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lundi, 07 janvier 2019

Le soulèvement en France, l’anatomie du populisme et la remise en cause de la matrice

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Le soulèvement en France, l’anatomie du populisme et la remise en cause de la matrice

par Alexandre Douguine

 
Article original de Alexandre Douguine, publié le 27 novembre 2018 sur le site Fort Russ
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

Les manifestations en France, symbolisées par des gilets jaunes, couvrent une part de plus en plus importante de la société. Les experts politiques ont déjà qualifié ce mouvement de « nouvelle révolution ». L’ampleur du mouvement des « gilets jaunes » est déjà si sérieux qu’il est absolument nécessaire d’analyser ce phénomène de manière détaillée.

Il s’agit d’une manifestation vivante du populisme européen moderne. Le sens du populisme en tant que phénomène issu de la structure politique des sociétés issues de la Grande Révolution française et basé sur la confrontation entre la droite et la gauche, est en train de changer radicalement.

Les mouvements populistes rejettent ce schéma politique classique gauche/droite et ne suivent aucune attitude idéologique stricte, ni de droite ni de gauche. C’est la force et le succès du populisme : il ne joue pas selon les règles préétablies. Néanmoins, le populisme a sa propre logique : malgré toute sa spontanéité, il est tout à fait possible de retracer une certaine logique et même les débuts d’une idéologie populiste qui prend forme sous nos yeux.

Tout d’abord, le fait que les mouvements populistes soient dirigés contre l’élite politique dans son ensemble, sans faire de distinction, qu’elle soit de droite ou de gauche, est frappant. C’est le « soulèvement de la périphérie de la société contre son centre ». Dans son célèbre ouvrage, le sociologue américain Christopher Lasch (1932-1994) a désigné la forme de gouvernement qui prévaut dans la société occidentale moderne comme la « révolte des élites ».
Au début du XXe siècle, il était d’usage de suivre le discours de José Ortega y Gasset sur la « révolte des masses », dont l’influence croissante sur la politique menaçait, semble-t-il, de détruire la culture occidentale – le logos européen.

Mais Christopher Lasch a noté une nouvelle tendance politique : ce sont les élites qui détruisent la culture et le logos européen aujourd’hui. Ces nouvelles élites occidentales, qui n’ont atteint le sommet du pouvoir que par leur ingéniosité et leur immense volonté de pouvoir, sont bien pires et plus destructives que les masses.
Une personne ordinaire maintient encore quelques traditions culturelles ; il est presque impossible de trouver un « prolétaire pur ». Mais les élites capitalistes modernes, qui n’ont pas de sens aristocratique, sont avides de pouvoir, de position et de confort. Dans le même temps, de plus en plus de types marginaux ont commencé à pénétrer dans la « nouvelle élite », des personnes appartenant non pas à des groupes périphériques, mais à des groupes minoritaires – ethniques, culturels, religieux (souvent sectaires) et sexuels – et sont devenus dominants parmi eux. C’est cette populace perverse, selon Christopher Lasch, qui forme la base de l’élite mondialiste moderne, qui détruit les fondements de la civilisation.
En conséquence, le populisme – y compris le populisme des gilets jaunes – peut être considéré comme un soulèvement de représailles du peuple contre les élites, qui ont complètement perdu leur lien avec la société. Les élites ont construit leur propre monde dans lequel le deux poids, deux mesures, les normes du politiquement correct, la démagogie libérale règnent.

Selon ces « nouvelles élites », le peuple et la société, dans leur état actuel, n’ont pas leur place dans ce monde. C’est pourquoi la représentante typique de la « nouvelle élite », Hillary Clinton, dégoûtée par le succès du populiste de droite Trump, a ouvertement insulté les Américains ordinaires – comme étant déplorables, ce qui veut dire « honteux ». Les « déplorables » ont choisi Trump – non pas parce qu’ils l’aimaient, mais pour répondre à la « sorcière mondialiste » Clinton.

Macron est un représentant du même type de « nouvelle élite ». Il est curieux qu’à la veille des élections, le journal français Libération ait publié le titre « Faites ce que vous voulez, mais votez Macron ». C’est une paraphrase évidente d’Aleister Crowley, qui s’est proclamé au XXe siècle comme l’Antichrist et la Bête 666 : « Fais ce que tu veux, c’est la seule Loi. » En d’autres termes, les foules obéissantes devaient voter pour Macron non pas pour des raisons rationnelles, non pas à cause de ses idées et de ses vertus, mais simplement parce que c’est la loi impérative de l’élite au pouvoir. Et le mépris des élites à l’égard des masses obéissantes et assassinées est si visible qu’elles ne se donnent même pas la peine de les séduire par des promesses qui ne seront pas tenues : « Votez pour Macron, car c’est un ordre et on n’en parle plus. » Votez et vous serez libres. Sinon, vous êtes déplorables. Et c’est tout.

