samedi, 12 décembre 2020
Écrits d'exil, 1927-1928 de Léon Daudet
Écrits d'exil, 1927-1928 de Léon Daudet
par Juan Asensio
Ex: http://www.juanasensio.com
Autres textes à lire:
La Préface de Sébastien Lapaque aux Écrits d'exil de Léon Daudet (1), si elle ne pipe mot sur les qualités littéraires évidentes et l'originalité incontestable de l'écriture toute faite de parallèles aussi vifs qu'une décharge d'adrénaline et de notations intimes ou de confidences sur des auteurs (Hugo, Baudelaire) aussi touchantes que surprenantes, que se remémore, pour notre plus grand plaisir, ce tonitruant continuateur de Rabelais et de Bloy que fut Léon Daudet, nous renseigne suffisamment sur la période personnelle, atroce, qu'il traverse, puisque son deuxième fils, Philippe, est mort, s'étant suicidé ou bien ayant été éliminé par les sbires de l'ombre du pouvoir en place, comme le père ravagé n'aura cessé de le penser jusqu'à sa mort. Il trouve, alors, la force d'écrire un ouvrage intitulé Courrier des Pays-Bas dont sont extraits les différents textes composant ce recueil.

Si, écrit Daudet, «dans le pamphlétaire de bon aloi, il y a du chien, dressé à sauter à la gorge du faux (Aphorismes sur la polémique et l'invective, p. 127), raison pour laquelle il goûte la puissance d'un Léon Bloy (2) tout en n'oubliant pas d'indiquer certaine petitesse on l'a dit, il y a aussi chez ce diable d'écrivain qui est, avant tout, un critique littéraire puissant, ce que nous pourrions affirmer être une constante instabilité : je ne veux pas parler de l'incapacité, pour Daudet, de planter le dard d'un jugement dans une bajoue ou une fesse molle, cette arme dont jamais les cochons de la critique journalistique contemporaine n'ont imaginé le pouvoir de trancher de fines lamelles de lard, mais d'une espèce de perpétuelle, à vrai dire dévorante curiosité, un appétit formidablement rabelaisien de tout lire, de tout connaître, de tout vanter ou, dans certains cas, de tout exécrer, avec une même étonnante capacité d'ingestion et, reconnaissons-le dans le cas de cet exécrateur surdoué, de digestion et d'expulsion.

C'est sans doute, avec bien sûr les fulgurances de jugement dont nous avons parlé (3) et ce qu'il a appelé l'aura ou l'ambiance d'une époque, avec la délicieuse accumulation de souvenirs bien souvent directs (4) d'écrivains reçus par son fameux père ou encore une sensibilité étonnante à la musicalité de la langue (5), la dimension la plus intéressante du génie de Léon Daudet que cette délicate et exquise intrication entre le charnel, voire le corporel le plus humble et même misérable, et le spirituel, le corps et l'esprit ou même l'âme mais, surtout, plus profondément encore, cet entremêlement de la matière et de ce qui n'en est pas, ou bien est une matière ténue, toute pleine, toute grosse de ce qui la dépasse, l'essentialise, la subtilise. Ainsi du génie, que Léon Daudet explique très bellement dans son Hérédo, lequel naît d'une lutte, «d'un combat victorieux de la personnalité souveraine, et donc saine, contre la pression héréditaire et neurochimique, contre les troubles de ce [qu'il a] appelé la gravitation intérieure» (Baudelaire, le malaise et «l'aura», p. 260, je souligne). Nous pourrions croire Léon Daudet, comme Émile Zola, dans le matérialisme le plus fangeux, et trempant sa plume dans le bidet où Renan, donc, lavait son cul, que nous ferions entièrement fausse route puisque plus d'une fois l'auteur vitupère contre «les sombres crétins du matérialisme médical» définissant la pensée comme une «sécrétion du cerveau» alors qu'elle est bien davantage, et la formule est superbe, «un rythme de rythmes» : «En effet, un écrivain, comme un savant, n'est pas seulement parcouru par des ondes rythmiques, quantitatives ou qualitatives, normales et classées, et glissant dans le sens unilinéaire du temps, ou polylinéaire de l'espace. Il est le point de rencontre et la jonction de ces rythmes, accourus de l'avenir, que l'on ne pourrait pas plus nier que le mirage, ou le pressentiment. Tout orateur, ayant l'habitude de la parole en public, sait qu'il est commandé par trois séries d'ondes intellectuelles : celles venues du passé, c'est-à-dire du thème qu'il s'est donné; celles venues du public; celles venues, plus subrepticement et plus mystérieusement, d'un résultat moral ou actif, à obtenir, qu'il n'entrevoir pas mais qui, à son insu, le guide. J'en ai fait personnellement l'expérience vingt fois; et ce qui est vrai de l'orateur est vrai de l'écrivain, et aussi du savant» (Rythmes et cadences de la prose française, p. 51). Ces rythmes, ce réseau de fines cordes qui semblent ne jamais s'arrêter de résonner, toutes parcourues de frissons qu'il importera au lecteur immense de capter et d'ordonner, prouvent donc que «les sommets de l'esprit se relient à des attaches organiques», Baudelaire, d'autres aussi, étant de fait «de connivence avec les secrets permanents de la vie animale» (Baudelaire, le malaise et «l'aura», p. 283).

