mardi, 26 octobre 2021
Saint Fernandel - Entretien avec Laurent James
Saint Fernandel
Entretien avec Laurent James
LJ : Me cerner est effectivement tout à fait impossible, dans la mesure où je suis très précisément incontournable, au sens géométrique du terme. La succession temporelle de mes activités, modelées par mes préoccupations, ou plutôt par mes hantises obsessionnelles, ne se fait pas de manière échelonnée, et encore moins linéaire. Je ne marche que par synchronicités fulgurantes. Chaque nom ou thème que vous évoquez, à juste titre, dans votre question, constitue à lui seul une boussole, mais avec des orientations tout à fait différentes. La première est tournée vers l’archaïsme régénérateur du Sud, la deuxième vers l’immutabilité de l’Hyperborée, et enfin la troisième vers le principe dynamique de la magie opérative. Et rien ne m’enchante autant que lorsque j’assiste à un croisement – toujours explosif – entre mes boussoles intimes. N’oubliez pas, par exemple, que Parvulesco était un lecteur de Nabe, à tel point qu’il lui avait envoyé un texte pour être publié dans son mensuel La Vérité (c’est raconté dans Les Porcs). Ces deux écrivains – les deux plus grands écrivains français depuis la mort de Dominique de Roux – ont bien sûr des vues diamétralement opposées quant au destin du christianisme et de l’Europe, qu’ils estiment à juste titre comme étant morte depuis la Première Guerre mondiale : Nabe valide l’attaque de l’Occident par l’islam au nom de la justice chrétienne, et Parvulesco laisse une dernière chance au catholicisme en prophétisant sa désoccidentalisation par son union – ou plutôt, sa ré-union – avec l’orthodoxie. C’est par ailleurs le principe spirituel de base de l’Eurasisme, bien oublié par les thuriféraires contemporains de ce mouvement originellement mystico-géopolitique, et désormais ravalé au simple rang d’appareil idéologique de soutien au Parti Baas syrien…
Alors, Fernandel ? Rien d’étonnant à cela. On reste dans la seule et unique chose qui m’intéresse : la seconde partie de la mission du Christ telle que l’avait proclamée saint Irénée, à savoir : « Si Dieu s’est fait homme, c’est pour que l’homme se fasse Dieu ». Si la déification de l’homme par la grâce est l’un des piliers de notre Catéchisme, c’est un thème qui reste néanmoins peu présent dans la tradition catholique, contrairement au monde orthodoxe où pullulent les docteurs de la divinisation (Maxime le Confesseur, Grégoire Palamas, …). Oui, la matière donnera naissance à l’Esprit, « miracle des miracles » annonçait Raymond Abellio. Et bien je suis persuadé depuis toujours que l’Idiotie cosmique est l’un des véhicules possibles de l’Esprit-Saint pour accomplir cette mission fondamentale, et le fait qu’il n’existe aujourd’hui plus aucun Idiot du village en France montre assez l’étendue du problème. L’Idiot est une majuscule solitaire, face à la masse grégaire des minuscules imbéciles. L’Idiot du Village est d’ailleurs le titre de mon premier texte publié dans la revue Cancer !, en avril 2001. Vous voyez que ma cohérence ne date pas d’hier.
MF : Vous parlez de la malédiction du rire en évoquant Fernandel, ce visage si expressif qui semble s’allonger indéfiniment quand il ne dit rien, et qui se transforme comme de la pâte à modeler pour incarner la parole. Pensez-vous que l’on ait ri aux dépens de Fernandel, ce rire était-il sa croix ?
LJ : Il faut bien distinguer le rire de Fernandel, et le rire des hommes devant le rire de Fernandel – et même, devant sa simple apparition. Revoyez cette scène célèbre de l’audition du Schpountz. C’est d’abord à ses propres dépens que Fernandel fait rire les ploucs de l’équipe parisienne de tournage : leur rire, infect, est celui du vainqueur, celui de la France bourgeoise et déjà internationalisée, en short et bras de chemise, face au dernier représentant actif de la Gaule surnaturelle et enchantée, vêtu d’une veste dont ils commencent par se moquer avec une ardeur éminemment haineuse. « Quel est le tailleur de génie qui vous a fait ce costume ? Donnez-moi son adresse, que j’y coure… » « Cela ne vous servirait à rien, parce que ce costume, c’est moi qui l’ai conçu, et dessiné ! » Et les parisiens de rire à qui mieux-mieux, de se vautrer dans la plus cynique des gausseries, ô race suprêmement parasitaire, seuls et uniques habitants de notre pays qui ne surent jamais fabriquer aucun produit d’artisanat, aucune manufacture, aucun savoir-faire, aucune cuisine, rien de rien, … Et puis Fernandel retourne complètement la situation, en déclinant cyranoïquement sur tous les tons un article du Code Civil pour prouver aux vautrés qu’il est un véritable artiste de cinéma. La crainte, la pitié, … interrogatif, puis affirmatif… pensif… et puis, enfin, comique. La caméra s’approche alors au plus près du visage complètement apocalyptique de Fernandel ravagé par sa dentition remontant jusqu’au sommet du crâne, et c’est là que le miracle s’opère puisque les ricanements des Parisiens se muent en rire libérateur et puissamment orgasmique : ils sont théologiquement sauvés par la grandiose et authentique charité catholique de Fernandel, qui récupère ainsi à son propre bénéfice le terme condescendant de Schpountz (« C’est Greta Garbo en homme, vous vous rendez compte ? ») pour le retourner contre ses faux-frères. C’est sa manière à lui de se venger. Fernandel est l’envoyé du Saint-Esprit, et les cameramen et preneurs de son sont devenus les Schpountz de Dieu. L’équipe parisienne est prise à son propre piège. Les condamnés à mort qui auront tous un jour ou l’autre la tête tranchée, ce sont bien eux, et tous leurs descendants ! « Non c’est pas gai, c’est pas gai… mais ça peut le devenir ! »
C’est ainsi que le rire de Fernandel est une véritable bénédiction céleste. Il a subi toute sa vie le rire agressif des hommes, qu’il a constamment retourné contre ces derniers pour les sauver de leur condition. Les rires aux dépens de Fernandel sont sa croix, certes, mais il se décrucifie en permanence pour clouer lui-même les hommes sur son propre rire. L’œuvre fernandélien est une chanson de geste salettine. Fernandel gagne toujours à la fin.
