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jeudi, 20 juin 2024

La terreur woke

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La terreur woke

par Sietze Bosman

Source: https://www.arktosjournal.com/p/the-terror-of-woke

Sietze Bosman affirme que les normes traditionnelles de l'Europe sont attaquées sans relâche par le mouvement Woke, et appelle passionnément l'Europe à se lever et à résister farouchement pour défendre ses valeurs fondamentales.

Dans la guérilla idéologique en cours, les normes traditionnelles sont encore et toujours victimes de la soif nihiliste et sanguinaire de l'idéologie Woke. Les normes, dit le mantra, sont oppressives. "Les normes ne sont pas atteignables pour beaucoup de gens", scande la tribu Woke dans une parfaite harmonie grégorienne, et c'est pourquoi les normes doivent être ajustées à la baisse ou carrément abolies. Les normes sont exclusives et contredisent la religion d'une minorité bruyante, convaincue d'être la seule à posséder un sens moral pur et puissant - une morale qui déifie l'individu, aussi grotesque qu'il/elle/iel/iels/ielles/wolfkin puisse être dans l'expression de son individualité.

Des penseurs naturalistes et romantiques tels que Jean-Jacques Rousseau partent du principe que l'homme est intrinsèquement bon et que les institutions de la société occidentale moderne ne peuvent que le corrompre. Les églises, les écoles et même la structure familiale traditionnelle sont des institutions qui ne peuvent qu'éloigner les gens de leur nature naturellement bonne, selon Rousseau. Ainsi, toutes les normes issues des institutions occidentales traditionnelles sont par définition répressives et éloignent l'homme de sa bonté naturelle.

Des penseurs comme Foucault et Derrida, penseurs déconstructionnistes postmodernes, ont également eu une forte influence sur la substance de l'idéologie Woke. Avec eux, nous trouvons l'origine des idées sur l'absence de véritable vérité objective et sur le fait que les institutions décrites par des penseurs comme Rousseau ne sont que des constructions sociales. Plus rien n'a de sens profond et même la morale qui ne concerne que l'individu disparaît dans la poubelle idéologique Woke.

La pensée postmoderniste affirme que la réalité peut être interprétée d'un nombre infini de façons. C'est vrai, mais cela ne tient pas compte du fait que nous vivons dans une réalité partagée dans laquelle les lois de la nature s'appliquent à tous et qu'une vérité objective émerge de ces lois. La manière dont chacun interprète cette réalité objective façonnée par les lois est certes sujette à de grandes différences, mais la réalité objective traverse néanmoins les différentes interprétations individuelles de la réalité comme un fil conducteur contraignant.

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Les normes sont, selon l'idéologie Woke, des constructions parce que chacun a une interprétation différente de la réalité. Les normes sont donc imposées à un individu déjà bon par nature. Ce qui est un homme pour l'un est une femme pour l'autre. Ce qui est une vertu pour moi est un péché pour d'autres. Même les réalités biologiques telles que la dichotomie des sexes sont rejetées en tant qu'oppression "blanche, masculine et cisgenre". En fait, le langage lui-même est considéré comme une norme oppressive qui doit être transcendée et surmontée, ou détruite. Ainsi, le moyen même par lequel chacun peut s'exprimer sera tellement défiguré qu'il ne pourra plus servir de moyen de communication, ce qui nous ramènera à l'âge de pierre.

Tout ce qui fait de la société occidentale la plus prospère de l'histoire connue repose sur des sables mouvants. La tradition, le lien avec la terre natale, la fierté nationale et le fait de laisser quelque chose derrière soi pour la postérité sont autant d'idées répréhensibles qui ne sont que des fantômes idéologiques de la pensée occidentale chrétienne, laquelle est toxique, selon le "pensée" Woke. En particulier, le fondement chrétien des sociétés occidentales est considéré comme un mal absolu. Tout ce qui découle de la doctrine chrétienne est digne d'être arrosé d'excréments verbaux et de vitriol violent.

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Dieu en tant qu'être transcendant, ou l'idée même de Dieu, est l'ennemi absolu de l'idéologie woke. Dieu est la norme ultime, le standard ultime. Dieu a créé Adam et Eve à partir de sa côte - l'homme et la femme, une division objective des sexes. En tant qu'idéologie, Woke a déclaré la guerre à toutes les normes, et le créateur des normes doit donc être détruit. Lorsque l'on tue l'idée de Dieu, l'homme doit devenir comme Dieu et établir ses propres normes, selon Nietzsche. L'éthique devient alors une approche purement personnelle du bien et du mal. La morale, de facto, cesse d'exister parce qu'elle n'apparaît que dans le contexte des groupes sociaux.

L'idée que tout doit être fluide et catégorisé uniquement sur la base d'un sentiment que l'on éprouve fait que l'on échange le beau contre le laid, que l'on qualifie les faits de détestables, que l'on veut appauvrir le langage et l'utiliser comme un instrument militant d'encadrement. Le résultat de cette fluidité, ce sont des magasins avec des mannequins obèses dans les vitrines, des publicités Calvin Klein avec des femmes rongées par la cellulite et des hommes grassouillets vêtus de soutiens-gorge de sport, des promotions de bières transgenres et beaucoup de cheveux colorés au néon. De nombreux adeptes du wokisme semblent faire un effort conscient pour se rendre aussi laids que possible. Tels des adolescents récalcitrants qui se rebellent contre leurs parents, ils se détournent de tout idéal de beauté. Après tout, une norme n'est qu'une question de perception, pas d'aspiration - ainsi chantent les hordes woke.

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De nombreux Européens ont le sentiment inné que nous ne devrions pas accepter les absurdités woke - qu'il est, en quelque sorte, anti-européen d'aller dans le sens du wokisme.

Woke semble être un phénomène relativement nouveau, mais le déclin des idéaux est perceptible et visible depuis longtemps. L'architecture occidentale moderne est un exemple clair de ce déclin des idéaux.

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L'architecture traditionnelle, avec son sens sublime des proportions et sa capacité à impressionner le spectateur, a été remplacée par des constructions d'acier et de verre froides et sans âme, qui n'impressionnent ni n'inspirent. Les villes occidentales modernes sont devenues des lieux stériles, où l'architecture moderne est soigneusement incisée dans et parmi les perles classiques sporadiques qui existent encore. Lorsque Notre Dame a perdu son toit à la suite d'un incendie, un concours d'architectes a été organisé pour trouver une solution de remplacement. Parmi les idées soumises figurait une véritable piscine au sommet de l'église, je ne vous le fais pas dire (photo, ci-dessous). Le fait qu'un lieu d'une telle importance historique et culturelle puisse être violé par des architectes modernes, fétichistes et laids, est clairement révélateur de la folie moderne.

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Un autre bon exemple est le Forum de Groningue, aux Pays-Bas (photo, ci-dessus). Le visage du magnifique centre historique de la ville a été défiguré au point d'être méconnaissable par un bâtiment qui se caractérise par une laideur qui ne peut être exprimée par des mots. C'est un exploit en soi que de concevoir un bâtiment avec autant d'angles qui ne peuvent être appréciés pour quoi que ce soit qui ressemble de près ou de loin à de la beauté, quel que soit l'angle.

La beauté en tant qu'idéal semble avoir été expressément désignée comme un élément à exclure de la mission de l'architecte. Le bâtiment a été dépouillé de tout ce qui peut plaire à l'œil, et ses façades nues et lisses ne peuvent que le tourmenter par leur échec architectural flagrant.

L'art moderne est aussi depuis longtemps le théâtre du déclin des idéaux. L'art n'est aussi que ce que le spectateur en fait, dit-on. L'art ne s'interprète donc qu'à travers une histoire. C'est ainsi que nous avons aujourd'hui des musées qui exposent des tampons usagés et des nouilles peintes en or en tant qu'œuvres d'art.

L'artiste vous expliquera l'art avec une histoire creuse sur "la recherche nerveuse des limites", "la rupture des tabous", ou "Il représente une concentration herméneutique sur l'interprétation psychosociale de l'entrelacement de la souffrance subconsciente et de la glorification de l'éphémère, combinée à un reflet plastique-graphique du paradigme du pouvoir cisgenre". En d'autres termes, l'art ne peut être expliqué que par une salade de mots relativiste - zum kotzen.

La croisade dévorante vers l'égalitarisme absolu a pour conséquence directe que, pour n'exclure personne, toutes les normes doivent être ajustées au plus petit dénominateur commun, voire complètement détruites. Il ne peut y avoir de norme de beauté physique, car une personne ayant une composition génétique malheureuse et les attributs physiques répulsifs qui en découlent se sentira exclue à cause de cela. Les examens d'entrée à l'école sont assouplis pour permettre une plus grande diversité dans les écoles, et les entreprises recrutent en fonction des caractéristiques de la diversité et non d'une norme d'aptitude. La recherche aveugle de toujours plus d'inclusivité est le moteur du wokisme. Le wokisme est prêt à sacrifier tout ce qu'il considère comme répressif, même si cela signifie détruire l'économie et, par conséquent, sa propre capacité à prospérer.

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Le wokisme n'est pas une tendance, c'est l'aboutissement d'une intrusion ignoble d'un poison idéologique mondialiste dont le but n'est rien d'autre que de vaincre l'Occident idéologiquement puisqu'il est très difficile de le faire militairement. Et parce que nous avons résolument fermé la porte au christianisme, l'Occident ne peut opposer aucune résistance. Nous n'avons pas remplacé Dieu par quelque chose qui offre suffisamment de substance pour unir les peuples d'Europe.

L'écho du marteau qui a forgé la culture européenne sur l'enclume de l'histoire résonne encore dans le cœur des Européens. De nombreux Européens ont le sentiment inné que nous ne devrions pas accepter les absurdités du wokisme - qu'il est, d'une certaine manière, anti-européen de suivre la mode woke. Mais c'est la tactique de la honte, si astucieusement déployée par le wokisme, qui maintient les gens dans le silence. De peur d'être stigmatisés et étiquetés, les gens se taisent, sans se rendre compte que l'utilisation compétente de cette même langue a constitué le fondement de la culture européenne. La liberté d'expression est l'épine dorsale de la culture européenne et doit être défendue. Heureusement, en raison de l'utilisation abondante de termes péjoratifs et de l'application gauchiste des étiquettes, celles-ci semblent perdre de leur force. Le fait d'être traité de nazi n'est pas très grave si de nombreuses personnes sont appelées ainsi. Cela offre une perspective.

L'heure est venue de ne plus se préoccuper de l'étiquetage et de la stigmatisation. Il est temps d'assumer notre devoir naturel de défendre notre peuple, de revendiquer notre avenir et d'expulser l'ennemi de nos vies et de nos territoires. Une grande opportunité s'offre aux peuples d'Europe qui voient le projet mondialiste se déployer sous leurs yeux. Le terrain est prêt à être labouré et ensemencé avec les idées du traditionalisme, d'un retour aux normes et aux règles qui garantissent la sortie de notre peuple du désert idéologique qu'est devenu notre continent.

Debout, l'Europe ! Lève-toi ! Débarrassez-vous de vos chaînes et arrachez votre muselière. Parlez avec feu et vertu, et ne laissez jamais l'esprit européen qui est en vous être diminué par des forces spirituelles inférieures. Respirez profondément l'air européen imprégné de l'esprit glorieux de nos nobles et intrépides ancêtres. Ouvrez votre esprit à l'héritage inestimable que nous avons reçu et laissez vos cœurs se gonfler de l'amour de nos idéaux. Laissez les forces de marée de l'histoire, du sang et de l'honneur déferler dans votre corps jusqu'à ce que tout ce que vous puissiez sortir de votre bouche dans une dévotion extatique soit : Europe ! L'Europe ! Debout, l'Europe !

Qui est Sietze Bosman?   

Sietze Bosman, 42 ans, réside aux Pays-Bas. Après avoir servi dans l'armée pendant quatre ans, il s'est reconverti dans la construction et occupe actuellement un poste au sein d'une organisation spécialisée dans le logement abordable. Parallèlement à ses activités professionnelles, Sietze écrit volontiers des récits et des poèmes dans sa langue maternelle, le frison, plutôt qu'en néerlandais, ce qui témoigne de son profond attachement à son héritage frison. Il se consacre à la formulation d'un cadre philosophique qui unit la communauté frisonne dans la résistance à la modernité. Sietze se définit comme un philosophe, un père de famille et un adorateur de la création, sa philosophie étant centrée sur l'ordre naturel et la responsabilité qu'il implique. Motivé par ce devoir, il s'efforce de rassembler son peuple, même face à l'adversité.

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jeudi, 27 janvier 2022

L'infantilisme, dénominateur commun de notre époque

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L'infantilisme, dénominateur commun de notre époque

par Eduard Alcàntara

Ex: https://grupominerva.com.ar/2022/01/el-infantilismo-denominador-comun-de-nuestros-tiempos/

Il est difficile de concevoir comment, à l'heure actuelle, on peut encore parler si fort, et de manière si généralisée, de progrès quand on analyse certaines des nombreuses évolutions qui se produisent de nos jours et certaines des nombreuses manifestations qui sont typiques de notre époque détraquée. Malheureusement, pour analyser, il faut avoir la capacité de le faire, et nous craignons que la majorité de nos semblables, dans ce monde de mondialisation et de pensée unique et "politiquement correcte", ne puissent montrer qu'ils ont des neurones solides dans les questions liées à leur économie personnelle ou domestique : pour le prouver il y a les chiffres des multiples hypothèques contractées pour acquérir le dernier modèle de voiture, ou pour pouvoir "profiter" de vacances dans une station balnéaire bondée, ou pour acquérir une maison plus grande et plus luxueuse que celle qu'ils possèdent déjà.

En dehors de ce genre de choses, le pouvoir d'analyse de cet homme ordinaire, qui erre sans but autour de nous, frise la nullité. Lui demander d'analyser ce qui se passe autour de lui et d'évaluer si c'est édifiant ou angoissant, c'est lui demander quelque chose qui dépasse largement ses capacités. En l'absence de sa propre analyse, il se pliera sans broncher à un discours officiel pour lequel tout ce qui se passe réaffirme la "certitude" que nous vivons immergés dans un progrès sans fin.

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Demander à nos semblables de s'arrêter et de réfléchir à la superficialité de leur vie, c'est comme demander des poires à un orme. Leur demander si leur comportement, leurs habitudes et leurs loisirs ne sont pas puérils, c'est leur poser une question sur laquelle ils ne feront preuve d'aucune capacité de réflexion, car pour qu'ils fassent preuve d'une telle capacité, il faudrait qu'ils aient des points de référence à partir desquels peser et comparer les constantes et les différents détails de leur existence quotidienne. Et, malheureusement, ils n'ont pas ces référents de base, reposant, en dernière instance, sur des Vérités absolues et qui répondent à des Réalités suprasensibles qui sont bien au-dessus - et à l'origine - de ces autres réalités dont l'individu des temps ordinaires est exclusivement conscient et qui se réduisent aux plans physique et psychique.

Malheureusement, nos malheureux congénères ne connaissent pas d'autre façon de "vivre" que celle dans laquelle ils se trouvent en ces temps crépusculaires de notre monde moderne décrépit. C'est pourquoi ils ne pourront jamais comprendre combien leur vie est banale et combien ils sont puérils.

Notre homme commun agit de manière infantile en étant capricieux. Il est capricieux sur les nouveautés qui se présentent à ses sens : il les veut. Il veut les posséder et les posséder instantanément ; immédiatement. Il manifeste une soif irrépressible de possession. Il est pris de convulsions pour s'en emparer. Son empressement compulsif le fait sortir de lui-même et le projette sur l'objet de son désir. Il "vit" en dehors de lui-même.

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Conformément à son comportement infantile, il peut se mettre en colère et devenir furieux à des niveaux pathétiques pour les banalités les plus absurdes de la vie quotidienne. Des disputes énormes surgissent souvent pour les raisons les plus insignifiantes. Des raisons totalement insignifiantes peuvent donner lieu à de terribles controverses, voire à des bagarres.

Il manque à notre homme commun une vision et un sens de l'existence profonds et supérieurs qui, s'il les contemplait, minimiseraient complètement le poids que les contingences de la vie doivent avoir sur son existence.

Il est bien connu que les États-Unis d'Amérique sont considérés comme un peuple jeune. Une nation jeune si l'on considère qu'elle n'est devenue indépendante qu'il y a un peu plus de deux siècles. Cependant, à notre avis, jeune n'est pas le terme le plus approprié pour définir ce pays, mais plutôt infantile. Sa naissance à une époque marquée, en Occident, par le mercantilisme est intimement liée aux fondements libéraux-capitalistes de sa constitution fondatrice de 1787. Le protestantisme de ses pères fondateurs a ouvert une grande partie du chemin qui a inévitablement conduit à cette vision économiste de la vie. Pour cette religion, la richesse matérielle est un don divin. La foi en Dieu est suffisante pour le salut éternel.

Il n'est donc pas surprenant qu'une vision profondément matérialiste se soit progressivement enracinée dans l'âme du peuple américain. Un matérialisme qui entraîne une conception unidimensionnelle de l'existence et, en définitive, un réductionnisme qui finit, à la longue, par ignorer le plan de la Transcendance et - comme nous l'avons déjà souligné - par accorder, comme conséquence logique, une valeur absolue aux choses insignifiantes et banales inhérentes à la vie quotidienne et qui finit par conduire à ces attitudes capricieuses, et donc puériles, caractérisées par la soif compulsive de posséder des objets de désir dans l'ici et maintenant.

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Il existe de nombreux exemples de ce comportement enfantin. Par exemple, pour un esprit qui n'est pas encore submergé par ces comportements puérils, il semble peu mature de contempler des individus adultes - dont beaucoup de parents - portant des casquettes de baseball au lieu des chapeaux ou des casquettes que leurs grands-parents portaient il y a des décennies et qui trahissaient le statut social de ceux qui les portaient. Il est tout aussi immature de voir combien d'individus - dont certains ont largement dépassé l'âge de la retraite - se saluent en se frappant les mains dans des mouvements qui partent de différentes directions. De même qu'il est embarrassant de contempler comment non seulement les enfants mais aussi les parents vivent avec passion (en levant des banderoles et en criant avec ferveur) ces simulacres de cirque de la lutte authentique que l'on appelle le catch ou le pressing. Ou comment les équipes qui concourent dans les différentes disciplines sportives mises en œuvre dans ce pays sont toutes adjectivées comme pour enthousiasmer davantage les fans qui, vu le type d'adjectivation utilisé, pourraient sembler être exclusivement des enfants : galaxie, faucons, taureaux, géants,... Malgré le degré extrême de décadence que connaît l'Europe, il serait difficile pour ses citoyens de concevoir que les clubs sportifs dont ils sont fans ne continuent pas à être nommés, comme ils l'ont toujours été, par le nom de la ville dans laquelle ils sont basés, avec des ajouts aussi peu impressionnants que "club de football", "sportif" ou "athlétique".

Nous pouvons considérer les citoyens américains, pour tout ce qui a été expliqué et pour les exemples donnés, comme des paradigmes d'hommes infantiles (permettez-nous le paradoxe), mais nous devons au moins faire le triste constat que cet infantilisme a déjà dépassé les frontières de leur pays et s'est installé, de manière accélérée, dans les consciences des petits hommes de tout ce monde dit globalisé qui partagent les mêmes intérêts matérialistes et les mêmes préoccupations éphémères. Les hobbies, les attitudes et les postures communes au citoyen moyen des États-Unis, qui, il y a quelques décennies, auraient provoqué l'hilarité dans de nombreux autres pays, sont aujourd'hui, au contraire, des hobbies partagés - ou commencent à l'être - par des millions d'individus sur notre planète de plus en plus uniformisée et sécularisée. Symptôme décourageant !

 

 

lundi, 25 octobre 2021

Génération porno, individualisme et instinct de mort

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Génération porno, individualisme et instinct de mort

par Michael Kumpmann

Ex: https://www.blauenarzisse.de/die-geister-die-ich-rief/?fbclid=IwAR2gdocapxamfbks6AzYLHtzEl6wUHotKtR_JDp7FzttN1BkU31ZlVQoqAI   

Les conservateurs s'inquiètent notamment de la consommation extrêmement fréquente de pornographie par les jeunes, généralement désignée par l'expression "Génération Porno".

Les conservateurs sont prompts à attribuer ce phénomène à la "morale sexuelle malade de 1968", véhiculée par la gauche, ou à la décadence culturelle générale. Il y a une part de vérité dans tout cela, si vous tenez compte de phénomènes comme les "cours de masturbation" au nom de la "diversité sexuelle". Cependant, ce problème est beaucoup plus profond et concerne les fondements mêmes de notre ordre social.

L'Allemagne, comme tout l'Occident, est une société libérale, et un principe de base du libéralisme est l'individualisme radical. Cela suppose que, dans l'idéal, les gens devraient être libres et indépendants des autres et n'auraient pas besoin de leurs semblables pour vivre. Toutes les relations sociales telles que la culture, la religion, les personnes, la famille, etc. ne sont considérées que comme des relations contractuelles facultatives auxquelles on peut mettre fin à sa guise. Cette vision de l'humanité a été exprimée par la philosophe américaine Ayn Rand dans la citation suivante: "Je jure que je ne vivrai jamais pour une autre personne, et que jamais une autre personne ne devra vivre pour moi."

De deux à un

Et maintenant, la question essentielle: qu'est-ce que la pornographie dans son essence? Elle a transformé le besoin de sexe en une marchandise consommable individuellement. Le sexe est en fait l'acte fondamental par lequel un être humain a besoin d'un autre être humain. Si l'on se fie à l'origine du mot "communication", on remarque également qu'il signifie "faire un à partir de deux". C'est aussi pourquoi le sexe est en fait l'un des actes sociaux fondamentaux de la communication.

Et cet acte est transformé par la pornographie d'un acte de convivialité en un produit standard qui peut être consommé seul. Donc, d'une certaine manière, la pornographie est l'émancipation perfectionnée. Il est également intéressant de constater que la culture d'aujourd'hui va bien au-delà des déclarations les plus extrêmes des "classiques libéraux". Par exemple, les gens parlent aujourd'hui constamment de "réalisation sexuelle personnelle" et très peu de l'acte d'être ensemble, alors que même la "grande prêtresse de l'égoïsme", Ayn Rand, considérait toujours le sexe comme un acte fondamental d'être ensemble.

Vos droits s'arrêtent là où commencent ceux de l'autre personne

En outre, il existe un autre aspect de l'individualisme libéral, à savoir son idée que les gens doivent vivre côte à côte, les droits de l'homme fonctionnant en quelque sorte comme des clôtures pour séparer l'"enclos" de chaque individu. Comme le dit le proverbe: "Tes droits s'arrêtent là où commencent ceux de l'autre".

La pornographie s'en accommode également de manière étonnante, et c'est aussi ce qui explique pourquoi les féministes veulent maintenant contrôler et restreindre les interactions réelles entre les sexes et ce, de manière toujours plus absurde, mais elles se montrent maintenant extrêmement positives à l'égard du porno.

Après tout, c'est dans le domaine de l'amour et de la sexualité que le principe libéral "tout ce qui ne nuit pas à autrui est permis" ne fonctionne pas et n'a jamais fonctionné. Même dans la relation la plus parfaite de la planète, il arrive que les partenaires se blessent mutuellement. Cela ne peut jamais être évité car les êtres humains, en tant qu'individus, ne peuvent jamais former une union fondamentalement parfaite qui exclut totalement les malentendus et les déceptions. Et même sans conflit, des situations peuvent se présenter dans lesquelles une personne souffre à cause de son partenaire. Il suffit qu'il arrive quelque chose à l'autre personne.

C'est précisément le cœur de l'amour que de vouloir rester avec l'autre malgré toute la douleur et le chagrin. La pornographie, en revanche, est une forme de sexualité qui, parce qu'aucune autre personne n'est impliquée, exclut d'emblée tout risque d'être blessée par d'autres personnes. Ainsi, cet aspect de la pornographie s'inscrit aussi parfaitement dans la doctrine de l'"individu indépendant".

Génération Porn et individualisme

Par conséquent, la génération porno d'aujourd'hui est en fait un coût inhérent aux rêves libéraux de l'individu indépendant. Mais en fin de compte, cette libération de l'homme par rapport à son semblable est un détachement de l'homme par rapport à la réalité.

Un autre aspect lié à l'idée de la sexualité comme un produit pour l'individu est la dévalorisation de la sexualité dans le "produit de consommation qu'est le porno". C'est là l'idée "économique" que l'on devrait consommer du porno pour "se débarrasser de la pression". Cela dévalorise en fait la sexualité pour en faire un sentiment au même titre que l'envie d'uriner.

Evola et Dugin

Le deuxième aspect est la représentation du "sexe porno" typique, la marque du "marteau à vapeur humain", où il s'agit surtout de finir le plus vite possible. C'est d'ailleurs tout le contraire de la façon dont les traditionalistes comme Julius Evola décrivent une culture qui célèbre la sexualité. Ces cultures antérieures, comme l'ancienne Mésopotamie ou l'Inde, auraient en fait plutôt apprécié le "chemin vers le but" et auraient plutôt retardé le but.

Certains autres auteurs, par exemple Alexandre Dugin, qualifient donc la culture pornographique actuelle non pas de libération du sexuel, mais de "révolution anti-sexuelle" ou de "révolte contre le sexe".

Il pourrait y avoir plus que ce que l'on croit. Sigmund Freud a avancé la thèse controversée selon laquelle la sexualité était contrariée par une autre force motrice. Il s'agirait principalement de se débarrasser le plus rapidement possible des tensions dans le psychisme, peu importe comment. L'objectif est un état de repos dans lequel il n'y a pas de tensions positives ou négatives.

Les symptômes de cette pulsion sont l'apathie, la peur, les accès d'agressivité imprévus et spontanés et la fuite des "situations difficiles". Ce dernier point n'a pas forcément à voir avec la peur, mais peut aussi signifier éviter les tâches pénibles.  Si Eros rapproche l'humanité, cette force séparerait également les gens les uns des autres.

La pulsion de mort

Parce que l'état ultime, sans tension, est sa propre mort, Freud a également appelé ce phénomène la pulsion de mort. Et maintenant, la question essentielle: quel instinct, selon cette considération, la pornographie sert-elle ? Les parallèles avec la pulsion de mort sont plus qu'évidents.