En Italie, la moitié de la population a voté pour les populistes de droite de la Lega, et l’autre moitié pour les populistes de gauche 5 étoiles, et ensemble ces partis ont réussi à créer le premier gouvernement populiste de l’histoire européenne.

Et maintenant en France. Et bien qu’en France, il n’y ait pratiquement aucun contact politique entre le populisme de droite du Front national et le populisme de gauche de Mélenchon, mais il est aujourd’hui uni dans la révolte héroïque des gilets jaunes. Les gilets jaunes sont déplorables, aussi bien à droite qu’à gauche (mais pas dans la gauche libérale, ni la droite libérale). Les populistes de droite sont terrifiés par les nouvelles politiques insensées de l’élite concernant l’immigration et la destruction des vestiges de l’identité française. Les populistes de gauche sont outrés par les politiques économiques désastreuses des libéraux, qui ne défendent que les intérêts des grandes entreprises : Macron est un protégé des Rothschild et cela montre de quel côté il est…
Les gilets jaunes se rebellent contre Macron comme contre l’élite libérale au pouvoir. Mais aujourd’hui, ce n’est déjà plus un mouvement de la droite ou de la gauche classique. Macron est de gauche en faveur de la migration, de la protection des minorités, de la légalisation de la dégénérescence et du soi-disant « marxisme culturel », mais de droite (droite libérale) sur le plan économique, défendant fermement les intérêts des grandes entreprises et de la bureaucratie européenne. C’est un pur mondialiste, qui ne dédaigne pas une déclaration directe de son appartenance à la Franc-maçonnerie (son fameux signe de la main, représentant un triangle), même avec des slogans directs sataniques : « Faites ce que vous voulez, votez pour Macron. » La révolte des gilets jaunes est précisément contre cette combinaison de droite libérale et de gauche libérale.
Si Mélenchon et Marine Le Pen ne peuvent être unis politiquement, l’un trop à gauche et l’autre trop à droite, alors les gilets jaunes le feront à la place des dirigeants politiques qui cherchent à diriger un mouvement populiste. Les gilets jaunes ne sont pas seulement contre la politique économique ou l’immigration – ils sont contre Macron en tant que symbole de tout le système, contre la mondialisation, contre le totalitarisme libéral, contre « l’état actuel des choses ». Le mouvement des gilets jaunes est une révolution populiste et populaire. Et le mot « peuple » (populus, le peuple) dans le concept de « populisme » doit être compris littéralement.

Ce ne sont pas des masses abstraites ou un prolétariat impersonnel – ce sont les derniers êtres vivants en date qui se sont soulevés contre la puissance mondiale de la progéniture mondialiste, les rebelles (comme le croit Lasch) de la culture et de la civilisation, mais aussi envers l’homme comme tel, les gens, Dieu.

Aujourd’hui, il n’y a plus de droite ni de gauche : seul, le peuple est contre l’élite. Les gilets jaunes créent une nouvelle histoire politique, une nouvelle idéologie. Macron n’est pas un nom personnel, c’est une étiquette de la Matrice. Pour atteindre la liberté, il a besoin d’être annihilé. Ainsi parlent les gilets jaunes, et ils disent la vérité …

Aleksandre Gelyevich Douguine est un philosophe, un analyste politique et un géostratège russe, et un auteur – plus connu internationalement pour son livre ‘The Fourth Political Theory’. Il entretient des liens étroits avec le Kremlin et l’armée russe, ayant été conseiller du président de la Douma d’État Gennadiy Seleznyov, et membre clé du parti au pouvoir, Russie unie Sergei Naryshkin. Il réside à Moscou, supervise le travail de Géopolitika et inspire le travail du mouvement eurasien.

Traduit du Russe (RT) par Geopolitika – édité par J. Flores for FRN.

La guerre psychologique derrière l’effondrement économique

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La guerre psychologique derrière l’effondrement économique

par Brandon Smith

Article original de Brandon Smith, publié le 20 décembre 2018 sur le site alt-market.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr


L’idée d’utiliser l’économie comme une arme n’est pas étrangère à la plupart des gens. En général, nous comprenons la nature du féodalisme et comment divers groupes peuvent être parqués en troupeaux dans des plantations centralisées où ils sont exploités pour leur travail. Certains y voient une conséquence du « capitalisme », d’autres une extension du « socialisme/communisme ».

Malheureusement, beaucoup de gens pensent à tort que l’un est une solution pour l’autre – ce qui signifie qu’ils pensent que le capitalisme des copains est une solution à la centralisation communiste ou que le communisme est une solution à la corruption du capitalisme des copains. La réalité, c’est que ce n’est qu’un autre faux paradigme.

