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samedi, 26 mars 2016

A la folie des terroristes, une autre folie

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A la folie des terroristes, une autre folie

Jan Marejko
Philosophe, écrivain, journaliste
Ex: http://www.lesobservateurs.ch
 

Depuis l’attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015, j’éprouve une étrange sensation. Celle d’assister à des crises de délire dans la presse, les gouvernants et les élites intellectuelles à chaque fois que se produisent des attaques terroristes. Raymond Aron qualifiait de terroriste « une action violente dont les effets psychologiques sont sans commune mesure avec ses résultats purement physiques ».

Nul besoin de s’adonner à une profonde analyse pour voir, à partir de cette définition, que la première chose à faire, devant une action terroriste, est, pour les responsables, de limiter ses effets psychologiques : la peur, des mesures prises dans la panique, des discours grandioses ou grandiloquents sur un état de guerre. Or c’est le contraire qui se passe : tout est fait pour augmenter l’angoisse des populations, à tel point qu’un éditorialiste de la Tribune de Genève parle des citoyens désespérés de démocraties européennes. Les psychiatres vont avoir du pain sur la planche.

Les soldats dans les rues, les logorrhées médiatiques, les appels à une vigilance permanente pour repérer des terroristes, ne peuvent qu’augmenter les effets psychiques dont parle Raymond Aron. On voudrait plaire aux djihadistes qu’on ne ferait pas mieux. On leur donne en effet un statut de révolutionnaires qui luttent contre le monde entier et un tel statut, en plus d’être glorieux, séduit des jeunes un peu partout. Surtout quand la vie se réduit à la gestion de l’idiotie d’une vie privée et rien que privée, sans dimension politique ou patriotique ! Comme le faisait remarquer un journaliste du Guardian, Jason Burke, après les attentats du 13 novembre 2015, « l’État islamique, c’est plus excitant que de travailler au McDonald’s » ! Pourquoi alors ne pas se faire kamikaze ?

Mais que faire, demandera-t-on ? Eh bien, on pourrait au moins commencer par regarder ce qui se passe dans notre monde avant de prétendre le défendre avec de grandes formules creuses. En amplifiant le vide de ces formules, en allant répétant que l’islamisme est un totalitarisme (ce qu’il n’est pas) pour mieux s’aveugler sur ce qui se passe, nous en sommes arrivés à nourrir la folie terroriste avec une autre folie, celle qui consiste à donner un énorme écho médiatique à des assassins. Il me semble que l’énormité de cet écho est assourdissante, mais rares sont ceux qui entendent. Rares mais pas inexistants : Mathieu Guidère, par exemple, qui, hier soir, sur Arte, expliquait qu’on avait tout faux en s’égosillant sur les attentats de Bruxelles. Un peuple libre ne s’égosille pas. Les Anglais sous les bombardements de la Luftwaffe ne se sont pas égosillés. Quand cesserons-nous de nous égosiller ?

Les gouvernants européens ne gouvernent plus rien parce qu’ils sont pénétrés par une idéologie du vivre-ensemble ou des droits de l’homme qui est destructrice du seul vivre-ensemble qui tienne, une communauté politique. Une telle communauté se reconnaît un ennemi et le désigne. Cette désignation n’est pas une déclaration de guerre. Elle consiste à reconnaître des forces potentiellement dangereuses pour une communauté et à prendre les mesures qui s’imposent. Depuis trente ans, ces mesures n’ont pas été prises et aujourd’hui, dans l’affolement, on déclare une guerre tous azimuts. Normal ! Quand on n’a rien fait pendant des années, on bascule dans l’autre extrême, une agitation hystérique qui n’augure rien de bon.

Les attentats sont terribles pour les proches et les familles. Mais ils sont aussi terribles par ce qu’ils révèlent et annoncent. Ils révèlent une rhétorique hystérique, signe d’impuissance politique – ils annoncent une guerre civile si l’islamisme progresse. « Si Dieu décide de détruire, il commence par rendre fou, » écrivait Euripide au 5ème siècle avant Jésus Christ. Nous en sommes presque là. Des deux côtés !

Jan Marejko, 23 mars 2016

Extrait du discours du Premier ministre hongrois Viktor Orban sur l’état de la nation

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«Je suggère que nous nous reposions sur la source antique de la démocratie européenne: la volonté du peuple»

Extrait du discours du Premier ministre hongrois Viktor Orban sur l’état de la nation, le 28 février 2016

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Mesdames, Messieurs,

Les deuxième et troisième décennies du XXIe siècle seront les décennies de l’immigration massive. Nous entrons dans une ère à laquelle nous ne sommes pas préparés. Nous avons cru que ce genre de choses n’aurait pu se produire que dans un lointain passé, ou resterait confiné dans les pages des livres d’histoire. En fait, pourtant, les quelques années à venir verront de plus en plus de gens – des multitudes dépassant la population entière de certains pays européens – se fixer en Europe. Il est temps de faire face à la réalité. Il est temps de marquer la séparation entre ce qui existe et ce que nos voudrions voir exister. Il est temps de dissiper les illusions, les théories sophistiquées, les idéologies et les rêves utopiques.


