terrorisme urbain et les formes du régime dominant avant la guerre étaient fort différentes dans chacun des trois pays, il y a là plus qu'une coïncidence, contrairement à ce que semblent penser Steiner et Debray. Ce dénominateur commun de vaincu, pour nos deux auteurs, serait fortuit, puisqu'aux Etats-Unis, grands vainqueurs de la seconde guerre mondiale, il existait également un terrorisme urbain, ce-lui des Weathermen et de la SLA (Symbionese Liberation Army).  C'est oublier que la masse des isolationnistes amé-ricains, qui n'avaient pas voulu la guerre et souhaité une autarcie américaine non-interventionniste, ont été également des vaincus en ce siècle et que l'hostilité d'hier à toute guerre contre l'Allemagne ou le Japon re-pose sur les mêmes principes po-li-tiques que l'hostilité à la guerre du Vietnam.

 

 

Pas d'identité historique possible pour les militants de la RAF

 

 

En revanche, Steiner et Debray signalent à très juste titre que si les Brigades Rouges (BR) italiennes, les indépendantistes basques ou l'IRA irlandaise pouvaient se référer à une identité historique (les "partisans" pour les BR) partagée par de larges strates de la population, les militants de la RAF étaient en quelque sorte orphelins sur ce chapitre: ils ne pouvaient plus se référer au combat de l'Allemagne contre les impérialismes américain et britannique, as-sorti du soutien aux indépendantistes arabes et hindous et aux justicialistes latino-américains, puisque l'extrême-gauche, dont les chefs de file idéologiques avaient trouvé refuge à l'Ouest, de Londres à la Californie, n'avaient guère cultivé de traditions anti-impérialistes à cette époque cruciale de notre siècle. Malheureusement Steiner et Debray se bornent seulement à constater l'impossiblité d'une référence à une identité historique précise. Il est juste en revanche de percevoir, chez les hommes et les femmes de la RAF comme chez un Pierre Goldmann, une aspiration existentielle/existentialiste au combat, à la lutte armée, à l'aventure révolutionnaire. Très juste aussi de dire que cette aspiration procède d'une volonté de sortir d'une situation d'apathie dans laquelle l'Allemagne s'était enlisée dans le sillage du miracle économique et de l'opulence des Golden Sixties. Les générations parentales, ex-nationales-socialistes, ont-elles dès lors été inconsciemment accusées d'avoir trahi les linéaments d'anti-impérialisme de l'ère hitlérien-ne et de n'en avoir retenu que les réflexes anti-communistes ou les calculs opportunistes, dépourvus de toute conscience politique forte? La RAF, à son insu, constitue-t-elle un retour maladroit des analyses nationales révolutionnaires anti-fascistes (Paetel, Niekisch, etc.) en matière d'impérialisme, mais un retour d'emblée condamné à l'échec à cause de son déséquilibre paroxystique patent?

 

 

Cet échec, directement prévisible, n'est-il pas dû à une absence de dimension populiste, de cœur pour le concitoyen qualunquiste, benoîtement aveuglé par les facilités du monde libéral ambiant, et à un trop-plein d'existentialisme héroïcisant et élitiste, de facture sartrienne, où le non engagé est d'office un "salaud", où le militant devient arrogant parce qu'il connaît ou croit connaître, dans son intimité personnelle, un niveau de conscience supérieur à la moyenne générale? L'idiosyncrasie des figures de proue de la RFA est à ce sujet révélatrice: la plupart de ces figures sont des intellectuel(le)s militant(e)s dont la pensée est conséquente jusqu'au bout, au point de n'accepter aucune espèce de compromission. Divers courants de gauche, dont le dénominateur commun est un refus de la société libérale et marchande, cimentée de surcroît par un conservatisme rigide, quelque peu autoritaire, conformiste et anti-intellectuel, débouchent sur la stratégie terroriste du refus absolu: ainsi, l'avocat Horst Mahler, militant du SDS (Sozialistischer Deutscher Studentenbund;  ligue des étudiants socialistes allemands) et de l'APO (Außerparlamentarische Opposition;  Opposition extra-parlementaire), laboratoire de la gauche anti-dogmatique, a estimé que seul le re-cours au terrorisme pouvait provoquer l'avènement d'une société idéale, soustraite à tous dogmes. Ulrike Meinhof est, elle, une ancienne activiste de la KPD, interdite en 1952 (1). Elle a été la rédactrice en chef du journal Konkret,  organe théorique du parti. La gauche dont elle est issue n'a pas le caractère soft  de l'anti-dogmatisme de l'APO/ SDS. Sa trajectoire est très classique: issue d'une famille socialiste qui avait refusé le compromis de Bad-Godesberg (2), elle adhère à la KPD semi-clandestine mais refuse de militer dans la DKP, le parti qui en prend le relais après la levée de l'interdiction. Le passé de Ulrike Meinhof est un passé marqué par le communisme dur.