Le plus troublant, c’est que la majorité de l’opinion publique n’a aucune idée de la véritable solution au problème des économies corrompues ou totalitaires : les marchés libres.

Les marchés libres n’ont pas existé au sein de l’économie mondiale à grande échelle depuis au moins cent ans. L’essor de la banque centrale a érodé tous les vestiges de la liberté de production et de commerce. Le capitalisme des copains, qui se concentre sur le pouvoir des entreprises et le monopole, n’a rien à voir avec le libre marché, malgré les arguments des socialistes plutôt naïfs qui blâment le « libre marché » pour les problèmes du monde. Si jamais vous entendez quelqu’un faire cette affirmation, je vous suggère de lui rappeler que les corporations et leurs avantages sont une création des gouvernements.

La protection du statut de personne morale, la responsabilité limitée, la taxation inéquitable de la concurrence des petites entreprises et la législation protégeant les sociétés contre les poursuites civiles sont toutes des mesures prises par le gouvernement. Par conséquent, les corporations et le capitalisme des copains sont beaucoup plus le produit de systèmes de type socialiste que des marchés libres. Dans un véritable marché libre, dépourvu d’ingérence et de favoritisme constants de la part du gouvernement, les entreprises ne pourraient exister et seraient anéanties au fil du temps par l’environnement concurrentiel. Et sans responsabilité limitée, les magnats du monde des affaires qui violent la primauté du droit et causent du tort à autrui seraient passibles de poursuites personnelles et d’emprisonnement au lieu de simplement payer une amende. Le rapport coût/bénéfice des entreprises corrompues disparaîtrait et les entreprises corrompues s’enliseraient.

Au cœur même de la combinaison du pouvoir des corporations et de la protection du gouvernement (ce que certains pourraient appeler la définition classique du fascisme), se trouvent les banques centrales, les institutions globalistes et les élites bancaires qui les soutiennent. Les banques centrales sont les gardiennes des différentes plantations (nations) et supervisent l’exploitation de ces sociétés et leur travail. Les grandes constructions globalistes comme le FMI ou la Banque des règlements internationaux sont les décideurs politiques des banques centrales nationales. Ils transmettent la stratégie et les banques centrales la mettent en œuvre de concert. Au sommet de la pyramide se trouvent les groupes des « tables rondes » et les banquiers internationaux eux-mêmes, qui récoltent les fruits du cycle de pillage.

Comme l’a écrit Carroll Quigley dans son livre Tragedy And Hope, spécialiste, initié globaliste et mentor de Bill Clinton :

« Les puissances du capitalisme financier avaient un autre objectif de grande portée, rien de moins que de créer un système mondial de contrôle financier aux mains d’entités privées capable de dominer le système politique de chaque pays et l’économie du monde dans son ensemble. Ce système devait être contrôlé de manière féodale par les banques centrales du monde entier agissant de concert, par des accords secrets conclus lors de fréquentes réunions et conférences privées. Le point culminant du système devait être la Banque des règlements internationaux à Bâle, en Suisse, une banque privée détenue et contrôlée par les banques centrales du monde entier qui étaient elles-mêmes des sociétés privées. Chaque banque centrale cherchait à dominer son gouvernement par sa capacité à contrôler les prêts du Trésor, à manipuler les devises étrangères, à influencer le niveau de l’activité économique dans le pays et à influencer les politiciens coopératifs par des récompenses économiques ultérieures dans le monde des affaires. »
C’est une notion facile à comprendre, je pense. C’est-à-dire que l’idée d’oligarques, le 1% si vous voulez, qui contrôlent les 99% restants par le biais d’un levier économique est quelque chose dont la plupart des gens peuvent convenir, qu’ils s’identifient à la droite politique ou à la gauche politique. Ils n’ont peut-être qu’une vague idée des faits derrière cette conspiration, mais ils l’ont vue en action dans leur vie quotidienne et ils savent qu’elle est réelle. C’est ici que la plupart d’entre eux commencent à perdre de vue l’ensemble de la situation….

Pour beaucoup, la conspiration est un sous produit de la recherche du profit. C’est-à-dire qu’ils ne voient pas cela comme un effort conscient et organisé, mais plutôt comme une avidité inconsciemment motivée. Cela me rappelle la réplique la plus célèbre du film « The Usual Suspects » :

« Le plus grand tour que le diable ait jamais joué était de convaincre le monde qu’il n’existait pas. »

Toutes les preuves nous assurent de façon écrasante que la conspiration est pleinement consciente, organisée et délibérée. Ce n’est pas un sous-produit affreux ou aléatoire de la recherche du « profit ». C’est absurde si l’on considère l’ampleur de la coordination nécessaire ou le nombre de groupes de réflexion et de conférences secrètes qui ont lieu chaque année, du Council on Foreign Relations au Tavistock institute, à la Commission trilatérale, au Brookings Institute, à Davos, au Bilderberg et à des milieux encore plus étranges comme le Bohemian Grove. Ce sont de véritables centres de pouvoir qui peuvent avoir une grande influence dans notre vie quotidienne.