MF : Fernandel fut une immense star et vous évoquez quelques batailles d’égo entre lui et Raimu par exemple pour savoir qui serait en haut de l’affiche. Comment s’articule selon vous cet orgueil qui est conscience de ce qu’il est et son extrême générosité ?
LJ : Le Général de Gaulle a dit de Fernandel qu’il était le seul Français qui soit plus célèbre que lui dans le monde, et Pie XII a dit de Don Camillo qu’il était le plus connu des prêtres de la chrétienté après le pape. Vous ne seriez pas orgueilleux, à sa place ? L’orgueil de Fernandel relève à la fois de la justice et de la justesse. Il savait parfaitement qui il était et quel effet il produisait sur l’humanité, et même sur les animaux.
MF : Dans Saint Fernandel vous donnez une lecture très personnelle de l’acteur et vous vous livrez également, quel rôle a-t-il joué dans votre vie ?
LJ : Ah oui, le plus grand rôle de Fernandel est pour moi celui qu’il a joué directement dans ma propre vie. Fernandel est mon ange gardien, qui dégage ses ailes de sous son pardessus pour les déployer sur moi à chacune de mes tragédies intimes, et ce depuis mon enfance la plus reculée. Ô saint Fernand’ailes… Mon chapitre L’Homme Total évoque l’une de ces tragédies, la plus terrible de toutes, et il continue encore aujourd’hui à me protéger des vagues d’attaques contre l’amour qui m’assaillent depuis des mois… Mon divorce d’avec mon épouse Marie est la dernière grande épreuve que je n’aie eu à subir, directement liée à l’eschatologie diarrhéique du coronavirus… un divorce que certains amis – et même mon éditeur ! – se plaisent à qualifier de banal, comme si la banalité excluait la tragédie… Moi qui croyais que la banalité du mal était un lieu commun désormais assimilé par tout un chacun. Eh bien, c’est juste à ce moment-là que Fernandel a décidé de célébrer les cinquante ans de sa mort en inspirant successivement Michel Marmin – à qui je dois tout pour cet ouvrage –, mon ami Pellecuer puis mon éditeur – qu’il en soit loué ! – pour m’enjoindre à publier cette hagiographie cabossée, laquelle me permet d’entamer une nouvelle vie sous les auspices de la Légende Dorée massaliote.
MF : On a tendance aujourd’hui dans nos temps de la chute de dire à quel point la disparition de chaque acteur (comme ce fut le cas pour la mort récente de Jean-Paul Belmondo) est la manifestation de la perte d’un morceau de France. Fernandel c’est Marseille ou la France ? Une époque ? De quoi Fernandel est-il le nom ?
LJ : Fernandel représente à lui tout seul à la fois la revanche de la Gaule contre la France, la gloire de ceux qui – comme l’écrivait Jean Phaure – réintégreront le Centre primordial en célébrant le Second Avènement, « temps de l’Esprit Saint et du Règne social de Jésus-Christ », et la possibilité de cette « révolte de l’esprit contre le poids » que prophétisait Céline.
MF : 148 films, des rôles très différents même si ce fut toujours et surtout lui-même. Fernandel aurait-il pu tout jouer ? Quels rôles lui manquent-ils ?
LJ : Pour une fois, je vais me citer : son envie première est de pouvoir jouer tous les rôles imaginables, jusqu’à parvenir à incarner à l’écran la totalité des êtres de cette planète, vivants et morts. Le rêve de Fernandel est d’être le seul interprète d’un film de trois mille heures qui s’appellerait Histoire mondiale de l’humanité, où il jouerait simultanément tous les rôles – bébés, femmes et animaux compris.
MF : Vous évoquez concernant Fernandel la célébration chestertonienne du Cosmos, et on vous retrouve bien là dans votre lecture métaphysique et transcendante du monde. Comment s’exprime cette célébration chestertonienne du Cosmos chez Fernandel ?
LJ : Fernandel est l’une des armes les plus puissantes pour combattre la conjuration mondiale contre la Vierge Marie, c’est-à-dire à la fois « la subversion extérieure de la mondialisation, et la subversion intérieure de l’aliénation nihiliste – marxiste et maçonnique – dans ses dimensions paroxystiques ultimes », comme le précisait fort savamment Jean Parvulesco. Il y a toute une dimension ésotériquement opérative chez Fernandel que j’ai à peine effleurée dans ce livre, il faudrait lui consacrer toute une vie… Vous savez, sa villa marseillaise des Mille Roses était placée sous la protection directe de la Sainte Vierge, et située à quelques centaines de mètres de la Traverse du Diable… Je dis ça pour ceux qui connaissent… À la fin du mois d’août, j’ai effectué une retraite dans une abbaye de Prémontrés pour me recentrer sur ma solitude. Dès mon arrivée, j’appris que le père Norbert Calmels, l’ancien abbé général des lieux, avait naguère écrit une hagiographie de Pagnol, dans le but de démontrer que l’écrivain et cinéaste n’était autre qu’une préfiguration de l’incarnation historique du Paraclet. Vous imaginez un peu mon bouleversement… Voilà ce que c’est que la célébration chestertonienne du Cosmos : l’éternel retour des larmes de joie.
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vendredi, 02 octobre 2020
La Troisième Rome - Conférence de Laurent James
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mercredi, 24 octobre 2018
Pourquoi l'Eurasisme ?
Pourquoi l'Eurasisme ?
Ex: http://lheureasie.hautetfort.com
« Le fond de la destinée russe consiste à révéler au monde un Christ russe, inconnu à l’univers, et dont le principe est contenu dans notre orthodoxie. À mon avis, c’est là que se trouvent les éléments de la future puissance civilisatrice, de la résurrection par nous de l’Europe » lettre de Dostoïevski à Nikolaï Strakhov en 1869
Comme nous ne nous connaissons pas, nous vous rappelons rapidement notre démarche idéologique, à notre échelle militante, et qui n'est pas exclusivement tournée vers l'eurasisme : critique positive des idées politiques et du militantisme au XXIème siècle .
