mercredi, 24 octobre 2018
Pourquoi l'Eurasisme ?
Pourquoi l'Eurasisme ?
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« Le fond de la destinée russe consiste à révéler au monde un Christ russe, inconnu à l’univers, et dont le principe est contenu dans notre orthodoxie. À mon avis, c’est là que se trouvent les éléments de la future puissance civilisatrice, de la résurrection par nous de l’Europe » lettre de Dostoïevski à Nikolaï Strakhov en 1869
Comme nous ne nous connaissons pas, nous vous rappelons rapidement notre démarche idéologique, à notre échelle militante, et qui n'est pas exclusivement tournée vers l'eurasisme : critique positive des idées politiques et du militantisme au XXIème siècle .
Pour aller à l'essentiel, nous savons qu'Alexandre Douguine a mauvaise presse dans nos milieux mais l'Eurasisme ne se résume pas à Alexandre Douguine et Alexandre Douguine ne se résume pas à ses provocations. Nous connaissons les extraits cités comme des déclarations de foi par les détracteurs de Douguine et qui tournent dans nos milieux, c'est de bonne guerre, mais nous vous renvoyons à la lecture des passages dont il est question dans le contexte de leurs ouvrages et vous constaterez par vous-même qu'il ne s'agit pas de premier degré, la construction littéraire laisse peu de doutes... Nous comprenons que ces extraits de but en blanc peuvent heurter les sensibilités nationalistes et identitaires mais, fondamentalement, Alexandre Douguine n'est pas notre ennemi et ses essais sont autant d'éloges de la frontière ; des plus grandes frontières. C'est l'atlantisme qui est visé. Le conflit ukrainien et les positions d'Alexandre Douguine ont bien évidement joué un rôle majeur dans le rejet de l'eurasisme par les milieux nationalistes français ; nous pensons que pour entretenir un dialogue il est besoin d'interlocuteurs, fussent-ils des adversaires. Nous n'ignorons pas les vues impérialistes de la Russie qui n'est plus la Blanche et Sainte Russie des Tsars et des prophètes.
L'Eurasisme comme phare idéologique malgré les frasques de Douguine ; nous nous devons de le justifier, parce que nous pensons et persistons à penser malgré les mauvais temps ukrainiens et le brouillard néo-souverainiste que l'orientation eurasiste est l'expression idéologique la plus immédiate vers la « révolution conservatrice ».
Pour les néophytes, il faut distinguer deux formes effectives d'eurasisme, l'eurasisme russe et proactif d'Alexandre Douguine et l'eurasisme européen et « opératif » de Robert Steuckers, aussi, nous pourrions distinguer l'eurasisme mystique et « spéculatif » de Laurent James qui, en quelque sorte, fait le pont entre les deux. Le point commun entre ces trois formes d'eurasisme et entre nos trois protagonistes s'incarne dans le corps littéraire de Jean Parvulesco.
Le paysage et le réseau eurasiste francophone se divisent en trois franges : le canal historique sous l'égide de l'orthodoxe Constantin Parvulesco et de son fils Stanislas 1er, Prince d'Araucanie (et du « Royaume littéraire » de Patagonie, Nouvelle France – pour comprendre cette filiation inattendue nous vous renvoyons à la lecture du roman de Jean Raspail : « Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie » ), fils et petit-fils de Jean Parvulesco, et dont Laurent James est proche ; les canaux éditoriaux et de diffusion de la nouvelle ex-droite via Alain de Benoist et Christian Bouchet ; et, le plus confidentiel « Eurasisme européen » initié par Maître Steuckers et dans lequel nous nous inscrivons prioritairement.
Le réseau et le mouvement eurasiste francophone sont inexistants en terme de militants, d'activités et d'actualités, l'eurasisme en France reste de la pure littérature de combat et appartient au monde des idées. Cependant, il est nécessaire de s'y intéresser si nous voulons, à terme, incarner une Troisième voie européenne et avoir un véritable dialogue avec les eurasistes russes, parce qu'il y a des filiations qui ne mentent pas. Il y aura des antagonismes idéologiques entre « eurasisme » et ce que vous appelez aujourd'hui « occidentalisme » mais la construction eurasiste reposent sur de nombreuses références occidentales, au sens classique de la révolution conservatrice dans laquelle eurasisme et occidentalisme se confondent, s'inscrivent et pourraient se rejoindre.
Nous vous laissons tout le loisir de vérifier l'existence de l'eurasisme et des différentes formes de sa révolution en lisant la littérature eurasiste la plus immédiate d'Alexandre Douguine à Robert Steuckers, de Jean Parvulesco à Jean Thiriart, de Laurent James à Guillaume Faye, de Eugène-Melchior de Vogüé à Henri de Grossouvre et qui vous donnera toutes les références et filiations, origines et sources nécessaires pour appréhender les orientations eurasistes.
