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mardi, 10 décembre 2019

Venner en Allemagne !

Venner en Allemagne !

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Wie kein zweiter Akteur prägte Venner zudem den Begriff des (neuen) „europäischen Nationalismus“. Doch was ist darunter zu verstehen – und was bedeuten die Ideen der jungen Franzosen um die legendäre Zeitschrift Europe-Action für das politische Koordinatensystem? Venner scheidet in seinem Buch Was ist Nationalismus? – wie vor ihm Ernst von Salomon – „Nationale“ von „Nationalisten“, erklärt die grundsätzlichen Züge eines die Gegensätze aufhebenden Nationalismus und schickt sich an, seine wenige Jahre zuvor erschienene Schlüsselschrift Für eine positive Kritik zu ergänzen. Wir haben auch diese Schrift Venners erstmals in die deutsche Sprache übersetzen lassen.
 
Wer das Paket bestellt, erhält beide Bände für nur 25 Euro.

18:49 Publié dans Livre, Livre, Nouvelle Droite | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dominiue venner, livre, allemagne | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

TERRE & PEUPLE Magazine n°81

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Communiqué de "Terre & Peuple - Wallonie"

TERRE & PEUPLE Magazine n°81

Le numéro 81 de TERRE & PEUPLE Magazine est centré autour du thème de la spiritualité païenne.

Sous le titre ‘Tu trembles, carcasse’ de son éditorial, Pierre Vial relève des signes qui ne trompent pas.  En Allemagne, où l’AfD réalise des scores éblouissants.  En Italie, où le refus de l’invasion permet à la Lega de continuer sa progression.  En Flandre, où le Vlaams Belang s’impose comme le premier parti.  Au même moment, en France, Macron confesse que « ses certitudes sur l’économie s’effondrent» !

Brûlant un cierge à la France française, Pierre Vial épingle le hors-série de Valeurs Actuelles consacré à Michel Audiard.

Bernard Lugan démonte l’offensive anti-française de diversion menée par l’Algérie qui, par la voix de l’Organisation Nationale de Moudjahidines, ses anciens combattants de la libération, accuse le colonisateur français de génocide et de pillage.  Ils rêvent de compensations.  Expert des questions africaines, l’auteur rappelle que l’Algérie engloutissait en réalité 20% du budget de la France !  Et qu’elle a raflé le pactole du Sahara avec lequel historiquement elle n’a pourtant rien de commun.  Il fait remarquer que, dans leur grande majorité, ces résistants libérateurs sont des imposteurs : en 1962, l’Algérie a identifié 6.000 moudjahidines, auxquels elle a reconnu d’importants privilèges.  En 1970, ils étaient déjà devenus 70.000 et, en 2017, 200.000 et leurs ayants-droit 1,5 millions !  Le budget du Ministère des Moudjahidines est un des plus lourds de l’Algérie, après l’Education et la Défense.

Pierre Vial introduit le dossier central sur la spiritualité païenne par un appel à l’essentiel alors que, l’âme morte, des masses humaines se précipitent vers l’enfer.  Ecologie panthéiste, l’esprit de vie païen s’attache instinctivement à réenchanter le monde, dans le combat pour nos forêts, nos rivières, nos mers, nos montagnes.  L’âme de nos martyrs nous accompagne.  Dans nos mythes ancestraux, un des symboles les plus forts de notre spiritualité est le Graal, véhicule de la dimension sacrée du sang.