 

 

Ne pas se laisser déterminer par les "conditions objectives"

 

 

Gudrun Ensslin, pour sa part, est issue d'un milieu pacifiste chrétien: elle a été membre de la Jeunesse évangélique et a milité dans le mouvement anti-atomique, avant de fonder les Editions Voltaire avec son camarade Vesper et d'adhérer au SDS. Jan-Carl Raspe incarne les nouvelles voies du gauchisme: vie en communauté, création de structures alternatives, pédagogie anti-autoritaire, etc. La motivation de Raspe est toute personnelle et d'ordre psychologique: il était sans cesse travaillé par une angoisse envahissante et avait besoin d'une sphère d'affectivité communautaire. Raspe a transposé ce désir d'affectivité à l'ensemble de la société: selon lui, les prolétaires accèderaient à un monde meilleur, plus satisfaisant, si on leur donnait l'occasion de vivre en dehors des structures individualistes de la société marchande. "Seules des expériences alternatives dans le combat politique, pourraient mettre en route les processus par lesquels l'idéologie bourgeoise et la structure psychique individualiste seraient surmontées de façon durable", écrira-t-il. Comme les mouvements de jeunesse du début du siècle, les quelques dizaines de militants de la RAF refusent de se laisser déterminer par les "conditions objectives" mais ne se contentent pas de leurs communautés alternatives et veulent intervenir brutalement dans l'espace bourgeois, conquérir par la violence des morceaux d'"espaces libérés" supplémentaires. Et cette violence, ultime recours de ces desperados  intellectuels, ne s'est-elle pas d'autant plus facilement installée dans leurs cerveaux parce qu'aucune tempérance de nature organique et historique, aucune mémoire vectrice de nuances, ne pouvait plus se lover dans un intellect germanique après la grande lessive de la rééducation perpétrée par les psychologues-policiers de l'US Army?

 

 

La carte terroriste a précisément été jouée par ceux qui, contrairement à Rudy Dutschke et Bernd Rabehl, n'ont pas voulu s'immerger dans le nationalisme de gauche, n'ont pas songé à recourir à l'histoire nationale, pourtant témoin de tant de luttes pour la liberté, le droit et l'égalité, pour donner à leur engagement une dimension collective concrète, même dans ses dimensions mythiques. Un langage social-révolutionnaire, propre au mouvement ouvrier, mais couplé à une mythologie nationale, aurait permis aux activistes de la RAF de conserver un lien avec les mas-ses populaires. Cela, Dutschke et Rabehl, les para-maoïstes qui dirigeaient la revue berlinoise Befreiung  (= Libération), l'avaient compris. La RAF, de son côté, gardait un langage très raide, très expurgé de toute connotation historico-romantique instrumentalisable, accessible aux masses. Pourtant son constat relatif à la RFA, nous le trouvons, sous des formes variées, dans tous les discours idéologico-politiques allemands: l'Allemagne Fédérale n'a jamais eu de souveraineté et ne constitue plus un "Etat national" proprement dit; elle est une zone privée d'autonomie au sein d'un système économico-politique dominé par les Etats-Unis; la classe politique ouest-allemande est "fantoche"; l'occupation militaire américaine ôte toute indépendance à la RFA, etc. Quel conservateur, quel nationaliste, quel socialiste, quel communiste, quel gauchiste, quel écologiste n'a pas déploré ce nanisme politique? N'est-ce pas le démocrate-chrétien Barzel qui a résumé de la façon la plus concise la situation de son pays: "L'Allemagne? Un géant économique et un nain politique". Conjugaison de toutes les "conditions objectives" jugées inadmissibles, le système, expliquaient dans leurs tracts les militants de la RAF, instaure un "nouveau fascisme" qu'il s'agit de combattre. D'où leur venait cette définition du "nouveau fascisme"? D'André Glucksmann, aujourd'hui grand défenseur de l'Occident, rénégat aux yeux d'Hocquenghem, pourfendeur de toutes les tentatives de "finlandisation" réelles ou imaginaires. Steiner et Debray ont le grand mérite de rappeler ce détail.

