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jeudi, 13 novembre 2014

Tours: rencontre avec Philippe Vardon

Philippe Vardon sera l’invité du Cercle Jean Royer le jeudi 20 novembre à 20h30 au Grand Hôtel de Tours.

L’enraciné Niçois présentera son dernier ouvrage baptisé: “MILITANTS” puis débattra autour du thème: “Qu’est ce qu’être militant aujourd’hui?”
 
CJR

Philippe Vardon sera l’invité du Cercle Jean Royer le jeudi 20 novembre à 20h30 au Grand Hôtel de Tours.


L’enraciné Niçois présentera son dernier ouvrage baptisé: “MILITANTS” puis débattra autour du thème: “Qu’est ce qu’être militant aujourd’hui?”
 
CJR

Arte Mare

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Zbigniew Brzezinski : "Le vrai choix"

Zbigniew Brzezinski : "Le vrai choix"

Vincent Satgé

Ex: http://www.voxnr.com

 

 

 Classique géopolitique. Vincent Satgé présente l’ouvrage de Zbigniew Brzezinski, « Le vrai choix », Ed° Odile Jacob, 2004. Dans ce livre, l’auteur constate tout d’abord que le choix de la domination n’est pas, à moyen ou long terme, possible ni même profitable aux Etats-Unis. Il s’interroge ensuite sur la manière pratique d’exercer un leadership sur les affaires mondiales. Il pointe, enfin, les faiblesses institutionnelles qui risquent de mettre à mal la mise en œuvre de la diplomatie américaine. Dix ans après sa parution, cet ouvrage est un Classique pour penser - et discuter - la puissance des Etats-Unis.

Le « Diploweb.com » développe cette rubrique, en synergie avec Les « Yeux du Monde.fr » : offrir une fiche de lecture synthétique d’un ouvrage classique qu’il faut savoir situer dans son contexte et dont il importe de connaître les grandes lignes... avant de le lire par soi même.

Pour ne pas manquer une fiche, le mieux est de s’abonner à notre compte twitter.com/diploweb.


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Le vrai choix, L’Amérique et le reste du monde fut publié alors que les Etats-Unis étaient engagés dans l’opération Iraqi freedom. Au vu des tensions internationales qui ont accompagné cette campagne militaire, on pouvait raisonnablement attendre de Zbigniew Brzezinski qu’il choisisse avec précaution les formules et les tournures à employer. Peine perdue car, dès l’introduction, ce dernier expose sa thèse crûment : « Notre choix ? Dominer le monde ou le conduire » [1]. Appelant de ses vœux une « communauté internationale d’intérêts partagés » sous supervision américaine, il se plaçait ainsi dans une position intermédiaire assez inconfortable, fustigeant les influents néoconservateurs comme les colombes libérales.

Zbigniew Brzezinski est habitué à être sous le feu des critiques. Détenteur d’un doctorat de l’Université d’Harvard, il s’est surtout fait connaître pour avoir été le principal conseiller des affaires étrangères de Jimmy Carter lors de la campagne présidentielle de 1976. Une fois l’élection remportée, il fut de 1977 à 1981 son conseiller à la Sécurité nationale durant une période agitée (particulièrement lors de l’échec de l’opération Eagle Claw visant à libérer les diplomates américains pris en otage en Iran). Depuis, il a notamment exercé la fonction de conseiller au Center for Stategic and International Studies (CSIS) ainsi que de professeur de relations internationales à la Johns Hopkins University à Washington D.C.

S’il a publié de nombreux ouvrages (Illusion dans l’équilibre des puissances en 1977 ou L’Amérique face au monde co-écrit en 2008 avec Brent Scowcroft), Zbigniew Brzezinski est surtout connu pour Le grand échiquier (1997). Il y détaille notamment les alternatives dont disposaient les Etats-Unis pour maintenir leur influence sur l’Europe et l’Asie, clés du contrôle sur le reste du monde. Seul défaut de cet ouvrage qui fit date : il ne couvre pas la période postérieure au 11 septembre, évènement qui a considérablement réorienté la politique étrangère des Etats-Unis.