Ainsi pouvons-nous dire que, tout comme Léon Daudet resta émerveillé devant la pénétration de Charles Baudelaire, sa logique et ce «je ne sais quoi de divinatoire qui est au-delà de l'analyse et de l'exposé et qui fait les synthétistes et rassembleurs de premier plan» (Baudelaire, le malaise et «l'aura», p. 358), nous restons émerveillés devant la puissance synthétique de cet auteur, laquelle, il faut bien le noter, jamais ne se départit d'une formidable capacité de concentration de la vue, comme si ce pénétrant critique disposait non seulement d'une foreuse lui permettant de carotter tel terrain qu'il escompte aurifère, mais aussi d'un laser lui assurant d'extraire, avec une précision chirurgicale, sans rien toucher de ce qui l'entoure, sans même briser la gangue qui l'emprisonne, telle miraculeuse goutte de diamant qu'il fera ensuite scintiller sous notre regard.
Notes
(1) Les textes composant cet ouvrage sont tirés de Courrier des Pays-Bas, publié en 1928 chez Grasset. Il fait intelligemment suite au précédent recueil de textes publiés chez Séguier, Écrivains et artistes, préfacé par Jérôme Leroy (grand ami de Lapaque, au passage) dont j'avais rendu compte dans cette note. Quelques fautes sans gravité sont à signaler : un tiret semi-cadratin manque après «Paul Olagnier», p. 29; «Vénus» et non «Venus», p. 52; la virgule est fautive dans la phrase «la cure de Meudon et celle près du Mans», p. 102; pas de trait d'union dans «allez vous reposer», p. 154; «si petit qu'il fût» et non «tût», p. 180; «fût fait» et non «fut fait», p. 184; il manque un «s» à «de» dans la phrase commençant par «Au point de vue des pertes individuelles», p. 197; il manque un «t» au verbe dans la phrase «La guerre et la fatigue qui suivit», p. 204.
(2) Superbe description de la puissance de la langue bloyenne : «Sa phrase a souvent l'ampleur et le nombre de celle de Flaubert, bien que plus aisée et plus libre. Flaubert, c'est l'école du renfermé. Bloy, c'est l'embarquement, au petit jour, dans la barque du pêcheur breton, qui fleure la rogue, la sueur refroidie et le sel» (Rythme et cadence de la prose française, p. 50). Notons que Léon Daudet fait remonter au même père, François Rabelais, qualifié de plus grand de nos polémistes, et même non seulement de «prince des polémistes français», mais «encore comme le premier de tous les polémistes, avec Aristophane» (Le plus grand de nos polémistes, François Rabelais, p. 83), le génie de l'invective : «Il dépasse la mesure et, par là, il est bien de son époque, qui a poussé l'intensité, verbale et évocatoire, jusqu'à ses dernières limites» (p. 94). Notons, pour clore ces remarques sur le génie de l'imprécation, que Léon Daudet n'hésite pas à évoquer Ernest Hello, qui «avait de très grandes parties de polémiste, et plus d'envergure en dedans que Veuillot». Malheureusement conclut Daudet, «il était de ceux qui, selon le mot de Chateaubriand, «n'arrachent pas leur rive»» (Aphorismes sur la polémique et l'invective, p. 128).
(3) Fulgurances qui lui laissent même penser qu'il risque de n'être pas compris du lecteur, comme si l'intuition court-circuitait le raisonnement par concaténations, en réalisant des bonds qui, d'un coup, nous permettent de saisir le mystère, en tout cas de nous retrouver tout proches de lui. Ainsi, dans le merveilleux portrait de Charles Baudelaire que nous avons mentionné, écrit-il : «Mais Baudelaire n'est pas un auteur malsain, loin de là. C'est un auteur sain, un remordeur, un monsieur à repentirs et pénitences, qui lutte contre ses suffusions morbides, nées de son désir désolé de jouir, une bonne fois, pour de bon. Je ne sais si je me fais bien comprendre» (p. 261). De la même manière, quelle justesse de vue lorsque, toujours à propos du grand poète, d'un «personnage de cette taille», il affirme qu'il «arrive toujours un moment où la critique doit céder la place à la théologie» (p. 267), et c'est tout à la fois de la pénétration d'esprit et une sonde jetée loin dans les profondeurs théologiques que de dire que «la plus grande agonie connue, après celle du Calvaire, et la plus atroce, apparaît avoir été celle de Jeanne d'Arc. Comme solitude totale, on ne connaît pas mieux» (Le combat de l'homme contre lui-même, p. 112).