La réalité, c’est que depuis longtemps déjà, un monde de sociétés parallèles s’est développé avec une régularité persistante, loin sous la surface, dans un certain nombre de pays européens. La réalité, c’est que selon un naturel ordre des choses, cela fait régresser notre monde – et avec lui, nous-mêmes, nos enfants et nos petits-enfants. La réalité, c’est que ceux qui arrivent ici n’ont aucune intention d’adopter notre mode de vie parce qu’ils considèrent que le leur a plus de valeur, de force et de visibilité que le nôtre. Et pourquoi, d’ailleurs, en changeraient-ils? La réalité, c’est qu’ils ne fourniront pas le supplément de main-d’œuvre que nécessitent les usines d’Europe de l’Ouest.


Dans les faits, on voit que pour des générations entières le taux de chômage est beaucoup plus élevé – parfois même plusieurs fois supérieur – parmi les gens n’étant pas d’origine européenne. La réalité, c’est que les pays européens n’ont pas non plus été capables d’intégrer les personnes en provenance d’Asie et d’Afrique, même ceux arrivés graduellement, sur un laps de temps couvrant plusieurs décennies. Comment pourraient-ils dans ce cas y parvenir maintenant, si rapidement et pour un si grand nombre de personnes? La réalité, c’est que nous sommes incapables d’utiliser le monde musulman pour résoudre les problèmes démographiques d’une Europe indéniablement vieillissante et diminuée, sans y perdre notre mode de vie, notre sécurité et nous y perdre nous-mêmes. La réalité, c’est qu’à moins que nous n’y mettions rapidement le holà, nous allons voir émerger un niveau de tension ingérable, entre une Europe vieillissante et un jeune monde musulman, entre une Europe séculaire et athée et un monde musulman de plus en plus fervent, entre une Europe incapable de fournir des emplois à sa propre jeunesse qualifiée et un monde musulman sous-qualifié. Et ceci n’est pas en train de se produire dans une contrée lointaine, par conséquent sans danger pour nous, mais ici, au cœur de l’Europe.

Mesdames, Messieurs,

Il n’est cependant pas trop tard pour les élites européennes d’appréhender la leçon du Général de Gaulle: «La politique doit se baser sur les faits. La politique, quand elle est un art, un service, et non une exploitation, consiste à agir pour un idéal fondé sur la réalité des faits». La réalité est historique, culturelle, démographique et géographique. Il n’est peut-être pas encore trop tard pour que nous comprenions que la réalité n’est pas une limite à la liberté. L’enseignement que nous sommes à présent en train d’en tirer, c’est que la liberté ne peut exister en opposition à la réalité; sans réalité il n’y a rien d’autre que délire politique et intoxication politique. Nous pouvons bien sûr bâtir notre monde sur notre désir des idéaux les plus nobles, mais si ce monde n’est pas basé sur des faits réels, il demeurera un vœu pieux. Lorsqu’on s’oppose au réel, il n’y a ni avancement individuel, ni progrès communs; il n’y a plus qu’échec, déception, amertume et finalement, cynisme et autodestruction. C’est sans doute pourquoi on voit tant de malheureux politiciens à l’esprit noble et libéral errant dans les couloirs de Bruxelles. Que nous le voulions ou non, les vagues d’immigration massive n’auront jamais rien de pacifique: lorsque des flots de populations se cherchent une nouvelle patrie, cela mène inévitablement à des conflits car ces personnes désirent occuper des endroits où d’autres vivent déjà: des gens qui ont fait de ces endroits leurs propres chez-eux et qui souhaitent protéger leurs foyers, leurs cultures et leurs modes de vie.

Mesdames, Messieurs,

L’histoire a enfoncé notre porte: elle a assiégé les frontières de l’Europe, la sécurité des cultures européennes et des citoyens européens. Bien que l’urgence ne favorise pas la pensée nuancée – et encore moins les sentiments raffinés – ce n’est pourtant pas contre les migrants que nos devons nous insurger. La majorité d’entre eux sont aussi des victimes: victimes de l’effondrement des gouvernements dans leurs pays, victimes de mauvaises décisions internationales, victimes des passeurs. Ils font ce qu’ils pensent être dans leur propre intérêt. Le problème est que nous autres Européens ne faisons pas ce qui devrait être dans notre propre intérêt. Il n’existe pas de meilleur mot pour désigner l’action de Bruxelles que celui d’«absurde». On dirait le capitaine d’un navire se dirigeant droit vers une collision et qui, au lieu d’entreprendre une manœuvre d’évitement, se préoccuperait de déterminer lesquels des canots de sauvetage doivent être non-fumeurs. C’est comme si, au lieu de réparer l’avarie de la coque, nous discutions de savoir quelles cabines seraient inondées et dans quelle mesure elles le seraient.