Le Vrai Choix, à l’inverse, nous livre un regard plus actuel sur les options qui restent aux Etats-Unis s’ils souhaitent conserver leur rang mondial. Le raisonnement de Zbigniew Brzezinski peut être dès lors décomposé en trois temps. Il constate tout d’abord que le choix de la domination n’est pas, à moyen ou long terme, possible ni même profitable aux Etats-Unis. Il va ensuite s’interroger sur la manière pratique d’exercer un leadership sur les affaires mondiales. Enfin, il pointe les faiblesses institutionnelles qui risquent de mettre à mal la mise en œuvre de la diplomatie américaine.

La guerre contre le terrorisme ainsi que l’unilatéralisme amoindrissent la sécurité des Etats-Unis

La position géographique privilégiée des Etats-Unis les a souvent amenés à considérer leur sécurité comme définitivement acquise. Encadrés par des voisins peu puissants, placés entre l’Océan Pacifique et l’Océan Atlantique, les Etats-Unis étaient quasiment en situation d’insularité jusqu’à la Guerre Froide. Une fois le rival soviétique disparu, le sentiment d’invulnérabilité repris le dessus jusqu’aux attentats du 11 septembre. Le monde et les Etats-Unis prirent ainsi définitivement conscience que la mondialisation permet aux menaces de s’affranchir des distances, du fait de la prolifération des technologies ou du terrorisme le plus « artisanal » qui soit. Face à ce nouveau défi, la réaction politique des Américains ne fut, pour l’auteur, clairement pas à la hauteur. « L’insécurité peut être socialement désagréable, elle doit être politiquement gérable » [2]. Ainsi les pouvoirs publics ont-ils investi énormément sur des dispositifs tels que le bouclier anti-missile, oubliant que le type d’attaque que ce dernier prévient est rendu improbable par les représailles que courrait l’Etat agresseur. Un attentat terroriste, par contre, pourrait causer des dégâts matériels aussi importants tout en empêchant de répliquer et de neutraliser l’organisation responsable. Le meilleur moyen de se prémunir des attaques qui visent le territoire américain reste de renforcer les capacités des services de renseignement.

Par ailleurs, cette lutte contre le terrorisme doit être accompagnée d’un effort d’identification de la menace. Il apparaît en effet absurde de désigner le terrorisme comme l’ennemi en ce sens qu’il ne s’agit que d’une « technique meurtrière d’intimidation », utilisée par tous types de mouvements [3] (les attentats suicides, de 1981 à 2001, auraient ainsi majoritairement été menés par les Tigres Tamouls du Sri Lanka, marxistes donc s’opposant aux religions). Derrière le terrorisme, c’est l’acte politique qu’il s’agit de comprendre. Or, sur ce point, « les Etats-Unis ont montré une extraordinaire réticence à prendre en compte la dimension politique du terrorisme et à restituer celui-ci dans son contexte politique » [4].

Outre la guerre contre le terrorisme, c’est bien les interventions unilatérales qui mettent en péril la sécurité des Etats-Unis. Le discours du Président G. W. Bush à l’académie de West Point le 1er juin 2002, a largement justifié le concept d’« attaque préemptive » (lorsqu’un acteur estime qu’un autre Etat est sur le point de mener une action offensive) à l’encontre d’« Etats voyous ». Une telle attitude sur la scène mondiale ne peut qu’entraîner une détérioration des rapports avec les Européens et donner à penser que la guerre contre le terrorisme peut être réduite à une initiative exclusivement américaine aux fortes connotations antimusulmanes. Le « conflit des civilisations » de Samuel Huntington adviendrait alors à titre de prophétie auto-réalisatrice. Au final, la sécurité des Etats-Unis seraient encore moins garantie vu que « l’acquisition clandestines d’armes de destruction massive prendrait vite le rang de priorité parmi les Etats déterminés à ne pas se laisser intimider. Ils trouveraient là une incitation supplémentaire à soutenir les groupes terroristes, lesquels, animés par la soif de vengeance, seraient alors plus enclins que jamais à utiliser, de façon anonyme, ces armes contre l’Amérique » [5]. Bref, on passerait du paradigme MAD (mutual assured destruction) de la Guerre Froide à celui de SAD (solitary assured destruction) ce qui pour Zbigniew Brzezinski s’assimile à une « régression stratégique ».

Loin de poursuivre dans une posture dominatrice et isolante, les Etats-Unis doivent redéfinir leur position sur la scène internationale.