(4) Lisons-le évoquer Nadar : «Entre un excellent poulet aux cèpes, très abondants aux lendemains de pluie dans la forêt, une gigantesque omelette baveuse, et un vin blanc fameux, Nadar et ses copains racontaient des souvenirs merveilleux et gais de cette période si originale de la littérature et de l'art français, située entre le romantisme et le réalisme, entre les «Barbizon aux barbes de bison» et les impressionnistes. Le centre attractif était alors, comme il l'est redevenu, Baudelaire, avec ses airs mystérieux, son grand frac et ses manières de dandy purotin» (p. 267).
(5) Musicalité jamais mieux exposée que dans les textes de Rabelais, dont le langage est «farci d'argot; mais d'un argot spécial, peut-être le plus savoureux de la langue française, connu de nous depuis le XIVe siècle et qui est le langage des pérégrins, des gens qui se promènent sur les routes ou, comme on dit vulgairement, le parler du trimard. Ce parler du trimard, abondant en locutions de toutes sortes, tel un terrain géologique, porte, dans ses couches successives, de mots, ou coquillages, venus des diverses invasions, venus des périodes de famine, venus des périodes de guerres civiles, venus des périodes de révolution, d'insurrections générales» (Le plus grand de nos polémistes, François Rabelais, p. 86).
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Distanciation sociale et fraternité spirituelle
Distanciation sociale et fraternité spirituelle
Un message du Groupe "Heliodromos" (Italie)
A méditer pendant le confinement et l'obligation à la distanciation sociale
Ex: https://www.azionetradizionale.com
Ce qui s'assemble aujourd'hui, artificiellement, jour après jour, sous nos yeux, prend de plus en plus le caractère sans équivoque d'une civilisation mécanique et anti-humaine, fondée sur une forme de barbarie sociale et politique dans laquelle, s'inspirant d'Ortega y Gasset, l'homme d’excellence ("celui qui exige beaucoup de lui-même"), est supplanté par l'homme vulgaire ("celui qui n'exige rien, mais se contente de ce qu'il est, et reste admiré de lui-même"), prêt à sacrifier toute liberté, dont il ne sait que faire, pour prolonger d'un jour seulement sa propre misérable et inutile survie terrestre. Le remplacement radical du paradigme sur lequel reposait l'existence de tout un chacun, il y a seulement quelques mois, est le signe d'un véritable tournant d'époque, qui laisse entrevoir une étape supplémentaire et définitive de l'action anti-traditionnelle, dont René Guénon nous a magistralement fait prendre conscience.
Pour rester dans l'ère moderne, il s'est passé quelque chose de semblable, et tout aussi extrême et définitif, avec l'Humanisme, introduit suite à la Peste noire qui a clos le Moyen-Âge, entraînant la dissolution politique qui a vaincu l'Empire en le remplaçant par les Nations ; la dissolution religieuse et spirituelle marquée par la Réforme protestante ; la dissolution anthropologique, artistique et culturelle représentée par la Renaissance : après cette période, rien n'était plus vraiment comme avant. Jusqu'à ce que, par le truchement des Lumières, la Révolution française achève le travail de sape des siècles précédents et forme la matrice de toutes les tendances subversives et anti-humaines ultérieures.
La qualification négative croissante (qu'il serait plus correct d'appeler "disqualification") des agents humains est désormais bien visible : ces agents sont devenus les instruments et les porteurs de germes dissolvants, et ont obtenu l'accès au sommet des organes de l'État et des institutions publiques, lesquels sont de plus en plus "défectueux", voués aux vices, à la dépravation et à des perversions plus ou moins cachées. Ce processus involutif avait encore naguère pour vecteurs-accélérateurs l'inadéquation et le manque de qualité croissants de ceux qui étaient censés contrer ces processus, les réduisant à la seule vague concrétisation et à l'organisation de simples actes réactifs. On a donc recours à une attitude passive et perdante, car ceux qui réagissent partent d'une position de faiblesse, ayant déjà pris "gifles et coups", et se retrouvent à se battre sur le terrain choisi par l'adversaire.
Le fait est que les civilisations fondées sur des principes traditionnels, comme l'ont été les civilisations romaine et médiévale dans nos régions du monde, dans lesquelles l'homme a encore joué un rôle actif, devenant en même temps à la fois le récepteur et l’émetteur des influences spirituelles que ces réalités animaient, ont été suivies d'expressions de plus en plus partielles et incomplètes telles que, pour en rester aux étapes subversives mentionnées ci-dessus, la Contre-Réforme de l'Église catholique, le Légitimisme contre-révolutionnaire du XIXe siècle, jusqu'aux Fascismes européens du siècle dernier : les derniers émetteurs du témoin et le flambeau d'un feu toujours moins pur et moins vivant.
