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mercredi, 02 février 2022

Culture woke : quiconque ose contester l'hégémonie du discours officiel doit être "annulé"

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Culture woke : quiconque ose contester l'hégémonie du discours officiel doit être "annulé"

Par Juan Manuel de Prada

Source: https://kontrainfo.com/cultura-woke-quien-se-atreve-a-desafiar-la-hegemonia-del-discurso-oficial-debe-ser-cancelado-por-juan-manuel-de-prada/


Il ne suffit plus d'organiser des conférences de presse au cours desquelles les questions des journalistes ne sont pas autorisées ; il ne suffit plus de permettre que les questions soient posées uniquement par les médias adeptes de la génuflexion permanente, condamnant les frondeurs à jouer le rôle de public muet. Il s'agit maintenant de garantir que seules les "versions officielles" concoctées à La Moncloa soient diffusées, en masquant les sources des médias plus critiques, qui seront ainsi obligés d'"écrire par ouï-dire" et pourront être plus facilement discrédités par les "vérificateurs" - ces Janissaires au service des "versions officielles"-, qui classeront toutes leurs nouvelles comme des "canulars" (ou feik nious, ce qui est plus parlant).

Au moment où les esprits s'échauffent, quiconque ose contester l'hégémonie du discours officiel doit être "annulé". Toute forme de dissidence, aussi légère soit-elle, est considérée comme illégitime, pernicieuse, dangereuse pour la paix et la tranquillité qui devraient régner parmi les masses crétinisées, dont le pouvoir s'érige en protecteur ultime. Jefferson a déclaré que "si je devais décider si nous devions avoir un gouvernement sans journaux ou des journaux sans gouvernement, je n'hésiterais pas un instant à préférer le second". Dans cette ère de la mort, le dilemme de Jefferson n'a pas de sens, car le gouvernement dispose de mécanismes suffisants pour garantir que ses "versions officielles" prévalent : il dispose de médias dépendants qui lui servent de porte-voix, de "fact-checkers" chargés de stigmatiser les médias dévoyés, de cacatoès et de perroquets qui régurgitent ses slogans et désignent les hérétiques qui osent les contester, il a des chiens de garde dans les réseaux sociaux chargés de la chasse aux sorcières et de la criminalisation des dissidents, il y a - en bref - des masses crétinisées qui réagissent de manière pavlovienne, perméables à l'agitation la plus grossière, et prêtes à diaboliser toute forme de journalisme critique.

Ainsi, le journalisme consacré à l'examen critique du pouvoir est en train de disparaître. A l'ère de la folie woke, c'est le pouvoir qui se consacre à scruter les journalistes dignes de ce nom, à les transformer en ennemis publics que les masses crétinisées peuvent harceler dans les latrines d'internet, voire aller gribouiller des injures sur le pas de leur porte. À l'ère du réveil woke, le pouvoir établit la vérité ; et, non content de cela, il dicte également qui est légitimé à la diffuser et qui doit être expulsé dans les ténèbres. Et, en même temps qu'il s'attelle à cette tâche de contrôle du journalisme gênant, le pouvoir peut mobiliser ses cacatoès et ses perroquets, subventionner ses "truthers", fouetter ses chiens de garde sur les réseaux sociaux, flatter les masses de lourdauds sectaires qui ne comprennent plus que, dans le journalisme, les faits sont sacrés mais que le jugement qu'ils méritent est différent. Maintenant, tout jugement dissident peut être purgé. Et la purge a commencé.

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