Pour aller à l'essentiel, nous savons qu'Alexandre Douguine a mauvaise presse dans nos milieux mais l'Eurasisme ne se résume pas à Alexandre Douguine et Alexandre Douguine ne se résume pas à ses provocations. Nous connaissons les extraits cités comme des déclarations de foi par les détracteurs de Douguine et qui tournent dans nos milieux, c'est de bonne guerre, mais nous vous renvoyons à la lecture des passages dont il est question dans le contexte de leurs ouvrages et vous constaterez par vous-même qu'il ne s'agit pas de premier degré, la construction littéraire laisse peu de doutes... Nous comprenons que ces extraits de but en blanc peuvent heurter les sensibilités nationalistes et identitaires mais, fondamentalement, Alexandre Douguine n'est pas notre ennemi et ses essais sont autant d'éloges de la frontière ; des plus grandes frontières. C'est l'atlantisme qui est visé. Le conflit ukrainien et les positions d'Alexandre Douguine ont bien évidement joué un rôle majeur dans le rejet de l'eurasisme par les milieux nationalistes français ; nous pensons que pour entretenir un dialogue il est besoin d'interlocuteurs, fussent-ils des adversaires. Nous n'ignorons pas les vues impérialistes de la Russie qui n'est plus la Blanche et Sainte Russie des Tsars et des prophètes.
L'Eurasisme comme phare idéologique malgré les frasques de Douguine ; nous nous devons de le justifier, parce que nous pensons et persistons à penser malgré les mauvais temps ukrainiens et le brouillard néo-souverainiste que l'orientation eurasiste est l'expression idéologique la plus immédiate vers la « révolution conservatrice ».
Pour les néophytes, il faut distinguer deux formes effectives d'eurasisme, l'eurasisme russe et proactif d'Alexandre Douguine et l'eurasisme européen et « opératif » de Robert Steuckers, aussi, nous pourrions distinguer l'eurasisme mystique et « spéculatif » de Laurent James qui, en quelque sorte, fait le pont entre les deux. Le point commun entre ces trois formes d'eurasisme et entre nos trois protagonistes s'incarne dans le corps littéraire de Jean Parvulesco.
Le paysage et le réseau eurasiste francophone se divisent en trois franges : le canal historique sous l'égide de l'orthodoxe Constantin Parvulesco et de son fils Stanislas 1er, Prince d'Araucanie (et du « Royaume littéraire » de Patagonie, Nouvelle France – pour comprendre cette filiation inattendue nous vous renvoyons à la lecture du roman de Jean Raspail : « Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie » ), fils et petit-fils de Jean Parvulesco, et dont Laurent James est proche ; les canaux éditoriaux et de diffusion de la nouvelle ex-droite via Alain de Benoist et Christian Bouchet ; et, le plus confidentiel « Eurasisme européen » initié par Maître Steuckers et dans lequel nous nous inscrivons prioritairement.
Le réseau et le mouvement eurasiste francophone sont inexistants en terme de militants, d'activités et d'actualités, l'eurasisme en France reste de la pure littérature de combat et appartient au monde des idées. Cependant, il est nécessaire de s'y intéresser si nous voulons, à terme, incarner une Troisième voie européenne et avoir un véritable dialogue avec les eurasistes russes, parce qu'il y a des filiations qui ne mentent pas. Il y aura des antagonismes idéologiques entre « eurasisme » et ce que vous appelez aujourd'hui « occidentalisme » mais la construction eurasiste reposent sur de nombreuses références occidentales, au sens classique de la révolution conservatrice dans laquelle eurasisme et occidentalisme se confondent, s'inscrivent et pourraient se rejoindre.
Nous vous laissons tout le loisir de vérifier l'existence de l'eurasisme et des différentes formes de sa révolution en lisant la littérature eurasiste la plus immédiate d'Alexandre Douguine à Robert Steuckers, de Jean Parvulesco à Jean Thiriart, de Laurent James à Guillaume Faye, de Eugène-Melchior de Vogüé à Henri de Grossouvre et qui vous donnera toutes les références et filiations, origines et sources nécessaires pour appréhender les orientations eurasistes.
Nous ne savons pas quelle part doit avoir l'eurasisme dans nos propres constructions mais nous savons que l'eurasisme a sa partition à jouer ; et quelle musique !
Cela dit, l'Eurasisme français n'existe pas au-delà d'une tempête dans la baie de Douarnenez, du troquet de Maître Steuckers dans la capitale de toutes les Russies en exil et de la cave ensoleillée de Laurent James, et ce n'est pas un réel problème pour nous parler entre militants d'une génération identitaire et européenne qui se cherche un empire.
Ce qui serait fondamentalement opportun de retenir au sujet de l'orientation eurasiste, c'est l'idée que la Tradition est un feu sacré qui, pour être préservé, pour ne pas s'éteindre, se déplace ; c'est l'histoire de Rome, c'est l'histoire des centres spirituels, c'est l'histoire de notre civilisation. Nous n'avons pas été dissous par l'Empire, nous nous sommes diffusés à travers l'Empire. « La chute de Rome » a été fantasmée, et l'Empire d'Orient a survécu, sauvegardant le meilleur de l'Occident pour lui rétribuer ; à tout barbare, civilisation. Quand commence et quand s'achève une civilisation ? Ou, comment passe-t-on du temple romain à l'église romane ?
Par les médiations du Ciel ; de la « civilisation des pierres levées » à la révolution de Février qui sonne le glas ; de la séparation cataclysmique au schisme parousial ; du recours shamanique aux forêts de Merlin à la mort de Raspoutine ; du centre ardent du catholicisme médiéval aux confins de l'Empire Avar ; au cœur du pagano-christianisme des celtes de Galilée aux battements des tambours de guerre des peuples hyperboréens ; de l'arrivée des Saints de Provence au retour des Cosaques ; de l'ombre d'Attila au pacte de Clovis ; de la furie gauloise aux cris de la Horde d'or ; Pour nous, la Gaule charnelle et notre sang sont toujours déjà présents sur les terres de nos ancêtres et notre salut aux anciens russes et vieux croyants est fraternel ; Par Toutatis !