En arrivant à l'époque contemporaine et en regardant la farce sanitaire actuelle, tous ceux qui tentent, avec mérite, d'échapper (- avec des nuances et des points de vue différents, pas toujours conciliables les uns avec les autres -) au chœur bêlant du troupeau terrifié par le virus, ne font finalement que "répondre" et "réagir" à la narration officielle du pouvoir pharmaceutique et de ses infâmes serviteurs, en acceptant leurs arguments et leur champ de bataille, à commencer par la bataille de l'information. Peut-être quelqu'un se sentira-t-il encore libre et en pleine possession de ses facultés intellectuelles, simplement parce que le Pouvoir lui permet (pour peu de temps encore, vous verrez !) de se livrer au sarcasme et à l'ironie - comme toujours amplifiés dans les moments de crise et de difficulté - en se moquant des éléments marginaux et périphériques de toute l'orchestration. Se réduisant ainsi à utiliser les mêmes thèmes avec lesquels cette énorme fiction a été construite, en essayant seulement d'en inverser le sens, et d'en expliquer les données et le contenu d'un point de vue partiel ; manquant la vue d'ensemble, qui ne peut venir que de la connaissance des lois cycliques traditionnelles. Avec la circonstance aggravante de tomber dans le syndrome démocratique, qui prétend communiquer la vérité à quiconque, en raison du besoin sentimental de partage unanime et collectif. Alors qu'il devrait être établi depuis longtemps qu'il ne vaut la peine de se dire des choses que parmi ceux qui parlent la même langue.
Le désir de sauver tout le monde (même ceux qui n'ont aucun désir d'être sauvés ! ) et le prosélytisme qui en découle, naissent, après tout, du fait que l'on se sent lié à tout le monde, sans distinction ; ignorant par culpabilité - du moins ceux qui ont une formation traditionnelle et anti-moderne - ce qu'Evola affirmait en son temps, dont l'enseignement est très précieux et décisif dans des moments comme le présent qui voit la prévalence de la confusion et de la désorientation, dans une de ses phrases les plus citées : "A partir d'un point donné, plus de sang, plus d'affection, plus de pays, plus de destin humain, on ne peut encore se sentir uni à quelqu'un. Unis, vous ne pouvez vous sentir unis qu'avec ceux qui sont sur le même chemin que vous".
Comme les données traditionnelles nous le montrent, à la fin du cycle actuel de l'humanité, le renversement parodique de tout principe et de toute institution, politique ou religieuse, devra nécessairement se produire, à partir des mêmes castes, sous réserve d'une inévitable "régression" dans leur rôle et leur signification d'origine, qui les conduira à un renversement total, au point qu'ils se retrouveront aux plus hautes fonctions, non seulement ceux qui étaient autrefois les Çûdra, mais aussi les parias et les intouchables, avec lesquels tout contact était interdit dans la civilisation hindoue. Et quel meilleur signe qu'une telle interdiction, que l'introduction parodique et ridicule de la distanciation sanitaire comme nouvelle condition de toute future coexistence humaine et sociale ?
Revenir donc à la phrase d'Evola qui vient d'être mentionnée : "partir d'un point donné" était déjà quelque chose qui, historiquement, avait sa validité objective par rapport aux tournants d'époque qui se sont produits au cours des siècles passés, mais qui prend une actualité définitive avec les événements que nous vivons aujourd'hui. D'autant plus si ce changement s'opère au sein des consciences, où les événements extérieurs ne représentent qu'un reflet de révolutions bien plus profondes que la misérable chronique quotidienne. Parmi les effets involontairement favorables de la mise en place des soins de santé, il faut cependant noter la clarification de la discrimination entre esclaves et opposants, entre les adeptes non critiques et obtus du récit officiel et ceux qui ont une ouverture d'esprit éclairée par la réflexion de la raison, toujours capables de poser des questions. Avec ceux qui portent le masque partout, convaincus qu'ils sauvent leur peau, avec ceux qui se saluent de la façon la plus étrange, en évitant soigneusement les étreintes et les poignées de main (gestes qui sont devenus, qui l'aurait cru, révolutionnaires !), avec ceux qui aseptisent même les pensées, nous ne pouvons rien avoir à partager. Et cela vaut en particulier pour les soi-disant partis, mouvements, cercles et initiatives de la "droite", non moins alignés que d'autres : par commodité, par peur et par manque évident de foi et de cohérence avec ce qui est dit en paroles. Au moins, ils auraient le courage de se saluer romantiquement, plutôt que de se barrer comme des ivrognes !
Ainsi, "plus que par le sang" on peut se sentir uni (face aux décrets ministériels !), compte tenu de la désintégration et des attaques subies contre les liens familiaux et contre tous les descendants généalogiques, privant la société de son unité de base et de l'une de ses plus grandes forces et de sa stabilité. Il en résulte que des liens plus forts avec des personnes extérieures à la famille qu'avec les frères et sœurs naturels eux-mêmes peuvent être établis, lorsqu'une union horizontale et naturaliste est remplacée par une union verticale et spirituelle, en vue de projets communs et d'intérêts supérieurs qui transcendent le profit économique et héréditaire. Et, surtout, "plus que par les affects", étant donné la vacuité actuelle des liens sentimentaux, où l'intérêt personnel et l'égoïsme prévalent, au détriment du dévouement amoureux et de l'altruisme désintéressé, parce que l'amour authentique n'est pas quelque chose de froid, d'abstrait, d'indifférencié, de calculé et visant un rendement matériel. Il est vivant, chaleureux, intense et fortifiant. Par conséquent, pas même "plus que par la patrie", dégradée au rang de « comité de la nation et des entreprises », puisque le rôle du Père, dont elle a tiré son nom et sa signification, avec l'imposition de ses limites (au consumérisme en général et aux "droits" également marqués par les idéologèmes consuméristes) et de ses règles, a disparu, n'est plus fonctionnelle dans la société capitaliste, avec une prédisposition naturelle à l'audace, au risque et au danger, à la virilité et à la valeur, considérée comme un gaspillage inutile par la société dans laquelle les trois Mères (Suspiriorum, Tenebrarum et Lacrimarum) dominent ; ainsi que "plus que par un destin humain", surtout si cela a réduit la grande majorité des individus à des poulets d'élevage grossiers et gênants.
"Unis, vous ne pouvez vous sentir qu'avec ceux qui sont sur le même chemin que vous", alors vous devenez la bannière et la devise qui doivent distinguer le militant du Front de la Tradition, à qui est confiée la tâche de témoigner avec courage et loyauté à l'Esprit (en tant que Réalité suprême, transcendante, absolue et illimitée), et de rester fidèle aux devoirs et responsabilités qui en découlent, de manière impersonnelle et sans en regarder les fruits. Pour quitter le troupeau destiné à l'abattoir inévitable et devenir un Groupe actif, conscient, formé et préparé, sans tergiversations ni références croisées, avant que "le temps n'arrive", prêt à faire sa part et à prendre la place de chacun, il est indispensable de prendre et de parcourir le Chemin amer ("pour la longueur du voyage et la fatigue de la route", selon l'ésotérisme islamique) qui conduit individuellement à la reconstruction intérieure, et en accord avec l'application d'une stratégie communautaire visant à la constitution, également physique, d'une forteresse et d'une république d'amis du sacré et d'hommes de bonne volonté, construite sous la bannière de la paix, de la sérénité et de la justice, dans la tempête déchainée du choc final.
Pour ce faire et pour donner une perspective large et globale à l'action à entreprendre, il faut examiner attentivement les possibilités concrètes d'intervention dans le monde extérieur, en supprimant tout romantisme et toute physiologie du beau geste (vieilles maladies de notre mouvance !), en visant exclusivement ce qui peut réellement servir, surtout "pour plus tard". Cela signifie que nous devons continuer à faire avec cohérence ce qui a été fait jusqu'à présent, en partant d'une analyse de la réalité effectuée, en son temps, à la lumière de la doctrine traditionnelle ; en silence, avec le détachement nécessaire et le renoncement indispensable pour ne pas être ébloui par les miroirs aux alouettes que le monde moderne nous présente, avec ses superstitions technologiques et informatiques, fantasmagoriques et déviées.
Au début de notre activité extérieure en tant que groupe Heliodromos, en imprimant les premiers numéros du magazine avec la ronéo, après un engagement minutieux et méticuleux avec la machine à écrire, il est venu à l'esprit des plus jeunes et des plus "novateurs" d'entre nous d'acheter une machine à écrire électrique, pour faciliter et accélérer le travail de composition ; nous nous sommes heurtés à une résistance inexplicable de la part de Gaetano, qui n'était pas du tout satisfait de toute cette dépendance technologique. Ce refus s'est ensuite traduit par l'utilisation immodérée des téléphones portables, qui commençaient discrètement à s'imposer, et des premières possibilités offertes par l'internet. La méfiance de Gaetano est née, d'une part, de raisons spirituelles bien fondées (les conforts ne sont pas toujours conciliables avec le travail intérieur et l'ascèse, bien au contraire !), et d'autre part, d'un souci prescient de devenir les victimes d'un contrôle de plus en plus intrusif, dont nous ne pouvons comprendre l'ampleur qu'aujourd'hui (avec nos échanges continus de messages sur les médias sociaux et nos rencontres très confortables sur le zoom !) Et la découverte que les mafiosi fugitifs évitaient soigneusement l'utilisation du téléphone, recourant à des "pizzini" apparemment anachroniques, a considérablement renforcé sa position.
Aujourd'hui, que le dégoût pour les virologistes, les journalistes et les dirigeants qui pontifient quotidiennement en direct à la télévision (répugnants serviteurs, à qui l'on confie le sale boulot pour l'instauration de la dictature de la santé), vous donne envie de leur taper dessus et de rentrer chez vous un par un - en infligeant une "saine punition" à ceux qui contribuent à violer les lois divines et naturelles -, les paroles d'Evola, adressées en son temps à l'anarchiste de droite, reviennent plus utiles que jamais : "Bien sûr, si l'on pouvait aujourd'hui organiser une sorte de Sainte Vehme opérationnelle, de manière à maintenir les principaux auteurs de la subversion contemporaine dans un état constant d'insécurité physique, ce serait une très bonne chose. Mais ce n'est pas quelque chose qu'un jeune (et dans le monde d'aujourd'hui, pas même un État, ndlr) peut organiser, et d'autre part le système de défense de la société actuelle est trop bien construit pour que de telles initiatives ne soient pas étouffées dans l'œuf et ne soient pas payées trop cher". Il s'agirait, en fait, d'une explosion sentimentale infantile et stérile (passivement réactive, comme expliqué ci-dessus) qui, comme nous l'a appris l’ère du terrorisme intérieur du siècle dernier et du terrorisme international d'aujourd'hui, ne ferait que renforcer le pouvoir de l'adversaire, lui fournissant l'alibi pour de nouvelles restrictions répressives. Même si la constitution d'une unité opérationnelle "Barbalbero", qui se consacrerait à abattre, par exemple, dix antennes 5G pour chaque arbre déraciné, ne serait pas une mauvaise idée !
Mais cela ne fera pas obstacle au nouvel ordre mondial. Si le système actuel s'effondre, comme il est juste et naturel de l’imaginer, c'est plutôt en raison de son extrême fragilité et de son interdépendance informatique. Probablement, au moment où l'extension de son pouvoir de contrôle et de domination sera sur le point de devenir absolue et étendue à l'échelle planétaire, un petit échec ou une incursion souhaitable des pirates du web héroïques suffira à bloquer l'engrenage et à précipiter ce semblant de domination. Un peu comme ce qui arrive à Sauron dans la finale du Seigneur des Anneaux, qui est sur le point de prendre le dessus et qui est vu comme annulant à tout moment son "réseau" de contrôle et de domination, avec la simple destruction d'un objet insignifiant comme peut être un anneau. Un grain de sable qui bloque tout le mécanisme, ou, si vous préférez, le triomphe des fabricants de "couvercles" contre l'Illusion éternelle, des fabricants de "pots".
Heliodromos, n. 25-26, Equinoxe d'automne - Solstice d'hiver 2014
(pour plus d'informations : libreria@raido.it)
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Jean-François Gautier, l'Européen polyphonique
Un hommage portugais à Jean-François Gautier
Jean-François Gautier, l'Européen polyphonique
Par Duarte Branquino
Jean-François Gautier (1950-2020) était un homme brillant et complet, un véritable esprit de la Renaissance, dont la sagesse s'étendait à des domaines de connaissance nombreux et variés.
Docteur en philosophie, avec Lucien Jerphagnon comme maître, il était un profond connaisseur de l'Antiquité classique, grecque et romaine. En plus d'être un philosophe, il s'est également consacré à la science et à son histoire. Sa Grande aventure des sciences a été traduite et publiée au Portugal en 1993. Il était musicologue : il a publié des ouvrages sur Debussy et Palestrina ; en plus, il était thérapeute : il a étudié, pratiqué et enseigné l'étiologie, étant l'auteur de plusieurs livres dans ce domaine. Il a également publié deux essais qu'il convient de souligner : La sente s'efface, une poétique du paysage, principalement celui de sa Charente familiale, qu'il habitait et dont il explorait les profondeurs, et Le sens de l'histoire, une histoire du messianisme en politique.
Il a été l'un des grands noms de l'école de pensée du GRECE, d'Alain de Benoist, collaborant à plusieurs publications et signant une page régulière dans le magazine Éléments, intitulée "Anti-manuel de la philosophie". Il a également joué un rôle clé au sein de l'Institut Iliade, tant par sa participation à des colloques que par la paternité du premier volume de la collection "Longue Mémoire", lancée cette année, À propos des dieux. L'esprit des polythéismes.
J'ai eu l'honneur de deviser avec lui à la Maison de la Chimie, à Paris, lors du IIe Colloque de l'Institut Iliade, en 2015. Son discours inspirant portait sur la polyphonie, véritable révolution musicale dans l'Europe médiévale, où l'on redécouvre l'esprit du polythéisme ancien. Lors du dîner des orateurs, j'ai eu l'occasion de parler avec lui et de percevoir son intelligence captivante. Après le repas, je me suis assis à sa table et je me souviens de son sourire tranquille et de la facilité avec laquelle il a répondu à mes questions et m'a interrogé sur le Portugal tout en dégustant un verre de vin rouge. Nous avons surtout parlé de son livre L'Univers existe-t-il ?, un essai au titre provocateur qui m'a séduit et auquel je lui ai demandé de me consacrer un billet. Il a accepté ma demande avec une humilité que seuls ont les érudits au-dessus de la célébrité éphémère et, avec amitié, il m'a dédié le livre qu'il a décrit comme "un peu de physique et un peu plus de philosophie".
Il nous a quitté le 6 décembre dernier, à l'âge de 70 ans, et ce jour-là, je suis retourné à ses livres pour lui rendre un hommage silencieux et personnel. Malgré la richesse de son œuvre, l'Europe devient plus aride, surtout parce que, comme il l'a si bien écrit, il manque le sens du mot "oikos", "le bien commun, c'est-à-dire à la fois la ville et ses institutions, ses terres, sa langue, ses monuments ou ses lois, toutes les ressources que chacun peut protéger et faire fructifier, dans son propre intérêt comme dans celui des autres". Un sens qui "ne peut être instruit que par la mémoire de nos origines et par ce qui, du passé, n'est pas effacé dans le présent, mais continue.
Sa vie, qui fut polyphonique, devrait inciter les Européens de notre époque sombre à redécouvrir la sagesse d'autres temps.
Texte publié dans l'hebdomadaire O Diabo, 11 décembre 2020.
11:31 Publié dans Hommages, Synergies européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean-françois gautier, hommage, synergies européennes | |
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Diego Fusaro : un Gramsci du 21ème siècle
Diego Fusaro : un Gramsci du 21ème siècle
Pour un marxisme "ni de gauche, ni de droite"
Par Carlos X.Blanco
Ex : https://decadenciadeeuropa.blogspot.com
Si Gramsci était "le Marx italien", Diego Fusaro est peut-être l'actuel Gramsci. Les trois philosophes que je mentionne partagent une base philosophique commune, la dialectique hégélienne, et, même à un niveau plus général, sont les avatars de l'idéalisme allemand classique. De cet idéalisme, que Gramsci appelle "philosophie de la praxis", découle la non-conformité la plus radicale de Fusaro. Les trois auteurs sont clairement des non-conformistes. La non-conformité est une attitude qui transcende les catégories politiques vulgaires habituelles (gauche/droite, conservateur/progressiste, société ouverte/société fermée). La non-conformité est l’attitude d'un sujet collectif qui vit immergé dans une ontologie sociale. S'il n'y a pas d'analyse et de compréhension de cette ontologie sociale, la non-conformité n'est rien d'autre qu'un "état d'esprit", une pose, une rhétorique. Mais si cette attitude est ancrée dans l'analyse et la compréhension de la totalité sociale (de son ontologie), alors être contre "le fatal" devient une force révolutionnaire. Diego Fusaro est un bon connaisseur de Gramsci et a dédié un bel ouvrage documenté au "Marx italien", sur lequel nous avons déjà écrit quelques lignes : Antonio Gramsci. La pasión de estar en el mundo [XXIe siècle, Madrid, 2018 ; traduction de Michela Ferrante Lavín, à paraître dans El Inactual https://www.elinactual.com/].
S'il est un aspect de ce livre qui ressort, c'est bien l'étude de l'attitude non-conformiste (potentiellement révolutionnaire), une attitude qui déborde de toute dimension "passionnelle" (subjective, psychologique, romantique) et qui, sans le nier, doit s'élever - dans son propre cours - au-dessus de celle-ci en tant que "moment" ontologique de l'être social lui-même. L'attitude anticonformiste, comme celle qui définit l'auteur lui-même, Fusaro, n'est ni de droite ni de gauche : elle est une partie nécessaire du processus social lui-même, la partie ou l'aspect dans lequel le secteur opprimé (d'abord exploité, et actuellement, selon les termes de Fusaro, "massacré") défatalise sa condition dans la Totalité sociale.
La droite ou la gauche, le bleu, le rouge ou le violet, sont tous identiques. Ce sont les couleurs des partis qui n'aspirent qu'à vivre de la partitocratie. Ils traient l'État, qui traie en réalité les classes productives : de l'ouvrier au paysan, en passant par l'indépendant et le propriétaire d'une PME. Tous ces secteurs de la population sont vampirisés par des groupes de marchands de pacotilles et d’inutilités, dont le seul lien essentiel avec la réalité consiste à être des entités ultra-subventionnées par un État qui cesse d'être un "État providence" et devient progressivement un "État extracteur de ressources" pour le maintien de la partitocratie et le maintien du capitalisme financier mondialiste.
