Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
L’idée d’utiliser l’économie comme une arme n’est pas étrangère à la plupart des gens. En général, nous comprenons la nature du féodalisme et comment divers groupes peuvent être parqués en troupeaux dans des plantations centralisées où ils sont exploités pour leur travail. Certains y voient une conséquence du « capitalisme », d’autres une extension du « socialisme/communisme ».
Malheureusement, beaucoup de gens pensent à tort que l’un est une solution pour l’autre – ce qui signifie qu’ils pensent que le capitalisme des copains est une solution à la centralisation communiste ou que le communisme est une solution à la corruption du capitalisme des copains. La réalité, c’est que ce n’est qu’un autre faux paradigme.
Le plus troublant, c’est que la majorité de l’opinion publique n’a aucune idée de la véritable solution au problème des économies corrompues ou totalitaires : les marchés libres.
Les marchés libres n’ont pas existé au sein de l’économie mondiale à grande échelle depuis au moins cent ans. L’essor de la banque centrale a érodé tous les vestiges de la liberté de production et de commerce. Le capitalisme des copains, qui se concentre sur le pouvoir des entreprises et le monopole, n’a rien à voir avec le libre marché, malgré les arguments des socialistes plutôt naïfs qui blâment le « libre marché » pour les problèmes du monde. Si jamais vous entendez quelqu’un faire cette affirmation, je vous suggère de lui rappeler que les corporations et leurs avantages sont une création des gouvernements.
La protection du statut de personne morale, la responsabilité limitée, la taxation inéquitable de la concurrence des petites entreprises et la législation protégeant les sociétés contre les poursuites civiles sont toutes des mesures prises par le gouvernement. Par conséquent, les corporations et le capitalisme des copains sont beaucoup plus le produit de systèmes de type socialiste que des marchés libres. Dans un véritable marché libre, dépourvu d’ingérence et de favoritisme constants de la part du gouvernement, les entreprises ne pourraient exister et seraient anéanties au fil du temps par l’environnement concurrentiel. Et sans responsabilité limitée, les magnats du monde des affaires qui violent la primauté du droit et causent du tort à autrui seraient passibles de poursuites personnelles et d’emprisonnement au lieu de simplement payer une amende. Le rapport coût/bénéfice des entreprises corrompues disparaîtrait et les entreprises corrompues s’enliseraient.
Au cœur même de la combinaison du pouvoir des corporations et de la protection du gouvernement (ce que certains pourraient appeler la définition classique du fascisme), se trouvent les banques centrales, les institutions globalistes et les élites bancaires qui les soutiennent. Les banques centrales sont les gardiennes des différentes plantations (nations) et supervisent l’exploitation de ces sociétés et leur travail. Les grandes constructions globalistes comme le FMI ou la Banque des règlements internationaux sont les décideurs politiques des banques centrales nationales. Ils transmettent la stratégie et les banques centrales la mettent en œuvre de concert. Au sommet de la pyramide se trouvent les groupes des « tables rondes » et les banquiers internationaux eux-mêmes, qui récoltent les fruits du cycle de pillage.
Comme l’a écrit Carroll Quigley dans son livre Tragedy And Hope, spécialiste, initié globaliste et mentor de Bill Clinton :
« Les puissances du capitalisme financier avaient un autre objectif de grande portée, rien de moins que de créer un système mondial de contrôle financier aux mains d’entités privées capable de dominer le système politique de chaque pays et l’économie du monde dans son ensemble. Ce système devait être contrôlé de manière féodale par les banques centrales du monde entier agissant de concert, par des accords secrets conclus lors de fréquentes réunions et conférences privées. Le point culminant du système devait être la Banque des règlements internationaux à Bâle, en Suisse, une banque privée détenue et contrôlée par les banques centrales du monde entier qui étaient elles-mêmes des sociétés privées. Chaque banque centrale cherchait à dominer son gouvernement par sa capacité à contrôler les prêts du Trésor, à manipuler les devises étrangères, à influencer le niveau de l’activité économique dans le pays et à influencer les politiciens coopératifs par des récompenses économiques ultérieures dans le monde des affaires. »C’est une notion facile à comprendre, je pense. C’est-à-dire que l’idée d’oligarques, le 1% si vous voulez, qui contrôlent les 99% restants par le biais d’un levier économique est quelque chose dont la plupart des gens peuvent convenir, qu’ils s’identifient à la droite politique ou à la gauche politique. Ils n’ont peut-être qu’une vague idée des faits derrière cette conspiration, mais ils l’ont vue en action dans leur vie quotidienne et ils savent qu’elle est réelle. C’est ici que la plupart d’entre eux commencent à perdre de vue l’ensemble de la situation….