Ignorer tout cela et le réduire à une extension « naturelle » de la cupidité, c’est poser stupidement sa tête molle et spongieuse dans les mâchoires du mal organisé tout en prétendant ne pas sentir l’odeur de sa gingivite.

Les mécanismes de contrôle des globalistes sont cependant beaucoup plus complexes que la simple exploitation des flux monétaires ou de l’accumulation de la dette. De nombreux militants de la liberté qui ont accepté la réalité du contrôle institutionnalisé de l’économie refusent encore de reconnaître un autre mécanisme de contrôle très réel – l’utilisation de l’effondrement économique. Je ne sais pas pourquoi cette idée est prise de façon aussi farfelue par des gens qui sont déjà versés dans les faits derrière le globalisme. Leurs préjugés ne leur permettent tout simplement pas de considérer l’environnement de façon objective et de voir l’utilité de l’effondrement comme une tactique pour obtenir plus de levier et d’influence.

Je crois que la clé pour comprendre l’économie et le monde en général est d’accepter la vérité que presque tout ce qui est fait dans le monde de la politique et des finances l’est pour manipuler la psychologie publique à certaines fins. C’est-à-dire que le véritable champ de bataille est l’esprit humain ; tout le reste est secondaire.

Mais à quelles fins fais-je allusion ? Pour être plus précis, les masses sont constamment poussées à plus de dépendance, plus de peur, moins d’autosuffisance et moins de conscience du grand projet. Nous sommes encouragés à boxer avec nos propres ombres, à produire pour le système mais pas pour nous-mêmes, à lutter pour des gains minimes dépensés au hasard pour des objectifs insignifiants, à nous battre les uns avec les autres pour des miettes tout en restant aveugles aux énormes parasites collés sur notre dos, à nous associer à des causes sans intérêt menées par des politiciens fantoches et une opposition contrôlée, à ne rien construire nous-mêmes, à attendre toujours un héros sur un cheval blanc qui viendra nous sauver.

Essentiellement, nous sommes constamment distraits ou mis en garde contre notre tendance naturelle à vouloir établir des marchés libres – des marchés libres en terme de pensée, dans le commerce, dans l’information, au gouvernement, etc. Les globalistes sont même prêts à faire effondrer des systèmes économiques entiers pour empêcher ce résultat et pour nous garder piégés dans la centralisation. Cette prison est une prison mentale, en grande partie. À tout moment, nous pourrions nous éloigner du modèle totalitaire et construire nos propres systèmes de marché libre. Mais arriver à ce point, psychologiquement, amener les gens à faire les premiers pas, c’est la partie la plus difficile.

L’économie, telle qu’elle est mise en œuvre par les globalistes, n’est pas une question de profit. Il s’agit parfois de pressurer la population pour en extraire du travail ou des biens matériels, mais c’est un avantage secondaire. En réalité, l’économie consiste à façonner les esprits ; elle vise à changer la psychologie de millions de personnes. Il s’agit d’effacer la conscience innée et la boussole morale. Il s’agit de détruire des principes sociétaux et un patrimoine enraciné. Et parfois, il s’agit d’effacer complètement l’histoire, de tuer la plus grande partie d’une génération, puis d’écrire une nouvelle histoire mieux adaptée à l’idéal globaliste, ce qui est beaucoup plus facile quand il y a si peu de gens qui se souviennent de la vérité pour en débattre.

Les globalistes présentent la plupart, sinon tous les traits des sociopathes narcissiques, qui s’organisent parfois en groupes coopératifs tant qu’il y a une promesse de gain mutuel et une structure de domination par le haut. Les sociopathes narcissiques sont connus pour utiliser la crise comme un moyen de garder les gens autour d’eux en déséquilibre et de servir leurs intérêts. Leur but ultime est rarement le profit. Au lieu de cela, ils cherchent le pouvoir, le pouvoir sur tous les aspects de la vie de chaque personne qui les entoure. Un minimum de pouvoir ne suffit pas. Ils veulent un contrôle total, et ils utiliseront tous les moyens pour l’obtenir, y compris les menaces d’ingénierie sociale et les catastrophes pour obtenir la conformité ou pour se présenter comme un héros ou un « protecteur » nécessaire.