6541-33761631.jpgLe premier volet de cette redéfinition concerne l’identification des zones sensibles de la planète. La première est celle des « Balkans mondiaux » [6] qui, avec le Moyen-Orient en particulier, doit être traitée avec le plus grand soin sous peine de détériorer les relations entre les Etats-Unis et l’Europe et les Etats-Unis et le monde musulman. Vient ensuite l’Asie qui est « une réussite économique, un volcan social et une bombe politique » [7], constat plus que jamais d’actualité avec les rivalités économiques et territoriales exacerbées, sans parler de vieux contentieux historiques (colonisation du Japon et timide repentir pour ses crimes de guerre ; relations indo-chinoises ; conflit latent entre le Japon et la Russie à propos des îles Kouriles et Sakhaline ; le dossier nord-coréen ; Taïwan, « 23e province chinoise »). Une approche régionale sur tous ces points chauds devrait permettre une résolution (et une prévention) des conflits qui y sévissent, surtout de ceux dont on parle peu. L’auteur pointe ainsi la question assez peu posée du Cachemire, occulté par le conflit israélo-arabe. Avec 1,2 milliards d’habitants, deux Etats nucléaires et des populations très sensibles aux rengaines nationalistes, la zone mérite plus d’attention que celle dont elle bénéficie actuellement.

Une fois les situations à risques identifiées, les Etats-Unis ont besoin d’alliés pour y faire face. Selon Zbigniew Brzezinski, le seul partenaire digne de ce nom est, à la vue de son potentiel politique, militaire et économique, l’Union européenne. Leur association, au-delà de l’utilité pratique, permettrait de désamorcer les critiques d’unilatéralisme (ou au moins de les affaiblir). Ensemble, Europe et Etats-Unis sont « le noyau de la stabilité mondiale ».

Cela ne veut pour autant pas dire que leur entente aille de soi. Deux menaces planent au-dessus de leur entente cordiale. Les questions de défense et le « partage du fardeau » sont primordiales. Les Américains se plaignent souvent du manque d’investissement des Européens dans leurs dépenses militaires, tandis que le Vieux Continent dénonce souvent sa tutelle américaine. Toutefois l’un autant que l’autre sortent gagnant du statu quo. En effet, l’Europe ne doit sa cohésion interne qu’à la présence américaine tandis que la prééminence américaine ne pourrait s’accommoder d’une Europe militairement autonome. L’observation se vérifie surtout dans des régions telles que le Moyen-Orient (qui accueillerait l’Europe à bras ouvert vu la détérioration des rapports avec les Etats-Unis) ou encore l’Amérique latine (qui a des liens historico-culturels importants avec l’Espagne, la France et le Portugal). La seconde entrave à un rapprochement du couple Europe-Etats-Unis concerne la question des règles qui sous-tendent l’ordre mondial. Brzezinski le reconnaît sans détour : « c’est en fonction de son utilité ponctuelle que telle ou telle doctrine est mise en œuvre de façon sélective [...] Pour le monde extérieur, le message est clair : lorsqu’un accord international contredit l’hégémonie américaine et pourrait brider sa souveraineté, l’engagement des Etats-Unis en faveur de la mondialisation et du multilatéralisme atteint ses limites » [8]. Ainsi fut-ce le cas pour le protocole de Kyoto ou encore la Cour pénale internationale.

Pour parvenir à ses fins, l’Amérique doit s’évertuer à sauvegarder des institutions démocratiques et capables de produire du consensus sur la diplomatie à mener.

Selon Zbigniew Brzezinski, l’évolution de la composition ethnique des Etats-Unis risque, à terme, de compliquer la définition de la politique étrangère américaine. En effet, si le pays à longtemps été dominé par une majorité WASP (White Anglo-Saxon Protestant), la progression des communautés tierces qui réclament et qui obtiennent une reconnaissance politique est un phénomène tendant à s’amplifier. Ainsi la victoire du Président J. F. Kennedy en 1960 (seul président catholique des Etats-Unis à ce jour), la nomination d’Henry Kissinger au poste de secrétaire d’Etat (réfugié juif d’origine allemande) en 1973, ou encore celle de Colin Powell au même poste en 2001 en sont divers exemples (la présidence Obama n’étant pas citée car postérieure à l’écriture de l’ouvrage).

