lundi, 08 décembre 2014
Contre les idéologies, le fanatisme et la bêtise: l’humanisme rabelaisien!
Les Femen ont une fois de plus cherché à faire parler d’elles lors de la venue du pape à Strasbourg. N’accordons pas plus de crédit qu’elles ne le méritent à ces jeunes femmes tristes qui posent les seins à l’air. Elles n’en sont pas moins représentatives de la religion postmoderne et de ses dogmes. Le christianisme avait donné sens au destin de l’homme par l’Incarnation. L’Esprit s’était fait chair et avait donné la clef du monde : l’amour. L’amour poussé à la folie, vainqueur même de la mort silencieuse qui éteint les regards et pétrifie les cœurs. L’amour qui espère une rencontre. La rencontre du prochain, bien sûr, qui partage nos misères, nos étroitesses et une petite étincelle d’âme. Celle aussi du Fils venu replacer l’homme au cœur de la Création.
Cet anthropocentrisme chrétien est battu en brèche. Au constat de la tragique absurdité du monde, le postmodernisme a choisi pour réponse l’exil. L’homme devrait s’écarter d’une nature impitoyable et s’arracher même à son humanité bornée. Il devrait choisir la désincarnation. Ange, trône ou puissance, il s’affranchirait de la pesanteur du corps sexué, se libèrerait de la conscience et ne s’arrêterait plus même à la résistance du réel. Ainsi nie-t-on l’existence des petites filles ramenées par le dogme du Genre à des projections sociales. Ainsi enlève-t-on contre monnaie sonnante et trébuchante à une femme pauvre le nourrisson qu’elle a porté en appelant cela GPA et non traite des enfants. Qui veut faire l’ange fait la bête…
Les fidèles post-modernes font paradoxalement preuve d’une grande indulgence à l’égard de l’islam. Ils font le pari de son inanité intellectuelle et de sa pesanteur sociale. Allié commode pour fragiliser les piliers incarnés de l’Occident, son histoire et sa culture, l’islam semble trop faible pour résister durablement au post-modernisme et à son attrait prométhéen. S’il peut côtoyer la modernité technique et l’ère des masses, il est en revanche est incapable d’y apporter une réponse. C’est cependant oublier un peu vite la vigueur de ses « forces morales », l’expression est de Clausewitz, qui souvent décide de l’issue des conflits.
Cette crise de civilisation où l’homme est menacé d’évaporation ou d’écrasement holiste, appelle une réponse : un immense éclat de rire, du vin qui épaissit le sang, la viande rouge et les pâtés qui fortifient la chair et la compagnie de jolies femmes qui ne se prennent pas pour des hommes. Le remède est éprouvé, c’est la réponse intemporelle de l’humanisme rabelaisien aux idéologies, au fanatisme et à la bêtise.
L’humanisme prend l’homme dans sa totalité. En harmonie avec sa chair, il surmonte les peines du monde par le rire, l’effort, la haute culture et l’amour. Il ne fait pas ce qu’il veut mais, humblement, ce qu’il peut pour tâcher de devenir meilleur, les pieds solidement enracinés dans le monde et les yeux grand ouverts devant les étoiles qui font rêver. Il qui croit en l’homme, et peut-être en quelque chose de plus, quand passent et s’effacent les idéologies. Il embrasse déjà l’avenir.
00:07 Publié dans Littérature, Réflexions personnelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rabelais, france, littérature, lettres, lettres françaises, littérature française | | del.icio.us | | Digg | Facebook
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