Mes amis,

En fait, on peut stopper l’immigration massive. L’Europe est une communauté d’un demi-milliard de personnes – cinq cent millions d’habitants. Nous sommes plus nombreux que les Russes et les Américains réunis. La situation de l’Europe – son développement technologique, stratégique et économique – lui donne les moyens de se défendre.
Le fait que Bruxelles soit incapable d’organiser la défense de l’Europe est déjà un problème en soi, mais il y a un autre problème, encore plus important, qui est qu’elle manque de la volonté de s’en charger. A Budapest, Varsovie, Prague et Bratislava, il nous est difficile de comprendre comment nous avons pu atteindre ce point où il est devenu possible à des gens venant d’autres continents et d’autres cultures de pouvoir être admis ici en Europe, sans aucun contrôle. Il est difficile de comprendre l’affaiblissement de l’instinct naturel et fondamental de notre civilisation, qui est de garantir notre propre défense, celle de nos familles, de nos foyers et de notre terre.


Mais, Mesdames et Messieurs, nous avons réellement des choses à défendre: la coexistence des nations européennes, libres, chrétiennes et indépendantes; les mêmes racines, les mêmes valeurs, la même histoire, la même interdépendance géographique et géopolitique; l’égalité entre les sexes; la liberté et la responsabilité; la libre concurrence et la solidarité; la fierté et l’humilité; la justice et la pitié. Nous sommes tout cela: c’est cela l’Europe. L’Europe est Hellas, la Grèce antique, pas la Perse; c’est Rome, pas Carthage; c’est le christianisme, pas un califat. Quand nous le disons, nous ne proclamons pas que nous sommes meilleurs, mais que nous sommes différents. Démontrer l’existence d’une civilisation européenne indépendante ne signifie pas qu’elle soit meilleure ou pire; cela veut seulement dire «nous, nous sommes comme ceci et vous, vous êtes comme cela».
Il y a quelques années encore, ces idées paraissaient évidentes. Il y a quelques années encore, il nous semblait que nous étions d’accord. Il y a quelques années encore, les choses avaient l’air en ordre: les cœurs et les esprits des dirigeants européens avaient l’air d’être en accord avec notre notion de ce qui était juste. L’un après l’autre, ils avaient décrété la mort du multiculturalisme. Il y a quelques années encore, nous pensions qu’ils avaient réalisé que les arrivées massives de migrants ne pouvaient favoriser leur intégration dans leurs pays. Mais en 2015, tout a changé. L’harmonie d’autrefois s’est désintégrée. Nous sommes tombés en chute libre, exactement dans le chaos intellectuel dont nous avions lutté pour sortir. Un beau matin, tout d’un coup, nous nous sommes réveillés au son de la «Willkommenskultur». Les dirigeants européens nous racontent maintenant que nous devons aider. En haut lieu, on nous presse de montrer notre solidarité et d’offrir notre assistance.

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Mes Amis,

Tout cela est naturel. Nous n’avons pas non plus des cœurs de pierre. Il est également vrai que nous n’avons pas des têtes de cailloux. Nous gardons présente à l’esprit la règle la plus importante lorsqu’on offre son aide: si nous les aidons ici, ils viendront ici; si nous les aidons là-bas, ils resteront là-bas. Au lieu de tenir compte de cette règle, Bruxelles a commencé à encourager ceux qui vivaient dans les endroits les plus pauvres et les moins chanceux du monde à venir en Europe et à échanger leurs existences pour quelque chose de différent. Chaque soir, dans la moitié du monde – ou au moins dans la moitié de l’Europe – les gens, chez eux, tentent de comprendre ce qui a bien pu arriver et ce qui se cache derrière tout ceci. Bientôt, chaque famille en Europe parviendra à sa propre explication – et je ne veux pas manquer de m’atteler à la mienne. De la façon dont je le vois, à Bruxelles et dans quelques autres capitales européennes, les élites politiques et intellectuelles se considèrent comme des citoyens du monde – par opposition à la majorité de la population, qui a, elle, un fort sentiment national. De la façon dont je le vois, les dirigeants politiques en sont également conscients. Et comme ils n’ont aucune chance de se faire comprendre par leur propre peuple, ils préfèrent lui tourner le dos. Comme on le dit dans cette partie du monde, «ils savent ce qu’il faut faire, ils osent le faire et ils le font». Mais ceci signifie que le vrai problème n’est pas à l’extérieur de l’Europe, mais en Europe. Ceux qui mettent le plus en danger l’avenir de l’Europe ne sont pas ceux qui veulent y venir, mais les dirigeants politiques, économiques et intellectuels qui essaient de redessiner l’Europe contre la volonté de ses populations. C’est ainsi que, pour planifier le transfert en Europe de plusieurs millions de migrants, est apparue la plus bizarre coalition de l’histoire du monde: les passeurs de clandestins, les activistes des droits de l’homme et les hauts dirigeants européens.

