samedi, 12 juillet 2025
Merz lance son offensive: néolibéralisme et bellicisme, les nuisances idéologiques qui vont définitivement détruire l'Allemagne
Merz lance son offensive: néolibéralisme et bellicisme, les nuisances idéologiques qui vont définitivement détruire l'Allemagne
par Fabrizio Verde
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/30842-fabr...
Réductions des dépenses publiques et course aux armements : la double menace qui, ignorant la crise énergétique et la concurrence mondiale, transformera la récession en un effondrement irréversible.
La locomotive de l'Europe est en panne. Elle a déraillé. L'Allemagne s'enfonce dans une crise économique, qualifiée par sa propre industrie comme la plus longue et la plus profonde depuis la réunification. Trois années consécutives de récession – une baisse de 0,3% en 2023, de 0,2% en 2024 et une prévision de -0,1% supplémentaire en 2025 – campent un tableau désolant, celui d'un malade au centre de l'Europe en net contraste avec la croissance de 1,1% attendue pour l'Union. Machines à l'arrêt, commandes évaporées, investissements en fuite: c'est la plainte unanime que récitent les industriels réunis au sein de la puissante Fédération de l'industrie allemande (BDI). La production industrielle, cœur de la puissance allemande, a chuté de 16% par rapport au pic de 2018. Les secteurs vitaux et énergivores, étranglés par le renoncement au gaz russe à bas prix imposé par des sanctions folles et auto-infligées, ont vu leur production chuter d'un cinquième. Une vague de licenciements, 37.700 rien que pour les six premiers mois de 2025, le pire chiffre depuis la pandémie, vide les usines, en particulier celles de l'industrie automobile, avec 20.700 emplois perdus dans ce secteur qui était le fleuron du « Made in Germany ».
Sur la scène de ce désastre économique, aggravé par la concurrence de la Chine et la rage protectionniste de Donald Trump, prête à s'abattre sur le centre germanique de l'Europe depuis l'autre côté de l'Atlantique – une menace qui pourrait faire chuter le PIB allemand de 0,5% supplémentaire –, se profile l'ombre de Friedrich Merz et de la CDU.
Leur recette pour la relance ressemble dangereusement, en réalité, à une bombe nucléaire prête à détruire définitivement l'avenir industriel de la nation. Un mélange explosif et suicidaire de néolibéralisme extrême et de militarisme belliciste.
Le premier poison est l'obsession de l'austérité. Réductions des dépenses sociales, rigueur budgétaire aveugle, déréglementation sauvage : tels sont les dogmes de Merz (ancien président du conseil de surveillance de BlackRock en Allemagne) en pleine tempête économique. Alors que le BDI réclame à grands cris des « investissements publics urgents » dans les infrastructures modernes, la transition numérique, la simplification bureaucratique, laquelle est vitale – à leur avis – pour la compétitivité, Merz propose exactement le contraire: démanteler. Privatiser. Réduire. Un remède de cheval qui, appliqué à un organisme déjà en état de choc, équivaut à une hémorragie contrôlée qui conduira à la désindustrialisation.
Mais la véritable mèche qui pourrait faire exploser tout espoir résiduel est le pari fou sur le réarmement comme moteur économique. Merz surfe sur la vague d'une illusion dangereuse: celle de sortir l'économie de la stagnation grâce à des dépenses militaires colossales, en promettant de fixer à 2% du PIB les dépenses de défense de l'Allemagne. C'est la théorie que l'analyste russe Andreï Souzdaltsev voit se profiler à Berlin: sauver l'industrie en produisant des chars d'assaut plutôt que des voitures. Une folie stratégique et économique. D'énormes capitaux publics, déjà sous pression, seraient détournés vers des armements improductifs au lieu d'être investis dans l'innovation, l'éducation, l'énergie – les véritables moteurs d'une reprise durable et concrète. Ce militarisme belliciste, dans une Europe déjà instable, ne ferait qu'aggraver les relations avec des partenaires commerciaux cruciaux comme la Chine, alimentant une course aux armements coûteuse et dangereuse.
Le duo mortel de l'austérité néolibérale et de la folie militariste proposé par Merz n'est pas un remède. C'est le coup de grâce. Les missiles ne rempliront pas les carnets de commandes vides des usines. Les coupes dans les dépenses sociales ne feront pas baisser les factures d'énergie. Les véhicules blindés ne rendront pas les voitures allemandes compétitives face aux véhicules électriques chinois. C'est une recette écrite avec l'encre de l'idéologie atlantiste la plus myope, destinée à enfoncer définitivement l'Allemagne dans le marasme de la récession, de la désindustrialisation et de l'insignifiance stratégique. Alors que le monde court vers l'avenir, Merz voudrait ramener la nation en arrière, vers un passé fait d'usines fermées et de canons. Un suicide économique au nom du néolibéralisme et du faux mythe de la guerre comme source d'affaires.
15:34 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : friedrich merz, allemagne, europe, affaires européennes, bellicisme, néolibéralisme | |
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