Un sociopathe ne se contente pas de contrôler les gens par la peur ou la violence. Il veut que ses victimes l’aiment, qu’elles le considèrent comme un sauveur et non comme un tyran.

Pour être bien clair, le but de la subversion économique est de briser l’esprit humain et de le changer en quelque chose d’autre ; quelque chose de moins humain ou, à tout le moins, de moins rebelle. On ne peut contrôler les gens par l’endettement et les fausses récompenses pendant si longtemps avant qu’ils ne commencent à reculer et à se révolter. L’effondrement économique, par contre, peut changer fondamentalement les gens par une terreur persistante et par une tragédie. Par le traumatisme, les globalistes espèrent faire des hommes des monstres ou des robots.

Le système actuel n’a jamais été conçu pour durer. Notre économie est vouée à échouer, mais peu de gens semblent se demander pourquoi ? Ils se disent que c’est parce que la cupidité a conduit l’élite financière à l’auto-sabotage, mais c’est un fantasme. Ce n’est pas seulement que le système est conçu pour échouer, mais qu’il est conçu pour échouer selon un calendrier organisé.

Le magazine globaliste The Economist a annoncé en 1988 l’avènement d’un système monétaire mondial unique, qui serait lancé en 2018 et qui nécessiterait le déclin de l’économie américaine et du dollar pour ouvrir la porte à une remise à zéro. Ce n’est pas un hasard si nous assistons aujourd’hui au début d’un crash financier majeur au dernier trimestre de 2018. Ce crash a été provoqué à partir de 2008 par les banques centrales, d’abord par l’inflation d’une bulle historique englobant presque toutes les catégories d’actifs au moyen de mesures de relance et de taux d’intérêt proches de zéro, cette bulle est aujourd’hui crevée par ces mêmes banques centrales, qui utilisent des mesures de resserrement pour affaiblir leur économie.

Ce n’est pas non plus un hasard si les globalistes ont annoncé en 2018 leur intention de s’adapter à un système monétaire numérique utilisant la technologie de la chaîne de blocs et la crypto-monnaie. C’est-à-dire que le système monétaire mondial prévu dans The Economist est déjà en place. Ils n’attendent qu’une crise assez importante pour faire pression sur la société afin qu’elle accepte la centralisation totale à l’échelle mondiale comme solution.

Forcer le public à adopter la centralisation à l’échelle mondiale exigerait plusieurs mesures. Premièrement, le système actuel, qui, comme on l’a dit, est voué à l’échec, devrait être autorisé à s’effondrer. Deuxièmement, il faudrait blâmer quelqu’un d’autre que les globalistes et leur idéologie du globalisme.
Troisièmement, les opposants philosophiques au globalisme (conservateurs, nationalistes et activistes de la décentralisation) devraient être diabolisés ou éliminés pour que les globalistes puissent construire leur nouvel ordre mondial sans opposition. Quatrièmement, il faudrait que la population soit suffisamment traumatisée au point d’être psychologiquement soumise et désespérée pour que, lorsque le nouveau système sera mis en place, elle en soit reconnaissante, ce qui empêcherait toute rébellion future en faisant du public un coopérateur volontaire à son propre esclavage.

Le succès d’un tel plan n’est pas garanti. En fait, je crois que les globalistes échoueront en fin de compte dans leur entreprise, comme je l’ai souligné dans des articles précédents. Cela ne veut pas dire qu’ils ne vont pas essayer. Les militants de la liberté doivent accepter le fait que le plan des globalistes implique la destruction délibérée de notre économie actuelle. Ceux qui refusent se sentiront déconcertés par l’issue des développements financiers futurs, au lieu d’être préparés. Ils se trouveront facilement subjugués, au lieu d’être prêts à se rebeller. Et ils se demanderont pourquoi ils ne l’ont pas vu venir alors que la fin du match était si évidente.

Brandon Smith

René Guénon sur notre société festive

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René Guénon sur notre société festive
 
par Nicolas Bonnal
 
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com
 
Comme prévu la société festive est de plus en plus sinistre, et comme prévu elle est de plus en plus autoritaire et orwellienne, avec un arrière-fond imbibé de satanisme. Voyez Vigilantcitizen.com qui recense le bal illuminé de l’UNICEF. Ici, on passe de la fête de la musique à l’arrestation de Drouet et à l’épuration du web parce qu’on est cool, ludique État-de-droit dans ses bottes....