PEB-portraitdevant.jpgSur une batterie de huit questions sur la spiritualité païenne que leur a posée Pierre Vial, deux personnalités consacrées en ce domaine, Pierre-Emile Blairon (La Roue et le Sablier) et Paul-Georges Sansonetti (Chevalerie du Graal et Lumière de Gloire) apportent leur éclairage à partir d’observations et de témoignages heureusement complémentaires.  Le premier répond à toutes les questions pêle-mêle, dans un agréable foisonnement.  Se propose ainsi, dans un ordre de recommencement, d’évolutions et d’involutions, une invitation à saisir au vol les étincelles enthousiasmantes de l’esprit de vie.  Avant Abraham, tous les peuples, les juifs y compris, étaient polythéistes.  Le christianisme des premiers siècles est citadin, produit des masses cosmopolites des grandes mégapoles.  Férues des nouveautés, elles sont méprisantes pour les traditions rurales.  Il y sera néanmoins largement puisé au cours des siècles suivants.  L'invention de l'écriture (-3.300), énorme progrès technique de la modernité, marque une régression de l'intelligence, qui passe de la mémoire humaine aux archives et à la comptabilité : les symboles sont désincarnés.  C'est une involution : à l'inverse du dogme darwinien de l'évolution linéaire vers un progrès continuel, d'un commencement vers une fin, la conception du temps des païens est cyclique, selon une figure en spirale décentrée, comme le mouvement de notre galaxie.  La notion de tradition primordiale fait référence aux artefacts phénoménaux d'origine humaine que l'archéologie est en peine d'expliquer.  Il est profitable de retentir au message d'une pléiade d'auteurs-éveilleurs aux traditions, tant locales que régionales, ethnique et nationales, et à l’idée d’une involution, d’un Âge d’or spirituel à un Âge de fer matériel.  Le mythe de Prométhée, héros tragique pour les uns, dans sa tentative généreuse d’édification du genre humain, n’exprime pour d’autres que la ruse vaine d’un titan suffisant et insuffisant, qui n’ouvre qu’une Voie des pères, en opposition à l’esprit olympien, transparence de l’être qui est la Voie des dieux.  La Voie des pères propose cependant une troisième voie, entre le paradis des monothéistes et le néant des athées. 

PGS-graal.jpgPour sa part, Georges-Paul Sansonetti répond point par point aux huit questions de Pierre Vial:  -1°En assimilant le paganisme à l’athéisme, on se coupe d’un courant, intérieur au christianisme, qui a sauvegardé des notions essentielles de nos civilisations indo-européennes, notamment ce qui a fait que Janus, gardien des deux solstices, se retrouve dans les deux Saint-Jean, l’évangéliste pour l’hiver et le baptiste pour l’été.  -2°Dans les guides autorisés de la spiritualité païenne, il convient d’épingler Mircea Eliade, Georges Dumézil, Pierre Vial, Jean Haudry, René Guénon et Julius Evola.  Sans oublier les auteurs ‘enracinés’ (tels Giono, Vincenot) ni les mythiques (Tolkien, Earl Cox).  -3°A nos groupes d’amis identitaires, l’auteur recommande les échanges de lectures, le culte partagé des vestiges, des pierre levées néolithiques, de la Crète, des Achéens, des Doriens et de leurs mythes olympiens, de Rome, des mythes celtiques, germaniques, slaves.  Et la découverte en commun de nos espaces ancestraux, de nos forêts, de nos montagnes, dans la fraternité d’un effort partagé.  -4° La connaissance du paganisme européen complète heureusement un engagement politique identitaire par la plus longue mémoire : nos ancêtres célébraient il y a dix-huit mille ans la lumière du solstice d’été dans la Grotte de Lascaux.  -5° Ces mythes expriment les principes de survie de nos communautés : une autorité douée de compréhension et de puissance fulgurantes (Zeus), une force défensive de l’ordre établi (Arès), un génie de la communication (Hermès), un sens joyeux de la festivité (Dionysos), une virtuosité technique (Héphaistos), un charme physique (Aphrodite) et le parfait accomplissement intellectuel et corporel (Apollon).  Sans négliger le message des mythologies nordique, celtique, slave etc. -6° Quant aux néo-paganismes, il les qualifie de parodies pénibles.  -7° Pour s’empresser de passer à la condition de notre survie : notre réaction libératrice face à la veulerie de la bien-pensance et au grand remplacement, pour recréer des ensembles sociétaux et territoriaux à la mesure des potentialités des Européens. -8° Il conclut que, au contraire des progressistes travaillés par l’obsession de mondialiser l’Europe, nous voyons dans son effondrement la catharsis nécessaire à notre renaissance

