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jeudi, 25 septembre 2008

Ukraine: l'exécutif philo-atlantiste est dissous

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Andrea PERRONE :

Ukraine: l’exécutif philo-atlantiste est dissous

 

La coalition philo-atlantiste, au pouvoir à Kiev, a été dissoute. Le président du parlement ukrainien, Arseny Yatseniouk, l’a annoncé, en même temps  que la fin du gouvernement formé naguère par les putschistes de la révolution orange. La coalition avait été composée par le parti “Notre Ukraine” du président Viktor Youchtchenko et par le “Bloc” (BYUT) de Ioulia Tymochenko, l’actuel premier ministre. Les déclarations du président du Parlement ont confirmé le divorce entre les deux partis du gouvernement, celui de Youchtchenko et celui de Tymochenko, tous deux alliés lors de la fameuse “révolution orange” mais devenus, ces derniers temps, des rivaux absolus. Malgré toute cette effervescence, le président ukrainien a néanmoins manifesté son espoir de voir la majorité orange se reconstituer. La coalition, espère-t-il, pourrait se voir élargie aux centristes de Vladimir Litvine qui, pourtant, avait déclaré récemment, qu’il ne serait disponible que pour une coalition formée avec le “Parti des Régions”  de l’ancien chef de l’exécutif, le pro-russe Viktor Yanoukovitch, et avec le BYUT.

 

A peu de mois avant la nomination de Madame Tymochenko à la direction du gouvernement de Kiev, qui, rappellons-le, avait été prévue pour décembre 2007, la coalition avait immédiatement montré ses faiblesses: elle n’avait qu’une majorité très juste, avec seulement deux sièges de plus que l’opposition. Le gouvernement de Madame Tymochenko a tout de suite essuyé les critiques, non seulement de l’opposition, mais aussi de l’intérieur de sa propre coalition, en l’occurrence de la part du président Youchtchenko lui-même. Ce gouvernement, instable, a failli entrer plusieurs fois en crise. En juillet, son exécutif a perdu la majorité au Parlement, après le départ de deux députés.

 

En août, sur fond du conflit russo-géorgien, Madame Tymochenko a essuyé bon nombre de critiques pour ne pas avoir soutenu ouvertement la Géorgie et pour n’avoir guère émis de critiques à l’endroit de la politique de Moscou. Le 3 septembre dernier, Youchtchenko a menacé de provoquer des élections anticipées après que le Parlement ait approuvé diverses mesures visant à réduire les pouvoirs du président au profit de ceux du premier ministre. C’est la quatrième crise politique d’envergure que connaît l’Ukraine depuis ces toute dernières années. Les causes du dissensus sont liées aux prochaines élections présidentielles, prévues pour l’année 2010, mais dont la campagne est censée commencer l’an prochain. C’est pour cette raison que le premier ministre est accusé de vouloir gagner les sympathies de Moscou,  de façon à obtenir le soutien de la Russie pour sa candiudature à la présidence. Pour toute réponse, Madame Tymochenko, dans un entretien récemment accordé au quotidien de la City londonienne, le “Financial Times”, a nié les accusations de Youchtchenko en rappelant qu’elle ne contestait nullement l’intégrité territoriale de la Géorgie et qu’elle soutenait les positions de l’UE dans les négociations avec Moscou. Mais elle n’a pas manqué non plus d’accuser le président de vouloir exploiter à son profit le conflit russo-géorgien pour redorer son blason en vue des très prochaines présidentielles.

 

De récents sondages ont en effet révélé que Madame Tymochenko a de fortes chances d’aller bientôt occuper le fauteuil présidentiel car elle bénéficie d’un large consensus populaire. Ses scores seront toutefois talonnés de près par ceux de Yanoukovitch, tandis que le soutien du peuple à Youchtchenko tomberait sous la barre des 10%.

 

Madame le premier ministre, à Kiev, n’a pas manqué de mettre le président en garde contre les bouleversements politiques actuels qui pourraient renvoyer à une date très ultérieure l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN ou ralentir une intégration plus étroite du pays à la dynamique de l’UE. En bref, la reine du gaz et actuel premier ministre semble vouloir jouer toutes ses cartes pour devenir présidente de l’Ukraine, en cherchant même à obtenir le soutien des forces pro-russes pour atteindre le but tant convoité.

 

Andrea PERRONE.

(article tiré du quotidien romain “Rinascita”, 17 sept. 2008, trad. franç. : Robert Steuckers).

00:27 Publié dans Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, ukraine, mer noire, russie, eurasie, eurasisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

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