Pour beaucoup, la conspiration est un sous produit de la recherche du profit. C’est-à-dire qu’ils ne voient pas cela comme un effort conscient et organisé, mais plutôt comme une avidité inconsciemment motivée. Cela me rappelle la réplique la plus célèbre du film « The Usual Suspects » :
« Le plus grand tour que le diable ait jamais joué était de convaincre le monde qu’il n’existait pas. »
Toutes les preuves nous assurent de façon écrasante que la conspiration est pleinement consciente, organisée et délibérée. Ce n’est pas un sous-produit affreux ou aléatoire de la recherche du « profit ». C’est absurde si l’on considère l’ampleur de la coordination nécessaire ou le nombre de groupes de réflexion et de conférences secrètes qui ont lieu chaque année, du Council on Foreign Relations au Tavistock institute, à la Commission trilatérale, au Brookings Institute, à Davos, au Bilderberg et à des milieux encore plus étranges comme le Bohemian Grove. Ce sont de véritables centres de pouvoir qui peuvent avoir une grande influence dans notre vie quotidienne.
Ignorer tout cela et le réduire à une extension « naturelle » de la cupidité, c’est poser stupidement sa tête molle et spongieuse dans les mâchoires du mal organisé tout en prétendant ne pas sentir l’odeur de sa gingivite.
Les mécanismes de contrôle des globalistes sont cependant beaucoup plus complexes que la simple exploitation des flux monétaires ou de l’accumulation de la dette. De nombreux militants de la liberté qui ont accepté la réalité du contrôle institutionnalisé de l’économie refusent encore de reconnaître un autre mécanisme de contrôle très réel – l’utilisation de l’effondrement économique. Je ne sais pas pourquoi cette idée est prise de façon aussi farfelue par des gens qui sont déjà versés dans les faits derrière le globalisme. Leurs préjugés ne leur permettent tout simplement pas de considérer l’environnement de façon objective et de voir l’utilité de l’effondrement comme une tactique pour obtenir plus de levier et d’influence.
Je crois que la clé pour comprendre l’économie et le monde en général est d’accepter la vérité que presque tout ce qui est fait dans le monde de la politique et des finances l’est pour manipuler la psychologie publique à certaines fins. C’est-à-dire que le véritable champ de bataille est l’esprit humain ; tout le reste est secondaire.
Mais à quelles fins fais-je allusion ? Pour être plus précis, les masses sont constamment poussées à plus de dépendance, plus de peur, moins d’autosuffisance et moins de conscience du grand projet. Nous sommes encouragés à boxer avec nos propres ombres, à produire pour le système mais pas pour nous-mêmes, à lutter pour des gains minimes dépensés au hasard pour des objectifs insignifiants, à nous battre les uns avec les autres pour des miettes tout en restant aveugles aux énormes parasites collés sur notre dos, à nous associer à des causes sans intérêt menées par des politiciens fantoches et une opposition contrôlée, à ne rien construire nous-mêmes, à attendre toujours un héros sur un cheval blanc qui viendra nous sauver.
Essentiellement, nous sommes constamment distraits ou mis en garde contre notre tendance naturelle à vouloir établir des marchés libres – des marchés libres en terme de pensée, dans le commerce, dans l’information, au gouvernement, etc. Les globalistes sont même prêts à faire effondrer des systèmes économiques entiers pour empêcher ce résultat et pour nous garder piégés dans la centralisation. Cette prison est une prison mentale, en grande partie. À tout moment, nous pourrions nous éloigner du modèle totalitaire et construire nos propres systèmes de marché libre. Mais arriver à ce point, psychologiquement, amener les gens à faire les premiers pas, c’est la partie la plus difficile.
L’économie, telle qu’elle est mise en œuvre par les globalistes, n’est pas une question de profit. Il s’agit parfois de pressurer la population pour en extraire du travail ou des biens matériels, mais c’est un avantage secondaire. En réalité, l’économie consiste à façonner les esprits ; elle vise à changer la psychologie de millions de personnes. Il s’agit d’effacer la conscience innée et la boussole morale. Il s’agit de détruire des principes sociétaux et un patrimoine enraciné. Et parfois, il s’agit d’effacer complètement l’histoire, de tuer la plus grande partie d’une génération, puis d’écrire une nouvelle histoire mieux adaptée à l’idéal globaliste, ce qui est beaucoup plus facile quand il y a si peu de gens qui se souviennent de la vérité pour en débattre.