L'Eurasisme et l'Européisme sont les veines de la Révolution conservatrice, les routes herculéennes vers l'Europe et la plus Grande Europe, vers le retour de la dernière Rome et de la nouvelle Gaule. Moscou est le cœur battant de la Troisième Rome, de la Rome éternelle, réanimée, le centre actuel d'un même combat civilisationnel, de la renaissance religieuse et spirituelle européenne de l’Église Catholique romaine et Orthodoxe grecque, cela peut nous contrarier, la Russie de Vladimir Poutine n'est peut-être pas parfaite, mais nous ne pouvons que l'admettre. Arthur sarmate !
Nous autres, eurasistes, cœurs sauvages de l'Empire, si nous nous proclamons gaulois plutôt que français nous sommes marqués au fer rouge des nationaux et des souverainistes. Pour les néo-païens, nous sommes d'horribles traditionalistes catholiques ; pour les cathos tradis, de terribles gnostiques. Ceux d'entre vous, communistes et libéraux, qui opposez la France à la république comme nous le faisons pour mille raisons excellemment justifiées par Laurent James à plusieurs reprises au sujet des deux France et qui nous reprochent nos ruades contre le chauvinisme ; le nationalisme de pure frime, interprétées comme haute trahison ou suspectées d'antiracisme, ce qui est un comble de mauvaise foi, quelle sera votre dernière patrie quand la terre aura brûlé ? Nous savons qui nous sommes ; nous chérissons notre race. Nous attendons que vous en possédiez une à défaut que le néant vous possède. Tout le monde sait que l'on se bat toujours pour ce que l'on n'a pas ; pour ce que l'on a perdu. Était-ce par distraction ? Alors, recherchez-la partout, priez Saint-Antoine de Padoue, mais ne nous demandez pas de retrouver ce que nous n'avons jamais égaré.
Le mot « eurasisme » n'est pas une fin ; par contre, il faudra bien, tôt ou tard, se rassembler sous une bannière.
De la nôtre, nous avons enlevé le rouge et y avons jeté le Feu. Notre bannière est noire et solaire. Telle est notre anarchie ; notre Droite.
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Définitions, Eurasisme, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, russie, eurasie, affaires européennes, eurasisme, alexandre douguine, robert steuckers, laurent james, théorie politique, politologie, sciences politiques | | del.icio.us | | Digg | Facebook
dimanche, 25 mars 2018
Jean Parvulesco et la Géopolitique transcendantale
Jean Parvulesco et la Géopolitique transcendantale
par Laurent James
Ex: http://parousia-parousia.blogspot.com
Le Comité Jean Parvulesco a l’honneur d’être l’un des organisateurs de ce colloque de Chisinau (Moldavie).
Ce Comité a été fondé par les descendants de Jean Parvulesco, Constantin et Stanislas (co-auteurs du texte de cette intervention) en date du 12 novembre 2016 à Câmpulung-Muscel, en Roumanie, non loin de Pitești, lieu de naissance de l’écrivain Jean Parvulesco (et jumelée avec Chișinău). Un service religieux orthodoxe fut alors célébré en l'église princière du Monastère de Negru Voda, commémorant le décès de Jean Parvulesco survenu le 21 novembre 2010, à l’intention à la fois du repos de son âme, de l’unité de l’Eglise et de la plus grande Europe. Une réunion fut ensuite tenue sur le thème : "Les racines spirituelles de la grande Europe eurasiatique".
(Une publication de ces allocutions est présentement en cours, il est possible d'en commander un exemplaire sur le lien suivant : https://www.lepotcommun.fr/pot/0u22zl5r ).
Ce thème a été la ligne de fond de toute sa pensée, aussi bien poétique que géopolitique, affirmée au cours de ses nombreux textes et ouvrages, dont certains sont actuellement en cours de traduction en langues roumaine et russe.
Il est parfois difficile pour nombre d’entre nous d’établir un lien direct entre la spiritualité et la politique. On se souvient que Charles Péguy craignait que « la mystique soit dévorée par la politique à laquelle elle a donné naissance ». Or, il est fort possible que nous nous trouvions aujourd’hui à une époque si particulière que ce soit au contraire la politique qui donne naissance à la mystique, et afin précisément de pouvoir être dévorée par celle-ci.
Ou, dit autrement : les événements politiques majeurs de notre temps sont tous concernés directement par la spiritualité, et de plus en plus, car la politique se débarrasse aujourd’hui complètement de l’idéologie pour entrer tête la première dans la géopolitique. Et, comme l’écrivait Jean Parvulesco en 2005 : « C’est la géopolitique en tant qu’expérience gnostique abyssale de l’histoire qui en pose les buts ultimes, et tend en avant les ultimes raisons eschatologiques en action ». Ou alors, de manière encore plus claire : « La géopolitique transcendantale est, en effet, une mystique révolutionnaire en action ».
Deux événements très importants eurent lieu en Europe durant la même période que la fondation du Comité Jean Parvulesco en fin d’année dernière, deux événements politiques absolument opposés l’un à l’autre.
L’élection de M. Igor Dodon à la présidence de la Moldavie d’une part, et la transformation du Régiment Azov en parti politique à Kiev, le 14 octobre 2016, d’autre part. Une dénommée « Marche de la Nation » menée par Azov, Praviy Sektor, C14 et d'autres formations nationalistes a alors réuni plusieurs milliers de personnes dans les rues de la capitale ukrainienne.
Ces deux événements témoignent de la présence réelle, dans le champ politique européen, de deux pôles spirituels absolument opposés entre eux, deux ennemis irréconciliables dont la lutte sans merci se tient depuis les origines de l’humanité.