Robert Dragan titre ‘Esprit, es-tu là’ sa réflexion sur les spiritualités, païennes et autres, et sur l’agnosticisme.  Il s’applique à situer la matière -si l’on peut dire- de l’esprit, en l’opposant au corps, dans lequel les neurones ne sont que des contacts électriques et la mémoire est encore un mystère.  Pour les uns, elle est un réceptacle inorganique participant du cerveau et cette âme, don de(s) dieu(x), a un destin propre, une existence dans un au-delà avec lequel il est possible de communiquer.  Pour les autres (dont certains païens et les scientistes), la nature de la pensée et de la mémoire nous est incompréhensible et nous ne pouvons au mieux que nous appliquer à bien vivre, orientés en cela par nos savant et nos poètes.  Les règles que se donne le païen sont modelées sur la nature.  Il construit une société organique.  Mortel, il recherche la survie de son sang.  Ses émotions sont liées particulièrement à celles de ses semblables, de son lignage, de son milieu écologique.

asatru.jpgHalfdan Rekkirsson est un ouvrier du bâtiment.  A 13 ans, a été transplanté de la campagne alpine à la banlieue chaude de Rouen.  Il a été introduit à l’étude (universitaire) de l’histoire du Nord en général, et à celle de l’Asatrù, religion officielle de l’Islande, en particulier par la découverte du Hobbit de Tolkien.  L’Asatrù (fidélité aux Ases) est apparue au début des années ’90, peu après l’engouement pour le port du marteau de Thor.  Des petits clans se sont mis à pratiquer un rituel un peu partout en France.  L’intérêt grandit pour la mythologie, les sagas, les eddas, les gestes héroïques du Beowulf et des Niebelungen.  A un moment où la science moderne, archéologie, linguistique, études comparatives des religions, paléogénétique, affine notre connaissance de l’histoire de nos ancêtres, l’intérêt pour leur spiritualité est éveillé et soutenu par de l’information de qualité.  Toutefois, l’essentiel est de vivre ces grands principes avec notre temps.  Pour la pratique, Halfdan Rekkirsson a créé le Calendrier runique Asatrù, qui invite les fidèles à vivre leur croyance en célébrant « les bonnes fêtes aux bonnes dates ».  Sa pratique personnelle est familiale.  Il répond ainsi aux monstrueux problèmes que nous pose aujourd’hui le progressisme.  La connaissance utile des runes exige une étude sérieuse.  Halfdan Rekkirsson recommande le Hàvamàl, conseils d’Odhinn, et les Eddas. 

solariabaldr.jpgJean-Christophe Mathelin, astronome, a fondé, avec Vincent Decombis et Christopher Gérard, Solaria, le Cercle européen de recherches sur les cultures solaires, et il dirige la revue du même nom.  Il met en place un Musée du Soleil.  D’éducation catholique, comme à 18 ans il aspirait à une religion ‘pure et dure’, il a goûté au Coran, dont les obscurités rencontraient sa tendance au mysticisme.  Un séjour en terre d’islam l’avait persuadé de piocher plutôt dans le bouddhisme, quand il est tombé, en 1979, sur le ‘Thulé, le Soleil retrouvé des Hyperboréens’ de Jean Mabire.  Celui-ci lui a révélé que sa voie est celle des dieux solaires de ses ancêtres indo-européens et que le culte solaire n’est pas le monopole des Egyptiens, des Incas et des Aztèques.  L’Europe possède un riche passé en la matière durant l’âge du bronze (du IIIe au Ier millénaire avant l’ère chrétienne) et notamment avec l’apollinisme (VIe siècle av. EC) et l’engouement pour les mystères de Mithra (IIIe siècle EC).  Eclipsé par le christianisme, le mythe va renaître grâce à l’héliocentrisme de Copernic.  Le culte se pratique aux moments solaires privilégiés, levers et couchers de culminations.  La Grèce et Rome ont laissé de nombreux hymnes et des rituels, feu, encens, sacrifices, libations.  Les Celtes et les Nordiques privilégiaient des sites sacrés naturels.  Quant à une dominance de dieux solaires masculins sur des divinités lunaires féminines, on remarquera qu’Apollon est le dieu du juste milieu et que, pour les Germano-Scandinaves, c’est la Lune qui est masculine et le Soleil qui est féminin.

Robert Dragan livre la synthèse des trois articles du numéro 3 de la revue de linguistique indo-européenne Wékwos.  Celui de Robert Sergent traite des Tokhariens, établis en Bactriane (Kazakhstan), des Sères (producteurs de soies), attestés par Strabon dans la même région, et des Attacores, qui habitaient la Kroraina (nord du Tibet) et que Pausanias considère être les produits d’un croisement de Scythes et d’Indiens.  Ces sources relèvent leur vigoureuse longévité, leur tempérance, leur qualité guerrière, leur grande taille, leurs yeux clairs et leurs cheveux ‘rouges’.  Les linguistes y repèrent un rameau des parlers germanique et balto-slave, précocement séparé du tronc indo-européen dès la seconde moitié du 4ème millénaire AEC, migrant du Kazakhstan au Tarim vers 2000 AEC.  Ils se distinguent des Scythes de Russie et de Sibérie et des Aryens (Iraniens et Indiens), qui ont émigré plus tard vers l’Asie du sud.  Le deuxième article traite des Scythes et de leurs descendants ossètes et bretons.  Les uns comme les autres font référence aux trois fonctions.  Dans la rivalité de trois princes à succéder à leur père, c’est toujours le plus jeune qui l’emporte.  Ce trait se retrouve dans des romans arthuriens, où le héros doit également se révéler un trifonctionnel accompli.  Le troisième article traite des ‘charmes’, formules à prononcer pour la réalisation d’un vœu, notamment une guérison.  Il rapproche des formules gallo-romaines de certaines anglo-saxonnes du IXe siècle EC et d’autres du folklore moderne, francophone comme germanique, slave comme balte.  Y sont invoquées une trinité de femmes (sœurs, vierges, Marie), issues des Parques latines ou des Nornes germaniques.

wekwos.jpgRobert Dragan encore cite Jean-Paul Lelu dans la part de celui-ci à des mélanges à l’intention de Bernard Sergent, où il propose de localiser la ville mythique d’Avallon dans le site moderne de Saint-Nazaire, sur une petite île rocheuse reliée à la côte par un banc de sable.  Il s’y est élevé une petite cité fortifiée, baptisée du nom d’un saint associé aux jumeaux Gervais et Protais, lesquels évoquent les Dioscures dont Diodore indique qu’ils étaient vénérés sur les bords de l’océan.  Dans le Conte du Graal de Chrétien de Troyes, le roi d’Escavallon, adversaire de Gauvain, porte un écu d’or à bande d’azur, les couleurs des seigneurs de Donges et de Saint-Nazaire.  Les guerriers morts au combat sont censés être accueillis par Morgane et ses suivantes.  Strabon (-60 AEC) évoque, devant l’embouchure de la Loire dans l’océan, une petite île habitée par les femmes Samnites.  Possédées de Dyonysos, elles ne laissent aucun homme y mettre le pied.  Dungjo, en ancien francique, désigne le lieu où travaillent les femmes.

Le druide Lugvidion s’applique à situer le druidisme, tant historique (âge du fer) que contemporain et à démontrer chez ce dernier une religiosité bien actuelle.  L’histoire en cette matière est lacunaire : des auteurs grecs et latins souvent peu objectifs ; des copistes irlandais et gallois qui ne conservent les mythes que sous un vernis chrétien ; le comparatisme avec le brahmanisme qui suggère les pièces manquantes du puzzle ; les folklores régionaux aux colorations celtiques (triades de personnages, 1er mai, 1er novembre) ; des découvertes archéologiques récentes ; les travaux des collèges druidiques qui méritent une lecture critique.  En 1717, le franc-maçon irlandais John Toland a créé le Druid Order, dont se réclament tous les collèges européens.  L’extension du druidisme au sein de communautés élargies à d’autres fonctions sociales que philosophiques (savoir importe plus que croire) lui mérite d’être une religion à part entière.  Il s’agit autant d’une voie philosophique de sagesse sacerdotale que d’une voie d’accomplissement heureux.  Les collèges invitent leurs membres à redécouvrir leurs racines celtiques et leur connexion intime avec la nature.  Ils organisent des cérémonies symboliques en phase avec les cycles naturels : la roue de l’année (les deux solstices et les deux équinoxes) et les quatre fêtes celtiques (Samain, Imbolc, Beltaine et Lugnasad).  Ces pratiques ne sont pas qu’une reconstitution historique.  Outre les cérémonies calendaires, se célèbrent des cérémonies familiales (présentation d’enfant, rite de passage, mariage, funérailles) et des cérémonies initiatiques.  L’initiation par l’introspection s’étend en général sur trois à six années avant la titularisation et l’attribution d’un nom initiatique.  Chaque classe de la société celtique se caractérise par des qualités emblématiques et par les défaillances correspondantes tel le découragement, à peine de déshonneur.  Il s’agit d’œuvrer au ‘retour du printemps’.

Jean-Patrick Arteault cuisine Johan, auteur de la chaîne Youtube La Mesnie païenne, référence à la médiévale Mesnie Hellequin qui est elle-même une allusion à la Chasse sauvage d’Odin.  La mesnie était un organisme clanique typiquement rural que l’émergence des villes a dévitalisé.  Soucieux de réveiller la plus longue mémoire européenne, en vue de reconstruire un paganisme européen du XXIe siècle fidèle à ses fondements, Johan était tombé sur une profusion de chaînes YouTube anglophones qui diffusent des vidéos de qualité sur ce sujet, sans pouvoir trouver d’équivalent francophone.  Il a fait l’acquisition d’une caméra et s’est lancé dans l’aventure de l’animation audio-visuelle de sa communauté païenne, à qui il diffuse des documents de vulgarisation.  Il s’agit autant de données historiques que liées à l’actualité, de fêtes saisonnières ou de symbolique que d’archéologie ou de folklore.  Plus que la culture théorique, le primordial est la pratique vécue, l’ancrage identitaire.  Car, pour lui, le paganisme est avant tout un rapport au monde, condition de survie au moment du déclin du christianisme et de l’émergence de la consommation de masse.  Il s’agit de ne plus opposer le spirituel au matériel, de réconcilier l’âme et le corps.  Johan ne s’est pas assigné d’objectif défini.  Il songe à aborder des sujets complexes, qui nécessiteraient un rythme de parution ralenti.

Pierre Vial poursuit, dans sa cinquième partie consacrée à l’Aliyah, retour (tant spirituel que physique) en Eretz Israël, son étude exemplaire du modèle identitaire juif.  Lors de la première Aliyah (1881-1903) d’une vague de 70.000 migrants, la moitié seulement a résisté aux conditions pénibles, dont il n’y a eu qu’une minorité pour fonder des colonies agricoles.  Jusqu’à ce qu’intervienne le baron Edmond de Rothschild, lequel a investi largement dans des plantations d’agrumes, de thé, de coton, de tabac.  Il a confié ces colonies à l’Association palestinienne pour la colonisation juive, présidée par son fils James.  Aux colons, sont enseignées dans l’enthousiasme la langue et la culture hébraïques.  La deuxième Aliyah (1904-1914), qui est alimentée par les pogroms russes de 1903-1905, allie au sionisme les principes du socialisme.  On crée alors des communautés agricoles collectivistes (kibbouts), qui louent aux colons les terres achetées par des collectivités financées par de généreux donateurs.  La sécurité est assumée par le Ha-Shomer, un corps mobile appelé à intervenir n’importe où.  Le Fonds national juif fonde Tel Aviv (‘la colline du printemps’) avec des ouvriers et des habitants exclusivement juifs (3 604 en 1921 et 54 110 en 1931).  En 1917, dans le cadre de la rivalité franco-britannique sur le Moyen-Orient, Lord Balfour, ministre des Colonies, reconnait dans une lettre à Lionel Rothschild le droit de construire un foyer national juif en Palestine.  En 1920, la Société des Nations donne à la Grande-Bretagne mandat sur la Palestine avec mission d’y favoriser le foyer national juif.  Mais le Congrès panarabe de Damas exige alors la rupture totale.  Des milices attaquent les colonies juives et une émeute ravage le quartier juif de Jérusalem.  Les arabes organisant la guérilla tant contre les britanniques que les sionistes, les juifs se sont formés en milices armées et s’attachent à convaincre la Diaspora que l’Aliyah doit continuer et même s’intensifier.  La troisième Aliyah (1919-1923) est accélérée par la révolution russe et la guerre soviéto-polonaise.  Le mouvement de jeunesse He-Haloutz (de Joseph Trumpeldor et David Ben Gourion) préparait à une vie agricole les jeunes haloutsim, qui se considéraient comme des soldats prêts à remplir toute mission.  En 1920, est fondée l’Histadrouth, fédération des travailleurs juifs porteuse d’un projet de société modèle basé sur la coopération, la solidarité et la justice sociale. (à suivre)

En souvenir de Jacques Marlaud

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En souvenir de Jacques Marlaud

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Né le 4 décembre 1944 à Alger bien qu’il ne soit pas d’origine pied-noire et mort à Roanne dans le département de la Loire, le 15 août 2014, Jacques Marlaud a présidé le GRECE de 1987 à 1991. Correspondant de Nouvelle École et rédacteur pour Éléments, Études et Recherches et L’Esprit européen, ce maître de conférence en communication à l’Université Lyon – III – Jean-Moulin a toujours agi en Européen de France et en païen. En 1990, il défend la liberté d’expression en pleine cabale universitaire contre l’économiste dissident et ami Bernard Notin.

Adolescent pendant la guerre d’Algérie, il correspond avec des détenus pro-Algérie française. Il milite à la Fédération des étudiants nationalistes, puis à Europe-Action, et y rencontre Alain de Benoist, Pierre Vial et Dominique Venner. Appelé dans une unité du génie parachutiste, il déserte au milieu des années 1960, franchit les Pyrénées et obtient finalement le statut de réfugié politique en Espagne franquiste. Il en gardera une belle maîtrise de la langue de Cervantès. Il séjournera ensuite en Italie et dans le Nord de l’Allemagne où il rencontrera sa future épouse, Ursula aujourd’hui décédée.

Vers 1971 – 1972, les jeunes mariés s’installent en Afrique du Sud. Jacques Marlaud travaille alors comme journaliste à la radio d’État sud-africaine pour les programmes nocturnes anglophones. L’allemand est néanmoins la langue maternelle des sept premiers enfants Marlaud; la huitième et dernière naîtra plus tard en France. Il anime dès 1979 l’European Renaissance Association et lance en 1981 une revue bilingue anglais – afrikaans Ideas/Idees. Il reçoit au cours de cette période dans son foyer austral Alain de Benoist, Guillaume Faye, Saint-Loup… En 1985 – 1986, devinant la triste évolution de l’Afrique du Sud, Jacques Marlaud rapatrie sa famille dans une propriété du Nord du Forez. Il y organisera de nombreuses années des solstices d’été souvent allumés par son (relatif) voisin, Robert Dun.

JM-renouveau.jpgEn 1986 paraît au Livre-club du Labyrinthe Le renouveau païen dans la pensée française, adaptation de sa thèse soutenue à l’Université sud-africaine de Port-Elizabeth. Il associe le paganisme à l’Europe. Bien qu’il sache que « le paganisme européen […] n’a pas de corps de doctrine cohérent et explicite (idem, p. 19) », il le conçoit néanmoins comme « une échelle de valeurs, une alternative spirituelle pour les Européens désorientés. Il ouvre une quatrième voie entre le théocratisme réactionnaire de certaines Églises qui refusent d’enterrer leur Dieu mort, l’humanisme égalitaire de ceux qui ont remplacé l’idéal de Jésus par celui de Spartacus, et le matérialisme stérile de ceux qui professent diverses utopies économiques (idem, p. 23) ». Il jugera plus tard dans son recueil d’entretiens et d’articles de 2004, Interpellations. Questionnements métapolitiques (Dualpha) que le nationalisme, « une idée juive (id., p. 301) », représente « une solution de facilité qui tend à désigner de faux ennemis et nous trompe sur les enjeux véritables (id., p. 304) », que c’est aussi « une idée moderne et bourgeoise (id., p. 301) », « un slogan vague et désuet (id., p. 299) ». Voyant le « nationalisme intégral et [… le] cosmopolitisme intégral [comme] deux frères ennemis unis par une commune hostilité à l’Europe (id., p. 163) », il appelle dès 1989 à libérer l’Europe de l’Ouest de la tutelle yankee, encourage partout sur la planète « la cause des peuples contre le bunker occidental (id., p. 62) » et participe en 1999 au « Collectif Non à la guerre » lancé par Arnaud Guyot-Jeannin, Laurent Ozon et Charles Champetier qui s’élève contre l’agression serbophobe de l’OTAN. Opposant volontiers le Logos au Mythos, la pensée rationalisante dans ses variantes chrétiennes et laïques à l’idée païenne, Jacques Marlaud appelle à la résurgence des vertus guerrières d’« un surhumanisme différencialiste qui recrée sans cesse des “ ordres de rang ”. Il définit les bio-cultures comme les racines constitutives d’identités, perpétuellement contestées (décadence) et sans cesse réaffirmées par un auto-dépassement créateur de valeurs, de schémas explicatifs, de mythes (Le Renouveau païen…, pp. 27 – 28) ».