Nous ne savons pas quelle part doit avoir l'eurasisme dans nos propres constructions mais nous savons que l'eurasisme a sa partition à jouer ; et quelle musique !
Cela dit, l'Eurasisme français n'existe pas au-delà d'une tempête dans la baie de Douarnenez, du troquet de Maître Steuckers dans la capitale de toutes les Russies en exil et de la cave ensoleillée de Laurent James, et ce n'est pas un réel problème pour nous parler entre militants d'une génération identitaire et européenne qui se cherche un empire.
Ce qui serait fondamentalement opportun de retenir au sujet de l'orientation eurasiste, c'est l'idée que la Tradition est un feu sacré qui, pour être préservé, pour ne pas s'éteindre, se déplace ; c'est l'histoire de Rome, c'est l'histoire des centres spirituels, c'est l'histoire de notre civilisation. Nous n'avons pas été dissous par l'Empire, nous nous sommes diffusés à travers l'Empire. « La chute de Rome » a été fantasmée, et l'Empire d'Orient a survécu, sauvegardant le meilleur de l'Occident pour lui rétribuer ; à tout barbare, civilisation. Quand commence et quand s'achève une civilisation ? Ou, comment passe-t-on du temple romain à l'église romane ?
Par les médiations du Ciel ; de la « civilisation des pierres levées » à la révolution de Février qui sonne le glas ; de la séparation cataclysmique au schisme parousial ; du recours shamanique aux forêts de Merlin à la mort de Raspoutine ; du centre ardent du catholicisme médiéval aux confins de l'Empire Avar ; au cœur du pagano-christianisme des celtes de Galilée aux battements des tambours de guerre des peuples hyperboréens ; de l'arrivée des Saints de Provence au retour des Cosaques ; de l'ombre d'Attila au pacte de Clovis ; de la furie gauloise aux cris de la Horde d'or ; Pour nous, la Gaule charnelle et notre sang sont toujours déjà présents sur les terres de nos ancêtres et notre salut aux anciens russes et vieux croyants est fraternel ; Par Toutatis !
L'Eurasisme et l'Européisme sont les veines de la Révolution conservatrice, les routes herculéennes vers l'Europe et la plus Grande Europe, vers le retour de la dernière Rome et de la nouvelle Gaule. Moscou est le cœur battant de la Troisième Rome, de la Rome éternelle, réanimée, le centre actuel d'un même combat civilisationnel, de la renaissance religieuse et spirituelle européenne de l’Église Catholique romaine et Orthodoxe grecque, cela peut nous contrarier, la Russie de Vladimir Poutine n'est peut-être pas parfaite, mais nous ne pouvons que l'admettre. Arthur sarmate !
Nous autres, eurasistes, cœurs sauvages de l'Empire, si nous nous proclamons gaulois plutôt que français nous sommes marqués au fer rouge des nationaux et des souverainistes. Pour les néo-païens, nous sommes d'horribles traditionalistes catholiques ; pour les cathos tradis, de terribles gnostiques. Ceux d'entre vous, communistes et libéraux, qui opposez la France à la république comme nous le faisons pour mille raisons excellemment justifiées par Laurent James à plusieurs reprises au sujet des deux France et qui nous reprochent nos ruades contre le chauvinisme ; le nationalisme de pure frime, interprétées comme haute trahison ou suspectées d'antiracisme, ce qui est un comble de mauvaise foi, quelle sera votre dernière patrie quand la terre aura brûlé ? Nous savons qui nous sommes ; nous chérissons notre race. Nous attendons que vous en possédiez une à défaut que le néant vous possède. Tout le monde sait que l'on se bat toujours pour ce que l'on n'a pas ; pour ce que l'on a perdu. Était-ce par distraction ? Alors, recherchez-la partout, priez Saint-Antoine de Padoue, mais ne nous demandez pas de retrouver ce que nous n'avons jamais égaré.
Le mot « eurasisme » n'est pas une fin ; par contre, il faudra bien, tôt ou tard, se rassembler sous une bannière.
De la nôtre, nous avons enlevé le rouge et y avons jeté le Feu. Notre bannière est noire et solaire. Telle est notre anarchie ; notre Droite.
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Définitions, Eurasisme, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, russie, eurasie, affaires européennes, eurasisme, alexandre douguine, robert steuckers, laurent james, théorie politique, politologie, sciences politiques | | del.icio.us | | Digg | Facebook
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