D’abord un pôle continental anti-atlantiste, régi par la volonté d’unification de destin des peuples eurasiatiques, porté par une foi vivante et agissante, catholique à l’ouest et orthodoxe à l’est, un pôle d’obédience christique et mariale pour lequel Jean Parvulesco a combattu durant sa vie entière.
Et puis, en face, un pôle violemment nationaliste, en réalité dépendant intégralement des forces atlantistes.
Les discours tenus publiquement par les dirigeants du Corps National, la branche politique du mouvement Azov, évoquent ouvertement une volonté d’en finir avec l’Eglise et toutes ses valeurs. Les textes théoriques et publics des intellectuels d’Azov, tels que Olena Semenyaka, coordinatrice du projet « Reconquista Azov » et membre du service de presse du Parti, mettent en avant une conception gnostique et anti-cosmique du monde basée sur le rejet absolu de l’idée messianique chrétienne au service intégral des Dieux des profondeurs. Ils estiment que le monde moderne, qu’ils prétendent combattre sans merci, est symboliquement incarné par le christianisme. Différentes modalités de la Voie de la Main Gauche sont proposées dans ses textes afin de faire intégrer la musique Black Metal et ses valeurs « nationalistes et chthoniennes » dans l’espace politique de l’assemblée de Kiev. Ces modalités peuvent être (je cite) : l’athéisme radical et nihiliste, l’occultisme, le satanisme théiste, et les cultes païens archaïques reliés à l’« aryano-luciférianisme ».
Je rajoute que le 17 mars 2017, un Manifeste politique national pan-ukrainien a été signé à la Maison des professeurs à Kiev entre les responsables des forces nationalistes les plus importantes du pays. Parmi les vingt points du Manifeste se trouve ceux-ci : « Reconnaître la fédération de Russie comme un pays agresseur à tous les niveaux de la diplomatie internationale. » ; « Reconnaître juridiquement certaines zones des régions de Donetsk et Louhansk comme des territoires occupés et développer un véritable plan pour libérer la Crimée et le Donbass de leurs occupants. Procéder immédiatement à la mise en œuvre d’actions concrètes allant de la reconnaissance militaire et du sabotage à la guerre économique et de l’information. » ; « Assurer à la langue ukrainienne le statut de langue d’État unique. ». Le texte de ce véritable manifeste de guerre ouverte a été déclamé par le chanteur du célèbre groupe de rock gothique ukrainien Komu Vnyz.
Il faut bien comprendre que ces mouvements ne se déclarent pas anti-eurasistes, dans la mesure où ils estiment être les seuls véritables pan-européens, revendiquant l’héritage de la Révolution Conservatrice. C’est la vieille tradition bien connue de l’inversion des paramètres : le vrai soleil c’est la lune, l’enfer est la porte du paradis, etc.
Nous comprenons donc aisément que ces deux pôles politiques très récemment inscrits dans l’espace européen sont la face visible de deux pôles spirituels antagonistes : le premier pôle est christique, ecclésial et favorable à la notion d’Empire comme serviteur du Christ, basé sur un faisceau d'alliances pacifiques entre souverainetés européennes et une synergie économique au service de l'homme, un Empire de la Paix ; le second pôle peut également être favorable à l’Empire mais avec une finalité toute différente, c’est l’Empire du Dragon détourné du Christ et résolument hors de l’Eglise, un pôle nationaliste par idolâtrie et ouvertement luciférien.
Les ramifications françaises du luciférianisme sont également très importantes, et elles ne sont pas près de faiblir depuis que la carte du Tarot « Le Pendu » vient d’être élue président de la République, l’envoyé des profondeurs parrainé par le maître Barack Obama.
On évoque toujours, à juste titre, la Révolution française, mais ces événements sont également la prolongation directe de la Révolution américaine, dont les Pères fondateurs n’étaient absolument pas chrétiens. Thomas Paine, qui en fut l’inspirateur, publia après celle-ci « The Age of Reason » qui constitue une des plus violentes attaques jamais écrites contre la Bible et les Evangiles. Il y dénonce la conception virginale du Christ, et écrit des phrases comme :
« Ce n’est pas un Dieu, juste et bon, mais un diable, sous le nom de Dieu, que la Bible décrit ».
« Un bon maître d’école est plus utile qu’une centaine de prêtres ».
« Le Vatican est un poignard au cœur de l’Italie ».
ou encore des professions de foi progressistes comme : « La nature humaine n’est pas vicieuse d'elle-même ».
Une véritable littérature de Pendu par les pieds, d’homme à l’envers.
Un écrivain russe encore trop peu connu en France a donné des prédictions qui correspondent tout à fait à notre monde contemporain. Il s’agit de Daniel Andreiev, qui prévoit dans son ouvrage « Roza Mira » (La Rose du Monde), écrit en prison sous Staline et parfois comparé à la Divine Comédie, la transformation des Etats nationaux en machines infernales, en centrales de production d’énergie négative.
Le seul avantage de notre époque repose sur le fait que la visibilité politique de ces deux pôles spirituels (l’un christique et l’autre luciférien) soit d’une clarté absolue. Néanmoins, la dernière chance pour certains est de tenter d’introduire la confusion et de mélanger ces deux pôles, ou plutôt de les inverser, et ceci au seul bénéfice du mal, bien entendu. L’inversion des paramètres dont je parlais à l’instant.
Il y a le détournement en Ukraine du principe de la Révolution Conservatrice par des nationalistes autoproclamés lucifériens. Et puis, en ce moment même, a lieu en France une tentative de récupération de Jean Parvulesco au service intégral de la puissance des ténèbres, essayant d’inverser sa pensée et de le faire passer pour un membre de la secte des Adorateurs du Serpent, c’est-à-dire un contempteur des religions assimilées à des égrégores dégénérés et des vampires psychiques, un ennemi absolu des trois monothéismes vus comme des trahisons de la spiritualité première, un opposant radical au processus de la création démiurgique et un gnostique fidèle de Lilith l’avorteuse.
Notre grand écrivain catholique, notre grand visionnaire de l’Empire Eurasiatique du Saint-Esprit a écrit de nombreux textes très clairs sur toutes ces questions, et notamment deux que l’on peut trouver dans « Le Retour des Grands Temps ». Il pressentait sans doute déjà, de son vivant, l’éventualité d’une telle malversation.