Philippe Muray a brillamment « tonné contre » la société festive. On l’a rappelé ici-même. Mais on va remonter plus haut et examiner le corps du délit avec notre René Guénon. Qu’était une fête dans le monde traditionnel ? Une subversion momentanée de l’ordre. Guénon, dans ses admirables Symboles de la science sacrée :

« Il n’est pas inutile de citer ici quelques exemples précis, et nous mentionnerons tout d’abord, à cet égard, certaines fêtes d’un caractère vraiment étrange qui se célébraient au moyen âge : la « fête de l’âne », où cet animal, dont le symbolisme proprement « satanique » est bien connu dans toutes les traditions, était introduit jusque dans le chœur même de l’église, où il occupait la place d’honneur et recevait les plus extraordinaires marques de vénération ; et la « fête des fous », où le bas clergé se livrait aux pires inconvenances, parodiant à la fois la hiérarchie ecclésiastique et la liturgie elle-même. Comment est-il possible d’expliquer que de pareilles choses, dont le caractère le plus évident est incontestablement un caractère de parodie et même de sacrilège, aient pu, à une époque comme celle-là, être non seulement tolérées, mais même admise en quelque sorte officiellement ? »

Guénon évoque aussi les saturnales :

« Nous mentionnerons aussi les saturnales des anciens Romains dont le carnaval moderne paraît d’ailleurs être dérivé directement, bien qu’il n’en soit plus, à vrai dire, qu’un vestige très amoindri : pendant ces fêtes, les esclaves commandaient aux maîtres et ceux-ci les servaient ; on avait alors l’image d’un véritable « monde renversé », où tout se faisait au rebours de l’ordre normal… »

La fête a donc pour but de canaliser (aujourd’hui on dirait défouler) les forces inférieures de l’homme déchu. Guénon rappelle :

« …c’est là, en effet, quelque chose qui est très propre, et plus même que quoi que ce soit d’autre, à donner satisfaction aux tendances de l’« homme déchu », en tant que ces tendances le poussent à développer surtout les possibilités les plus inférieures de son être. Or, c’est justement en cela que réside la véritable raison d’être des fêtes en question : il s’agit en somme de « canaliser » en quelque sorte ces tendances et de les rendre aussi inoffensives qu’il se peut, en leur donnant l’occasion de se manifester, mais seulement pendant des périodes très brèves et dans des circonstances bien déterminées, et en assignant ainsi à cette manifestation des limites étroites qu’il ne lui est pas permis de dépasser. S’il n’en était pas ainsi, ces mêmes tendances, faute de recevoir le minimum de satisfaction exigé par l’état actuel de l’humanité, risqueraient de faire explosion, si l’on peut dire et d’étendre leurs effets à l’existence… »

Guénon conclut : « le fait qu’il n’y a là rien d’imprévu « normalise » en quelque sorte le désordre lui-même et l’intègre dans l’ordre total. »

Guénon parle alors des masques (voyez mon livre sur Kubrick et mes analyses symboliques sur les masques dans Eyes Wide Shut calqué de l’admirable Sarabande de Dearden, avec Stewart Granger)). Le masque ne masque pas, il révèle :

« En effet, les masques de carnaval sont généralement hideux et évoquent le plus souvent des formes animales ou démoniaques, de sorte qu’ils sont comme une sorte de « matérialisation » figurative de ces tendances inférieures, voire même

« infernales », auxquelles il est alors permis de s’extérioriser. Du reste, chacun choisira tout naturellement parmi ces masques, sans même en avoir clairement conscience, celui qui lui convient le mieux, c’est-à-dire celui qui représente ce qui est le plus conforme à ses propres tendances de cet ordre, si bien qu’on pourrait dire que le masque, qui est censé cacher le véritable visage de l’individu, fait au contraire apparaître aux yeux de tous ce que celui-ci porte réellement en lui-même, mais qu’il doit habituellement dissimuler. »

Guénon ajoute sur le retournement parodique : « Il est bon de noter, car cela en précise davantage encore le caractère, qu’il y a là comme une parodie du « retournement » qui, ainsi que nous l’avons expliqué ailleurs, se produit à un certain degré du développement initiatique ; parodie, disons-nous, et contrefaçon vraiment « satanique », car ici ce « retournement » est une extériorisation, non plus de la spiritualité, mais, tout au contraire des possibilités inférieures de l’être. »

Ce retournement parodique momentané servait certainement à détourner les attaques du Malin.

Tout se retourne comme toujours au dix-septième qui marque le déclin ou la sanction/récupération des carnavals. Et dans le monde moderne la fête devient permanente pour pousser la consommation-consumation des âmes et des forces : Halloween, Black Friday, Noël, Pride machin, Saint-Valentin toutes les fêtes sont là qui se succèdent et puent. Comme dit Tocqueville, en démocratie on laisse le corps pour aller droit à l’âme (on dira au croyant que la mission est de remplir les enfers).