 

 

Le "nouveau fascisme" défini par Glucksmann

 

 

Glucksmann, en 1972, écrivait, dans Les Temps modernes,  la revue de Sartre, que le "nouveau fascisme" ne vient pas de la base comme l'ancien, mais qu'il s'est au contraire imposé d'en haut. " (...) le nouveau fascisme s'appuie, comme jamais auparavant, sur la mobilisation guerrière de l'appareil d'Etat, il recrute moins les exclus du système impérialiste que les couches autoritaires et parasites produites par le système (...). La particularité du nouveau fascisme, c'est qu'il ne peut plus organiser directement une fraction des masses". En d'autres mots et sans phraséologie militante pompeuse, l'intégration totale des individus à la machinerie politico-économique, l'homogénéisation des identités, l'arasement définitif des originalités, si bien perçus par Pier Paolo Pasolini le Corsaire (et avec quel style!), s'opère par des instances et du personnel d'idéologie officiellement "démocratique", installés au pouvoir par l'anti-fascisme (armé en France et en Italie, "psychologue" et "pédagogue" en Allemagne) et revenus dans les fourgons de l'US Army ou des troupes anglo-impérialistes de Montgomery. La contradiction, propre aux discours de la gauche militante et intellectuelle, est ici flagrante et a fini par ruiner leur crédibilité: comment peut-on baptiser "nouveau fascisme" l'ensemble des instances nées de l'anti-fascisme? Comment peut-on se réclamer à la fois de l'anti-impérialisme et de l'anti-fascisme, alors que ce dernier n'a pu vaincre qu'avec l'appui du grand capitalisme amé-ricain et de l'impérialisme colonial britannique? Comment faire accepter aux combattants du tiers-monde cette logique qui, en dernière instance, est américanophile? Comment faire accepter à l'indépendantiste indien, au militant panarabe, au justicialiste argentin, au sandiniste nicaraguayen, à l'indigéniste péruvien, au martyr malgache que la logique de Roosevelt, des banquiers de la City et de Wall Street, des compagnies pétrolières ou des marchands de fruits est certes mauvaise sous les tropiques mais qu'elle a été une bénédiction pour la vieille Europe? N'est-ce pas là le plus sûr moyen d'apparaître niais et schizophrène? Glucksmann a au moins été conséquent en pro-cédant à ses reniements successifs, quitte à se métamorphoser, aux yeux des soixante-huitards durs et purs, en un "nouveau fasciste", selon sa propre définition! Pasolini, quant à lui, a écrit que le fascisme ancien, mussolinien, était une broutille provinciale, comparable aux mésaventures cocasses de Don Camillo, à côté de la chape de plomb que faisait peser sur nos cultures la société marchande; la schizophrénie de la gauche, devenue désespérément furieuse dans le chef des combattants de la RAF, est restée en-deçà de ces brillantes analyses et c'est la raison essentielle de son échec.

 

 

Mais cet échec n'est pas seulement celui du terrorisme violent, c'est l'échec de l'ensemble des forces de gauche. Le constat posé par les disciples de Baader quant à l'involution de la gauche ouest-allemande est juste: après la guerre, la SPD a neutralisé tous les courants contestataires de la RFA qui s'opposaient à l'intégration à sens unique dans la "communauté atlantique des valeurs", autrement dit dans le réseau des flux économiques déterminé depuis Washington. Avec le congrès de Bad Godesberg, la SPD admet l'intégration occidentale, abandonne toute perspective neutraliste donc toute indépendance et souveraineté ouest-allemandes, tout projet d'apaisement centre-européen, toute fonction dialoguante à l'autrichienne, toute possibilité de "troisième voie" gaullienne. Ce refoulement énorme, cet--te mise au frigo de tant d'aspirations légitimes, ancrées dans l'histoire, anciennes comme la civilisation de notre continent, n'a pu conduire qu'à l'explosion anarchique et incohérente de la révolte étudiante et, par suite, à l'épilogue navrant du terrorisme urbain. Si la stratégie terroriste ne pouvait qu'être marginale, coupée du peuple, élitiste à mauvais escient, brutale au point d'apparaître gratuite, le constat posé est exact, bien que mal formulé, et de surcroît présent partout dans les milieux intellectuels de RFA, à degrés divers, depuis les cercles conservateurs jusqu'aux activistes nationalistes et gauchistes. Le legs majeur de la RAF, ce n'est pas une lutte victorieuse, ce n'est pas une brochette de héros auréolés de gloire et vertueux (ses protagonistes sont marqués d'angoisse, de schizophrénie, d'agressivité pathologique), c'est surtout une analyse qui dit que le "nouveau fascisme", c'est la social-démocratie, celle qui a capitulé à Bad-Godesberg. Ce slogan contradictoire, basé sur une série de faits réels, contient précisément tous les errements, tous les refoulements, toutes les distorsions que la gauche n'a pas pu surmonter, incapable qu'elle a été de poser des constats d'ordre historique cohérents et de moduler sa praxis en conséquence. On ne fait pas de vraie politique en manipulant des concepts occasionalistes à la sauce psychanalytique et en tripotant des pseudo-arguments freudo-marxistes, où transparaissent des fantasmes sexuels incapacitants. Un retour à Dutschke et à Paetel serait sans doute une meilleure thérapeutique.