Le bât blesse lorsque chaque communauté vise, à travers des groupes de pression, à faire prévaloir son influence sur celle des autres. Avec la banalisation de « groupes de veto ethniques », la diplomatie américaine pourrait bien devenir un exercice de haute voltige politique (voire impossible à réaliser). Que ce soit par le vote d’amendements au Congrès, le financement de campagnes électorales ou encore la constitution de comités parlementaires autour d’intérêts ethniques, la politique étrangère des Etats-Unis est sensible aux revendications infra-nationales. La Maison Blanche pourrait être, hors campagne électorale, assez peu concernée : seulement, c’est bien le Congrès qui vote le budget (et l’affectation des aides financières internationales montre d’ailleurs assez fidèlement le poids de chaque groupe particulier). Ainsi, plutôt que d’être une synthèse ne satisfaisant personne, la politique extérieure des Etats-Unis devrait s’efforcer de rester bâtie sur un compromis visant l’intérêt général de l’Amérique. D’aucuns avancent que la politique étrangère du Canada, rôdé à gérer une société multiculturelle, pourrait constituer un modèle à suivre pour les Etats-Unis. Seulement ces derniers, à l’inverse de leur voisin, exercent des responsabilités internationales d’une ampleur totalement différente.

En outre, le rôle de « nation indispensable » tenu par les Etats-Unis met en péril le caractère démocratique de leurs institutions. Lorsqu’ils ont accédé au statut de grande puissance au sortir de la Seconde Guerre mondiale, un appareil administratif imposant s’est mis en place afin d’assumer les nouvelles responsabilités du pays à l’international (représentations diplomatiques, directions des forces et des bases à l’étranger, services de renseignement...). Cette « bureaucratie impériale », sous la conduite de l’exécutif américain, est en principe contrebalancée par la surveillance du Congrès (qui vote ses crédits et organise des comités sur son activité). Seulement, dans des périodes politiquement troubles, il arrive que le Congrès lâche la bride de l’exécutif. Ce fut le cas en 2002 lorsque les parlementaires abandonnèrent le droit de déclarer la guerre à l’Irak au Président des Etats-Unis. Cette procédure a, ponctuellement mais indiscutablement, brisé l’équilibre des pouvoirs constitutionnels américains. Le même constat peut être fait avec le Patriot Act du 26 octobre 2001 qui a réduit l’étendue du pouvoir judiciaire (en particulier les écoutes effectuées sur demande gouvernementale). Au final, l’hégémonie des Etats-Unis peut menacer leur propre démocratie autant que leur mixité sociale toujours plus hétérogène peut entraver leur capacité à décider et mettre en œuvre leur diplomatie.

Le vrai choix semble, de prime abord, assez révélateur de l’époque où il a été rédigé. Si Zbigniew Brzezinski défend le multilatéralisme à moyen-terme, il reconnaît la nécessité d’agir parfois de manière unilatérale. S’il reconnaît que les Etats-Unis ont un discours sur la mondialisation trop frappé de messianisme, il n’hésite pas à vilipender les élites russes et européennes qui seraient tout autant dans l’excès dans leurs critiques (on notera avec amusement que deux Français, Jean Baudrillard et Pierre Bourdieu pour ne pas les citer, sont particulièrement visés). Enfin, la « destinée manifeste » est à ce point intégrée dans le raisonnement de l’auteur qu’il n’hésite pas à conclure sur ces quelques lignes qui ont de quoi faire hausser les sourcils : « « Laissez rayonner vos lumières devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres » [9]. Que rayonne l’Amérique. » [10]

Lorsque l’on a accepté ces nombreuses réserves, il nous reste un ouvrage très bien structuré aux raisonnements pertinents, documentés et toujours d’actualité. Pour ne rien gâcher, l’auteur a, avec l’arrivée au pouvoir de Barack Obama, gagné son pari.Les Etats-Unis ont, ces dernières années, favorisé le leadership au détriment de la domination unilatérale. Reste à savoir s’il s’agit d’un changement de doctrine définitif ou bien, comme l’avance Serge Sur, d’« une stratégie à plus long terme de reconfiguration de la puissance américaine et de reconstruction d’une hégémonie durable » .

 

notes

 

 

Co-président du site Les Yeux du Monde.fr, site de géopolitique pour les étudiants, Vincent Satgé est en Master 2 de Sciences Politiques à l’Institut d’études politiques de Bordeaux.

