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jeudi, 15 novembre 2012

(Re)devenir des unités impériales

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(Re)devenir des unités impériales
 
Il apparaît clairement qu'avant d'être un type d'organisation politico-territoriale ou une création historiquement déterminée de l'état, l'empire est avant tout une conception qui ouvre un éthos, une dimension de l'âme (...) On doit avoir conscience que ce dernier ne peut s'offrir comme une voie intérieure et être pleinement vécu qu'à la condition de partir du néant, qu'aucun passage ne soit préalablement ouvert. Dans le monde actuel, il est donc possible d'être un empire tel que Peter sloterdijk le définit, à savoir une "idée mythomotrice" de l'Europe, une image qui fait bouger nos âmes et met en forme nos consciences. L'imperium renferme en lui-même non seulement l'histoire, mais l'essence même de l'Europe.Slodertijk nous dit encore que l'Europe est puissance ou n'est pas (...) L'Europe est empire ou n'est pas. L'empire est la quintessence, la force qui fait bouger l'aventure historique des peuples européens. Donc, le véritable défi consiste à réinventer soi-même et à recréer une forme impériale pour le XXIème siècle. (...) Il s'agit, comme le dit Sloterdijk, d'imaginer des "rêves lucides" qui constitueraient des visions entraînant notre volonté et qui nous pousseraient à prendre notre destinée en mains. Etre "unité impériale" signifie exactement être porteur, devenir l'incarnation de cette idée, de cette forme, de cette force mythomotrice. Faire de l'empire une idée-force ne signifie pas simplement prendre une position politique mais se trouver une direction à soi-même, s'ouvrir de nouvelles voies, créer de nouveaux parcours, suivre une loi intérieure quand il n'y en a plus à l'extérieur, et être éventuellement prêt à justifier cette revendication. Cela signifie être les soldats d'une figure institutionnelle qui n'existe pas, qui n'existera peut-être jamais plus, mais qui pourra également nous amener vers un changement nécessaire de polarité, si elle est intériorisée.(...) L'ennemi en moi est plus dangereux que l'ennemi en lui-même. Il ne peut y avoir aucun empire dans l'avenir si nous ne pouvons d'abord réaliser l'impérium en nous-mêmes. L'objectif est donc d'être "unités impériales". Ici, la figure de l'empire apparaît comme la parfaite synthèse d'un héritage historique, d'un objectif politique et d'un parcours d'autoréalisation. Ces mêmes notions se retrouvent également dans le mystère Gibelin du Graal, qui dans son essence la plus authentique, témoigne d'une quête royale de dépassement de soi, en direction d'une vitalité spirituelle renouvelée et d'une plénitude sacrée. (...) Dans ces temps de nihilisme proclamé, l'impérium apparaît alors comme une voie héroïque à parcourir. L'unité impériale est donc le soldat de l'empereur, d'un empereur qui n'existe pas, qui dort peut-être dans le Kyffhäuser, qui existera peut-être demain...ou pas, mais qui a été intériorisé pour devenir une dimension du coeur, du cerveau, de l'esprit. L'unité impériale, c'est celui qui se voit comme un élément constitutif de quelque chose de plus grand, d'une idée, d'un projet, d'une communauté et qui agit donc en réseau, avec une impersonnalité active. C'est celui qui sait se tenir à sa place, qui marche et qui combat à côté de tant d'autres, proches et lointains, avec agilité et pragmatisme, loin de toute tentation individualiste, narcissique ou d'improvisation. Comme le dit Artaud, l'unité impériale est un "anarchiste couronné", un souverain de lui-même qui fonde cette souveraineté sur l'intériorisation d'un principe et sur une totale fidélité à celui-ci. (...) La sentinelle de l'empire (...) attaque, c'est l'avant-garde conquérante d'une machine de guerre productrice de sens. Elle est autocentrée mais exploratrice, prête à enfoncer l'étendard d'une nouvelle implantation. L'exubérance est toujours expansionniste. toute force active tend à la conquête, à déborder de ses confins, à se faire de l'espace. (...) Exubérant est celui qui plante son propre drapeau, celui qui donne un sens au monde qui l'entoure. Et c'est ainsi que mètre après mètre, jour après jour, tranchée après tranchée, inexorablement on "re-prend" tout.
 
Adriano Scianca: "Casapound une terrible beauté est née" ("Tout se réapproprier"), Editions du Rubicon, 2012, p: 205-209


Si l'homme du point zéro (...) savait conjuguer son choix directionnel de réintégration avec les idéaux d'un empire intérieur, s'il savait se concevoir lui-même comme un homme de l'empereur, tout en agissant éventuellement dans l'isolement le plus complet, dans le silence de sa propre intériorité ou même dans le bruit du monde, s'il savait se concevoir comme l'un de ces gardes-frontière aux confins de l'empire qui prennent la décision d'agir même en l'absence totale d'ordres, ne serait-ce pas le premier vrai pas vers une reconstruction intégrale ? On aime imaginer cet homme qui se relève des courants au nom de l'idée cosmique de l'empire, comme unité impériale. Unité comme élément de base, capable d'agir en autonomie ou en relation avec les autres. Ce sera l'homme en possession de lui-même, mais qui saura écouter le cosmos, l'homme qui, dans l'esssentialisme, saura choisir une direction, donner un cap à sa liberté retrouvée.

Flavio Nardi: "Devenir unités impériales" ("Divenire unità imperiali"), in Orion n°237, juin 2004, p: 50 (Cité in Adriano Scianca, "Casapound une terrible beauté est née", Editions du Rubicon, 2012, p: 206)

00:05 Publié dans Traditions | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : saint empire, lansquenets, idéal, casa pound | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook