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vendredi, 31 octobre 2025

Les Etats d'Europe centrale se rapprochent - L'axe de coordination d'Orbán et la pression financière de Bruxelles

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Les Etats d'Europe centrale se rapprochent

L'axe de coordination d'Orbán et la pression financière de Bruxelles

Elena Fritz

Bron: https://t.me/global_affairs_byelena 

Selon les recherches de Politico, la Hongrie travaille avec la République tchèque et la Slovaquie à la création d'un bloc de coordination au sein de l'UE. L'objectif est de coordonner des positions communes avant les sommets européens, en particulier sur les questions relatives à l'aide à l'Ukraine. À Bruxelles, on parle déjà d'une « alliance anti-ukrainienne », mais il s'agit en réalité d'un signe qui annonce une différenciation croissante au sein de l'UE.

Les points clés de l'initiative sont les suivants :

- coordination régulière des chefs de gouvernement avant les réunions du Conseil;

- recherche d'une ligne commune pour l'Europe centrale;

- distanciation par rapport à la politique d'escalade envers Moscou.

Viktor Orbán a exprimé ouvertement ce que de nombreux gouvernements pensent sans le dire :

«L'UE est à court d'énergie et d'argent. Qui va payer pour ce qui reste de l'Ukraine?».

Ce scepticisme intervient dans une période de tensions financières croissantes au sein de l'UE. Politico décrit comment la Commission européenne exerce une pression croissante sur les États membres pour les contraindre à trouver un accord sur le financement de l'Ukraine.

Politico : « L'UE joue les durs: si vous ne voulez pas prendre l'argent de la Russie, ouvrez vos propres portefeuilles».

Selon Politico, la plupart des gouvernements rejettent l'idée d'une dette européenne commune (euro-obligations).

La Commission utilise donc cette question comme levier pour forcer l'accord sur la confiscation des avoirs russes.

- Les gouvernements qui s'opposent à de nouvelles dettes ou à des paiements à Kiev sont soumis à des pressions: « Si vous ne faites pas payer la Russie, vous devrez payer vous-mêmes. »

- Le plan B – les euro-obligations – est considéré comme encore plus toxique politiquement que l'utilisation des fonds russes gelés.

- L'Allemagne et les Pays-Bas, en particulier, rejettent catégoriquement l'idée d'un endettement commun, tandis que les États fortement endettés comme la France et l'Italie peuvent difficilement soutenir de nouvelles charges.

- Néanmoins, Bruxelles mise sur le fait que des pays comme la Belgique, où une grande partie des fonds russes sont stockés, finiront par céder, par crainte de l'alternative que représente l'endettement commun.

Le directeur du Centre for European Policy Studies, Karel Lannoo, est cité dans ce contexte:

«Le manque de discipline budgétaire dans certains pays est tel que les euro-obligations sont impensables pour les dix prochaines années. C'est pourquoi les actifs russes restent la seule issue».

L'UE est donc soumise à une double pression d'ordre temporel:

1. L'Ukraine pourrait se retrouver dans l'incapacité d'agir financièrement d'ici mars 2026.

2. Dans le même temps, il y a le risque d'une contre-alliance en Europe centrale, qui pourrait bloquer de nouveaux plans d'aide; ce risque s'accroît.

Selon Politico, un diplomate européen a commenté ouvertement la tactique de Bruxelles:

« C'est de la diplomatie : on offre aux gens quelque chose qu'ils ne veulent pas afin qu'ils acceptent la proposition la moins désagréable. »

Conclusion :

L'UE se trouve dans une impasse financière et politique. La tentative d'utiliser les actifs russes révèle non seulement des risques juridiques, mais aussi le processus d'érosion de la cohérence européenne.

Dans le même temps, un groupe d'États se forme en Europe centrale, qui mise sur la souveraineté, le réalisme et la raison budgétaire.

Entre Budapest, Prague et Bratislava, ce n'est pas un bloc anti-ukrainien qui se crée, mais un indicateur précoce du retour de la rationalité politique en Europe.

jeudi, 30 octobre 2025

Orbán ressuscite l’esprit de Visegrád

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Orbán ressuscite l’esprit de Visegrád

Source: https://report24.news/orban-belebt-den-geist-von-visegrad...

Hongrie, Slovaquie et République tchèque – un trio de pays d’Europe centrale, dirigé par Orbán, Babiš et Fico, qui refuse de se soumettre aux eurocrates bruxellois. Désormais, le groupe de Visegrád cherche à se redonner vie avec ces trois États.

Pendant que Bruxelles inonde Kiev de milliards et parle de “solidarité européenne”, un contrepoids se forme discrètement mais avec détermination en Europe centrale. Viktor Orbán, qui est depuis des années l’enfant terrible de l’UE, pense que son heure est arrivée. Après les récentes élections en République tchèque et le retour au pouvoir du pragmatique Andrej Babiš, de nouveaux horizons stratégiques s’ouvrent. Avec le Premier ministre slovaque Robert Fico, Orbán veut raviver ce qui, autrefois, en tant que “groupe de Visegrád”, a conservé une bonne dose de bon sens – et qui pourrait aujourd’hui devenir le dernier bastion du bon sens sur un continent dominé par une fièvre de nature idéologique.

Si Prague, Bratislava et Budapest unissent leurs forces, elles pourraient sérieusement freiner la folie financière et politique des aides à l’Ukraine. Orbán a déjà prouvé à plusieurs reprises qu’il sait comment bloquer la machinerie de l’UE – au grand dam de la Commission, qui s’arroge de plus en plus de pouvoirs. Mais cette fois, il y a davantage en jeu. Il ne s’agit plus seulement de sanctions ou de quotas de réfugiés, mais de la question de savoir si l’Europe continuera à se laisser entraîner dans une guerre économique ou si elle choisira une voie basée sur la raison économique.

L’alliance de Visegrád – autrefois symbole de la résistance contre la tutelle bruxelloise – s’est effondrée lorsque la Pologne a rejoint, une fois pour toutes, la politique anti-russe menée par les États-Unis. Mais désormais, cette idée renaît sous la forme de “Visegrád 3”. Orbán, Babiš et Fico – trois hommes très différents, mais partageant un même point de vue: leur refus de faire de leurs pays des États vassaux de la bureaucratie européenne.

La victoire de Babiš aux élections tchèques marque un tournant décisif. Le milliardaire et ancien Premier ministre en a assez des leçons moralisatrices de Bruxelles. Son programme: défendre les intérêts nationaux plutôt que la loyauté transatlantique. Il se rapproche ainsi plus que jamais d’Orbán. Fico, de son côté, privilégie le dialogue avec Moscou plutôt que l’escalade – ce qui met en rage les soutiens de Kiev en Occident. Ce qui se forme ici n’est pas simplement une alliance politique utile, mais un contrepoids idéologique: souveraineté nationale contre ingérence supranationale, politique réaliste contre exaltation gonflée à la moraline, recherche de paix contre guerre permanente.

Une telle alliance constitue une épine dans le pied pour Bruxelles. Un pays seul peut plus facilement être mis sous pression qu’un trio. Si Budapest, Prague et Bratislava défendent leurs intérêts conjointement, à l’avenir, l’équilibre des pouvoirs dans l’UE pourrait basculer. Au Conseil, le bloc “Visegrád 3” aurait assez de poids pour bloquer de futurs financements pour l’Ukraine ou des paquets de sanctions. Bruxelles redoute le scénario qu’elle craint le plus: une coalition de forces réalistes au cœur de l’Europe.

De plus, au Parlement européen, on commence à sentir du mouvement. Balázs Orbán, le directeur politique du Premier ministre hongrois, a annoncé que la fraction “Patriots for Europe” voulait s’unir aux conservateurs européens et aux souverainistes. L’objectif : une nouvelle majorité de droite qui pourrait faire vaciller l’alliance déjà fragile d’Ursula von der Leyen. Ce double-front contre les eurocrates bruxellois sera-t-il couronné de succès ?

samedi, 18 octobre 2025

Trump – Poutine: Budapest devient le nouveau « point d'ancrage » de la paix

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Trump – Poutine: Budapest devient le nouveau « point d'ancrage » de la paix

par Elena Fritz

Source: https://pi-news.net/2025/10/trump-putin-budapest-wird-zum...

Après un entretien téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine jeudi, le président américain Donald Trump a annoncé qu'il allait bientôt rencontrer à nouveau Poutine, cette fois à Budapest.

Donald Trump s'est entretenu jeudi au téléphone avec Vladimir Poutine et a qualifié la conversation de « très productive ». Ce qui a suivi pourrait changer le cours géopolitique des prochains mois.

Poutine a félicité Trump pour son «succès du siècle»: la paix au Proche-Orient.

Trump, quant à lui, considère ce succès comme la clé de la prochaine étape: la fin de la guerre entre la Russie et l'Ukraine.

Selon Trump, les deux parties souhaitent réunir leurs conseillers la semaine prochaine, sous la direction du ministre des Affaires étrangères Marco Rubio pour les États-Unis. Cette réunion doit servir à préparer un sommet à Budapest.

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Budapest – l'heure d'Orbán

Ce n'est pas un hasard si Trump choisit précisément la Hongrie comme lieu de rencontre: Orbán est le seul chef de gouvernement de l'UE à se prononcer ouvertement en faveur de pourparlers de paix avec la Russie. Budapest devient ainsi le symbole de la souveraineté européenne – en dehors de la ligne bruxelloise.

Pour Trump, Orbán est également un test pour savoir si l'Europe est encore capable d'agir lorsque Washington ne mène pas la danse.

Le calcul stratégique

Trump souligne les « grands progrès » accomplis, mais évite d'entrer dans les détails. Les analystes y voient une double stratégie: il attire Zelensky et l'UE avec la perspective d'un soutien américain (« Tomahawks ») pour ensuite exiger un cessez-le-feu immédiat, comme preuve de sa capacité à instaurer la paix avant l'année électorale américaine.

Pour le Kremlin, Budapest est plus qu'un simple lieu: elle marque le retour à la realpolitik – laquelle consiste en des discussions sur la sécurité, le commerce et l'ordre d'après-guerre. L'Europe, en revanche, est mise en avant: tandis que Bruxelles parle de « dissuasion », d'autres négocient la paix et un nouvel ordre.

Conclusion

L'« élan mourant d'Anchorage » – l'échec de la communication entre les États-Unis et la Russie sous Biden – renaît à Budapest. Ce qui a commencé comme un geste pourrait devenir un tournant. Avec Budapest, un nouveau pôle géopolitique se forme: Washington – Moscou – Budapest. Les cartes de la sécurité européenne sont en train d'être redistribuées.

vendredi, 17 octobre 2025

L'UE prévoit un changement de régime en Hongrie: Orbán accuse Bruxelles et Kiev de comploter un coup d'État

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L'UE prévoit un changement de régime en Hongrie: Orbán accuse Bruxelles et Kiev de comploter un coup d'État

Budapest. Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán porte de graves accusations contre les dirigeants de l'UE et les dirigeants ukrainiens. Il a une fois de plus exprimé sa conviction que Bruxelles, en collaboration avec le gouvernement Zelensky à Kiev, conspire pour provoquer un changement de gouvernement en Hongrie afin d'installer une administration docile à Budapest.

Dans une interview accordée à l'hebdomadaire conservateur « Hetek », Orbán n'a pas mâché ses mots: « Les tentatives d'influencer la politique intérieure hongroise ne viennent pas seulement de Bruxelles, mais aussi de Kiev. » Il a été encore plus clair en affirmant: « L'objectif de Bruxelles est d'installer un gouvernement pro-ukrainien en Hongrie. »

Sans les nommer, Orbán désigne la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président ukrainien Volodymyr Zelensky comme les principaux acteurs de cette conspiration. Les sujets de conflit entre la Hongrie et l'UE sont notamment l'aide militaire de Bruxelles à l'Ukraine, les sanctions contre la Russie et le rapprochement avec l'Ukraine préconisé par Ursula von der Leyen. Orbán a réaffirmé son opposition catégorique à ces projets et a annoncé qu'il ferait tout son possible « pour que la Hongrie ne soit pas entraînée dans une éventuelle guerre avec la Russie ».

Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a ajouté d'autres accusations: il a écrit sur Facebook qu'il existait également des plans de déstabilisation contre la Slovaquie et la Serbie.

Les dirigeants de l'UE désapprouvent fondamentalement le fait que les États membres poursuivent en priorité leurs intérêts nationaux.

Les services secrets russes SWR ont entre-temps confirmé ce scénario et affirment que von der Leyen examine sérieusement des scénarios de changement de régime en Hongrie. Selon ces informations, l'opposant Péter Magyar devrait être porté au pouvoir au plus tard en 2026.

Orbán voit ces efforts comme directement liés à son opposition à l'adhésion de l'Ukraine à l'UE. Récemment, il a accusé Kiev de mener des opérations secrètes en Hongrie afin d'influencer les prochaines élections législatives. (mü).

Source: Zu erst, Octobre 2025.

jeudi, 16 octobre 2025

Le projet eurasiatique de la Hongrie

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Le projet eurasiatique de la Hongrie

Alan Herchhoren

Source: https://mpr21.info/el-proyecto-euroasiatico-de-hungria/

« Nous savons comment ils luttent. Ils utiliseront tous les moyens nécessaires, promettant des emplois, des bourses, la reconnaissance, la célébrité, le pouvoir et l’argent. Ils menacent, si nécessaire, avec de l’argent, des amendes, des sanctions financières et le retrait du droit de vote». Celui qui prononce ces paroles n’est pas un révolutionnaire. C’est Viktor Orbán, président de la Hongrie, dans un discours au sujet de l’Union européenne.

Il existe un proverbe espagnol qui dit: « Quand le navire coule, les rats sont les premiers à le quitter. » Le navire, c’est l’Union européenne et l’Occident et, depuis le début de l’Opération Militaire Spéciale (OMS) en Ukraine, tous les Européens ont pu constater comment le prix du panier de la ménagère, de l’essence pour leurs voitures ou du gaz qui chauffe leurs maisons a considérablement augmenté. L’Union européenne s’est tirée une balle dans le pied et a décidé d’appliquer des sanctions au gaz et au pétrole russes pour ensuite les acheter aux États-Unis, augmentant ainsi considérablement le coût de leur acquisition.

Tandis qu’en Europe occidentale on suit à la lettre les directives de Washington, certains pays commencent à remettre en question les décisions américaines et européennes. Dans le cas hongrois, il ne faut pas se tromper. Il ne s’agit pas d’une révolution, mais d’une question économique. Les comptes ne sont plus équilibrés et la bourgeoisie hongroise cherche des portes de sortie au naufrage, plus que prévisible, du navire européen.

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L’intérêt hongrois pour l’Asie n’est pas récent, il faut le chercher assez loin dans le passé: il remonte à près de 150 ans. À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, une théorie appelée « touranisme » est apparue (en référence à Touran, un territoire au nord de l’Iran dénommé ainsi au Moyen Âge). Il ne faut pas oublier que le hongrois est une langue d’origine asiatique qui n’a aucun lien avec les langues européennes: son origine est ouralo-finnoise (tout comme le turc, le finnois ou l'estonien). Cette théorie naît à une époque où émerge le concept d’« identité », avec la naissance des nationalismes et du concept d’État-nation.

Cette théorie a eu un certain écho parmi les élites hongroises de l’Empire austro-hongrois, mais la défaite lors de la Première Guerre mondiale l’a reléguée au second plan. Cependant, pendant l’entre-deux-guerres, les cercles dans lesquels elle s’est diffusée étaient les mêmes qui combattaient la progression du Parti communiste hongrois. Ce furent les mêmes qui soutinrent le coup d’État de l’amiral Horthy (soutenu par la Grande-Bretagne, la France, les États-Unis et les grands capitaux allemands) contre le jeune gouvernement de la République socialiste de Béla Kun en 1921. Les mêmes qui sont restés jusqu’en 1944, moment où l’Armée rouge a libéré la Hongrie du joug nazi-fasciste.

Cependant, l’époque actuelle est différente. Cela ne signifie pas que Viktor Orbán soit un leader révolutionnaire cherchant la souveraineté et l’indépendance de son pays. Bien au contraire – comme nous l’avons dit plus haut, il s’agit d’une question économique.

La Hongrie, tout comme la Turquie, aspire à être un intermédiaire entre l’Europe et l’Asie. Elle souhaite être, à l’image des Turcs qui le sont traditionnellement, le marchand avec qui l’on négocie. C’est pour cette raison qu’elle joue un double rôle. D’un côté, elle participe à l’Union européenne et à l’OTAN (sans quitter ces structures), et de l’autre, elle cherche à maintenir des relations cordiales avec la Russie, regarde vers l’Asie et mise sur l’entrée des capitaux chinois en Europe.

En raison de ses positions ambiguës vis-à-vis de l’Ukraine, l’Union européenne a sanctionné la Hongrie à hauteur de 200 millions d’euros et a retiré une partie de son financement. Selon l’UE, cela est dû à sa politique migratoire, au manque de droits et de liberté d’expression… Pourtant, l’Italie a appliqué les mêmes politiques sans être sanctionnée de la sorte. Il s’agit d’une punition pour sa position ambivalente. Ces sanctions ont incité le gouvernement de Budapest à se tourner vers l’Asie et, en particulier, vers la Chine.

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En décembre 2023, l’entreprise chinoise de véhicules électriques BYD (Build Your Dreams) a annoncé l’implantation dans le sud du pays de la plus grande usine de la marque en Europe, qui deviendra son centre d’opérations sur le continent. En mai 2024, un accord de partenariat stratégique a été signé entre Pékin et Budapest après la visite de Xi Jinping en Hongrie.

Par ailleurs, Budapest continue de miser sur une relation cordiale avec la Russie, regardant toujours vers l’Est, conséquence du déclin de l’Occident. Par exemple, en 2024, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjártó, a assisté au Forum du gaz à Saint-Pétersbourg, confirmant que « Budapest entend suivre une ligne de souveraineté énergétique par le dialogue direct avec Moscou ».

D’autre part, la Hongrie semble avoir son propre agenda. En 2019, elle est devenue membre observateur du Conseil turc et de l’Assemblée parlementaire des pays turcophones. Pendant le conflit du Haut-Karabakh, la Hongrie a soutenu ouvertement l’Azerbaïdjan et s’est engagée à financer la reconstruction des zones occupées par les Azerbaïdjanais.

En 2024, le pays magyar (avec l’Azerbaïdjan, la Géorgie, la Bulgarie et la Roumanie) a créé une entreprise pour la construction d’une ligne de transmission électrique depuis la mer Caspienne à travers la Géorgie, destinée à fournir de l’électricité à la Roumanie et à la Hongrie. La même année, l’entreprise hongroise MOL (troisième actionnaire d’Azeri-Chirag-Deepwater Gunashli (ACG)) a signé un accord d’exploration et d’exploitation dans le champ pétrolier et gazier de Shamakhi-Gobustan (Azerbaïdjan).

Budapest aspire à négocier d’égal à égal avec l’OTAN et l’Union européenne. L’histoire récente ne manque pas d’exemples de gouvernements ayant voulu se placer au même niveau que les grandes élites occidentales, avec des résultats désastreux. Les élites hongroises semblent – ou veulent – ignorer que l’Occident ne connaît pas de relations entre égaux: chose que l’Orient, lui, connaît.

lundi, 14 octobre 2024

Orbán critique la politique économique de l'UE: «Une voie suicidaire»!

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Orbán critique la politique économique de l'UE: «Une voie suicidaire»!

Budapest . La Hongrie du chef du gouvernement Viktor Orbán ne suit pas seulement sa propre voie en matière de politique ukrainienne et d'orientation axiologique. Les idées directrices en matière de politique économique divergent également et assez nettement. Orbán l'a clairement montré dans une interview dans laquelle il a vivement critiqué l'orientation actuelle de la politique économique de l'UE. Pour lui, l'Europe est sur une « voie suicidaire », car elle réagit aux défis économiques et à la montée de l'Asie en formant des blocs. Cette évolution rappelle la guerre froide, la situation actuelle sur le plan économique est similaire et pourrait avoir des conséquences similaires, a déclaré Orbán.

Selon lui, tous les économistes européens les plus compétents s'accordent à dire que le blocage de l'économie mondiale est une grave erreur. Les hommes politiques qui misent sur une division de l'économie mondiale en blocs conduisent l'économie européenne et la population sur la mauvaise voie, a déclaré Orbán. Il a mis en garde contre le fait que les développements actuels pourraient conduire à une nouvelle division de l'économie mondiale - en une sphère économique occidentale et une sphère économique orientale. La pression qui en résultera obligera de nombreux pays à décider à quel bloc ils veulent appartenir.

Dans ce contexte, Orbán a clairement indiqué que la Hongrie aspirait à une « neutralité économique » afin d'échapper à la pression des deux blocs mondiaux. « La Hongrie ne peut adhérer à aucun bloc ni à aucun bloc économique », a déclaré Orbán. L'objectif de la Hongrie est d'entretenir des relations commerciales et économiques vivantes et fortes aussi bien avec le bloc économique occidental qu'avec le bloc économique oriental, a-t-il ajouté. (mü)

(Texte paru sur Zu erst, 13/10/2024).

vendredi, 19 juillet 2024

Parce qu'Orbán ne fait pas ce qu'elle veut, Ursula von der Leyen ordonne un "boycott de la Hongrie"

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Parce qu'Orbán ne fait pas ce qu'elle veut, Ursula von der Leyen ordonne un "boycott de la Hongrie"

Source: https://unzensuriert.at/274287-weil-orban-nicht-nach-ihrer-pfeife-tanzt-von-der-leyen-ordnet-ungarn-boykott-an/?pk_campaign=Unzensuriert-Infobrief

Depuis le 1er juillet, la Hongrie « rebelle » assure la présidence tournante du Conseil. Un accident pénible aux yeux des fauteurs de guerre de l'UE. Parce que le Premier ministre hongrois Victor Orbán ne s'est pas soumis à la doctrine de guerre de l'OTAN et a cherché à dialoguer avec le président russe Vladimir Poutine, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a décrété le boycott diplomatique de la Hongrie.

Orban banni à Bruxelles

Le voyage de Victor Orbán à Moscou et à Pékin a provoqué un tollé au sein de la puissante faction otaniste dans l'UE. Orbán aurait ainsi mis en danger la « sécurité de l'UE » et son voyage n'aurait pas été coordonné avec l'UE, lui reproche-t-on. La Commission s'est rapidement mise d'accord sur une « mesure punitive » : seuls des fonctionnaires de haut rang participeront aux futurs conseils des ministres informels à la place des commissaires européens, a-t-on fait savoir. En outre, la Commission européenne renonce à la traditionnelle visite inaugurale à la présidence hongroise.

Cela rappelle les sanctions prises à l'encontre de l'Autriche, lorsque les Autrichiens ont osé faire participer la FPÖ à un gouvernement fédéral de manière tout aussi « illicite ».

La Hongrie réagit avec indignation

La Hongrie a émis de vives critiques. En réaction au bannissement décrété par von der Leyen, le ministre hongrois des Affaires européennes, János Bóka, demande sur X si toutes les décisions de la Commission sont désormais basées sur des considérations politiques. Et il constate que la Commission est une institution de l'UE qui ne peut pas choisir les institutions ou les États membres avec lesquels elle souhaite coopérer.

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jeudi, 18 juillet 2024

La coopération Chine-Hongrie pour résoudre le conflit russo-ukrainien

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La coopération Chine-Hongrie pour résoudre le conflit russo-ukrainien

Source: https://www.lantidiplomatico.it/dettnews-cooperazione_cinaungheria_per_risolvere_il_conflitto_russoucraino/45289_55822/

Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a déclaré lors d'une conversation téléphonique avec le ministre hongrois des Affaires étrangères Péter Szijjártó que Pékin est prêt à coopérer avec Budapest pour faciliter l'évolution de la situation en Ukraine vers une solution politique. Comme le rapporte l'agence de presse RIA Novosti.

Wang Yi a souligné que la Chine était prête à coopérer avec la Hongrie afin de rassembler davantage de forces en faveur de la paix et de présenter des voix plus rationnelles qui contribueront à l'évolution de la situation en Ukraine.

Plus tôt, il a été rapporté que le chef du Conseil européen, Charles Michel, avait rejeté les propositions de paix du premier ministre hongrois Viktor Orban, notant que les négociations ne peuvent avoir lieu sans Kiev.

Le 15 juillet, le journal allemand Bild a écrit que Viktor Orban, dans une lettre adressée à M. Michel, demandait la reprise des relations diplomatiques avec la Russie, ainsi que des négociations avec la Chine en vue d'une conférence de paix pour résoudre le conflit en Ukraine. Dans cette lettre, Orban fait brièvement le point sur ses conversations avec les dirigeants ukrainiens Volodymyr Zelensky, le Russe Vladimir Poutine, le Chinois Xi Jinping, le Turc Recep Tayyip Erdogan et l'ancien président américain Donald Trump, et présente quelques propositions à prendre en considération. M. Orban estime que l'intensité du conflit en Ukraine augmentera considérablement dans un avenir proche.

Le rédacteur en chef de l'AntiDiplomatico

L'AntiDiplomatico est une publication enregistrée le 08/09/2015 auprès du Tribunal civil de Rome sous le n° 162/2015 du registre de la presse. Pour toute information, demande, conseil et critique : info@lantidiplomatico.it

mercredi, 10 juillet 2024

La navette diplomatique d'Orbán: après Kiev et Moscou, la Chine

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La navette diplomatique d'Orbán: après Kiev et Moscou, la Chine

Par Elena Fritz

Source: https://www.pi-news.net/2024/07/orbans-shuttle-diplomatie-nach-kiew-und-moskau-jetzt-china/

Le Premier ministre hongrois Orbán se rend en Chine, une visite annoncée comme "explosive" par son ministre des Affaires étrangères. Orbán discutera en Chine du plan de paix proposé par les Chinois et de la situation générale des négociations après l'échec de la conférence de paix en Suisse.

Le plan de paix de Zelensky a de facto échoué après la conférence en Suisse. Les propositions de Poutine sont connues, mais elles sont rejetées avec véhémence par l'Occident, car elles représenteraient une humiliation pour l'OTAN. A Kiev et à Moscou, Orbán a réalisé à quel point les différences entre les parties impliquées dans le conflit étaient irréconciliables.

Le plan chinois reste pour l'instant sur la table. La Russie l'approuve partiellement, mais pas sur tous les points, tandis que les États-Unis le rejettent catégoriquement. La proposition chinoise d'un cessez-le-feu suivi de négociations trouve en revanche un écho favorable auprès de certains pays européens et de la plupart des pays du Sud de la planète.

Il est hautement improbable qu'Orbán obtienne des progrès significatifs en Chine, même s'il soutient fermement le plan de paix chinois. L'Occident n'acceptera pas ce plan, en particulier s'il vient d'Orbán qui, en tant que président officiel de l'UE, ne bénéficie de toute façon que de peu de soutien.

Orbán n'a cependant que peu de jeu. Il est de toute façon persona non grata en Occident et il n'y a rien de nouveau qui puisse lui nuire davantage. Il a cependant beaucoup à gagner: cette initiative diplomatique restera dans l'histoire comme la "navette diplomatique d'Orbán" ou la "tentative d'Orbán", surtout si la guerre continue à s'aggraver, comme le prévient le Premier ministre hongrois.

Même dans le pire des cas, Orbán restera dans les mémoires comme celui qui a tenté jusqu'au bout d'éviter le pire et s'est battu pour la paix. Cela lui assure une place dans les livres d'histoire. Mais si ses efforts sont couronnés de succès, Orbán sera célébré comme le faiseur de paix qui a empêché la guerre contre vents et marées. Il s'agit pour lui d'une stratégie gagnante, même si les chances de succès sont faibles.

PS : Il ne serait pas surprenant de voir Orbán s'envoler de Chine pour les États-Unis afin de rencontrer Trump.

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L'auteur de PI-NEWS Elena Fritz, née le 3 octobre 1986, est arrivée en Allemagne il y a 24 ans en tant qu'Allemande de Russie. Après son baccalauréat, elle a étudié le droit à l'université de Ratisbonne et a obtenu un diplôme avec succès. Elle s'est engagée dans l'AfD depuis 2018, a fait partie du comité directeur de l'AfD dans l'État de Bavière de 2019 à 2021 et s'est présentée comme candidate directe au Bundestag en 2021. Elle est l'heureuse mère d'un petit garçon de trois ans. Cliquez ici pour accéder au canal Telegram d'Elena Fritz: https://t.me/global_affairs_byelena.

lundi, 27 mai 2024

Le défi d'Orbán à l'OTAN: réorientation stratégique et influence mondiale

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Le défi d'Orbán à l'OTAN: réorientation stratégique et influence mondiale

Source: https://www.pi-news.net/2024/05/orbans-nato-herausforderung-strategische-neuausrichtung-und-globale-einflussnahme/

Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a lancé un défi à Bruxelles en proposant de reconsidérer la participation de la Hongrie aux opérations de l'OTAN en dehors du territoire de l'Alliance.

Par Elena Fritz

Viktor Orbán renforce son influence des deux côtés de l'Atlantique. Le Premier ministre hongrois a lancé un défi à Bruxelles en proposant de reconsidérer la participation de la Hongrie aux opérations de l'OTAN en dehors du territoire de l'Alliance, que ce soit au Moyen-Orient, en Afrique, à Taïwan ou en Ukraine (PI-NEWS rapporte: https://www.pi-news.net/2024/05/die-eu-auf-kollisionskurs/).

Les nationalistes français se fixent des objectifs similaires, annonçant leur intention de quitter le commandement militaire de l'OTAN en cas de victoire électorale en 2027 (ndlr: cela ne semble plus être le cas...). Mais il reste encore trois ans avant l'élection présidentielle française. Orbán pourrait cependant déjà donner l'exemple à tous ceux qui critiquent l'OTAN.

En juillet, la Hongrie prendra la présidence du Conseil de l'UE et fait déjà pression sur Bruxelles avec des investissements chinois pour lutter contre l'eurocratie. Orbán veut parler au nom de tous les Européens qui en ont assez de la guerre et des crises à répétition.

Orbán a été le seul homme politique à soutenir les agriculteurs qui manifestaient à Bruxelles au début de l'année 2024. Il ne fait aucun doute qu'il renforcera considérablement son influence après les élections européennes de juin, où les eurosceptiques et les isolationnistes nationalistes pourraient remporter jusqu'à un tiers des sièges.

Même aux États-Unis, les républicains s'inspirent de l'approche d'Orbán et recommandent de réorganiser le système éducatif américain sur le modèle hongrois afin de promouvoir les valeurs traditionnelles contre le chaos racial et sexuel qui prévaut actuellement dans les universités. Si Trump remportait les élections, Orbán trouverait en lui un allié supplémentaire dans sa lutte contre l'eurocratie et la déstabilisation de l'Union européenne de l'intérieur comme de l'extérieur.

elena.jpgAuteure régulière de PI-NEWS, Elena Fritz, née le 3.10.1986, est arrivée en Allemagne il y a 24 ans en tant qu'Allemande de Russie. Après avoir passé son baccalauréat au lycée, elle a étudié le droit à l'université de Ratisbonne et a obtenu un diplôme avec succès. Elle s'est engagée dans l'AFD depuis 2018, a fait partie du comité directeur de l'État de Bavière de 2019 à 2021 et s'est présentée comme candidate directe au Bundestag en 2021. Elle est l'heureuse mère d'un petit garçon de trois ans. Cliquez ici pour accéder au canal Telegram d'Elena Fritz.

 

mercredi, 01 mai 2024

A l'approche des élections européennes, le Fidesz cherche à restructurer la droite au Parlement européen

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A l'approche des élections européennes, le Fidesz cherche à restructurer la droite au Parlement européen

Source: https://zuerst.de/2024/04/27/im-vorfeld-der-eu-wahl-fidesz-strebt-umstrukturierung-der-rechten-im-europaparlament-an/

Budapest/Bruxelles. A l'approche des prochaines élections européennes, le camp patriotique et populiste se creuse la tête pour une future recomposition de la droite européenne. Le parti hongrois Fidesz, dirigé par le président Orbán, devrait faire pencher la balance en sa faveur. Il a quitté son groupe parlementaire actuel, le PPE chrétien-démocrate, mais n'a pas encore réussi à se joindre à un nouveau groupe.

Balázs Orbán, le directeur politique de Viktor Orbán, a maintenant résumé le dilemme à la plateforme euractiv: "La structure actuelle n'est pas bonne: les forces nationales conservatrices sont en tête des sondages et n'ont pas de véritable voix au Parlement européen". Il faudra donc créer une constellation dans laquelle "les forces nationales-conservatrices seront également plus audibles sur la scène européenne", a déclaré Orbán.

Les groupes de droite actuels, "Identité et Démocratie" (ID) et "Conservateurs et Réformateurs européens" (ECR), sont devenus un contre-pouvoir inefficace face aux partis "fédéralistes" depuis que le Royaume-Uni et ses forces "souverainistes" ont quitté l'UE, a-t-il ajouté. Pour le Fidesz, l'option est désormais soit de rejoindre l'un des groupes politiques existants, soit de former un nouveau groupe.

Cependant, certaines délégations nationales conservatrices, comme l'ODS tchèque et les Démocrates suédois, ont déjà menacé de bloquer le Fidesz en raison de leur désaccord avec la position de la Hongrie sur l'Ukraine. Marine Le Pen du Rassemblement national français (RN) est également une grande inconnue dans le jeu, tandis que l'ancien Premier ministre polonais et chef du PiS, Morawiecki, est très intéressé par une coopération avec le Fidesz. Mais il faut d'abord que l'élection de juin soit dans la poche. Les observateurs s'attendent à une forte augmentation des voix pour les partis de droite dans toute l'Europe. (mü)

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vendredi, 19 avril 2024

Orbán : les dirigeants de l'UE doivent démissionner

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Orbán : les dirigeants de l'UE doivent démissionner

Source: https://noi.md/md/in-lume/orban-liderii-ue-trebuie-sa-demisioneze

Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán estime que les dirigeants actuels de l'UE devraient démissionner. "Les dirigeants de l'Union européenne mènent plusieurs grands projets qu'ils ont eux-mêmes choisis, tels que la transition verte, les politiques de développement durable, les migrations, les politiques militaires et les sanctions, et ils ont tous échoué. Les dirigeants actuels de l'UE doivent partir et nous avons besoin de nouveaux dirigeants", a déclaré M. Orbán lors d'une conférence de presse.

Viktor Orbán a appelé à un changement dans la direction de l'UE

L'homme politique a cité la déclaration d'Ursula von der Leyen, chef de la Commission européenne, selon laquelle la Hongrie ne recevra pas d'argent de l'UE en raison de ses politiques en matière d'immigration et d'égalité des sexes. Selon lui, le système d'État de droit et de conventions créé par l'Union européenne s'est transformé en instrument de chantage politique. Le 10 avril, le gouvernement hongrois s'est opposé à la politique migratoire de l'UE et n'a pas soutenu le nouveau pacte européen sur les migrations. M. Orbán a déclaré que "le pacte migratoire est un nouveau clou dans le cercueil de l'Union européenne".

lundi, 22 mai 2023

Ursula et Zelensky en guerre contre la Hongrie

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Ursula et Zelensky en guerre contre la Hongrie

Augusto Grandi

Source: https://electomagazine.it/ursula-e-zelensky-in-guerra-contro-lungheria/

Et voilà que la présidente de la Commission européenne peut demander à un pays tiers de nuire à un pays membre de l'UE. Après avoir fait montre d'une telle bassesse, Ursula von der Leyen devrait avoir la décence de démissionner. D'aller voir ailleurs, de s'occuper d'autre chose. Mais si le pays agresseur est l'Ukraine et que l'agressée est la Hongrie, alors tout est permis. Car, après tout, la pathétique Ursula serait bien contente d'évincer Orban et de le remplacer par Zelensky.

Après tout, Orban a déjà été sanctionné par les dirigeants politiquement corrects de Bruxelles. Tout comme un vulgaire Poutine. Et puis, cette fois, les Hongrois sont vraiment allés trop loin. Non pas parce qu'ils ont défendu leurs agriculteurs contre la concurrence déloyale des Ukrainiens, mais parce que, ce faisant, ils ont dévoilé le jeu déloyal de Zelensky et d'Ursula sur les céréales ukrainiennes.

Le couple de fait - à la jalousie inévitable de Lady Garbatella(= Giorgia Meloni) - continue de se plaindre dans le monde entier parce que les méchants Russes empêchent le blé ukrainien d'être livré aux pays pauvres de la planète. En particulier aux Africains, aux enfants affamés.

Dommage qu'il ne s'agisse que de mensonges. La grande majorité du blé de Kiev (et pas seulement le blé) est vendue en Europe. Détruisant l'activité des agriculteurs hongrois, roumains, slovaques, bulgares. Mais cela ne devrait pas être dit. Au lieu de cela, Orban ne se contente pas de le dire, il interdit la vente en Hongrie du blé ukrainien qui devrait finir en Afrique. Et Zelensky menace de couper le gaz destiné à Budapest. Et Ursula, au lieu de protester contre Zelensky et de l'obliger à respecter les règles, donne le feu vert au fou de Kiev.

Et les Hongrois ? On s'en fiche. Et les enfants africains ? Que les Russes s'en occupent. Vraiment, la présidente de la Commission européenne est parfaite pour représenter cette Europe dépourvue de sens commun et de dignité.

samedi, 22 avril 2023

Orban pour une OTAN européenne sans les Etats-Unis

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Orban pour une OTAN européenne sans les Etats-Unis

La Hongrie met en garde : la force de paix européenne n'est qu'un prétexte pour entrer dans la guerre en Ukraine

Alexander Markovics

Le président hongrois Viktor Orban met en garde : les élites de l'UE discutent à huis clos de la création d'une "force de paix" européenne pour l'Ukraine. Dans une interview accordée à la station de radio Kossuth-Radio, du nom du combattant hongrois pour la liberté Lajos Kossuth, il attire l'attention sur les projets de l'UE d'envoyer plusieurs dizaines de milliers de soldats de la paix dans l'est de l'Ukraine afin d'imposer la paix entre l'Ukraine, soutenue par l'Occident, et la Russie. Mais le déploiement de plusieurs milliers de soldats allemands, français, italiens et venus d'autres pays européens sur un front de plusieurs milliers de kilomètres pourrait rapidement provoquer des incidents dont l'issue logique serait la troisième guerre mondiale.

Orban laisse ainsi entendre, entre les lignes, que ce "plan de paix" orwellien pourrait n'être qu'un prétexte à une entrée directe de l'UE dans le conflit. Les conséquences pour les armées européennes mal équipées seraient fatales - un combat jusqu'au "dernier Européen" sous la direction des Etats-Unis. Non seulement la Hongrie, mais aussi toute l'Europe sont menacées par une guerre à leurs propres frontières, qui pourrait à tout moment dégénérer en guerre mondiale.

Une OTAN européenne sans les États-Unis comme réponse au problème de sécurité de l'Europe

Mais comment résoudre autrement le problème de sécurité à la frontière orientale de l'Europe ? A cet égard, Orban, qui défend un cours souverainiste pour la Hongrie, demande d'une part des négociations immédiates de cessez-le-feu - ce qui rend le "mouton noir de l'UE" suspect aux yeux des mondialistes euro-bruxellois. D'autre part, Orban a fait dresser les oreilles eurocratico-atlantistes lorsqu'il a appelé, dans une interview accordée au journal suisse Die Weltwoche, à la création d'une alliance militaire de type OTAN pour l'Europe mais sans la participation des États-Unis. La raison en est que les États-Unis auraient aujourd'hui le dernier mot dans une guerre aux frontières de l'Europe. En revanche, le Premier ministre hongrois perçoit de plus en plus souvent les intérêts de l'Amérique dans les décisions de Bruxelles.

Ainsi, si l'Europe se sent menacée par la Russie, elle doit montrer sa force, car les Russes sont des soldats et ne respectent pas la faiblesse. L'objectif de cette alliance serait de renforcer sa propre sécurité et de pouvoir se défendre sans avoir besoin de l'aide des États-Unis. Cette alliance défensive des Européens, contrairement à l'OTAN, n'a donc pas pour but de déclencher ou d'attiser de futures guerres, mais d'avoir un effet dissuasif et de donner aux Européens la possibilité de formuler et de défendre leurs propres intérêts loin de Washington. Dans la bouche d'Orban, de tels plans sont sans aucun doute crédibles, puisqu'il avait déjà fait une proposition similaire en 2012. L'important dans la mise en œuvre de ces plans est sans aucun doute qu'ils soient mis en œuvre par des hommes d'État patriotes et soucieux de la souveraineté de l'Europe comme Orban, et non par la clique mondialiste de Bruxelles. Car Urusula von der Leyen veut, elle aussi, créer une armée européenne, qui ne servirait alors sans aucun doute pas la paix.

mardi, 18 avril 2023

Et maintenant, les atlantistes attaquent la Hongrie

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Et maintenant, les atlantistes attaquent la Hongrie

Augusto Grandi

Source: https://electomagazine.it/ed-ora-gli-atlantisti-attaccano-lungheria/

Les atlantistes ouvrent un nouveau front. La folie des marchands d'armes ne connaît plus de limites et, pour poursuivre la guerre en Ukraine, avec l'espoir de l'étendre à d'autres parties du monde, la désinformation se déchaîne. Dans le collimateur, une cible facile: le Hongrois Orban. On a d'abord tenté de le déstabiliser par des menaces de Bruxelles, puis par des sanctions européennes qui lui coupent les vivres simplement parce qu'il ne s'emballe pas pour la gay pride à Budapest. Mais le peuple hongrois n'a pas été effrayé par l'ingérence politiquement correcte de la bande d'Ursula et a voté en masse pour Orban.

Et là où la politique du chantage n'a pas atteint son but, l'espionnage et la désinformation l'ont fait. Les espions américains - si attentifs à intercepter les amis, les alliés et les pays-larbins - ont fait savoir qu'ils avaient illégalement surpris une conversation d'Orban dans laquelle le dirigeant hongrois affirmait que le principal ennemi de Budapest était Washington. Un truisme, bien sûr, mais qui agace beaucoup les maîtres américains. Ils l'ont donc divulguée au moment même où Orban concluait un nouvel accord avec Moscou pour l'approvisionnement en gaz et en pétrole, absolument essentiel pour l'économie hongroise.

Un accord conclu à la lumière du jour. Et les amis espions ont ajouté qu'Orban autoriserait les avions de l'OTAN transportant des armes à survoler l'Ukraine. Juste pour mettre Poutine en colère. Qui ne s'est pas fâché parce qu'en tant qu'ancien membre des services secrets, et bien qu'il n'ait pas servi dans l'armée à Cuneo, il est un homme du monde et sait comment ces choses se passent.

Ainsi, Budapest continuera d'obtenir de l'énergie à des prix avantageux, en dépit de la colère d'Ursula. Et les États-Unis enverront en prison le gamin un peu stupide qui a divulgué une nouvelle fois des informations sur les services secrets. Tout comme ils sont prêts à enterrer en prison Assange qui avait révélé des milliers d'autres saloperies atlantistes. Mais les clercs de la désinformation italienne s'indignent parce que les Russes ont arrêté un journaliste américain qui révélait les secrets de Moscou...

vendredi, 02 septembre 2022

Donation américaine de plusieurs millions de dollars: une fondation de gauche veut renverser Orbán - et Soros se pointe à nouveau...

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Donation américaine de plusieurs millions de dollars: une fondation de gauche veut renverser Orbán - et Soros se pointe à nouveau...

Source: https://zuerst.de/2022/09/01/millionenspende-aus-den-usa-linke-stiftung-wollte-orban-stuerzen-und-soros-ist-wieder-dabei/

Budapest/New York. En Hongrie, un solide scandale politique fait grand bruit: une fondation dirigée par des critiques du gouvernement hongrois d'Orbán et par d'éminents gauchistes américains a apporté un soutien financier considérable à l'opposition hongroise à l'approche des dernières élections législatives d'avril, dans le but de provoquer un changement de gouvernement à Budapest. Mais : les contributions financières étrangères aux partis politiques hongrois sont interdites. Des accusations d'abus se font déjà entendre dans les cercles du parti au pouvoir, le Fidesz.

Péter Márki-Zay, maire de Hódmezővásárhely (sud-est de la Hongrie) et ancien candidat à la présidence pour les élections législatives d'avril, a lui-même attiré l'attention sur cette affaire. En ce qui concerne les comptes détaillés de la campagne électorale, qu'il vient seulement de voir, Márki-Zay a admis qu'il avait reçu plusieurs millions de forints en provenance des Etats-Unis en juillet et que ces fonds devaient maintenant servir à payer les factures de la campagne.

Il n'a pas caché que tous les dons avaient été utilisés pour tenter de "renverser" le Premier ministre Orbán - et qu'ils continueraient à l'être.

Selon Márki-Zay, les dons proviennent d'une fondation américaine appelée Action for Democracy, qui n'a été créée qu'en février 2022, juste avant les élections hongroises.

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Entre-temps, Action for Democracy ne se concentre plus exclusivement sur la Hongrie. Sur son site Internet, la fondation dresse la liste des "principaux pays contestés dans le monde", "où nous estimons que la démocratie est la plus menacée et où des élections auront lieu l'année prochaine, qui décideront du sort de ces démocraties". Il s'agit notamment de l'Italie, du Brésil, de la Hongrie, de la Pologne et de la Turquie. Dans tous ces pays, les partis nationaux-conservateurs sont au pouvoir ou, comme dans le cas de l'Italie, ont de fortes chances de remporter les prochaines élections.

Bien que le conseil consultatif de la fondation soit présidé par l'écrivain hongrois Kati Marton, il compte de nombreux autres membres éminents, dont l'historien britannique Timothy Garton Ash, l'historienne américaine Anne Applebaum, l'ancien commandant en chef de l'OTAN, le général Wesley K. Clark, le politologue libéral américain Francis Fukuyama, l'historien américain Timothy Snyder et l'ancien ministre des affaires étrangères britannique David Milliband.

Le responsable de la communication du Fidesz, István Hollik, a indiqué aux médias qu'il était illégal en Hongrie qu'un parti reçoive des fonds de l'étranger. Selon lui, Márki-Zay et son équipe ont "abusé de la loi" puisqu'ils ont reçu les fonds sur le compte de leur association. Hollik a également attiré l'attention sur le fait qu'Action for Democracy avait des "milliers de liens" avec George Soros. (mü)

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lundi, 25 juillet 2022

Le modèle de Visegrád en 2022: valorisation ou implosion?

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Le modèle de Visegrád en 2022: valorisation ou implosion?

Nick Krekelbergh

Source : Delta Knooppunt - Nieuwsbrief Nr 170 - Juin 2022

Le 3 avril 2022, le parti de Viktor Orbán (Fidesz) a remporté une élection haut la main en Hongrie. Cela semble être une bonne nouvelle pour les partisans du modèle dit de Visegrád : une vision alternative du développement de l'Europe qui se concentre sur l'Europe centrale et orientale et en particulier sur le "V4" : Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovaquie. Les valeurs communes qui lui sont associées sont : le conservatisme culturel chrétien, l'accent mis sur la souveraineté nationale au sein de l'UE et, bien sûr, une attitude critique à l'égard des migrations, le tout contrastant fortement avec (et au grand dam de) l'idéologie dominante de la gauche libérale qui est devenue la norme générale au sein des institutions de l'UE dominées par les pays et les ONG d'Europe occidentale, ainsi que des structures nationales de ces mêmes États-nations. C'est du moins ce qui ressort de sa perception populaire en Occident, où les partis et les commentateurs conservateurs ont régulièrement tendance à considérer le V4 comme les pays guides.

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La victoire électorale de Fidesz n'était en aucun cas une mauvaise chose. Le parti disposait déjà d'une majorité absolue au Parlement, mais s'est maintenant également hissé au-dessus de la barre symbolique des 50 % en termes de votes (52,4 % pour être précis). Cela leur a valu un gain de deux sièges par rapport au résultat déjà impressionnant de 2018. En revanche, l'opposition unie, Egységben Magyarországért (= Unis pour la Hongrie), une coalition improbable de type "tout contre un" dans laquelle les ex-nationalistes du Jobbik, pour s'opposer au Fidesz et l'ennuyer, se sont retrouvés dans un parti du centre, alliés à des libéraux et des verts de toutes moutures: ils ont fait piètre figure. Cet ensemble hétéroclite a obtenu un maigre 34,44 % et a donc fait plus de 3,5 % de moins que le résultat combiné des partis constitutifs en 2018, lorsqu'ils se présentaient encore séparément. En plus de cela, le parti nationaliste Mi Hazank Mozgalom (Notre patrie), un nouveau parti qui a commencé à remplir la niche laissée ouverte par le Jobbik après son improbable métamorphose, a également été élu au parlement avec environ six sièges. Le concept d'unir l'ensemble de l'opposition libérale contre les candidats du Fidesz est une stratégie qui avait bien fonctionné à Budapest lors des élections municipales de 2019. Le candidat progressiste Gergely Karácsony, qui avait été présenté par un consortium de cinq partis d'opposition, a battu le candidat du Fidesz, István Tarlós, et le parti conservateur au pouvoir a perdu ainsi sept sièges au conseil municipal. Mais comme c'est souvent le cas, la métropole s'est avérée être une enclave relativement libérale, entourée d'une masse continentale conservatrice, dans ce cas formée par la campagne hongroise, et cette stratégie n'a pas pu être extrapolée avec succès au niveau national. En conséquence, le coup d'État libéral tenté contre Orbán, malgré de grands espoirs, n'a rien donné et le modèle national de "démocratie illibérale" de ce dernier a été récompensé par le meilleur résultat jamais obtenu - et ce après deux années difficiles dues à la pandémie. On pourrait, bien sûr, y voir au moins une valorisation des politiques conservatrices du V4.

En soi, cependant, le groupe de Visegrad a peu à voir avec une ligne idéologique tracée à l'avance. En 1991, le projet a été conçu sur les ruines du bloc de l'Est socialiste, qui s'était effondré, entre autres pour promouvoir et faciliter l'intégration des "nouvelles démocraties" en Europe. Il peut donc être considéré comme quelque peu ironique que ce même projet ait été plus tard étiqueté comme porteur d'un phénomène culturel-géographique aux accents intrinsèquement eurosceptiques. Néanmoins, le choix du nom, avec sa référence explicite au Congrès de Visegrád de 1336, semble déjà porter les germes symboliques de ce virage substantiel. La coalition diplomatique médiévale anti-Habsbourg de Visegrád, forgée entre les royaumes de Bohême, de Pologne et de Hongrie, évoque naturellement l'image d'une périphérie slave et finno-ougrienne inébranlable à l'est de l'Europe, résistant à la domination économique et à l'expansionnisme territorial du Reich romain-germanique, et en ce sens, elle pourrait bien contenir certains parallèles avec la situation actuelle.

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L'historien belge David Engels (professeur à l'Instytut Zachodni de Poznań) voit donc en Visegrád un modèle alternatif pour une nouvelle Europe confédérale et coopérative (et conservatrice !), formée d'États-nations, dont les États d'Europe centrale précités sont l'avant-garde. En revanche, il voit dans la désintégration de l'Union européenne et de l'Occident progressiste des parallèles avec le déclin de la République romaine tardive. Pourtant, ce n'est pas si évident. La domination des conservateurs dans la politique des partis est peut-être évidente en Pologne et en Hongrie, mais lors des élections législatives d'octobre 2021 en République tchèque, le parti populiste de droite ANO d'Andrej Babiš a perdu sept sièges et a dû céder la place à une coalition composée du parti libéral de droite SPOLU et du consortium progressiste Piráti a Starostové, dans lequel le Parti pirate tchèque, entre autres, est représenté. En Pologne, le parti PiS a peut-être remporté une autre courte majorité absolue à l'automne 2019, mais ses politiques ont été marquées par plusieurs ruptures et scandales au cours des dernières années. Les élections parlementaires de 2023 promettent d'être plus passionnantes que les élections hongroises, avec le même scénario du "tout contre tout" qui se dessine, mais avec les guerres culturelles qui l'accompagnent et qui font rage en Pologne un peu plus férocement qu'en Hongrie. En outre, une ligne de fracture géopolitique se dessine de plus en plus au sein du V4, la Hongrie semblant s'orienter de plus en plus vers le vecteur eurasien, tandis que la Pologne reste - pour l'instant - le porteur par excellence de l'idée américaniste en Europe de l'Est.

En mars, la position d'Orbán dans la crise ukrainienne lui avait déjà valu de vives critiques de la part du président polonais Duda, qui avait été désigné pour ce poste par le parti PiS, traditionnellement allié au Fidesz. La continuité du modèle de Visegrad en termes substantiels et (géo)politiques, qui est coincé entre l'Est et l'Ouest et qui manque également de cohérence idéologique claire, ne semble donc nullement garantie, et on ne peut que se demander dans quelle mesure sa pertinence à l'avenir ne sera pas noyée par les nouveaux développements, qui se produisent actuellement aux frontières orientales du V4, et les nouvelles constellations géographiques qui peuvent ou non en résulter.

Nick Krekelbergh

lundi, 09 août 2021

Populistes, souverainistes et conservateurs : ce qui se passe réellement en Europe de l'Est

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Populistes, souverainistes et conservateurs: ce qui se passe réellement en Europe de l'Est

Federico Giuliani

Ex: https://it.insideover.com/politica/populisti-sovranisti-e-conservatori-cosa-succede-davvero-in-europa-orientale.html

Le populisme et la souveraineté sont deux concepts politiques complètement différents. Bien que les médias fassent souvent l'erreur de superposer les deux termes comme s'ils étaient synonymes, il existe en fait des différences significatives qui séparent les phénomènes populistes et souverainistes.

Les premiers ne suivent pas de dogmes, ils incarnent une lutte générique du peuple contre les élites, accusées d'être des usurpatrices de richesses, ils proposent des solutions simples à des problèmes complexes et poussent à une réforme de la démocratie, afin qu'elle soit la plus directe possible. Ils proposent des solutions simples à des problèmes complexes et poussent à une réforme de la démocratie de la manière la plus directe possible. Les populismes se nourrissent également des crises économiques et démocratiques, au point qu'ils peuvent être considérés comme d'excellents thermomètres pour mesurer la santé d'un système politique donné.

Ce n'est pas le cas des souverainismes, dont les expériences, tout en partageant des points de contact avec les phénomènes populistes, voire en faisant usage du même populisme dans la communication politique, ou dans d'autres domaines, visent à protéger l'identité d'un État-nation par rapport à la communauté internationale, aux frontières et, plus généralement, aux prérogatives de la nation.

Ces dernières années, des leaders politiques hybrides sont apparus dans le monde entier, difficiles à étiqueter dans un sens ou dans l'autre. La situation est encore compliquée par le contexte des pays qu'ils représentent, qui ne sont parfois même plus considérés comme démocratiques mais comme "autocratiques", pour ne pas dire autoritaires. Prenons le cas de Viktor Orban, premier ministre de Hongrie, chef du parti Fidesz, un politicien chevronné qui a été légitimement élu par le peuple à l'issue de compétitions électorales régulières. Orban est accusé - en termes péjoratifs - d'être un populiste, un souverainiste et un démagogue. Au-delà des considérations évaluatives des journalistes et des experts, quelle est la place de personnes comme Viktor Orban sur la scène politique actuelle ? Et quel est leur objectif politique ?

Orban : populiste ou souverainiste ?

La figure politique d'Orban est assez énigmatique. Le leader hongrois peut-il être qualifié de populiste ? Selon Marco Tarchi, politologue, expert du populisme et professeur de sciences politiques à l'université de Florence, nous sommes confrontés à un malentendu non résolu. "Conceptuellement, le problème est que nous n'avons pas encore fait une distinction claire entre le populisme et la souveraineté. Il y a cependant une distinction claire et, de ce point de vue, Orban joue la carte d'un souverainisme fortement conservateur et traditionaliste, qui n'a pas nécessairement trop de points communs avec le populisme", a immédiatement précisé M. Tarchi.

Après tout, le populisme est également capable, par définition, d'adopter des positions conservatrices dans certaines circonstances. En Hollande, nous pouvons prendre l'exemple de Geert Wilders et de son Parti pour la liberté ; Wilders représente une formation populiste qui peut compter sur un fond idéologique très peu conservateur. Orban, quant à lui, "joue la carte du conservatisme", mais son patriotisme national-religieux est compliqué par le fait que, malgré une nette majorité catholique, la Hongrie possède également un protestantisme vivant. En bref, nous avons affaire à un leader politique qui utiliserait le populisme comme un outil pour obtenir du soutien, tout en s'appuyant sur un conservatisme sous-jacent bien évident dans la société hongroise.

Mais quel est l'avenir de Viktor Orban ? "Orban peut devenir, s'il réussit et s'il le veut, le leader d'un nouveau conservatisme réactif, qui ne se résignerait plus seulement à diminuer la vitesse du changement imposé par les progressistes, mais qui est prêt à combattre le progressisme sur son propre terrain", a expliqué M. Tarchi. Toutefois, Orban doit faire face à une importante épée de Damoclès, la même épée qui plane au-dessus de la tête des gouvernements polonais, tchèque et slovaque.

"Le boulet pour Orban, et dans une certaine mesure aussi pour les autres membres du groupe de Visegrad, est le fait qu'il n'est pas en mesure de quitter l'Union européenne, car d'un point de vue économique, un tel mouvement provoquerait un énorme bouleversement pour la Hongrie", a ajouté M. Tarchi. Le Premier ministre hongrois devra donc constamment faire face aux sanctions, au dénigrement et aux attaques plus ou moins directes de Bruxelles, du moins tant que l'UE conservera le leadership qu'elle a actuellement. "Le rôle d'Orban, en dehors des frontières magyares, est très difficile à interpréter", conclut Tarchi.

Les dirigeants du groupe de Visegrad

Orban n'est que la partie émergée de l'iceberg d'un phénomène complexe. Il est le prototype des récents leaders apparus en Europe de l'Est, quelque part défini contradictoirement et simultanément comme populiste, souverainiste et conservateur. Souvent, ces hommes politiques combinent ces trois concepts, retravaillant de nouvelles formes de communication. Il y a cependant des différences à prendre en compte, dictées par l'importance que les pays respectifs gouvernés par ces personnalités jouent sur l'échiquier géopolitique international. En effet, le rôle de la Hongrie d'Orban est une chose, celui de la Pologne, de la République tchèque ou, mieux encore, de la Russie, en est une autre.

"La logique de conduite du pouvoir de Vladimir Poutine prend en compte la dimension mondiale de son pays. Celle d'Orban, celle des Tchèques, ou même celle des Slovaques et des Polonais, ne peut que tenir compte d'une interdépendance beaucoup plus grande", a répété M. Tarchi. Il est vrai, a-t-il ajouté, que "le groupe de Visegrad existe" et qu'il y a "une coordination entre ces pays pour intervenir sur certains points, notamment celui du blocage de l'immigration". Cependant, la menace de l'UE d'Ursula von der Leyen reste vivante, celle d'agir par le biais de sanctions et de plans nationaux individuels liés à l'UE nouvelle génération. Cela peut mettre plusieurs "bâtons dans la roue".

Quoi qu'il en soit, conclut M. Tarchi, malgré les rencontres entre les dirigeants du groupe de Visegrad et les diverses proclamations, "je ne vois pas encore se former de manière organique ou très coordonnée un front souverainiste conservateur capable d'agir de manière similaire dans tous les pays et de constituer un contre-pouvoir - bien que limité pour l'instant - à celui de l'UE".

 

samedi, 21 novembre 2020

Thibaud Gibelin : « Viktor Orbán n’a pas attendu 2015 pour subir les foudres des médias occidentaux »

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Thibaud Gibelin : « Viktor Orbán n’a pas attendu 2015 pour subir les foudres des médias occidentaux »

Ex: https://www.breizh-info.com

Le Brexit consommé, l’axe franco-allemand déséquilibré, l’Union européenne aborde à bout de souffle les années 2020. Un vent de fronde souffle sur l’Europe centrale, où Viktor Orbán dessine depuis dix ans une alternative politique qui inquiète l’Europe de l’Ouest.

Premier ministre de Hongrie une première fois de 1998 à 2002, son retour en 2010 marque un véritable tournant européen. En une décennie d’exercice continu du pouvoir, Viktor Orbán a fait exploser tous les clivages : avocat de l’unité européenne, mais bête noire de Bruxelles ; à la fois démocrate et illibéral ; rigoureux en économie, mais opposé au libre-échange global ; défenseur de l’Occident chrétien et diplomate empressé auprès de la Chine, la Turquie et la Russie…

L’Union européenne prendra-t-elle le visage de l’homme fort de Budapest dans les années à venir ?

gibelin-orban.jpgDans un livre qui vient de paraître, intitulé « Pourquoi Viktor Orbán joue et gagne » (éditions fauves) Thibaud Gibelin retrace l’histoire du groupe de Visegrád – la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et la Tchéquie – pour mieux comprendre ce qui se joue aujourd’hui en Europe centrale et éclairer la personnalité d’un chef d’État parmi les plus décriés et certainement les plus expérimentés du continent.

Nous l’avons interrogé sur l’ouvrage, particulièrement éclairant sur ce qu’il se passe à quelques heures d’avion, au centre de l’Europe, loin des commentaires de journalistes mainstream à la solde d’institutions non élues qui font la pluie et le beau temps au sein de l’Union Européenne.

Pour commander le livre, c’est ici

Breizh-info.com : Vous publiez un livre intitulé « Pourquoi Viktor Orbán joue et gagne ». Quelle est la genèse de ce livre ?

Thibaud Gibelin : La genèse de ce livre, c’est d’abord une dizaine d’années d’étude, de voyage et de travail à travers l’Europe. J’avais suivi de près les élections législatives de 2018, quand Viktor Orbán a été réélu, pour la seconde fois d’affilée, avec 2/3 des sièges au Parlement. On était alors dans le sillage de la crise migratoire, qui a mis en vue cet homme d’Etat sur la scène politique européenne. Les médias prophétisaient la déroute de son parti, et en ont été pour leurs frais. Il m’a semblé important d’expliquer de quoi Viktor Orban est le nom. En éclairant ses positions à la lumière de l’histoire centre-européenne. En replaçant sa carrière politique dans ces grandes faillites idéologiques que sont la chute du communisme au tournant des années 1990, et la crise systémique de l’Occident libéral depuis 2008 environ.

Breizh-info.com : Viktor Orbán est devenu y compris malgré lui la figure de proue étatique et politique de la résistance identitaire à l’immigration et à l’islamisation en Europe. Comment l’expliquez-vous ? Cette image est-elle fondée ?

Thibaud Gibelin : Il y a bien sûr une part de réalité. Il y a aussi une projection des espoirs et des craintes de l’opinion publique occidentale. Espoir d’une restauration de la puissance publique en faveur de la continuité historique des nations européennes ; crainte d’un populisme chaotique et inconséquent.

Les préoccupations identitaires en Hongrie viennent de loin. Le pays a subi l’impérialisme ottoman de longs siècles, et refuse d’ouvrir les vannes de l’immigration musulmane. La situation géographique du pays, au sud-est de l’espace Schengen, l’oblige selon les traités à garder la frontière extérieure face à un nombre considérable de migrants illégaux.

La Hongrie compte à peine 10 millions d’habitants, son influence dans le concert européen tient à la solidarité tissée avec les autres pays du groupe du Visegrad. De même, c’est paradoxalement l’appartenance à l’Union européenne qui donne aux positions hongroises une envergure continentale. Pas plus tard qu’hier, en bloquant l’adoption du budget européen pluriannuel 2021-2027 et celui du plan de relance – réfutant ainsi qu’un biais idéologique détermine l’allocation des fonds européens.

Breizh-info.com : Viktor Orbán fût encensé par les médias occidentaux à l’époque où il luttait contre le joug soviétique, puis démoli après s’être opposé à l’immigration. Comment expliquez-vous ce revirement ?

Thibaud Gibelin : Viktor Orbán n’a pas attendu 2015 pour subir les foudres des médias occidentaux. Il est vrai qu’à l’époque communiste et à celle du changement de régime, le libéralisme occidental exerçait une invincible attirance sur le personnage. Mais dès 1993, Viktor Orbán assoit sa domination sur le Fidesz et impose un tournant conservateur à sa formation politique. Ceci lui vaut à trente ans une première bronca médiatique. Autant dire que le personnage ne craint plus la « diabolisation ».

Ce n’est pas lors de sa première expérience de gouvernement, de 1998 à 2002, qu’il devient la bête noire des médias occidentaux, mais de façon croissante depuis 2010.

La question migratoire peut même paraître secondaire parmi les reproches qu’adressent nombre de médias à la Hongrie. Par exemple, le soutien apporté à l’épanouissement de la famille traditionnelle plutôt qu’à l’agenda LGBT dévoile des ruptures abyssales entre Budapest et Bruxelles. Les efforts de la diplomatie hongroise pour tisser des partenariats tous azimuts, notamment avec la Russie et la Chine, déplaisent à l’Allemagne qui regarde l’Europe centrale comme sa zone d’influence attitrée.

Breizh-info.com : Nos informations font tout de même état d’une contestation anti Viktor Orbán qui monte en Hongrie actuellement, et d’intentions de vote pas en sa faveur. Qu’en est-il ?

Thibaud Gibelin : Les antagonismes politiques en Hongrie sont réels et particulièrement violents. Chaque camp dispose d’une importante surface médiatique, ce qui attise les oppositions. Zapper d’une chaîne à l’autre en amont des élections de 2018 vous donnait le vertige, tant les camps ennemis se rendent coup pour coup ; c’est le revers de la pluralité médiatique. Il est vrai que l’opposition à Viktor Orbán tente de former un front commun, de l’extrême-droite réformée (Jobbik) à la gauche. Cette configuration « arc-en-ciel » a permis de ravir Budapest et quelques métropoles provinciales au Fidesz l’automne dernier. Cette contestation disparate inspire cependant peu de confiance à travers la pays.

Le grand enjeu est désormais la gestion de la « crise de la Covid 19 », à commencer par la contraction importante de l’économie.

Breizh-info.com : Pensez-vous que la stratégie de Viktor Orbán et plus globalement du groupe de Visegrad, puisse un jour déteindre sur l’Europe de l’Ouest ou bien les paramètres sont fondamentalement différents ?

Thibaud Gibelin : Si on peut parler de « stratégie », celle de Viktor Orbán est dictée par les circonstances. La Hongrie a besoin de l’envergure du groupe de Visegrad pour se faire entendre à Bruxelles. De même l’Europe centrale, en tant que périphérie du monde occidental, ne peut envisager le maintien de son intégrité culturelle sans faire muter Bruxelles. Tout Etat membre pèse à sa mesure dans l’identité double de l’UE : visage unitaire du continent ou cosmopolitisme sans visage. Rarement l’histoire européenne n’a été aussi tragique qu’à présent. Ce livre donne la mesure du siècle européen qu’on édifie à Budapest.

Propos recueillis par YV

Crédit photo : Wikimedia commons (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

samedi, 19 octobre 2019

Geopolitiek Instituut Vlaanderen/Nederland: Colloquium in Diest

Geopolitiek Instituut Vlaanderen/Nederland: Colloquium in Diest, 17/11

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samedi, 25 mai 2019

Europe : Orban contre Macron ou souverainistes contre globalistes

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Europe : Orban contre Macron ou souverainistes contre globalistes

En vue des élections européennes de 2019

L’émergence conservatrice en Europe et la politique des identités

L’évolution de la conjoncture européenne en vue des élections parlementaires de 2019 résulte d’une opposition entre dirigeants européens et américains à propos des deux notions, du « peuple » et du « gouvernement », se présentant comme une opposition entre populistes et élitistes, ou encore entre « nationalistes » et « globalistes », « souverainistes illibéraux » (Orban, Salvini et autres) et « libéraux anti-démocratiques », tels Macron, Merkel et Sanchez.

Cette opposition reprend la classification de Yascha Mounk, Professeur à Harvard,dans son essai, « Le peuple contre la Démocratie« , qui explique pourquoi le libéralisme et la démocratie sont aujourd’hui en plein divorce et pourquoi on assiste à la montée des populismes.

La crise de la démocratie libérale s’explique, selon Mounk, par la conjonction de plusieurs tendances, la dérive technocratique du fait politique, dont le paroxisme est représenté par l’Union Européenne, la manipulation à grande échelle des médias et une immigration sans repères qui détruit les cohésions nationales.

Ainsi l’atonie des démocraties exalte les nationalismes et les formes de « patriotisme inclusif », qui creusent un fossé entre deux conceptions du « peuple », celle défendue par Trump, Orban et les souverainistes européens, classifiés comme « illibéraux démocratiques » et celle des « libéraux anti- démocratiques »,pour qui les processus électoraux sont contournés par les bureaucraties, la magistrature (en particulier la Cour Suprême aux États-Unis) et les médias, dans le buts de disqualifier leurs adversaires et éviter les choix incertains des électeurs.

Ce type de libéralisme permet d’atteindre des objectifs anti-populaires par des méthodes détournées.

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Or, dans la phase actuelle, la politique est de retour en Europe, après une longue dépolitisation de celle-ci, témoignée par le livre de F. Fukuyama, qui vient de paraître aux États-Unis, au titre: « Identité: la demande de dignité et la politique du ressentiment« .

Fukuyama nous expliquait en 1992, que « la fin de l’histoire » était la fin du débat politique, comme achèvement du débat entre projets antagonistes, libéralisme et socialisme, désormais sans objet.

Au crépuscule de la guerre froide, il reprenait au fond la thèse de Jean Monnet du début de la construction européenne sur la « stratégie de substitution » de la politique pour atteindre l’objectif de l’unité européenne.

Une stratégie qui s’est révélée une « stratégie d’occultation » des enjeux du processus unitaire et de lente dérive des nouveaux détenteurs du pouvoir, les »élites technocratiques », éloignées des demandes sociales et indifférentes, voire opposées au « peuple ».

Pour Fukuyama l’approfondissement de sa thèse sur la démocratie libérale comme aboutissement du libéralisme économique, implique encore davantage aujourd’hui, après trente ans de globalisation, un choix identitaire et un image du modèle de société, conçue en termes individualistes, d’appartenance sexuelle, religieuse et ethnique.

Le contre choc de la globalisation entraîne un besoin d’appartenance et une politique des identités, qui montrent très clairement les limites de la dépolitisation.

Les identités de Fukuyama sont « inclusives », car elles réclament l’attachement des individus aux valeurs et institutions communes de l’Occident, à caractère universel.

Face à l’essor des mouvements populistes, se réclamant d’appartenances nationales tenaces, les vieilles illusions des fonctionnalistes, pères théoriques des institutions européennes, tels Haas, Deutsch et autres, selon lesquelles la gestion conciliatrice des désaccords remplacerait les conflits politiques et l’efficacité des normes et de la structure normative se substitueraient aux oppositions d’intérêts nationaux, est remise radicalement en cause, à l’échelle européenne et internationale, par les crises récentes de l’Union.

En effet, la fragilité de l’euro-zone, les politiques migratoires, les relations euro-américaines et euro- russes révèlent une liaison profonde, conceptuelle et stratégique, entre politique interne et politique étrangère.

Elles révèlent l’existence de deux champs politiques,qui traversent les différences nationales et opposent deux conceptions de la démocratie et deux modèles de société, celle des « progressistes (autoproclamés) » et celle des souverainistes (vulgairement appelés populistes).

« L‘illibéralisme » d’Orban contre le »le libéralisme anti-démocratique » de Macron

Ainsi l’enjeu des élections européennes de mai 2019 implique une lecture appropriée des variables d’opinions,le rejet ou l’aquiescence pour la question migratoire, l’anti-mondialisme et le contrôle des frontières.

Cet enjeu traduit politiquement une émergence conservatrice, qui fait du débat politique un choix passionnel, délivré de tout corset gestionnaire ou rationnel

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Ce même enjeu est susceptible de transformer les élections de 2019 en un référendum populaire sur l’immigration et le multi-culturalisme, car ce nouveau conservatisme, débarrassé du chantage humanitaire, a comme fondement l’insécurité, le terrorisme et le trafic de drogue, qui se sont installés partout sur le vieux continent.

Il a pour raison d’être l’intérêt du peuple à demeurer lui même et pousse les dirigeants européens à promouvoir une politique de civilisation.Il n’est pas qui ne voit que le phénomène migratoire pose ouvertement la question de la transformation démographique du continent et, plus en profondeur,la survie de l’homme blanc,

En perspective et par manque d’alternatives, l’instinct de conservation pourra mobiliser tôt ou tard les peuples européens vers un affrontement radical et vers la pente fatale de la guerre civile et de la révolte armée contre l’islam et le radicalisme islamique

Ainsi autour de ces enjeux, le débat entre les deux camps, de « l’illibéralisme » ou de l’État illibéral à la Orban et du « libéralisme sans démocratie » à la Macron, creuse un fossé sociétal dans nos pays, détruit les fondements de la construction européenne et remet à l’ordre du jour le mot d’ordre de révolution ou d’insurrection.

Il en résulte une définition de l’Europe qui, au delà du Brexit, n’a plus rien à voir avec le marché unique ou avec ses institutions sclérosées et désincarnées, mais avec des réalités vivantes, ayant une relation organique avec ses nations.

Les élections parlementaires de 2019 constitueront non seulement un tournant, mais aussi une rupture avec soixante ans d’illusions européistes et mettront en cause le primat de la Cour européenne des droits de l’homme, censée ériger le droit et le gouvernement des juges au dessus de la politique.

Ainsi le principe de l’équilibre des pouvoirs devra être redéfini et le rapport entre formes d’État et formes de régimes, revu dans la pratique, car mesuré aux impératifs d’une conjoncture inédite.

Le fossé entre élites et peuple doit être ré-évalué à la mesure des pratiques des libertés et à l’ostracisation du discours des oppositions, classé « ad libitum » comme phobique ou haineux, ignorant les limites constitutionnelles du pouvoir et de l’État de droit classiques.

revue2m.jpgOr la conception illibérale de l’État, dont s’est réclamé Orban en 2014, apparaît comme une alternative interne à l’équilibre traditionnel des pouvoirs et , à l’extérieur, comme une révision de la politique étrangère et donc comme la chance d’une « autre gouvernance » de l’Union, dont le pivot serait désormais la nation, seul juge du bien commun.

Cette conception de » l’État non libéral, ne fait pas de l’idéologie l’élément central de l’organisation de de l’État, mais ne nie pas les valeurs fondamentales du libéralisme comme la liberté ».

En conclusion « l’illibéralisme d’Orban »résulte d’une culture politique qui disqualifie, en son principe, la vision du libéralisme constitutionnel à base individualiste et fait du « demos » l’axe portant de toute politique du pouvoir.

Le débat entre « souverainistes » et « progressistes » est une preuve de la prise de conscience collective de la gravité de la conjoncture et de l’urgence de trancher dans le vif et avec cohérence sur l’ensemble de ces questions vitales.

En France le bonapartisme est la quintessence et la clef de compréhension de l’illibéralisme français, qui repose sur « le culte de l’État rationalisateur et la mise en scène du peuple un ».

Orban réalise ainsi la synthèse politique de Poutine et de Carl Schmitt, une étrangeté constitutive entre « la verticale du pouvoir » du premier et du concept de souveraineté du second, qui s’exprime dans la nation et la tradition et guère dans l’individu.

Cette synthèse fait tomber « un rideau du doute » entre les deux Europes, de l’Est et de l’Ouest, tout au long de la ligne du vieux « rideau de fer », allant désormais de Stettin à Varsovie, puis de Bratislava à Budapest et, in fine de Vienne à Rome.

D’un côté nous avons le libre-échange sauvage, la morale libertine et une islamisation croissante de la société, sous protection normative de l’U.E et de certains États-membres, de l’autre les « illibéraux » de l’Est, qui se battent pour préserver l’héritage de l’Église et de la chrétienneté.

L’espace passionnel de l’Europe centrale, avec, en fers de lance la Pologne et la Hongrie puise dans des « gisements mémoriels », riches en histoire, les sources d’un combat souverainiste et conservateur, qui oppose à l’Ouest deux résistances fortes, culturelles et politiques.

Sur le plan culturel une résistance déclarée à toutes les doctrines aboutissant à la dissolution de la famille, de la morale et des mœurs traditionnelles (avortement et théorie du genre).

Sur le plan politique, la remise en question du clivage droite-gauche, la limitation des contre- pouvoirs, affaiblissant l’autorité de l’exécutif et au plan général, la préservation des deux héritages, la tradition et l’histoire, qui protègent l’individu de la contrainte, quelle qu’en soit la source, l’État, la société ou l’Église; protection garantie par une Loi fondamentale à l’image de la Magna Carta en Grand Bretagne (1215), ou de la Constitution américaine de 1787.

Cette opposition de conceptions, de principes et de mœurs, aiguisés par la mondialisation et la question migratoire, constitueront le terrain de combat et de conflit des élections européennes du mois de mai 2019 et feront de l’incertitude la reine de toutes les batailles, car elles seront un moment important pour la création d’un nouvel ordre en Europe et, indirectement, dans le monde.


Irnerio Seminatore
Irnerio Seminatore

Irnerio Seminatore est le Directeur de l'IERI (Institut européen de relations internationales). Professeur des Universités, Essayiste, spécialiste de l'Europe, il est très proche de Résistance républicaine quant à ses analyses sur l'islam.

mercredi, 19 septembre 2018

Orban : La prochaine bataille se dessine – l’Union européenne veut enlever aux Etats membres le droit de défendre leurs frontières

Viktor Orban a donné une interview hier (14.9.2018) à la radio Kossuth, émission « 180 minutes », pour analyser les événements qui se sont déroulés au Parlement européen lors du procès de la Hongrie basé sur le rapport Sargentini ainsi que la suite à venir.

La semaine précédant ce procès, Merkel s’est rendue chez Macron en France et ensemble ils ont adressé un ultimatum aux pays se trouvant aux frontières extérieures de l’Espace Schengen. Ils ont défini une stratégie pour mettre à genoux la Hongrie, qui échappe à leur contrôle et refuse de se transformer en société multiculturelle. Voilà ce qui se joue dans les coulisses alors que le regard est fixé sur le procès Sargentini.

La stratégie consisterait à enlever aux pays situés aux frontières de l’UE le droit de défendre leurs frontières et à y envoyer des mercenaires pour gérer la migration. (Les gardes-frontières hongrois assermentés et patriotes seraient remplacés par des mercenaires à la solde de l’UE !). « Ils veulent tout simplement nous enlever les clefs de la porte », résume Orban». La prochaine bataille consistera à décider qui va défendre les frontières de la Hongrie et qui on laissera entrer sur le territoire hongrois.

Orban dit qu’il ne faut pas avoir la moindre illusion : ces mercenaires auront l’ordre de faire entrer les migrants. Le procès Sargentini était une sorte de diversion par rapport à ce projet, mais signalait aussi la volonté claire de stigmatiser et diaboliser toute la Hongrie, de l'isoler, de la mettre au ban de la communauté européenne pour fragiliser sa position et affaiblir sa résistance.

Orban explique que le Parlement européen actuel est acquis à l’idéologie pro-migrationniste de la gauche, qui y est majoritaire, c’est pourquoi la motion contre la Hongrie a obtenu la majorité.

Ces élites considèrent qu’ils ont comme mission historique de changer la composition de la population européenne, d’effectuer la mise en œuvre du grand remplacement. Ces politiciens haïssent ceux qui s’opposent à  eux, et haïssent ceux qui essayent d’organiser une résistance contre eux. Après les élections de mai 2019, ils aimeraient préserver un Parlement européen pro-migrationniste afin de continuer le même travail qu’ils ont fait jusqu’ici. Pour cela, ils doivent attaquer le symbole de la résistance qu’est la Hongrie et spécialement moi – dit Orban – parce que je dirige le pays.

Orban pointe du doigt le fait que le Parlement européen a dû transgresser ses lois pour condamner la Hongrie. Le camp de Sargentini a dû changer le règlement du scrutin juste avant le vote car il savait (tout comme la Hongrie) qu’autrement il ne pourrait pas obtenir les 2/3 des voix nécessaires pour la condamnation. C’est pour cela qu’il a décidé que les abstentions, contrairement au règlement, ne seraient pas comptabilisées comme « votants » (ce qui réduisait la base de calcul des 2/3 en conséquence) [ndlr : nous en avons parlé ici]. Le Parlement européen est en train de consommer les dernières miettes de son intégrité morale lorsqu’il juge un pays en violant ses propres règles pour arriver à ses fins !

Il y a eu de bonnes et de mauvaises surprises [lors de ce vote au PE]. L’équipe de Sebastian Kurz [le ÖVP autrichien] a voté majoritairement contre la Hongrie alors que la Roumanie, avec qui la Hongrie a un rapport tumultueux, a voté en faveur de la Hongrie. C’est une grande leçon pour nous.

Orban rassure la population : il ne peut pas y avoir de grandes conséquences à cette condamnation Sargentini. Au mois de mai, il y aura la nouvelle élection du Parlement européen et l’équipe actuelle, qui n’est plus qu’une collection de mode de fin de saison, sera renouvelée.

Des spécialistes du parlement hongrois ont réfuté point par point, dans un rapport, l’acte d’accusation de Sargentini.


19 points concernent les désaccords de la Hongrie avec le PE (mariage homosexuel, enseignement de la théorie du genre, etc.). 13 points avaient déjà été débattus et jugés, les dossiers étaient clos.37 points sont des erreurs de faits.

Orban appelle à la vigilance : à côté de l’enjeu migratoire, il y a l’enjeu des votations européennes à venir.


Nous connaissons les faits concernant le budget européen et ses statistiques. L’Union européenne soutient, avec plusieurs centaines de millions d’euros, les organisations, soi-disant civiles, de Soros. Et Soros mène un lobbyisme politique actif contre la Hongrie. Si la composition du Parlement européen change après mai 2019, les centaines de millions destinés aux ONG de Soros vont sauter.

Sargentini accuse la Hongrie d’antisémitisme et, en même temps, elle mène une campagne contre Israël. Or, Macron en personne vient de préciser que l’antisémitisme moderne est dirigé actuellement contre l’Etat d’Israël. L’Union européenne finance des pseudo-ONG qui mènent en réalité des campagnes antisémites contre Israël.


Orban résume cela ainsi : la situation est telle que le centre de l’antisémitisme moderne, qui est dirigé contre Israël et son gouvernement, est l’Union européenne. Le centre du financement de cet antisémitisme moderne se trouve à Bruxelles.

Orban dit que cela ne peut plus durer et que si cela dépend de la Hongrie, après l’élection du PE, elle changera ces choses.

Orban précise que pour la Hongrie, après le rôle qu’elle a joué dans la Shoah, c’est une obligation morale de prendre position contre l’antisémitisme. C’est une question d’honneur. La Hongrie a annoncé une tolérance zéro envers l’antisémitisme. Et cette femme (Sargentini), qui soutient l’antisémitisme moderne, nous condamne !

En ce qui concerne les députés hongrois de l’opposition siégeant au PE, Orban accepte que l’opposition soit démoralisée après avoir perdu trois fois de suite les élections en Hongrie. Orban leur rappelle ce qu’il avait dit au parlement après les élections : aucun échec n’est définitif en politique, aucune victoire n’est définitive. Dans la lutte  virile pour le pouvoir, il y a des coups durs, mais avec l’aide de Dieu et la foi en ce que les partis croient juste, l’un ou l’autre vaincra. Dans une lutte pour le pouvoir, les émotions font surface, mais Orban est tout de même sidéré de constater que ses adversaires ont une telle haine pour les vainqueurs que l’avenir de leur propre pays passe au second plan pour eux. « C’est la mentalité communiste », résume Orban, qui ajoute : «  Il y a un réel problème avec celui qui hait plus son adversaire politique qu’il n’aime son pays. »

Orban attire également l’attention sur le fait que le rapport Sargentini condamne la Hongrie entière. Le rapport est disponible à chacun, il s’adresse à toute la Hongrie et pas seulement au gouvernement en place.

Source : https://www.mediaklikk.hu/cikk/2018/09/14/orban-viktor-mi...

Résumé/traduction Cenator pour LesObservateurs.ch

Rappel : https://lesobservateurs.ch/2018/05/01/proces-stalinien-in... (voir notamment les interventions de Peter Szijjarto)

mercredi, 03 mai 2017

L’hypocrisie de la « communauté occidentale des valeurs » face aux régimes qu’elle n’aime pas

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L’hypocrisie de la « communauté occidentale des valeurs » face aux régimes qu’elle n’aime pas

Quand l’appel à la « démocratie » n’est qu’un prétexte…

Entretien avec le porte-parole de la FPÖ en politique étrangère au Parlement autrichien, le Dr. Johannes Hübner

Propos recueillis par Bernard Tomaschitz

Q. : Dr. Hübner, les Turcs se sont prononcés le 16 avril dernier en faveur de la modification constitutionnelle voulue par le Président Erdogan. Assiste-t-on à l’avènement d’un nouvel Etat autoritaire voire d’une nouvelle dictature aux portes de l’Europe ?

JH : S’il faut croire les médias, il y a toute une série d’Etats autoritaires et de dictatures aux portes de l’Europe. On peut dire à la rigueur que le Maroc est sur la bonne voie démocratique mais on ne peut affirmer la même chose pour l’Algérie et certainement pas pour la Libye qui est devenu un Etat failli. L’Egypte est une dictature. Si on prend les Etats du Golfe, nous découvrons parmi eux des monarchies absolues, quasi féodales. Quant à l’Irak, la Syrie et l’Afghanistan, mieux vaut ne rien en dire.

La Turquie n’est pas un Etat autoritaire : elle conserve toutes ses institutions démocratiques. La république présidentialiste, qui vient d’être établie suite au référendum d’avril, est taillée en fait sur le modèle français car, désormais, les prérogatives du président turc équivalent désormais à celles de son homologue de Paris. Reste à voir, bien sûr, si ce présidentialisme turc demeurera dans un cadre bien policé, semblable à celui de la France, ou s’il basculera dans la dictature comme en Egypte.

Q. : Le président américain Donald Trump a félicité Erdogan par téléphone, alors que ce même président américain adopte un ton nettement plus ferme et plus critique à l’égard du président russe Vladimir Poutine. Comment doit-on juger Erdogan d’une part, Poutine d’autre part, à l’aune de la démocratie et de l’autoritarisme ?

JH : Il faut savoir une chose dès le départ : la démocratie et les droits de l’homme ne sont que des prétextes pour la politique extérieure américaine, pour une bonne part de la politique extérieure des Etats européens et pour les médias dominants. Un prétexte pour mettre en scène une confrontation à l’échelle internationale. C’est évident quand on regarde ce qui se passe : Poutine est critiqué en permanence, il est diffamé et traité d’ « autocrate », on lui inflige des sanctions alors que les monarchies du Golfe ou l’Egypte, qui sont des alliées importantes des Etats-Unis ne sont nullement importunées ; et dans le cas de l’Egypte, reçoivent des subsides s’élevant à des milliards de dollars par an. Le but recherché est de pouvoir punir des régimes mal aimés ou des régimes qui refusent de se laisser aligner de force, en trouvant des prétextes qui cadrent plus ou moins avec les principes de cette « communauté occidentale des valeurs ». Je ne crois pas qu’Erdogan sera dans l’avenir mieux traité que Poutine : j’en veux pour preuves les dernières proclamations de certains hommes politiques européens et américains et les campagnes médiatiques contre la Turquie. Je pense qu’Erdogan finira bientôt par figurer sur la même liste que les dirigeants iraniens, russes ou ressortissants d’autres pays mal aimés.

Q. : Tout dépendra, bien sûr, de la façon dont se comportera Erdogan vis-à-vis de la politique de l’OTAN…

JH : Exact. C’est ainsi que j’interprète les félicitations adressées par Trump au Président turc. Elles équivalent à un dernier avertissement, qui exhorte la Turquie à rester dans les rangs. Quant à savoir si la Turquie y restera, je ne le pense pas vraiment. Si vous vous souvenez, le premier geste d’Erdogan, après le putsch manqué de juillet dernier, a été d’appeler Poutine pour s’excuser suite à la destruction de l’appareil russe par l’aviation turque, au-dessus du territoire syrien. Ce premier geste en politique extérieure équivaut à dire qu’en Turquie on part désormais du principe que les Etats-Unis n’ont peut-être pas soutenu activement le putsch mais l’ont au moins toléré tacitement ou n’ont pas fourni les renseignements qu’ils possédaient sur les putschistes aux autorités turques.

Je pars de l’hypothèse que la Turquie, à moyen terme, quittera l’OTAN et abandonnera son alliance avec les Etats-Unis, du moins si Erdogan se maintient au pouvoir. Reste à savoir si ce nouvel infléchissement de la politique extérieure turque conduira ou non à une alliance solide avec la Russie et avec l’Iran, que craignent les médias occidentaux. Toutefois, vu les configurations qui se dessinent dans la région et vu les conflits d’intérêts divergents et convergents qui s’y opposent, cet infléchissement anti-occidental semble parfaitement inscrit dans les astres…

Q. : Quant à la rage contre Poutine, elle n’est pas due aux discriminations qu’il imposerait soi-disant aux homosexuels, mais à ses tentatives constantes d’empêcher tout élargissement de l’OTAN vers l’Est…

JH : Les motifs invoqués pour imposer les sanctions et pour marginaliser la Russie sont de pures fabrications. L’affaire de la Crimée et le conflit en Ukraine orientale relèvent également de mises en scène tout comme, il y a quelques années, les procès intentés aux Pussy Riots ou à l’oligarque Mikhail Chodorkovski, et l’assassinat de la journaliste Anna Politkovskaïa. Ce sont là des types d’événements qui sont instrumentalisés sans arrêt au fil du temps pour servir de coups de bélier contre un régime qui déplait. Ces coups de bélier sont assénés par des politiciens et des médiacrates portant hypocritement le masque de défenseurs des droits de l’homme, de la démocratie, du pluralisme, de la liberté d’opinion, etc. Cela permet de se donner bonne conscience. S’il n’y avait pas eu la Crimée, on aurait trouvé autre chose.

Q. : S’il faut croire les médias dominants, un autocrate règnerait également aux portes de l’Autriche, dans un pays de l’Union européenne : c’est Viktor Orban, le Hongrois. Comment percevez-vous cette hostilité au dirigeant de notre pays voisin ?

JH : S’il faut croire ces médias, l’autocratisme se répandrait encore ailleurs en Europe, en Pologne, par exemple. Partout où le catalogue des « belles valeurs » de l’Union européenne n’est pas repris tel quel et in extenso, il y aurait autocratie. Pour la nomenklatura eurocratique, les choses sont très simples : qui n’est pas avec nous (à 100%), est un autocrate. Car seul un autocrate a la toupet de vouloir pratiquer une autre politique que celle que préconisent les dirigeants de l’UE, Angela Merkel et les partis qui les soutiennent.

Q. : Cette hostilité à l’endroit de la Pologne et de la Hongrie ne vient-elle pas du fait que ces pays jettent un autre regard sur la politique eurocratique relative aux réfugiés ?

JH : Permettre une immigration massive et incontrôlée est une valeur désormais cardinale dans les canons imposés par la mauvaise élite européenne. Tous sont obligés de l’accepter. Mais ce n’est pas seulement cette volonté malsaine de vouloir faire accepter cette politique migratoire délirante : on reproche aux Hongrois et aux Polonais de ne pas s’aligner sur certaines politiques sociales abracadabrantes, on leur reproche aussi leur politique culturelle, de ne pas prolonger les subsides à des théâtres de gauche véhiculant la junk culture occidentale, de ne pas soutenir des médias de gauche pro-européens. On leur reproche notamment de développer des « structures parallèles » à l’Union européenne comme le « Groupe de Visegrad ». On n’aime pas non plus les politiques en faveur de la famille traditionnelle que développent ces pays. On s’insurge devant leurs réticences à accepter les élucubrations du gendérisme, devant leur rejet des « alternatives sociétales » (c’est-à-dire homosexuelles, etc.) et ainsi de suite… Le parti de Kaczynski en Pologne et Viktor Orban en Hongrie sont ouvertement en état de confrontation avec les lignes préconisées par la fausse élite européenne.

Q.: On craint aussi, en haut lieu, que le Président serbe Aleksandar Vucic, nouvellement élu, révèlerait des tendances autoritaires et serait prêt à suivre les exemples d’Orban et de Poutine. Que faut-il en penser ?

JH : Cette crainte vient du fait que Vucic a tenté naguère de se détacher de la tutelle que cherchaient à lui imposer l’OTAN et l’UE. Il a multiplié les contacts avec la Russie, notamment pour obtenir des armes. La Serbie va recevoir des Mig-29, presque gratuitement. Tout cela sont de entorses infligées aux règles de bienséance imposées par la « communauté occidentale des valeurs ». Qui enfreint ces règles reçoit automatiquement l’étiquette d’ « autocrates », est considéré comme « un danger pour la démocratie » parce que de telles accusations permettent de miner son pouvoir et son crédit.

Lier un adversaire ou un récalcitrant à l’idée d’autocratisme et répéter ces accusations interminablement est un bon expédient pour amener le consommateur moyen à dénigrer les hommes politiques visés, à les prendre pour des « mauvais », sans devoir utiliser son intelligence critique. Et puisqu’il s’agit de « mauvais », on peut tout leur faire, on peut mobiliser contre eux des moyens que l’on n’oserait pas utiliser autrement.

(entretien paru dans « zur Zeit », Vienne, n°17/2017, http://www.zurzeit.at ).

samedi, 31 décembre 2016

Wordt Orbán Europese schakel tussen Trump en Poetin?

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Wordt Orbán Europese schakel tussen Trump en Poetin?

door Prof. Dr. László Marácz

Ex: http://www.elsevier.nl 

De jihadistische aanslag op de kerstmarkt in Berlijn laat zien dat West-Europa de ‘sense of urgency’ mist om met terreur om te gaan. De aanslag had plaats tegen de achtergrond van de geopolitieke veranderingen in de wereld, die na de inauguratie van de Amerikaanse ‘president-elect’ Donald daadwerkelijk vorm zullen krijgen, schrijft László Marácz.

Onthutsend was de houding van de Duitse autoriteiten daags na de aanslag. Op de persconferentie hielden zij vol dat zij geen fouten hadden gemaakt en dat het geenszins duidelijk was dat het om een jihadistische aanslag ging.

Reis door West-Europa

In plaats van het zwartste scenario te nemen dat er wel degelijk een ernstige terroristische actie had plaatsgevonden, vervielen de Duitse autoriteiten wederom in de Keulse ontkenningsreflex. Dit keer geen zevendaagse verdoezeling – er waren doden en gewonden gevallen – maar het verspreiden van mist. Al de Al-Qa’ida-achtige aspecten wezen echter vanaf de eerste minuut onmiskenbaar op een jihadistische aanslag.

De Tunesische migrant kon na zijn daad in Berlijn nog in dezelfde stad een moskee bezoeken, in Nijmegen of een andere Nederlandse stad een SIM-kaart ophalen (of kreeg hij deze aangereikt?), door België, Frankrijk en Italië reizen.

Nota bene door België en Frankrijk die verstrikt zijn geraakt in de war on terror. Deze terrorist was vuurwapengevaarlijk, zoals later in Milaan bleek. Zelfs bij een losgebroken crimineel vermeldt de politie nog weleens dat hij/zij vuurwapengevaarlijk is. Niets van dit alles in West-Europa.

Visegrad-landen sceptisch tegenover Merkel

De Visegrad-landen of V4 (Hongarije, Slowakije, Polen, Tsjechië) hebben vanaf september 2015 sceptisch gestaan tegenover het opendeurenbeleid van de Duitse bondskanselier Angela Merkel, die er zelf maar geen afstand van kan nemen.

Het valt niet te ontkennen dat haar beleid aantoonbaar de terreuraanslagen in Parijs, Brussel en Berlijn en veel andere steden in West-Europa, in de kaart heeft gespeeld. Ook nu nog arriveren er dagelijks 3.000 migranten in Duitsland. De Duitse autoriteiten geven daarin toe dat het onmogelijk is om van dergelijke aantallen de identiteit vast te stellen.

Trump vindt Poetin minder gevaarlijk dan jihadisme

De Amerikaanse president-elect Donald Trump beschouwt Rusland en Poetin als een minder gevaarlijke vijand voor het Westen dan het jihadisme. Daar valt alles voor te zeggen. Uit zijn aangekondigde benoemingen wijst niets op politieke naïviteit, maar juist op een nieuwe Amerikaanse geopolitieke agenda.

Vanuit die agenda bezien is de V4 een veel betrouwbaarder partner in de strijd tegen illegale migratie en het jihadisme dan West-Europa onder Duitse leiding. De V4-landen hebben hun krachten gemobiliseerd en defensie-structuren opgebouwd om illegale migratie en jihadisme buiten de deur te houden.

Orbán ontvangt Trump

Trumps agenda blijft niet bij retoriek. Viktor Orbán, de Hongaarse premier die zich heeft ingezet voor het succes van de V4, zal in februari van het nieuwe jaar door de nieuwe president worden ontvangen.

Voor zijn bezoek zal de Russische president Poetin in Boedapest zijn opwachting maken. De nieuwe alliantie Trump-Orbán-Poetin zal zeker meer werk gaan maken van het bestrijden van illegale migratie en jihadisme dan die van Obama-Clinton-Merkel. Die alliantie heeft Europa juist in gevaar gebracht.

László Marácz

Prof. Dr. László Marácz is verbonden aan de afdeling Europese studies van de Universiteit van Amsterdam. Zijn ouders kwamen na de Hongaarse Opstand in 1956 als vluchteling naar Nederland.

jeudi, 21 avril 2016

Le Schengen 2.0 d’Orbán

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Le Schengen 2.0 d’Orbán

Ex: http://visegradpost.com

Hongrie, Budapest – En réaction au programme de l’Union européenne face à la crise des migrants, le premier ministre hongrois Viktor Orbán a proposé son propre plan d’action, « Schengen 2.0 », qu’il a présenté le 15 avril lors d’une réunion de l’International démocrate centriste (IDC) à Lisbonne.

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Le premier ministre a déclaré « qu’ il est inacceptable – comme ce serait le cas avec la proposition de la Commission – que quelqu’un à Bruxelles décide que les pays européens doivent résoudre leurs problèmes démographiques et économiques grâce à l’immigration ». Il a ajouté que « peut-être que certains pays dans l’UE souhaitent résoudre leurs problèmes de cette manière, mais d’autres non », en précisent que la Hongrie préférait résoudre ses problèmes grâce à des politiques économiques et familiales prudentes. « En d’autres termes, l’UE ne peut pas créer un système dans lequel elle laisse entrer les migrants et imposer ensuite des quotas obligatoires de réinstallation pour chaque État membre ». Viktor Orbán a expliqué que c’était pour cela qu’un referendum sur le système de quotas de la Commission européenne était important, car « maintenant, nous avons la proposition de Bruxelles sur la table, et la pression est énorme. […] Si nous n’arrêtons pas Bruxelles avec un référendum, ils nous imposeront […] des masses de population, avec qui nous ne souhaitons pas cohabiter ».

Ce plan Schengen 2.0 sera présenté aux autres pays du V4 et à d’autres pays de l’Union européenne durant les semaines à venir, le prochain étant l’Allemagne.