[1] « Le vrai choix », Zbigniew Brzezinski, Ed° Odile Jacob, mars 2004, p.12

[2] Ibid, p.34

[3] Robert Pape, "Dying to kill us", New York Times, 22 septembre 2003

[4] « Le vrai choix », Zbigniew Brzezinski, Ed° Odile Jacob, mars 2004, P.53

[5] Ibid, p.57

[6] « Le grand échiquier », Zbigniew Brzezinski, Ed. Bayard Jeunesse, 1997 : "Région instable qui s’étend approxiamtivement du canal de Suez au Sinkiang et de la frontière russo-kazakh au Sri Lanka".

[7] « Le vrai choix », Zbigniew Brzezinski, Ed° Odile Jacob, mars 2004, p.146

[8] Ibid, p.203

[9] Evangile selon Saint Matthieu, 5 : 14-16

[10] Serge Sur, « Les nouveaux défis américains », Questions internationales, n°64, novembre-décembre 2013

Plus

. Découvrez le site Les Yeux du Monde.fr

. Voir d’autres présentations

J. Vaïsse, "Barack Obama et sa politique étrangère (2008-2012)", Éd. O. Jacob, 2004.

Y. Lacoste, "La géographie, ça sert d’abord à faire la guerre", La Découverte, 1976, réed. 2012

P. Moreau Defarges, « Introduction à la géopolitique », Seuil, 2009

R. Kagan, « La puissance et la faiblesse », Hachette Littératures, 2006

G. Chaliand, « Le nouvel art de la guerre », L’Archipel, 2008

M. Foucher, "L’Europe et l’avenir du monde", Ed. Odile Jacob, 2009

Hubert Védrine, « Continuer l’Histoire », Flammarion, 2008

F. Bozo, "La politique étrangère de la France depuis 1945", Flammarion, 2012.

 

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Diploweb :: lien

Lucien Cerise: Ingénierie sociale du conflit identitaire

 

Lucien Cerise:

Ingénierie sociale du conflit identitaire

History of Czech-German relationship

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Lukáš Novotný

Kameradschaftsbund: History of Czech-German relationship – Novotný

“Kameradschaftsbund: Contribution to the history of Czech-German relationship” by Lukáš Novotný (PDF – 2.3 MB & 2.4 MB):

Kameradschaftsbund – Contribution to the history of Czech-German relationship (Part 1)

Kameradschaftsbund – Contribution to the history of Czech-German relationship (Part 2)

 

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NOVOTNÝ, Lukáš: “Kameradschaftsbund. Contribution to the history of Czech-German relationship (Part one).” In: Prague Papers on the History of International Relations, Prague – Vienna, Institute of World History, Faculty of Arts and Philosophy, Charles University Prague [Filozofická fakulta Univerzity Karlovy v Praze] – Institute of World European History, Faculty of Historical and Cultural Sciences, University of Vienna, 2008, s. 291–309. ISBN 978-80-7308-254-3. <http://usd.ff.cuni.cz/?q=system/files/novotny%20kamerad.pdf >.

NOVOTNÝ, Lukáš: “Kameradschaftsbund. A Contribution to the History of the Czech-German Relationship (Part two).” In: Prague Papers on the History of International Relations, Prague – Vienna, Institute of World History, Faculty of Arts and Philosophy, Charles University Prague [Filozofická fakulta Univerzity Karlovy v Praze] – Institute of World European History, Faculty of Historical and Cultural Sciences, University of Vienna, 2009, s. 387–405. ISSN 1803-7356. ISBN 978-80-7308-296-3. <http://usd.ff.cuni.cz/?q=system/files/novotny%20kamarad.pdf >.

Note: See also “Othmar Spann: A Catholic Radical Traditionalist” by Lucian Tudor: <http://neweuropeanconservative.wordpress.com/2014/06/23/othmar-spann-tudor/ >.

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El pensamiento ecuménico de Vladimir Soloviev

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El pensamiento ecuménico de Vladimir Soloviev

Ex: http://culturatransversal.wordpress.com

por Elisa Buzzi

El pasado 7 de febrero [de 2003. N.C.T.] se celebró en Lugano una jornada de estudio dedicada a Vladimir Soloviev y su visión de la dimensión cultural de la Iglesia, con ocasión del ciento cincuenta aniversario de su nacimiento, acaecido en Moscú en 1853. El encuentro, organizado por el Consejo Pontificio para la Cultura y por la Facultad de Teología de Lugano, contó con algunos de los máximos expertos en el pensador ruso: Nynfa Bosco, profesor emérito de la universidad de Turín, que abordó el tema «La filosofía occidental en el juicio de V. Soloviev»; Adriano Dell’Asta, de la Universidad Católica de Milán, que habló sobre «El islam, el judaísmo y las demás religiones en el pensamiento de Soloviev»; Michelina Tenace, de la Universidad Gregoriana de Roma, que disertó sobre «Rusia y Occidente según Soloviev» y Patrick De Laubier, de Ginebra, que intervino acerca de «La tradición espiritual rusa y los desafíos contemporáneos».

Al introducir el trabajo de la jornada, el profesor Libero Gerosa, Rector de la Facultad de Teología, subrayó la perspectiva que los organizadores del encuentro habían querido indicar como punto de vista privilegiado para afrontar la compleja figura de Soloviev, a saber, su pensamiento «ecuménico», punto de encuentro entre las dos grandes tradiciones europeas y lugar de apertura a la realidad global. Se trata de un argumento de grandísima actualidad, teniendo en cuenta el «nuevo momento de diálogo» entre el catolicismo y la ortodoxia, y es con toda seguridad uno de los aspectos más significativos de un pensador para el que, como afirmó hace tiempo Juan Pablo II, «el fundamento mismo de la cultura es el reconocimiento incondicionado de la existencia del otro», un reconocimiento que le llevó a rechazar «un universalismo cultural monolítico» y a consagrar su existencia de profeta apasionado del ecumenismo «a la reunificación de ortodoxos y católicos» (Angelus, 1 de septiembre de 1996).

Piedra angular

Soloviev-4.jpgLa búsqueda de la unidad a todos los niveles, la «unitotalidad», según la expresión acuñada por él, puede considerarse la piedra angular que sostiene y da coherencia a todo el sistema de este pensador absolutamente original, a menudo paradójico y «extraño», imposible de reducir a los esquemas de la cultura académica. Soloviev, que poseía además de extraordinarias dotes intelectuales una profunda sensibilidad poética, contribuyó más que nadie al renacimiento espiritual ruso del siglo XX, y es autor de la creación especulativa más universal de la edad moderna, una obra tan monumental que le valió el apelativo de «santo Tomás de la Iglesia de Oriente». Sin embargo, como subrayaron los ponentes del encuentro, tal unidad no procede, para Soloviev, de un principio abstracto, un universal teórico o ético, sino de la persona viva de Jesucristo, punto fundamental de su vida y de su pensamiento. A esta presencia viva se dirige Soloviev como hacia el amigo más íntimo y querido, «mi Cristo», criterio de todo lo que el hombre piensa y siente y, sin embargo, irreductible tanto a sentimientos subjetivos como a valores o conceptos abstractos, ya que es inseparable de la Iglesia: «Para nosotros Dios no tiene realidad sin Cristo, Dios-hombre; es más, el mismo Cristo dejaría de ser real para nosotros si no fuera más que un recuerdo histórico: es preciso que se nos revele en el presente. Y esta revelación presente debe ser independiente de nuestra limitación individual. Esta realidad de Cristo y de su vida, independiente de nuestros límites personales, nos es dada en la Iglesia».

Separación entre conciencia y ser

La potencia y la coherencia de esta visión, que refleja plenamente la «actitud ortodoxo-católica», se manifiestan sobre todo en el juicio crítico que Soloviev hace del desarrollo de la cultura filosófica occidental, cuyo error fundamental radica en la separación entre conciencia y ser, separación que no puede sino terminar desintegrándose en extremismos dialécticos opuestos, con un resultado inevitablemente nihilista, que constituye un verdadero suicidio. Estos extremos se ponen de manifiesto de forma aún más clara en la posición que él asumió respecto del «escándalo» de la separación entre cristianos, especialmente entre ortodoxos y católicos, y más en general respecto del problema del pluralismo religioso. Como es sabido, la actitud ecuménica de Soloviev, tanto desde un punto de vista existencial como teórico, fue compleja y aparentemente contradictoria. Pese a haber llegado a aceptar explícitamente a la Iglesia de Roma tanto en el nivel dogmático como en la práctica sacramental, nunca se convirtió formalmente, o por lo menos no abjuró jamás de la ortodoxia. Es más, siguió desalentando cualquier forma de conversión individual o de unión exterior, consideradas por él «no sólo inútiles, sino incluso nocivas para la obra universal». Estas actitudes resultan incomprensibles para una perspectiva que reduce el ecumenismo a un problema de conversión de una tradición a otra, o a una forma de irenismo indiferentista.

Un don originario

Para Soloviev la unidad no es una obra que los hombres puedan o deban construir con sus fuerzas, sino un don originario, un dato ya presente —aunque oscurecido por las divisiones históricas— que nos es ofrecido por la persona de Cristo. Por eso «el problema no consiste en crear una única Iglesia universal, Iglesia que en su esencia y a pesar de todo ya existe en la actualidad, sino en hacer que la manifestación visible de la Iglesia se vuelva conforme a su esencia». Catolicismo y ortodoxia están unidos por los vínculos divino-humanos del sacerdocio, de la tradición dogmática y de los sacramentos, «pero en estos vínculos constitutivos actúa el Espíritu de Cristo Dios-Hombre y no nuestro espíritu personal». La unidad de ambas Iglesias, «que existe ya en Cristo y en la acción de su Gracia, debe realizarse en nuestra realidad personal»: el problema del ecumenismo es, ciertamente, un «problema de conversión», pero de conversión a Cristo presente.

Contenido irreductible del cristianismo

La conversión a Cristo, como imperativo ante todo para los cristianos, es el modelo con el que Soloviev afronta también la relación con las demás religiones. La persona de Jesús, que es el contenido irreductible del cristianismo, la única «verdad» que lo distingue originalmente, es también, justamente por eso, la verdad de cada hombre y de cada cultura, capaz de valorar y de llevar a cumplimiento todo cuanto de verdadero, bello y justo ha presagiado, deseado y expresado cada hombre y cada tradición religiosa. También en este caso la posición de Soloviev —aun manifestando máxima apertura y simpatía hacia las características positivas de las grandes religiones, desde el judaísmo y el islam hasta las antiguas tradiciones orientales y el budismo, de las que ofrece análisis agudísimos y de una actualidad desconcertante—, está muy lejos de esas formas de irenismo o de relativismo tan políticamente correctas en la actualidad.

 

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Ningún riesgo de «sincretismo»

Merece la pena transcribir un largo pasaje de Soloviev —citado en la conferencia de Adriano Dell’Asta— sobre la religión universal, ya que despeja, de forma lúcida y definitiva, un equívoco sincretista, «la espiritualidad sin dogmas», que hoy es continuamente propuesto como si se tratase de una evidencia racional o de un imperativo moral: «La religión debe ser universal y única —observa Soloviev—. Pero para esto no basta, como piensan algunos, con quitar de las religiones existentes todos los rasgos particulares que las diferencian, privándolas de su individualidad positiva. Esta generalización y unificación de las religiones, esta reducción a un único exponente, da como resultado un minimum de contenido religioso. Entonces, ¿por qué no proceder a reducir la religión al minimum absoluto, es decir, a cero? Esta religión abstracta, a la que se ha llegado por medio de la negación lógica (llamada religión racional, natural, deísmo puro o cualquier otra cosa) sirve siempre a las inteligencias consecuentes como puente hacia el ateísmo total, mientras que logra retener únicamente a las mentes superficiales y a los caracteres débiles e insinceros. Es evidente que desde el punto de vista religioso la meta no puede ser un minimum positivo. Un maximum positivo y una forma religiosa serán superiores cuanta mayor riqueza, vida y concreción tengan. La religión perfecta no es la que se conserva de igual modo en todas las religiones (el contenido indiferenciado de las religiones), sino la que contiene a todas en sí misma (la plena síntesis religiosa). El fanatismo ignorante que se aferra a una única tradición particular (…) y el racionalismo abstracto que disuelve todas las religiones en un magma de conceptos indeterminados haciendo confluir todas las formas religiosas en una única generalidad vacía, impotente e incolora, son igualmente contrarios al verdadero concepto de religión».

En el fondo de toda tradición

A esta imagen de verdad como «supersistema», vacío y abstractamente homologador, Soloviev opone la necesidad, para cada tradición religiosa, de convertirse ante todo a sí misma, de ir al fondo de las características y de las exigencias que constituyen la fisonomía única de su propia autodefinición, para encontrar al final de este recorrido, mediante el testimonio de los cristianos, la novedad imprevisible y absolutamente gratuita de la verdad cristiana: la persona de Cristo, «lo más querido para nosotros, pues sabemos que en Él reside corporalmente toda la plenitud de la Divinidad».

Fuente: Conoze