 

 

Michel FROISSARD.       

 

mardi, 10 février 2009

Angriff der neuen Linke

fsl_linkspartei_1_D_515725g.jpg
Schwab, Jürgen
Angriff der neuen Linken
[200 216]
€ 19,80

Eine Herausforderung für die nationale Rechte



368 Seiten
Klappenbroschur
53 Abbildungen
Personenverzeichnis
ISBN-13: 978-3-89180-082-9

Kurztext:

Der frühere SPD-Vorsitzende Oskar Lafontaine hat mit der aus der SEDNachfolgepartei PDS hervorgegangenen ›Die Linke.PDS‹ gemeinsame Sache gemacht. Er wirkt nun – oft mit nationalen Tönen – als Türöffner für die Altkommunisten Gysi und Bisky in Westdeutschland und hat bei den letzten Landtagswahlen der neuen Linken bereits zum Einzug in mehrere westdeutsche Landtagsparlamente verholfen.

Die immer mehr in Armut abgleitenden Deutschen werden verstärkt nach politischen Alternativen suchen. Für die Parteien der nationalen Opposition wird es darum gehen, vor allem die Täuschungen der Linkspartei zu entlarven und die Wähler, die dorthin abgewandert sind, wieder zurückzugewinnen.

Hierzu müssen diese Wähler erkennen, daß sich die sozialstaatlichen Versprechungen von Lafontaine, Gysi und Bisky nicht in einem ›Weltstaat‹ oder in einer ›internationalen Ordnung‹ erreichen lassen, sondern nur in einem deutschen Nationalstaat, der in einen autarken europäisch-russischen Großraum einzubinden ist.

Klappentext:

Die neue Partei DIE LINKE hat sich 2007 durch eine Vereinigung aus ›Linkspartei.PDS‹ und ›Wahlalternative Arbeit und soziale Gerechtigkeit‹ (WASG) gebildet. Sie versucht, sich nun auch im Westen der Republik auszubreiten. Mit dem Einzug in die Landesparlamente von Bremen, Hamburg, Niedersachsen und Hessen konnten Lafontaine & Co. bereits erhebliche Erfolge verbuchen, wenn sie auch in Bayern mit 4,4 Prozent der abgegebenen Stimmen an der 5-Prozent-Hürde scheiterten. Aber 2009 stehen die Chancen gut für einen Erfolg der neuen Linken bei der Landtagswahl im Saarland, wo Oskar Lafontaine ihr Spitzenkandidat sein wird, der die Angst der Wähler vor den Kommunisten in der Partei aufheben soll.

Die neue Linkspartei stößt in die programmatische Lücke vor, die vor Jahren noch von der SPD ausgefüllt war. Nachdem unter der Kanzlerschaft von Gerhard Schröder (SPD) der umfassendste Sozialabbau in der Geschichte der Bundesrepublik zu verzeichnen war – man denke an ›Agenda 2010‹ und ›Hartz-IV‹ –, stellt sie sich nun geschickt um so mehr als die neue soziale Partei und als Wahlalternative für den ›kleinen Mann‹ vor, der sich nach dem goldenen sozialdemokratischen Zeitalter von Willy Brandt oder nach der sozialen Sicherheit der DDR zurücksehnt. Doch das ist von seiten der immer noch tonangebenden Kommunisten Gysi und Bisky Täuschung des Wählers. Lafontaine hat sich diesen Leuten verbunden, die ihn für die Gewinnung nationaler und wertkonservativer Wähler einsetzen.

Viele Wähler der sozialen Unterschicht, die ihren Protest gegen die internationalen Kapitalisten äußern wollen, schwanken nun zwischen einer Stimmabgabe für NPD oder DVU einerseits oder Linkspartei andererseits. Für sie kritisiert Lafontaine hin und wieder die vorherrschende Ausländerpolitik und wettert gegen den Turbokapitalismus. Bei Hartz IV-Empfängern und Geringverdienern kommt es gut an, wenn Linkspolitiker die Vermögenssteuer und Erbschaftssteuer erhöhen wollen und die Börsenumsatzsteuer einzuführen gedenken. Dabei entsteht der falsche Eindruck, daß solche nationalen Forderungen innerhalb der neuen linken Partei mehrheitsfähig seien oder in deren Programm stünden. Dies ist ebenso wenig der Fall, wie es keine allgemeine Zustimmung zu gewissen Äußerungen zur Familienpolitik von Lafontaine-Gattin Christa Müller gibt, die 2008 von der Mehrheit ihrer Genossen auf dem Bundesparteitages in Cottbus abgelehnt wurden. In Wirklichkeit steht die Linkspartei insgesamt für eine inländerfeindliche Politik, tritt für weitere ›Zuwanderung‹ und gegen eine Familienpolitik für Deutsche ein.

