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mardi, 03 mars 2015

L’horreur synallagmatique

LA GRANDE FRAUDE, CRIME, SUBPRIMES ET CRISES FINANCIÈRES*

L’horreur synallagmatique

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr
grande_fraude.jpgLa civilisation a toujours reposé sur la parole donnée, éthique qui dispense d’une grande partie de la bureaucratie puisque les élites considèrent qu’elles s’insultent elles-mêmes si les contrats ne sont pas respectés. Dans de telles civilisations, il n’est nécessaire ni de terroriser les populations ni de les abrutir pour qu’elles participent à l’ordre du monde. Aujourd’hui, à l’inverse, règne la terreur synallagmatique, la terreur légale des contrats. 

Les dernières élections en Suède avaient vu apparaître un nouveau parti, le SD, avec 12% des voix. Un autre parti d’opposition s’est alors joint à lui pour rejeter le budget. Que faire? En France, le gouvernement sort le 49-3. En Suède, le chef du gouvernement, Stefan Löfven, a décidé que les élections prévues pour 2015 n’auront pas lieu. Ce n’est rien de plus que la mise en place de la tyrannie des temps maastrichtiens. Les promesses faites aux électeurs n’engagent pas. Pour l’Europe, la banque Morgan a même publié un document en mai 2013 réclamant des régimes autoritaires

Jean-Claude Juncker, à la tête de la Commission européenne, est le chargé de mission d’une opération de conversion des oligarques européens en collabos des intérêts américains. La méthode économique, le ficelage par des contrats léonins reste la manière privilégiée des habitués de Davos, du Bilderberg et autres lieux identiques. Représentant de l’oligarchie, Jean-Claude Juncker agit comme si les élections, comme en Grèce, n’avaient aucune importance car les traités sont irréversibles. Un fanatique a succédé à Manuel Barroso.

gayraud.jpgAristote enseigna que le contrat était une loi faite par des particuliers en vue d’une affaire déterminée. L’absolutisation du contrat est contraire aux us et coutûmes européennes. Un contrat tire sa force d’un engagement. Non pas d’un écrit ou d’un texte, mais d’un souffle de l’âme. Ce totalitarisme des accords entre boutiquiers endimanchés étalant leur rolex, c’est l’inhumanité des valets du veau d’or, toqués et visionnaires d’un paradis sur terre qui résulterait de leurs magouilles. Juncker incarne à la perfection le néant du contrat.
 
Les financiers assassins se présentent comme des victimes car rien ne laisse jamais prévoir les crises dont ils sont responsables et coupables. Mais la collusion entre la finance et la politique construit une oligarchie criminelle qui cherche à tout moment comment rendre légale la fraude. Les criminels deviennent ainsi le droit et le système social. Les contrats qui mettent les Européens en coupe réglée manifestent que les politiques sont des prédateurs au service de ploutocrates, ainsi que l’expose Jean-François Gayraud dans son ouvrage "La grande fraude"*.
 
Les politiciens soumis aux banquiers se prennent finalement pour des Christophe Colomb: ils acceptent leur bimbeloterie, leur verroterie en échange de la civilisation. Les peuples, seule donnée valable en politique, interlocuteurs de ces tristes sires, sont traités comme les indigènes, à peine des hommes. Nous affirmons qu’à ce prototype de parvenu, nul ne doit rien. Personne ne doit les respecter.

*Jean-François GAYRAUD : La grande fraude. Crime, subprimes et crises financières. O.Jacob, 2011, 23,25€

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