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Dans Comprendre le bombardement de New York. Contre-enquête (Éditions du Cosmogone, 2001), il avance que « l’essence du totalitarisme contemporain réside dans l’utopie qui consiste à faire dépendre le bien commun de l’autorégulation des besoins privés, détruisant ainsi les sociogenèses, les communautés organiques qui sont des héritages naturels, pré-rationnels (p. 95) ». Publié un mois après les attentats du 11 septembre 2001, Jacques Marlaud affirme déjà que « Ben Laden est un produit 100 % made in USA (id., p. 52) ». Il explique en outre qu’« une étude sérieuse des tenants et aboutissants du bombardement de New York ne peut que dresser le constat d’une collusion régulière entre les autorités militaires américaines et certaines formes de terrorisme international (id., pp. 48 – 49) ». « Nous avons patiemment attendu notre heure, écrit-il aussi dans Interpellations, l’improbable moment où les Européens prendraient enfin conscience que l’Amérique et l’Europe n’ont pas le même destin ni les mêmes valeurs au bout du compte (id., p. 45) ». Il déplore toutefois que « l’Europe […] refuse pour l’instant le destin d’opposant au Mégapouvoir mondial qui lui était échu. Elle préfère partager ce pouvoir, en sachant bien qu’elle devra se contenter des restes du repas royal. Sachant aussi qu’elle sera en première ligne dans les conflits que l’Occident américanocentré se prépare à affronter (Comprendre…, pp. 69 – 70) ».

JM-interpellations.jpgOr, l’héritage indo-européen (ou boréen) a modelé « les traits distinctifs d’une identité spirituelle qui fait de l’Europe, plus qu’un continent, plus qu’un ensemble politique, une communauté spirituelle (Interpellations, p. 164) ». Pourtant, « l’Europe n’aura une existence propre que lorsqu’elle se dégagera de l’étreinte mortelle d’un Occident qui n’est rien d’autre que le modèle américain, modèle qui perd peu à peu son attraction et ne pourra continuer de s’imposer que par le recours à une violence accrue (Comprendre…, p. 107) ». En authentique gibelin d’expression française, Jacques Marlaud prône un Empire continental capable d’« intégrer (plutôt qu’à dissoudre) l’échelon civique ou politique au sein d’un ensemble plus vaste qui lui redonne son sens en le reliant à ses racines infrapolitiques organiques et à sa cime métapolitique (mythique et cosmique) (Interpellations, p. 172) ». Sa promotion de l’idée impériale européenne repose par ailleurs sur l’articulation agonistique des régions vernaculaires, des nations politico-historiques et de l’échelon continental. Il condamne la parapolitique, c’est-à-dire susciter une action politicienne sous un quelconque prétexte culturel, ce qui n’est ni de la métapolitique, ni même en tant que lecteur attentif d’Heidegger, de la poésie. Ainsi juge-t-il plutôt que « l’identité d’un grand peuple conscient de son héritage se défend plus efficacement sur la longue durée au niveau poétique qu’au niveau épidermique (id., p. 304) ».

Jacques Marlaud détonnait par ses réflexions impertinentes. Celles-ci auraient été plus acérées encore s’il n’avait pas souffert de l’éloignement géographique, du parisianisme ambiant, d’un caractère entier et d’une grande franchise. Danse guerrière de la Grèce antique, la pyrrhique se pratiquait à l’occasion des fêtes des Dioscures, des panathénées et des gymnopédies. Grâce au formidable travail de Jacques Marlaud, Jean Cau, son préfacier du Renouveau païen…, savait enfin « pourquoi nous sommes encore quelques-uns, en cette fin de siècle, à danser sans remords la pyrrhique (p. 11) ». Que cette sarabande sauvage se poursuive pour les Dieux et l’Europe !

Georges Feltin-Tracol

• Chronique n° 31, « Les grandes figures identitaires européennes », lue le 3 décembre 2019 à Radio-Courtoisie au « Libre-Journal des Européens » de Thomas Ferrier.

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