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D'ailleurs, de nombreuses descriptions des adeptes du mouvement dit #NoFap, qui prêchent l'abstinence volontaire de pornographie, s'inscrivent dans ce cadre. De nombreuses personnes y décrivent qu'après s'être abstenues de pornographie, elles avaient davantage confiance en elles, étaient plus courageuses et plus déterminées, et se sentaient plus dynamiques.

En conclusion, on peut dire que le désir d'"indépendance individuelle" de notre société déplace la sexualité vers le virtuel, la dépouillant de plus en plus de sa composante sociale et la transformant ainsi en anti-érotisme. Pour mettre un terme à ce processus, il faut repenser à la prise de conscience qu'une indépendance individuelle totale n'est ni possible ni significative, et que les êtres humains sont des êtres sociaux qui ont besoin de la communauté des autres.

lundi, 07 janvier 2019

René Guénon sur notre société festive

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René Guénon sur notre société festive
 
par Nicolas Bonnal
 
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com
 
Comme prévu la société festive est de plus en plus sinistre, et comme prévu elle est de plus en plus autoritaire et orwellienne, avec un arrière-fond imbibé de satanisme. Voyez Vigilantcitizen.com qui recense le bal illuminé de l’UNICEF. Ici, on passe de la fête de la musique à l’arrestation de Drouet et à l’épuration du web parce qu’on est cool, ludique État-de-droit dans ses bottes....

Philippe Muray a brillamment « tonné contre » la société festive. On l’a rappelé ici-même. Mais on va remonter plus haut et examiner le corps du délit avec notre René Guénon. Qu’était une fête dans le monde traditionnel ? Une subversion momentanée de l’ordre. Guénon, dans ses admirables Symboles de la science sacrée :

« Il n’est pas inutile de citer ici quelques exemples précis, et nous mentionnerons tout d’abord, à cet égard, certaines fêtes d’un caractère vraiment étrange qui se célébraient au moyen âge : la « fête de l’âne », où cet animal, dont le symbolisme proprement « satanique » est bien connu dans toutes les traditions, était introduit jusque dans le chœur même de l’église, où il occupait la place d’honneur et recevait les plus extraordinaires marques de vénération ; et la « fête des fous », où le bas clergé se livrait aux pires inconvenances, parodiant à la fois la hiérarchie ecclésiastique et la liturgie elle-même. Comment est-il possible d’expliquer que de pareilles choses, dont le caractère le plus évident est incontestablement un caractère de parodie et même de sacrilège, aient pu, à une époque comme celle-là, être non seulement tolérées, mais même admise en quelque sorte officiellement ? »

Guénon évoque aussi les saturnales :

« Nous mentionnerons aussi les saturnales des anciens Romains dont le carnaval moderne paraît d’ailleurs être dérivé directement, bien qu’il n’en soit plus, à vrai dire, qu’un vestige très amoindri : pendant ces fêtes, les esclaves commandaient aux maîtres et ceux-ci les servaient ; on avait alors l’image d’un véritable « monde renversé », où tout se faisait au rebours de l’ordre normal… »

La fête a donc pour but de canaliser (aujourd’hui on dirait défouler) les forces inférieures de l’homme déchu. Guénon rappelle :

« …c’est là, en effet, quelque chose qui est très propre, et plus même que quoi que ce soit d’autre, à donner satisfaction aux tendances de l’« homme déchu », en tant que ces tendances le poussent à développer surtout les possibilités les plus inférieures de son être. Or, c’est justement en cela que réside la véritable raison d’être des fêtes en question : il s’agit en somme de « canaliser » en quelque sorte ces tendances et de les rendre aussi inoffensives qu’il se peut, en leur donnant l’occasion de se manifester, mais seulement pendant des périodes très brèves et dans des circonstances bien déterminées, et en assignant ainsi à cette manifestation des limites étroites qu’il ne lui est pas permis de dépasser. S’il n’en était pas ainsi, ces mêmes tendances, faute de recevoir le minimum de satisfaction exigé par l’état actuel de l’humanité, risqueraient de faire explosion, si l’on peut dire et d’étendre leurs effets à l’existence… »

Guénon conclut : « le fait qu’il n’y a là rien d’imprévu « normalise » en quelque sorte le désordre lui-même et l’intègre dans l’ordre total. »

Guénon parle alors des masques (voyez mon livre sur Kubrick et mes analyses symboliques sur les masques dans Eyes Wide Shut calqué de l’admirable Sarabande de Dearden, avec Stewart Granger)). Le masque ne masque pas, il révèle :

« En effet, les masques de carnaval sont généralement hideux et évoquent le plus souvent des formes animales ou démoniaques, de sorte qu’ils sont comme une sorte de « matérialisation » figurative de ces tendances inférieures, voire même

« infernales », auxquelles il est alors permis de s’extérioriser. Du reste, chacun choisira tout naturellement parmi ces masques, sans même en avoir clairement conscience, celui qui lui convient le mieux, c’est-à-dire celui qui représente ce qui est le plus conforme à ses propres tendances de cet ordre, si bien qu’on pourrait dire que le masque, qui est censé cacher le véritable visage de l’individu, fait au contraire apparaître aux yeux de tous ce que celui-ci porte réellement en lui-même, mais qu’il doit habituellement dissimuler. »

Guénon ajoute sur le retournement parodique : « Il est bon de noter, car cela en précise davantage encore le caractère, qu’il y a là comme une parodie du « retournement » qui, ainsi que nous l’avons expliqué ailleurs, se produit à un certain degré du développement initiatique ; parodie, disons-nous, et contrefaçon vraiment « satanique », car ici ce « retournement » est une extériorisation, non plus de la spiritualité, mais, tout au contraire des possibilités inférieures de l’être. »

Ce retournement parodique momentané servait certainement à détourner les attaques du Malin.

Tout se retourne comme toujours au dix-septième qui marque le déclin ou la sanction/récupération des carnavals. Et dans le monde moderne la fête devient permanente pour pousser la consommation-consumation des âmes et des forces : Halloween, Black Friday, Noël, Pride machin, Saint-Valentin toutes les fêtes sont là qui se succèdent et puent. Comme dit Tocqueville, en démocratie on laisse le corps pour aller droit à l’âme (on dira au croyant que la mission est de remplir les enfers).

Guénon sur cette extension du domaine du mal :

« Si les fêtes ne semblent même plus éveiller qu’à peine l’intérêt de la foule, c’est que, dans une époque comme la nôtre, elles ont véritablement perdu leur raison

d’être : comment, en effet, pourrait-il être encore question de « circonscrire » le désordre et de l’enfermer dans des limites rigoureusement définies, alors qu’il est répandu partout et se manifeste constamment dans tous les domaines où s’exerce l’activité humaine ? »


Et le coup de massue final :

« Ainsi, la disparition presque complète de ces fêtes, dont on pourrait, si l’on s’en tenait aux apparences extérieures et à un point de vue simplement « esthétique », être tenté de se féliciter en raison de l’aspect de « laideur » qu’elles revêtent inévitablement, cette disparition, disons-nous, constitue au contraire, quand on va au fond des choses, un symptôme fort peu rassurant, puisqu’elle témoigne que le désordre a fait irruption dans tout le cours de l’existence et s’est généralisé à un tel point que nous vivons en réalité, pourrait-on dire, dans un sinistre « carnaval perpétuel ».
 
Nicolas Bonnal
 

Sources

René Guénon, Symboles de la science sacrée. Chapitre XXI. Sur la signification des fêtes «carnavalesques»

http://classiques.uqac.ca/classiques/guenon_rene/Symboles_science_sacree/symboles_sc_sacree.html

Nicolas Bonnal – Stanley Kubrick, génie du cinéma (Amazon.fr)

http://www.dedefensa.org/article/philippe-muray-face-au-d...

https://en.wikipedia.org/wiki/Saraband_for_Dead_Lovers

https://vigilantcitizen.com/vigilantreport/inside-unicefs...

jeudi, 26 juillet 2018

Le problème du narcissime, c’est qu’il conduit à l’insignifiance

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Le problème du narcissime, c’est qu’il conduit à l’insignifiance

Par Kenneth Lloyd Anderson

Ex : https://civilizingthebeast.blogspot.com

La culture moderne, surtout la « pop culture », est narcissique, parfaitement mise en exergue par les soeurs Kardashian et leurs maris hip hop et leurs « rap boyfriends ». Elles croient que tout ce qui existe, existe pour leurs propres désirs et concupiscences. « Elles arpentent la Terre comme si elle était un jardin planté uniquement pour elles » (Hegel).

Mais les sœurs Kardashian et leurs boyfriends soi-disant obsédés par leurs fesses plantureuses (cela ressemble plutôt à une constatation d’ordre racial contre les nanas à grosses fesses) et leurs followers hypernaïfs sur le net ne se rendent pas compte que lorsque la drogue narcissique cessera de faire de l’effet, l’insignifiance les attend. Je pense à la triste fin de Marlon Brando, également narcissique, qui cherchait du sens dans la bouffe et les causes frelatées du gauchisme (alors qu’il avait vraiment du talent avant…).

Nietzsche et ses adeptes du 20ième siècle s’en souciaient et savaient que le problème philosophique du narcissisme menait à l’insignifiance. Le sens jadis offert par la religion dans la vie est perdu et un engouement narcissique se déploie sauvagement, cherchant du sens, espérant en trouver dans des phénomènes comme la révolution française ou, plus récemment, dans le « marxisme culturel ».

Le narcissisme à la mode influence beaucoup trop nos jeunesses, encouragé qu’il est par le néfaste Big Media. Ces jeunes ne reçoivent aucune aide de leurs parents dont le narcissisme des années 1960 fait qu’ils sont laissés en plan et que l’on ne se soucie guère d’eux.

Les cultures peuvent fonctionner pendant un certain temps en acceptant des comportements allant à l’encontre de la nature humaine mais, il arrive que les cultures soient ramenées au réel par les schèmes comportementaux, sociaux et génétiquement déterminés, par le fil d’Ariane qu’est la véritable nature humaine pour redevenir des cultures correspondant davantage à ce que nous sommes dans le fonds. La véritable nature humaine, si d’honnêtes sociobiologistes l’examinent, en vient toujours à affirmer une forme ou une autre de nationalisme populaire, d’étatisme ethno-centré, comme on en voit ressurgir aujourd’hui dans l’Occident corrompu.

lundi, 07 mai 2018

Les enfants de l'idéologie libérale-libertaire

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Les enfants de l'idéologie libérale-libertaire

Par Paul Matilion

Ex: http://www.in-limine.eu 

Dresser un portrait de la jeunesse actuelle ne peut se faire sans essayer de comprendre les tenants et les aboutissants de la révolution culturelle de mai 1968 qui a façonné l’idéologie libérale-libertaire qui nous domine toujours. A l’époque, le fossé des générations sans précédent, « un événement mondial, quelque chose qui ne s’était encore jamais produit avec cette simultanéité et sur une telle échelle » a eu comme conséquence que les jeunes, se sentant « étrangers à leurs parents » [1], ont voulu imposer leur vision du monde à la société. Ils n’ont pas essayé d’élaborer une société représentative des différentes générations qui la composaient mais, au contraire, ont imposé leur génération comme socle de la nouvelle ère. Génération des mots d’ordre « il est interdit d’interdire » et « CRS SS », cette nouvelle ère a alors blâmé l’autorité comme valeur de la vieille génération ringarde au profit du développement personnel comme valeur de la jeune génération oppressée.

De cette révolution culturelle opérée par les jeunes bourgeois de l’époque s’en est alors suivi une forte alliance – celle que l’on se plaît à nommer l’idéologie libérale-libertaire – entre d’une part le libéralisme économique et d’autre part le libéralisme culturel, les deux poursuivant une logique semblable : celle de l’illimité. Le libéralisme est une doctrine économique « qui se donne le marché pour seul fondement, avec pour alliées naturelles l’initiative privée et la libre concurrence » [2]. Il faut rajouter à cette définition qu’une des fonctions du libéralisme économique est la volonté d’accumuler toujours plus, de manière croissante, des capitaux et des profits. De son côté, le libéralisme culturel est la volonté d’étendre toujours plus les droits subjectifs des individus en écartant tout procédé qui serait susceptible de les limiter. Les deux fonctionnent désormais de pair : le libéralisme culturel créant de nouveaux marchés pour le libéralisme économique et le libéralisme économique approfondissant toujours plus le libéralisme culturel. Cette alliance, somme toute logique, est le fruit du combat qu’ont mené les soixante-huitards contre toutes les formes d’autorité afin qu’ils puissent jouir sans entraves. Néanmoins, certaines formes d’autorité légitimes sont nécessaires pour construire une société ambitieuse, soucieuse de transmettre son héritage aux générations suivantes et respectueuse de la fonction des individus qui la composent.

Les jeunes soixante-huitards ayant assimilé l’autorité au fascisme, les rapports intergénérationnels qui ont suivi les événements de 1968, selon le pédopsychiatre Patrice Huerre, « se sont un peu dilués dans une bienveillance apparente des adultes, qui souhaitaient rompre ainsi avec la période antérieure et favoriser le dialogue et l’épanouissement de chacun, refusant l’opposition et le conflit » [3]. Si l’intention d’abandonner toute forme d’autorité, au profit d’une flexibilité, peut paraître alléchante, il n’en reste pas moins que l’enfer est pavé de bonnes intentions, et que celle-ci a entraîné des conséquences néfastes pour la jeunesse contemporaine.

LA DELEGITIMATION DE LA FONCTION PATERNELLE

Aujourd’hui, la société dans son ensemble ne soutient plus la fonction paternelle dans la famille comme l’a constaté le psychanalyste Jean-Pierre Lebrun : « c’est dans un mouvement de va-et-vient, que fonction paternelle et société se délégitiment aujourd’hui mutuellement de leur tâche ; c’est bien de ne plus être soutenue par le social que la fonction paternelle décline » [4] . En effet, désormais, les parents se doivent d’écouter leur enfant et se soucier principalement de son émancipation individuelle. L’autorité que le père est censé incarner s’étiole donc dans un souci de compréhension de l’enfant. A tel point que l’on ne pourrait désormais plus parler de couple père et mère mais de couple mère et mère bis, ce qui ne laisse pas sans poser de problèmes.

Le père est celui qui apprend l’altérité à l’enfant. Il est celui qui apprend à l’enfant que la mère n’est pas toute à lui puisqu’il demeure en couple avec elle. Il est aussi un Autre plus lointain que la mère – car il n’est pas aussi proche physiquement de son enfant que la mère l’a été – et avec qui l’enfant va pourtant devoir composer. Il vient donc annoncer à l’enfant qu’il n’existe pas que la relation duelle avec sa mère, mais qu’il peut et doit aussi exister une relation avec un tiers. Le père vient donc introduire l’enfant au monde, à ce qui est différent. Il vient donc aussi montrer à l’enfant l’existence d’une dissymétrie entre lui et la mère et non une symétrie.

13189003.jpgL’idéologie libérale-libertaire a pourtant délégitimé ce rôle du père en l’assignant au même rôle que celui de la mère, les deux étant désormais astreints à se nommer simplement parents, papa et maman et pourquoi pas parent 1 et parent 2. Jean-Pierre Lebrun va même plus loin en expliquant qu’il y a un « désaveu de la fonction paternelle pouvant mener jusqu’au triomphe de l’emprise maternante » [5]. Or la symétrie n’invite pas l’enfant à connaître l’altérité, la différence. Elle ne permet pas non plus à l’enfant de connaître l’absence et le manque de la mère car le père n’est plus l’étranger qui vient le retirer de sa relation fusionnelle avec elle. En assignant au père le même rôle qu’une mère, c’est-à-dire en lui retirant ce qui fait sa fonction initiale (l’intervention tierce, l’ouverture à l’altérité…) et en laissant s’installer une relation continue sans manque et pleine de jouissance entre l’enfant et la mère « on tend à provoquer l’annulation de tout manque, donc l’extinction de tout désir, du fait de l’empêchement de se déployer vers autre chose, vers un ailleurs que la présence maternelle » [6].

Place est faite alors à la continuité, à l’immédiateté, à l’absence d’absence, au tout plein et au « maternage qui est privilégié au détriment du dématernement » [7]. Et cela profite beaucoup au libéralisme économique qui fonctionne sur un système où la limite n’a pas lieu d’être au profit de l’incitation à une consommation toujours plus importante. C’est ce qui amène Jean-Pierre Lebrun à affirmer que « l’espèce de cordon ombilical que représente aujourd’hui l’usage du téléphone portable, la coupure sous toutes ses formes vécue comme un traumatisme qu’on refuse de subir, la prégnance de l’image télévisuelle qui échappe à la discontinuité, [sont] autant d’exemples de situations qui, sans avoir de rapport direct avec la relation à la mère, ont pourtant bien un rapport avec le fait d’entériner comme souhaitable un fonctionnement maternant et de discréditer toute tentative de mettre en cause un tel fonctionnement » [8].

L’absence de dissymétrie entre père et mère conduira aussi l’enfant, qui ne connaît pas la différence, à vouloir éviter le conflit au profit du consensus car il n’a pas les capacités de se confronter à ce qui est différent. En effet, la différence de l’autre fait peur et les idées des autres, les idées étranges, n’intéressent pas car à s’y confronter elles engendreraient des conflits. Ne pas être capable de s’ouvrir à la différence des autres et des idées produit le monde du consensus, de la totalité. C’est ce qui amène Jean-Pierre Lebrun à affirmer que « ce à quoi on assiste, c’est au triomphe du consensualisme, autrement dit de l’amour ! Mais d’un amour qui croit pouvoir rester en deçà de la césure, de la discontinuité, de l’asymétrie, de la rupture. C’est-à-dire d’un amour qui voisine uniquement avec la structure de l’amour maternel, celui de la mère pour son enfant et de l’enfant pour sa mère » [9].

LA DELEGITIMATION DE LA FONCTION DE L’ECOLE

Avec l’autorité du père délégitimée par la société c’est aussi l’autorité du professeur qui est invalidée. En effet, comme l’explique Jean-Pierre Lebrun, « là où le système familial donnait la première clef de la confrontation avec le dissymétrique, avec la différence des places, ce qui risque d’être aujourd’hui proposé, c’est un monde où chacun occupe la même place, un univers où les relations ne connaissent plus aucune contrainte, aucune donne qui ne dépende pas que de moi » [10]. L’enfant, sans l’intervention du père comme tiers, comme autre et comme étranger, ne peut pas avoir conscience de la place hiérarchique qu’occupent les individus dans la société. Le professeur occupe donc à ses yeux une place amoindrie à celle qu’il devrait occuper réellement.

Darcos-FranceCulture2.jpgAussi, ce qui caractérise la société libérale contemporaine est la permissivité des parents dans leur manière d’éduquer leur enfant. Christopher Lasch, dans son ouvrage La culture du narcissisme, faisait déjà état de ce constat relativement à la situation aux États-Unis lors des années 1970 en citant Arnold Rogow, un psychanalyste. Selon ce dernier, les parents « trouvent plus facile, pour se conformer à leur rôle, de soudoyer que de faire face au tumulte affectif que provoquerait la suppression des demandes des enfants ». Christopher Lash ajoute à son tour qu’ « en agissant ainsi, ils sapent les initiatives de l’enfant, et l’empêchent d’apprendre à se discipliner et à se contrôler ; mais étant donné que la société américaine n’accorde plus de valeur à ces traits de caractère, l’abdication par les parents de leur autorité favorise, chez les jeunes, l’éclosion des manières d’être que demande une culture hédoniste, permissive et corrompue. Le déclin de l’autorité parentale reflète « le déclin du surmoi » dans la société américaine dans son ensemble » [11].

Si d’un côté le professeur n’est pas identifié aux yeux de l’enfant comme détenant une autorité légitime à laquelle il faut se plier à l’école et que dans le même temps l’idéologie libérale-libertaire incite les parents à faire preuve de laxisme dans l’éducation de leur enfant, il est évident que la transmission des savoirs dont le professeur est le garant ne peut plus s’opérer de manière efficace. De toute manière, l’école a abandonné depuis longtemps son rôle de transmettre les savoirs élémentaires (savoir lire, écrire, compter) au profit du développement individuel de l’enfant. Les programmes scolaires ne chargent plus le professeur d’enseigner des « savoirs » mais le chargent de développer les « compétences » des élèves.

Christopher Lasch, en critiquant les dérives de l’école américaine des années 1970, nous dresse un tableau qui est loin d’être sans liens avec les transformations contemporaines de l’école française. Il nous explique que les réformateurs progressistes de l’époque souhaitaient une école qui réponde aux besoins des élèves et qui les encourage dans leur créativité. Selon lui « deux dogmes, parmi les plus importants, gouvernent l’esprit des éducateurs américains : premièrement, tous les étudiants sont, sans effort, des « créateurs », et le besoin d’exprimer cette créativité prime celui d’acquérir, par exemple, la maîtrise de soi et le pouvoir de demeurer silencieux » [12]. Ce constat pourrait être, mots pour mots, celui dressé pour décrire les idées de nos intello-bobo français actuels qui alimentent les colonnes de Libération et Le Monde avec leurs théories visant à construire l’école du progrès.

lash.jpgEn France, actuellement, le souci de l’école d’accompagner les élèves dans leur développement personnel en favorisant leur créativité et non en les soumettant à l’autorité du professeur pour leur apprendre à maîtriser les savoirs essentiels est couplé avec le souci bourdieusien de ne pas reproduire les classes sociales. Néanmoins, c’est tout l’inverse qui se produit. Tout comme Christopher Lasch l’explique, « les réformateurs, malgré leurs bonnes intentions, astreignent les enfants pauvres à un enseignement médiocre, et contribuent ainsi à perpétuer les inégalités qu’ils cherchent à abolir » [13]. Effectivement, je me souviendrais toujours d’une professeur d’Histoire-Géographie dans le lycée où je travaillais en tant que surveillant à côté de mes études de droit qui, dans l’intention d’enseigner sa matière de manière ludique et attractive, basait principalement son cours sur la projection de films documentaires. Il se trouve que ce lycée, situé dans le quartier du Marais à Paris, était composé à la fois d’élèves provenant de l’immigration et d’une classe sociale défavorisée du 19ème arrondissement ainsi que d’élèves provenant d’une classe sociale aisée du 3ème arrondissement. Les élèves qui parvenaient le mieux à retenir avec précision le contenu des documentaires étaient sans surprise ceux du 3ème arrondissement tandis que les élèves qui avaient du mal à retenir le même contenu étaient ceux provenant du 19ème arrondissement. Pourtant, le fait de baser essentiellement son cours sur des films documentaires était une manière pour cette professeur d’échapper à un enseignement magistral qu’elle jugeait élitiste. Comme l’explique alors à nouveau Lasch, concernant l’école américaine avec laquelle on peut faire un parallèle avec l’école française actuelle, « au nom même de l’égalitarisme, ils [les réformateurs] préservent la forme la plus insidieuse de l’élitisme qui, sous un masque ou sous un autre, agit comme si les masses étaient incapables d’efforts intellectuels. En bref, tout le problème de l’éducation en Amérique pourrait se résumer ainsi : presque toute la société identifie l’excellence intellectuelle à l’élitisme. Cela revient à garantir à un petit nombre le monopole des avantages de l’éducation. Mais cette attitude avilit la qualité même de l’éducation de l’élite, et menace d’aboutir au règne de l’ignorance universelle » [14].

L’école est désormais devenue le lieu où la jeunesse avec ses codes, ses attentes et ses désirs s’impose au professeur, bon gré mal gré. L’enseignant n’est plus celui qui transmet les savoirs et les découvertes scientifiques que lui seul est supposé connaître, mais celui qui doit s’efforcer de rattraper son retard sur les nouveautés technologiques que les jeunes maîtrisent mieux que lui afin d’y conformer son enseignement. C’est ce qui amène Alain Finkielkraut à déplorer qu’aujourd’hui « être vieux, autrement dit, ce n’est plus avoir de l’expérience, c’est, maintenant que l’humanité a changé d’élément, en manquer. Ce n’est plus être le dépositaire d’un savoir, d’une sagesse, d’une histoire ou d’un métier, c’est être handicapé. Les adultes étaient les représentants du monde auprès des nouveaux venus, ils sont désormais ces étrangers, ces empotés, ces culs-terreux que les digital natives regardent du haut de leur cybersupériorité incontestable. A eux donc d’intégrer le changement d’ère. Aux anciennes générations d’entamer leur rééducation. Aux parents et aux professeurs de calquer leurs pratiques sur les façons d’être, de regarder, de s’informer et de communiquer de la ville dont les princes sont les enfants. Ce qu’ils font, sur un rythme endiablé et avec un zèle irréprochable, soit en numérisant les outils pédagogiques, soit, comme le montre Mona Ozouf dans un article du Débat, en adaptant les manuels non encore dématérialisés à la nouvelle sensibilité numérique » [15]. Ce qui est regrettable, c’est que le professeur n’a plus pour fonction d’imposer d’en haut un cadre limité propice à la transmission des savoirs, mais de se faire imposer par en bas un cadre aux limites fluctuantes et fonction des nouvelles technologies dont les enfants sont les maîtres afin de leur transmettre des connaissances via un support dont ils sont devenus addicts. Le professeur, étant désormais dépourvu de toute autorité et en accord avec le « fonctionnement maternant » de notre société, n’initie plus une coupure dans l’utilisation des nouvelles technologies utilisées en continu par les élèves mais, au contraire, accepte leur utilisation permanente.

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L’école, prise d’assaut par les tenants de la nouvelle pédagogie du développement personnel de l’enfant, n’est plus un lieu où le professeur vérifie, sans culpabiliser, par des contrôles de connaissance et en attribuant des notes que les savoirs qu’il a transmis à l’élève ont bien été compris et appris mais un lieu où l’on débat de la pertinence de la notation, celle-ci étant vue comme une sanction traumatisante pour ledit élève. Si à partir d’une mauvaise note traumatisme il y a, c’est bien parce que l’enfant n’est plus habitué à cette confrontation à l’altérité que doit initier l’intervention du père comme agent de l’autre de la mère. C’est bien parce que le « non ! » du père qui vient poser un cadre et une sanction à l’enfant dépassant une limite n’est plus opéré à cause d’une délégitimation de son autorité par la société que les élèves se sentent blessés par une mauvaise note. Pourtant, la notation est nécessaire car, comme l’estime Jean-Pierre Lebrun, « si plus personne ne dit à l’enfant : « Ton travail n’est pas bon », ce qui veut dire aussi : « Tu peux faire mieux », l’enfant reste livré à lui-même, orphelin d’un appui dont il a besoin » [16]. Néanmoins, au lieu de prendre le problème dans le bon ordre, c’est-à-dire en considérant que si l’élève est ébranlé par une mauvaise note la raison est à trouver dans la délégitimation de l’autorité du père par la société, le mouvement actuel est plutôt, désormais, de débattre de l’opportunité des fessées données par les parents à leurs enfants.