Il est beaucoup plus simple d’attendre qu’un écrivain soit mort pour lui faire dire le contraire de ce qu’il a toujours dit.
La notion d’Empire défendue tout au long de sa vie par Jean Parvulesco ne doit pas être confondue avec la volonté d’hégémonie politique au service d’un seul pays.
D’abord, il livre un appel à ce que (je cite) « les uns et les autres nous trouvions comment revenir à la vision contre-révolutionnaire de l’Empereur Mystique, le grand Alexandre Ier, et de la Sainte Alliance des Trois Empires chrétiens, l’Empire d’Allemagne, l’Empire d’Autriche et l’Empire Russe, ce qui revient à prévoir à terme l’intégration du catholicisme et de l’orthodoxie en une seule instance impériale de présence et de témoignage de vie au sein d’une même et seule structure impériale d’Eglise ».
N’oublions pas que Guillaume II, qui se considérait lui-même comme l’Empereur de l’Atlantique, appelait son cousin Nicolas II, l’Empereur du Pacifique.
« Ainsi les actuelles retrouvailles nuptiales de la Russie et de l’Europe vont-elles devoir imposer le retour du sacré vivant au sein de la communauté impériale grand-continentale », écrivait encore Jean Parvulesco.
L’Empire est la structure naturelle de toute organisation communautaire. Il est basé sur le principe de subsidiarité : tout ce qui peut être réglé politiquement par la base doit être réglé par la base.
Ce sont les communautés naturelles qui régissent elles-mêmes leur propre organisation, l’économie de leur territoire.
Le principe de l’Empire est celui de l’unité suprême au sommet, et de l’hétérogénéité à la base.
On retrouve le principe spirituel de la monarchie, liée à une logique organique de la vie des peuples, et qui fait qu’un empire est naturellement lié à la notion de civilisation.
Le philosophe catholique et anti-communiste Jean Daujat a parfaitement décrit la manière dont les corporations de métiers des XIIè et XIIIè siècles en France furent codifiés par Saint Louis, mais pas organisés ni dirigés par celui-ci. « Ce qui couronnait tout l’intense mouvement de la vie sociale du XIIIè siècle était l’inspiration chrétienne de la politique mise au service du règne du Christ dans l’ordre temporel dont les souverains se considéraient comme les ministres », écrit-il. Et encore : « Tous les rois de France, en étant sacrés à Reims, s’engageaient à préserver le peuple contre toutes rapines et iniquités. »
Des événements historiques tels que la querelle des Investitures puis, bien plus tard, le Traité de Westphalie, ont engendré la dislocation des Empires, et conséquemment de leurs spiritualités, puis l’avènement des nations athées et orgueilleuses qui se sont toutes mises à guerroyer les unes contre les autres. Au seul bénéfice intégral de la puissance financière régnant sur le chaos.
Personne ni aucun peuple ne doit être identifié ni s’identifier lui-même au pouvoir impérial. Le pouvoir impérial n’est pas l’attribut d’une nation, mais un attribut divin prêté et repris au souverain. Et il a pour seule fin le service des communautés.
Aucun pays européen, aucune nation européenne n’a hérité de l’Empire de Rome. C’est l’Eglise elle-même qui en a hérité, comme l’a bien expliqué Soloviev dans son ouvrage « La Russie et l’Eglise Universelle », où il écrit les phrases suivantes :
« Les grandes puissances du monde ancien n’ont fait que passer dans l’histoire : Rome seule vit toujours. La roche du Capitole fut consacrée par la pierre biblique, et l’empire romain se transforma en la grande montagne qui, dans la vision prophétique, était née de cette pierre. Et la pierre elle-même, que peut-elle signifier, sinon le pouvoir monarchique de celui qui fut appelé Pierre par excellence et sur qui l’Église Universelle — cette montagne de Dieu — fut fondée ? »
L’Eglise est une et indivisible, à la fois catholique (universelle dans l’espace) et orthodoxe (permanente dans le temps).
L’Empire et l’Eglise sont donc indissolublement liées l’un à l’autre.
C’est ce que démontre avec superbe Dante dans son De Monarchia.
Je terminerai ma courte allocution en citant une phrase très significative de Jean Parvulesco, extraite d’une conférence donnée à Neuilly le 20 décembre 1994, titrée « La signification suprahistorique du massacre des Romanov ». Cette phrase permettra d’effectuer une ouverture à la fois sur nos origines les plus lointaines et sur la thématique précise de notre colloque.
« Ainsi que l’observait Guido Giannettini dans un de ses essais géopolitiques d’avant-garde, pour la première fois depuis des temps indéfinis, depuis la fin même, peut-être, du néolithique, les hommes d’un même sang et appartenant à la même vision fondamentale de l’être et du monde, à une même civilisation profonde, se retrouvent à nouveau ensemble, prêts à intégrer l’ancienne unité de leur prédestination commune, de l’Atlantique au Pacifique. »
https://www.geopolitica.ru/fr/studio/jean-parvulesco-et-l...
http://www.estica.eu/article/jean-parvulesco-si-geopoliti...
http://flux.md/opinii/jean-parvulesco-si-geopolitica-tran...
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samedi, 03 mars 2018
Jean Parvulesco: Que le Japon vive et revive dix mille ans
Jean Parvulesco: Que le Japon vive et revive dix mille ans
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vendredi, 02 mars 2018
Troisième Rome: de Dostoïevski à Jean Parvulesco
Réservation obligatoire: cercledubonsens@hotmail.com
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jeudi, 24 décembre 2015
Laurent James : l'Atlantide contre l'Atlantisme
Laurent James : l'Atlantide contre l'Atlantisme
Conférence de Laurent James des Rencontres Eurasistes de septembre 2015.