Les globalistes présentent la plupart, sinon tous les traits des sociopathes narcissiques, qui s’organisent parfois en groupes coopératifs tant qu’il y a une promesse de gain mutuel et une structure de domination par le haut. Les sociopathes narcissiques sont connus pour utiliser la crise comme un moyen de garder les gens autour d’eux en déséquilibre et de servir leurs intérêts. Leur but ultime est rarement le profit. Au lieu de cela, ils cherchent le pouvoir, le pouvoir sur tous les aspects de la vie de chaque personne qui les entoure. Un minimum de pouvoir ne suffit pas. Ils veulent un contrôle total, et ils utiliseront tous les moyens pour l’obtenir, y compris les menaces d’ingénierie sociale et les catastrophes pour obtenir la conformité ou pour se présenter comme un héros ou un « protecteur » nécessaire.
Un sociopathe ne se contente pas de contrôler les gens par la peur ou la violence. Il veut que ses victimes l’aiment, qu’elles le considèrent comme un sauveur et non comme un tyran.
Pour être bien clair, le but de la subversion économique est de briser l’esprit humain et de le changer en quelque chose d’autre ; quelque chose de moins humain ou, à tout le moins, de moins rebelle. On ne peut contrôler les gens par l’endettement et les fausses récompenses pendant si longtemps avant qu’ils ne commencent à reculer et à se révolter. L’effondrement économique, par contre, peut changer fondamentalement les gens par une terreur persistante et par une tragédie. Par le traumatisme, les globalistes espèrent faire des hommes des monstres ou des robots.
Le système actuel n’a jamais été conçu pour durer. Notre économie est vouée à échouer, mais peu de gens semblent se demander pourquoi ? Ils se disent que c’est parce que la cupidité a conduit l’élite financière à l’auto-sabotage, mais c’est un fantasme. Ce n’est pas seulement que le système est conçu pour échouer, mais qu’il est conçu pour échouer selon un calendrier organisé.
Le magazine globaliste The Economist a annoncé en 1988 l’avènement d’un système monétaire mondial unique, qui serait lancé en 2018 et qui nécessiterait le déclin de l’économie américaine et du dollar pour ouvrir la porte à une remise à zéro. Ce n’est pas un hasard si nous assistons aujourd’hui au début d’un crash financier majeur au dernier trimestre de 2018. Ce crash a été provoqué à partir de 2008 par les banques centrales, d’abord par l’inflation d’une bulle historique englobant presque toutes les catégories d’actifs au moyen de mesures de relance et de taux d’intérêt proches de zéro, cette bulle est aujourd’hui crevée par ces mêmes banques centrales, qui utilisent des mesures de resserrement pour affaiblir leur économie.
Ce n’est pas non plus un hasard si les globalistes ont annoncé en 2018 leur intention de s’adapter à un système monétaire numérique utilisant la technologie de la chaîne de blocs et la crypto-monnaie. C’est-à-dire que le système monétaire mondial prévu dans The Economist est déjà en place. Ils n’attendent qu’une crise assez importante pour faire pression sur la société afin qu’elle accepte la centralisation totale à l’échelle mondiale comme solution.
Forcer le public à adopter la centralisation à l’échelle mondiale exigerait plusieurs mesures. Premièrement, le système actuel, qui, comme on l’a dit, est voué à l’échec, devrait être autorisé à s’effondrer. Deuxièmement, il faudrait blâmer quelqu’un d’autre que les globalistes et leur idéologie du globalisme.
Troisièmement, les opposants philosophiques au globalisme (conservateurs, nationalistes et activistes de la décentralisation) devraient être diabolisés ou éliminés pour que les globalistes puissent construire leur nouvel ordre mondial sans opposition. Quatrièmement, il faudrait que la population soit suffisamment traumatisée au point d’être psychologiquement soumise et désespérée pour que, lorsque le nouveau système sera mis en place, elle en soit reconnaissante, ce qui empêcherait toute rébellion future en faisant du public un coopérateur volontaire à son propre esclavage.
Le succès d’un tel plan n’est pas garanti. En fait, je crois que les globalistes échoueront en fin de compte dans leur entreprise, comme je l’ai souligné dans des articles précédents. Cela ne veut pas dire qu’ils ne vont pas essayer. Les militants de la liberté doivent accepter le fait que le plan des globalistes implique la destruction délibérée de notre économie actuelle. Ceux qui refusent se sentiront déconcertés par l’issue des développements financiers futurs, au lieu d’être préparés. Ils se trouveront facilement subjugués, au lieu d’être prêts à se rebeller. Et ils se demanderont pourquoi ils ne l’ont pas vu venir alors que la fin du match était si évidente.
Brandon Smith