UNE DELEGITIMATION OPEREE PAR UNE SOCIETE JEUNISTE

Les adolescents d’aujourd’hui ne sont plus les marginaux qu’ils étaient hier. Notre société entière, désormais, respire l’adolescence dans son mode de fonctionnement. « Le rapport au temps, ce culte de l’immédiat si cher aux adolescents – « c’est l’instant et l’immédiat qui compte, je dois avoir tout de suite » – imprègne toute la société. En ce sens la société adulte est très adolescente dans son fonctionnement » nous explique Patrice Huerre [17]. Il ne faut donc pas s’étonner que l’autorité du père et du professeur soit invalidée par la société dans son ensemble. La révolution culturelle de mai 1968 n’a pas établi un partage intergénérationnel des fonctions qui aurait pu régir le mode de fonctionnement de la société contemporaine mais a imposé le dictât il est interdit d’interdire propre à l’adolescence et qui nous gouverne actuellement.

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Ainsi, les rites et les événements qui permettaient de passer de l’adolescence à l’âge adulte n’existent plus. Il n’est pas rare de voir, sur la rive droite parisienne, des papas revenant de l’école avec leur enfant, la casquette à l’envers et le skate à la main. Les adolescents ont de moins en moins de modèles plus âgés qui leur montrent ce qu’est être adulte. Les publicités font le culte de la jeunesse en déployant tout un arsenal d’images et de slogans pour nous convaincre coûte que coûte qu’il faut rester le plus jeune possible. Le service militaire qui permettait d’opérer une étape pour quitter l’adolescence et le foyer parental n’existe plus et il s’opère, désormais, tout le contraire puisque les jeunes restent de plus en plus longtemps chez leurs parents.

Ce n’est pas l’adolescence qu’il faut critiquer, celle-ci étant une étape de la vie nécessaire. C’est plutôt la validation de l’adolescence comme modèle de fonctionnement de la société et l’invalidation, par la société, de l’autorité des plus âgés (pères, mères, professeurs,…) qu’il faut critiquer. Cela ne veut pas non plus dire qu’il faut faire une éloge réactionnaire de l’autorité absolue des plus âgés sur les plus jeunes. Il faut, en restant dans la juste mesure, bâtir une société où le dialogue intergénérationnel est possible et où la transmission de l’héritage culturel, des savoirs, des traditions de nos aînés et de nos morts s’opère afin que les plus jeunes, une fois devenus plus vieux, transmettent à leur tour cet héritage garni et enrichi avec le temps. Pour cela, et contrairement à aujourd’hui, il faut que chaque individu se voit attribuer, dans la société, la place qui lui revient (la place du Père au père, celle de la Mère à la mère, celle du Professeur au professeur,…). Mais pour cela, je crains qu’il ne faille une nouvelle révolution culturelle…


1 : Margaret Mead, Le Fossé des générations, 1971

2 : Francis Balle, Libéralisme, in Encyclopaedia Universalis, 2015

3 : Patrice Huerre, De l’adolescent à l’adolescence in Qu’est-ce que l’adolescence ? ; Éditions Sciences Humaines, 2009

4 : Jean-Pierre Lebrun, Un monde sans limite ; Éditions érès, 2011

5 : ibid

6 : Jean-Pierre Lebrun in La condition humaine n’est pas sans conditions ; Édition Denoël, 2010

7 : ibid

8 : ibid

9 : ibid

10 : Jean-Pierre Lebrun, Un monde sans limite ; Éditions érès, 2011

11 : Christopher Lasch, La culture du narcissisme, réédité aux éditions Flammarion, 2006

12 : ibid

13 : ibid

14 : ibid

15 : Alain Finkielkraut, L’identité malheureuse ; Éditions Stock, 2013

16 : Jean-Pierre Lebrun, La condition humaine n’est pas sans conditions ; Édition Denoël, 2010

17 : Patrice Huerre, De l’adolescent à l’adolescence in Qu’est-ce que l’adolescence ? ; Éditions Sciences Humaines, 2009

Source : https://paulmatilion.wordpress.com/2015/02/25/les-enfants...

mercredi, 15 juin 2016

De la destruction du père – Conférence de Damien Viguier à Lille

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De la destruction du père

Conférence de Damien Viguier à Lille

L’équipe d’E&R Nord-Pas-de-Calais recevra maître Damien Viguier le samedi 25 juin 2016 à 15h à Lille pour une conférence intitulée « De la destruction du père ».

Notre libraire proposera à cette occasion la série des « Leçons de droit » de Damien Viguier, éditée aux éditions Kontre Kulture, que vous pourrez vous faire dédicacer après la conférence.

Entrée : 5 euros.

Réservations : reservation.erlille@outlook.fr

dimanche, 27 mars 2016

Sur la misandrie contemporaine: tous coupables, toutes victimes

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Sur la misandrie contemporaine: tous coupables, toutes victimes

Ex: http://www.huffingtonpost.fr

tagCayM2XfWAAEis71.jpgDans ce livre (Des Putes et des Hommes. Vers un ordre moral androphobe), je m'interroge d'abord sur les prostituées et leurs clients, en ce que ceux-ci sont érigés en coupables tandis que celles-là tendent à être réduites à des victimes, après avoir longtemps été traitées comme des délinquantes. Au moment où les prostituées tendent à être décriminalisées, les clients font l'objet d'une criminalisation croissante. D'où la banalisation dans l'imaginaire social de ces deux représentations : la prostituée traitée comme une victime plus ou moins infantilisée, objet d'une compassion n'allant pas sans mépris, et le client dénoncé comme un détestable "prostitueur" ou un méprisable "viandard", premier complice du proxénète exploiteur, voire esclavagiste. Il y a là deux stéréotypes négatifs couplés qui orientent les controverses idéologiques sur la question prostitutionnelle, récemment recentrée sur la pénalisation du client. (...)

Celles qu'on désignait comme des "femmes de mauvaise vie" ne sont devenues récemment respectables qu'en étant jugées irresponsables, ce qui les voue à être rééduquées ou "responsabilisées", au même titre que leurs clients. (...) D'entrée de jeu, deux problèmes classés comme philosophiques s'imposent à nous : celui de la liberté de se prostituer et celui de la dignité humaine de ceux et celles qui se prostituent. (...) Lorsque la discussion philosophique a lieu, elle reste dans les marges des débats publics. Au postulat selon lequel nul ne choisit librement de se prostituer s'opposent des témoignages attestant que l'exercice de la prostitution peut dériver d'un libre choix et que la prostitution volontaire et assumée est loin d'être un phénomène social minoritaire. Parallèlement, le postulat selon lequel la prostitution est une atteinte à la dignité humaine, parce qu'elle impliquerait violence, exploitation ou marchandisation des corps, voire esclavage sexuel, se heurte à l'argument consistant à voir dans le consentement des partenaires de la relation prostitutionnelle une preuve de sa fonction sociale, voire une garantie suffisante de sa valeur morale. (...)

La réponse des ennemis absolus de la prostitution tourne autour de la disqualification, voire de la criminalisation du consentement. Ils utilisent l'idée de la dignité de la personne humaine comme argument pour limiter la valeur du consentement, jusqu'à la nier. En s'efforçant de disqualifier l'idée du libre consentement à la prostitution, ils contribuent à légitimer la logique abolitionniste. À leurs yeux, tout consentement est une illusion ou une tromperie, le produit d'une manipulation. Sous couvert de cette thèse qu'ils présentent comme démystificatrice, ils supposent qu'ils savent mieux que les acteurs ce que ces derniers vivent et pensent. Et ils se proposent d'agir pour le bien de ces individus censés ignorer ce qui les détermine et dont les opinions ne comptent pas à leurs yeux. On peut voir dans cette prétention paternaliste un aspect de l'arrogance des élites. L'État moralisateur se fonde sur cette vision paternaliste pour interdire ou réprimer certaines pratiques sexuelles et imposer ses modèles normatifs de la "bonne" sexualité.

J'aborde ensuite dans ce livre la question délicate de la bêtise propre à une catégorie particulière de partisans du Bien, à savoir ceux qui veulent "rendre l'humanité meilleure" (Nietzsche) et réaliser ici-bas, ou "ici et maintenant", l'utopie de la société parfaite. Les adeptes du perfectionnisme veulent à tout prix reconstruire, sans plus tarder, les rapports sociaux sur la base de leurs idéaux de la vie bonne ou du progrès de la civilisation. Cette bêtise des "belles âmes" dites progressistes est inséparable d'un paternalisme moralisant qui, largement diffusé par un militantisme associatif spécialisé, alimenté par la propagande néo-féministe, est devenu un paternalisme d'État. Je caractérise comme néo-féministe le dernier stade observable du militantisme féministe dans les sociétés libérales-pluralistes, disons une version politiquement acceptable du féminisme radical d'inspiration abolitionniste, longtemps marginal - dans les débats sur la prostitution, les positions dominantes oscillaient entre le prohibitionnisme et le réglementarisme.

Le néo-féminisme est le féminisme désormais triomphant dans le monde des élites de la culture et du pouvoir, un féminisme devenu idéologie dominante et instrument de terrorisme intellectuel au moment même où, dans les sociétés occidentales, le sexisme est devenu honteux et consensuellement condamné en tant que forme de stigmatisation et de discrimination. Cela ne signifie pas que les attitudes et les conduites sexistes ont disparu, mais qu'elles n'existent plus qu'en tant que survivances, même si l'on considère le fait qu'elles sont surtout présentes dans certaines populations issues de l'immigration (...). Mais l'évolution sociale globale va dans le sens de la disqualification des attitudes sexistes. (...)

Il y a du sexisme observable dans certains secteurs de la population française, et il faut bien sûr le combattre par divers moyens. Mais il y a aussi un sexisme imaginaire, idéologiquement élaboré par divers groupes activistes, dont la raison d'être est de lancer des chasses aux sorcières, plus ou moins relayées par les dirigeants politiques. Et, comme les sociologues le savent depuis longtemps, la lutte contre des chimères produit des effets réels. Ce sexisme chimérique est au centre de la démonologie antisexiste contemporaine. Il peut se caractériser par son statut et sa fonction de nouvelle clé de l'Histoire, en ce que les antisexistes radicaux supposent que "le sexisme" est partout, qu'il explique tout, ou presque, et qu'il est la source de la plupart de nos maux. Il incarne ainsi une nouvelle figure de la causalité diabolique pour ses dénonciateurs, qui supposent que les sociétés contemporaines, derrière les valeurs et les normes égalitaires qu'elles prétendent respecter, sont ou demeurent intrinsèquement "patriarcales". (...)

En France, la pénalisation des clients constitue un bon exemple de ce passage au politique de revendications longtemps confinées à des milieux activistes marginaux. L'abolitionnisme a joué le rôle d'un puissant dispositif de légitimation d'une "putophobie" culturellement distinguée, retraduisant en termes idéologiquement acceptables les stéréotypes négatifs liés au mépris social entourant la prostitution. On y retrouve la dialectique négative observable dans le traitement des prostituées comme dans celui des homosexuels naguère : déresponsabilisation, décriminalisation et pathologisation. Catégorisées comme des "victimes", censées incarner telle ou telle forme de maladie sociale, les prostituées sont vouées à être soignées, protégées et sauvées. Dans ce cadre idéologique, elles sont imaginées comme des victimes du sexisme et de l'exploitation sexuelle, comme si elles étaient toutes victimes de proxénètes ou de réseaux criminels de "traite" des êtres humains. Ce qu'enseigne une approche anthropologique de la question est bien différent. (...)

Le sexisme existe bien, mais il faut le reconnaître là où il est observable, dans les sociétés restées imperméables aux valeurs et aux normes de l'individualisme libéral et égalitaire ainsi qu'à l'exigence de laïcité. Or, c'est le plus souvent de ces sociétés théocratiques et patriarcales que sont originaires les populations qui viennent s'installer en Europe. On ne saurait s'étonner que de tels migrants ne déposent pas aux frontières de Schengen leur culture sexiste. Mais les activistes néo-féministes, aveuglées par leurs convictions idéologiques héritées de l'antiracisme anticolonialiste, ne peuvent ni ne veulent reconnaître le fait. Les "immigrés" ou les "migrants", quoi qu'ils puissent faire, sont à leurs yeux des victimes désignées du "racisme", et à ce titre soustraits au regard critique. (...)

C'est ainsi que, dans un premier temps, nombre de néo-féministes ont gardé le silence sur les agressions sexuelles commises dans la nuit du 31 décembre 2015 à Cologne et dans d'autres villes européennes par des immigrés originaires d'Afrique du Nord ou des "migrants" venus d'Irak ou de Syrie. Dans un deuxième temps, certaines d'entre elles se sont évertuées à minimiser ces violences sexuelles de masse, tout en dénonçant, conformément aux stratégies discursives propres à la culture de l'excuse, les discriminations ou l'"islamophobie" dont les agresseurs seraient les victimes, ou les "instrumentalisations racistes", par "l'extrême droite", desdites agressions. Les droits des femmes européennes passent dès lors après les droits des "migrants" venus du Maghreb ou du Moyen-Orient. Le message principal est qu'il ne faut pas "stigmatiser les immigrés". La lutte contre des dangers imaginaires conduit à négliger ou sous-estimer, voire nier les dangers réels. (...)

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Le fait que la cible de la stigmatisation soit mise au masculin : "le client", est hautement significatif. Le couple stéréotypé visé par la polémique est formé par le client et la prostituée. C'est exclure d'emblée du champ du discutable la cliente et le prostitué. Cette exclusion subreptice est précisément la condition d'efficacité de l'opération : rendre responsable, voire coupable, le client en tant qu'homme et l'homme en tant que client. La femme est ici mise entre parenthèses : son innocence intrinsèque n'autorise qu'à l'intégrer éventuellement dans la catégorie des victimes. (...) Si les putes peuvent toutes prétendre au statut (relativement enviable) de victimes (à aider, protéger ou sauver), les clients sont réduits à celui de bourreaux ou de complices d'un abominable "système d'esclavage sexuel" - partie du paysage prostitutionnel prise abusivement pour le tout.

Il devrait être possible de reconnaître l'existence de réseaux mafieux exerçant divers types de trafics (d'armes, de drogue, de femmes, etc.) sans réduire toutes les formes de prostitution au modèle de l'esclavagisme sexuel. Mais les "terribles simplificateurs" n'ont cure des réalités factuelles. Dans l'univers fantasmatique de la nouvelle bien-pensance, les clients incarnent l'une des figures du Mal. (...)

Le débat aussi vif que confus sur la pénalisation des clients permet ainsi de mettre en lumière l'une des tendances idéologiques les plus méconnues des sociétés occidentales contemporaines : la dévalorisation croissante de l'homme - en tant que mâle -, la disqualification montante de la masculinité et, plus particulièrement, la bestialisation toujours plus intense du mâle hétérosexuel. Le mépris pour le "gros hétéro de base" est allé croissant dans le monde culturel, voire dans le monde politique, bastion toujours supposé du sexisme alors même qu'il a été pris d'assaut par les adeptes de la parité généralisée. C'est ce mouvement de péjoration croissante que j'appelle ici misandrie ou androphobie, mélange de peur, d'aversion et de haine à l'égard de "l'homme". Son dogme principal est simple : l'homme est un loup pour la femme. Un animal violent et lubrique, provoquant dégoût et crainte. Bête sauvage ou monstre, jugé dangereux par nature et par culture, l'homme doit être surveillé, contrôlé et puni. (...)

La vague androphobe contemporaine est le rejeton du néo-féminisme purificateur et d'un humanitarisme hypermoral qui, mis à toutes les sauces, tient lieu de morale dans des sociétés où les élites du pouvoir, de la richesse et de la communication sont souvent dénuées de sens moral (...)

Derrière ce qui pourrait paraître une anodine proposition de loi, derrière la façade de la pénalisation des clients présentée comme un remède miracle, il faut apercevoir l'offensive de nouveaux "prêcheurs de haine" prétendant faire le salut de l'humanité malgré elle.

Extraits de l'introduction à : Des Putes et des Hommes. Vers un ordre moral androphobe, Paris, Éditions Ring, 2016.

jeudi, 01 octobre 2015

«De l’anti-héros au héros mauvais: apologie de l’individualisme et destruction du lien social dans les séries contemporaines»

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«De l’anti-héros au héros mauvais: apologie de l’individualisme et destruction du lien social dans les séries contemporaines»

 
Ex: http://www.arretsurinfo.ch

Attention spoilers : cet article contient des éléments-clés de Game of Thrones, jusqu’à la saison 4 incluse, et un tout petit spoil de Desperate Housewives (saison 8). D’autres séries sont évoquées mais aucun élément-clé n’est révélé.

NB : Cet article n’engage que moi. Il se fonde grandement sur mes propres sensibilité et subjectivité et s’apparente bien plus à un fil de réflexions personnelles (qui pourraient néanmoins en intéresser d’autres) qu’à une véritable étude systématique et scientifique.

Nos héros sont des estropiés bourrés de vices. Cela peut sembler caricatural, mais c’est pourtant bien ce qui se détache d’une analyse de nos séries contemporaines.

Dans un précédent article, j’ai évoqué le concept de héros. Traditionnellement, il est un personnage exemplaire, censé édifier le lecteur ou le spectateur, l’inspirer, lui présenter une conduite modèle. Il peut bien sûr avoir des défauts, des failles, mais il tend globalement à la vertu, accomplit des actions nobles. Ce concept n’a pas entièrement disparu, et l’on a des héros de ce type aujourd’hui (Harry Potter, pour n’en citer qu’un). Néanmoins, on a aussi de nombreuses séries qui présentent des héros cyniques, vicieux, mais malgré tout charismatiques (beaucoup plus que les personnages vertueux !) Qu’est-ce que cela veut dire ?

Un point tout à fait marquant est le fait que plusieurs héros souffrent d’un lourd handicap. On a par exemple Dr House et Tyrion Lannister. Ajoutons quelques précisions. House est bel et bien infirme : le muscle de sa cuisse a subi des dommages qui le gênent fortement dans ses déplacements et, surtout, engendrent une douleur difficilement tolérable, qui le rend accro aux médicaments. Tyrion Lannister est nain, ce qui n’est pas en soi un handicap, mais engendre, dans son cas, le mépris général, jusqu’à celui de sa propre famille. Tous deux ont pour point commun de compenser ce handicap (physique pour House, social pour Tyrion) par un maniement habile de la parole, ce qui les rend extrêmement brillants par rapport aux autres personnages. Tyrion explique d’ailleurs dès le début (saison 1, épisode 2) qu’il cultive son penchant intellectuel pour pallier sa petite taille et la déconsidération sociale qu’elle engendre (en des termes bien plus drôles, évidemment !). Paradoxalement, ces personnages en souffrance deviennent les plus charismatiques de la série, les plus attirants, même les plus séduisants. Et pourtant, ils sont bien loin de la vertu. House est un cynique misanthrope qui ne voit dans la médecine qu’un puzzle à résoudre et envisage la vie humaine bien plus comme un calcul arithmétique que comme une fin en soi. Il est vrai que cela donne lieu à des situations qui proposent parfois une réflexion éthique très intéressante, les autres personnages incarnant des visions différentes et soulevant des cas de conscience épineux ; mais House reste souvent celui qui a la réplique la plus cinglante, qui trouve toujours le bon mot, ce qui fait pencher implicitement la balance de son côté. Tyrion, lui, commence la série ivre et entouré de prostituées, et continue sur cette voie pendant un certain temps. Les repères se brouillent quand il rencontre Shae, ancienne prostituée, et semble trouver en elle une certaine rédemption. Le spectateur apprécie qu’il ne se jette pas sur la jeune Sansa qu’on lui a mariée de force (une attitude, il faut le dire, peu courante dans ce monde où le viol apparaît comme tout à fait anecdotique). Mais c’est pour mieux appréhender une nouvelle déchéance : il tue, presque d’un même coup, la femme qu’il aime et son propre père (acte tabou s’il en est). Mais malgré cela, Tyrion reste le personnage le plus sympathique de la série, le seul personnage drôle d’ailleurs (tout comme House).

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Ce phénomène ne se cantonne pas à ces deux personnages, mais semble être plus global. Une simple étude de Game of Thrones suffirait à souligner toute l’ambiguïté axiologique dont est porteuse la série : le seul personnage clairement mauvais est, semble-t-il, Joffrey, tous les autres étant extrêmement ambivalents. Bien sûr, un personnage ne peut pas être parfait, au risque de tomber dans un sirupeux remake du Club des Cinq. Mais ce qui est dérangeant dans ces séries, c’est que les repères sont brouillés et que l’on ne distingue plus le bien du mal.

Est-il besoin de rappeler que Dexter est un tueur en série qui a un goût prononcé pour le sang et met en pratique la peine de mort (nous sommes aux États-Unis où elle est en vigueur dans la plupart des États, d’accord, mais ici le débat semble tranché d’avance) ? L’idée lumineuse du héros de Breaking Bad à qui l’on diagnostique un cancer en phase terminale est de mettre ses talents de chimiste au service de la fabrication de méthamphétamines… Barney, dans How I Met Your Mother, qui vole progressivement la vedette à Ted, à la fois dans le scénario et dans le cœur des spectateurs, n’est autre qu’un sex addict manipulateur et misogyne (et néanmoins il est celui qui nous aura fait le plus rire et qui tient le rôle central des meilleurs épisodes). Bon courage pour trouver l’ombre d’une vertu dans des séries historiques comme Rome ou Les Tudors, où les scénaristes ont même pris soin de remplir les vides laissés par l’histoire par de nouveaux vices (inceste, sadomasochisme, manipulation…). Ce serait un affront au lecteur de rappeler qu’un récit historique en dit plus sur notre temps que sur la période présentée…

Et qu’est-ce que cela nous dit, justement ? Pourquoi cherche-t-on à jouir et à nous faire jouir du vice, de la perversion, de la méchanceté, de la manipulation ? Pourquoi nos héros sont-ils malades, physiquement et psychiquement ? Pourquoi associe-t-on le charisme, l’habileté, la virtuosité à des « anti-héros », comme on entend si fréquemment ? À se demander si l’« anti » n’est pas en réalité devenu la norme. Vit-on une époque boiteuse et en souffrance, à l’image de House ? Estime-t-on plus le vice que la vertu ?

Ce qui est flagrant, c’est que ces séries développent très peu des sentiments de solidarité, de charité, de générosité. Peu d’actes sont gratuits et désintéressés ; toutes les actions des personnages semblent s’inscrire dans un vaste projet géopolitique où chacun serait un État en plein exercice de sa volonté de puissance. C’est, par exemple, particulièrement marqué dans Desperate Housewives où les relations les plus intimes que ces femmes entretiennent avec leur mari ou leurs enfants sont toutes faites de manipulations et de calculs froids. Et, paradoxalement, ces plans machiavéliques s’avèrent particulièrement divertissants, et la série devient de moins en moins intéressante quand elle se met à verser dans quelque chose de plus mielleux et moralisateur, surtout à partir du bon en avant de cinq ans à la suite de la saison 4 (à mon sens, la seule scène sincèrement touchante est celle où Gaby raccompagne Carlos, ivre, oubliant pour une fois son image sociale pour venir en aide à son mari qui a sombré dans l’alcoolisme (saison 8, épisode 5), mais c’est une appréciation tout à fait personnelle).

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D’une manière générale, les séries nous présentent comme séduisants l’égoïsme, le mépris de l’autre, en somme l’individualisme. Le mot est lancé. Se pourrait-il que les séries répondent à une certaine idéologie, l’idéologie dominante, celle du néolibéralisme, du « chacun pour soi » ? Un néolibéralisme qui marche doit casser les luttes sociales ; et quoi de plus facile que de les anéantir à la racine ? En faisant l’apologie de l’individualisme et en traitant avec mépris les actions généreuses, ces séries tendent à dissoudre la solidarité qui pourrait (et devrait) se créer face à l’oppression. Margaret Thatcher l’avait dit : « Il n’y a pas de société, il n’y a que des individus ». Je ne dis pas qu’il s’agit là d’un « complot », car je sais que le mot est mal vu. On peut davantage poser l’hypothèse d’une auto-alimentation du système : on fait rire le public par le vice et l’irrespect d’autrui, il en redemande, on lui fait croire que c’est ce qu’il aime, on n’envisage plus que ce biais pour créer des scénarios, etc. Il est vrai qu’on a (que j’ai ?) du mal à envisager un humour sans une bonne dose de répliques cinglantes, et elles passent souvent par le mépris.

C’est en tant que grande amatrice de séries que je m’interroge. Je m’interroge sur le bien-fondé de ce que je regarde, sur l’influence que cela peut avoir sur moi, sur nous. Est-on condamné à ne regarder que Plus belle la vie et La petite maison dans la prairie si l’on veut rester sain d’esprit (et d’âme) ? Réjouissante perspective…

Hannah Arendt disait que nous nous trouvions dans une brèche entre le passé et l’avenir (« a gap between past and future ») et que nous avions perdu le contact avec la tradition ; elle mettait son espoir dans les neoi, les nouveaux venus sur terre, qui pourraient créer à nouveau. Nietzsche a brillamment identifié la mort de Dieu qui nous a déconnectés des valeurs chrétiennes (ou religieuses au sens large) ; il en appelait de nouvelles, mais quelles sont-elles ? Spengler, quant à lui, parlait du déclin de l’Occident…

Clara Piraud

Source: brunoadrie.wordpress.com

 

samedi, 06 juin 2015

Gossip : pourquoi faire la leçon aux ados quand les adultes font pire ?

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Gossip: pourquoi faire la leçon aux ados quand les adultes font pire?
 
Sur Canal+, les adultes ont "Le Petit Journal". Sur Gossip, leurs enfants ont un « micro-journal ». Le même humour, mais version courte. Il faudrait quand même être gonflé pour le leur reprocher.
 
Ecrivain, journaliste
 

Ex: http://www.bvoltaire.fr

L’application Gossip vient d’être suspendue après des plaintes dans un lycée privé strasbourgeois. Gossip – référence à la série américaine Gossip Girl – n’existe que depuis un mois, mais est déjà devenue un phénomène. Son objet – poster des ragots anonymes – rencontre un vif succès auprès des corbeaux boutonneux qui peuvent ainsi lancer, sans crainte d’être inquiétés, toutes sortes de malveillances (140 caractères, comme sur Twitter, et une apparition qui dure dix secondes) assorties éventuellement de « preuves » (film, photo, etc). On se doute que le thème favori n’en est pas la résolution d’équations : il n’y est question que de sexualité et de « plastique », on y trouve essentiellement injures, vannes salaces et railleries méchantes.

« Cela a créé une ambiance horrible dans le lycée. Tout le monde cherche à savoir qui a écrit quoi », témoigne une lycéenne. « Moi, ça m’a beaucoup blessée. C’est difficile de retourner en cours quand tu sais que tout le lycée l’a vu », confie une autre, qui en a fait les frais.

Toute la presse s’émeut de ce harcèlement version 2.0. La créatrice de l’appli affirme croix-de-bois-croix-de-fer avoir « ciblé les 20-35 ans actifs » et ne pas s’être attendue « à ce que des collégiens se ruent sur Gossip ». Elle reconnaît avoir « été un peu naïve »

Mais, bien sûr, les 20-35 ans, qui rentrent dans la vie active et commencent à avoir des enfants, n’ont rien de mieux à faire, quand ils ont un moment de libre, que colporter anonymement – gniark, gniark – des ragots sur la Toile. Mais, bien sûr, les adolescents ne soupçonnent même pas l’existence des réseaux sociaux et ne se servent d’Internet que pour télécharger les épisodes de Babar. Et quand, par hasard, ils postent un commentaire, une réflexion, c’est toujours fin et délié comme un sonnet de Ronsard.

Ôtez-moi d’un doute : depuis quand la créatrice, et tous ceux qui s’ébaudissent, n’ont-ils pas mis les pieds dans un établissement lambda de l’enseignement secondaire ?

Les adolescents n’ont jamais été des angelots, mais le climat ambiant rend certains d’entre eux passablement terrifiants. Jeunes poulains agressifs que personne – ni parents, trop désireux de se faire aimer, ni professeurs, trop occupés à survivre – ne songe à débourrer, jeunes poulains désœuvrés que le travail scolaire n’occupe pas assez, jeunes poulains désorientés auxquels le monde des adultes répète stupidement, comme si cela avait jamais fonctionné, « faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ». Car en quoi leur « Manon est la plus moche de la classe » serait-il plus odieux que le « Je ne vais quand même pas me taper Julie Pietri ! » de Jean-Luc Lahaye, qui a fait ricaner, sur le plateau télé, toute la galerie ? En quoi leurs allusions graveleuses sur l’une ou l’autre seraient-elles plus répréhensibles que le gros rire gras de Laurent Ruquier quand il évoquait, à demi-mot, samedi dernier, devant l’intéressée, dans « On n’est pas couché », la masturbation que Léa salamé lui aurait « inspirée » ? Alors quoi ? Il faudrait savoir ! C’est drôle ou ce n’est pas drôle ? Il faut en rire ou en pleurer ? S’indigner ou se marrer ?

Les réseaux sociaux sont leur télé. Sur Canal+, les adultes ont « Le Petit Journal ». Sur Gossip, leurs enfants ont un « micro-journal ». Le même humour, mais version courte. Il faudrait quand même être gonflé pour le leur reprocher.

samedi, 30 mai 2015

La théorie du genre et l’amour

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La théorie du genre et l’amour

 
Jan Marejko
Philosophe, écrivain, journaliste
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Certains croient que l'amour n'existe, pour un homme, que s'il rencontre une femme qui est «son genre». Même chose pour une femme. L'amour serait lié à des convenances réciproques. Je l'aime parce que j'aime les blondes. Je l'ai épousé parce qu'il est bronzé et que j'aime les bronzés. Aimai-je telle femme parce qu'elle «est mon genre» ou tel homme parce qu'il convient à mes fantasmes ? Est-ce sur la base de caractéristiques physiques, psychiques, voire de l'émission de phéromones qu'hommes et femmes se rencontrent ? Dans le numéro 69 de la revue «Cerveau et Psycho», il est dit que notre cerveau (pas les phéromones) a la capacité d'aimer longtemps. Les neurosciences nous révèlent comment. Je n'ai évidemment pas lu cet article mais il est possible qu'il suggère qu'en stimulant certains neurones, on peut se tenir la main jusqu'à 90 ans sans problème, avec ou sans disputes, selon qu'on a neutralisé ou non les neurones de l'agressivité.

A la fin du premier livre de la «Recherche du temps perdu», Swann constate: «dire que j’ai gâché des années de ma vie, que j’ai voulu mourir, que j’ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n’était pas mon genre !» L'amour comme une forme de suicide (j'ai voulu mourir)... On ne saurait mieux dire que l'amour n'a rien à voir avec le souci de ces mères qui veulent voir leurs enfants bien mariés et bien rangés. Ou qu’il n’a rien à voir avec les phéromones. Ou encore, que le «ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants» est une imposture, comme je l'ai tout de suite senti dans mon adolescence.

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De même que Proust, Flaubert, dans «L'Éducation sentimentale», dépeint un Frédéric éperdument amoureux mais qui n'obtient de Madame Arnoux, des années après lui avoir fait la cour, qu'une mèche de cheveux blancs. Frédéric, comme Swann, a gaspillé sa vie. Si celle-ci avait inclus l'amour, jamais elle n'aurait été détruite par lui. Denis de Rougemont, essayiste suisse romand, observait en 1935, dans un essai remarquable, «L'amour et L'Occident», que Tristan ne peut vivre son amour que parce qu'il est impossible. L'amour relèverait-il de l'instinct de mort ? Quand je vois un beau jeune homme et une belle jeune femme s'embrasser passionnément, je suis à la fois ému et angoissé. Ému parce que, pour moi, rien n'est plus beau que l'amour. Angoissé, parce que cette beauté est tragique. Combien de scènes déchirantes, de drames, de meurtres parfois, ce premier baiser n'annonce-t-il pas ? Tous les jours, à la télévision et même plusieurs fois par jour, films et séries nous parlent de ces drames.

L'amour naît lorsque, a priori, rien ne devrait attirer deux êtres l'un vers l'autre. Ce n'est guère surprenant puisqu'on voit mal comment l'amour pourrait entrer dans les catégories d'un goût personnel, d'idiosyncrasies, de réactions liées à l'habitude. Si tel était le cas, l'aimé viendrait nous satisfaire comme un steak ou un gigot. Or l'amour arrache nous arrache à nous-mêmes. Sans cet arrachement, il n'y a plus que des fricotages, comme on peut les observer dans la littérature ou le cinéma pornographiques.

Mais les Modernes, agenouillés devant les idoles de l'individualisme, ne veulent pas être arrachés à eux-mêmes. Ils veulent que leur petit moi jouisse bien à l'aise, dans le confort de leur égocentrisme, tandis qu'on leur fait des câlins sur le haut ou le bas du corps. Dès lors, l'amour, pour eux, c'est très simple. L'amour est une complémentarité mécanique où la femelle attire le mâle, parce que celui-ci peut sentir, grâce à son organe voméro-nasal, les phéromones sécrétés par celle qu'il va fertiliser. Ou est-ce le mâle qui les sécrète, les phéromones ? Quant à l'organe voméro-nasal, c'est, nous disent les scientifiques, ce qui perçoit les phéromones et déclenche une attirance sexuelle.

La théorie du genre a eu un certain succès, c'est parce qu'elle paraît offrir une voie de sortie hors des âneries sur les phéromones ou le cerveau dans les relations entre les sexes. Cette théorie suggère en effet que nous ne sommes pas conditionnés à aller vers le mâle ou la femelle. Ou encore qu'il n'y a rien de fatal, d'instinctif, de naturel, dans nos attirances sexuelles. Je croyais que j'étais conditionné à aller vers les femmes, mais si je suis tel, mon mouvement vers elle, sera un mouvement d'esclave pavlovien. Donc je me révolte et me dirige vers les hommes. Vive la liberté !

 

genre668007493.jpgOn voit ici comment certains peuvent inscrire la théorie du genre dans un grand programme d'émancipation universelle. Je m'émancipe parce qu'au lieu d'aller vers le mâle ou la femelle comme la société ou la nature m'ont dit que je dois aller, je dis non à la femelle et vais vers le mâle, ou l'inverse. Par ce mouvement, je me libère des règles sociales ou naturelles, comme l'ont peut-être cru Rimbaud et Verlaine.

Mais quand on va vers quelque déviance seulement pour se convaincre qu'on n'est pas esclave des normes sexuelles imposées par la société ou la nature, on est mal parti. Les partisans de la théorie du genre sont mal partis, parce qu'ils croient, avec l'illuminé Vincent Peillon, que l'essentiel est d'arracher les hommes à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel pour permettre à chacun de s'émanciper. C'est ainsi, ajoute l'ancien ministre de l'éducation nationale, maintenant titulaire d'une chaire à l'Université de Neuchâtel, «qu'un individu libre peut être produit»*. Il faut s'être égaré pour croire qu'un navigateur est libre parce qu'il échappe aux déterminismes du vent, de la quille de son bateau, des courants marins. S'échapper ainsi, c'est tout de suite couler. Et il faut peut-être se faire faire un scanner du cerveau quand on a déclaré qu'on peut PRODUIRE un individu libre.

L'amour n'est pas une déviance, même s'il s’arrache aux habitudes prises ou, pour citer encore une fois Vincent Peillon, aux déterminismes familial, social et intellectuel.  Il est vrai qu'on n'aime pas lorsqu'on ne fait que s'inscrire dans les cycles naturels de la reproduction. Le tragique de Roméo et Juliette entre Médor et Louloute ? Inimaginable. La poésie et la littérature, comme je l'ai brièvement montré, nous font voir que l'amour est un voyage vers l'au-delà de soi-même. L'extraordinaire est que ce voyage a pour destination la chair de l'autre. Ça complique tout. Comment partir pour l'au-delà tout en voulant passionnément s'approcher de la chair d'un corps aimé ? Cette chair, elle, n'est pas dans l'au-delà puisqu'elle est mortelle et donc putrescible.

Jan Marejko, 23 mai 2015

*Cette citation est tirée d'un article paru sur les Observateurs.ch le 15 avril 2013, «La théorie du genre, un état d'esprit funeste.

mercredi, 20 mai 2015

Les « youtubeuses », nouvelles passions de nos adolescentes

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Les « youtubeuses », nouvelles passions de nos adolescentes
 
Mais que font donc les adolescentes quand elles sont rentrées de l’école et ont terminé leur goûter ?
 
Ecrivain, journaliste
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

Mais que font donc les adolescentes quand elles sont rentrées de l’école et ont terminé leur goûter ? Leurs devoirs, peut-être ? Quelle drôle d’idée. Elles vont sur Internet, bien sûr, pour regarder avec passion les « youtubeuses », ces « faiseuses de tendance » à peine pubères, prodiguant doctement, du fond de leur petite chambre, des conseils éclairés à leurs congénères… qui boivent leurs paroles et « likent » comme des folles. C’est un phénomène. Depuis quelques mois, toute la presse en parle. Exit les blogueuses qui font déjà figure de sœurs Lumière de la Toile.

Les plus « vues » d’entre elles sont déjà repérées et courtisées. Par les médias et par les marques. Leur petite séquence postée sur YouTube est comme un selfie qui aurait le son et le mouvement : moi, ma vie, mon œuvre. Mon joli chignon, mes remèdes anti-bouton, mon vernis pailleté sur mes petits petons. On se doute que les petites y apprendront plus sûrement les astuces pour appliquer l’eye-liner que le théorème de Thalès, l’art de converser comme Nabilla plutôt qu’Anne Chopinet. Elles perdaient déjà leur temps à écouter, admiratives, les lolitas narcissiques de leur lycée ; grâce au miracle Internet, elles vont pouvoir écouter les lolitas narcissiques de tous les lycées. Et leurs fadaises réunies. Mamma Mia ! Autant vous dire que le lave-vaisselle n’est pas près d’être vidé, la chambre rangée, les verbes forts d’allemand torchés. Mais leurs ongles de doigt de pied, eux, seront parfaitement faits. Et cela, pour les parents, c’est réconfortant.

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Mais comme pour tout ce qui se passe sur Internet, le pire et le meilleur arrivent souvent bras dessus, bras dessous. Et la bonne nouvelle – il y en a une – est que les « youtubeuses » vont peut-être enfin ébranler l’oligarchie de la presse féminine, jusque-là seule prescriptrice auprès des femmes de ce qu’il faut acheter, aimer, voter. Imposant le prêt-à-penser en même temps que le prêt-à-porter. L’autoritaire, l’absurde presse féminine, qui a fait de la femme un objet – une carte bleue – et distille une idéologie lisse, aseptisée, ne tolérant aucun son de cloche « divergent » au-delà de la couleur du rouge à lèvres.

Natoo (pour Nathalie) est une des plus populaires youtubeuses de France. À 27 ans, elle en est aussi la doyenne. Son créneau est celui de l’autodérision, elle compte plus d’un million d’abonnés. Gardien de la paix dans la vraie vie, elle a travaillé à la brigade de nuit d’un commissariat de l’Essonne : « Je crois que notre succès tient au fait qu’on est des gens lambda. Avant, tu n’avais pas la possibilité de passer à la télé sans réseau ni agent. Moi, je tourne chez moi, avec trois lampes et un fond vert tendu devant le canapé… » Elle vient de sortir un livre parodique sur la presse féminine, mais qui relève à dire vrai de la grosse bouffonnerie. Allez, encore un petit effort, il faut oser les « vrais » sujets. Déboulonnez-nous ces mijaurées bornées !

mardi, 12 mai 2015

Les bobos!

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Les bobos!

Tribune de Vincent Revel

Ex: http://fr.novopress.info

Pour clarifier ce que j’entends par bobo, je vais reprendre la définition qu’Alain Finkielkraut nous donne dans son ouvrage L’identité malheureuse. Le bobo, « nouveau type humain », est né avec Mai 68. « Comme son nom l’indique, celui-ci n’est pas né de rien, mais du croisement entre l’aspiration bourgeoise à une vie confortable et l’abandon bohème des exigences du devoir pour les élans du désir, de la durée pour l’intensité, des tenues et des postures rigides, enfin, pour une déconstruction ostentatoire. Le bobo veut jouer sur deux tableaux : être pleinement adulte et prolonger son adolescence à n’en plus finir. »

Ce qui veut dire que le bobo se croit être cool, attaché au camp des gentils puisque partisan sans condition du multiculturalisme et progressiste jusqu’au bout des ongles. De ce fait, il est plus que prévisible car il se veut non conformiste alors qu’en réalité son discours et son attitude correspondent à la pensée unique. Il est dans l’air du temps tout en se voulant rebelle. Il déteste plus que tout l’histoire de son peuple. Son péché mignon ultime est de se définir citoyen du monde. C’est un adepte du sans-frontiérisme, souvent proche du sans-papiérisme.

bobos-parisiens-L-2EjmgE.jpegComme le dit Régis Debray dans son Eloge des frontières, il adhère sans restriction à « une idée bête qui enchante l’Occident : l’humanité, qui va mal, ira mieux sans frontières. » Ces dernières sont devenues à sa vue un blocage insupportable au grand melting-pot et aux échanges de marchandises, de capitaux et de personnes soi-disant librement consentis. Paradoxalement, le bobo, malgré son militantisme pour le droit à la différence, vit pour une globalisation uniformisante. L’exotisme est pour lui un exutoire car c’est un grand sentimental dans une version télé-réalité pour les riches.

Le top du top pour le « bobo » est d’être capable d’afficher un air décontracté et faussement enthousiaste lorsqu’il explique à ses proches ses dernières vacances passées loin de France. Pour être un vrai bobo, il est primordial de proclamer haut et fort, avec un air béat, enjoué : « qu’est-ce que c’est mieux chez eux ! », « puis qu’est-ce qu’ils sont ouverts et accueillants ! » Sans prendre le risque de passer pour un touriste de base (« un beauf » dans leur jargon), il faut absolument que le bobo arrive à communiquer son émerveillement sur cet ailleurs idéalisé souvent à l’extrême.

En même temps, vous me direz avec justesse que c’est le but de toutes vacances, que de revenir émerveiller et reposer. Mais ce qui fait la vraie différence entre un bobo et un touriste lambda, c’est que le premier revendiquera, souvent avec conviction et virulence, le droit des peuples à demeurer eux-mêmes. Il n’hésitera pas à se faire l’ambassadeur de peuplades lointaines et sera prêt à défendre des coutumes parfois très éloignées de ses principes qui pourraient justement aussi choquer plus d’un « beauf ». Il se fera donc le champion de la lutte contre le capitalisme, qui impose une mondialisation sauvage, sans non-plus remettre en cause les effets dévastateurs que celui-ci peut avoir sur son propre pays tout en omettant, hypocritement, de préciser que ce même capitalisme lui permet d’être un membre privilégie d’une caste cosmopolite.

Pour être simple, quand les bobos partent en Turquie, en Tunisie, en Egypte, au Kenya, en Thaïlande, ils aiment y trouver l’esprit du pays et les traditions attachées à ces nations jusqu’à s’en extasier tellement il est bon pour l’esprit de voir des êtres enracinés dans une longue tradition. Jusque là, je ne leur fais aucun reproche car je pense presque comme eux sauf que je revendique le même droit pour tous les peuples et j’insiste que ce droit ne doit pas être réservé qu’aux seuls continents asiatique et africain. C’est ce que je nomme le vrai droit à la diversité.

Mais pour le bobo, l’essentiel est ailleurs. Sa mauvaise conscience, alimentée par 40 ans de culpabilisation, l’oblige à endosser la cape du défenseur des peuples opprimés, des minorités. Car comme le précise Régis Debray « le sans-frontiérisme excelle à blanchir ses crimes. Mieux : il a transformé un confusionnisme en messianisme. »

Dans son esprit narcissique et déraciné, digne enfant gâté d’une société qui a appris à se détester, le seul méchant ne peut être que l’Occident blanc, riche et opulent, responsable de tous les maux de la terre (croisades, esclavage, colonisations, pollution…).

De cette façon, il garde l’esprit tranquille, déconstruit égoïstement les sociétés qui lui ont permis de grandir et continue de profiter, sans gêne, d’un système profondément injuste qu’il fait mine de dénoncer pour pouvoir maintenir un niveau de vie répondant à son exigence de consommateur. Pour schématiser, comme le dit très bien Éric Zemmour dans son livre Le Suicide français, « les bobos sont des prédateurs aux paroles de miel. Ils exaltent la diversité à l’abri de leurs lofts cossus… Ils vantent l’école publique et le vivre-ensemble, mais profitent de leurs relations pour contourner la carte scolaire dès que l’école de leurs enfants est submergée d’enfants de l’immigration. » En politique, ils sont plus que reconnaissables tellement ils ressemblent à Madame Vesperini, personnage de fiction de l’excellent polar Territoires d’Olivier Norek. Avec eux, le cynisme, le mépris, les mensonges, le clientélisme et l’hypocrisie n’ont plus de borne.

Mais aujourd’hui, face à la violence islamique, leur monde se fissure comme le démontre la virulente opposition ayant eu lieu lors de l’émission de Ruquier entre Aymeric Caron et Caroline Fourest. Ceci est une petite nouveauté, suffisante pour être soulignée !

Vincent Revel

mardi, 28 avril 2015

Génération défonce: les ados tous shootés?

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Génération défonce: les ados tous shootés?
 
L’une des raisons de la hausse des chiffres, c’est l’augmentation de la consommation chez les filles, toutes substances confondues. D’aucunes y verront sans doute aussi une victoire du féminisme : enfin la parité dans la défonce !
 
Ecrivain, musicienne, plasticienne
Ex: http://www.bvoltaire.fr

On ne sait pas si la représentation « sexuée » des petites filles et des petits garçons constitue « un danger pour la santé publique », comme nous le relations hier, mais ce qui à coup sûr en est un, c’est l’explosion de la consommation de drogues et d’alcool chez les jeunes.

Le Parisien publiait mardi les résultats de la dernière enquête de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies. Elle montre que « près de la moitié des jeunes de 17 ans, garçons comme filles, ont déjà essayé le cannabis », et que le pourcentage de ceux qui ont essayé « la MDMA , un dérivé de l’ecstasy, a doublé en trois ans ». Mais l’alcool reste toujours, et de loin, « la substance la plus expérimentée, essayée par 89,3 % des jeunes de 17 ans (91 % en 2011) », et régulièrement consommée par beaucoup. Près de 60 % des jeunes interrogés déclarent ainsi avoir déjà été ivres dans leur vie, dont 32 % des garçons et 18 % des filles qui ont connu des API (alcoolisation ponctuelle importante). Effet de l’écologie ? Le marché des champipi, des champignons est aussi en croissance.

Bref, ce sont globalement 10 % des jeunes qui se shootent et 90 % qui picolent. Certes, les parents ne valent sans doute guère mieux, à cette nuance près qu’ils se défoncent légalement en passant d’abord chez le pharmacien : la France détient toujours le triste record de consommation d’anxiolytiques et autres psychotropes.

L’une des raisons de la hausse des chiffres, c’est l’augmentation de la consommation chez les filles, toutes substances confondues. D’aucunes y verront sans doute aussi une victoire du féminisme : enfin la parité dans la défonce ! À commencer par la bonne vieille cigarette, à suivre par le shit, à noyer le tout dans la vodka.

Oui, mais voilà, ce qu’on ne dit pas parce que cela contrevient aux dogmes égalitaires, c’est qu’il existe des différences entre les femmes et les hommes qui les rendent totalement inégaux sur le plan de la santé.

L’année passée, c’est le professeur Geneviève Derumeaux, présidente de la Société française de cardiologie, qui tirait la sonnette d’alarme : avec une augmentation exponentielle des infarctus chez les femmes de moins de 50 ans, les maladies cardio-vasculaires sont aujourd’hui la cause de 31,7 % des décès chez les femmes, contre 26,4 % chez les hommes. Au même congrès de cardiologie, le Pr Claire Mounier-Véhier, chef du service de médecine vasculaire du CHRU de Lille, déclarait elle aussi : « L’explosion du tabagisme chez les jeunes filles les expose à un risque cardio-vasculaire multiplié par trois à partir de 3 ou 4 cigarettes par jour. » Un risque encore multiplié par trois si le tabagisme est associé à la prise de pilule contraceptive ! Quant à l’association pilule/tabac/alcool, les médecins la nomment « le trio mortel ».

De même, dans une lettre où il alertait récemment sur la multiplication des cancers du sein et le rôle des pilules dans cette véritable épidémie, le Pr Henri Joyeux écrivait : « Le tabagisme est catastrophique chez les femmes, qui ont une capacité respiratoire de 30 à 50 % inférieure à celle des hommes et fument autant qu’eux. Le haschich qui se répand partout dans les lycées et jusque dans les collèges fait des ravages. Pas question de dire aux jeunes que la teneur en THC (TétraHydroCannabinol, la molécule toxique) est concentrée jusqu’à 20 à 30 % pour les rendre addicts plus vite. On leur laisse croire qu’il faut faire ses expériences et qu’il s’agit d’une plante verte, donc très écologique. Tabac et drogues ont toutes sans exception des effets immunodépresseurs qui ne peuvent que préparer le corps à des catastrophes ultérieures, quand elles vont s’associer aux autres facteurs de risques. »

Si Najat Vallaud-Belkacem veut vraiment se rendre utile, elle pourrait peut-être faire diffuser l’information dans les lycées au lieu d’y faire distribuer des pilules du lendemain sans aucun contrôle médical ?

dimanche, 01 mars 2015

Gender Gaga

Gender Gaga

jeudi, 12 février 2015

Selfie Culture at the Intersection of the Corporate and the Surveillance States

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Terrorizing the Self

Selfie Culture at the Intersection of the Corporate and the Surveillance States

by HENRY GIROUX
Ex: http://www.counterpunch.org

Surveillance has become a growing feature of daily life wielded by both the state and the larger corporate sphere. This merger registers both the transformation of the political state into the corporate state as well as the transformation of a market economy into a criminal economy. One growing attribute of the merging of state and corporate surveillance apparatuses is the increasing view of privacy on the part of the American public as something to escape from rather than preserve as a precious political right. The surveillance and security-corporate state is one that not only listens, watches, and gathers massive amounts of information through data mining necessary for monitoring the American public—now considered as both potential terrorists and a vast consumer market- but also acculturates the public into accepting the intrusion of surveillance technologies and privatized commodified values into all aspects of their lives. Personal information is willingly given over to social media and other corporate based websites such as Instagram, Facebook, MySpace, and other media platforms and harvested daily as people move from one targeted website to the next across multiple screens and digital apparatuses. As Ariel Dorfman points out, “social media users gladly give up their liberty and privacy, invariably for the most benevolent of platitudes and reasons,” all the while endlessly shopping online and texting.[1] While selfies may not lend themselves directly to giving up important private information online, they do speak to the necessity to make the self into an object of public concern, if not a manifestation of how an infatuation with selfie culture now replaces any notion of the social as the only form of agency available to many people. Under such circumstances, it becomes much easier to put privacy rights at risk as they are viewed less as something to protect than to escape from in order to put the self on public display.

When the issue of surveillance takes place outside of the illegal practices performed by government intelligence agencies, critics most often point to the growing culture of inspection and monitoring that occurs in a variety of public spheres through ever present digital technologies used in the collecting of a mass of diverse information, most evident in the use video cameras that inhabit every public space from the streets, commercial establishments, and workplaces to the schools our children attend as well as in the myriad scanners placed at the entry points of airports, stores, sporting events, and the like. Rarely do critics point to the emergence of the selfie as another index of the public’s need to escape from the domain of what was once considered to be the cherished and protected realm of the private and personal. Privacy rights in this instance that were once viewed as a crucial safeguard in preventing personal and important information from being inserted into the larger public domain. In the present oversaturated information age, the right to privacy has gone the way of an historical relic and for too many Americans privacy is no longer a freedom to be cherished and by necessity to be protected. In fact, young people, in particular, cannot escape from the realm of the private fast enough. The rise of the selfie offers one index of this retreat from privacy rights and thus another form of legitimation for devaluing these once guarded rights altogether. One place to begin is with the increasing presence of the selfie, that is, the ubiquity of self-portraits being endlessly posted on various social media. One recent commentary on the selfie reports that:

A search on photo sharing app Instagram retrieves over 23 million photos uploaded with the hashtag #selfie, and a whopping 51 million with the hashtag #me. Rihanna, Justin Bieber, Lady Gaga and Madonna are all serial uploaders of selfies. Model Kelly Brook took so many she ended up “banning” herself. The Obama children were spotted posing into their mobile phones at their father’s second inauguration. Even astronaut Steve Robinson took a photo of himself during his repair of the Space Shuttle Discovery. Selfie-ism is everywhere. The word “selfie” has been bandied about so much in the past six months it’s currently being monitored for inclusion in the Oxford Dictionary Online.[2]

What this new politics of digital self-representation suggests is that the most important transgression against privacy may not only be happening through the unwarranted watching, listening, and collecting of information by the state. What is also taking place through the interface of state and corporate modes of the mass collecting of personal information is the practice of normalizing surveillance by upping the pleasure quotient and enticements for young people and older consumers. These groups are now constantly urged to use the new digital technologies and social networks as a mode of entertainment and communication. Yet, they function largely to simulate false notions of community and to socialize young people into a regime of security and commodification in which their identities, values, and desires are inextricably tied to a culture of private addictions, self-help, and consuming.

Selfie-Per-Hour.jpgThe more general critique of selfies points to their affirmation as an out of control form of vanity and narcissism in a society in which an unchecked capitalism promotes forms of rampant self-interests that both legitimize selfishness and corrode individual and moral character.[3] In this view, a market driven moral economy of increased individualism and selfishness has supplanted any larger notion of caring, social responsibility, and the public good. For example, one indication that Foucault’s notion of self-care has now moved into the realm of self-obsession can be seen in the “growing number of people who are waiting in line to see plastic surgeons to enhance images they post of themselves on smartphones and other social media sites. Patricia Reaney points out that “Plastic surgeons in the United States have seen a surge in demand for procedures ranging from eye-lid lifts to rhinoplasty, popularly known as nose job, from patients seeking to improve their image in selfies and on social media.”[4] It appears that selfies are not only an indication of the public’s descent into the narrow orbits of self-obsession and individual posturing but also good for the economy, especially plastic surgeons who generally occupy the one percent of the upper class of rich elites. The unchecked rise of selfishness is now partly driven by the search for new forms of capital, which recognize no boundaries and appear to have no ethical limitations.

In a society in which the personal is the only politics there is, there is more at stake in selfie culture than rampant narcissism or the swindle of fulfillment offered to teenagers and others whose self-obsession and insecurity takes an extreme, if not sometimes dangerous, turn. What is being sacrificed is not just the right to privacy, the willingness to give up the self to commercial interests, but the very notion of individual and political freedom. The atomization that in part promotes the popularity of selfie culture is not only nourished by neoliberal fervor for unbridled individualism, but also by the weakening of public values and the emptying out of collective and engaged politics. The political and corporate surveillance state is not just concerned about promoting the flight from privacy rights but also attempts to use that power to canvass every aspect of one’s life in order to suppress dissent, instill fear in the populace, and repress the possibilities of mass resistance against unchecked power.[5] Selfie culture is also fed by a spiritually empty consumer culture driven by a never-ending “conditions of visibility…in which a state of permanent illumination (and performance) is inseparable from the non-stop operation of global exchange and circulation.”[6] Jonathan Crary’s insistence that entrepreneurial excess now drives a 24/7 culture points rightly to a society driven by a constant state of “producing, consuming, and discarding”—a central feature of selfie culture.[7]

Once again, too many young people today seem to run from privacy by making every aspect of their lives public. Or they limit their presence in the public sphere to posting endless images of themselves. In this instance, community becomes reduced to the sharing of a nonstop production of images in which the self becomes the only source of agency worth validating. At the same time, the popularity of selfies points beyond an over indulgent narcissism, or a desire to collapse the public spheres into endless and shameless representations of the self. Selfies and the culture they produce cannot be entirely collapsed into the logic of domination. Hence, I don’t want to suggest that selfie culture is only a medium for various forms of narcissistic performance. Some commentators have suggested that selfies enable people to reach out to each other, present themselves in positive ways, and use selfies to drive social change. And there are many instances of this type of behavior.

Many young people claim that selfies offer the opportunity to invite comments by friends, raise their self-esteem, and offer a chance for those who are powerless and voiceless to represent themselves in a more favorable and instructive light.[8] For instance, Rachel Simmons makes a valiant attempt to argue that selfies are especially good for girls.[9] While this is partly true, I think Erin Gloria Ryan is right in responding to Simmons claim about selfies as a “positive-self-esteem builder” when she states: “Stop this. Selfies aren’t empowering; they’re a high tech reflection of the fucked up way society teaches women that their most important quality is their physical attractiveness.”[10] It is difficult to believe that mainstream, corporate saturated selfie culture functions to mostly build self-esteem among young girls who are a target for being reduced to salacious sexual commodities and a never-ending market that defines them largely as tidbits of a sensationalized celebrity culture. What is often missing in the marginalized use of selfies is that for the most part the practice is driven by a powerful and pervasive set of poisonous market driven values that frame this practice in ways that are often not talked about. Selfie culture is now a part of a market driven economy that encourages selfies as an act of privatization and consumption not as a practice that might support the public good.

What is missing from this often romanticized and depoliticized view of the popularity of selfies is that the mass acceptance, proliferation, and commercial appropriation of selfies suggests that the growing practice of producing representations that once filled the public space that focussed on important social problems and a sense of social responsibility are in decline among the American public, especially many young people whose identities and sense of agency is now shaped largely through the lens of a highly commodified and celebrity culture. We now live in a market-driven age defined as heroic by the conservative Ayn Rand, who argued in her book, The Virtue of Selfishness, that self-interest was the highest virtue and that altruism deserved nothing more than contempt. This retreat from the public good, compassion, care for the other, and the legitimation of a culture of cruelty and moral indifference is often registered in strange signposts and popularized in the larger culture. For instance, one expression of this new celebrity fed stupidity can be seen less in the endless prattle about the importance of selfies than in the rampant posturing inherent in selfie culture most evident in the widely marketed fanfare over Kim Kardashian’s appropriately named book, Selfish, which contains, of course, hundreds of her selfies. As Mark Fisher points out, this suggests a growing testimony to a commodified society in which “in a world of individualism everyone is trapped within their own feelings, trapped within their own imaginations…and unable to escape the tortured conditions of solipsism.”[11]

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Under the surveillance state, the greatest threat one faces is not simply the violation of one’s right to privacy, but the fact that the public is subject to the dictates of arbitrary power it no longer seems interested in contesting. And it is precisely this existence of unchecked power and the wider culture of political indifference that puts at risk the broader principles of liberty and freedom, which are fundamental to democracy itself. According to Skinner:

The response of those who are worried about surveillance has so far been too much couched, it seems to me, in terms of the violation of the right to privacy. Of course it’s true that my privacy has been violated if someone is reading my emails without my knowledge. But my point is that my liberty is also being violated, and not merely by the fact that someone is reading my emails but also by the fact that someone has the power to do so should they choose. We have to insist that this in itself takes away liberty because it leaves us at the mercy of arbitrary power. It’s no use those who have possession of this power promising that they won’t necessarily use it, or will use it only for the common good. What is offensive to liberty is the very existence of such arbitrary power.[12]

The rise of selfies under the surveillance state is only one register of neoliberal inspired flight from privacy. As I have argued elsewhere, the dangers of the surveillance state far exceed the attack on privacy or warrant simply a discussion about balancing security against civil liberties.[13] The critique of the flight from privacy fails to address how the growth of the surveillance state and its appropriation of all spheres of private life are connected to the rise of the punishing state, the militarization of American society, secret prisons, state-sanctioned torture, a growing culture of violence, the criminalization of social problems, the depoliticization of public memory, and one of the largest prison systems in the world, all of which “are only the most concrete, condensed manifestations of a diffuse security regime in which we are all interned and enlisted.”[14] The authoritarian nature of the corporate-state surveillance apparatus and security system with its “urge to surveill, eavesdrop on, spy on, monitor, record, and save every communication of any sort on the planet” [15] can only be fully understood when its ubiquitous tentacles are connected to wider cultures of control and punishment, including security-patrolled corridors of public schools, the rise in super-max prisons, the hyper-militarization of local police forces, the rise of the military-industrial-academic complex, and the increasing labeling of dissent as an act of terrorism in the U.S.[16] Selfies may be more than an expression of narcissism gone wild, the promotion of privatization over preserving public and civic culture with their attendant practice of social responsibility. They may also represent the degree to which the ideological and affective spaces of neoliberalism have turned privacy into a mimicry of celebrity culture that both abets and is indifferent to the growing surveillance state and its totalitarian revolution, one that will definitely be televised in an endlessly repeating selfie that owes homage to George Orwell.

Henry A. Giroux currently holds the McMaster University Chair for Scholarship in the Public Interest in the English and Cultural Studies Department and a Distinguished Visiting Professorship at Ryerson University. His most recent books are America’s Education Deficit and the War on Youth (Monthly Review Press, 2013) and Neoliberalism’s War on Higher Education (Haymarket Press, 2014). His web site is www.henryagiroux.com.

Notes.

[1] Ariel Dorfman, “Repression by Any Other Name,” Guernica (February 3, 2014). Online: http://www.guernicamag.com/features/repression-by-any-other-name/

[2] “Self-portraits and social media: The rise of the ‘Selfie’,” BBC News Magazine(June 6, 2013)

http://www.bbc.com/news/magazine-22511650

[3] Anita Biressi and Heather Nunn, “Selfishness in austerity times,” Soundings , Issue 56, (Spring 2014), pp. 54-66

http://muse.jhu.edu/journals/soundings_a_journal_of_politics_and_culture/v056/56.biressi.pdf

[4] Patricia Reaney, “Nip, tuck, Click: Demand for U.S. plastic surgery rises in selfie era,” Reuters (November 29, 2014). Online: http://www.reuters.com/article/2014/11/29/life-selfies-surgery-idUSL1N0SW1FI20141129

[5] Brad Evans and Henry A. Giroux, Disposable Futures (San Francisco: City Lights Books, 2015).

[6] Jonathan Crary, 24/7: Late Capitalism and the Ends of Sleep, (Verso, 2013) (Brooklyn, NY: Verso Press, 2013), p. 5.

[7] Ibid., p. 17.

[8] The kind of babble defending selfies without any critical commentary can be found in Jenna Wortham, “Self-portraits and social media: The rise of the ‘selfie’,”BBC News Magazine (June 6, 2013). Online:

Http://www.nytimes.com/2013/10/20/sunday-review/my-selfie-myself.html

[9] Rachel Simmons, “Selfies Are Good for Girls,” Slate (November 20, 2013). Online: http://www.slate.com/articles/double_x/doublex/2013/11/selfies_on_instagram_and_facebook_are_tiny_bursts_of_girl_pride.html

[10] Erin Gloria Ryan, “Selfies Aren’t Empowering. They’re a Cry for Help,” Jezebel (November 21, 2013). Online: http://jezebel.com/selfies-arent-empowering-theyre-a-cry-for-help-1468965365

[11] Mark Fisher, Capitalist Realism: Is There No Alternative? (Winchester, UK: Zero Books, 2009), p. 74.

[12] Quentin Skinner and Richard Marshall “Liberty, Liberalism and Surveillance: a historic overview” Open Democracy (July 26, 2013). Online: http://www.opendemocracy.net/ourkingdom/quentin-skinner-richard-marshall/liberty-liberalism-and-surveillance-historic-overview

[13] Henry A. Giroux, “Totalitarian Paranoia in the Post-Orwellian Surveillance State,” Truthout (February 10, 2015). Online: http://truth-out.org/opinion/item/21656-totalitarian-paranoia-in-the-post-orwellian-surveillance-state

[14] Michael Hardt and Antonio Negri, Declaration (Argo Navis Author Services, 2012), p. 23.

[15] Tom Engelhardt, “Tomgram: Engelhardt, A Surveillance State Scorecard,” Tom Dispath.com (November 12, 2013). Online: http://www.tomdispatch.com/blog/175771/

[16] I take up many of these issues in Henry A. Giroux, The Violence of Organized Forgetting (San Francisco: City Lights Publishing, 2014), Henry A. Giroux, The Twilight of the Social (Boulder: Paradigm Press, 2012), and Henry A. Giroux, Zombie Politics and Culture in the Age of Casino Capitalism (New York: Peter Lang, 2011).

vendredi, 26 décembre 2014

How Facebook Killed the Internet

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The Age of Informational Entropy

How Facebook Killed the Internet

by DAVID ROVICS
Ex: http://www.counterpunch.org

Facebook killed the internet, and I’m pretty sure that the vast majority of people didn’t even notice.

I can see the look on many of your faces, and hear the thoughts.  Someone’s complaining about Facebook again.  Yes, I know it’s a massive corporation, but it’s the platform we’re all using.  It’s like complaining about Starbucks.  After all the independent cafes have been driven out of town and you’re an espresso addict, what to do?  What do you mean “killed”?  What was killed?

I’ll try to explain.  I’ll start by saying that I don’t know what the solution is.  But I think any solution has to start with solidly identifying the nature of the problem.

First of all, Facebook killed the internet, but if it wasn’t Facebook, it would have been something else.  The evolution of social media was probably as inevitable as the development of cell phones that could surf the internet.  It was the natural direction for the internet to go in.

Which is why it’s so especially disturbing.  Because the solution is not Znet or Ello.  The solution is not better social media, better algorithms, or social media run by a nonprofit rather than a multibillion-dollar corporation.  Just as the solution to the social alienation caused by everybody having their own private car is not more electric vehicles.  Just as the solution to the social alienation caused by everyone having their own cell phone to stare at is not a collectively-owned phone company.

Many people from the grassroots to the elites are thrilled about the social media phenomenon.  Surely some of the few people who will read this are among them.  We throw around phrases like “Facebook revolution” and we hail these new internet platforms that are bringing people together all over the world.  And I’m not suggesting they don’t have their various bright sides.  Nor am I suggesting you should stop using social media platforms, including Facebook.  That would be like telling someone in Texas they should bike to work, when the whole infrastructure of every city in the state is built for sports utility vehicles.

But we should understand the nature of what is happening to us.

From the time that newspapers became commonplace up until the early 1990’s, for the overwhelming majority of the planet’s population, the closest we came to writing in a public forum were the very few of us who ever bothered to write a letter to the editor.  A tiny, tiny fraction of the population were authors or journalists who had a public forum that way on an occasional or a regular basis, depending.  Some people wrote up the pre-internet equivalent of an annual Christmas-time blog post which they photocopied and sent around to a few dozen friends and relatives.

In the 1960s there was a massive flowering of independent, “underground” press in towns and cities across the US and other countries.  There was a vastly increased diversity of views and information that could be easily accessed by anyone who lived near a university and could walk to a news stand and had an extra few cents to spend.

In the 1990s, with the development of the internet – websites, email lists – there was an explosion of communication that made the underground press of the 60’s pale in comparison.  Most people in places like the US virtually stopped using phones (to actually talk on), from my experience.  Many people who never wrote letters or much of anything else started using computers and writing emails to each other, and even to multiple people at once.

Those very few of us who were in the habit in the pre-internet era of sending around regular newsletters featuring our writing, our thoughts, our list of upcoming gigs, products or services we were trying to sell, etc., were thrilled with the advent of email, and the ability to send our newsletters out so easily, without spending a fortune on postage stamps, without spending so much time stuffing envelopes.  For a brief period of time, we had access to the same audience, the same readers we had before, but now we could communicate with them virtually for free.

This, for many of us, was the internet’s golden age – 1995-2005 or so.  There was the increasing problem of spam of various sorts.  Like junk mail, only more of it.  Spam filters started getting better, and largely eliminated that problem for most of us.

The listservs that most of us bothered to read were moderated announcements lists.  The websites we used the most were interactive, but moderated, such as Indymedia.  In cities throughout the world, big and small, there were local Indymedia collectives.  Anyone could post stuff, but there were actual people deciding whether it should get published, and if so, where.  As with any collective decision-making process, this was challenging, but many of us felt it was a challenge that was worth the effort.  As a result of these moderated listservs and moderated Indymedia sites, we all had an unprecedented ability to find out about and discuss ideas and events that were taking place in our cities, our countries, our world.

Then came blogging, and social media.  Every individual with a blog, Facebook page, Twitter account, etc., became their own individual broadcaster.  It’s intoxicating, isn’t it?  Knowing that you have a global audience of dozens or hundreds, maybe thousands of people (if you’re famous to begin with, or something goes viral) every time you post something.  Being able to have conversations in the comments sections with people from around the world who will never physically meet each other.  Amazing, really.

 

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But then most people stopped listening.  Most people stopped visiting Indymedia.  Indymedia died, globally, for the most part.  Newspapers – right, left and center – closed, and are closing, whether offline or online ones.  Listservs stopped existing.  Algorithms replaced moderators.  People generally began to think of librarians as an antiquated phenomenon.

Now, in Portland, Oregon, one of the most politically plugged-in cities in the US, there is no listserv or website you can go to that will tell you what is happening in the city in any kind of readable, understandable format.  There are different groups with different websites, Facebook pages, listservs, etc., but nothing for the progressive community as a whole.  Nothing functional, anyway.  Nothing that approaches the functionality of the announcements lists that existed in cities and states throughout the country 15 years ago.

Because of the technical limitations of the internet for a brief period of time, there was for a few years a happy medium found between a small elite providing most of the written content that most people in the world read, and the situation we now find ourselves in, drowning in Too Much Information, most of it meaningless drivel, white noise, fog that prevents you from seeing anywhere further than the low beams can illuminate at a given time.

It was a golden age, but for the most part an accidental one, and a very brief one.  As it became easy for people to start up a website, a blog, a Myspace or Facebook page, to post updates, etc., the new age of noise began, inevitably, the natural evolution of the technology.

And most people didn’t notice that it happened.

Why do I say that?  First of all, I didn’t just come up with this shit.  I’ve been talking to a lot of people for many years, and a lot of people think social media is the best thing since sliced bread.  And why shouldn’t they?

The bottom line is, there’s no reason most people would have had occasion to notice that the internet died, because they weren’t content providers (as we call authors, artists, musicians, journalists, organizers, public speakers, teachers, etc. these days) in the pre-internet age or during the first decade or so of the internet as a popular phenomenon.  And if you weren’t a content provider back then, why would you know that anything changed?

I and others like me know – because the people who used to read and respond to stuff I sent out on my email list aren’t there anymore.  They don’t open the emails anymore, and if they do, they don’t read them.  And it doesn’t matter what medium I use – blog, Facebook, Twitter, etc.  Of course some people do, but most people are now doing other things.

What are they doing?  I spent most of last week in Tokyo, going all over town, spending hours each day on the trains.  Most people sitting in the trains back during my first visit to Japan in 2007 were sleeping, as they are now.  But those who weren’t sleeping, seven years ago, were almost all reading books.  Now, there’s hardly a book to be seen.  Most people are looking at their phones.  And they’re not reading books on their phones.  (Yes, I peeked.  A lot.)  They’re playing games or, more often, looking at their Facebook “news feeds.”  And it’s the same in the US and everywhere else that I have occasion to travel to.

Is it worth it to replace moderators with algorithms?  Editors with white noise?  Investigative journalists with pictures of your cat?  Independent record labels and community radio stations with a multitude of badly-recorded podcasts?  Independent Media Center collectives with a million Facebook updates and Twitter feeds?

I think not.  But that’s where we’re at.  How do we get out of this situation, and clear the fog, and use our brains again?  I wish I knew.

David Rovics is a singer/songwriter based in Portland, Oregon.

jeudi, 26 juin 2014

L'aveuglement féministe

"Pourfendre la vulgate féministe, c’est, pour l’auteur, noter un premier fait paradoxal : les féministes soutiennent que, dans notre société, le pouvoir est aux mains des hommes, mais c’est pourtant dans tous les lieux de pouvoir, et d’abord dans les média, qu’on ne cesse de célébrer la « libération » des femmes, et d’applaudir à leurs combats futurs. A-t-on jamais vu le maître exhorter ses esclaves à  se révolter contre lui ! Toute femme devrait donc s’interroger : si l’on me caresse dans le sens du poil avec autant d’insistance depuis si longtemps, ne devrais-je pas me méfier ?

Sans préjugés et sans passion, tout en désacralisant quelques idoles, l’auteur montre que le féminisme, loin d’énoncer la vérité sur la condition des femmes, fait preuve en réalité d’un aveuglement à manifestations multiples. Mêlant argumentation précise et ironie acerbe, il analyse ces effets : méconnaissance de la différence des sexes, interprétation imaginaire de l’histoire, image caricaturale du passé, injustice scandaleuse envers les hommes, illusion sur le sens de sa propre action.

À ses yeux, le féminisme pourrait bien constituer une mystification ayant conduit les femmes dans l’impasse. Il est fort possible qu’un jour elles se montrent beaucoup moins convaincues des progrès dont leur condition est censée avoir bénéficié depuis l’essor du mouvement féministe."

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lundi, 23 juin 2014

The Sexual Counter-Revolution

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The Sexual Counter-Revolution

By Gregory Hood 

Ex: http://www.counter-currents.com

Game is the male revolt against the sexual caste system imposed by feminism. The “red pill” is simply an acknowledgement that what women say they want, and what they actually want, are two different things. Even some women who say that they want a “traditional” relationship are not willing to do what it takes to get this by actually behaving like a lady, staying in shape, or not detonating a relationship over trivia. By definition, game is men learning what actually works with women [2] and using it to fulfill their primal needs for sex, companionship, and, ultimately, fulfilling relationships and family life. 

When a member of the Parasitic Class like an affirmative action journalist or Women’s Studies professor gives his or her opinion on something, it behooves the reader to ask himself, “How does this person benefit if I believe what they are telling me?” The feminist rage against game is the rage of the effete fop against his uppity peasants. Game shifts the frame on sexual politics by allowing men to reclaim sexual power, punish female misbehavior, and pursue their own interests. It is aspirational, teaching people to look above their station, and in that sense, it is a destabilizing force within the social system. It teaches men to break free of their assigned place as the kulaks in the modern social order, responsible for subsidizing everyone else.

Notably, while “men’s sites” like Return of Kings focus on self-improvement, learning skills, and physical fitness, recent feminist writing has focused on justifying or even promoting moral flaws such as obesity, adultery, and fraud. The manosphere promotes excellence; feminism promotes equality. The default feminist rhetoric on sexual politics seems to be an inexhaustible series of variations on the theme of “Wow, just wow.” It’s not surprisingly that in such an intellectual desert even somewhat juvenile articles on “text message game” seem like an oasis.

Moreover “game” fits into the subset of Dissident Right movements that recognize there is no contradiction between Traditionalism and science. “Game” heaps scorn on the “pedestaling” behavior [3] of many religious conservatives and reactionaries who want to treat women like medieval princesses. Instead, game recognizes that women are sexually voracious in their own way, that they derive much of their self and societal value from their sexuality, and that many of the conservative beliefs about chivalry and virtuous women only make sense in a social context that privileges patriarchy, families, and fidelity. If there is one Christian teaching I can agree with, it is the doctrine of “total depravity” for both men and women.

It’s not that “science” is an enemy of Tradition – it’s that certain small “t” traditions arose because human beings act with an evolutionary program running in the background. The impulses of sexual selection, competition, and attraction are rooted deep within the unconscious of the species. So called “social constructs,” like prizing female virginity, or the willingness of men to sacrifice for women, are rooted in biological and empirical realities, not religious mysticism.

What defines the real modern Right, as opposed to the reactionaries, is understanding that objective realities are reflected within ancient mythologies and practices. The traditionalist teachings of thousands of years ago are more applicable to modern society than a PhD’s eminently credentialed and empirically flawed ramblings on Jezebel. We should be cautious about modern intellectuals casually dismissing the wisdom of millennia as “outdated” when these same people will mock religious beliefs while holding far more absurd (and less empirically supported) beliefs about racial equality.

Class Struggle

Heterosexual men are, as a class, a designated oppressor group in the system that is developing. By teaching men to question their place in this order, and leading them to more subversive conclusions about tradition, human biodiversity, and racial realism, the “manosphere” is declaring itself an enemy of the system.

But this isn’t just an ideological challenge. The personal is political and nowhere is the new hierarchy being enforced with more fanaticism than in sexual politics. Of course, the corollary is that every challenge, no matter how small, takes on new importance. In every nightclub, bar, and coffee shop, a man approaching a woman using game has been elevated to a political act. Men recognizing a desire and acting on it using knowledge about social dynamics is a challenge to the sexual serfdom that demands men they accept their place — under women. And that can lead to further rebellion.

Of course, unless it leads to other things, “game” is merely a means, not an end. And while “game” is based on highly subversive and inegalitarian premises, the ends are hardly revolutionary. After all, meaningless hook ups between immature boy-men and proud “sluts” is hardly a challenge to the consumerist culture. The value of game is that it even though it is directed towards profane ends, it can be the first step on an upward path of rebellious ascension.

Know Your Place

A telling example of the Left’s attitude towards game is the reaction of one Chris Gethard, a functionary for the Culture of Critique. He posted [4] a video telling men to avoid these ideas and was praised for it by Lindy West of the female affirmative action outlet Jezebel. Gethard flaps his weak hands and insists that men who practice game “should be legally bound [to] never find love.” But more importantly, he tells men to accept that they need to shut up and do what they are told by the media. After all, “One day you’ll be, like, 37, and you’ll have a mortgage, and you’ll be totally okay with that. You’ll be completely fine.”

Needless to say, one look at his face and you know every opinion he’s ever had and why none of them are worth listening to. As for “Lindy West,” her mere physical appearance (trigger warning [5]) warrants the return of the patriarchy, the immediate overthrow of the American government, and an Axis Victory in the Second World War, among other things.

What is important is the revelation of the end game of feminism and progressivism – don’t protest, accept your fate, and be happy you have your big screen TV that you bought with your credit card. Far from being a movement of liberation, progressivism is the handmaiden of consumerism. Don’t question these beliefs, swallow the pretty lies and we’ll let you play your video games. Know your place.

It’s more than an ideology — egalitarianism is a system of control. What the Dark Enlightenment terms the Cathedral imposes a set hierarchy of groups, along with codes of behavior. And while the punishment from deviating from codes of behavior isn’t quite as severe as what samurai meted out to impudent peasants, the principle is the same. All the sophomoric arguments, expletive-filled feminist ranting, social network shaming, and insufferably self-congratulatory #hashtags are simply the enforcement arm of this social structure.

The Bridge

For all the “metapolitics,” all the essays, all the conferences, and all the books and speeches, the White Right has only succeeded in creating a subculture, and a fairly closed one at that. No one casually enters white advocacy. The costs can be great and so are the rewards, but once you are in, you don’t go back (unless you turn traitor [6]). What it has largely failed to do is build a “bridge” to ordinary white people, who have largely been intimidated from participating in street demonstrations, attending conferences, or even speaking publicly about their beliefs.

Game, in contrast, has succeeded as a bridge to subversive ideas. While some men can tell themselves they don’t need white identity, every straight man needs to appeal to women, and not every man knows how. Game meets an existential need. More importantly, game meets the two essential characteristics of the real Right. It is rooted in empirical reality and scientific truth while still respecting Tradition, and it challenges the official orthodoxy about egalitarianism.

It’s no accident that the Southern Poverty Law Center attacked the “manosphere” as a “hate,” leading to widespread mockery. More importantly, after this occurred, many of the most important manosphere sites and commentators have been speaking frankly about racial realist concepts and ideas. Discussions on forums within this subculture are well-informed and more grounded and less ideological than the raging abstract arguments that plague White Nationalist websites. The process of radicalization (or, more accurately and charitably, waking up) is taking place amongst a huge segment of the population that this movement has never been able to reach. And regardless of what White Nationalists think about “game,” the System perceives game as a threat.

Endgame and Revolution

Why does this absurd system exist, something so paranoid that it panics over shy men trying to learn pickup lines? The same reason most things exist – someone is benefiting from it. The more deracinated society becomes and the more families are broken down, the more relationships become a simple function of the consumer economy. A hookup culture provides no barriers between the individual and the market. The fact that many Western women believe slaving away in a cubicle and participating in a garbage culture is “freedom” while raising children is “slavery” testifies to the power of social conditioning. This conditioning is part of the process of turning sex and relationships into products to be sold – or rationed out – by an increasingly totalitarian system of control. “Equality” is just part of the scam – in the end, this system is based, like any other, on the reality of power.

The solution to sexual serfdom is not revolution from the periphery, but rebellion from the center. Ride the tiger. Recognizing equality as a scam is the first step. No one believes in equality – especially in the bedroom. Act accordingly. If people are insistent on turning themselves and their bodies into a product, treat them that away, take advantage of it, and use what works. We must approach the world not as serfs, but as barbarians [7]. We have no stake in what they have built except to take what is ours. What should fill you is not a sense of entitlement, but aggressive contempt, and a desire to conquer.

Both men and women can use what the manosphere preaches. Equality is a scam – always be seeking to rise. And in your upward path, find those few men – and women – among the ruins. They are still there in the wasteland, and shared contempt for egalitarianism is as strong a foundation as any. Together, as comrades, lovers, and eventually families, men and women can forge a new people and create something worth preserving. This culture and system sure as hell isn’t it.

 


 

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

 

URL to article: http://www.counter-currents.com/2014/06/the-sexual-counter-revolution/

 

URLs in this post:

[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2010/07/lorenzo-lippi-allegoria-della-simulazione.jpg

[2] actually works with women: http://www.counter-currents.com/2012/07/pickup-artists-game-and-white-nationalism/

[3] “pedestaling” behavior: https://heartiste.wordpress.com/2010/03/10/why-do-conservatives-sanctify-women/

[4] posted: http://jezebel.com/calm-down-angry-men-itll-all-be-okay-says-comedian-c-1590126061

[5] trigger warning: http://www.returnofkings.com/25103/fat-feminist-lindy-west-has-internet-meltdown-because-she-cant-fit-in-airplane-seat

[6] traitor: http://www.counter-currents.com/2014/04/traitor-to-the-gods/

[7] barbarians: http://www.radixjournal.com/journal/becoming-the-new-barbarians

 

jeudi, 19 juin 2014

Sexual Serfdom

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Sexual Serfdom

By Gregory Hood

Ex: http://www.counter-currents.com

Equality and Hierarchy

Every egalitarian movement ends with the establishment of a new hierarchy. As it solidifies, caste and status crystallize on the social ladder until class mobility is as cemented as in feudal Japan. Eventually, those of talent, originality, and ambition conclude they have nothing to gain from the system’s preservation. This is how we get revolution [2].

Today, “privilege” theory is the ideology of the System. Though egalitarian, it pathologizes white male heterosexuals as morally flawed because of their inherent characteristics. The ideology is rife with contradictions – suggesting homosexuality is a matter of choice will result in moral condemnation, while stating the obvious truth that someone is born with a particular sex will result in similar fury from those who tell us that “gender” is actually fluid. Who you decide to screw is inherent and sacred – but the makeup of your body is just a social construct. Race doesn’t exist – except when it does [3]. Still, if there is one sociological truth, it’s that facts never get in the way of Belief and a redemptive social Narrative.

While it was once held that white males could transcend their position in an oppressive society through participation in social justice movements, even this is increasingly untenable. It’s now a cliché that every “anarchist” or “anti-racist” conference will eventually collapse [4] into infighting and vitriol because of the mere presence of these undesirables, no matter how enthusiastically they attempt to cuckold themselves. The Occupy Wall Street rallies quickly abandoned a focus on economic inequality to embrace goofy racial stage theater, making sure that white males spoke last [5] at any of their meetings. Unsurprisingly, after an initial surge, it collapsed as struggling American workers quickly concluded that they would rather be financially raped by Wall Street sociopaths than be represented by self-hating, sexually confused lunatics with graduate degrees in Ethnic Studies who think the best way to raise wages is through unlimited immigration [6]. Of course, what prevents such movements from being entirely made up of “People of Color” is the inability of the more vibrant denizens of the American Empire to self-organize without having their hand held by white or Jewish babysitters.

The Sexual Class System

But if the rhetoric surrounding race is heated, that surrounding sex is bordering hysteria. On college campuses, the testing ground for what is being developed for the entire country, a curious duality has developed.

On the one hand, standards of what were once called decorum and sexual restraint are all but absent at most universities. Co-ed dorms [7], pornography showings and sex toy exhibitions [8], and the general prevalence of the “hook up culture” satirized [9] by Tom Wolfe in I Am Charlotte Simmons makes it easy for American college men to obtain casual sex in a business-like fashion.

In fairness, the prevalence of “hook-up culture” among American females may be exaggerated [10] – #NotAllWomen are behaving this way. However, this is of relatively little importance, and what would once have been called shameful or “slutty” behavior no longer has any moral sanction, meaning that enough are behaving this way such that your average “bro” can confidently expect sexual exploits that would have seemed worthy of Casanova to a prior generation. The result is the relative unimportance of the sexual act among an entire generation and the prevalence of various arrangements including “friends with benefits,” hook up calls, and small scale harems possessed by generally unremarkable men. “Slutwalks” in defense of all this are already clichés in SWPL cities and on campuses, despite the fact that it enables men to view these kinds of women (accurately) as sexually disposable. Anything to stick it to those stuck up Christians I suppose.

On the other hand, college campuses are practically a de jure (if not de facto) police state when it comes to sexual relations between men and women. From the moment they step on campus, women are cautioned that everyone they meet is a potential rapist and the statistic of “one in four women is raped [11]” is widely deployed–even though it’s wrong [12]. Student handbooks are fodder for unintentional comedy, as some schools mandate elaborate procedures to obtain permission before initiating sexual behavior. Sexual assault is defined so broadly as to criminalize innocent behavior. The presence of any alcohol, practically inevitable, can be held to render consent impossible, essentially making a huge percentage of sexual encounters some variety of “rape.”

Any kind of flirting can be technically criminal [13], and hapless college males find themselves before disciplinary tribunals [14] that ignore the presumption of innocence, deny the right to counsel, and punish the accused even before the truth is established. Every male college student is furiously lectured [15] to never question a female student’s claim that she was raped, but more than one college or even high school student has quickly learned [16] that girls may magically transform a drunken hook up into a “Morning After Rape” on the “Walk of Shame” home.

Filming casual sexual encounters should be considered shameful in a normal society – but men have actually used it to free themselves from false acquisitions, as brave, independent, and strong “rape survivors” are revealed to have enthusiastically participated [17] in group sex before deciding to ruin their partners’ lives the next day. The fact that men are advising [18] each other to clandestinely film [19] sexual encounters to protect themselves from rape accusations speaks for itself.

Beta Males, Game, and Entitlement

Amidst the miasma of slut walks, Women’s Studies, and various women’s activist groups, the wise college man learns to exploit the sexual carnival while taking measures to protect himself. After he graduates, he takes a similar tact in navigating a broken culture. Sexual politics are reverting to a strange combination of the caveman era and Tumblr. Blunt physical attraction is all it takes to acquire sex in most cases, but if any sexual act draws the attention of the media or legal system, a man is instantly condemned, regardless of the truth. Therefore, he reacts with an attitude of amused mastery toward “modern women” and their elaborate rationalizations – taking what he can get and not expecting anything. With luck, he can find the diamond in the rough worthy of marriage – but fewer and fewer believe such a thing even exists or that marriage, like war, is anything other than a racket.

But what of the “beta males” – the so called nice guys who want one girlfriend to be faithful to, marry, and have children with? We can all think of exceptions who pull this off – but in the modern era, adultery, divorce, and affairs are so shamefully common that our grandparents’ tales of marriages lasting 50 years or more prompt astonishment or even awe. Nonetheless, the beta male still has a certain expectation that this is what women in some sense should do. When he finds that many women are not receptive to his buying dinner and sending flowers and flowery messages, pining can become resentment.

This is the basis of the “entitlement” culture condemned by feminists and the media following Elliot Rodger’s killing spree. Linked to “privilege theory,” the general thrust is that men (especially white men) believe that they are entitled to a faithful wife, ready access to sex, and a middle class lifestyle simply by virtue of the fact that they are males. According to this theory, the relative loss of cultural, economic, and political power is something that white men cannot deal with, and react to with violence and unacceptable political beliefs. Therefore, we get the familiar canard in the media that members of the Tea Party (or for that matter, White Nationalists) don’t actually care about or understand politics – they are simply acting out their resentments.

Certainly, Rodger’s manifesto reeks with ressentiment [20]. If it were not for the loss of life, it would take a heart of stone not to laugh at his indignant moan that girls would rather rut with people other than himself, the “Supreme Gentleman.” Dissident Right commentators including Steve Sailer noted [21] that this resentment was particularly focused at blondes. Rodger did not identify as white and spoke bitterly against whites, especially white girls. Indeed, white advocates such as those at the Council of Conservative Citizens attempted to create momentum behind the meme that Rodger’s attack was just another example of anti-white racism akin to the Knoxville Massacre or the Knockout Game.

Needless to say, it didn’t catch on. Rodger may not have been white, but that doesn’t matter – after all, neither was George Zimmerman [22]. Nor did the fact that Rodger killed more men than women significantly derail the narrative that massacre was just another incident in a never ending war of aggression against women, in which the White Man is the eternal antagonist.

The #YesAllWomen hashtag that served as the moral panic of the week was used to prove that all women – yes, all of them – are the “survivors” of sexual assault via act, word, or institutional oppression. Various apolitical women seized on it, relating stories about how a “creepy” guy hit on them, or someone had the temerity to make a disrespectful comment about their sexual behavior.

The purpose of this was not to establish truth or falsehood. It was to assign women to a victim class. designated by their sex (or, presumably, transfer into the gender via surgery). It was to fortify the social hierarchy. As influential blogger Roosh V has observed [23], feminism is rapidly approaching a point where it will be literally impossible to criticize a woman for anything, be it adultery, slovenly appearance, or even acts of violence, murder, and the utmost cruelty. Even Bill Maher, before he became a tiresome Democratic hack, pointed out [24] this double standard. As he put it, it’s politically incorrect “just to be male.” And, in something he would never say today, “You cannot reform biology.”

Entitlement and Game

For many of us, simple experience wakes us up from any naiveté that all women are somehow innocent victims besieged by sexually voracious and aggressive men. Acknowledging reality means destroying ideas deliberately promoted by both the egalitarian left and the reactionary American Right about the inherent evil of the male sex drive. While the Left praises the female sex drive as good in and of itself (slut walks) and the reactionary Right seems to deny [25] its existence, science suggests it is simply different from men.

In evolutionary terms, women qua women are attracted to those men who appear able to provide them with the most resources and social status (at the time) as well as physical appearance, which is a proxy for genetic quality. In game terms, it means if a man can exemplify (or fake) the qualities and attitude of a man with social standing and resources (alpha), he will reap female attraction. In the biological program running in the background for all of us, men value fertility (youth and beauty) and availability, and women value social protection (social value, money, strength [26]). It’s from these basic biological realities we get some of the most important elements of the sexual marketplace dynamic. This is why women constantly feel the need to create complicated rationalizations to explain away what they are doing (“I never do this, I swear!) and why other women are the most unforgiving critics of “sluts.”

Similarly, it is also why we get the almost entirely one-sided spectacle of men self-destructing because of temporary sexual urges or the need for simple physical release. It’s easy to think of powerful leaders who spectacularly sabotaged their careers for sex from a women often less attractive than their own wives. It’s extremely hard to think of female equivalents. Can anyone imagine Hillary making the mistake(s) of her husband? And are there any males out there willing to be a male Monica Lewinsky? How else we can explain the behavior of an Arnold Schwarzenegger who betrayed his Kennedy wife for his homely maid?

However, technology and state policy are changing the equation. In a culture where birth control, abortion, prophylactics, and a dizzying array of welfare programs and “advocates” exist for women, many of the consequences of sexual promiscuity are removed. At the same time, laws regarding divorce, child support, alimony, and other aspects of what is still ironically termed “family law” play out in a largely consequence-free environment for women’s sexual choice. The result is the introduction of a class system that allows women to, theoretically, have their cake and eat it too. The legal and societal structure actively punishes chastity, rewards adultery, and subsidizes irresponsible behavior. Is there any more stereotypically “modern” figure than the single mother? Perhaps Dan Quayle’s comments [27] about Murphy Brown were prophetic after all.

While female sexual desire is praised and encouraged to run rampant, male sexual desire is pathologized by the media and academia. Indeed, the shrieks are already upon us that “traditional masculinity must be destroyed [28].” Of course, it already is, and not necessarily because of deliberate social conditioning. Arguably, the nation where this rot has sunk in the deepest is Japan, where young Japanese men known as “grass eaters [29]” abandon even the pretense of masculinity. While it could be argued that even this may be a feature, not a bug, of mass capitalism, genetically modified food, and urban living, we have to consider the possibility that this just may be an unintended side effect. After all, it can hardly be charged that the Japanese political culture is beholden to feminism, mass immigration, and ethnomasochism. [30]

Of course, modern society doesn’t just turn men into Last Men – it turns women into Last Men too. And not everyone wants this. On paper and by the modern standard of the “pursuit of happiness,” there’s no reason for traditional families and households to continue to exist at all – but they do, and they are reproducing more than everyone else. Nonetheless, a formidable system is in place, with all the financial incentives and sinecures that come with it. And any class system will generate its defenders and hack intellectuals, eager to justify the sinecures and entrenched privileges that sustain them.

Science, Tradition, and Sex

But there’s a catch. Chase Nature out with a pitchfork, and you’ll end up alone in a house full of cats in a majority non-white neighborhood. Modern childless women, regardless of their careers, are not particularly happy [31]. This manifests itself in, at best, Left-wing moral crusading and at worst insane and pitiable behavior [32]. As for single women, all the SNAP cards in the world don’t substitute for a father, and the grim objective reality shows that a traditional family outperforms strong womyn who think they can “have it all.” The cold tale of demographics suggests that feminism is simply a transition stage between the end of a decadent society and the takeover by a more vital, patriarchal one. The results are in – and feminism is revealed as a failed social experiment sustained only by a vast assemblage of propaganda, subsidies, and legal protection.

Enter feminism, especially its obnoxious online variety. The feminist critique of entitlement is projection at its most crude, as fundamentally modern feminism is about defending ingrained privilege and propping up the crumbling System. Contemporary “strong women” feel entitled to abort their children without the interference from the father, obtain financial rewards after cheating on their husbands, and receive sexual attention even after they grow fat, old, or unattractive. More than that, a host of television networks, magazines, academic studies departments, and media figures tell them that they are heroic figures for giving in to their lowest desires. Of course, it doesn’t take much to be a hero in modern America and you don’t have to be particularly brave for the media to call you “strong” – if you are part of the right social class. Women who actually display real strength – the type who bear children, defend their families, and — in the most literal definition of “strong” – lift weights and stay in shape are condemned as traitors to their sex.

What is occurring is the decadent phase of an outdated social system. In an age of technological growth, social evolution occurs remarkably fast. The low intelligence shoggoths inhabiting women’s studies departments today are equivalent to the degenerate French aristocrats who long since abandoned the life of the sword to indulge in the decadent ideas that would destroy them [33]. Feminists are outdated. As a culture and as a species, we no longer gain anything from their existence, and their presence is a burden to the productive. They are simply parasites, feeding on the social capital they are actively destroying – until they are swept away by the next sexual revolution, or perhaps I should call it the sexual restoration, whose vanguard are the theorists and practitioners of game.

 


 

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

 

URL to article: http://www.counter-currents.com/2014/06/sexual-serfdom/

 

URLs in this post:

[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2014/06/fatpositive.jpg

[2] how we get revolution: http://www.radixjournal.com/journal/2014/5/20/burn-down-the-colleges

[3] Race doesn’t exist – except when it does: http://www.occidentaldissent.com/2010/07/13/race-doesnt-exist-except-when-it-does/

[4] collapse: https://www.youtube.com/watch?v=4r7cwWegXCU

[5] spoke last: http://www.occidentaldissent.com/2011/10/12/occupy-wall-street-white-men-last/

[6] raise wages is through unlimited immigration: http://www.counter-currents.com/2011/10/radicals-for-the-system/

[7] Co-ed dorms: http://www.campusreform.org/?ID=3410

[8] pornography showings and sex toy exhibitions: http://gwu.campusreform.org/?ID=5416

[9] satirized: http://www.johnderbyshire.com/Reviews/Fiction/iamcharlottesimmons.html

[10] may be exaggerated: http://healthland.time.com/2013/08/13/the-truth-about-college-hookups/

[11] one in four women is raped: http://www.oneinfourusa.org/

[12] wrong: http://www.iwf.org/news/2432517/One-in-Four-Rape-myths-do-injustice-too

[13] be technically criminal: http://www.thefire.org/illegal-flirting-feds-revisit-sex-harassment/

[14] disciplinary tribunals: http://www.huffingtonpost.com/stephen-henrick/reform-college-sexual-assault-policy_b_2885773.html

[15] lectured: http://www.thefire.org/stanford-trains-student-jurors-that-acting-persuasive-and-logical-is-sign-of-guilt-story-of-student-judicial-nightmare-in-todays-new-york-post-2/

[16] learned: http://online.wsj.com/news/articles/SB10001424052702304558804579374844067975558?mod=djemBestOfTheWeb_h&mg=reno64-wsj

[17] participated: http://federalism.typepad.com/crime_federalism/2009/09/hofstra-student-made-up-gang-rape-story.html

[18] advising: http://www.dangerandplay.com/2011/09/21/how-to-avoid-a-false-rape-case/

[19] film: http://www.dailymail.co.uk/news/article-2477790/Young-mother-jailed-making-false-rape-claims-hours-getting-drunk-sleeping-friends-partner.html

[20] ressentiment: http://en.wikipedia.org/wiki/Ressentiment

[21] noted: http://isteve.blogspot.com/2014/05/youll-find-this-interesting.html

[22] neither was George Zimmerman: http://www.counter-currents.com/2013/07/not-our-victory/

[23] has observed: http://www.rooshv.com/the-end-game-of-feminism

[24] pointed out: https://www.youtube.com/watch?v=x64cy3Bcr98

[25] deny: https://heartiste.wordpress.com/2010/03/10/why-do-conservatives-sanctify-women/

[26] men value fertility (youth and beauty) and availability, and women value social protection (social value, money, strength: http://heartiste.wordpress.com/2014/06/13/the-difference-between-men-and-women-in-two-charts/

[27] comments: http://www.washingtonpost.com/opinions/20-years-later-it-turns-out-dan-quayle-was-right-about-murphy-brown-and-unmarried-moms/2012/05/25/gJQAsNCJqU_story.html

[28] traditional masculinity must be destroyed: http://fredrikdeboer.com/2014/05/24/destroy-traditional-masculinity/

[29] grass eaters: http://www.theguardian.com/world/2009/dec/27/japan-grass-eaters-salaryman-macho

[30] to feminism, mass immigration, and ethnomasochism. : http://www.vdare.com/articles/federale-in-japan-it-works-and-it-could-work-in-the-us-too

[31] are not particularly happy: http://www.theblaze.com/stories/2013/10/23/are-women-less-happy-than-they-were-40-years-ago-valorie-burton-says-yes-and-explains-why/

[32] insane and pitiable behavior: http://heartiste.wordpress.com/2014/02/17/crazy-american-women-are-getting-crazier/

[33] indulge in the decadent ideas that would destroy them: https://secure.counter-currents.com/the-french-revolution-in-san-domingo/

 

mercredi, 18 juin 2014

Gallup peiling: VS sinds 2001 moreel totaal veranderd

Gallup peiling: VS sinds 2001 moreel totaal veranderd

Slecht’ is veranderd in ‘goed’ en omgekeerd, vooral bij Democraten, nauwelijks bij Republikeinen

1/3 van bevolking (110 miljoen mensen) heeft geslachtsziekte

70 miljoen Amerikanen aan de drugs


VS anno 2014: Hoe gekker, gestoorder en perverser, hoe beter.

Volgens een jaarlijks gehouden landelijke peiling van het toonaangevende Gallup zijn de morele waarden van het Amerikaanse volk sinds 2001 totaal veranderd, en kan inmiddels letterlijk gesproken worden van een ‘alles moet kunnen’ maatschappij. ‘Veel van wat vroeger ‘slecht’ was, geldt nu als ‘goed’, en andersom,’ aldus journalist Michael Snyder. ‘Onze cultuur werd op zijn kop gezet. De ‘waarden’ waar onze huidige politieke leiders over spreken zijn totaal anders dan de ‘waarden’ waar onze grootouders mee zijn opgegroeid. Is dat goed of is dat slecht?’

Decennialang werden de Verenigde Staten –vooral door de Amerikanen zelf- als het ‘meest christelijke land ter wereld’ beschouwt. Bepaalt u aan de hand van de verschillen tussen de ‘waarden en meningen peiling’ van 2001 en 2014 zelf in hoeverre daar nog sprake van is. De percentages geven aan hoeveel mensen geen enkele morele problemen heeft met:

* Seks tussen een ongetrouwde man en ongetrouwde vrouw:
2001: 53%
2014: 66%

* Scheiding:
2001: 59%
2014: 69%

* Geboorten buiten het huwelijk:
2001: 45%
2014: 58%

* Homoseksuele relaties:
2001: 40%
2014: 58%

* Onderzoek met embryonale stamcellen:
2001: 52%
2014: 65%

* Pornografie:
2001: 30%
2014: 33%

* Zelfmoord:
2001: 13%
2014: 19%

* Klonen van mensen:
2001: 7%
2014: 13%

De Amerikaanse cultuur schuift duidelijk op richting een op West Europa lijkende ‘sociaal-liberale’ samenleving. Uit de peiling van Gallup kwam echter een opvallend verschil naar voren: het zijn vooral de Democraten wier waarden totaal zijn veranderd. Voor Republikeinen –doorgaans geassocieerd met het christelijke deel van Amerika- geldt dat nauwelijks.

‘Vooral de Democraten zijn bij veel thema’s duidelijk toleranter geworden,’ constateert Gallup. ‘Bij de partijlozen zien we slechts een beperkte ontwikkeling in deze richting, terwijl de opvattingen van de Republikeinen nauwelijks zijn veranderd.’

Voorbeeld: buitenechtelijke kinderen worden door 72% van de Democraten oké gevonden, een stijging van maar liefst 20% in 13 jaar tijd. Bij de Republikeinen is juist het omgekeerd gebeurd: daar heeft nog maar 40% geen problemen met kinderen die buiten een huwelijk worden geboren. Vorig jaar was dat nog 50%.

Ook tussen oud en jong zijn er enorme verschillen. Van de 55-plussers vindt slechts 19% pornografie ‘moreel te verdedigen’. In de leeftijdscategorie 18 tot 34 jaar geldt dit voor 49%.

110 miljoen met geslachtsziekte; 70 miljoen aan de drugs

Enkele andere kenmerkende feiten over de Amerikaanse samenleving op een rijtje:

* 18% van alle vrouwen werd ooit verkracht;

* 1 op de 4 meisjes werd ooit het slachtoffer van seksueel misbruik;

* 1/3 van de bevolking (110 miljoen mensen) heeft een geslachtsziekte;

* meer dan de helft van alle echtparen gaan voor het huwelijk samenwonen;

* meer dan de helft van alle baby’s van vrouwen onder de 30 worden buiten het huwelijk geboren;

* 1 op de 3 kinderen in de VS groeit zonder vader op;

* 70 miljoen Amerikanen gebruiken drugs of een ander bewustzijnsveranderend middel;

* 2/3 van alle 15 tot 24 jarigen heeft orale seks;

* in 2012 kregen 85.000 oorlogsveteranen therapie omdat ze tijdens hun diensttijd seksueel werden misbruikt;

* er wonen bijna 750.000 veroordeelde pedofielen in de VS, en dan gaat het hier enkel om de geregistreerde gevallen.

‘Kan onze samenleving overleven?’

‘Kan onze samenleving overleven als iedereen maar doet wat hij zelf goed acht? Als jongeren voor zichzelf mogen bepalen wat goed is en wat niet?’ vraagt Snyder zich af. ‘Menigeen zal zeggen dat ons land zich ‘ontwikkelt’ en dat wij op weg zijn naar een ‘vooruitstrevende samenleving’. Anderen zijn er uiterst bezorgd over dat wij de waarden opgeven waar dit land op werd gebouwd. Zij eisen een terugkeer naar deze waarden.’


Xander

(1) KOPP

jeudi, 15 mai 2014

« Euro » vision, une victoire du communautarisme

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« Euro » vision, une victoire du communautarisme

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

eurovision.pngFinalement c’est Thomas Neuwirth, surnommé « Conchita Wurst », ce dernier terme signifiant « saucisse » (tout un symbole), représentant autrichien à l’ « euro » vision, qui s’est imposé à l’issue de cette émission télévisée au soir de ce 10 mai 2014. Ce dernier s’est présenté en femme à barbe, une provocation que la Russie notamment avait peu appréciée. Sa nette victoire interroge. Il est en effet sur le papier douteux qu’un pays comme l’Irlande, où l’avortement est encore interdit, ait pu donner douze points à ce candidat, de même que la Grèce, où l’homosexualité est extrêmement mal vue, et d’autres pays d’Europe centrale et orientale.

C’est en fait le mode de fonctionnement de cette élection, analogue au concours de Miss France mais aussi au classement des « personnalités », qui amplifie naturellement des personnalités hétérodoxes bénéficiant d’une prime idéologique et surtout d’un soutien ciblé d’une ou plusieurs communautés. L’existence par ailleurs d’un jury, qui modère le résultat des téléspectateurs, corrige un vote qui n’irait pas dans le « sens du vent ».

En clair, les téléspectateurs européens dans chaque pays vont voter pour les différents candidats, nombreux par ailleurs, chacun en fonction de son goût musical et pour divers autres raisons. Le gagnant sera celui qui aura obtenu le plus de suffrages, sans forcément atteindre un grand score. Moins de 5% peut suffire, si les téléspectateurs étaient très divisés au niveau de leur choix. C’est dire que la représentativité du vainqueur est extrêmement limitée.

Si en plus d’un jury complaisant, dont on devine qu’il est naturellement porté à être favorable à ce genre d’excentricités, et qu’il est sensible à l’impact médiatique d’une telle valorisation, une communauté en particulier se mobilise davantage que les autres en ciblant un seul candidat, non en fonction de son origine nationale mais uniquement de son orientation sexuelle, alors les jeux sont faits.

Habituellement, l’ « euro » vision est parasitée par des choix géopolitiques, valorisant le voisin scandinave, ou le voisin slave, ou le voisin orthodoxe. C’est ainsi que l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont donné de nombreux points à la Russie, de même que la Grèce. Cette année, il a été également impacté par le vote gay. En clair, alors que les autres votants se divisent en de multiples candidats, les défenseurs de cette communauté votent unanimement pour celui qu’ils estiment les représenter, indépendamment des qualités musicales ou de la prestation réalisée. C’est un vote idéologique en faveur de la théorie du gender. Les présentateurs français ont d’ailleurs évoqué « un magnifique message de tolérance envoyé par l’Europe entière ».

Il n’y a donc pas eu besoin de fausser les résultats, mais simplement de laisser faire le principe communautaire renforcé considérablement par le rôle du jury, et ce qui était voulu médiatiquement a eu lieu.

C’est la même chose en France concernant le classement des personnalités préférées. On s’étonne de découvrir chaque année en tête des célébrités « issues de la diversité ». On s’imagine alors qu’elles ont reçu un soutien massif. Rien n’est plus faux. Le premier classé a pu n’obtenir que 3% des adhésions. Le fait qu’il soit premier ne signifie donc pas grand-chose.

Si les sondés « issus de la diversité » votent massivement pour les représentants de cette même diversité, alors que les « de souche » se divisent en choisissant les personnalités « de souche », alors le résultat est forcément celui que l’on constate.

euro1398469797240.jpgAvec le communautarisme, à savoir le choix de privilégier l’appartenance communautaire avant l’appartenance nationale, identitaire ou simplement culturelle, alors tous les votes de ce type sont profondément faussés et donnent un résultat qui n’a aucune signification mais qui est instrumentalisé par les journalistes et par certains politiciens pour faire croire que les vainqueurs sont représentatifs du peuple, alors qu’ils ne sont que l’égérie de minorités actives.

En clair, le communautarisme, qu’il soit fondé sur l’appartenance ethnique, le sexe ou l’orientation sexuelle, reste en réalité très minoritaire, mais a un impact en revanche fondamental sur les résultats de ce type de compétitions. Ceux qui en tirent une leçon allant « dans leur sens », à savoir l’idéologie mondialiste, sont des falsificateurs.

Ce samedi soir n’a pas démontré une « tolérance européenne » mais la puissance du communautarisme gay en Europe, sans commune mesure d’ailleurs avec le soutien à la « diversité » puisque les représentants de la France ont fini bon dernier. Ceux qui voulaient la soutenir ont pu trouver dans le candidat de la Hongrie de quoi les satisfaire. On peut penser que leur résultat est toutefois la matérialisation de l’image négative de la France en Europe et aussi de leur pauvreté musicale.

Thomas FERRIER
Secrétaire Général du PSUNE

Die metapolitische Bedeutung der Conchita Wurst

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Die metapolitische Bedeutung der Conchita Wurst

Martin Lichtmesz

Ex: http://www.sezession.de

Politik ist Showbiz und Showbiz ist Politik. Das gilt auch für eine so abgehalfterte Nummer wie den Eurovision-Songcontest, der irgendwann mal in grauer Vorzeit so etwas wie eine paneuropäische Idee transportierte, analog zur EWG im Wirtschaftsbereich. Wenn man so will, war der Songcontest, so trivial und seicht er immer schon gewesen sein mag, auf metapolitischer Ebene auch eine Feier der Vielfalt und Einheit der Völker Europas.

Man hatte Vergnügen an der Selbstdarstellung der Länder und fieberte mit wie bei einem Fußballspiel. Ähnlich wie der Fußball mit seinen austauschbaren Legionären ist der Songcontest inzwischen über weite Strecken entnationalisiert und homogenisiert. Während es noch bis in die Achtziger Jahre hinein üblich war, [2] in der Landessprache zu singen, sind heute nahezu alle Beiträge auf Englisch, [3]der lingua franca des Imperium Americanum. Das Personal fällt durch Beliebigkeit und Austauschbarkeit auf, und die oft am Reißbrett, nach rein kommerziellen Gesichtspunkten entworfenen Liedchen und Rennpferdstars sind in der Regel schnell vergessen.

Hinzu kommt, daß die Kunst des „Schlagers“, der gepflegten Schnulze, oder wie man einst veredelnder sagte: des „Chansons“ schon lange im Verfall begriffen, nur mehr ein bestenfalls nostalgischer Witz ist. Wenn der Song Contest früher in seinen besten Momenten „High Camp“ war (ich denke etwa an Udo Jürgens, ABBA, France Gall, Johnny Logan, Waterloo oder die entzückende Nicole, [4] damals in den Goldenen Achtzigern, als die Welt noch in Ordnung war, zumindest für mich), so ist er heute allenfalls „Trash“, und als solcher wird der dort dargebotene Totaldreck (da nützt auch die ab und zu wieder hervorgekramte Landessprache [5] nix mehr) wohl auch von den meisten verbliebenen Zuschauern rezipiert, ganz nach dem Motto „so schlecht, daß es schon wieder gut ist“.

Meinen letzten Songcontest habe ich 1988 gesehen, im Alter von zwölf Jahren. Damals ging der Austropopper Wilfried mit einer grauenerregenden, sperrholzartigen Nummer namens „Lisa, Mona Lisa“ [6] für Österreich ins Rennen. Ich wollte unbedingt, daß mein Land gewinnt, und schaffte es sogar, mir das Lied aus rein patriotischen Gründen schönzulügen, somit die Politik über die Ästhetik und den guten Geschmack siegen zu lassen (das passiert mir heute hoffentlich nicht mehr). Wilfrieds Auftritt wurde zum semi-legendären Desaster, mit „zéro points“ für’s gedemütigte Vaterland, und ich weinte gar bittere Tränen.

Die Enttäuschung war so traumatisch, daß ich seither nie wieder zugeschaut habe, auch wenn im Folgejahr ein Genie namens Thomas Forstner mit einer Dieter-Bohlen-Komposition immerhin Platz 5 erklomm (nur um zwei Jahre später abermals als Schlußlicht zu enden). 1990 kam dann eine Austro-Piaf namens Simone mit dem zeitgeist-adäquaten Superhit „Keine Mauern mehr“ (Platz 10), und in den Folgejahren gleich zweimal hintereinander ein drogensüchtiger Prolo namens Tony Wegas (Platz 10 und 14), der später damit Schlagzeilen machten, daß er alten Damen die Handtaschen stahl (kein Witz). Alles, was nachher kam, ist meinem Trivia-Gedächtnis entfallen.

Jedenfalls gibt es wohl keinen normalen Menschen über zwölf, der den Songcontest in irgendeiner Weise ernst nimmt: das ganze ist, wie gesagt, Camp, Trash, Kitsch, „tongue in cheek“, „Kult“, und insofern war es konsequent, daß Österreich  2003 einen Kabarettisten mit einem gezielt idiotischen Scheißdrauf-Titel [7] in die Manege geworfen hat. Besagter Alf Poier war auch einer der wenigen, die es wagten, über den diesjährigen Kandidaten, ein Lebewesen, das sich „Conchita Wurst“ [8] nennt, zu lästern.  [9]

„Wenn jemand nicht weiß, ob er ein Manderl oder ein Weiberl ist, dann gehört er eher zum Psychotherapeuten als zum Song Contest“, so Poier im Interview mit „Die ganze Woche“.

„Mit dieser verschwulten Zumpferl-Romantik kann ich nichts anfangen. Wie jemand seine Sexualität auslegt, ist jedem selbst überlassen. Aber dass ständig an die große Glocke gehängt werden muss: ‚Ha, wir sind so benachteiligt … und wir sind eine Minderheit‘, dieses Gesülze geht mir ordentlich auf den Wecker“, echauffierte sich der 47-Jährige im Gespräch mit der Wochenzeitschrift.

Ich habe keine Ahnung, ob und inwiefern Tom Neuwirth alias Conchita Wurst, geboren im Jahr von Wilfrieds epochaler Niederlage, therapiebedürftig ist; dem Vernehmen nach versteht er sich als „Travestiekünstler“ und die Wurst als „Kunstfigur“, und das ist im Showbusiness ja nun wirklich nicht etwas rasend Neuartiges. Gerade im Hinblick auf den Anlaß ist das „aa scho wuascht“, denn der Songcontest ist derzeit ohnehin die nach dem Christoper-Street-Day schwulste Veranstaltung der Welt. [10]Daß Camp und Trash gerade unter Schwulen äußerst beliebt sind, ist allgemein bekannt. Insofern ist „Conchita“ im Eurovision-Spektakel bestens aufgehoben.

Hier könnte man die Geschichte stehen lassen, wenn nicht das Wurst-Stück von Anfang an als ein Kulturkampfmanöver inszeniert worden wäre, und Neuwirths Sieg in Kopenhagen nicht abgefeiert werden würde, als hätte eine Marslandung oder ein humanitärer Evolutionssprung stattgefunden. In den letzten Wochen konnte man dem aufsässig gestylten, vollbärtigen Genderbender-Gesicht mit den langen Wimpern kaum entkommen. Die Verantwortlichen im ORF hatten die Wurst ohne den sonst üblichen Publikumsvorentscheid ausgewählt, was auf eine bewußt eingefädelte Sache hindeutet.

Was nun am Outfit der Wurst-Gestalt nicht zufälligerweise ins Auge springt, ist die gezielt disharmonische Kombination von schroff entgegengesetzten Geschlechtsmerkmalen: die fast schon magersüchtig schlanke Figur, die schön gefönten, seidig glänzenden Haare, die großen, stark geschminkten Kulleraugen treffen auf einen dunklen, hypermaskulinen Vollbart.  G’schmackig! Das ist auch gemessen an Transvestiten- und Drag-Queen-Standards ungewöhnlich, und ein optisch ziemlich krasser Eingriff.

Er erzeugt einen ambivalenten Reiz, der auf die meisten Menschen wohl eher unästhetisch und abstoßend wirkt. In einem ganz schlichten, quasi chemischen Sinne: geschlechtliche Reize funktionieren über Polarität, Polarität ist die Bedingung der geschlechtlichen Anziehung; ich kann mir nicht aussuchen, wen ich erotisch abstoßend oder anziehend finde oder nicht.  Das ist eine schlichte Tatsache, eine alltägliche Erfahrung, die jeder Mensch an sich beobachten kann (ich für meinen Teil kann mir die Visage der Wurst keine zwei Sekunden lang ansehen, ohne daß mir physisch schlecht wird), und die über dem ganzen Geschwätz über das Phantom „Homophobie“ seltsamerweise völlig ignoriert wird.

Die exquisite, kalkulierte Scheußlichkeit der „Conchita Wurst“-Figur geht weit über das Spiel mit der Androgynität hinaus, wie man es von sexuell ambivalenten Popstars wie David Bowie, Boy George oder Annie Lennox kennt, die man durchaus schön und verführerisch finden kann. Den Geschmack am Grellen, Dekadenten und Paradiesvogelhaften freilich vorausgesetzt, und der ist nicht jedermanns Sache. Aber auch in dieser Sparte ist die Wurst eine eher zwei- bis drittklassige Figur. Der „Glamour“ bleibt eine Behauptung, ein bemühtes Klischee, ist wie der an James-Bond-Titel erinnernde Siegersong [11] ein Zitat von einem Zitat, ein Abklatsch von einem Abklatsch.

Das Liedchen mag besser sein als der durchschnittliche Müll, der auf dem Songcontest serviert wurde, wesentlich besser (oder schwuler) als, sagen wir, Thomas Forstners Meisterstück von 1989 [12]ist es aber im Grunde auch nicht. Jedenfalls kann ich hier kein überragendes Talent erkennen; die Stimme ist fast ebenso grauenhaft wie das restliche Gesamtkunstwerk. Sogar der einen Pornowitz suggerierende Name „Conchita Wurst“ ist häßlich, mixt das Exotische mit dem Profanen, und auch das wohl mit Kalkül. Grind-o-rama de luxe!

 

 

Conchita-Wurst-10.jpgDafür steht „Conchita Wurst“ der Wille zur Provokation, Konfrontation und Polarisierung buchstäblich ins Gesicht geschrieben. So mancher, der den Hype der letzten Wochen mitverfolgt hat, wird wohl zurecht den Verdacht geschöpft haben, daß hier eine Art Testballon oder Lockvogel vorgeschickt wurde, um zu prüfen, ob sich nicht ein paar auswertbare „homophobe“ Reflexe hervorkitzeln lassen. Man wollte sichtlich die „Toleranz“-Kapazität des Publikums auf die Probe stellen. Und dazu bedurfte es eines etwas stärkeren Tobaks als üblich, denn Schwule und Transvestiten an sich sind weißgott keine Seltenheit im Fernsehen.

Es muß auch eine Art Test gewesen sein, wie häßlich die Kröte inzwischen sein kann, die man dem Publikum zum Schlucken servieren darf. Was auch relativ widerspruchslos geschah, denn zu einer Kampagne wie dieser gehört die ständig im Raum stehende Drohung, als intolerantes „homophobes“ Arschloch dazustehen, wenn man sich den etwaigen Brechreiz in irgendeiner Weise anmerken läßt. Man erinnert sich in Österreich auch noch, mit welchem „Shitstorm“ etwa Niki Lauda in die Knie gezwungen wurde [13], weil er zugab, daß er „schwules Tanzen“ im öffentlich-rechtlichen Fernsehen geschmacklos findet.

Alle, wirklich alle Medien, von der als achso „populistisch“ und „reaktionär“ verschrieenen Kronen-Zeitung aufwärts, beteiligten sich an diesem Spiel, so zu tun, als hätte man hier das Normalste oder wenigstens Coolste auf der Welt vor sich. Diejenigen, die auf „homophobe“ Muckser gelauert haben, warteten vergeblich. Da mußte man schon in Facebookseiten oder Kommentarspalten oder meinetwegen ein paar Krone-Leserbriefen stierln. Poiers Stimme war in diesem Klima eine einsame Provokation.

Wer Antennen für den metapolitischen Gehalt der Wurst-Kampagne hatte, konnte ihren Subtext kaum übersehen. Werner Reichel [14]beschrieb es gut auf dem Blog von eigentümlich frei:

Wurst ist ein öffentlich-rechtlicher Werbeträger für die Gender-Mainstream-Ideologie. Ein Staatskünstler durch und durch. Die schrille Kunstfigur soll den Beweis liefern, dass man Geschlechterrollen und -identitäten annehmen und wechseln kann, wie es einem gerade beliebt. Man nutzt den Aufmerksamkeitseffekt, den ein bärtiger Transvestit generiert, um einem möglichst großen Publikum mitzuteilen, dass dies der neuen gesellschaftlichen Norm entspricht.  Die Wurst als leuchtendes Vorbild und Prototyp des neuen Menschen, wie ihn sich die neosozialistischen Gesellschaftsingenieure erträumen.

Der  Song-Contest-Auftritt von Conchita Wurst wird deshalb als mutiger Kampf für mehr Toleranz und Offenheit inszeniert.  Das funktioniert auch ganz gut. In Kopenhagen sorgt sie/er für Aufsehen, wie der ORF nicht müde wird zu berichten. Nur eines läuft nicht ganz so wie gewollt. Wer „kämpft“, der braucht zwingend auch einen Gegner, einen Feind. Doch daran mangelt es der Wurst und dem ORF. Schließlich rennt man ohnehin nur offene Türen ein.  Schwulsein wird im politisch-korrekten Europa ohnehin von den neosozialistischen Meinungsführern  als cooler, bunter und erstrebenswerter Lifestyle verkauft, ganz im Gegensatz zur miefigen Heterofamilie, der Brutstätte von (häuslicher) Gewalt, rechtem Gedankengut und anderen grauslichen Dingen.

Der ganze Gehalt der Wurst’schen Agenda liegt nach dem Schlagersieg in Kopenhagen offen zutage. Bundespräsident Fischer himself, ein mit Gauck vergleichbarer, rückgratsarmer Parteisoldat und Opportunist ließ verlauten:

Ich gratuliere Conchita Wurst zu ihrem Sieg beim Eurovision Song Contest! Das ist nicht nur ein Sieg für Österreich, sondern vor allem für Vielfalt & Toleranz in Europa. Dass sie ihren Sieg all jenen widmete, die an eine Zukunft in Frieden & Freiheit glauben, macht ihn doppelt wertvoll. Ein schöner Tag für Österreich! Herzliche Gratulation!

Schau an! Es ging also um „Frieden & Freiheit“ und „Vielfalt & Toleranz in Europa“ und nicht um die Prämierung einer mittelmäßigen Schnulze in einem schundigen Wettbewerb (einem „Schas“ laut ORF-Kommentator Andi Knoll). „Conchita“ selber schätzt „ihren“ Beitrag zum Fortschritt der Menschheit nicht weniger bescheiden ein. „Ihr“ (etwas kryptischer) Kommentar:

This night is dedicated to everyone who believes in a future of peace and freedom. You know who you are – we are unity and we are unstoppable.

Halleluja! Frieden und Freiheit! Na doll! Wer kann da dagegen sein, außer ein paar verwarzte, fossilierte, homohassende Kanaillen??? Wir gehen herrlichen Zeiten entgegen! Dessen ist sich die Presse europaweit sicher:

Wer kann Tränen, Diva-Kleidern und einem Bart widerstehen – und Wursts Botschaft, dass der Sieg allen gehört, die sich „Frieden und Freiheit“ wünschen? (Berlingskie Tidende, Kopenhagen)

Eine Ohrfeige für die Homophoben in Europa. (Aftenposten, Oslo)

Ich bin so froh, dass meine Kinder in einer Zeit leben, in der Conchita und nicht Hitler Österreich repräsentiert. (The Independent, London)

Das Lied war nicht schlecht, und ich freue mich, daß es Putin und seinesgleichen den Finger zeigte. (The Guardian, London)

Hinter diesem Bart steckt eine Botschaft der Toleranz. (ABC, Madrid)

Der Leckerbissen des Tages sind aber für mich die Rhapsodien von Karl Fluch im heutigen Standard. Der hatte bereits in der Wochenendausgabe des linksliberalen Flaggschiffs den Songcontest zur „Toleranzprüfung“ erklärt, und in Visionen von einer erlösten Welt geschwelgt:

Thomas Neuwirth vermittelt als Conchita Wurst eine Diversität, die für sehr viele (Sag bloß!- M.L.) ein Normalzustand ist. Und wenn es dereinst für alle Normalzustand ist, dann wurde zumindest eine Eurovision Wirklichkeit.

Jeder soll hier zeigen dürfen, was für ein fortschrittlicher Preisdemokrat er ist, denn:

Wie ein schwuler Mann mit Bart in Frauenkleidern die Toleranz in osteuropäischen Ländern auf die Probe stellt, das war britischen Blättern wie dem Guardian Geschichten wert, auch die FAZ und der Spiegel berichteten. Dabei ging es weniger um die Musik, sondern um die Wogen der Entrüstung aus tendenziell wenig toleranten Ländern. Der Kanon: Je autoritärer regiert wird, desto größer ist die Ablehnung. Wer hätte das gedacht?

Da ist unversehens wieder die Katze aus dem Sack gelassen: der Autor tut unter der Hand so, als ob „Toleranz“ und die Anerkennung einer Sache als „Normalzustand“ ein- und dasselbe wären. In Wahrheit ist aber das Gegenteil der Fall. Etwas, das als „Normalzustand“ angesehen wird, muß ja nicht mehr toleriert werden. Den Priestern und Kommissaren des „Toleranz“-Kultes geht es nicht darum, daß eine Sache bloß geduldet wird, sie soll auch innerlich komplett angenommen und assimiliert, die Gefühle und Wahrnehmungen selbst sollen umgepolt werden. Das kann bei abweichenden Sexualformen wegen des Polaritätscharakters der Sexualität aber niemals restlos der Fall sein.

„Conchita Wurst“ spielt in dieser kulturpolitischen Agenda die Rolle eines Akklimatisierungsfreaks, der das Publikum nach dem ersten Schock an noch extremere Formen der Geschlechteridentitätsinszenierung gewöhnen soll. Die Frage, die ich mir hier immer stelle, ist: Warum? Wozu? Was erwarten sich Leute wie Fluch von der Erfüllung einer solchen Utopie? Selbst wenn es funktionieren sollte, wozu soll es gut sein? Ich verstehe es nicht.

Wozu die allgemeine Verbürgerlichung der Freaks und Freakisierung der Bürger? Fließen dann Milch und Honig, wird alles regenbogenbunt, sind dann alle glücklicher, bricht der Weltfrieden aus? Ist das realistisch, ist das gesellschaftspolitisch, ist das ästhetisch zu rechtfertigen? Welcher erwachsene Mensch glaubt denn ernsthaft an solche Spinnereien?

Und noch eine, vielleicht blöde Frage: wenn all diese Dinge zum „Normalzustand“ würden, ginge dann nicht auch der ganze Spaß und Thrill an der Abweichung und Exzentrik, der Leute wie Tom Neuwirth offensichtlich beflügelt, verloren? Letzter will ja offensichtlich nicht „normal“ sein, sondern ein Star, ein Paradiesvogel – und das sei ihm gegönnt. Wenn jede Grenze gefallen, wenn alles „überschritten“ ist, wo bleibt dann die Erotik des Überschreitens?

Ich schließe mich hier Jim Goad [15]an:

I remember back when public shaming was largely aimed at the homos. Nowadays it’s the homos and their sob sisters who are eagerly doing most of the “outing” and public shaming. Either way, I’ll pass.

Not that anyone asked, but I preferred gay males when they were cultural outsiders who seemed impossible to offend. Nowadays they scream for mainstream acceptance and get offended at everything. Tsk-tsk, ladies! As outsiders, they used to see clearly through the idiocy of mass-culture moral panics. Now, as they squiggle and squirm to be accepted as “normal” rather than “different,” they fabricate their own humorless moral panics.
Zurück zur Wurst: Nachdem der „Test“ nun bestanden ist, bleiben keine Fragen mehr offen: „Toleranz als europäische Vision“ so der pathetische Titel des Artikels auf Seite 2 des heutigen Standards (ebenfalls von Meister Fluch), der die „bärtige Diva“ als „umjubelte Symbolfigur“ und ihren Triumph als gezielten Affront gegen osteuropäische „autoritäre“ Schurkenstaaten wie Rußland und Weißrußland feiert (übrigens wurden die russischen Contest-Teilnehmer in Kopenhagen ausgepfiffen, während die ukranische Vertreterin mit „starkem Applaus“ bedacht wurde).

Im Kommentar auf Seite 20 [17] läßt Fluch dann so richtig die Zügel schießen, und bringt das Märchen von der Welterlösung durch allgemeine Totalverschwulung in konzentrierter Form. Das funktioniert nur mithilfe diverser Pappkameraden und Vogelscheuchen. Wie üblich in „Verblendungszusammenhängen“ dieser Art stellt er dabei die Realität gleich mehrfach auf den Kopf. Das heißt, er muß als Akt der Widerstands und der Subversion inszenieren, was in Wirklichkeit alle maßgeblichen medialen und politischen Kräfte hinter sich hat:

Jetzt auch noch die Wurst. Als wäre Ö3 mit der wieder einmal entflammten Debatte um einen höheren Anteil heimischer Popmusik im Programm nicht schon genug beschäftigt, sich Ausreden einfallen zu lassen. Nein, jetzt gewinnt Österreich auch noch den Song Contest. Und blöderweise mit einem Lied, das wieder nicht formatradiotauglich ist.

Die Formatierung des Lebens ist aber nicht nur ein Problem von Berieselungssendern wie Ö3. Immerhin, den kann man abdrehen. Schlimm ist es, wenn die Politik die Erscheinungsformen des richtigen Lebens ignoriert oder sie in Formate pferchen möchte, die wie Korsetts wirken. Geformt und eng gebunden von einer Scheinmoral, die das moderne Dasein und seine Diversität nie verstanden hat und es deshalb als beängstigend wahrnimmt.

Strohmann No. 1: „Conchita“, die einer kleinen Subkultur entstammt, deren Lebensstil untypisch für die Mehrheit ist, ja die es als dezidierte „Kunstfigur“ gar nicht „gibt“, wird hier zum Paradigma der „Erscheinungsformen des richtigen Lebens“, des „modernen Daseins“ und der „Diversität“ (stöhn) [18].  No. 2: „Die Politik“ „ignoriert“ diese „Erscheinungsformen“ und findet sie „beängstigend“. Das ist eine steile These. Wer soll denn damit gemeint sein? Bundespräsident Heinz Fischer? [19] Der österreichische Nationalrat? [20] Das EU-Parlament in Brüssel? [21] Das Bundesministerium für Bildung und Frauen? [22] Die Familienpolitiker der ÖVP? [23] Die Wiener Sozialinfostellen? [24] Rätsel über Rätsel!