S'appuyant sur un célèbre texte d'Alexandre Douguine, Laurent James développe certaines thématiques ésotériques axiologiques sur l'affrontement multiséculaire entre la terre de la fin et celle de l'éternel renouveau.
http://www.voxnr.com/cc/d_douguine/EE...
http://www.les-non-alignes.fr/
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mardi, 22 décembre 2015
Laurent James: entretien avec Alexandre Douguine
Entretien avec Alexandre Douguine
Propos recueillis par Laurent James
Géopolitique et Eschatologie.
Amérique Latine.
Mission de la Russie.
Le Pape François.
[septembre 2015]
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mardi, 15 septembre 2015
L'Atlantide contre l'Atlantisme
L'Atlantide contre l'Atlantisme
par Laurent James
Voici le texte de mon intervention aux Rencontres Eurasistes de Bordeaux, le 5 septembre dernier
Lucien Rebatet « Les Décombres – Ch. III Pour l’amour des Tchèques » [partiel]
Laurent James, Sainte-Foy-la-Grande, 5 septembre 2015
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vendredi, 11 septembre 2015
Les rencontres eurasistes à Bordeaux (5 sept. 2015)
Les rencontres eurasistes à Bordeaux (5 sept. 2015)
Compte-rendu de A. Soleiman Al-Kaabi
Les éditions Nawa ont reçu l’aimable invitation de Laurent James, l’un des chefs de file du courant eurasiste en France, aux « Rencontres eurasistes » organisées ce 5 septembre 2015 dans la région bordelaise, sous le thème du Donbass et de l’actuel conflit ukrainien.
Un des fondateurs des éditions Nawa, ainsi que moi-même (A. Soleiman Al-Kaabi) avons assisté aux conférences. Nous avons grandement apprécié la qualité des différentes interventions et de l’événement en général qui nous a permis d’échanger des idées et des références et peut-être établir à l’avenir des passerelles entre nos différentes approches et alimenter notre propre réflexion géopolitique.
Parmi les sujets abordés, on notera l’intervention du théoricien belge Robert Steuckers[1] qui a évoqué les références bibliographiques incontournables du courant eurasiste, ainsi que des pistes de recherche sur les origines de l’opposition entre la thalassocratie anglo-saxonne et la tellurocratie russe. Il a rappelé que le « grand jeu » (la politique impérialiste anglaise dans les Indes au XIXe siècle) avait pour but initial de contrebalancer le projet russe de transsibérien. Il a à cette occasion esquissé une définition de la vision géopolitique russe à travers les concepts de « cohérence territoriale ». L’alliance des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud) constituerait une cohérence impériale face à la domination déterritorialisée des puissances anglo-saxonnes. Pour mieux comprendre la vision impériale russe et son empreinte sur la pensée eurasiste, il a conseillé la lecture des biographies des Tsars de Henri Troyat. Il a aussi vivement conseillé la (re)lecture de l’économiste allemand du XIXe siècle, Friedrich List, dont la pensée économique représente une alternative crédible au capitalisme, comme au socialisme, et qui pourrait inspirer le modèle économique du monde multipolaire souhaité par les partisans de l’eurasisme. L’approche « listéenne » expliquerait, selon lui, le décollage économique de la Chine depuis l’adoption de cette doctrine sous la présidence de Deng Xiaoping.
Cette rencontre a aussi été l’occasion pour Alexandre Douguine, qui est le principal théoricien de l’eurasisme contemporain, de s’exprimer sur l’actuel conflit ukrainien. Il a confié ses craintes de voir éclater une guerre généralisée en Europe, voire dans le monde, dans les mois qui viennent, à la suite d’une possible escalade militaire en Ukraine et en Syrie. Cette « guerre civile européenne » permettrait aux USA d’affaiblir mutuellement l’Europe et la Russie. Il estime d’ailleurs un conflit « inévitable » entre l’OTAN et la fédération de Russie, du fait de l’échec de la tentative de déstabilisation en Ukraine et du succès des républiques séparatistes dans l’est du pays. Il a insisté sur le fait que ce conflit ne doit pas être interprété comme un simple conflit d’intérêt entre l’Occident et la Russie, mais une opposition « géopolitique » profonde entre l’unipolarisme américain et le modèle multipolaire dont la Russie est l’un des promoteurs les plus actifs. L’issue de cette confrontation déterminera de la survie ou non de l’actuelle hégémonie américaine, et de la transition vers un système multipolaire, où les grands Etats et pôles de civilisation assumeront conjointement et équitablement la gouvernance mondiale. Dans cette confrontation, la pensée représente la force principale, comme le prouve l’inquiétude des élites atlantistes envers la montée du courant eurasiste. A ce sujet, Alexandre Douguine a rappelé que la pensée eurasiste est une sensibilité et non une « idéologie », dans la mesure où elle n’impose aucun « dogme » préétabli et tolère les divergences de vue.
Laurent James a conclu la série de conférences avec le thème de l’ « Atlantide et de l’Atlantisme ». Il a commencé par exposer la vision traditionnelle de la vraie « préhistoire », en évoquant les premiers « âges » depuis l’Atlantide, le Déluge jusqu’aux civilisations plus tardives (chaldéenne et égyptienne), sur la base des travaux du philologue allemand Herman Wirth. Cette approche historique très intéressante rejoint certaines de nos propres analyses sur les premières civilisations évoquées dans le Coran (al-qurûn al-ûlâ).
Laurent James a ensuite soutenu l’idée que « le christianisme orthodoxe et l’Islam orthodoxe » représentent les deux principales forces de résistance à l’ordre unipolaire actuel et à l’« Atlantisme ». Il a rappelé à ce sujet que la politique d’expansion maritime anglo-saxonne sous le règne d’Élisabeth Ière d’Angleterre (1558) avait d’abord été dirigée contre le monde musulman, puisque les expéditions outre-mer avaient pour but initial de concurrencer les voies commerciales du monde musulman. Il a ensuite brièvement résumé l’histoire de l’eurasisme dans son rapport avec l’Islam : « L’eurasisme russe était majoritairement pro-occidental (indo-européanisant) et antimusulman jusqu’à l’avènement de la guerre de Crimée de 1853. Mais Konstantin Leontiev, à cette époque, a complètement changé les perspectives en proposant “une alliance anti-moderne” des chrétiens orthodoxes et des musulmans contre le libéralisme et le démocratisme modernes, diffusés par les puissances occidentales. Leontiev suggèrerait à cette époque une alliance entre Russes et Ottomans, qui constituerait un bloc de Tradition contre le modernisme occidental ». Puis, citant une correspondance que nous avions échangée, il a conclu sur la « nécessité d’aider à l’émergence d’un Etat supranational musulman (Califat) capable d’unifier et restructurer le monde islamique ». Cet Etat supranational, qu’Alexandre Douguine nomme « Califat mondial » dans son livre La Quatrième Théorie Politique, serait le prélude à une refonte totale de l’ordre mondial sur un mode multipolaire, qui abolirait l’universalisme occidental au profit du respect des spécificités civilisationnelles.