Notwendig ist mehr als bisher, die soziale Frage als die der Wiederherstellung nationalstaatlicher Souveränität in der Öffentlichkeit zu vertreten: »Sozial geht nur national!« Lafontaine bildet eine große Herausforderung für die nationale Rechte. Diese hat jetzt zu beweisen, ob sie die Zeichen der Zeit erkannt hat: Allein ein moderner, weltoffener Nationalismus kann aus den Sackgassen der EU und des US-Imperialismus hinausführen.

Inhaltsverzeichnis

Vorwort: Warum dieses Buch? 7

1. Woher kommt die Linkspartei? 11
Zur Geschichte der Linkspartei 11
Das schwierige Erbe der DDR 14

2. Wo steht die Linkspartei? 24
Die Vision von der Einheit der Linken 24
Zwei sozialdemokratische Parteien? 39
Regierungsbeteiligung als strategische Falle 48
Linker Spagat zwischen SPD und Kommunisten 58
Was ist links? 66

3. Was will die Linkspartei? 75
Lafontaine – ein Populist? 75
Partei ohne Programm? 96
Weltanschauliche Grundsätze 98
Lafontaine – ein Jünger der Aufklärung 103
Gregor Gysi über die Aufklärung 112
Liberaler oder linker Fortschritt? 115
Interessenwahrer des Ostens 121
Linke Kämpfer gegen den Neoliberalismus 125
Gregor Gysis Verhältnis zum Neoliberalismus 125
Lafontaine: Soziale Geborgenheit statt Neoliberalismus 133
Die Sozialpolitik der Linkspartei 143
Die Bildungspolitik der Linkspartei 156
Die Umweltpolitik der Linkspartei 162
Gregor Gysi über Umweltzerstörung 167
Die Wirtschaftspolitik der Linkspartei? 170
Lafontaine über den Keynesianismus 176
Die Linkspartei zur Eigentumsfrage 198
Lafontaine – ein Sozialist? 202
Der ›Sozialismus‹ des Gregor Gysi 217
Lafontaines Verhältnis zum Nationalstaat 222
Die Linke – Partei der multikulturellen Gesellschaft 245
Lafontaine: Ausländer sind Konkurrenten! 248
Die Frauen- und Familienpolitik der Linkspartei 260
Die Familie – Müller gegen Marx 265
Der Pazifismus der Linkspartei 281
Linkspartei möchte Globalisierung gerecht gestalten 286
Die Weltgesellschaft als revolutionäres Ziel 287
Vom Pazifismus zum Menschenrechtshellizismus 290
Linker Antiimperialismus und Antiamerikanismus 305
Die Existenz Israels als »deutsche Staatsräson« (Gysi) 315
Der Antizionismus des Norman Paech (MdB) 321
Das Verhältnis der Linkspartei zur EU 330
EU-Beitritt der Türkei – die Linke gespalten 333

4. Wie soll die nationale Rechte auf die Linkspartei reagieren? 336
Linke Herausforderung für die nationale Rechte 336
Lafontaines Scheinalternative 345
Nachwort: Querfront – Vision oder Utopie? 352

5. Ein Ausblick in die Zukunft 369

Personenverzeichnis 372

Über den Autor:

JÜRGEN SCHWAB, geboren 1967 in Miltenberg/Main. Diplom-Germanist und Publizist, studierte deutsche Sprach- und Literaturwissenschaften, Kommunikations- und Politikwissenschaft an der Universität Bamberg. Aus seiner Feder stammen die Bücher: Die Meinungsdiktatur – wie ›demokratische‹ Zensoren die Freiheit beschneiden (Coburg 1997), Deutsche Bausteine – Grundlagen nationaler Politik (Stuttgart 1999). Er ist Mitherausgeber von 1848 – Erbe und Auftrag (Graz 1998). Jürgen Schwab fühlt sich der nationalrevolutionären Tradition der Deutschen Burschenschaft (DB) verpflichtet.

00:30 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : allemagne, gauche, socialisme, extrême gauche, politique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook