Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 10 décembre 2013

Le gaz de schiste

processus-gaz-de-schiste.jpg

Le gaz de schiste
 
Face à l’obscurantisme écologique


Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
Quand Métamag aborde les questions énergétiques françaises, les commentaires fusent. Et pourtant, défendre le nucléaire, soutenir les gaz de schiste, prôner la géothermie et se moquer des éoliennes et des panneaux solaires chinois, c'est ne pas vouloir dépendre encore plus demain du Qatar ou être condamné à voir sa facture énergétique tripler, quadrupler chaque année.
 
En octobre dernier, le Conseil constitutionnel a validé la loi interdisant la fracturation hydraulique, technique qui, comme le rapporta pourtant l'ancien Premier Ministre Michel Rocard, fut utilisée pendant des années à Lacq. Cette technique est décriée en raison de son impact environnemental et des risques de pollution sismique et de tremblements de terre. La société texane Schuepbach contestait la légalité de l'abrogation de ses deux permis de recherches à Nant, dans l'Aveyron, et à Villeneuve-de-Berg, en Ardèche et avait donc soumis aux Sages une question prioritaire de constitutionnalité. A l'audience du 24 septembre, l'avocat de la société texane avait fait valoir que l'annulation de ces permis constituait une application "trop rigoureuse" du principe de précaution, et qu'il n'existe aucune étude démontrant que la fracturation hydraulique présente le moindre risque. La société Schuepbach avait aussi pointé une éventuelle rupture du "principe d'égalité", indiquant que la fracturation hydraulique était interdite pour l'exploitation du gaz de schiste mais restait autorisée pour la géothermie profonde. Les deux motifs ont été rejetés par le Conseil constitutionnel. L'interdiction du gaz de schiste est devenue ''générale et absolue" ! C'est Torquemada contre le cercle de raison, l'Inquisition au royaume imaginaire de l'énergie propre et renouvelable !

Rappelons qu'une nappe phréatique se situe entre deux et quelques mètres sous le sol naturel alors que les forages de recherche ou d'exploitation de gaz de schiste se font entre plusieurs centaines et quelques milliers de mètres sous terre. L'argument de la pollution des nappes phréatiques par les techniques de fracturation hydraulique est aussi fou que les conclusions du GIEC sur le réchauffement climatique ou la montée "biblique" des eaux !

La France a donc bloqué l'exploitation du gaz de schiste, seule capable, comme aux Etats-Unis, de relancer son économie tandis que Bruxelles, lui emboîtant pour une fois le pas, prépare de son côté des mesures règlementaires sur l'extraction. Une étude sur l’impact environnemental devra être menée non seulement avant l’exploitation mais aussi pendant ce qui augmenterait les coûts d'exploitation et rendrait l’exploitation du  gaz de schiste non rentable ! L’Union Européenne se condamne donc à une énergie chère qui nous désavantage dans la compétition économique avec les Etats-Unis qui aura forcément lieu avec le Traité Transatlantique. Aux Etats-Unis, le gaz de schiste bon marché a permis de créer des emplois, de retrouver une compétitivité même dans le textile et d’autres secteurs très gourmands en énergie.
 
En fait, depuis l'exploitation du gaz de schiste aux Etats-Unis et au Canada, la fracturation hydraulique a fait d'importants progrès. C'est aujourd’hui une technologie maîtrisée. Certaines entreprises telles qu'Haliburton se targuent d'avoir limité les additifs chimiques au profit de substituts non toxiques agréés par l'agroalimentaire.Concernant la pollution des nappes phréatiques, régulièrement pointée par les opposants au gaz de schiste, elle n'est pas due à la fracturation hydraulique mais « à des défauts de cimentation des puits ou des déversements en surface » (lire à ce sujet le rapport parlementaire Bataille et Lenoir). 

A ce jour, il n'est pas possible, en l'état des connaissances scientifiques actuelles, d'incriminer la technique de fracturation hydraulique elle-même à la pollution des nappes. Reste, il est vrai, l'abondante quantité d'eau utilisée mais dans ce cas pourquoi ne pas interdire également la culture du maïs si peu adaptée à nos climats tempérés !

Les commentaires sont fermés.