Cet événement nous a permis aussi de constater certaines divergences à l’intérieur de ce courant sur la question de l’Islam. Certains sont clairement hostiles à l’Islam, d’autres appellent à soutenir les forces arabes laïques, alors que d’autres, comme Alexandre Douguine et Laurent James, soutiennent une alliance objective avec l’Islam « orthodoxe » et combattant pour résister efficacement contre la domination atlantiste. Laurent James a dénoncé à ce propos les tentations de s’allier avec les nationalismes arabes laïcs, puisque l’eurasisme est « anti-national » dans la mesure où il défend l’idée que les identités se forment dans le cadre des civilisations, et non des nations. Au même titre, que les eurasistes revendiquent l’unité de leur civilisation eurasiatique « de Dublin à Vladivostok », il est légitime que les musulmans revendiquent l’unité de leur espace civilisationnel et cherchent à ériger un Etat supranational qui transcenderait les nations arabes sous leur forme actuelle
Pour terminer, Laurent James a rappelé cette distinction très utile entre « extrémisme » et « radicalité ». La volonté de défendre une identité, de soutenir des positions « radicales » et contestatrices, ne doit pas dériver vers l’exclusivisme, le repli sur soi et la haine de l’autre.
C’est un juste milieu que les musulmans dans l’histoire récente ont très difficilement pu atteindre, et que nous essayons quant à nous d’appliquer, que ce soit à l’échelle de la France ou au niveau international. D’un côté, certains musulmans justifient au nom de l’œcuménisme et de l’ouverture sur l’autre, un véritable larbinisme envers les élites politiques françaises de tous bords. Et d’autres (plus minoritaires), par rejet des premiers et du fait d’une interprétation abusive des concepts d’« allégeance et de désaveu » récusent tout échange et relation pacifique avec les non-musulmans. Il faut savoir garder nos spécificités, revendiquer nos valeurs, préserver nos intérêts, sans sombrer dans l’extrémisme, compris ici comme le rejet de l’autre. L’eurasisme est un cadre dans lequel ce type de relations respectueuses et constructives est possible, car justement il ne s’agit pas d’une « idéologie », mais d’une pensée qui accepte les nuances et les divergences, sans sombrer dans le relativisme.
Ces rencontres eurasistes furent donc un événement très enrichissant et stimulant, qui appelle les musulmans à actualiser leur réflexion géopolitique. Au sortir de cette rencontre, plusieurs problématiques émergent :
-Où les musulmans devront-ils se situer dans la confrontation entre le modèle unipolaire occidental et les aspirations multipolaires des puissances émergentes telles la Russie, la Chine ou certains Etats d’Amérique latine ?
-Quel est la vision géopolitique de l’Islam ? Quel « ordre mondial » alternatif les musulmans proposeront-ils ?
-Quel rôle joueront-ils dans les mutations en cours dans l’ordre mondial ?
Peut-être des livres en perspective…
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Steuckers
Pour mieux connaitre les analyses de Robert Steuckers, on suggère la lecture de cet article récent sur la décision de François Hollande d’entamer des frappes aériennes en Syrie (http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2015/09/09/la-guerre-comme-extension-du-bordel-francais-par-d-autres-mo-5682169.html).
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mercredi, 13 mai 2015
Stanislas Parvulesco & Laurent James
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mardi, 18 novembre 2014
Edgar Poe: "La Puissance de la Parole"
Edgar Poe: "La Puissance de la Parole"
Lu par Laurent James
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samedi, 15 novembre 2014
Mishima: "La mer et le couchant" (1955)
Mishima: "La mer et le couchant" (1955)
Lu par Laurent James
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lundi, 10 novembre 2014
Dominique de Roux "Maison Jaune" [extraits]
Dominique de Roux "Maison Jaune"
[extraits lus par Laurent James]
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mercredi, 05 novembre 2014
Le temps qualifié ou la réorientation du monde
"Le temps qualifié ou la réorientation du monde"
par Laurent JAMES
Conférence de Laurent JAMES au séminaire de la COBEMA du 28 mars 2010. Il y traite du "Temps qualifié, ou la ré-orientation du monde". Très intéressant moment de tradition primordiale partagée par l'Humanité entière depuis toujours.
00:05 Publié dans Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tradition, traditionalisme, laurent james | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mercredi, 22 octobre 2014
Kemi Seba/Laurent James : "Le pérénialisme global ou l'union ésotérique des dissidences"
Kemi Seba/Laurent James :
"Le pérénialisme global ou l'union ésotérique des dissidences"
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mardi, 21 octobre 2014
"Fondements et perspectives du royaume Eurasien" par Laurent James
"Fondements et perspectives du royaume Eurasien"
par Laurent James
00:05 Publié dans Eurasisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : laurent james, eurasie, eurasisme | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mercredi, 01 octobre 2014
Rencontres eurasistes
Rencontres Eurasistes
le 18 Octobre à Bruxelles
Pour les réservations : rencontreseurasistes@gmail.com
Veuillez, s'il vous plait, indiquer vos noms et prénoms, l'adresse sera communiquée aux inscrits, merci!
00:15 Publié dans Eurasisme, Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eurasisme, événement, bruxelles, robert steuckers, constantin parvulesco, laurent james, gandharian | | del.icio.us | | Digg | Facebook