Guénon sur cette extension du domaine du mal :

« Si les fêtes ne semblent même plus éveiller qu’à peine l’intérêt de la foule, c’est que, dans une époque comme la nôtre, elles ont véritablement perdu leur raison

d’être : comment, en effet, pourrait-il être encore question de « circonscrire » le désordre et de l’enfermer dans des limites rigoureusement définies, alors qu’il est répandu partout et se manifeste constamment dans tous les domaines où s’exerce l’activité humaine ? »


Et le coup de massue final :

« Ainsi, la disparition presque complète de ces fêtes, dont on pourrait, si l’on s’en tenait aux apparences extérieures et à un point de vue simplement « esthétique », être tenté de se féliciter en raison de l’aspect de « laideur » qu’elles revêtent inévitablement, cette disparition, disons-nous, constitue au contraire, quand on va au fond des choses, un symptôme fort peu rassurant, puisqu’elle témoigne que le désordre a fait irruption dans tout le cours de l’existence et s’est généralisé à un tel point que nous vivons en réalité, pourrait-on dire, dans un sinistre « carnaval perpétuel ».
 
Nicolas Bonnal
 

Sources

René Guénon, Symboles de la science sacrée. Chapitre XXI. Sur la signification des fêtes «carnavalesques»

http://classiques.uqac.ca/classiques/guenon_rene/Symboles_science_sacree/symboles_sc_sacree.html

Nicolas Bonnal – Stanley Kubrick, génie du cinéma (Amazon.fr)

http://www.dedefensa.org/article/philippe-muray-face-au-d...

https://en.wikipedia.org/wiki/Saraband_for_Dead_Lovers

https://vigilantcitizen.com/vigilantreport/inside-unicefs...

Le Système et l’enjeu populiste

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Le Système et l’enjeu populiste

Ex: http://www.dedefensa.org

Le ministre de l’Intérieur et vice-Premier ministre italien, Matteo Salvini, doit effectuer un voyage en Pologne le 9 janvier, pour envisager une alliance avec le parti PiS au pouvoir, de tendance populiste et eurosceptique comme l’est Salvini. (Tout de même, le PiS est plus de type traditionnaliste-conservateur que de pur populisme, mais ils se retrouvent sur une ligne approchante.) Breitbart-UK donne des indications sur cette visite, et également sur les opérations de rassemblement populiste déjà réalisées par Salvini avant les européennes.

« Le ministre populiste italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, doit s'entretenir avec le chef du parti du droit et de la justice polonais, Jarosław Kaczynski... [...] Salvini et Kaczynski se rencontreront le 9 janvier à Varsovie pour discuter de la possibilité de l’alliance entre la Liga et le PiS en vue des élections au Parlement européen de mai, a rapporté la chaîne de télévision polonaise TVN24. La porte-parole de PiS, Beata Mazurek, a déclaré aux médias italiens : “Les sujets des discussions intéressent les deux parties, polonaises et italiennes.”

» Cette visite constitue la première visite officielle de Salvini en Pologne depuis son arrivée au pouvoir l'an dernier. Le vice-Premier ministre devrait également discuter de questions économiques pendant son séjour dans le pays.

» Au cours des derniers mois, M. Salvini a noué des liens avec plusieurs autres dirigeants conservateurs et populistes de premier plan en vue de constituer une grande alliance avant les élections au Parlement européen, notamment le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, qui a qualifié Salvini de “mon héros” et lui a promis de travailler avec lui. En octobre, Salvini a annoncé que la dirigeante populiste française Marine Le Pen rejoindrait également son alliance aux élections européennes, le couple annonçant la création d'un "front de la liberté" réunissant les autres partis pro-souverainetés opposés à la domination de l'UE. Salvini a également rencontré le dirigeant du Parti de la liberté autrichien, Heinz-Christian Strache, et aurait cherché à obtenir le soutien du leader des démocrates suédois, Jimmie Åkesson. »

Cette visite de Salvini en Pologne est très intéressante parce qu’il s’agit d’un éventuel partenaire puissant dans le rassemblement populiste que veut mettre en place Salvini, mais surtout d’un partenaire qui a des vues diamétralement opposées à celles de Salvini (et de la plupart des autres populistes) sur quelques points très importants de politique étrangère et de sécurité : les Polonais sont hyper-antirusses et hyper-atlantistes, fortement au contraire de Salvini.

La question qui se pose est de savoir si cette divergence très sérieuse et très exacerbée essentiellement de la part des Polonais sera écartée pour permettre l’alliance populiste. Selon la logique de l’essentiel et de l’accessoire, cela devrait être aisément surmontée parce que le caractère essentiel, significatif, fondamental qui est jeu ici est le populisme, tandis que les positions vis-à-vis de la Russie sont complètement, essentiellement du côté polonais, corrodées, toxiques, sinon complètement inverties par une passion déchaînée ; la position polonaise vis-à-vis de la Russie est injustifiée, déraisonnable, et fait le jeu du Système.

(Les rapports avec les USA constituent un aspect plus complexe, puisque les USA, aujourd’hui, suscitent effectivement une sujétion transatlantique des pays européens qui est difficilement acceptable surtout d’ailleurs par rapport aux ambitions du populisme ; mais les USA, c’est aussi un Trump et son trumpisme qui ont tendance à appuyer la poussée populiste et qui sont anti-UE. Ainsi Trump peut-il dire« Je me fiche de l’Europe » lorsqu’il parle des pouvoirs en place et des Européens-UE et -OTAN ; et il peut dire également, comme il l’a fait, « Je pourrais être la personne la plus populaire en Europe », si l’on considère sa position sur les questions du populisme.)

Il s’agit d’un test intéressant, qui donnera une bonne mesure de la puissance et de la diversité possible du mouvement populiste. C’est en effet la problématique qui est aujourd’hui développée, de la capacité et de la signification de la dynamique populiste si forte en Europe, considérée d’un point de vue transnational. 

Sur le site Spiked, Frank Furedi donne une analyse générale du mouvement populiste en Europe, estimant qu’il est arrivé à un degré de maturation où ce mouvement commence à distinguer les véritables enjeux de son propre développement. Il s’agit du remplacement, – une autre sorte de “Grand Remplacement”, – des traditionnelles questions socio-économiques par les questions désormais brûlantes de type sociétal-culturel dans le sens le plus large. Dans son article, Furedi estime que le courant populistes est arrivé à un point où il doit rechercher une expression politique opérationnelle efficace, – ce à quoi, nous semble-t-il, Salvini, qui a certainement la plus forte personnalité et un très fort soutien populaires, est en train de travailler :

« À moins que le populisme puisse développer une plus grande clarté politique et développer une vision inspirante de la citoyenneté démocratique, il aura du mal à progresser. Face au pouvoir considérable des institutions politiques et culturelles, il ne peut progresser que s'il développe une alternative cohérente aux valeurs de l'ordre dominant. Il y a beaucoup en jeu dans les années à venir. Nous avons besoin d’une version éclairée et démocratiquement informée de la politique populiste. »

Pour nous, il s’agit d’une évolution décisive de la question de ces “valeurs” qui dépendent des enjeux socio-économiques auxquels elles doivent donner après coup une dimension pseudo-morales qui fait le jeu des élitesSystème ; vers la question des “principes” qui doivent être dans le sens contraire les déterminants des questions sociétales-culturelles (identité, souveraineté, etc.) et présupposent une dimension structurante au-dessus de la morale déterminant le cadre de ces questions, selon un processus rejeté par les élitesSystème parce que hors de leur contrôle et de leur orientation idéologique. Les “valeurs” sont déduites des enjeux socio-économiques et dépendent donc de domaines maîtrisés par le Système ; les “principes” induisent à partir d'une logique hors-Système les enjeux sociétaux-culturels et échappent par conséquent à la maîtrise du Système.

L’irruption massive des enjeux sociétaux-culturels depuis trois à quatre décennies, avec une accélération pressante et très grande ces dernières années, s’est faite jusqu’ici sans se référer aux “principes” dont ils devraient dépendre. L’enjeu suprême est donc de réaliser effectivement cette connexion, ce qui devrait être le rôle d’une véritable “politique-populiste”. Les élitesSystème s’y opposent de toutes leurs forces en imposant une morale correspondantes à leurs propres privilèges socio-économiques. C’est à ce point que se noue l’affrontement. Les “principes” constituant des valeurs structurantes échappant au Système (hors-Système), doivent s’imposer naturellement dans l'affrontement comme antiSystème, par leur forme même, quel que soit leur contenu (mais ce contenu ne pouvant être que structurant).

C’est pour cette raison qu’à notre sens, toutes les poussées populistes, et notamment celle des GJ (Gilets-Jaunes) qui est nécessairement populiste, se définissent nécessairement en termes d’affrontement contre le Système puisque poussées par des principes structurants. Les GJ ont tant de mal à formuler leurs revendications parce que ces revendications mettant en cause le Système ne prennent corps qu’à partir d’une position permettant d'embrasser le Système dans sa globalité pour conclure à l'impossibilité absolue de sa réforme. De ce point de vue et selon les moyens disponibles et les arguments débattus, on en déduit que le mouvement des GJ, comme le populisme lui-même, ne peut être ni satisfait, ni apaisé, ni étouffé. Il s’agit d’une lutte à mort.