Mesdames et Messieurs,

A ce jour, nous admettons sans contrôle ni sélection des centaines de milliers de personnes venant de pays avec lesquels nous sommes en guerre, sur les territoires desquels les Etats membres de l’Union européenne sont engagés dans des opérations militaires. On ne nous a laissé aucune possibilité de dépister ceux qui pouvaient représenter un danger pour nous. A ce jour non plus, nous n’avons aucune idée de qui est terroriste, qui est criminel, qui est migrant économique et qui a réellement pris la fuite pour sauver sa vie. Il est difficile de ne pas appeler cela autrement que de la folie. […]

Mes Amis,

Nous devons arrêter l’avancée de Bruxelles. Ils se sont mis dans la tête qu’ils allaient répartir entre nous – de façon obligatoire et ayant force de loi – les migrants qui ont été transférés en Europe. Cela porte le nom de «quotas migratoires imposés». Ils ont pris cette décision de façon unilatérale, illégale, irrationnelle, injuste et minable concernant 120?000 migrants. En outrepassant avec mépris et en contournant le principe de souveraineté nationale représenté par les Premiers ministres des Etats membres, ils ont décrété l’adoption de cette loi directement au Parlement européen. Nous contestons cette décision et nous luttons pour son annulation devant la Cour européenne. A Bruxelles aussi, bien qu’en Hongrie, il semble que l’appétit vienne en mangeant. Ils veulent donc mettre en place un système appliqué à chaque migrant et chaque Etat membre qui assurera une redistribution obligatoire, continuelle et permanente des migrants.

Mes Amis,

L’UE est clairement divisée en deux camps: d’un côté il y a les fédéralistes, et de l’autre les tenants de la souveraineté nationale. Les fédéralistes veulent des Etats-Unis d’Europe et des quotas migratoires imposés, tandis que les supporters de la souveraineté nationale veulent une Europe composée de pays libres mais ne veulent pas entendre parler de quelque forme de quotas que ce soit. C’est ainsi que les quotas migratoires imposés sont devenus l’essence et le symbole même de l’époque où nous vivons. Ceci est important en soi, mais contient aussi tout ce que nous craignons, ce dont nous ne voulons pas, et recèle un potentiel explosif par rapport à l’alliance des peuples européens. Nous ne pouvons nous permettre de laisser Bruxelles se placer au-dessus des lois. Nous ne pouvons nous permettre de laisser les conséquences de politiques insensées se répandre dans les pays ayant respecté l’observance de chaque traité et de chaque loi – comme nous l’avons fait nous-mêmes. Nous ne pouvons nous permettre de les laisser nous forcer ou forcer qui que ce soit d’autre à importer les fruits amers de leurs politiques malavisées. Nous ne voulons pas – et nous ne le ferons pas – importer le crime, le terrorisme, l’homophobie et l’antisémitisme en Hongrie. Il n’y aura pas en Hongrie de zones urbaines hors-la-loi, il n’y aura pas de violence dans les rues ou de rixes entre migrants, il n’y aura pas d’incendies criminels dans les camps de réfugiés, et les gangs n’enlèveront ni nos femmes, ni nos filles. En Hongrie, nous étoufferons dans l’œuf toute tentative de ce genre et nous les punirons de manière conséquente.

Mesdames et Messieurs,

Nous ne renoncerons pas à notre droit à décider avec qui nous désirons vivre et avec qui nous ne voulons pas vivre. C’est pourquoi nous devons résister à ceux qui cherchent à populariser l’idée des quotas en Europe et nous leur résisterons. «Un risque est toujours risqué», comme le dit la vieille blague de Budapest, et nous devons en fait rassembler notre courage. Nous allons devoir en faire preuve car, pour la plus grande gloire de la démocratie européenne nous devons nous dresser face à la censure, au chantage et aux menaces. En Belgique, on a retiré des librairies des livres écrits par le ministre hongrois de la Justice et la presse de certains Etats répand sur nous des mensonges éhontés. Le ton qu’on emploie contre la Hongrie est insolent, grossier et agressif. De plus, on nous menace également de sanctions économiques, on nous accuse d’ingratitude par rapport aux soutiens que nous avons reçus. C’est une réaction semblable à celle du prêtre de l’histoire à qui l’on demandait d’éliminer les inégalités de richesses. «Parfait», dit-il, «partageons-nous le travail: vous convainquez les riches de donner et je convaincrai les pauvres d’accepter». C’est comme cela qu’on conçoit les choses. La réalité, cependant, est que nous ne devons rien – pas le moindre sou. Affaiblie, saignée à blanc, non compétitive et dénuée de tout capital après quarante-cinq ans de communisme, la Hongrie a ouvert ses portes aux compagnies occidentales. Chacun en a profité: les compagnies occidentales ont rapatrié autant d’argent à partir de la Hongrie que l’Europe en a envoyé ici. Nous sommes quittes et nous n’avons pas de compte à rendre.

Mesdames et Messieurs,

Finalement, comment pourrons-nous stopper l’offensive des quotas migratoires de Bruxelles? Je suggère que nous fassions confiance à l’antique source de la démocratie européenne: la volonté du peuple. S’il est vrai que le peuple ne veut pas de l’actuelle et démente politique d’immigration de Bruxelles – et même qu’il s’y oppose – nous devons faire place à sa voix et écouter ce qu’il a à dire. Après tout, l’Union européenne est basée sur les fondements de la démocratie. Cela signifie que nous ne devons pas prendre de décisions qui puissent changer dramatiquement la vie des gens sans les consulter, et contre leur volonté. C’est pourquoi nous allons organiser un référendum en Hongrie. Ceci ne concerne pas le quota, déjà décidé et actuellement contesté devant les tribunaux; ceci est déjà du passé. Le référendum concerne le futur: nous appelons les citoyens hongrois à combattre, en opposition au nouveau système européen des quotas migratoires imposés qui sera à l’ordre du jour en mars. Nous croyons que, même dans son état actuel, Bruxelles ne doit pas dépasser les limites de ses propres concepts. Cela ne doit pas se retourner contre les Européens.


L’Union européenne ne doit pas être une sorte d’«Union soviétique réactivée». Nous, les Hongrois, ne rejetterons pas l’Europe, en dépit de toutes ses faiblesses, de son émaciation et de son instabilité; et nous ne l’abandonnerons pas, malgré son actuel accès d’égarement. Nous sommes des citoyens de la même Europe spirituelle et historique, au même titre que Charlemagne, Léonard de Vinci, Beethoven, Saint Ladislas, Imre Madâch ou Béla Bartók. Notre Europe est bâtie sur des fondations chrétiennes et nous sommes fiers qu’elle ait accompli la réalisation de la liberté humaine et spirituelle. Nous sommes nombreux en Europe, et nous avons différents modes de pensée. Il y a ceux qui croient en des idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité et il y a ceux qui croient en la trinité de Dieu, la patrie et la famille, et un royaume à venir de foi, d’espoir et d’amour. Mais quelles que soient nos croyances personnelles, aucun d’entre nous ne souhaite une Europe se soumettant, confrontée à un torrent humain délibérément dirigé vers nous, à des demandes agressives d’affirmation de morales et de coutumes différentes. Nous ne croyons pas que l’Europe soit condamnée à ce destin, nous ne croyons pas que l’Europe choisira de renoncer à des valeurs millénaires. Nous ne le croyons pas mais, Monsieur le Président Balog, ce que nous savons et affirmons, c’est que la Hongrie ne s’engagera pas d’un seul pas sur ce chemin.


Vive l’Europe, Vive la Hongrie!    •

Source: www.miniszterelnok.hu/in_english_article/prime_minister_v... 

(Traduction Horizons et débats)

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«Notre place est dans le camp de la paix»

km. Le 28 février 2016 à Budapest, le premier ministre hongrois Victor Orban a prononcé devant le Parlement un discours sur l’état de la nation, lequel a provoqué l’attention bien au-delà des frontières du pays. Alors que la première partie de son intervention portait avant tout sur l’histoire, le passé et l’avenir du pays, il a développé dans la seconde partie, que nous rapportons ci-dessous, le thème préoccupant actuellement l’Europe: les millions de personnes en provenance d’Asie et d’Afrique qui cherchent actuellement à migrer en Europe. On peut cependant ajouter que la première partie du discours est aussi digne d’intérêt, car elle montre un politicien ne répondant pas aux critères habituellement en vigueur chez nous. En témoigne la surprenante déclaration en faveur de la paix faite par Orban et livrée en ces termes: «C’est uniquement en l’absence de toute pression hostile de la part de grandes puissances que les Hongrois pourront être indépendants, uniquement dans ce cas qu’ils pourront vivre en liberté, qu’ils pourront emprunter la voie qui démontre leur talent et leur volonté […]. Bien sûr, il y a des époques, et cela a été vrai autrefois pour notre région, où ont soufflé des vents belliqueux, et où toute ligne politique s’est trouvée réduite à la question ‹qui est avec qui?›. Si de telles époques, si pénibles, devaient se reproduire, ce serait toujours à notre désavantage. Nous en étions vraiment malades, au point même de sembler en être arrivés au point de recevoir les derniers sacrements. C’étaient de tristes temps, pleins de tragiques cauchemars. A cette époque, ces rêves étaient remplis de hyènes, de vautours tournant en rond au-dessus des champs, de personnes déplacées, de réfugiés, de centaines de milliers de gens fuyant les camps de la mort. C’est donc un droit sacré de la politique extérieure hongroise que ce désir de paix chez nous, Hongrois. Notre place est dans le camp de la paix. Il n’est pas dans l’intérêt des Hongrois de se joindre à ces actions internationales irrespectueuses, insultantes, et qui agressent le sentiment national de l’un ou l’autre pays. […] Cette politique complaisante, prétentieuse et basée sur la supériorité morale, si séduisante et si souvent populaire dans la moitié occidentale du continent – et parfois aussi de l’autre côté du grand étang – n’est ni notre politique, ni notre voie, et elle n’est pas plus dans notre intérêt. La paix, la collaboration, le commerce, les investissements mutuels, l’équilibre régional de nos intérêts, la mise en place de ces mêmes intérêts – constituent les pierres angulaires de la politique étrangère (nationale) hongroise».

Bronze Age roots of European Paganism

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Bronze Age roots of European Paganism

A deep and insoluble question that dogs the history of paganism in northern Europe before the advent of Greek and Roman expansion and christianity is that which asks about its structure and theology. Was it generally polytheist – believing in a host of different gods each with individual functions? If so, did it follow a similar system to the southern European religions? …. Or was its focus dualist – having god and goddess figures representing the perceived universal polarities? What if the dualist interpretation is the root of the polytheist, even?

Romans such as Julius Caesar (1stC BC De Bello Gallico) wrote that the ‘barbarian’ Gauls worshipped similar gods to them, but scholars consider such accounts as undetailed and lacking useful context. The fact that some Gauls in the south appear to have become quite Hellenized by the time of Caesar’s wars demonstrates the complicating factors at play. From the accounts we can see there are some apparent differences in theology and organisation between Gaulish/British and Roman official religion: Foremost was the system or college of learned druids at the apex of these societies, and also the reported emphasis on reincarnation, and the ideas about human ‘sacrifice’ that these appeared to engender:

They are said there to learn by heart a great number of verses; accordingly some remain in the course of training twenty years. Nor do they regard it lawful to commit these to writing, though in almost all other matters, in their public and private transactions, they use Greek characters. That practice they seem to me to have adopted for two reasons; because they neither desire their doctrines to be divulged among the mass of the people, nor those who learn, to devote themselves the less to the efforts of memory, relying on writing; since it generally occurs to most men, that, in their dependence on writing, they relax their diligence in learning thoroughly, and their employment of the memory. They wish to inculcate this as one of their leading tenets, that souls do not become extinct, but pass after death from one body to another, and they think that men by this tenet are in a great degree excited to valor, the fear of death being disregarded. They likewise discuss and impart to the youth many things respecting the stars and their motion, respecting the extent of the world and of our earth, respecting the nature of things, respecting the power and the majesty of the immortal gods. 

In the same book (De Bello Gallico Book 6 ch.21) Caesar claimed that the German peoples of the 1stC BC:

” … rank in the number of the gods those alone whom they behold, and by whose instrumentality they are obviously benefited, namely, the sun, fire, and the moon; they have not heard of the other deities even by report…”

bronze4.jpgCoupled to his assertion that the Germans had no Druids, Caesar was possibly making a declaration of their apparent primitivism and lack of philosophical gods and ideals. Surely no Roman would stoop to this? Caesar had his eyes on conquest…

However Caesar’s life was curtailed by jealous forces, and when his successor Augustus commissioned Vergil to write the Aeneid about Rome’s supposed cultural origins at Troy, Caesar’s comment on reincarnation (seemingly a barbaric tenet) has its waters somewhat muddied by Book 6 which depicts Aeneas’ visit to Hades to his father, Anchises. During this he is instructed how purified souls drink the waters of forgetfulness from the River Lethe before crossing into reincarnation. This crossing is sometimes associated with entering Elysium – a place Homer placed on the banks of the world-encircling river, Okeanos, and which Hesiod referred to as the Blessed Isles, watched over by the Titan god Cronus (Saturn to the Romans). This is not actually that unusual as Pythagoras had a well-documented belief in metempsychosis that – along with the writings of Plato (Timaeus) and with the Greek mystery cults – had a popular following among the intellectual elites of the Roman Empire, Vergil and Ovid being particular examples. Here is that part of the Aenied:

[723] Meanwhile, in a retired vale, Aeneas sees a sequestered grove and rustling forest thickets, and the river Lethe drifting past those peaceful homes. About it hovered peoples and tribes unnumbered; even as when, in the meadows, in cloudless summertime, bees light on many-hued blossoms and stream round lustrous lilies and all the fields murmur with the humming. Aeneas is startled by the sudden sight and, knowing not, asks the cause – what is that river yonder, and who are the men thronging the banks in such a host? Then said father Anchises: “Spirits they are, to whom second bodies are owed by Fate, and at the water of Lethe’s stream they drink the soothing draught and long forgetfulness. These in truth I have long yearned to tell and show you to your face, yea, to count this, my children’s seed, that so you may rejoice with me the more at finding Italy.” “But, father, must we think that any souls pass aloft from here to the world above and return a second time to bodily fetters? What mad longing for life possesses their sorry hearts?” “I will surely tell you, my son, and keep you not in doubt,” Anchises replies and reveals each truth in order.

[724] “First, know that heaven and earth and the watery plains the moon’s bright sphere and Titan’s star, a spirit within sustains; in all the limbs mind moves the mass and mingles with the mighty frame. Thence springs the races of man and beast, the life of winged creatures, and the monsters that ocean bears beneath his marble surface. Fiery is the vigour and divine the source of those seeds of life, so far as harmful bodies clog them not, or earthly limbs and frames born but to die. Hence their fears and desires, their griefs and joys; nor do they discern the heavenly light, penned as they are in the gloom of their dark dungeon. Still more! When life’s last ray has fled, the wretches are not entirely freed from all evil and all the plagues of the body; and it needs must be that many a taint, long ingrained, should in wondrous wise become deeply rooted in their being. Therefore are they schooled with punishments, and pay penance for bygone sins. Some are hung stretched out to the empty winds; from others the stain of guilt is washed away under swirling floods or burned out by fire till length of days, when time’s cycle is complete, has removed the inbred taint and leaves unsoiled the ethereal sense and pure flame of spirit: each of us undergoes his own purgatory. Then we are sent to spacious Elysium, a few of us to possess the blissful fields. All these that you see, when they have rolled time’s wheel through a thousand years, the god summons in vast throng to Lethe’s river, so that, their memories effaced, they may once more revisit the vault above and conceive the desire of return to the body.”

In truth, the Greek and Roman spiritual worldviews were a composite of oral traditions woven into the dialectic transmissive mediums of art, poetry, song and theatre. Although deriding ‘barbarian’ religion, the ‘occult’ practices of the mystery religions of Orphism, Mithraism etc allowed Romans to stay in touch with the primitive fundamentals of paganism. In this manner they mirrored what Caesar had seen among the Atlantic peoples and their druidic religious system. The difference with the Roman system of priests of the ‘Olympian’ gods was that they were often simply members of the patrician and aristocratic classes, acting out pietous civic duties. As such we have little evidence that they formed a primary collegium – it was more often a secondary role. The core and perhaps oldest Roman religious cult was that of the household – of the genius, the gens, the lares and manes – representative of the ancestral cults of traditional European societies. These are some of the ‘peoples’ Aeneas sees in Virgil’s vision of Elysium and Hades.

The peoples who the Greeks and Romans interfaced with and conquered generally took on their ways, and they ways of the conquered were fitted in to their cultures (albeit in a demoted form). As the Mediterranean cultures expanded their influence and merged during the progress of the 1st millennium BC, so the Pantheon became a reality. During the process, the figurative realities of poets and philosophers became increasingly concreted by power, religious celebrity and literature.

Rome’s active policy of the plantation of (not just ethnic Roman) migrants among conquered cultures, coupled to the introduction of vigorous consumerism successfully displaced native traditions and imposed Roman worldviews and practices in a relatively short period of time. The fact that we know so little about the paganism of the Atlantic Europeans is because the process was so successful that there was no need to make a detailed religious assessment as the machine of Empire marched sandle-shod across Europe. The final leverage from paganism to christianity was an easy step after Rome’s political multiculturalism ensured the breakdown and replacement of indigenous religious cultures.

Even before the advent of christianity, much derision was heaped upon this overly-complex, often contradictory mass of deities and interpretative ‘mystery cults’ began to become more common. Jewish theologians struggling to establish their model of post-exilic monotheist orthodoxy and theocratic rule in Judaea had been revolting against the cultural aspects of Seleucid Hellenization. This culminated in the Roman occupation of Judaea and within a hundred years, the cataclysmic fracturing of that nation whose emergent monotheist faith began to subdivide all over again. It would eventually partition into three parts during the subsequent displacement and migration of its peoples across the middle east and Mediterranean basin and beyond in the following 600 years.

The more pro-Hellenic ‘Christian’ faction of Judean monotheism would find itself increasingly leading the intellectual (and political) arguments against paganism as the empire of Rome fractured under the strain of the cultures it had absorbed. Christian polemicists such as Cyprian and Augustine of Hippo were to argue that pagan gods were nothing but deified ancestors and leaders, and that the various spirits, daemones, lares and genii that populated the pagan spiritual world were in fact evil: a simplistic but effective argument that suited an intensely confusing, doubt-ridden and stressful period in European history. This approach to Mediterranean polytheism was to influence the tone of subsequent Christian interpretation of paganism, no matter what its actual true form was.

During and after the establishment of christianity in their country, Irish monks began to compile a similar Christian narrative tradition to deal with their own land’s pagan gods and ancestor-traditions, following the template laid by the ‘Augustinian’ polemical style of the ‘New Empire of Light’. The Irish invented their own highly stylised euhemerist Christian literature to match and exceed these: it would consign paganism to the same fate as on the continent, and paint its divinities into a pseudo-history of failed invaders and tyrannical warlike and venal rulers. In the same manner, christian Scandinavians of the 12th and 13th centuries would produce saga traditions which portrayed their (more recently) former gods in a similar manner: multiple, hierarchical, euhemerised, amoral and modelled largely after the deposed ‘Olympian’ gods of the Mediterranean.

The widespread use of euhemerist interpretation, the control of literacy by Christian elites and the difficulties inherent in expressing aspects of oral traditions using the fixed literary medium means that there is little good historical evidence about what pagan North Europeans believed.

The answer to the difficult question about northern pagan identity and belief lies in a fundamental understanding of what ‘paganism’ actually is and was. The state-sponsored religious cults of the Mediterranean classical age were designed to reflect the temporal power of the civilisations promoting them, and as these temporal powers grew so did their religions, the spiritual system reflecting the temporal one in its hierarchy and complexity after the manner of the older religions of ancient Egypt and the ‘Fertile Crescent’. Christianity simply followed in these footsteps.

In fact, the popular religion of country peoples and tribal groups under the classical empires was quite different to that of those involved in expansionism and regional overlordship. It was much simpler and reflected the necessities of the worldview of those who subsisted with the land, and left fewer relics in art, masonry and literature. To metropolitan elites, these simpler versions of religion were considered barbarism and tended to be derided, or to be absorbed into the popular spectacles of the fast-moving, ever-changing mainstream metropolitan cultures. The adornments and trappings of paganism that survived in the archaeological remains to the current day are generally elite interpretations of this core spiritual root.

The core basis of the Greek mythos (derived largely from Hesiod and Homer) is that there were 3 phases of overlord gods: Ouranos, Cronus then Zeus. Ouranos was the sky, who coupled with the Gaia, the Earth. Her offspring were the Titans who deposed Ouranos, and led by Cronus (who famously castrated his father) ruled over the ‘Golden Age’ (which was something akin to Elysium – showing the conflation of historical time with contemporary ‘place’ in the ancient worldview). Cronus then fathered Zeus who in turn deposed him, and the rest – as they say – is ‘history’ (in other words, where the bard Homer picks up the tale). Similar tales of one order replacing the other are echoed much later in the Scandinavian saga literature of the 12th/13thC, which records some original epic verse and stories of their late pagan era. The similarities are interesting.

The Olympian Gods were the third order, but their inception and promotion of their respective cults is very much linked in history to the growth and expansion of powerful kingdoms and city states during the late Greek Bronze Age. During this age (that of Homer and Hesiod – creators  of ‘historic’ epic verse for a new order), the idea of a ‘civilisation’ that was better than that of its ‘barbarian’ origins was born. The second and first order of Greek gods seem to be of the elemental order that existed much further afield than the Mediterranean, and which persisted in the folklore of the Atlantic peoples down to the modern day. Cronos, as Lord of the Golden Age and Elysium/The Blessed Isles  becomes functionally identical with the British & Irish Isles’ own god – Manannan. Greek writer Plutarch even stated explicitly that Cronus was worshipped in an actual Island called Ogygia believed to lie west from Britain. To Homer (in the Oddysey), this ?mythical isle was home to Calypso and her father Atlas/Atlantis. Add in the mythology about Leto mother of Apollo, the river Lethe, and Leda and things become distinctly more interesting. These again, are so curiously similar to Irish and Manx legends that they are either the cause or derived from a common mythos…