Cette partitocratie, si on la regarde avec un oeil sarcastique, comprend des formations politiciennes qui, totalement ou partiellement, prétendent "offrir le ciel" à leurs ouailles ou à leurs électeurs, en exhibant des écrits et/ou des figures historiques prétendument marxistes. Mais ce sont précisément ces gauches, non plus rouges, mais plutôt rosâtres, fuchsia, violettes ou multicolores (arc-en-ciel), qui servent le plus efficacement les objectifs de sanctification du régime de production capitaliste ultralibéral actuel. Car tout son message et sa raison d'être peuvent se résumer en ceci : "Des sujets ! Le capitalisme est l’horizon inéluctable, le fatal, un fait inamovible, mais si vous l'acceptez avec résignation, il restera quelques miettes pour que vos demandes particulières, en tant que minorité, rivalisent dans une vente aux enchères de privilèges". Nous ne pouvons pas connaître un fatalisme plus brutal ou une attitude plus moqueuse envers ceux qui les produisent : "donnez libre cours à votre sexualité et isolez-vous du vrai monde via votre i-phone, car nous sommes déjà là pour vous sucer le sang".
Face à cet état de choses, imposant sa lourde présence, Fusaro est un nouveau Gramsci:
"La rhétorique évoquant une réalité qui ne peut être changée, rhétorique qui triomphe aujourd'hui, finit par quitter et accepter le monde tel qu'il est. Comme Gramsci le savait bien, c'est notre indifférence qui transforme l'ordre des choses en fatalisme. Plus nous pensons qu'une situation historique est stable et irréversible, plus elle le devient vraiment. Le fanatisme économique est une tendance irrésistible si nous n'y résistons pas, une force incontrôlable si nous ne l’infirmons pas, et un processus irréversible si nous ne le transformons pas" (p. 162).
Pour briser le fatalisme (qui, en philosophie, correspond au matérialisme), il est nécessaire d'adopter l'attitude non-conformiste. Une philosophie de la praxis (qui relève de l’idéalisme) est nécessaire. Le Sujet - nous parlons ici d'un Sujet collectif - doit prendre conscience du préalable qu’est la prise de conscience, de la défatalisation - pour briser le sort, pour ne pas accepter un cours des choses dans lequel le Maître, de droite ou de gauche, à la traîne du pouvoir, veut nous faire voir combien il est inexorable :
"La possibilité de penser à une transformation possible est la condition préalable et transcendantale d'une action transformatrice concrète. La représentativité imaginative du changement est la condition de base pour sa traduction concrète en action. C'est la "révolution copernicienne" que la philosophie de la praxis peut mener à l'époque actuelle, mais il faut savoir hériter de son message" (pp. 163-164).
Le message de Gramsci a déjà été pris en compte. Les penseurs (francophones pour la plupart) de la "nouvelle droite" ont concentré leur attention sur elle, il y a des décennies. Si le statu quo actuel ne nous satisfait pas, analysons la puissance que ce capitalisme financier mondialiste a acquise : ce n'est pas seulement avec l'OTAN et l'engourdissement des masses qu'un système de pouvoir est maintenu. Elle se fait par le biais d'un consensus non fondé sur la violence physique, par une action concertée des partis, des médias, des institutions éducatives, du clergé intellectuel, du cirque et de l'industrie du divertissement, etc. En bref : c'est par le biais de l'hégémonie. Gramsci s'est demandé en prison : "Pourquoi nous, les communistes italiens, avons-nous échoué ? La "nouvelle droite", à partir des années 1970, s'est posé la même question : "pourquoi l'idéologie progressiste - déjà libérale, déjà sociale-démocrate - est-elle hégémonique ? Une hégémonie doit être mise en contraste avec une autre. Eh bien, maintenant, en 2019, nous devons aussi nous demander : pourquoi y a-t-il trop de consensus ? Peu importe qu'il s'agisse de Podemos, des nationalismes séparatistes (en Espagne), des socialistes, des chrétiens-démocrates, des naranjitos (Ciudadanos) ou des voxistas. Pourquoi ce système libéral-participatif, mondialiste et corrompu est-il immuable pour la caste dominante, sans que personne, parmi les serfs, ne soit entendu pour se plaindre ? Où est le sujet non-conformiste, le Serf, à l'ère de la mondialisation ?
On dit que "Marx n'était pas marxiste". On dit que Gramsci n'était pas un matérialiste. Nous dirons aujourd'hui que Fusaro est un marxiste, mais "ni de gauche ni de droite". C'est comme ça. Ce penseur controversé a énergiquement opté pour une transversalité qui le placera au beau milieu de la cible des gardiens les plus sourcilleux du système. Mais une transversalité qui peut aider à supprimer les bases du système, à commencer par les anciens "gauchismes" que nous connaissons ici, dans la péninsule ibérique (ndt : et ailleurs…). Nous devons être très attentifs aux leçons de ce nouveau Gramsci du XXIe siècle.
11:07 Publié dans Philosophie, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : diego fusaro, antonio gramsci, gramscisme, marxisme, théorie politique, politologie, sciences politiques, philosophie, philosophie politique | |
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