Weiter im Text:

Conchita Wurst ließ einen mit ihrem Sieg beim 59. Song Contest in Kopenhagen ein wenig Hoffnung schöpfen. Denn ihren Triumph verdankte sie nicht nur ihrer Darbietung. Der Zuspruch entsprang einer beispiellosen Solidarisierung mit einem Außenseiter. Die gängigen nationalen Rivalitäten des Song Contest schienen plötzlich weniger wichtig zu sein als das Abschneiden der falschen Dame mit dem richtigen Bart, die von konservativer Seite angefeindet worden war. Das war Millionen weltoffenen Menschen in Europa zu viel. Sie wollten ein Zeichen setzen, und das ist ihnen gelungen.

Na bitte, was für ein Schlachtengemälde: es ging nicht so sehr um die Musik, sondern um „ein Zeichen zu setzen“, um das Bekenntnis der „weltoffenen Menschen“ in Europa, die sich zu Millionen und Abermillionen solidarisch erhoben haben, und zwar aus empörtem Widerstand gegen nicht mehr erträgliche Anfeindungen von „konservativer Seite“, die in dem ganzen Rummel wohl kaum mehr als ein paar Piepser, vorzugsweise aus dem Osten, gewesen sein können, wenn nicht gar wichtige Ingredienzen der Gesamtinszenierung. Und wer nicht mit den „Weltoffenen“ [25] mitgejohlt hat, ist implicite ein mieser, rückwärtsgewandter, intoleranter, schlechter Mensch.

Denn kein Märchen ohne Feindbild, und das ist schnell gefunden (Strohmann No.3) – Konservative, Christen, Hinterwäldler:

Wursts Sieg wurde auch in Haushalte übertragen, in denen man sich wahrscheinlich bekreuzigt hat, als man ihrer zum ersten Male ansichtig wurde. Doch dieser bunte Vogel mit den langen Wimpern wurde von Europa nicht auf einen der hinteren Plätze verräumt, sondern auf Händen zum Sieg getragen. Wenn das einige Menschen zum Nachdenken angeregt hat, ist das ein weiterer Sieg, den sich die Wurst an die Brust heften darf. Ihr Beispiel zeigt: Homosexuelle sind keine wehrlosen Opfer, die man nach Lust und schlechter Laune diffamieren kann. Denn dann verscherzt man es sich möglicherweise mit sehr vielen Leuten.

Liegt es an mir, oder klingen die letzten Sätze nicht ein klitzekleines bißchen wie eine Drohung? In unseren Ländern wird zwar nicht „autoritär regiert“, aber wehe dem Abweichler, der nicht mit den Wölfen heult, mit den Schafen blökt und den Schweinen grunzt – er wird unweigerlich aus der Herde ausgestoßen werden. Um klarzumachen, daß heute beim leisesten „homophoben“ Muckser die Rosa Gestapo vor der Tür [26]steht, und man es sich insbesonders mit den Schreiberlingen von rosa Blättern und rosaroten Fernsehsendern und der Zuchtrute der roten „Antidiskriminierungsstellen“ [27], äh, „verscherzt“, dazu braucht es beileibe keine „Conchita Wurst“ – weder in Österreich noch sonstwo in der westlichen Welt, [28] wo „Homophobie“ zur Zeit das zweitschlimmste Verbrechen [29] nach „Rassismus“ [30] ist, und die hexenjagdartigen Diffamierungen die Schlagseite gewechselt haben.

„Nach Lust und schlechter Laune diffamieren“ kann dagegen jeder die sogenannten Konservativen, oder was er dafür hält, und das ganz ohne Folgen, vielmehr mit dem Applaus „sehr vieler Leute“, natürlich nur der schicken, fortschrittlichen, „modernen“ und  sonstwie maßgeblichen. Und so werden sie wieder über die Bühne gejagt, die Finster- und Buhmänner, die in all dem Hype ohnehin kaum zu hören waren, keinen Mucks von sich zu geben wagten und eher noch beflissen gute Miene gemacht haben.

Das konservative Österreich, das sich sonst mit jeder neugeborenen Kuh im Stall ablichten lässt und jeden Kreisverkehr zur Eröffnung in Weihwasser ertränkt, ist schmähstad. Das muss man nicht überbewerten, aber es ist symptomatisch für das vorherrschende arrogant-ignorante Denken. Gleichzeitig stellen sich jene damit auf eine Stufe mit reaktionären Eiferern in so toleranten Ländern wie Russland, der Türkei oder Weißrussland.

Tiraden wie diese dienen nur dem Theatereffekt und sind ungefähr so sinnvoll und mutig, wie tote Karnickel auszupeitschen.  Sie verschleiern die kaum mehr auf nennenswerte Widerstände treffende Machtfülle der gesellschaftspolitischen Agenda, die hinter dem „Conchita Wurst“-Phänomen stecken. In Wahrheit stehen die Tore sperrangelweit offen und werden kaum mehr verteidigt. Schließlich gerät Fluch endgültig ins Delirium und taucht in eine Parallelwelt ab (Strohmann No. 4):

Was die nicht verhindern können, schweigen sie tot. Eine Kunstfigur wie Conchita Wurst und ihre gesellschaftspolitischen Ansprüche werden stur ignoriert. Es wird nicht erkannt, wofür sie steht, geschweige denn geschätzt. Es gilt immer noch: Es darf nicht sein, was nicht sein darf.

Von „Totschweigen“ kann wohl kaum die Rede sein, wenn die Propaganda lauter dröhnt als der Niagarafall. Und: was sind denn nun die „gesellschaftspolitischen Ansprüche“ einer „Kunstfigur“(!), die so überlebenswichtig für den Rest der Welt sind, daß sie ein solches Pathos verdienen? Inwiefern beweist ihr Sieg bei einem Kommerz-Schnulzencontest irgendeine Relevanz dieser Ansprüche? Ich bin sicher, darauf könnte Fluch auch keine überzeugende Antwort geben. Hier ist einer besoffen von der Mystik eines epidemisch verbreiteten quasi-religiösen Kultes – anders kann man dieses Phänomen, das sich gegen jede Rationalität gepanzert hat, nicht nennen.

Federvieh wie dieses glaubt immer noch ernsthaft, gegen den Strom zu schwimmen, ohne wahrhaben zu wollen, daß es selbst schon Teil des Stroms ist. Das muß wohl mit den psychologischen Mechanismen linker Selbstbilder zu tun haben. Es ist freilich „symptomatisch“ für deren „arrogant-ignorantes Denken“, das sie wie immer auf den (echten oder auch nur eingebildeten) Gegner projizieren. Dergleichen steht völlig unverbunden neben widersprechenden Aussagen wie diesen, wo man sich siegesicher gibt, auch noch das letzte „reaktionäre“ Widersassengeröll wegzuspülen:

Wurst hingegen vermittelte in den letzten Tagen mehr Lebensgefühl als alle Europawahlplakate zusammen. Dazu muss man weder sie noch ihre Musik mögen. Aber sie steht innerhalb eines Wertespektrums, das für viele in Europa zum Glück schon als selbstverständlich gilt. Der Rest musste das am Samstag zur Kenntnis nehmen.

Das europäische „Wertespektrum“ der Zukunft verkörpert sich also in bärtigen Transen im Glitzerfummel, die sich „Conchita Wurst“ nennen und Plastikkitsch-Schlager trällern… noch bei Trost? Ich sag schon mal Gute Nacht, Europa. Sonst noch was? Daß diese Blase aus chronischer Tiefenbescheuertheit eines Tages platzen wird, diese Hoffnung gebe ich immer noch nicht auf….

Article printed from Sezession im Netz: http://www.sezession.de

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[1] Image: http://www.sezession.de/44978/die-metapolitische-bedeutung-der-conchita-wurst.html/conchita

[2] Achtziger Jahre hinein üblich war,: http://de.wikipedia.org/wiki/Eurovision_Song_Contest_1983

[3] heute nahezu alle Beiträge auf Englisch, : http://de.wikipedia.org/wiki/Eurovision_Song_Contest_2014

[4] Nicole,: http://www.youtube.com/watch?v=GvD8Y6gr9lk

[5] hervorgekramte Landessprache: http://www.youtube.com/watch?v=L_W2tbW64pQ

[6] „Lisa, Mona Lisa“: http://www.youtube.com/watch?v=JJ_-kNC7Y_E

[7] gezielt idiotischen Scheißdrauf-Titel: http://www.youtube.com/watch?v=G-Qj5FVK5Cg

[8] „Conchita Wurst“: https://www.google.at/search?q=alf+poier&ie=utf-8&oe=utf-8&aq=t&rls=org.mozilla:de:official&client=firefox-a&channel=sb&gfe_rd=cr&ei=0W9wU87EEeqg8wfYi4HIBw#channel=sb&q=conchita+wurst&rls=org.mozilla:de:official

[9] zu lästern. : http://diepresse.com/home/kultur/popco/3801135/Song-Contest_Alf-Poier-wettert-gegen-Wurst?_vl_backlink=/home/index.do

[10] schwulste Veranstaltung der Welt. : http://www.news.at/a/song-contest-wurst-interview-news

[11] erinnernde Siegersong: http://www.youtube.com/watch?v=SaolVEJEjV4

[12] Thomas Forstners Meisterstück von 1989 : http://www.youtube.com/watch?v=RmE6XdVShvw

[13] Niki Lauda in die Knie gezwungen wurde: http://derstandard.at/1295570673764/ORF-Dancing-Stars-Niki-Lauda-empoert-sich-ueber-schwules-Tanzen

[14] Werner Reichel : http://ef-magazin.de/2014/05/07/5308-eurovision-song-contest-homophobe-dringend-gesucht

[15] Jim Goad : http://takimag.com/article/arkansas_store_censors_elton_johns_designer_baby/print#axzz31PdxmyKw

[16] Image: http://www.sezession.de/44978/die-metapolitische-bedeutung-der-conchita-wurst.html/bbch

[17] Kommentar auf Seite 20: http://derstandard.at/1399507183320/Der-Triumph-eines-Gefuehls

[18] (stöhn): http://www.sezession.de/27442/kleiner-traktat-uber-die-vielfalt.html

[19] Bundespräsident Heinz Fischer?: https://www.facebook.com/heifi2010/photos/a.415979693452.206281.59810443452/10152479138828453/?type=1&theater

[20] Der österreichische Nationalrat?: http://www.hosiwien.at/historische-abstimmung-im-nationalrat-hosi-wien-uberreicht-allen-183-abgeordneten-rosa-punschkrapfen/

[21] Das EU-Parlament in Brüssel?: http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//NONSGML+REPORT+A7-2014-0009+0+DOC+PDF+V0//DE

[22] Das Bundesministerium für Bildung und Frauen?: http://www.bmukk.gv.at/ministerium/vp/2013fs/20130523a.xml

[23] Die Familienpolitiker der ÖVP?: http://www.bmukk.gv.at/ministerium/vp/2011fs/20110516.xml

[24] Die Wiener Sozialinfostellen?: https://www.wien.gv.at/search?q=Homosexualit%C3%A4t&client=wien&proxystylesheet=wien&tlen=250&ulang=de&oe=UTF-8&ie=UTF-8&getfields=*&entsp=a__wiengesamt&site=wiengesamt

[25] „Weltoffenen“: http://antaios.de/buecher-anderer-verlage/aus-dem-aktuellen-prospekt/1468/jargon-der-weltoffenheit

[26] vor der Tür : http://www.telegraph.co.uk/news/religion/6424895/Pensioner-questioned-by-police-after-complaining-about-gay-pride-march.html

[27] „Antidiskriminierungsstellen“: http://www.wien.gv.at/menschen/queer/

[28] noch sonstwo in der westlichen Welt,: http://www.spiegel.de/netzwelt/netzpolitik/firefox-konzern-mozilla-chef-brendan-eich-zurueckgetreten-a-962497.html

[29] Verbrechen: http://takimag.com/article/racism_the_eighth_deadly_sin_jim_goad#axzz31PdxmyKw

[30] „Rassismus“: http://jungefreiheit.de/allgemein/2014/weiss-hat-immer-schuld/

[31]  Bild Conchita Wurst: Wikipedia: http://de.wikipedia.org/wiki/Conchita_Wurst

[32] : http://

[33] : http://www.youtube.com/watch?v=FpLMw4dAZCM

[34] : http://www.spiegel.de/kultur/tv/wurst-triumph-beim-esc-russische-politiker-werden-ausfaellig-a-968777.html

[35] : http://www.youtube.com/watch?v=E6C3DmGVdB0

[36] : http://www.focus.de/kultur/musik/eurovision-song-contest/esc-2014-conchita-wurst-jury-sido-sido-sexuelle-gesinnung-spielt-ja-alles-keine-rolle_id_3837045.html

[37] : http://25.media.tumblr.com/tumblr_ltdzpaEhuL1qbno3ao1_500.jpg

[38] : https://www.youtube.com/watch?v=0pmqG8x3DH8

[39] : http://www.blick.ch/news/schweiz/neue-stop-aids-kampagne-so-viel-sex-wie-nie-zuvor-id2846609.html

[40] : http://www.lovelife.ch/de/

[41] : http://www.youtube.com/watch?v=5tn8mEk6r8I

[42] : http://karlheinzweissmann.de/symbolkunde.html

[43] : https://scontent-a-vie.xx.fbcdn.net/hphotos-prn1/l/t31.0-8/10355511_280127952160790_8811774119038288704_o.png

[44] : http://eulenfurz.wordpress.com/2014/05/12/hans-wurst/

[45] : http://www.google.de/imgres?imgurl=http%3A%2F%2Fupload.wikimedia.org%2Fwikipedia%2Fcommons%2F0%2F01%2FJosef_Unterberger_-_Christus_im_%2525C3%252584hrenfeld.jpg&imgrefurl=http%3A%2F%2Fcommons.wikimedia.org%2Fwiki%2FFile%3AJosef_Unterberger_-_Christus_im_%25C3%2584hrenfeld.jpg&h=591&w=912&tbnid=6fAUi-7_q6O5JM%3A&zoom=1&docid=EpxHGRO_rrjpgM&ei=aNVxU5aTMITT4QTEyYDQDA&tbm=isch&iact=rc&uact=3&dur=4809&page=1&start=0&ndsp=15&ved=0CFsQrQMwAQ

[46] : http://www.freitag.de/autoren/tsckaer/jesus-wurst-superstar

[47] : http://renepaulhenry.free.fr/conchita_jesus.jpg

[48] : http://sphotos-h.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-frc3/t1.0-9/10256182_703609149680471_2409472717747911971_n.jpg

[49] : http://www.youtube.com/watch?v=piYvb6wtjZY

vendredi, 28 mars 2014

Le goût de rien ou comment l’Homme se perd…

Le goût de rien ou comment l’Homme se perd…

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

Il est toujours contre-productif voire stupide de se mettre des œillères, essentiellement pour tout ce qui touche aux comportements humains. Pourquoi, ne serait-ce que politiquement parlant, avons-nous souvent des difficultés à entrer en contact avec certaines personnes, ou à les intéresser ? Une partie de la réponse se trouve dans le titre de cet article : car elles n’ont le goût de rien.

Il est essentiel de le réaliser : la majorité de nos contemporains ne sont pas intéressés par quoi que ce soit de véritable. Ils s’occupent, tout simplement. Ils occupent leur temps libre par besoin de faire quelque chose, pas par intérêt réel. Parlez autour de vous, avec vos collègues, certains membres de votre famille etc. N’avez-vous jamais constaté ce vide de leurs êtres, leur attachement à parler de tout ce qui est le plus plat, le plus insipide, le plus minable ? Ils n’ont aucune conversation ennui.jpgpour la simple et bonne raison que rien ne les intéresse (ou ne les touche) réellement. Quelle aubaine pour que le système perdure ! Des cerveaux vides, on peut les remplir de tous les ersatz possibles. Foot, shopping ? De l’occupationnel instigué par le système. Le fait de regarder la télé et de rabâcher bêtement les inepties de notre époque ? Le système encore ! Qui utilise le peu de cerveau encore disponible à cette fin. On a fait des gens de véritables zombies, incapables de réaliser qu’on les enterre peu à peu. Fatigués de tout, découragés et pleutres, les problèmes et enjeux réels de leur époque ne peuvent les toucher, hormis quand cela atteint leur porte-monnaie… La politique ? Laissons cela aux autres. Militer pour des idées, dénoncer le système ? Dangereux et à quoi bon perdre son temps d’occupationnel à cela ? Esclaves oui, mais volontaires par paresse. Se laisser porter par les douces ondes du système est leur seule attente réelle ; on pense et on agit pour moi vu que mon état lymphatique me va très bien ou alors je branche la perfusion de « plaisirs » que le même système me propose pour oublier qu’il me détruit.

Ce goût de rien conduit irrémédiablement –à plus ou moins long terme- à l’indifférence et à l’individualisme quand ce n’est pas à la drogue, à l’alcool et à la dépression et ses variantes, qui nécessiteront fatalement force médicaments incapacitants et addictifs, enrichissant toujours davantage l’une des grandes puissances de notre époque : le lobby pharmaceutique. La chute de l’individu lambda est implacable : il s’affaiblit… et à tous les niveaux (intellectuel, physique, moral, social…). Bien que l’homme moderne soit lobotomisé, une petite part de lui vient toujours lui rappeler que sa vie est finalement bien merdique et qu’elle ne poursuit aucune autre quête que celle des chimères de cette époque vide de sens. Ce mal-être généralisé, que les gens n’ont même plus la décence de cacher tant la surenchère de la complainte est devenue la norme de toutes les conversations, constitue du pain béni pour le système. Cette magnifique société étouffe encore plus toute résistance d’un peuple qui, humainement égoïste, va avant tout penser à remontrer sa propre pente (généralement en vain…merci les psys collabos) et donc être bien loin de réaliser que son salut ne pourrait venir que d’une opposition réelle et collective… mais encore faudrait-il avoir envie de faire quelque chose…

Le système s’attaque justement au peuple dès sa plus tendre enfance en faisant voler en éclat son insouciance, puis redouble d’énergie chez l’adolescent, là où justement l’enfant est le plus vulnérable psychologiquement. Il prolonge ainsi son mal-être jusqu’à l’âge adulte et plus encore, ayant réussi à piétiner toute flamme, toute ardeur, toute rébellion chez un individu qui ne pourra se tourner que vers ce que lui propose une société qu’il est urgent de détruire : du vide, rien que du vide sous un masque d’abondance, de « culture » et de bonheur virtuel. Victime du néant de son époque, et ce, du berceau à la tombe, le peuple est rendu dépendant par un système qui fournit les remèdes factices aux maladies qu’il génère et reste dans la passivité la plus totale quant à son sort et à sa destinée.

Les êtres les plus intéressants sont pour la plupart des passionnés, à un titre ou à un autre, à partir du moment où ils croient en quelque chose, qu’ils poursuivent un idéal avec foi. Et ces passionnés-là sont acteurs de leur vie et sont ceux qui veulent combattre, résister et changer les choses. A partir du moment où l’on décide de déchirer la sordide couverture qui nous tient sournoisement chaud mais qui nous gratte et nous étouffe, mais également de se rassembler entre êtres conscients, volontaires et actifs, la dépression disparaît, la « grande santé » revient, et ce pour quoi nous sommes faits recouvre enfin tout son sens.  

Ann et Rüdiger

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

lundi, 17 mars 2014

La cultura unisex? Alla radice dell'ideologia transgender c'è il timore di ciò che siamo in natura

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La cultura unisex? Alla radice dell'ideologia transgender c'è il timore di ciò che siamo in natura.

di Marcello Veneziani

Fonte: il giornale [scheda fonte]

Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it

Stiamo vivendo, in totale incoscienza di pensiero, una rivoluzione radicale che sta cambiando il senso e il destino dell’umanità. È la rivoluzione che marcia verso la neutralizzazione delle identità e delle differenze originarie, la rimozione della natura, la vanificazione degli assetti, i ruoli e i rapporti su cui si è fondata finora l’umanità.

Dico la famiglia, i sessi, la procreazione. Stiamo procedendo verso una società unisex, ove l’unificazione dei sessi prelude a un’assoluta transitorietà dei medesimi. Androgini con sessualità mutanti. Nel dibattito corrente ci fissiamo sui superficiali e coloriti conflitti tra omofobia e omofilia, ma il processo in corso è ben più grande e si riassume nella parola chiave transgender. Le più grandi agenzie internazionali, come l’Onu, sono pervase da questa ideologia, gli Stati promuovono i suoi esiti e chi si oppone viene isolato e discriminato. Ho sottomano due libri, usciti da poco, che documentano su piani diversi questa mutazione: il primo è Unisex (Arianna Editrice, pagg. 120, euro 9,80) di Enrica Perrucchietti e Gianluca Marletta. L’altro è Paper genders. Il mito del cambiamento di sesso, di Walt Heyer, un ex transgender che subì da bambino abusi sessuali in famiglia (Sugarco, pagg. 170, euro 16,80). Forniscono dati, interpretazioni e ricadute sociali di questa radicale rivoluzione. E descrivono l’imponente apparato mediatico e legislativo che spinge in quella direzione: dalla neutralizzazione di padri e madri nel dispositivo di legge che li definisce genitore 1 e 2 alle fiabe gay diffuse negli asili, dalle campagne governative tese a rieducare la popolazione non solo su lesbiche e gay ma anche sui transgender (da noi l’artefice fu il governo tecnico Monti-Fornero) alla «gayzzazione del mondo». Non inseguirò la casistica e gli infiniti esempi che sconfinano nella pedofilia e nell’abuso di minori, e passano dal riconoscimento all’incentivazione del transgender. Mi soffermo sui presupposti di questa «ideologia» transgender.

Alla radice c’è quello che potremmo definire l’horror fati, il rovescio dell’amor fati, cioè il rifiuto, l’orrore di ciò che siamo in origine, in natura e dunque la volontà di cambiare. Dominio assoluto del divenire sull’essere, del desiderio sulla natura, del soggetto sulla realtà. Volontà di autocrearsi e di abolire ciò che evoca origine e radice, identità e differenza, nascita e famiglia. Pensiero che viene da lontano, dal mito delle metamorfosi e del proteiforme, poi dal Rinascimento magico, in un’accezione inquietante dell’homo faber sui ipsius, ossia fabbro di se stesso. La differenza abissale è che questa volta il demiurgo non è la potenza del pensiero o la magia alchemica, ma è la potenza della tecnica applicata su scala planetaria.

Il pensiero corrente è inerme di fronte a questi processi, si arrende, non prova neanche a comprendere la portata filosofica e antropologica di questa mutazione. Manca oggi un dialogo «oltre la linea» come quello che oppose negli anni Cinquanta Heidegger a Jünger, qualcuno che rifletta sul passaggio di linea, il solco uniformità/relativizzazione dei sessi. Eppure si potrebbe reinterpretare creativamente la definizione nietzscheana di Oltreuomo, su cui si soffermò anni fa Gianni Vattimo. Si potrebbe leggere in chiave transgender la profezia di Nietzsche dell’uomo come un ponte e un transito verso il superamento dell’uomo, finora identificato nel Superuomo. La volontà di potenza modifica l’essere e libera dall’umano troppo umano. In una chiave non dissimile si potrebbe leggere il prometeismo di Marx e di Engels (si pensi all’Anti-Duhring), l’umanità che prende in mano la propria sorte e la modifica, subordina l’essere al mutamento, la natura alla produzione, fino al gradino estremo della produzione di sé. L’uguaglianza si evolve in uniformità (unisex) e la libertà in autodeterminazione (decido io chi sono e il mio sesso).

 

freeskies-unisex-1.jpgMa anche il capitalismo si potrebbe leggere in questa chiave. Una conseguenza possibile, non dico un’evoluzione necessaria. Il transgender sarebbe il prodotto supremo del processo di manipolazione della natura: l’uomo geneticamente modificato. Ma al di là delle congetture, resta la domanda: chi provoca questo processo? Gli autori di Unisex nutrono la convinzione che ci sia un Disegno voluto dai Poteri Forti e funzionale ai Piani Economici. L’ideologia ne sarebbe la corteccia e il controllo il midollo, riconducibile a un Grande Complotto. È qui, a mio parere, la fragilità di queste retro-letture della crisi contemporanea. Che ci possano essere volontà concomitanti, progetti e disegni all’interno di questo processo è più che verosimile, e che qualcuno ne tragga profitto è certo; ma la cospirazione cosmica mi pare fantasia. Né si può considerare solo un pretesto la convinzione ideologica che ne è alla base. C’è chi è davvero convinto che libertà voglia dire autodeterminazione totale, anche in ordine alla natura, al sesso e al destino. Il corollario di questa ideologia è che il transessuale non decide della tua vita e non dispone dei tuoi valori; tu vivi come vuoi ma lascia che anche gli altri vivano come vogliono. Questa ideologia – virale, permissiva e conformista – si è fatta Spirito del Tempo. Chi non si adegua è out. Ma la spiegazione di fondo di questa rivoluzione non mi pare riconducibile al Complotto degli uni o al Progetto degli altri. Ma a qualcosa che mette in circolo e collega processi, volontà, leggi, ideologie, chirurgie. Una reazione a catena, un processo automatico.

La tecnica si serve dei suoi agenti anche se essi credono di servirsi di lei. E decide sulla vita, decreta il mutamento, interrompe una vita con le tecniche abortive o l’eutanasia, o viceversa la sua prosecuzione artificiale. Alla fine resta il dominio della tecnica sulla vita, cioè dei suoi esiti e dei suoi meccanismi sulla sfera biologica e genetica, sulla natura e sulla cultura. Le procedure e i trend vincono sugli scopi e le intenzioni. L’uomo si modifica e si nientifica, è la tecnica a determinarlo. E sarà la tecnica a ridurre la popolazione esercitando il controllo demografico, anche senza sterminio, ma evolvendoci «verso un modello unico – come auspicava Umberto Veronesi – dove gli organi della riproduzione si atrofizzano» e il sesso si separa dalla procreazione. Persi il padre e la madre, verranno i figli della Tecnica, mutanti secondo le facoltà di cui dispone la tecnica. Non esprimo orrore né euforia. Mi limito a dire che essendo uomo, nato da uomini, sono dalla parte dell’umano rispetto al trans, nato dalla tecnica. Il transumano non riguarda la mia umanità.

 

Enrica Perucchietti, Gianluca Marletta,
La creazione dell’uomo senza “identità”
Pagine 126 - Formato 15x21 cm
Prezzo € 9,80

Come e perché le oligarchie mondiali vogliono imporre l’uniformità sessuale. L’attacco alla sessualità, nei suoi generi maschile e femminile, rappresenta oggi il più sconcertante tentativo di manipolazione dell’essere...
 

00:05 Publié dans Sociologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gender studies, sociologie, moeurs contemporaines | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook